Message du ministre

L’entrepreneuriat social est un secteur prospère en Ontario. À l’échelle de la province, les entreprises à but social ont des répercussions importantes.

À la tête du mouvement se trouve une nouvelle vague d’entrepreneurs ontariens&nsp;– dont de nombreux jeunes – qui ne se contentent pas de simplement réaliser des bénéfices; ils veulent que leur entreprise contribue au bien collectif. Les entreprises sociales aident donc à bâtir une économie et une société plus équitables et plus prospères.

Avant d’entrer au gouvernement, je croyais fermement au pouvoir qu'ont les entreprises sociales d’innover et d’offrir des solutions efficaces pour relever nos défis les plus urgents, et j’y crois encore aujourd'hui. Qu'il s'agisse de coopératives, d’entreprises à but lucratif ou d’organismes à but non lucratif, les entreprises sociales génèrent un rendement de l’investissement impressionnant, tant sur le plan social que financier. Il est donc logique que le gouvernement soutienne ces organismes innovateurs et qu'il s'y associe.

Il est important de faire le bien et il est tout aussi important de bien le faire. Cette stratégie présente le plan élaboré par notre gouvernement pour favoriser un secteur d’entrepreneuriat social axé sur l’innovation, la coordination et la collaboration, positionnant l’Ontario comme chef de file mondial en matière d’entreprise sociale. Elle est conçue pour faciliter les partenariats avec les entreprises à but social de sorte que les bonnes idées puissent se concrétiser dans nos collectivités.

Notre plan vise d’abord à faciliter la croissance des entreprises sociales en éliminant certains des obstacles auxquels elles sont confrontées et en mettant à leur disposition des outils de finance sociale qui les mettent en rapport avec des investisseurs qui désirent obtenir un rendement tant social que financier de leur investissement. Ces investisseurs que l’on dit « responsables » sont de plus en plus nombreux. Ils souhaitent vivement soutenir les entreprises qui partagent leur engagement à bâtir une province et un monde meilleurs.

Ce plan vise à inspirer le lancement de nombreuses nouvelles initiatives stimulantes qui rapprocheront et renforceront le secteur de l’entrepreneuriat social dans l’ensemble de la province. Il créera les incitatifs et les mécanismes de financement nécessaires pour contribuer à lancer un plus grand nombre d’entreprises sociales et faire en sorte que les entreprises déjà établies soient évolutives et réceptives aux investissements.

Les entreprises sociales sont les étoiles montantes de l’économie mondiale. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que l’Ontario soit le meilleur endroit pour assurer leur croissance. En renforçant les entreprises sociales, nous rendons nos collectivités plus fortes et nous bâtissons un Ontario prospère et équitable pour tous.

Signature : Eric Hoskins

–Dr Eric Hoskins,
ministre du Développement économique, du Commerce et de l’Emploi

Introduction

Le gouvernement de l’Ontario est d’avis que l’entrepreneuriat social représente un secteur émergent des plus stimulants&nsp;– qui crée des emplois, attire les investissements et contribue à améliorer notre société et notre environnement.

Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social est notre engagement à soutenir cet important secteur. Il accorde aux entrepreneurs sociaux l’attention qu'ils méritent dans le cadre de notre collaboration avec eux, en tant que partenaires, pour atteindre nos principaux objectifs économiques et sociaux. Nous prenons des mesures audacieuses pour soutenir ce secteur et accélérer sa croissance.

Même si l’entrepreneuriat social est déjà prospère en Ontario, notre objectif est de faire en sorte que la province soit le chef de file nord-américain en la matière. Nous voulons inciter les entrepreneurs et les investisseurs à venir faire des affaires en Ontario, tout en contribuant au bien collectif, et leur offrir du soutien à cet égard. Ce plan permettra le démarrage d’un plus grand nombre d’entreprises sociales, tirera profit des investissements responsables du secteur privé pour contribuer à la croissance des entreprises sociales et lancera de nouvelles initiatives visant à soutenir la création d’environ 1 600 nouveaux emplois dans le secteur de l’entrepreneuriat social.

Nous nous fixons ces objectifs parce que nous savons que les entreprises sociales contribuent à édifier une société non seulement plus prospère, mais aussi plus équitable.

Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social table sur les solides antécédents de notre gouvernement en matière de soutien aux entreprises sociales :

  • en 2008, le Programme d’innovation de l’Ontario a souligné l’importance croissante des entreprises sociales. La Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté a aidé les entreprises à but social à s'attaquer à des questions de politique complexes;
  • en 2010, le Groupe d’étude canadien sur la finance sociale a publié ses recommandations dans le but d’aider les entreprises sociales à adopter des modèles d’entreprise innovateurs et à accroître le soutien des secteurs public et privé en matière de finance sociale;
  • en 2011, l’Ontario a lancé son tout premier Sommet de l’innovation sociale, créant un site wiki pour faire participer plus de 400 collaborateurs à l’élaboration d’un document d’orientation sur l’innovation sociale;
  • en 2012, le Bureau pour l’entrepreneuriat social du ministère du Développement économique, du Commerce et de l’Emploi (MDECE) a été mis sur pied. En 2013, ce bureau a travaillé avec le Mowat Centre for Policy Innovation pour obtenir un meilleur aperçu du secteur de l’entrepreneuriat social. Plus de 100 intervenants ont mis leurs opinions et leur expertise à contribution.

Leurs idées ont éclairé cette stratégie vouée à l’entrepreneuriat social, qui vise à fournir aux entreprises sociales ce dont elles ont besoin pour démarrer, se développer et croître en Ontario.

Résumé

Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social énonce clairement les mesures que prendra notre gouvernement pour soutenir les entreprises sociales en Ontario, accélérer leur croissance et faire de la province un chef de file mondial dans le domaine de l’entrepreneuriat social. Ces mesures reposent sur quatre piliers principaux :

Pilier 1 : Relier, coordonner, communiquer

  • promouvoir le Bureau pour l’entrepreneuriat social comme principal organisme de coordination au sein du gouvernement;
  • soutenir le travail qu'effectue le secteur de l’entrepreneuriat social pour améliorer sa coordination de sorte qu'il soit encore mieux placé pour établir des partenariats avec le gouvernement et le secteur privé;
  • soutenir la collecte de données de base sur la situation du secteur, y compris la création d’emplois et les répercussions économiques, grâce à la recherche et au partage des connaissances;
  • lancer une table ronde L’Ontario propice aux affaires au début de 2014 afin de déterminer les fardeaux administratifs et réglementaires qui peuvent nuire au démarrage et à la croissance des entreprises sociales et de remédier à la situation;
  • examiner l’élaboration de nouvelles mesures législatives pour permettre la création de sociétés « hybrides », comme des sociétés à but lucratif qui se consacrent à un but social et qui sont tenues d’y réinvestir une partie de leurs bénéfices;
  • publier un rapport annuel et un bilan pour faire le suivi des progrès et définir les domaines où il reste des choses à apprendre et à améliorer.

