À propos de l’intimidation

L’intimidation est un comportement agressif répété et non désiré, qui peut être ponctuel. Elle peut venir d’une personne ou d’un groupe de personnes. La personne intimidée se sent effrayée ou mal à l’aise.

L’intimidation peut se produire dans des situations où il y a un déséquilibre de pouvoirs, réel ou perçu, entre des personnes ou des groupes. Elle peut être un symptôme de préjugé ou de discrimination.

L’intimidation peut également être fondée sur des différences réelles ou perçues qui sont souvent fondées sur des stéréotypes répandus dans l’ensemble de la société.

L’intimidation sous toutes ses formes est inacceptable. Les écoles doivent favoriser et cultiver un milieu scolaire positif dans lequel tous les membres de la communauté scolaire se sentent en sécurité, inclus et acceptés et où ils s’investissent dans des interactions et des comportements positifs.

Conséquences de l’intimidation

Il est important de prendre des mesures pour mettre un terme à l’intimidation au plus vite.

L’intimidation a des conséquences sur les élèves qui la subissent, qui la pratiquent ou qui en sont témoins. L’intimidation est un problème sérieux qui peut avoir de graves conséquences pour les élèves concernés, leurs familles, leurs camarades et leur communauté.

Certains élèves qui pratiquent l’intimidation peuvent l’avoir subie eux-mêmes. Néanmoins, il ne faut jamais considérer que l’intimidation fait partie du processus normal « de la vie des jeunes ».

L’intimidation peut :

  • avoir une incidence sur l’apprentissage, le sentiment de sécurité, la santé mentale et le bien-être en général des élèves
  • avoir un impact sur les présences et les notes des élèves
  • créer un environnement néfaste à l’école ou dans les activités scolaires pour un élève, un groupe ou l’école tout entière.
  • causer un préjudice ou une détresse physique, sociale ou émotionnelle à court et à long terme

En Ontario, environ 1 élève sur 5 (21 %) a déclaré avoir subi des actes d’intimidation à l’école, selon le Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l’Ontario de 2021 effectué pour le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH).

Souvent, les élèves qui subissent des actes d’intimidation :

  • éprouvent une anxiété sociale
  • se sentent seuls
  • se replient sur eux-mêmes
  • contractent des maladies physiques
  • ont une piètre estime d’eux-mêmes

Types d’intimidation

L’intimidation peut revêtir plusieurs formes. Elle peut être :

  • physique : coups de main, coups de pied, bousculades, vol ou bris d’effets personnels
  • verbale : insultes, moqueries, dénigrements, commentaires honteux, menaçants, humiliants ou discriminatoires
  • en ligne : diffusion de rumeurs ou de commentaires blessants sur les médias sociaux, par texto, par messagerie directe, par jeu en ligne ou par courriels
  • sociale/relationnelle : interférence néfaste dans une amitié, exclusion d’un groupe ou propagation de ragots et de rumeurs
  • écrite : écriture de mots ou de graffitis blessants ou offensants

Cyberintimidation

La direction de l’école est tenue de réagir aux comportements déplacés ou irrespectueux à l’intérieur et à l’extérieur du terrain de l’école, y compris à la cyberintimidation. Cela signifie que la direction doit réagir à tous les comportements qui ont une incidence néfaste sur le climat dans l’école.

Par exemple, des messages offensants ou insultants dans des médias sociaux ont comme incidence que l’élève visé ou les élèves qui en sont témoins craignent pour leur sécurité à l’école.

Voici des exemples de cyberintimidation :

  • envoyer ou partager des images ou des mots haineux, insultants, offensants ou intimidants dans des messages texte, des courriels, des messages directs, des groupes de clavardage ou des jeux en ligne
  • partager sans consentement des renseignements qui sont considérés comme personnels, privés ou sensibles
  • créer et se mêler à des comptes fictifs sur des sites de réseautage social dans le but d’usurper l’identité, d’humilier et/ou d’exclure d’autres personnes
  • exclure intentionnellement une personne de groupes de clavardage en ligne ou de séances de jeux en ligne
  • restreindre l’accès à des comptes

Exploitation en ligne

Il est important de savoir que la cyberintimidation peut inclure l’exploitation en ligne, comme l’extorsion sexuelle et le partage d’images intimes sans consentement.

  • L’extorsion sexuelle se produit lorsqu’une personne menace de partager des images ou des vidéos intimes de quelqu’un par voie numérique, à moins de recevoir de l’argent ou d’autres contenus à caractère sexuel.
  • Le partage non consensuel d’images intimes se produit lorsque des images intimes de jeunes sont prises avec ou sans leur consentement, piratées ou créées numériquement et utilisées pour leur faire honte, les humilier, les harceler ou les dégrader.

