Le panais sauvage (Pastinaca sativa) est une plante envahissante provenant de l’Europe et de l’Asie. Il a probablement été introduit en Amérique du Nord par les colons européens qui le cultivaient pour sa racine comestible. Depuis, le panais sauvage s’est échappé des jardins cultivés et s’est propagé sur tout le continent.

Les racines du panais sauvage sont comestibles, mais la sève de la plante peut causer des brûlures graves. Dans la nature, on ne devrait cueillir cette plante qu’avec un soin extrême. Voir la section sur les vêtements protecteurs ci-dessous.

Le panais sauvage est un membre de la famille des carottes et des persils (ombellifères). En anglais, on le nomme aussi poison parsnip (panais empoisonné). La plante présente généralement une rosette basse de feuilles fusiformes la première année, pendant que les racines se développent. La seconde année, elle fleurit sur une longue tige avant de mourir. La plante peut former des peuplements denses et se propager rapidement dans des endroits perturbés comme des cours abandonnées, des dépotoirs, des prés, des champs ouverts, sur le bord des routes et sur les remblais des voies ferrées. Ses graines sont facilement dispersées par le vent et l’eau, ainsi que par les tondeuses et autres types d’équipement.

Comme le berce du Caucase et d’autres membres de la famille de la carotte, il produit une sève contenant des produits chimiques qui, sur la peau humaine, peuvent causer des réactions comme de graves brûlures, des éruptions cutanées ou des cloques.

Aire de répartition

En Amérique du Nord, on trouve des populations dispersées de panais sauvages depuis la Colombie-Britannique jusqu’en Californie, et depuis l’Ontario jusqu’en Floride. Au Canada on a observé l’espèce dans tous les territoires et provinces, sauf au Nunavut. On trouve actuellement cette plante partout dans l’est et le sud de l’Ontario, et les chercheurs croient qu’elle est en voie de se propager de l’est vers l’ouest à travers la province.

photographie de panais sauvage.
Les fleurs se présentent en ombellules vert clair tournant sur le jaune.
Photo : Leslie J. Mehrhoff, University of Connecticut, Center for Invasive Species & Ecosystem Health

Répercussions du panais sauvage

  • La plante peut former des peuplements denses qui supplantent les plantes indigènes, ce qui diminue la biodiversité.
  • La tige, les feuilles et les fleurs contiennent des produits chimiques qui peuvent augmenter la sensibilité de la peau au soleil et causer de graves dermatites.
  • Le panais sauvage diminue la qualité et l’attrait commercial des récoltes de fourrage agricole comme le foin, l’avoine et la luzerne cultivée.
  • Les composés chimiques de la plante sont connus pour ralentir le gain de poids et réduire la fertilité chez le bétail qui la consomme.

Comment identifier le panais sauvage

  • Peut atteindre une hauteur de 1,5 mètre.
  • La tige simple et verte de la plante est épaisse de 2 à 5 centimètres, est lisse et présente peu de poils.
  • Ses feuilles composées sont arrangées en paires, avec des folioles très dentées qui ressemblent à des mitaines.
  • Ses fleurs vert jaunâtre forment des grappes en forme de parasol et larges de 10 à 20 centimètres.
  • Ses graines sont plates et rondes.

Lisez les renseignements ci-dessous pour apprendre comment identifier le panais sauvage.

photographie de panais sauvage.
Le panais sauvage a des grappes de fleurs en forme de parapluie. Photo : Leslie J. Mehrhoff, University of Connecticut, Center for Invasive Species & Ecosystem Health
Photographie d'une seule feuille de panais sauvage sur du gravier.
La  feuille du panais sauvage. Photo : Ohio State Weed Lab Archive, The Ohio State University, Center for Invasive Species & Ecosystem Health
Photographie des graines d'un panais sauvage dans un champ.
Les grappes de fleurs  en forme de parapluie du panais  sauvage forment des graines brunes, rondes et plates. Photo : Leslie J. Mehrhoff, University of Connecticut, Center for Invasive Species & Ecosystem Health

Espèces similaires

Plusieurs plantes ressemblent au panais sauvage, dont la berce du Caucase, la berce laineuse, l’angélique pourpre et la carotte sauvage.