Pilier 2 : Valoriser la marque de l’entrepreneuriat social

  • créer un portail Web interactif où les entrepreneurs sociaux pourront établir des liens avec d’autres entrepreneurs et des investisseurs et avoir accès à des services;
  • augmenter la portée du ROE, le Réseau ontarien des entrepreneurs, afin de soutenir et de promouvoir les entreprises sociales;
  • lancer une stratégie ciblant les médias sociaux afin de faire valoir les entrepreneurs sociaux de l’Ontario auprès des investisseurs potentiels, d’attirer les investissements et de promouvoir le secteur.

Pilier 3 : Créer un marché de finance sociale dynamique

  • organiser une conférence sur l’investissement responsable à l’échelle mondiale – la première du genre au Canada, qui aura lieu à Toronto en mars 2014 – afin de donner aux investisseurs internationaux l’occasion d’entrer en contact avec les meilleurs et les plus brillants entrepreneurs sociaux de l’Ontario;
  • s'employer au sein du gouvernement à permettre l’accès aux nouveaux outils de finance sociale, dont le financement collectif;
  • permettre à l’Ontario d’être un chef de file de l’investissement responsable en faisant la promotion de la nouvelle Social Venture Connexion (SVX), la première plateforme en son genre d’investissement en ligne en Amérique du Nord;
  • réaliser au moins un projet pilote d’obligations à impact social, une première en Ontario, dirigé par gouvernement et en partenariat avec des fournisseurs de services de santé et de services sociaux et des investisseurs responsables innovateurs;
  • lancer le Fonds pour les projets pilotes d’entrepreneuriat social, un nouveau fonds d’une valeur de 4 millions de dollars, pour réaliser des projets de finance sociale dans l’ensemble de la province, en collaboration avec des investisseurs du secteur privé, en vue de débloquer plus de capitaux pour les entrepreneurs sociaux.

Pilier 4 : Offrir des services, du soutien et des solutions

  • convoquer des experts pour leur demander de déceler les lacunes en matière de données sur la finance sociale et de recommander des méthodes d’évaluation et de déclaration du rendement social des investissements. Ce travail contribuera à déterminer les données dont les investisseurs ont besoin pour évaluer les occasions d’investissement dans des entreprises sociales;
  • investir 3 millions de dollars supplémentaires sur trois ans pour soutenir SiG@MaRS, de sorte que les entrepreneurs sociaux puissent former des réseaux, évaluer les répercussions de leurs entreprises et acquérir de nouvelles compétences;
  • soutenir le Solutions Lab du District de la découverte MaRS, un centre de conception innovateur, dans le cadre des efforts qu'il déploie pour s'attaquer à des défis sociaux complexes;
  • intégrer les entreprises sociales aux processus d’approvisionnement du gouvernement dans le cadre d’un programme pilote pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015, en les aidant à établir des contacts et à améliorer leur capacité de soumettre des offres qui seront retenues;
  • soutenir le développement économique des peuples autochtones en multipliant les possibilités d’entrepreneuriat social dans leurs collectivités et en établissant des liens entre les entrepreneurs sociaux autochtones ainsi qu'avec les autres entrepreneurs sociaux de la province.

Grâce à la mise en oeuvre intégrale de la stratégie, l’Ontario vise à devenir le chef de file nord-américain du domaine de l’entrepreneuriat social, attirant les meilleurs et les plus brillants entrepreneurs sociaux et investisseurs responsables au monde. La province aura :

  • augmenté le nombre de démarrages d’entreprises sociales;
  • bénéficié d’un plus grand nombre d’investissements responsables de la part du secteur privé pour contribuer à la croissance des entreprises sociales;
  • créé 1 600 nouveaux emplois, surtout pour les jeunes, les Autochtones, les personnes handicapées et autres populations marginalisées.

Qu'est-ce que l’entrepreneuriat social?

Une entreprise sociale est un organisme qui a recours à des stratégies commerciales en vue de maximiser ses répercussions sociales ou environnementales.

En Ontario, au Canada et dans le monde, les entreprises sociales travaillent de concert avec les gouvernements afin de résoudre les problèmes persistants de la société, ceux qui sont trop difficiles –et trop importants – pour que le secteur public les règle seul.

Elles s'acquittent d’ailleurs de cette tâche avec des résultats impressionnants.

Les entreprises sociales offrent de nouvelles façons novatrices de conférer un bienfait d’intérêt public. Elles emploient souvent des gens qui ont habituellement plus de difficulté à se trouver un emploi, comme les jeunes à risque, les Autochtones, les personnes handicapées, les nouveaux arrivants ou les personnes ayant des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. Un exemple? TurnAround Couriers. Cette société, qui embauche des jeunes à risque à titre de messagers à vélo et d’employés de bureau, leur donne l’expérience de travail nécessaire.

Le secteur de l’entrepreneuriat social a une incidence positive en Ontario en créant des emplois, en stimulant l’entrepreneuriat, en protégeant l’environnement, en faisant la promotion des aliments locaux, en aidant les habitants les plus vulnérables de l’Ontario, en leur conférant une autonomie accrue, en réduisant la pauvreté et en ayant d’autres répercussions.

Les entreprises sociales créent des occasions pour les personnes avec qui elles travaillent et pour les collectivités qu'elles desservent. Avec plus de 10 000 entreprises sociales en Ontario, qui emploient environ 160 000 personnes et desservent 3,4 millions de clients par année, l’influence du secteur est importante et grandissante.

Les entrepreneurs sociaux sont des innovateurs perturbateurs. Ils créent de nouvelles façons d’éliminer les obstacles qui entravent le progrès humain. Ils sont impatients de réaliser des progrès, visant le changement social à grande échelle. Ce sont des collaborateurs magistraux capables de créer les alliances et les réseaux nécessaires pour susciter le changement qu'ils envisagent.