Au Canada, une personne qui publie, distribue, transmet, vend, rend accessible ou affiche sciemment une image intime d’une personne commet un acte criminel si la personne dans cette image n’a pas donné son consentement. Si l’image intime représente une personne de moins de 18 ans impliquée dans une activité sexuelle implicite, ou si l’image est utilisée dans un but sexuel, cela pourrait être considéré comme de la pornographie juvénile en vertu du Code criminel du Canada.

La façon dont les enfants et les adolescents détectent l’intimidation

Un jeune enfant ne sait peut-être pas ce que veut dire « intimidateur », mais il comprend probablement qu’une personne est méchante, lui fait du mal, le rend triste ou lui fait peur.

Un enfant ne vous dira peut-être pas qu’il subit des actes d’intimidation parce qu’il craint d’empirer la situation s’il « parle » ou « rapporte ».

Les adolescents peuvent ne pas vous dire qu’il y a un problème et peuvent essayer de s’en sortir seuls. Ils peuvent penser que vous serez contrarié, ils ne voudront pas attirer l’attention sur eux ou ils trouveront que c’est gênant qu’un parent ou un tuteur interviennent.

Conflit ou « histoire » avec des camarades

On peut parfois confondre conflit et intimidation, mais ce sont deux choses différentes. Un conflit ou une « histoire » entre élèves n’est pas toujours synonyme d’intimidation. Un conflit peut être positif lorsque chaque personne se sent libre d’exprimer ses opinions.

Le conflit ou l’histoire survient souvent entre deux personnes qui :

  • ont un désaccord, une divergence d’opinions ou des points de vue différents
  • ont à peu près le même « pouvoir social »
  • peuvent redevenir des amis

Un conflit est habituellement un incident isolé.

Un conflit devient négatif lorsqu’une personne se comporte de manière agressive en disant ou en faisant des choses blessantes ou lorsque la dynamique du pouvoir change.

Au fil du temps, un schéma comportemental agressif peut émerger et s’aggraver. Si plus d’individus prennent parti ou si quelque chose se produit pour affaiblir le statut social d’une personne, la personne qui subit le conflit agressif peut avoir l’impression d’être moins capable d’exprimer son point de vue et se sentir impuissante. C’est à ce moment que le conflit négatif peut devenir de l’intimidation.  

Signes qu’un enfant subit des actes d’intimidation

Même s’il n’aborde pas le sujet, vous pouvez chercher des signes indiquant qu’un enfant subit des actes d’intimidation.

Les enfants et les jeunes qui subissent des actes d’intimidation peuvent :

  • ne pas vouloir aller à l’école, pleurer ou tomber malades les jours d’école
  • se plaindre de symptômes physiques récurrents, comme des maux de ventre qui ne semblent pas avoir de cause médicale
  • avoir des habitudes de sommeil ou alimentaires perturbées
  • refuser de participer à des activités ou à des événements sociaux avec d’autres élèves
  • agir de façon inhabituelle
  • sembler bouleversés après un contact avec d’autres par téléphone, par message texte ou dans les médias sociaux
  • égarer soudainement des sommes d’argent ou des objets personnels
  • rentrer avec des vêtements déchirés ou des effets personnels cassés, et vous donner des explications incohérentes

Les adolescents qui subissent des actes d’intimidation peuvent parler de quitter l’école.

Quoi faire si votre enfant subit des actes d’intimidation

Si vous savez que votre enfant subit des actes d’intimidation, vous pouvez faire plusieurs choses pour l’aider :

  • faire en sorte qu’il se sente entendu, soutenu et en sécurité
  • lui demander ce qu’il voudrait qu’il se passe
  • lui dire qu’il faut du courage pour signaler des actes d’intimidation
  • lui expliquer qu’il ne s’agit pas de causer de problème à un autre élève, mais de protéger tous les élèves
  • essayer de rester calme afin de pouvoir décider d’un plan d’action avec votre enfant 
  • établir la nature des faits avec exactitude en consignant par écrit ce qui s’est passé et quand cela s’est produit
  • prendre rendez-vous pour discuter avec un responsable de l’école, tel que : 
    • l’enseignant de votre enfant
    • un autre enseignant en qui il a confiance
    • la direction de l’école ou la direction adjointe
  • surveiller le comportement de votre enfant
  • si vos rencontres avec le personnel de l’école ne mettent pas fin à l’intimidation, demander à parler à la direction. Faire un suivi afin de vous assurer que toutes les étapes convenues aient été suivies
  • parler au moniteur ou à l’entraîneur si l’intimidation se produit durant les activités parascolaires ou sportives
  • communiquer avec la police si l’intimidation implique un acte criminel comme :
    • une agression sexuelle
    • des incidents motivés par la haine
    • de l’extorsion sexuelle
    • l’emploi d’une arme
    • une menace pour la sécurité de votre enfant dans la collectivité en dehors de l’école

En travaillant avec l’école pour que cesse l’intimidation, vous montrez l’exemple à votre enfant et vous lui communiquez clairement le message que l’intimidation est répréhensible.

