Sommaire

La culture n'est pas facile à définir, mais l’expression de la créativité est omniprésente : dans les festivals de musique, les expositions d’art, les films, les jeux vidéo, les livres, le design, les bibliothèques publiques, les musées, les rassemblements communautaires, les édifices patrimoniaux, la langue et les paysages naturels. La province de l’Ontario regorge de talents et compte de nombreux artistes, créateurs, producteurs et publics qui participent avec plaisir à de nombreuses activités culturelles.

Le gouvernement ontarien est déterminé à soutenir et à favoriser la croissance du milieu dynamique des arts et de la culture de l’Ontario, et reconnaît les nombreux bienfaits sociaux et économiques qu'offre la culture aux collectivités et aux citoyens. En outre, nous sommes parfaitement conscients que le secteur de la culture évolue dans un nouveau contexte : la conjoncture financière, la façon dont les technologies numériques révolutionnent le processus de création et de participation à la culture, et la diversité croissante de la population ontarienne.

À l’automne 2015, nous avons lancé un processus de consultation à l’échelle de la province, intitulé Parlons Culture, pour obtenir de nouvelles idées de mesures que l’on pourrait prendre pour renforcer la culture en Ontario. Nous avons organisé des assemblées publiques et des conversations communautaires, et nous avons rencontré des représentants des communautés autochtones. Nous avons également encouragé les gens à soumettre leurs idées en ligne et à les publier sur un forum de discussion interactif prévu à cet effet.

Les gens n'ont pas été avares de commentaires. Nous avons entendu de nombreux témoignages de personnes de différents milieux culturels : artistes, enseignants, jeunes, aînés, personnes handicapées, nouveaux arrivants, Autochtones, francophones et résidents de régions urbaines, rurales et du Nord.

Dans ce sommaire, nous vous présentons ces témoignages qui contribueront grandement à l’élaboration d’une stratégie ontarienne pour la culture, afin d’orienter la manière dont le gouvernement appuiera ce secteur dans les prochaines années. Nous avons pour objectif de mettre au point un projet de stratégie pour la culture en Ontario et de solliciter d’autres commentaires plus tard, au cours de l’année.

Témoignages

Différents points de vue sur la culture

Lors des discussions dans le cadre de Parlons Culture, les Ontariens et les Ontariennes ont indiqué clairement qu'ils accordent une grande valeur à la culture et à sa capacité à enrichir la vie des personnes et des collectivités. Ils nous ont également confié ce que représente la culture à leurs yeux et la façon dont ils y prennent part, et les opinions sont très variées. Les communautés autochtones ont insisté sur le caractère holistique de la culture et sur le lien indissoluble qui l’unit à l’identité, ainsi que sur le rôle fondamental que joue la langue dans la culture autochtone. Nombreux sont ceux qui ont souligné l’importance du partage des expériences culturelles et la transmission du savoir culturel d’une génération à l’autre, par exemple des aînés aux plus jeunes.

Nous avons également appris que pour bon nombre d’Ontariens et d’Ontariennes, la culture comprend l’héritage personnel et les antécédents culturels. Aller à un festival, visiter un musée ou assister à un défilé de mode sont des activités culturelles. La culture inclut aussi l’acte de production et de création : tourner un film, se produire sur scène ou concevoir un jeu vidéo.

Plusieurs ont aussi évoqué un certain nombre d’obstacles les empêchant de participer pleinement aux activités culturelles. Pour les amateurs de culture, il s'agit des coûts élevés, du manque de disponibilité, des lieux inaccessibles ou intimidants, des distances considérables à parcourir, et du manque d’information au sujet des activités et des événements offerts. Les artistes et les créateurs, quant à eux, nous ont confié qu'il était difficile de bénéficier de fonds gouvernementaux et de gagner correctement sa vie.

De nombreux avis, des thèmes convergents

Maintes personnes et divers groupes se sont exprimés au cours de ce processus de consultation, mais lorsqu'on regarde l’ensemble des opinions reçues, on constate que plusieurs thèmes se dégagent :

  • les Ontariens et Ontariennes aimeraient pouvoir participer à des expériences culturelles plus accessibles, plus abordables, plus inclusives et qui reflètent davantage la diversité de l’Ontario. Nombreux sont ceux qui ont déclaré que la culture devait être plus accessible, dans des lieux accueillants et sans barrières, offrant des programmes artistiques et culturels propices à l’échange des idées et au partage des ressources. Parallèlement, plusieurs souhaitent que la culture se rende jusqu'à eux, permettant ainsi aux résidents des régions rurales et du Nord d’accéder à une palette plus importante d’activités culturelles.
  • il est primordial d’améliorer l’éducation artistique, notamment chez les plus jeunes, pour assurer l’épanouissement des générations futures. Les gens ont préconisé le renforcement du curriculum d’éducation artistique ainsi que la collaboration entre les écoles, les bibliothèques, les communautés et les organismes culturels en vue d’accroître la littératie culturelle. On a également fait valoir l’importance de l’apprentissage continu.
  • c'est en décloisonnant les secteurs culturels et en encourageant la collaboration à travers les divers secteurs que les petits et grands organismes, les municipalités et les ministères parviendront à renforcer le secteur de la culture pour faire en sorte que les Ontariens et Ontariennes en tirent un plus grand profit sur le plan créatif et économique. Les participants ont aussi suggéré d’élargir les partenariats avec le secteur privé pour permettre, par exemple, le perfectionnement des compétences technologiques, commerciales et entrepreneuriales.
  • les artistes, les organismes culturels et les infrastructures doivent bénéficier d’un financement fiable à long terme. Bon nombre de participants ont affirmé qu'il était primordial d’octroyer davantage de fonds et d’assouplir les critères d’admissibilité pour permettre à plus de personnes et de groupes d’en bénéficier, notamment les communautés autochtones et francophones, les personnes handicapées, ainsi que les artistes et organismes moins traditionnels.
  • les technologies présentent une foule de possibilités, mais le secteur de la culture est confronté à de nombreux obstacles qu'il ne peut surmonter seul. Les technologies pourraient notamment permettre de rejoindre de nouveaux publics, d’encourager l’innovation artistique et de favoriser la croissance des organismes culturels. Mais les participants ont également fait valoir qu'il fallait améliorer la formation en matière de technologie, renforcer le partage des ressources et de l’expérience acquise, fournir plus d’appui pour faire respecter les droits des créateurs et aider les auditoires à découvrir les oeuvres issues de l’Ontario et du Canada.

Inspirer la prochaine génération

Nous avons cherché à entendre l’avis des jeunes, qui sont les artistes, les créateurs, les producteurs et les consommateurs culturels de demain. Tout au long des consultations Parlons Culture, nous avons demandé aux participants quelles étaient les mesures à prendre, selon eux, pour inspirer les jeunes. D’après eux, il faut que les jeunes soient habiletés à participer à la conception des programmes qui leur sont destinés. Nous devons également leur offrir des possibilités d’ordre culturel tout au long de leur vie, par exemple en leur offrant une éducation artistique dès un jeune âge, en leur offrant des occasions de bénévolat au secondaire et la possibilité d’effectuer un stage rémunéré au collège ou à l’université. Les technologies ont souvent été évoquées par les jeunes, qui les considèrent comme un moyen de découvrir la culture et d’y accéder. Nombre d’entre eux estiment que la culture se traduit souvent par l’expression personnelle, et que la technologie leur permet, par exemple, de réaliser leurs propres clips vidéo, de créer des listes de lecture et de partager leurs photos.