Jeffrey Skoll, premier président d’eBay, fondateur de la Skoll Foundation et de Participant Media

Le Centre for Social Innovation

Le Centre for Social Innovation (CSI) est une entreprise sociale dont la mission est de catalyser l’innovation sociale à Toronto et partout dans le monde. Fondé en 2004 par cinq entrepreneurs dynamiques, le CSI s'appuie sur la croyance que la société fait face à des défis économiques, environnementaux, sociaux et culturels sans précédent et que l’innovation sera un élément essentiel de la transformation de ces défis en occasions d’améliorer nos collectivités et notre planète. Le CSI compte trois bureaux à Toronto et un dans la ville de New York. Dans des domaines allant de la santé et de l’éducation aux arts et à l’environnement, le CSI offre aux entrepreneurs sociaux le soutien nécessaire pour développer leurs idées et les mettre en pratique, y compris un espace de travail, des ateliers de renforcement des capacités, des occasions de réseautage et un accès au financement.

De quoi s'agit-il?

  • Entreprise sociale&nsp;– Société poursuivant deux objectifs : soit obtenir des résultats sociaux ou environnementaux, et maximiser les revenus.
  • Entrepreneur social&nsp;– Quelqu'un qui trouve des solutions novatrices aux problèmes sociaux actuels les plus pressants.
  • Finance sociale / Investissement responsible&nsp;– Comprend l’investissement de fonds dans le but de procurer des avantages communautaires et des gains financiers.

Rise Asset Development

Les Ontariennes et Ontariens souffrant de problèmes de santé mentale ou de toxicomanie ont de la difficulté à trouver et à garder un emploi; cependant, depuis 2009, cela est un petit peu plus facile grâce à la philanthrope Sandra Rotman. Reconnaissant le potentiel inexploité de cette population, Mme Rotman a regroupé les compétences financières de la Rotman School of Management et l’expertise en santé mentale du Centre de toxicomanie et de santé mentale pour créer Rise Asset Development. Il s'agit d’une entreprise sociale qui offre de petits prêts de démarrage et des programmes de mentorat aux entrepreneurs ayant des antécédents de problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. Jusqu'à présent, Rise a accordé un prêt à 22 personnes qui s'en sont servi pour créer toutes sortes de sociétés, d’une entreprise sur Internet à une compagnie d’entreprise générale.

L’Ontario compte environ 10 000 entreprises sociales* qui ont desservi près de 3,4 millions de clients* * en 2012.

Sources : * Social Economy Centre ** Sondage sur les entreprises sociales en Ontario. Réseau canadien de développement économique de la communauté, 2012

Secteur ontarien de l’entrepreneuriat social

Le secteur ontarien de l’entrepreneuriat social est actif, engagé et en plein essor, mais il ne manque pas de défis. Même si le leadership doit émaner du secteur, nous croyons que le gouvernement peut être un partenaire efficace pour en soutenir la croissance et le succès.

Nous avons préparé une stratégie ambitieuse et audacieuse d’entrepreneuriat social qui transformera l’Ontario en chef de file nord-américain de ce domaine.

Afin d’y parvenir, nous :

  • augmenterons le nombre d’entreprises sociales en démarrage dans l’ensemble de la province;
  • accroîtrons le nombre d’emplois dans le secteur de l’entrepreneuriat social, particulièrement pour les jeunes, les femmes, les nouveaux arrivants, les Autochtones, les personnes handicapées et les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie;
  • attirerons plus d’investissements responsables de la part du secteur privé afin d’aider les entreprises sociales à évoluer et de créer des entreprises durables.

Nous avons déjà accompli d’énormes progrès.

Depuis 2007, le gouvernement de l’Ontario a investi plus de 6 millions de dollars dans SiG@MaRS (Génération de l’innovation sociale). Ce programme soutient les entrepreneurs sociaux à toutes les étapes pour les aider à élaborer et à offrir des programmes qui accélèrent la croissance des entreprises sociales. En 2011, le gouvernement de l’Ontario et SiG@MaRS ont organisé conjointement un Sommet de l’innovation sociale qui a rassemblé des représentants des secteurs de la politique, des affaires et des organismes sans but lucratif pour discuter de la façon de travailler en collaboration afin de trouver de nouvelles solutions aux problèmes pressants de l’Ontario. Au cours du sommet, un site wiki sur l’innovation sociale a été lancé afin de poursuivre la discussion et d’éclairer le document d’orientation sur l’innovation sociale de l’Ontario.

Afin de permettre aux entreprises sans but lucratif de présenter des demandes de financement plus facilement, nous avons lancé Subventions Ontario, un site d’administration des demandes de subvention. Il fournit un portail central où les organismes peuvent obtenir des renseignements sur 60 programmes de subvention provinciaux différents et déposer leurs demandes de subvention en ligne et en assurer le suivi.

En 2013, le ministère du Développement économique, du Commerce et de l’Emploi a créé le Bureau pour l’entrepreneuriat social. Sa tâche consiste à assumer un rôle de coordination au sein du gouvernement en promouvant l’entrepreneuriat social dans l’ensemble de la province et en établissant des partenariats avec le secteur privé et celui des organismes sans but lucratif et des coopératives afin d’accroître les outils accessibles aux entrepreneurs sociaux.

En mai 2013, le ministère a conclu un partenariat avec le Centre for Social Innovation, la Banque TD, KPMG, Microsoft Canada, Alterna et Social Capital Partners en vue du lancement du fonds ontarien d’accès au microcrédit Catapult. Premier du genre au Canada, il reconnaît l’importance grandissante des entreprises sociales pour l’économie. Grâce au fonds, les entreprises sociales ontariennes peuvent être admissibles à un prêt d’au plus 25 000 $ ainsi qu'à des services de soutien, tels que le mentorat d’entreprise.

Pour comprendre les divers défis des entreprises sociales de l’Ontario et les possibilités qui s'offrent actuellement à elles, le Bureau pour l’entrepreneuriat social, de concert avec le Mowat Centre, a tenu une série de consultations en mai 2013. Ces tables rondes se sont appuyées sur des consultations précédentes, notamment sur le Sommet ontarien de l’innovation sociale qui a eu lieu au printemps 2011.

Les consultations que le Mowat Centre a tenues ont permis de cerner des lacunes dans les politiques et les programmes du système d’entrepreneuriat social de la province et de fournir des indications sur la manière dont le gouvernement de l’Ontario, à titre de partenaire, peut réussir à faire avancer le secteur.

Les entrepreneurs sociaux ne se contentent pas de simplement donner un poisson ou d’enseigner à pêcher. Ils ne se reposeront pas avant d’avoir révolutionné l’industrie de la pêche.