L'image montre la berce du Caucase, une plante qui ressemble au panais sauvage, mais qui est beaucoup plus grande. Dans l'image, il domine un homme adulte.
Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) Photographe : Thomas B. Denholm, New Jersey Department of Agriculture, Bugwood.org
  • Espèces : Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
  • Hauteur : 2,5 à 5 m
  • Fleurs : Grandes grappes de fleurs blanches, en forme de parasol et mesurant de 30 à 90 cm de diamètre, composées de 50 à 150 petites grappes de fleurs.
  • Feuilles :
    • Bords fortement dentés.
    • Jusqu’à 1,5 m de longueur.
    • Les folioles poussent directement de chaque côté de la tige principale, sans pétiolules.
  • Tige : Creuse, de 5 à 15 cm d’épaisseur. Taches violettes très visibles. Poils distincts, rudes et hérissés.
  • Cycle biologique : Bisannuel (vit deux ans) ou vivace (vit plus de deux ans)
  • Origine : Espèce envahissante
photographie de panais de vache.
Photographe : Shaun Winterton, Aquarium and Pond Plants of the World, Edition 3, USDA APHIS PPQ, Bugwood.org
  • Espèces : Berce laineuse (Heracleum maximum)
  • Hauteur : 1 à 2,5 m
  • Fleurs : Grappes de fleurs blanches en forme de parasol, de 10 à 30 cm de diamètre, compo- sées de 15 à 30 petites grappes.
  • Feuilles :
    • Les feuilles ont des lobes en forme main avec des doigts, et leur face inférieure est pelucheuse.
    • Jusqu’à 0,5 m de lon- gueur et de diamètre.
    • Les lames des fleurs sont séparées de la tige principale par des pétiolules.
  • Tige : Creuse, 5 cm d’épaisseur à la base. Verte, peu ou pas de taches violettes. Poils doux et pelucheux.
  • Cycle biologique : Vivace
  • Origine : Indigène
photo de la dentelle de la reine Anne.
Photographe : Ansel Oommen, Bugwood.org
  • Espèces : Carotte sauvage (Daucus carota)
  • Hauteur : 0,3 à 1,5 m
  • Fleurs : Grappe de fleurs blanches, de 5 à 10 cm de diamètre. Rose pâle avant floraison complète. Souvent une seule fleur violette au centre d’une grappe de fleurs.
  • Feuilles :
    • Les feuilles sont échelonnées (alternes) le long de la tige. Les feuilles consistent en des folioles finement divisées en étroits segments. Chaque segment des feuilles inférieures est redivisé en lobes fins, ce qui lui donne une apparence plumeuse.
  • Tige : Verte, de 1 à 2,5 cm d’épaisseur. Couverte de poils fins et hérissés.
  • Cycle biologique : Bisannuel
  • Origine : Espèce envahissante
L'image montre l'Angélique à tige violette, une plante qui ressemble au panais sauvage.
Photographe : Alex Katovich, Bugwood.org
  • Espèces : Angelica, Angelica spp.
  • Hauteur : 1,2 à 2,1 m
  • Fleurs : Grappes de fleurs blanc-verdâtre en forme de globe, mesurant de 8 à 25 cm de diamètre.
  • Feuilles :
    • Feuilles alternes, divisées en 2 ou 3 folioles.
  • Tige : Violette ou taches violettes. Lisse (pas de poils).
  • Cycle biologique : Vivace
  • Origine : Indigène

Élimination et gestion du panais sauvage

Si vous avez de petits massifs de panais sauvages sur votre propriété (moins de 100 plantes), il se peut que vous puissiez éliminer cette plante par vous-même. Portez des vêtements protecteurs et débarrassez-vous des plantes avec prudence, comme on l’explique ci-dessous. Pour éliminer des grandes infestations (milliers de plantes), vous aurez probablement besoin d’un exterminateur professionnel qui devra répéter le traitement pendant plusieurs années.

Remarque : Pour une gestion efficace du panais sauvage, apprenez à identifier la plante tant lors de sa première année, quand elle a l’apparence d’une petite rosette de feuilles, que lors de sa seconde année, lorsqu’elle est devenue une grande plante à fleurs. Vous devrez surveiller l’endroit pendant plusieurs saisons pour vous assurer que la plante a été complètement éradiquée.

Vêtements protecteurs

Portez des vêtements protecteurs, y compris des gants étanches, une chemise à manches longues, des pantalons et des verres de sécurité. Une combinaison protectrice jetable contre les vaporisations qui se porte par-dessus les vêtements ordinaires offre la meilleure protection. Ces combinaisons sont étanches, de catégorie commerciale, et couvrent tout le corps.

Après votre travail auprès des plantes, enlevez votre vêtement protecteur en faisant attention de ne pas transférer de sève du vêtement sur votre peau. Lavez vos gants de caoutchouc avec du savon et de l’eau avant d’enlever votre combinaison ou survêtement.