Les cultures autochtones sont indispensables à l’Ontario

Les participants autochtones ont fait valoir qu’il est primordial de disposer d’une culture saine et solide pour garantir le bien-être des personnes, des collectivités et du monde naturel. Selon eux, les différentes cultures autochtones de l’Ontario jouent un rôle fondamental au renforcement de la culture pour nous tous. Les participants non autochtones ont indiqué qu'ils souhaitaient en apprendre davantage sur l’histoire et la culture des Autochtones de l’Ontario.

Nous avons entendu de nombreuses suggestions permettant d’assurer la pérennité de la culture des Autochtones, avec une emphase particulière sur le maintien de la langue. Selon les participants, il faudrait également mieux promouvoir l’histoire et les récits autochtones à l’école auprès des enfants et des jeunes, qu'ils soient autochtones ou non, et favoriser les perspectives économiques telles que le tourisme culturel.

Les participants ont déclaré que les communautés autochtones sont responsables de leurs propres priorités culturelles, et ont évoqué la façon dont l’Ontario pouvait collaborer avec elles. En renforçant la culture autochtone de l’Ontario, il est important de reconnaître la diversité et la spécificité des peuples des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des peuples autochtones non inscrits de la province, car chacun d’entre eux possède une identité et une histoire qui leur sont propres.

Une feuille de route pour soutenir la culture

Les consultations Parlons Culture ont mis la culture en vedette, ainsi que les nombreuses activités culturelles et productions de qualité se déroulant à travers la province. Elles ont également permis d’échanger des idées sur la manière dont nous pouvons renforcer le secteur de la culture en Ontario, pour qu'il continue de croître et de s’épanouir au cours des années à venir.

À la lumière des commentaires reçus, nous allons procéder à la rédaction d’une ébauche de stratégie culturelle. Nous vous invitons à parcourir ce document pour découvrir les nombreuses idées exprimées par les Ontariens et les Ontariennes dans le cadre de Parlons Culture.

Introduction

Le concept de culture n'est pas facile à décrire, mais il se résume à la notion de partage de récits individuels et collectifs avec le reste du monde.

Soumission écrite

À l’automne dernier, nous avons lancé Parlons Culture, un processus de consultation des Ontariens et des Ontariennes pour connaître la place qu'occupe la culture dans leur vie et dans leur collectivité, pour nous aider à mettre au point la toute première stratégie de la culture de l’Ontario. Cette stratégie établira une vision en matière de culture pour la province et orientera la manière dont le gouvernement appuiera ce secteur dans les prochaines années.

Parlons Culture s'inscrit dans le cadre de l’engagement de l’Ontario en faveur d’un gouvernement ouvert visant à mobiliser les citoyens et à recueillir les commentaires du public avant d’élaborer des politiques. Des milliers d’Ontariens et d’Ontariennes ont participé à cet échange, en proposant des mesures au gouvernement et en évoquant ce que représente la culture à leurs yeux. Leur opinion jouera un rôle de premier plan dans l’élaboration de la Stratégie ontarienne pour la culture.

La raison pour laquelle l’Ontario doit adopter dès maintenant une stratégie en matière de culture

Le soutien du secteur de la culture constitue une priorité pour le gouvernement de l’Ontario. En 2014-2015, le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport a investi près de 800 millions de dollars dans le domaine de la culture. À l’heure actuelle, le ministère soutient quatre secteurs culturels :

  • les arts, qui comprennent l’artisanat, la danse, les arts littéraires, les arts médiatiques, la musique, l’opéra, le théâtre et les arts visuels;
  • les industries culturelles, notamment la production cinématographique et télévisuelle, les produits multimédias interactifs numériques (p. ex. : les jeux vidéo et les applications),l’industrie de la musique, et l’édition de livres et de revues;
  • les bibliothèques publiques;
  • le patrimoine culturel, notamment le patrimoine construit, les paysages du patrimoine culturel, l’archéologie et les musées.

Un secteur culturel prospère génère d’importants bienfaits sur les plans personnel, social et économique. La participation aux activités culturelles (et aux activités de loisirs) est l’un des indicateurs de l’Indice canadien du mieux-être, qui mesure la qualité de vie. Rien qu'en Ontario, le secteur de la culture injecte près de 22 milliards de dollars dans l’économie. En outre, il soutient plus de 280 000 emplois et compte plus de 58 000 artistes, soit presque deux fois plus que dans n'importe quelle autre province.

Le secteur culturel ontarien est influencé par plusieurs facteurs :

  • la population de l’Ontario est des plus diverses sur le plan culturel. Elle compte la plus grande communauté francophone du Canada après le Québec, et plus de 40 % de tous les nouveaux arrivants du Canada s'y établissentfootnote i. Les Ontariens et Ontariennes proviennent de plus de 200 origines ethniques différentesfootnote ii et parlent autant de languesfootnote iii.
  • les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits ont identifié des priorités et des besoins culturels spécifiques. Il s'agit également de la population la plus jeune de la province : près de la moitié de leurs membres sont âgés de moins de 30 ans.
  • les jeunes sont les futurs créateurs et consommateurs de culture en Ontario. Parallèlement, l’ensemble de la population vieillit.
  • les technologies nouvelles et émergentes ont révolutionné notre façon de créer, de partager, de consommer et de faire l’expérience de la culture et continueront à le faire.

C'est dans ce contexte que le secteur de la culture continuer à assurer sa viabilité tout en s'efforçant de maximiser ses ressources limitées. En élaborant la Stratégie pour la culture, nous sommes déterminés à trouver la meilleure façon de renforcer le secteur culturel dans chaque collectivité et dans l’ensemble de l’Ontario.

À propos de ce rapport

Le présent rapport résume les nombreuses idées que nous avons entendues. Nous ne les abordons pas toutes, mais nous avons tâché de cerner les thèmes qui sont revenus à maintes reprises au cours de Parlons Culture afin de dresser un portrait global des commentaires reçus.

La première partie du rapport décrit le processus de consultation.

La deuxième partie résume ce que les Ontariens et les Ontariennes nous ont confié au sujet du rôle que joue la culture dans leur vie et la façon dont ils y prennent part.

La troisième partie décrit les principaux thèmes et idées qui sont ressortis du processus de consultation.

La quatrième partie examine les idées susceptibles d’inciter les jeunes à participer aux activités culturelles.

La cinquième partie résume les commentaires entendus lors de nos rencontres avec les communautés et les organismes autochtones.

Enfin, dans la sixième partie, nous abordons la prochaine étape : la mise au point de la Stratégie pour la culture.

Processus de consultation de Parlons Culture

Nous avons invité les Ontariens et les Ontariennes à participer au processus et à exprimer leurs idées de différentes façons pour s’assurer à ce qu’une grande diversité de groupes et d’individus puissent prendre part au processus.

Nous avons entendu l’avis d’organismes et de personnes appartenant à différents milieux artistiques et culturels : les arts visuels, littéraires et médiatiques, la musique, la danse, le théâtre, les industries culturelles, le patrimoine, les musées et les bibliothèques publiques. Les organisateurs de festivals, les enseignants, les jeunes, les aînés, les personnes handicapées, les nouveaux arrivants, les Autochtones, les francophones et les résidents de régions urbaines, rurales et du Nord se sont exprimés.