Bill Drayton, entrepreneur social, auteur du livre intitulé Leading Social Entrepreneurs Changing the World

Le Mowat Centre a fait part de ses principales observations dans un rapport Sector Signal et formulé quatre recommandations principales :

  • faciliter la participation aux projets de marchés et l’accès aux capitaux pour les entreprises sociales en tirant parti des occasions existantes, comme la mise à profit des biens non réclamés au bénéfice des collectivités;
  • renforcer l’infrastructure qui soutient l’entrepreneuriat social en ayant accès à des intermédiaires, au financement provenant du secteur privé et à de nouvelles lois;
  • appuyer le système de l’entrepreneuriat social en créant des carrefours communautaires et en ligne afin d’établir des liens au sein du secteur;
  • valoriser la marque de l’entrepreneuriat social ontarien en élaborant des paramètres communs pour mesurer le rendement social des investissements des entreprises sociales.

Nous savons que nous avons besoin d’une stratégie intégrée et coordonnée d’entrepreneuriat social axée sur la collaboration et voilà pourquoi nous avons élaboré Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social. Elle a été créée en consultation avec des intervenants, notamment des entrepreneurs sociaux, des investisseurs responsables, des chercheurs et des universitaires, des réseaux et des carrefours d’innovation sociale, des décideurs et des organismes de réglementation.

Mesures stratégiques de l’Ontario pour appuyer et faire croître l’entrepreneuriat social

2007

SiG@MaRS (Génération de l’innovation sociale), créé pour se faire le champion de l’innovation sociale au Canada, est appuyé par un financement de 6 millions de dollars du gouvernement de l’Ontario.

2008

  • Le Programme d’innovation de l’Ontario souligne l’importance croissante de l’innovation sociale et de l’entrepreneuriat social.
  • La Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté soutient les entreprises sociales innovatrices afin de s'attaquer aux questions complexes de politique.

2009

Le Groupe d’étude canadien sur la finance sociale publie un rapport pour aider les entreprises sociales à adopter des modèles d’affaires novateurs et à améliorer le soutien public et privé de la finance sociale.

2011

  • Le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration publie un rapport intitulé Projet de partenariat réclamant une participation accrue du gouvernement à la promotion de l’innovation et de la finance sociales.
  • Le Sommet de l’innovation sociale et le site wiki préparent la voie à une stratégie d’innovation sociale « élaborée en Ontario ».
  • L’Ontario accroît la capacité de son réseau régional d’innovation, ROE (Réseau ontarien des entrepreneurs), afin de soutenir les entreprises sociales et les entreprises sans but lucratif.
  • Les Centres d’excellence de l’Ontario lancent un programme pilote de partenariat en matière d’innovation sociale de l’ordre de 1 million de dollars.

2012

  • La Fondation Trillium de l’Ontario lance le programme du Fonds pour l’avenir afin d’accroître la capacité dans le secteur des entreprises sociales, fonds qui se concentre sur les besoins des jeunes entrepreneurs.
  • Le Bureau pour l’entrepreneuriat social est créé au sein du ministère du Développement économique, du Commerce et de l’Emploi.

2013

Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social est lancée.

PARO Centre for Women's Enterprise

PARO signifie « Je suis prêt » en latin et, depuis 1995, cette entreprise sociale de Thunder Bay a aidé des milliers de femmes, notamment des francophones et des Autochtones du Nord de l’Ontario, à réaliser leurs concepts d’affaires. Le PARO Centre for Women's Enterprise, création de l’entrepreneure Rosalind Lockyer, était au début un fonds de microcrédit destiné aux femmes. Aujourd'hui, il s'agit de l’un des plus importants fonds de crédit d’entraide qui accorde des prêts aux petites entreprises en Amérique du Nord. Il offre en outre des ateliers de perfectionnement professionnel, des programmes individuels de counseling, de l’aide pour les demandes de subvention ainsi qu'un large éventail de programmes de formation en marketing, en tenue de livres et en littéracie financière. PARO a reçu un certain nombre de prix, dont le prix de l’excellence en affaires de la chambre de commerce de Thunder Bay dans la catégorie des entreprises sans but lucratif.

Coopérative La Siembra

Les coopératives sont souvent considérées comme étant à l’origine de l’entrepreneuriat social. La Coopérative La Siembra, située à Ottawa, a été la première entreprise canadienne à promouvoir des pratiques de commerce équitable et à contrebalancer les effets abusifs potentiels du commerce sur la vie des agriculteurs des pays en développement. Création de trois jeunes entrepreneurs qui avaient travaillé à l’étranger et vu des travailleurs se faire exploiter, La Siembra achète son cacao et son sucre auprès de 23 coopératives de production situées dans 11 pays d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est afin de produire Cocoa Camino, sa gamme de produits de chocolat primée. La Siembra a elle-même gagné de nombreux prix, dont le prix canadien du commerce équitable de 2012 dans la catégorie « Coopératives » de Fairtrade Canada.

JUMP Math

Les compétences en mathématiques sont essentielles à la réussite dans l’économie du XXIe siècle, mais beaucoup trop d’élèves ne sont pas à la hauteur. Voilà qu'arrive JUMP Math, une entreprise sociale fondée en 2002 par le mathématicien et dramaturge John Mighton. Convaincu qu'avec une formation adéquate, tout le monde peut être bon en mathématiques, M. Mighton a mis en place un programme qui offre aux enseignants une façon radicalement différente d’enseigner aux élèves de la première à la huitième année. Les résultats sont impressionnants : l’année dernière, une étude de contrôle randomisée a révélé que des élèves de 5e année ayant participé au programme JUMP ont doublé leurs connaissances en mathématiques en cinq mois, comparativement à ceux qui avaient suivi le programme régulier. Cette année, JUMP Math rejoindra plus de 100 000 élèves canadiens en classe et, grâce à un récent investissement des Partenaires philanthropes LIFT, le programme pourra continuer de s'élargir.

Habiliter et inspirer les jeunes entrepreneurs sociaux

Un secteur de l’entrepreneuriat social florissant crée des débouchés pour la prochaine génération d’entrepreneurs sociaux.

À une époque où le taux de chômage chez les jeunes demeure résolument élevé, nous devons trouver des moyens de mettre les talents de nos jeunes au travail en réglant les questions qui comptent pour eux et pour leurs collectivités.

Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social a pour objectif d’inciter les jeunes de l’Ontario à devenir des entrepreneurs sociaux actifs grâce aux mesures suivantes :

  1. des possibilités d’apprentissage par l’expérience, comme la Digital Media Zone de l’Université Ryerson et la School for Social Entrepreneurs&nsp;– Ontario;
  2. le programme Partenariats entrepreneuriat jeunesse (PEJ) du ministère du Développement économique, du Commerce et de l’Emploi, qui promeut l’entrepreneuriat chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans;
  3. Studio Y : un institut pour l’impact et le leadership chez les jeunes du District de la découverte MaRS, programme appuyé par un investissement de 10 millions de dollars sur cinq ans de la part du ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse;
  4. le volet Soutien à l’entrepreneuriat social pour les jeunes du programme du Fonds pour l’avenir de la Fondation Trillium, qui aide les jeunes entrepreneurs sociaux en établissant et en renforçant les systèmes et l’infrastructure de soutien mis à leur disposition.