Quel que soit son âge, vous pouvez aider votre enfant en l’encourageant à vous parler de tout acte d’intimidation et en lui donnant les conseils suivants :

  • Garde ton calme et quitte le cadre de l’intimidation
  • Explique ce qui s’est passé à un adulte en qui tu as confiance (p. ex., un membre du personnel enseignant, la direction d’école, les conducteurs de l’autobus scolaire, les surveillants de la salle des repas)
  • Signale-le anonymement à l’école ou au conseil scolaire
  • Parles-en avec tes frères et sœurs ou avec des amis pour que tu ne te sentes pas seul
  • Appelle Jeunesse, j’écoute au numéro sans frais 1 800 668-6868 ou envoie le mot PARLER au 686868

Quoi faire si votre enfant commet des actes d’intimidation

Il est important d’aider votre enfant à comprendre ce qu’est l’intimidation et quel en est l’impact négatif sur les autres et sur lui-même. Vous pourriez décrire les différents types d’intimidation et lui expliquer que c’est blessant et dangereux. Faites-lui comprendre que l’intimidation est répréhensible et inacceptable, peu importe les circonstances.

Un comportement d’intimidation peut se développer au fil du temps ou bien à la suite d’un changement, d’une perte ou d’une déception importants dans la vie de l’enfant ou de l’adolescent. L’un de vos enfants a-t-il récemment été confronté à ce type de situation? S’il a de la difficulté à expliquer son comportement, à gérer ou à contrôler ses émotions, vous pouvez choisir de consulter une personne qui a reçu une formation pour travailler avec les enfants (conseiller, travailleur social, professionnel de la santé mentale).

Souvent, les enfants qui font de l’intimidation cherchent seulement à être acceptés, se sentent poussés par leurs pairs, ont besoin d’attention ou cherchent à gérer des émotions compliquées. Dans certains cas, les personnes qui intimident ont été elles-mêmes victimes ou témoins de violence à la maison ou dans leur collectivité.

Lorsque des élèves sont témoins d’actes d’intimidation

Les écoles doivent avoir un processus afin que les élèves puissent signaler des actes d’intimidation tout en réduisant au minimum la possibilité de représailles. Demandez à votre école comment procéder pour signaler des actes d’intimidation de façon sécuritaire.

Vous pouvez aider votre enfant à comprendre pourquoi l’intimidation est inacceptable et comment il peut contribuer à l’enrayer. Votre enfant peut :

  • expliquer ce qui s’est passé à un adulte en qui il a confiance (enseignants, direction de l’école, conducteurs de l’autobus scolaire, surveillants de la salle des repas)
  • le signaler anonymement à son école ou à son conseil scolaire

Les témoins d’actes d’intimidation sont touchés par ce qu’ils voient. Si votre enfant est un témoin, il peut ne pas vouloir s’impliquer par crainte de devenir lui-même une cible ou d’empirer la situation pour la personne qui subit des actes d’intimidation.

Ce que les parents peuvent attendre de l’école et du conseil scolaire

Les écoles et les conseils scolaires doivent avoir des protocoles en place afin d’assurer la sécurité et le bien-être des élèves.

Toutes les écoles et tous les conseils doivent avoir :

  • des politiques visant à prévenir et à combattre l’intimidation
  • des plans de prévention et d’intervention en cas d’intimidation
  • des politiques en matière de discipline progressive, d’équité et d’éducation inclusive

Communiquez avec l’école ou le conseil scolaire de votre région afin de connaître les politiques, les programmes et les interventions pour lutter contre l’intimidation.

Renseignez-vous sur la façon dont le personnel gère les incidents à l’école.

Responsabilités de la direction à l’égard des signalements et des interventions

La direction doit communiquer avec les parents ou les tuteurs des élèves qui ont subi des actes d’intimidation et des élèves qui ont commis des actes d’intimidation afin de leur dire :

  • ce qui est arrivé
  • les préjudices que l’élève a subis
  • les mesures qui ont été prises pour protéger la sécurité de l’élève, y compris toutes mesures disciplinaires en réponse à l’incident
  • les services de soutien qui seront offerts à l’élève en réponse à l’incident

Procédures de l’école pour les signalements et les interventions

Les écoles doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mener une enquête approfondie, tout en protégeant la vie privée des élèves.