Assemblées publiques

À l’automne, plus de 1 400 Ontariens et Ontariennes ont participé à onze assemblées publiques à travers l’Ontario, à Barrie, Hamilton, Thunder Bay, Sudbury, Ottawa, Markham, London, Toronto, Kingston, Mississauga et Windsor.

Animée par Jane Farrow, experte en mobilisation communautaire, chaque soirée a débuté par une conversation entre deux artistes ou créateurs, au cours de laquelle ils ont parlé de leur rapport à la culture. Les personnes présentes ont ensuite pu évoquer ce que représentait la culture à leurs yeux et proposer des mesures que pourrait prendre le gouvernement pour soutenir le secteur culturel (consulter les annexes pour en savoir plus sur les assemblées publiques).

Conversations communautaires

Dans les communautés ayant accueilli des assemblées publiques, nous avons également organisé des réunions avec des groupes locaux : francophones, jeunes, aînés, nouveaux arrivants, membres de communautés ethnoculturelles et personnes handicapées. Nous voulions entendre l’opinion des personnes et des groupes sous-représentés et connaître le rôle que joue la culture dans leur vie et les obstacles qui les empêchent d’y prendre part. Nous avons entendu plus de 300 personnes lors de 24 conversations communautaires (consulter les annexes pour connaître la liste des organismes et des lieux où se sont tenues ces rencontres).

Rencontres avec les communautés et les organismes autochtones

L’honorable Michael Coteau, ministre du Tourisme, de la Culture et du Sport, a envoyé une invitation aux Chiefs of Ontario, à toutes les Premières Nations de l’Ontario, à la Métis Nation of Ontario et aux autres communautés autochtones pour qu’ils présentent leurs priorités en matière de culture.

En tout, 133 communautés des Premières Nations ont été invitées à participer à l’une des quatre rencontres régionales organisées au Native Canadian Centre of Toronto, dans la Première Nation de Fort William, dans la Première Nation des Chippewas de la Thames et dans la Première Nation Aundeck Omni Kaning. Animées par John Beaucage, l’ancien chef du Grand Conseil, les réunions ont attiré plus de 100 participants issus de 49 communautés des Premières Nations, parmi lesquels figuraient des représentants de régions reculées du nord de l’Ontario.

Nous avons également rencontré la Métis Nation of Ontario (réunissant des représentants de 29 communautés métisses), la Red Sky Métis Independent Nation, la Historic Saugeen Métis, les Algonquins de l’Ontario et la Nation huronne-wendat.

Nous nous sommes entretenus avec la Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres, avec le centre Inuit Tungasuvvingat, ainsi qu'avec des artistes et des administrateurs culturels autochtones.

Soumissions écrites et forum de discussion Parlons Culture

Nous avons reçu et étudié plus de 600 soumissions écrites après la publication de notre document de travail (consulter les annexes pour connaître les questions que nous avons posées). Nous avons également récolté plus de 200 idées sur le site de Parlons Culture, un forum de discussion interactif où les gens pouvaient afficher leurs idées, en débattre et voter. Au total, plus de 30 000 votes ont été enregistrés.

Témoignages : le rôle de la culture

Points de vue sur la culture

Ce processus de consultation devait remplir un objectif essentiel : obtenir un aperçu de ce que la culture représente aux yeux des Ontariens et des Ontariennes.

Nous avons découvert que ces derniers avaient une conception très large de la culture. La plupart des commentaires ont mis l’accent sur la valeur globale de la culture et sur sa capacité à enrichir la vie des personnes et des collectivités, à élargir les horizons, à améliorer la santé et le bien-être et à inspirer la créativité des générations futures. D’après les Ontariens et Ontariennes, la culture a la capacité d’être audacieuse, novatrice et de susciter la réflexion.

Les communautés autochtones ont insisté sur le caractère holistique de la culture et sur le lien indissoluble qui l’unit à l’identité, ainsi que sur le besoin de préserver et de promouvoir leurs langues. Les participants non autochtones ont reconnu l’importance des cultures autochtones et ils ont exprimé leur volonté d’en apprendre davantage à ce sujet.

Plus souvent qu’autrement, on nous a dit que la culture ne se résumait pas à une seule chose, mais qu'elle en englobe plusieurs. D’après les Ontariens et Ontariennes, la culture inclut l’héritage personnel, la langue et les antécédents culturels, de même que les manifestations traditionnelles et la gastronomie, qu'il s'agisse de la leur ou de celle des autres.

Aller à un festival, s'adonner à une activité de plein air (pêche sportive, chasse, camping), lire un livre, écouter de la musique, aller au musée, visiter une galerie d’art, aller à l’opéra, suivre un cours d’art, publier sur Instagram et jouer à un jeu vidéo : toutes ces activités font partie de la culture aux yeux des Ontariens et Ontariennes. D’autres ont évoqué l’art de la rue, la mode, les pow-wow, l’architecture, les films, le patrimoine culturel et l’artisanat.

Pour les Ontariens et les Ontariennes, la culture est aussi l’acte de production ou de création : tourner un film, écrire un livre, concevoir et programmer une nouvelle application, raconter des histoires, protéger un point d’intérêt ou organiser une exposition d’art. Le paysage naturel et la gérance environnementale relèvent également de la culture.

Pour certaines personnes, la culture est intrinsèquement liée à un autre domaine d’intérêt comme le sport, le tourisme ou la science.

Même si, selon les Ontariens et les Ontariennes, la culture englobe un grand nombre d’activités diverses, la plupart d’entre eux accordent de l’importance aux domaines soutenus par le gouvernement : les arts, les industries culturelles, les bibliothèques publiques et les ressources du patrimoine culturel.

La culture est le lien qui nous unit à la terre, à la médecine, aux poissons, à la gastronomie et à tout ce que nous faisons.

Participant à la rencontre tenue au Native Canadian Centre of Toronto

Les groupes que nous avons rencontrés ont exprimé d’autres points de vue sur la culture :

  • les communautés francophones ont souligné l’interdépendance de la culture, de la langue et de l’identité. D’après eux, c'est la culture qui permet aux francophones de se réunir pour célébrer leur histoire, leurs traditions et leur langue. Pour certains, la culture est à son meilleure quand elle est vécue en groupe, dans le cadre d’un festival par exemple.
  • bon nombre de nouveaux arrivants en Ontario ont déclaré avoir plus d’une appartenance culturelle : leur culture d’origine et celle de leur terre d’adoption.
  • les jeunes ont beaucoup parlé de musique, de gastronomie, de multiculturalisme, de mode, de festivals et de jeux vidéo.
  • de nombreux parents estiment qu'il est important d’exposer les enfants à la culture, les habilitant à devenir les passeurs culturels pour la génération suivante.

Plusieurs modes de participation

Nous avons demandé aux gens de nous raconter leurs meilleures expériences culturelles vécues en Ontario. Pour bon nombre, ces expériences étaient inoubliables parce qu’elles ont été profondément marquantes, ou bien parce qu'elles ont fait appel à leur participation, ou parce qu'elles ont permis le rapprochement de communautés.

Une personne nous a raconté l’atelier qu'elle a organisé avec une dramaturge/comédienne et une trentaine d’élèves du secondaire. Lors de l’atelier, la dramaturge a raconté comment le théâtre lui avait permis de trouver sa voix en tant qu’adolescente nouvellement arrivée au pays.