School for Social Entrepreneurs&nsp;– Ontario (SSE-O)

Au printemps de 2013, la School for Social Entrepreneurs&nsp;– Ontario (SSE-O) a vu sa première volée d’étudiants être promus. Située dans le quartier Regent Park de Toronto, la SSE-O s'inspire d’une fructueuse initiative du Royaume- Uni. Elle offre une expérience éducative unique dans le cadre de laquelle des entrepreneurs sociaux chevronnés partagent leurs réussites et leurs échecs et de petits groupes d’étudiants relèvent des défis réels en visitant des entreprises sociales établies dans la région afin d’obtenir des renseignements de première main sur l’exploitation d’une entreprise. L’objectif consiste à donner aux jeunes les outils dont ils ont besoin pour créer des entreprises sociales qui entraîneront un changement social transformationnel.

Fondation Trillium de l’Ontario

La Fondation Trillium de l’Ontario a affecté 4 millions de dollars en 2012-2013 au soutien des projets du Fonds pour l’avenir qui mettront l’accent sur l’entrepreneuriat social chez les jeunes en Ontario. Sept projets financés par le Fonds pour l’avenir ont été lancés à l’été 2013. Le projet de la nation nishnawbe-aski (NNA), qui compte au nombre de ces projets, fournira un soutien et une formation culturellement adaptés pour aider les jeunes des 40 collectivités NNA du Nord de l’Ontario à devenir des entrepreneurs sociaux.

Les jeunes travailleurs et entrepreneurs contribuent à notre économie et au maintien de la prospérité de l’Ontario. Ils montrent souvent la voie vers l’innovation et la créativité en créant des entreprises, en formulant des idées novatrices et en offrant de nouveaux points de vue. L’économie de l’Ontario tire profit des contributions de ces jeunes talentueux.

Extrait du document Intensifions nos efforts&nsp;– Cadre stratégique en faveur de la réussite des jeunes de l’Ontario, 2013. Conseil de la première ministre pour de meilleures perspectives pour la jeunesse

Programme Surestart

Grâce au soutien à l’investissement du programme Partenariats entrepreneuriat jeunesse (PEJ) du ministère du Développement économique, du Commerce et de l’Emploi, la ville d’Ingersoll s'affaire à former la prochaine génération d’entrepreneurs sociaux. Son Fusion Youth Centre innovateur apaise les craintes de devenir entrepreneur en faisant participer les jeunes à trois entreprises sociales intéressantes : une société de déchets électroniques qui recycle et remet à neuf des ordinateurs en utilisant des pièces données, une entreprise sociale d’enregistrement de musique et une firme de conception graphique et multimédia. Toutes ces entreprises sociales fournissent des services aux sociétés de la région d’Ingersoll. Le programme comprend également des ateliers sur les compétences générales, qui sont la clé du succès de toute entreprise. Depuis 2009, le programme SureStart et des initiatives antérieures ont aidé 1 500 élèves âgés de 12 à 18 ans à développer leur esprit d’entreprise et leurs qualités entrepreneuriales.

Une entreprise sociale sur trois en Ontario a prévu des revenus annuels d’au moins 1 million de dollars.

Source : Social Finance Census 2010. Ontario Nonprofit Network; SiG@MaRS

Autrefois, lorsque les gouvernements et les philanthropes étaient confrontés à un problème social épineux, ils rédigeaient des chèques&nsp;– puis continuaient d’en rédiger. Cette solution n'est tout simplement pas viable. Nous devons trouver un nouveau modèle qui remet en question le stéréotype voulant que la volonté de faire des affaires et celle de faire le bien soient en quelque sorte contradictoires.

Bill Young, fondateur de Social Capital Partners

Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social

L’entrepreneuriat social présente un nouveau modèle aux entreprises qui visent deux objectifs : gagner des revenus et faire le bien sur le plan social, culturel, économique ou environnemental.

Bien que l’entrepreneuriat social gagne en visibilité, il reste du travail à faire pour mieux en faire comprendre le modèle et instaurer un climat propice à la prospérité des entreprises sociales.

C'est ce que l’initiative Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social vise à faire. Il s'agit de notre plan stratégique pour l’entrepreneuriat social pour 2013-2016, d’une valeur de 25 millions de dollars, qui repose sur quatre principaux « piliers » ou domaines prioritaires. Cette initiative sera dirigée et coordonnée par le Bureau pour l’entrepreneuriat social en collaboration avec des partenaires à l’intérieur comme à l’extérieur du gouvernement.

La stratégie repose sur les quatre principaux « piliers » ou domaines prioritaires ci-dessous.

Les quatre piliers

Pilier 1 : Relier, coordonner, communiquer

Sans un système de services et de soutien prêt à fonctionner et fiable, certains entrepreneurs sociaux s'aperçoivent qu'ils doivent mettre les bouchées doubles pour ne réaliser que la moitié du travail.

Le gouvernement peut leur venir en aide en créant des liens, en établissant des réseaux et en coordonnant les activités pertinentes et connexes entre les ministères, ainsi que dans l’ensemble du secteur. Nous devons également communiquer le plus souvent et le plus ouvertement possible.

Pour ce faire, nous allons :

  • promouvoir le Bureau pour l’entrepreneuriat social comme principal organisme de coordination au sein du gouvernement;
  • soutenir le travail qu'effectue le secteur de l’entrepreneuriat social pour améliorer sa coordination de sorte qu'il soit encore mieux placé pour établir des partenariats avec le gouvernement et le secteur privé;
  • soutenir la collecte de données de base sur la situation du secteur, y compris la création d’emplois et les répercussions économiques, grâce à la recherche et au partage des connaissances;
  • lancer une table ronde L’Ontario propice aux affaires au début de 2014 afin de déterminer les fardeaux administratifs et réglementaires qui peuvent nuire au démarrage et à la croissance des entreprises sociales et de remédier à la situation;
  • examiner l’élaboration de nouvelles mesures législatives pour permettre la création de sociétés « hybrides », comme des sociétés à but lucratif qui se consacrent à un but social et qui sont tenues d’y réinvestir une partie de leurs bénéfices;
  • publier un rapport annuel et un bilan pour faire le suivi des progrès et définir les domaines où il reste des choses à apprendre et à améliorer.

Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social viendra également compléter un certain nombre d’autres initiatives importantes du gouvernement, dont :

  • le Projet de partenariat;
  • la Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté;
  • la Stratégie ontarienne d’emploi pour les jeunes;
  • la Stratégie ontarienne globale de santé mentale et de lutte contre les dépendances.

Les coopératives : les premières entreprises sociales

  •  » Les coopératives sont détenues/exploitées au profit des membres.
  • Elles existent depuis plus de 140 ans.
  • 12 % des Ontariennes et Ontariens sont membres d’au moins une credit union ou caisse populaire.
  • L’Ontario compte 1 300 coopératives indépendantes dans 1 900 emplacements dans 400 collectivités.
  • 11 % des coopératives se trouvent dans le Nord de l’Ontario.
  • 1,4 million de personnes des quatre coins de la province sont membres d’une coopérative.
Source : Ontario Co-operative Association

Pilier 2 : Valoriser la marque de l’entrepreneuriat social

L’entrepreneuriat social peut représenter un modèle d’entreprise inédit et puissant, mais c'est un concept relativement nouveau pour la plupart des gens.

Nous devons remédier à cette situation. Nous devons promouvoir notre secteur de l’entrepreneuriat social et renforcer la sensibilisation à cet égard afin d’attirer l’attention des investisseurs régionaux, nationaux et mondiaux, ainsi que d’autres partenaires.

Pour valoriser la marque de l’entrepreneuriat social de l’Ontario, nous allons :

  • créer un portail Web interactif où les entrepreneurs sociaux pourront établir des liens avec d’autres entrepreneurs et des investisseurs et avoir accès à des services;
  • augmenter la portée du ROE, le Réseau ontarien des entrepreneurs, afin de soutenir et de promouvoir les entreprises sociales;
  • lancer une stratégie ciblant les médias sociaux afin de faire valoir les entrepreneurs sociaux de l’Ontario auprès des investisseurs potentiels, d’attirer les investissements et de promouvoir le secteur.

Pilier 3 : Créer un marché de finance sociale dynamique

Comme tous les entrepreneurs, les entrepreneurs sociaux ont besoin d’argent pour développer leurs idées, les mettre à l’épreuve et les commercialiser. S'ils réussissent, ils auront probablement besoin d’un financement supplémentaire pour élargir leur gamme de produits ou de services et se lancer sur de nouveaux marchés.

Les entreprises traditionnelles ont accès à des émissions d’actions ou des prêts. Les organismes de bienfaisance peuvent s'adresser aux particuliers, aux fondations et aux gouvernements pour obtenir des dons ou des commandites. Mais ce type de financement n'est souvent pas offert aux entreprises sociales, qui dépendent des revenus gagnés ou des investisseurs pour financer leur croissance.

Le financement est une grande source d’inquiétude pour les entrepreneurs sociaux. En fait, 80 pour cent d’entre eux affirment que l’accès au capital est le principal obstacle à leur réussite.

Pour créer un climat propice à la finance sociale, Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social va :

  • Offrir une conférence sur l’investissement responsable à l’échelle mondiale&nsp;– la première du genre au Canada, qui aura lieu à Toronto en mars 2014&nsp;– afin de donner aux investisseurs internationaux l’occasion d’entrer en contact avec les meilleurs et les plus brillants entrepreneurs sociaux de l’Ontario;
  • s'employer au sein du gouvernement à permettre l’accès aux nouveaux outils de finance sociale, dont le financement collectif;
  • permettre à l’Ontario d’être un chef de file de l’investissement responsable en faisant la promotion de la nouvelle Social Venture Connexion (SVX), la première plateforme en son genre d’investissement en ligne en Amérique du Nord;
  • réaliser au moins un projet pilote d’obligations à impact social, une première en Ontario, dirigé par le gouvernement en partenariat avec des fournisseurs de services de santé et de services sociaux et des investisseurs responsables innovateurs;
  • lancer le Fonds pour les projets pilotes d’entrepreneuriat social, un nouveau fonds d’une valeur de 4 millions de dollars, pour réaliser des projets de finance sociale dans l’ensemble de la province, en collaboration avec des investisseurs du secteur privé, en vue de débloquer plus de capitaux pour les entrepreneurs sociaux.

Possibilités sur la scène mondiale

Selon un sondage, les investisseurs responsables devraient investir 9 milliards de dollars américains en 2013, comparativement à un total de 8 milliards en 2012.

Sources : Perspectives on Progress. J.P. Morgan et le Global Impact Investing Network, 2013.

Pilier 4 : Offrir des services, du soutien et des solutions

L’un des plus grands défis auxquels font face les entreprises sociales est le manque de données fiables et normalisées.

Quelles sont, exactement, les répercussions sociales et environnementales d’une entreprise à but social donnée sur la collectivité? Dans quelle mesure lui permettent-elles de se démarquer des autres entreprises à but social prêtes à accueillir des investissements? Nous ne pouvons pas le déterminer avec certitude et ce manque de données fait en sorte que les organismes de financement et les investisseurs éventuels ont de la difficulté à évaluer les investissements potentiels — et que les entreprises sociales de valeur ont du mal à obtenir du financement auprès des investisseurs institutionnels, comme les banques et les caisses de retraite.

Pour aider à combler ces lacunes, nous allons :

  • convoquer des experts pour leur demander de déceler les lacunes en matière de données sur la finance sociale et de recommander des méthodes d’évaluation et de déclaration du rendement social des investissements. Ce travail contribuera à déterminer les données dont les investisseurs ont besoin pour évaluer les occasions d’investissement dans des entreprises sociales;
  • investir 3 millions de dollars supplémentaires sur trois ans pour soutenir SiG@MaRS, de sorte que les entrepreneurs sociaux puissent former des réseaux, évaluer les répercussions de leurs entreprises et acquérir de nouvelles compétences.

En outre, le gouvernement :

  • soutiendra le Solutions Lab du District de la découverte MaRS, un centre de conception innovateur, dans le cadre des efforts qu'il déploie pour s'attaquer à des défis sociaux complexes;
  • intégrera les entreprises sociales aux processus d’approvisionnement du gouvernement dans le cadre d’un programme pilote pour les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015, en les aidant à établir des contacts et à améliorer leur capacité de soumettre des offres qui seront retenues;
  • soutiendra le développement économique des peuples autochtones en multipliant les possibilités d’entrepreneuriat social dans leurs collectivités et en établissant des liens entre les entrepreneurs sociaux autochtones ainsi qu'avec les autres entrepreneurs sociaux de la province.

S'attaquer aux enjeux sociaux fondamentaux tout en générant un rendement financier n'est pas contradictoire — ces deux éléments sont essentiels à la réussite à long terme. Nous devons investir dans ces entrepreneurs qui associent délibérément et stratégiquement la réussite de leurs entreprises au progrès social et à la viabilité écologique.