Lavez vos gants de caoutchouc à nouveau puis enlevez-les. Finalement, enlevez vos verres de sécurité. Mettez les vêtements non jetables au lavage et lavez-vous immédiatement avec de l’eau et du savon.

Suppression mécanique

Pour les petites infestations dans la cour ou le jardin (moins de 100 plantes), retirer du sol la plus grande partie possible de la racine pivotante à l’aide d’une pelle ou d’une bêche tranchante. Le meilleur moment pour creuser est au printemps, quand le sol est humide et que la racine pivotante est plus facile à déterrer de façon efficace. Il vous faudra faire un suivi et creuser toutes les quelques semaines afin de retirer les repousses (si la racine pivotante n’a pu être complètement enlevée) et les plantes qui ont pu vous échapper.

Arracher les plantes n’est pas pratique pour les grandes infestations, mais la tonte peut être efficace si celle-ci est entreprise juste après le point culminant de la floraison, mais avant que n’apparaissent les graines à la fin de l’été ou au début de l’automne. Comme les plantes coupées repousseront probablement après la tonte, il important de combiner la tonte avec d’autres méthodes d’élimination.

Une autre méthode d’élimination est de couvrir la zone creusée ou tondue avec une toile de plastique noire pour étouffer les nouvelles pousses de toutes les plantes. La toile de plastique doit demeurer en place pendant au moins une saison pour faire en sorte que les racines sont bien asphyxiées. Vous devrez replanter la zone après avoir enlevé la toile de plastique pour que des plantes souhaitables y poussent et afin de remettre le sol en état.

Suppression chimique

En Ontario, l’utilisation, l’entreposage et l’élimination des herbicides sont réglementés aux termes de la Loi sur les pesticides. Bien que de nombreuses utilisations d’herbicides soient interdites, on peut en utiliser certains pour éliminer des plantes qui sont toxiques aux humains qui les touchent, comme le panais sauvage. Les herbicides pouvant être utilisés à cette fin comprennent ceux qui contiennent un ingrédient actif nommé glyphosate.

Si vous songez à utiliser un pesticide, lisez l’étiquette sur le produit avant de l’acheter pour être certain qu’il peut être utilisé en toute légalité sur le panais sauvage.

Les herbicides qui contiennent du glyphosate peuvent être un outil efficace pour éliminer de grandes populations de panais sauvage. Le glyphosate est un herbicide à spectre large qui tue les plantes vertes avec lesquelles il entre en contact. Souvent, de nouveaux semis germeront et émergeront après une application de glyphosate, ce qui signifie que de nouvelles applications seront nécessaires.

Pour un résultat optimal, appliquez l’herbicide sur les feuilles des plantes qui poussent au printemps, puis faites une autre application pendant l’été sur les plantes manquées la première fois et qui sont encore en croissance. Il se peut que vous deviez répéter le traitement aux herbicides au cours des années suivantes. Suivez les instructions sur l’étiquette du produit et respectez les lois fédérales quand vous utilisez des herbicides.

Élimination

Ne pas brûler ni composter des plants de panais sauvage qui ont été coupés ou déterrés. Si possible, laissez complètement sécher les tiges sur place. Mettez soigneusement la matière végétale dans des sacs de plastique noirs et laissez-les au soleil pendant une semaine ou plus. Communiquez avec votre municipalité et déterminez si les sacs contenant les plantes peuvent être acheminés au lieu d’enfouissement de votre région.

Ce qu’il faut faire

  • Apprenez à identifier le panais sauvage et d’autres plantes envahissantes.
  • Demeurez sur les sentiers et loin des endroits où poussent le panais sauvage ou d’autres plantes envahissantes.
  • Inspectez vos vêtements, votre animal de compagnie (y compris les chevaux), les véhicules (y compris les vélos) et l’équipement comme les tondeuses et autres outils. Nettoyez-les et enlevez la boue, les graines et les débris de plantes. Avant de vous déplacer, nettoyez vos véhicules et votre équipement en un endroit où les graines ou les débris de plantes ne pourront probablement pas se propager (comme une voie d’accès pour autos ou un lave-auto). Il est très important de nettoyer soigneusement toute trace de sève sur vos vêtements, votre équipement et vos animaux de compagnie.
  • Évitez de perturber le sol et n’enlevez pas des plantes poussant dans la nature; il se pourrait que ce soient desplantes indigènes rares ou même des plantes envahissantes.