Aller au Festival de Stratford, assister à des pièces du Canadian Deaf Theatre, visiter le Musée des beaux-arts du Canada, se rendre à l’Afrofest de Toronto, aller au Hallscreek Festival of Creativity à Ingersoll, et visiter Kay-Nah-Chi-Wah-Nung, un centre culturel ojibwa situé sur les rives de la rivière à la Pluie : voilà quelques-unes des meilleures expériences culturelles mentionnées.

Pour bon nombre de gens, la participation active a été le temps fort de leurs meilleures expériences culturelles. Certains d’entre eux ont raconté leur après-midi de danse et de chant (« The Whole Shebang ») au Tett Centre for Creativity and Learning de Kingston. D’autres ont mentionné leur contribution à travers leur travail d’artiste, de créateur et de producteur. Et d’autres ont évoqué leur participation au programme Summer Youth Cultural Program Interpreters de la Métis Nation of Ontario, et l’aménagement d’une galerie d’art tenue par des bénévoles.

D’après de nombreux organismes, il existe toute une gamme de créateurs qui contribuent activement à la culture et qui unissent leurs talents pour créer des œuvres culturelles attrayantes : designers, auteurs, illustrateurs, artisans et réalisateurs. Les jeunes ont évoqué l’intérêt de réaliser et de figurer dans des clips vidéo, de se produire sur scène, de peindre et de vendre leurs œuvres.

Des expériences culturelles partagées, d’après de nombreux participants, permet de rapprocher les communautés et de créer un sentiment d’appartenance. Voici quelques exemples des meilleurs échanges culturels mentionnés : aller au Riverfest (un festival de musique qui se déroule dans le canton de Wellington), assister à un pow-wow sur l’île Manitoulin, visiter le St. Williams Forestry Interpretive Centre situé dans le comté de Norfolk et parcourir le sentier d’interprétation, assister à un festival de gastronomie multiculturelle au parc Victoria de Kitchener et se rendre au Festival du Loup de Penetanguishene.

Partager la richesse culturelle de l’Ontario, au pays et à l’étranger, ou accueillir des artistes de renommée mondiale ici, telle que lors du Festival international du film de Toronto font également partie des expériences culturelles par excellence.

Difficultés et obstacles

Lors des assemblées publiques, on a demandé aux participants de choisir des mots pour décrire la culture d’aujourd'hui. D’emblée, ils ont cité les mots suivants : diversifiée, enrichissante, changeante, collaborative, mais aussi : sous-estimée, sous-financée et déconnectée.

La plupart des participants nous ont dit qu'ils prenaient part à des expériences culturelles enrichissantes et qu'ils appréciaient la culture à sa juste valeur. Mais on nous a également fait part de difficultés et d’obstacles qui empêchent de participer davantage aux activités culturelles : coûts élevés, manque de disponibilité, lieux inaccessibles ou intimidants, distances considérables à parcourir et manque d’information au sujet des activités et des événements.

La pertinence a été évoquée à maintes reprises. De nombreux participants ont déclaré qu'il était parfois difficile d’accéder à des activités culturelles pertinentes et inclusives, ou à des activités reflétant leur âge, leur diversité et leur origine culturelle. Les francophones ont exprimé leur désir de voir davantage de manifestations culturelles évoquant leur patrimoine culturel et présentées dans leur langue.

Les artistes, les créateurs et les producteurs ont évoqué les obstacles qu'ils rencontraient pour financer leur travail à travers tout le cycle de la production artistique, de la conception initiale à la présentation au public. Les créateurs ont également indiqué qu'il était de plus en plus difficile de faire découvrir leurs œuvres à l’échelle internationale. Deux problèmes se posent constamment pour les artistes et créateurs nous a-t-on dit : comment trouver un espace abordable pour vivre et travailler, et comment assurer une sécurité financière compte tenu du coût élevé de la vie par rapport à leurs revenus et au caractère précaire de leur situation d’emploi.

Les jeunes ont souvent évoqué des obstacles bien précis qui les empêchent de participer à des activités culturelles : les coûts élevés, le manque de temps, l’inconvénient, les problèmes liés au transport et le manque de pertinence sur le plan personnel. Certains nous ont également dit qu'ils n'avaient pas participé à beaucoup  d’activités culturelles étant jeunes, pouvant affecter leur désir d’y participer en tant que jeunes adultes. Certains jeunes ont indiqué qu'ils préféraient faire l’expérience de la culture au moyen des technologies numériques.

Selon certaines personnes, les activités culturelles sont trop souvent offertes dans les villes et pas suffisamment dans les régions rurales et du Nord. Pour y participer, ils sont nombreux à devoir parcourir de longues distances pour se rendre dans les centres urbains. D’autres ont noté qu'il était difficile de trouver des renseignements sur les activités et les événements culturels qui se déroulaient chez eux.

Ces réponses indiquent que beaucoup d’Ontariens et d’Ontariennes aimeraient avoir plus d’occasions pour prendre part à des activités culturelles.

Témoignages : thèmes et idées

Thème no 1 : rendre la culture plus inclusive, plus abordable et plus accessible

L’accès aux arts favorise l’ouverture, car il élimine les obstacles entre les gens, surtout les jeunes gens. Les arts nous permettent de mieux nous comprendre les uns les autres, et d’avoir un sentiment d’appartenance.

Soumission écrite

Un grand nombre de créateurs, de producteurs et de consommateurs aimeraient pouvoir participer à diverses activités culturelles, et ont exprimé ce souhait dans le cadre de Parlons Culture. Nous avons entendu beaucoup d’idées sur la manière d’éliminer les obstacles et faciliter la participation. Elles ont presque toutes pour objectif de rendre la culture plus inclusive, plus abordable et plus accessible, tant pour le public que pour les artistes.

Créer des carrefours culturels

Selon les participants, les centres communautaires, les bibliothèques publiques et les écoles sont autant de lieux centraux et inclusifs qui pourraient servir de carrefours culturels – des lieux accueillants propices aux manifestations artistiques et culturelles. Ils pourraient rassembler les gens, favoriser l’échange d’idées, encourager la participation aux activités culturelles et offrir des ressources et des formations en vue de soutenir les artistes et les organismes artistiques et culturels. Les francophones ont exprimé le désir de pouvoir accéder à du contenu culturel en français au sein de leurs communautés.

Faire voyager la culture

On nous a également dit qu'il fallait à tout prix que les producteurs culturels atteignent leur public de façon proactive et permettent aux résidents des régions rurales et du Nord d’accéder à une palette plus complète d’activités culturelles.

Lors des assemblées publiques, on a demandé aux participants de choisir des mots pour décrire leur vision idéale de la culture dans dix ans. Voici les mots qui sont revenus le plus souvent : accessible, inclusive, collaborative, valorisée et novatrice.

Pour y parvenir, les participants ont notamment suggéré d’établir des programmes d’artistes invités et d’encourager les échanges d’artistes. Lors de l’assemblée publique de London, les gens ont cité l’exemple du programme Maker Bus, un espace de création ambulant qui permet de diffuser la culture et la science auprès des collectivités et des groupes scolaires. Des participants autochtones ont suggéré de mettre en place des programmes permettant aux artistes autochtones de faire profiter directement les communautés et les écoles de leur savoir et de leur expertise. Une autre proposition portait sur l’organisation d’échanges culturels entre les organismes communautaires francophones, anglophones et autochtones.