Gordon Nixon, président et chef de la direction, Banque Royale du Canada

SVX

La Social Venture Connexion (SVX), qui a récemment été lancée, permet aux entreprises sociales d’entrer en contact avec des investisseurs responsables admissibles. C'est la première plateforme en ligne du genre en Amérique du Nord. Dirigée par SiG@MaRS et financée par le gouvernement de l’Ontario et le secteur privé, cette nouvelle bourse établit des liens entre les entreprises sociales en quête d’investissements et des investisseurs responsables. En cette première année d’exploitation, l’objectif est d’aider 10 entreprises sociales de l’Ontario à réunir 2,5 millions de dollars en capitaux.

Niagara Recycling

Niagara Recycling est une entreprise prospère qui offre des services de recyclage aux foyers de la région depuis 1978. Elle offre des possibilités d’emplois aux personnes atteintes d’une déficience sur le plan du développement dans le cadre de son programme d’emplois et de formation en gestion des déchets. L’entreprise réinvestit ses revenus dans la Niagara Training and Employment Agency et d’autres initiatives qui offrent un soutien aux familles et aux personnes atteintes du trouble du spectre autistique (TSA) et ayant d’autres besoins spéciaux. Elle a été créée par John Brennan, qui voulait s'assurer que les personnes comme son fils, que certains considéraient comme « étant inaptes au travail », pouvaient recevoir une formation et trouver des emplois. Depuis 1996, Niagara Recycling a versé près de 1,25 million de dollars à des initiatives sociales importantes, notamment un camp d’été pour enfants atteints du TSA et un programme de répit après l’école pour les familles ayant des enfants atteints du TSA.

Evergreen Brick Works

Evergreen Brick Works est un exemple exceptionnel d’entreprise sociale en action inspirée par Geoff Cape. La revitalisation d’un ensemble de bâtiments à valeur patrimoniale en ruine à Toronto a permis de constituer un modèle global de conception de bâtiments écologiques et de développement urbain durable. Evergreen Brick Works offre aux visiteurs des ateliers interactifs et des festivals communautaires, ainsi qu'un ensemble complet de programmes combinant l’écologie, la conception, la technologie et les arts. Les revenus que tire Evergreen de toutes les activités payantes sur le site sont remis à la collectivité sous forme de nouveaux programmes et services. Unique au monde, Evergreen Brick Works a été classé par National Geographic parmi les dix meilleures destinations géotouristiques au monde.

Fonds pour les projets pilotes d’entrepreneuriat social

Le Fonds pour les projets pilotes d’entrepreneuriat social, du ministère du Développement économique, du Commerce et de l’Emploi, d’une valeur de 4 millions de dollars, offrira des subventions ou des prêtsaux entreprises sociales qui en sont à leurs débuts dans l’ensemble des collectivités de la province. Cela leur permettra de se donner des moyens et d’améliorer leur capacité d’attirer les investisseurs. Le gouvernement travaillera en partenariat avec des organismes sans but lucratif pour verser les fonds et mettre à profit le financement du secteur privé. Ce fonds, le premier en son genre destiné uniquement aux entrepreneurs sociaux, offrira aux entreprises sociales et au gouvernement une plateforme d’apprentissage pour les futurs programmes de finance sociale.

La dernière décennie a été marquée par le début d’une transformation radicale des perspectives sur la façon dont les affaires et les investissements sont reliés à des enjeux sociaux et environnementaux plus larges et nous avons été témoins de l’effet catalyseur que les politiques gouvernementales avant-gardistes peuvent avoir sur la promotion de nouvelles façons de tirer parti de l’entrepreneuriat et des investissements pour relever des défis sociéta ux pressants.

Michelle Giddens, associée, Bridges Ventures, Royaume-Uni

Obligations à impact social

Les obligations à impact social constituent un outil de finance sociale innovateur qui permet aux institutions privées de travailler en collaboration avec le gouvernement pour entreprendre des interventions sociales. Les obligations à impact social ont fait l’objet de projets pilotes dans plusieurs pays partout dans le monde et sont habituellement axées sur la prévention en liant les paiements aux résultats. Comme il s'agit d’un outil récent en Ontario, le gouvernement reconnaît qu'il existe des inconnues et des défis potentiels concernant la réussite de leur mise en oeuvre. Notre nouveau projet pilote relatif aux obligations à impact social, qui sera adapté au contexte ontarien, fournira l’occasion d’en jauger la réussite et d’évaluer les possibilités de futurs projets gouvernementaux.

Bullfrog Power

La mission de Bullfrog Power est claire : offrir aux Canadiens des solutions simples et pratiques d’énergie renouvelable à 100 % pour leurs maisons, leurs entreprises et leur transport. Bullfrog est une entreprise sociale qui a été fondée par Greg Kiessling et Tom Heintzman en 2004 en partant de la conviction que les consommateurs ont le pouvoir exceptionnel de changer le monde et qu'il importe de leur offrir des choix en matière d’énergie propre. De nos jours, de plus en plus d’entreprises et de Canadiens achètent de l’énergie auprès de Bullfrog, notamment l’écrivaine Margaret Atwood, la cantatrice Measha Brueggergosman, le photographe Ed Burtynsky, le journaliste Seamus O'Regan et le chef Jamie Kennedy. Bullfrog se fait le champion des économies d’énergie et de l’efficacité énergétique et verse 10 pour cent de ses bénéfices après impôts à des organismes qui soutiennent la viabilité de l’environnement.

Plateforme de Financement collectif Catalyst

Catalyst est la première plateforme ontarienne de financement collectif reposant sur des dons implantée dans une véritable communauté d’innovateurs sociaux. Le financement collectif consiste à utiliser des montants modestes d’argent provenant d’un grand nombre de personnes pour financer de nouvelles entreprises. Catalyst a été créé par le Centre for Social Innovation (CSI) de Toronto. Il se concentre sur la collecte de fonds pour les entreprises sociales. Les entrepreneurs sociaux qui utilisent le site peuvent également tirer profit des services et des programmes partagés du CSI pour accélérer leur réussite.