L’école disposera d’une procédure que vous pouvez suivre si vous doutez de l’aide apportée à votre enfant. Si la réponse de l’école ne vous satisfait pas, vous pouvez vous adresser à la surintendance attitrée de son école ou à la surintendance responsable de la sécurité dans les écoles.

Conséquences de l’intimidation

Pour combattre l’intimidation, la direction d’école emploie une approche axée sur la discipline progressive. Les élèves qui intimident les autres peuvent être confrontés à diverses conséquences.

Conformément à la politique de l’Ontario en matière de discipline progressive, une direction d’école peut choisir une mesure parmi un éventail d’options pour corriger le comportement inacceptable et pour aider l’élève à tirer des leçons de ses actions.

Voici quelques exemples de discipline progressive :

  • présenter des excuses pour avoir fait un commentaire blessant ou irrespectueux
  • passer en revue les attentes à l’égard de l’élève
  • organiser une rencontre avec les parents ou tuteurs
  • offrir des services de counseling en gestion de la colère
  • suspendre l’élève de l’école

Dans les cas les plus graves, la direction peut recommander que l’élève soit renvoyé de l’école si :

  • l’élève a fait l’objet d’une suspension préalable pour intimidation
  • l’élève continue de constituer un risque inacceptable pour la sécurité d’une autre personne
  • l’intimidation était motivée par un parti pris, un préjugé ou de la haine

Ces règles s’appliquent aussi bien aux élèves de l’élémentaire qu’à ceux du secondaire.

En plus des politiques mentionnées ci-dessus, il est utile de consulter le guide à l’intention des parents sur le code de conduite de l’Ontario. Ce guide définit les rôles et responsabilités de tous les membres de la communauté scolaire, notamment des élèves, des parents, des tuteurs, du personnel et des partenaires communautaires.

Jouez un rôle actif

La participation des parents est importante.

Vous pouvez vous adresser à la direction de votre école si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce que fait l’école pour lutter contre l’intimidation.

Quelqu’un communiquera avec vous si votre enfant subit des actes d’intimidation

Si des membres du personnel apprennent que votre enfant subit des actes d’intimidation, vous pouvez vous attendre à ce que l’école communique avec vous. Il se peut que l’enseignant de votre enfant ou un autre enseignant à qui il fait confiance soit en mesure d’aider à élaborer des stratégies qui contribueront à résoudre le problème.

Découvrez l’approche de votre conseil scolaire

Les conseils scolaires doivent veiller à ce que les parents et les tuteurs aient accès à leur approche à l’égard de la prévention et de l’intervention en matière d’intimidation. Cela comprend :

  • de l’information sur les personnes à contacter si vous avez des questions ou des préoccupations
  • les moyens que vous pouvez prendre pour avoir accès à de plus amples renseignements sur la prévention et le signalement de l’intimidation
  • les dispositifs en place pour signaler des actes d’intimidation, notamment :
    • où vous pouvez déposer un rapport et auprès de qui
    • les mesures qui seront prises après votre rapport
    • le processus que vous pouvez suivre si la réponse de l’école ne vous satisfait pas

Les conseils scolaires doivent établir des processus pour solliciter la participation des parents et doivent faire tout en leur pouvoir pour que ceux-ci aient accès aux ressources, aux politiques et aux publications les plus pertinentes.

Joignez-vous à une équipe pour des écoles sécuritaires et tolérantes

Vous pouvez envisager de vous joindre à l’équipe pour des écoles sécuritaires et tolérantes de l’école de votre enfant. Cette équipe est chargée de favoriser un climat scolaire sécuritaire, inclusif et tolérant. Elle se compose de la direction de l’école, d’au moins un parent ou tuteur, d’un membre du personnel scolaire, d’un élève et d’un partenaire communautaire.

Semaine de sensibilisation à l’intimidation et de la prévention

La Semaine de sensibilisation à l’intimidation et de la prévention, qui commence le troisième dimanche du mois de novembre de chaque année, contribue à favoriser des écoles sécuritaires et des milieux d’apprentissage positifs.

Durant cette semaine, nous encourageons les élèves, les parents et les membres du personnel des écoles de l’Ontario à se renseigner davantage sur l’intimidation et sur ses conséquences sur l’apprentissage et le bien-être des élèves.