Les artistes professionnels et les industries culturelles ont évoqué la question de l’exportation culturelle faisant valoir le besoin de voyager pour promouvoir leurs œuvres sur les marchés mondiaux.

Promouvoir la culture dans la vie quotidienne

Nous devons considérer nos lieux patrimoniaux comme les pierres angulaires de notre identité, de notre mémoire et de notre sentiment d’appartenance, et reconnaître qu'ils contribuent grandement au dynamisme de notre économie et à la viabilité de notre avenir, pour le bénéfice de tous.

Soumission écrite

On nous a dit qu’il est plus facile de découvrir la culture si elle est présente au quotidien. Certains participants et bon nombre de municipalités ont proposé la création et le financement d’œuvres d’art qui seraient présentées dans des endroits publics, et ont suggéré de mettre l’art en valeur dans des lieux inusités tel que dans des lieux de travail ou dans les salles d’attente.

Les participants ont souligné l’importance de l’architecture, du design, de la mode, des édifices patrimoniaux et des paysages, car ils contribuent à enrichir la vie quotidienne et rendent la culture plus accessible. Nous avons appris, par exemple, que les gens aimaient rendre hommage au patrimoine associé aux rivières et aux voies navigables, parce qu'il s'agit des premières voies de transport de l’Ontario et qu'elles ont favorisé le peuplement de la province.

Rendre la culture plus abordable

Nous l’avons entendu à maintes reprises : les activités culturelles devraient être plus abordables, surtout pour les enfants et les jeunes. Plusieurs idées ont été proposées : entrées gratuites, billets subventionnés, passeports à des événements ou à des lieux, et crédits d’impôt pour les familles qui participent à des activités culturelles.

Assurer un environnement sans obstacles pour les personnes handicapées

Les Ontariens et Ontariennes souhaitent que les espaces culturels comme les musées ou les galeries soient accessibles et sans obstacles. Les personnes handicapées nous ont fait part des nombreux obstacles auxquels elles sont confrontées. Il leur est difficile de disposer de transports accessibles, d’obtenir des appareils et des accessoires fonctionnels, ou encore d’avoir accès à une interprétation en langue des signes. Ces personnes nous ont confié que leur capacité et leur envie de participer aux activités proposées étaient affectées si un centre culturel était difficile d’accès.

Nous devons prendre des mesures pour aider les artistes handicapés. Il ne suffit pas de permettre aux personnes handicapées d’assister à des événements culturels, il faut aussi faire en sorte que les artistes qui souffrent d’un handicap puissent présenter leurs œuvres.

Participant à l’assemblée publique d’Ottawa dans le cadre de Parlons Culture

Refléter la diversité de l’Ontario

Le mot « diversité » est revenu très souvent au cours de Parlons Culture, y inclus lors des assemblées publiques. Les gens l’ont employé pour décrire la culture ontarienne d’aujourd'hui et de demain. Les communautés autochtones, les communautés francophones, les résidents du Nord et des régions rurales, les personnes handicapées, les groupes ethnoculturels et les jeunes sont tous du même avis sur un point : les activités culturelles doivent correspondre à leurs expériences. Il faudrait qu'elles leur permettent de se rapprocher de leur communauté, et qu'elles favorisent le dialogue intergénérationnel. Ils aimeraient en outre raconter leurs propres histoires de leur point de vue et dans leur langue.

Un jeune a notamment déclaré : « C'est difficile pour un jeune francophone de vivre dans sa culture. Il faut s'investir et s'efforcer de parler sa langue. Il faut parcourir de longues distances pour assister à des événements culturels, par exemple aller de Thunder Bay à Toronto pour voir Stromae en concert… ».

La culture, c'est l’inclusion. La culture, c'est l’ouverture.

Soumission écrite

Nous avons entendu plusieurs suggestions pour appuyer la diversité des expériences culturelles et des expressions créatives :

  • élargir la définition de culture dans le cadre du mandat du ministère pour permettre à un plus grand nombre de personnes et de groupes d’être admissibles au financement.
  • mieux promouvoir les programmes de financement auprès des communautés autochtones.
  • établir un processus accessible et simplifié pour les demandes de financement et de subventions pour permettre à un plus grand nombre d’artistes de produire des œuvres.
  • veiller à ce que la diversité de l’Ontario soit représentée dans les critères de financement et parmi les membres des jurys, de même qu'au sein du personnel et du conseil d’administration des organismes artistiques financés par la province.
  • élargir et approfondir la mobilisation communautaire, en consolidant les partenariats avec les groupes ethnoculturels locaux et les initiatives populaires, par exemple.
  • aider les municipalités à soutenir le secteur culturel de leurs différentes communautés.

Thème no 2 : promouvoir la littératie culturelle

Je souhaite que l’Ontario dispose d’un milieu culturel dans lequel tous les Ontariens et toutes les Ontariennes pourront exprimer leur créativité dans le média de leur choix, et qu'ils bénéficient du soutien nécessaire pour y parvenir.

Soumission écrite

Tout au long du processus Parlons Culture, nous avons entendu beaucoup d’avis favorables au renforcement de la littératie culturelle en Ontario, surtout chez les enfants et les jeunes. On considère que nos écoles et nos collectivités contribuent grandement à faire apprécier les arts et la culture dès la petite enfance, et à nourrir la créativité et la littératie culturelle tout au long de la vie.

J’estime que la culture joue un rôle central dans le développement de mon enfant et dans notre capacité d’intégration à la communauté. Il faudrait faciliter l’accès des parents aux lieux, au patrimoine, aux arts et à la culture.

Participant à l’assemblée publique de Sudbury dans le cadre de Parlons Culture

Soutenir l’éducation artistique dès la petite enfance

Les participants ont vanté les mérites de l’éducation artistique dès la petite enfance. Selon eux, cette éducation permettrait de doter les enfants de capacités de réflexion et d’expression personnelle, de bâtir des adultes dotés d’un esprit plus innovateur et plus créatif, et de créer des auditoires et des producteurs de culture plus engagés. Ceux et celles qui ont abordé la question des ressources du patrimoine culturel ont fait valoir que l’éducation destinée à la petite enfance permet de faire prendre conscience des responsabilités de gérance qui incombent à tous en vue de préserver la culture.

Accroître la présence de la culture dans le programme d’enseignement

De nombreux participants ont exhorté le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport à travailler en collaboration avec le ministère de l’Éducation pour renforcer et enrichir le programme d’enseignement afin de mieux intégrer les arts et la culture aux matières essentielles. Ils ont notamment proposé de passer de STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) à STIAM en ajoutant les arts, afin d’en faire un élément essentiel du programme scolaire. Parmi les autres idées proposées, nous pouvons en mentionner quelques-unes : améliorer la formation artistique et culturelle des enseignants, voir à ce que les livres canadiens soient intégrés au curriculum, renforcer le contenu historique de la région et de la province, ajouter d’autres domaines d’enseignements comme le design thinking (un outil créatif d’apprentissage et de résolution de problèmes), et améliorer l’enseignement de la musique.