Impact Junk Solutions

Le concept d’entreprise d'Impact Junk Solutions est simple : créer des emplois pour les personnes qui se rétablissent d’une maladie mentale et fournir une meilleure solution de rechange aux services de collecte des déchets. Cette entreprise sociale unique a été créée il y a deux ans par Kevin Dickins, directeur des programmes communautaires de WOTCH Community Mental Health Services de London, et Brent Carr, directeur de l’exploitation de WOTCH. Les employés d’Impact font la collecte des choses dont les gens ne veulent plus (des ustensiles aux meubles, en passant par les appareils électroniques et les jouets) et les offrent aux personnes dans le besoin de la collectivité dans des points de vente comme Habitat for Humanity's ReStore, Mission Services et Goodwill. Dans la foulée, Impact Junk contribue à détourner des tonnes de matériaux de la décharge de London, tout en offrant un travail gratifiant à des personnes souffrant d’une maladie mentale.

HUB Ottawa

HUB Ottawa s'est donné comme devise « stimuler l’innovation grâce à la collaboration pour un monde meilleur ». En un peu plus d’un an, plus de 200 entrepreneurs sociaux, professionnels, artistes et concepteurs se sont inscrits à cet incubateur social. À partir d’un bureau partagé du centre-ville, les membres ont accès à des services de soutien aux entreprises et peuvent consulter des experts afin de donner le coup d’envoi à leurs projets, établir des partenariats et créer de nouveaux réseaux. HUB Ottawa fait partie d’un réseau mondial de plus de 30 plateformes ouvertes comptant 5 000 membres sur cinq continents voués à la construction d’un monde meilleur. Cinquante autres plateformes sont déjà en voie d’établissement.

La Maison Verte

La Maison Verte (LMV) a été fondée il y a 30 ans à Hearst par un groupe de femmes connu sous le nom d’Association Parmi-Elles. Son mandat consistait à créer de l’emploi pour les femmes de la région. Aujourd'hui, c'est une entreprise prospère qui compte six employés à temps plein et jusqu'à 25 employés à temps partiel, qui produit des légumes et des semis d’arbres pour les serres et qui approvisionne les marchés locaux en plants de tomates et en plantes à massif. LMV gère également un programme local dans le cadre duquel les gens peuvent acheter toutes les semaines des paniers de produits alimentaires et explore la possibilité d’établir un partenariat avec les bureaux de santé publique locaux pour donner de tels paniers aux mères célibataires et aux jeunes familles. Comme en témoigne La Maison Verte, il arrive parfois qu'une bonne idée devienne quelque chose de plus grand encore.

L’entrepreneur améliore notre qualité de vie en créant richesse et croissance économique. L’entrepreneur social améliore notre qualité de vie en défiant les inégalités qui peuvent souvent découler des marchés libres. Les deux types de chefs d’entreprise sont nécessaires.

Le très honorable Paul Martin Fondateur du Fonds Capitaux pour la prospérité et l’entrepreneurship autochtone (CAPE)

L’avenir appartientà l’Ontario

Aujourd'hui, l’Ontario accueille quelques-uns des plus remarquables entrepreneurs sociaux au monde : John Mighton, qui a permis aux enfants d’apprendre facilement les mathématiques tout en s'amusant; Geoff Cape, qui a transformé une briqueterie abandonnée en un modèle global d’autofinancement pour la conception de bâtiments verts et le développement urbain durable; Rosalind Lockyer, dont l’organisme PARO aide des milliers de femmes du Nord de l’Ontario à lancer et à faire croître leur propre entreprise; John Brennan, dont l’entreprise Niagara Recycling permet à des personnes considérées comme étant « inaptes au travail » à trouver un emploi; Tonya Surman, dont le Centre for Social Innovation contribue à produire la prochaine génération d’entrepreneurs sociaux et ainsi de suite.

Imaginez si, d’ici 2016, des milliers d’autres entrepreneurs sociaux travaillaient en Ontario. Énergiques, imaginatifs et ayant le sens des affaires, ils créent des débouchés là où il n'y en avait pas auparavant. Leur travail améliore la société. Ils créent des emplois et la prospérité économique, une société plus englobante, des perspectives entrepreneuriales pour les jeunes, un air plus pur, plus d’espaces verts utilisables et un environnement plus sain&nsp;– tout en montrant au monde comment faire.

Cette vision est à notre portée, mais, pour la concrétiser, toutes les parties concernées — entrepreneurs sociaux, investisseurs responsables, universitaires et chercheurs, décideurs et organismes de réglementation, réseaux et plateformes d’innovation sociale et gouvernements — devront travailler ensemble.

Engageons-nous dès maintenant sur la voie de cet avenir.

Glossaire

Coopérative :
Organisme appartenant à ses membres qui le gèrent conjointement et qui partagent les bénéfices ou les trop-perçus.
Entrepreneur social :
Personne qui reconnaît, crée et dirige de nouvelles occasions d’affaires, mais qui est motivée par des objectifs sociaux plutôt que par l’accroissement de sa richesse personnelle.
Finance sociale :
Méthode de gestion de l’argent qui procure des retombées sociales et économiques. La finance sociale comprend l’investissement communautaire, le microfinancement, les obligations à impact social et les prêts durables aux entreprises commerciales et sociales.
Financement collectif :
Démarche visant à réunir des capitaux pour de nouveaux projets et de nouvelles entreprises grâce aux contributions d’un grand nombre d’intervenants. Il existe trois types de modèles de financement collectif :
  1. les dons, la philanthropie etle parrainage, dans les cas où l’onne s'attend à aucun rendement financier;
  2. les prêts;
  3. les investissements en échange de titres de participation, de bénéfices ou de partage des revenus.
Innovation sociale :
Nouvelles idées et stratégies qui répondent à des besoins sociaux pressants, allant des conditions de travail à l’éducation en passant par le développement communautaire et la santé.
Investissements responsables :
Investissements faits dans des sociétés, des organismes et des fonds afin de produire des avantages sociaux et environnementaux mesurables ainsi qu'un rendement financier.
Loi hybride :
Loi qui appuie la création d’entreprises qui présentent les caractéristiques à la fois des sociétés à but lucratif et des entreprises sans but lucratif.
Mesure des répercussions sociales :
Recours à des critères de mesure pour démontrer qu'un changement social est survenu à la suite de la mise en oeuvre d’un programme ou d’une initiative.
Microfinancement/microcrédit :
Petits montants de crédit ou de prêts accordés aux entrepreneurs à faibles revenus.
Obligations à impact social :
Instruments novateurs de finance sociale permettant aux partenariats entre le secteur public, le secteur privé et l’entreprise sociale d’effectuer des interventions sociales plus efficacement et de manière plus durable. Ils sont souvent axés sur la prévention et les paiements versés aux investisseurs du secteur privé sont fortement, sinon entièrement, liés aux résultats.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur Impact – Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social et savoir comment vous pouvez participer, veuillez consulter le site : ontario.ca/entreprisesociale

Courriel : entrepreneuriat.social@ontario.ca
Twitter : @OntarioES