Beaucoup nous ont aussi dit qu'il fallait que la diversité culturelle soit mieux représentée dans le programme d’enseignement. La communauté francophone a fait valoir l’importance d’inclure la culture francophone dans le programme d’enseignement. Les participants autochtones quant à eux, estiment que l’histoire de la culture et des contributions autochtones qui figure dans le programme doit être rééquilibrée. Comme l’a écrit un élève du secondaire, « nous devons être mieux informés au sujet des pensionnats autochtones, des traités et des revendications territoriales ». Les participants souhaitent également que l’on trouve un moyen d’intégrer les langues autochtones dans le programme d’enseignement.

La sauvegarde de nos ressources culturelles est une responsabilité qui nous incombe à tous et à toutes, pour le bien des générations d’aujourd'hui et de demain. Édifices patrimoniaux, paysages culturels, lieux sacrés, ressources archéologiques, archives et collections sont autant d’éléments qui insufflent la créativité, qui témoignent de notre passé, qui nous informent, qui stimulent l’activité économique, qui offrent des destinations touristiques et qui créent des communautés dynamiques où il fait bon vivre.

Soumission écrite

Encourager les écoles et le milieu culturel à collaborer davantage

Pour certains participants, il est vital de renforcer les relations entre les collectivités, les conseils scolaires et les intervenants du milieu culturel local. En faisant de la sorte, des expériences pratiques viendraient compléter l’apprentissage en classe, et les jeunes pourraient visiter des lieux culturels dès la petite enfance et être plus à même d’apprécier les différentes expressions culturelles. La communauté francophone a également insisté sur ce point, puisque les écoles de langue française ont pour mission de promouvoir, de valoriser et de transmettre la culture francophone au sein de leurs communautés.

Pour certains participants, les organismes culturels et les artistes devraient participer plus activement à l’élaboration et à la prestation des programmes artistiques dans les écoles et les collectivités, et il faudrait retenir les services des artistes pour appuyer et encadrer les enseignants en salle de classe.

Aider les bibliothèques publiques à jouer leur rôle de carrefours culturels

Les bibliothèques et les bibliothécaires jouent un rôle primordial pour faire connaître la culture et encourager la créativité, surtout dans le cadre des programmes destinés aux enfants et par la promotion de la littératie culturelle auprès de toutes les tranches d’âge. Toutefois, nous avons appris que certaines bibliothèques, notamment des bibliothèques publiques des Premières Nations, étaient aux prises avec des problèmes de capacité et de ressources qui les empêchent de répondre à la demande. Elles souhaitent bénéficier d’un plus grand soutien pour parvenir à inciter les élèves et tous les membres de leur communauté, à participer à des activités culturelles.

Favoriser l’apprentissage continu

Bon nombre d’Ontariens et d’Ontariennes ont évoqué l’importance de l’apprentissage continu de la culture et ont plaidé en faveur de la mise en place de programmes culturels abordables et stimulants, et ce, pour tous les âges. Certains ont affirmé le rôle essentiel joué par les activités culturelles sur le plan de la santé et du bien-être, en soulignant les bienfaits thérapeutiques qu'elles procurent aux personnes souffrant de handicaps physiques, de troubles d’apprentissage ou de maladies dégénératives. D’autres personnes ont déclaré que les programmes culturels étaient un outil précieux pour les personnes âgées, car l’expression de la créativité conférait de nombreux bienfaits à la santé physique et mentale.

[La culture] procure de nombreux bienfaits pour la santé : elle tient les aînés loin des hôpitaux, elle permet aux gens d’être plus solides, et elle contribue à la santé de la communauté. Elle permet aussi aux professionnels de demeurer dans la communauté, ce qui renforce la qualité de vie.

Participant à une conversation communautaire avec les aînés de Thunder Bay

Promouvoir les secteurs culturels de l’Ontario

De nombreux participants aux conversations communautaires ont été surpris de découvrir l’ampleur de la contribution économique du secteur culturel de la province. Ils ont proposé de recourir à une promotion active pour rejoindre de nouveaux publics et inspirer la confiance et la fierté à l’égard de la culture de l’Ontario, et de faire valoir l’excellence des producteurs culturels de la province au Canada, ainsi que dans le monde entier.

Certains ont ajouté que les arts et la culture contribuent grandement à bâtir la réputation de l’Ontario, à attirer les touristes et à aider les artistes ontariens à rester concurrentiels sur le marché mondial.

La promotion du secteur culturel est également perçue comme un moyen de présenter tous les bienfaits individuels, sociaux et économiques liés à la culture. Pour de nombreux participants, une utilisation novatrice de la technologie serait un moyen de mieux informer les gens et susciter une plus grande participation des jeunes, des nouveaux arrivants et des résidents des régions rurales.

Thème no 3 : accroître les partenariats et renforcer la collaboration

Nous devons à tout prix comprendre que c'est par la collaboration que tous les organismes et les personnes pourront travailler main dans la main pour améliorer et exploiter le potentiel économique et créatif du secteur de la culture.

Soumission écrite

Un thème est revenu souvent dans les commentaires que nous avons reçus : la collaboration. Pour un grand nombre de participants, la collaboration et les partenariats permettent aux artistes et au secteur culturel de s'épanouir et de prospérer. Lors des assemblées publiques, on a demandé aux participants de choisir des mots pour décrire leur vision idéale de la culture en Ontario dans dix ans et le mot « collaboratif » a été cité à maintes reprises.

Renforcer les liens entre les différents secteurs culturels

On nous a dit qu'il était important de décloisonner les différents secteurs culturels et de tisser des liens entre eux pour les renforcer. Les participants ont demandé à la province de susciter des occasions où les producteurs du secteur culturel  puissent travailler ensemble afin de partager leurs ressources et leurs pratiques exemplaires en matière de créativité, ainsi que leurs ressources physiques, telles que les banques de données et les espaces de travail. Ils ont proposé différents outils pour soutenir cette collaboration, notamment des mesures incitatives, la création de carrefours communautaires et la mise en place de programmes d’échanges d’artistes.

Aider les petits et les grands organismes culturels à collaborer

Nombreux sont les participants qui ont vanté les mérites de la collaboration entre les grandes institutions et les groupes plus modestes, en vue d’accroître les capacités et d’échanger les pratiques exemplaires. Les petits musées et les petites galeries et bibliothèques, par exemple, sont souvent aux prises avec des difficultés de capacité, de ressources ou d’expertise, et les organismes de plus grande envergure pourraient potentiellement leur venir en aide. Pour leur part, les petits organismes peuvent être flexibles et agiles en proposant des idées créatives qui peuvent être partagées et portées au sein des grands organismes. D’après les groupes qui contribuent à la conservation du patrimoine, les petits et les grands organismes devraient travailler de concert pour entreprendre la numérisation des collections de l’Ontario. Pour les participants autochtones, il faut être en mesure de partager l’information et les pratiques exemplaires pour que chaque groupe puisse répondre à ses objectifs culturels.

Encourager les partenariats en dehors du secteur culturel

Pour de nombreux participants, il faut forger des partenariats en dehors du secteur culturel, par exemple avec le secteur privé et avec les organismes de santé ou communautaires, afin de tirer parti de l’expertise, des innovations et des fonds disponibles.

D’après eux, ces partenariats avec le secteur privé pourraient aider les artistes et les travailleurs culturels à développer les compétences technologiques, commerciales et entrepreneuriales nécessaires pour soutenir leur travail et leurs organismes. Certains d’entre eux ont proposé divers mécanismes de financement, telles que les contributions de contrepartie par le secteur public et le secteur privé.

Les participants ont aussi déclaré que les partenariats permettraient de toucher un public plus large et ont cité l’exemple des expositions ambulantes et des musées satellites.

On nous a également dit à maintes reprises que les organismes du secteur culturel et ceux du domaine de la santé devraient collaborer pour étudier les bienfaits thérapeutiques de la participation aux activités culturelles.

Travailler de concert avec les autres ministères et gouvernements

Bon nombre de participants ont évoqué les bienfaits qui pourraient découler d’une collaboration plus étroite au sein des ministères du gouvernement de l’Ontario, pour que la culture joue un rôle de premier plan dans la prise de décision et dans l’élaboration de politiques, et pour que la stratégie culturelle du gouvernement soit uniforme et coordonnée. La culture rejoint de nombreux autres domaines. Parmi les portefeuilles ministériels mentionnés, on retrouve : l’éducation, la formation, la santé, le développement économique, l’innovation, le logement, les ressources naturelles et les forêts. Cette idée a été reprise par les participants autochtones. Selon eux, le gouvernement devrait tenir compte des priorités culturelles et les intégrer à toutes ses activités. Cette mesure permettrait non seulement de renforcer la culture en Ontario, mais également les programmes et les mandats des autres ministères.

D’après les participants, les gouvernements locaux, régionaux et fédéral doivent également recourir à la collaboration, et la province devrait travailler plus étroitement avec les 444 municipalités de l’Ontario. Ils ont appelé la province à reconnaître et à intégrer le rôle hors du commun que jouent les municipalités dans le renforcement du secteur culturel, notamment dans l’élaboration et la mise en œuvre de plans culturels.

Il incombe à l’ensemble du gouvernement de veiller à ce que les différents ministères communiquent et soutiennent mutuellement les priorités du gouvernement. Tous les ingrédients sont réunis pour atteindre notre objectif commun : bâtir un avenir meilleur, un avenir où nous disposerons d’une culture solide et où nous pourrons unir nos efforts pour surmonter les difficultés économiques et environnementales.

Soumission écrite

Thème no 4 : investir dans les arts et la culture

Pour bénéficier de fonds gouvernementaux, il faut souvent démontrer ce que l’on vaut en donnant des chiffres (effectifs, dépenses, etc.), et non pas en fournissant des renseignements d’ordre qualitatif ou en rédigeant un texte. Par exemple, comment une bibliothèque peut-elle quantifier la valeur des espaces de rencontre communautaire, ou encore chiffrer l’expérience vécue par les personnes qui accèdent gratuitement à des renseignements?

Participant à l’assemblée publique de London dans le cadre de Parlons Culture

Les participants au processus Parlons Culture ont été unanimes sur un point : il faut investir pour mieux soutenir les artistes, pour assurer la pérennité des organismes (artistiques et culturels, tels que les musées, les bibliothèques et les galeries) et pour répondre aux besoins en matière d’infrastructure (nouveaux espaces pour les artistes, entretien des centres culturels vieillissants et conservation et transformation des édifices patrimoniaux).

Assurer un financement plus stable et redéfinir les critères

Bon nombre d’organismes et d’individus ont exprimé le besoin de pouvoir compter sur un financement qui soit fiable, systématique et à long terme. Ils ont défendu le besoin d’obtenir plus de fonds pour renforcer le secteur culturel de l’Ontario et le promouvoir sur la scène internationale. L’octroi de crédits d’impôt a été suggéré pour certains secteurs.

Certains participants, y inclus des Autochtones, nous ont également suggéré de réviser les programmes et les processus de financement afin de les rendre plus simples, plus inclusifs et plus accessibles. Pour plusieurs d’entre eux, il faudrait trouver le moyen de rationaliser le processus de subvention, de mieux le faire connaître et d’encourager la coordination entre les organismes gouvernementaux de financement, tels que le Conseil des arts de l’Ontario et la Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario.

Dans l’ensemble, les participants se sont montrés très favorables à l’élargissement des critères de financement pour permettre à plus de personnes et d’organismes d’en bénéficier, afin de promouvoir la diversité des expériences et des expressions culturelles. Ils ont également plaidé en faveur de la suppression des obstacles auxquels sont confrontés les peuples autochtones, les communautés francophones, les artistes handicapés et les autres artistes et organismes pouvant se heurter à des obstacles. Par exemple, les francophones ont déclaré que les critères de financement devraient tenir compte du fait que leurs publics sont plus restreints et plus dispersés. On nous a également dit que lors de l’élaboration des critères d’admissibilité, il ne faut pas oublier que les artistes handicapés mettent plus de temps pour faire carrière étant donné les obstacles qu'ils doivent franchir pour y parvenir.

Certains organismes et individus ont fait appel au gouvernement pour effectuer de nouveaux investissements ou augmenter les sommes consenties dans des domaines tels que la mode, le design industriel, le graphisme et l’architecture.

Lors des conversations communautaires, certains participants ont remis en question l’octroi de fonds gouvernementaux dans certains secteurs. Ils se sont demandés pourquoi les projets de divertissement commercial comme la production cinématographique et télévisuelle et l’édition du livre devaient faire l’objet d’un soutien financier. D’autre part, bien des participants ont mentionné le fait que les industries culturelles contribuent fortement à enrichir la vie des personnes et des collectivités, à créer de l’emploi et à assurer la prospérité économique de l’Ontario.

Comprendre les priorités des collectivités

D’après les participants, c'est en travaillant en étroite collaboration avec les collectivités et les gouvernements locaux que la province sera mieux à même de comprendre leurs priorités de financement. Pour certains, la province devrait accorder des fonds en premier lieu aux municipalités, pour qu'elles puissent élaborer et mettre en œuvre des programmes culturels communautaires, permettant notamment de financer les infrastructures culturelles.

Les participants autochtones ont misé sur l’importance d’un dialogue soutenu pour mieux cerner leurs besoins et leurs priorités qui concernent notamment : l’éducation des jeunes, l’appui au maintien de la langue, les aînés qui sont les vecteurs de la culture et du savoir, les bibliothèques publiques des Premières Nations et le tourisme culturel autochtone.

Mieux répartir les fonds

Bon nombre de participants souhaitent que les fonds soient mieux répartis entre les grandes institutions et les organismes communautaires de plus petite envergure, ainsi qu’entre les régions rurales et du Nord, et les centres urbains de l’Ontario. Ils ont laissé entendre que les centres urbains étaient favorisés sur ce point. Les bibliothèques publiques des petites communautés ont indiqué que le financement dont elles bénéficient à l’heure actuelle ne leur permet pas de pallier aux coûts supplémentaires ni aux problèmes de capacité auxquelles elles sont confrontées.

Investir dans la créativité et l’entrepreneuriat

Selon les participants, il faut investir dans les jeunes entreprises, dans les initiatives populaires et dans les idées et programmes novateurs. Il faudrait également financer les projets numériques pour appuyer l’innovation et promouvoir l’ensemble de l’offre culturelle de l’Ontario.

Pour certains, le secteur culturel doit acquérir des compétences commerciales et entrepreneuriales pour trouver de nouvelles façons de faire des affaires, générer des revenus et accroître la productivité. Il faudrait notamment permettre aux artistes et aux travailleurs culturels d’acquérir de nouvelles compétences pour faire avancer leur carrière.

Planifier l’avenir de la main-d’œuvre culturelle

D’après ce que nous avons entendu, il faudrait investir dans le renforcement des capacités et dans la formation des employés du secteur culturel qui pourrait faire face à une pénurie de main-d’œuvre chez les archéologues et les experts-conseils en patrimoine, notamment. Les participants nous ont également confié que le secteur culturel devrait se doter de nouveaux employés qualifiés, comme les conservateurs numériques. D’après eux, il faudrait aussi trouver le moyen d’inciter les jeunes à entreprendre une carrière dans le secteur de la culture.

Aider le secteur culturel à trouver de nouvelles sources de revenus et de financement

Les participants nous ont souvent suggéré d’examiner ce que font les autres provinces et territoires afin de trouver de nouvelles sources de revenus et de nouveaux moyens de financer les activités culturelles. Voici quelques-unes des autres idées proposées :

  • tirer avantage des contributions de contrepartie public-privé et des organismes de bienfaisance par le biais de fonds de dotation.
  • étudier les possibilités offertes par les technologies numériques, comme les programmes de financement participatif pour aider les artistes, ou encore les portails Web donnant accès à des organismes de bienfaisance.
  • offrir des crédits d’impôt pour les heures de bénévolat, car les organismes culturels sont nombreux à dépendre du travail des bénévoles.
  • aider les municipalités à trouver de nouveaux revenus à consacrer au développement culturel (par exemple, en prélevant des impôts sur les panneaux d’affichage), ou à la conservation des ressources du patrimoine culturel (par exemple, en modifiant l’impôt foncier).
  • Collaborer avec des partenaires pour échanger les ressources financières et renforcer le secteur culturel et les domaines connexes (festivals, sport, santé, éducation, tourisme, etc.).

Thème no 5 : aider le secteur culturel à opérer sa révolution numérique

Comme tous les secteurs des industries culturelles, les magazines sont au cœur d’une évolution numérique, considérée à ses débuts comme étant perturbatrice, mais que l’on finira certainement par trouver révolutionnaire.

Soumission écrite

Les artistes, les musées, les bibliothèques, les organismes de mise en valeur du patrimoine et les industries culturelles nous ont parlé des technologies qu'ils adoptent pour répondre à une gamme de besoins, tant créatifs que commerciaux (numérisation des collections, diffusion de spectacles en direct, développement d’auditoires par le biais des médias sociaux). Ils espèrent parvenir à attirer l’attention des jeunes et de nouveaux auditoires, à générer de nouveaux revenus, à encourager l’innovation et la collaboration artistique, et améliorer l’expérience du public. Mais la majorité des commentaires reçus faisaient état des nombreuses difficultés auxquelles les organismes et les personnes sont confrontés, et sur les différents soutiens dont ils ont besoin.

Aider le secteur de la culture à relever les défis et à profiter des possibilités de l’ère du numérique

Comme l’a dit un participant dans sa soumission écrite, « au cours des dix années à venir, notre succès dépendra de la façon dont nous ferons face aux défis et aux possibilités de l’ère du numérique ».

Certains participants ont exhorté la province à diriger l’élaboration d’une stratégie numérique en vue d’établir un cadre pour le secteur culturel et de définir les pratiques exemplaires. Ils ont également demandé à ce qu'un groupe de travail soit mis sur pied pour assurer le succès du secteur culturel dans l’ère du numérique.

Voici quelques-unes des recommandations formulées :

  • la province doit octroyer davantage de fonds aux projets numériques afin de soutenir les projets de recherche technologique et encourager la collaboration entre le secteur numérique et le secteur culturel.
  • chaque secteur du domaine de la culture doit obtenir de l’aide pour établir des partenariats et échanger des idées avec les autres secteurs culturels ainsi qu’avec le secteur privé relevant d’un autre domaine afin de partager les ressources et les expériences.
  • il faut soutenir les producteurs de contenus culturels à composer avec les enjeux de la propriété intellectuelle et de droits d’auteurs, afin de protéger les droits des créateurs.
  • les organismes et les artistes du secteur culturel doivent recevoir une formation plus poussée sur l’utilisation des outils numériques pour leur permettre, par exemple, d’attirer de nouveaux publics, de faire découvrir le contenu culturel ontarien et canadien en ligne et assurer la viabilité des organismes culturels. Les participants ont notamment suggéré que le secteur culturel collabore avec les collèges, les universités et les programmes gérés par des jeunes, pour travailler avec de jeunes technophiles en vue de faire avancer l’adoption des innovations numériques.

Répondre aux différents besoins du secteur

Bon nombre de musées, d’archives et d’organismes de mise en valeur du patrimoine culturel nous ont fait part du travail qu'ils mènent actuellement pour numériser leurs collections en vue de préserver les renseignements historiques, d’offrir un meilleur accès au public et de multiplier les relations au sein de leur secteur et au-delà. Ils ont également indiqué qu'ils avaient besoin de fonds et de personnel pour faire de réels progrès.

Les participants des secteurs de la musique, de l’édition du livre et des magazines, des bibliothèques publiques et des autres secteurs nous ont confié qu'ils étaient parvenus à mieux répondre aux besoins du monde numérique en offrant des produits numériques. Parallèlement, comme la demande de marchandise physique existe toujours, il y a de plus grandes pressions sur des ressources limitées.

Offrir l’accès aux collections publiques en ligne, diffuser les programmes éducatifs et les spectacles en direct partout en province, lancer des forums numériques d’échange d’idées, et offrir des cours et des ateliers sous forme numérique aux écoles et aux centres des communautés éloignées : ce ne sont là que quelques exemples de moyens par lesquels le milieu culturel peut rapprocher de nombreuses cultures à travers les arts, tout en touchant de plus en plus de personnes.

Soumission écrite

Les participants de certains secteurs, comme l’architecture, le design ou la mode, nous ont dit avoir adopté les nouvelles technologies et qu’ils aimeraient pouvoir partager les enseignements tirés de leurs expériences avec d’autres secteurs. Mais ils sont nombreux à déclarer aussi qu'ils ont besoin de soutien pour continuer à innover et à faire avancer leurs idées, pour poursuivre leur croissance au Canada et pour anticiper les prochaines difficultés ou possibilités qu'apportera l’ère du numérique.

Améliorer l’accès au contenu culturel numérique

Selon les participants, le Wi-Fi public gratuit et l’accès à Internet haute vitesse jouent un rôle fondamental dans l’accès et la participation à la culture. Par exemple, les artistes des régions reculées en ont besoin pour faire connaître leurs œuvres et collaborer avec les autres artistes. D’après ce que nous avons pu entendre, un grand nombre de communautés rurales et du Nord sont mal desservies, et il arrive que les bibliothèques publiques, notamment celles des Premières Nations, ne disposent pas des mêmes infrastructures technologiques que celles qui se trouvent en milieu urbain. On nous a aussi dit qu'il fallait soutenir l’accès au contenu culturel francophone ainsi que sa diffusion sur toutes les plateformes technologiques.

Pour bon nombre de personnes, les technologies numériques sont un moyen de susciter l’intérêt d’auditoires plus larges et de faciliter la participation des gens, quelles que soient leurs capacités. Toutefois, nombreux sont ceux et celles qui ont émis une réserve à ce sujet, en déclarant que l’utilisation exclusive des technologies pouvait créer un isolement, tandis que les expériences culturelles vécues en direct renforcent les liens avec la communauté.

Témoignages : comment inspirer les jeunes

Il faudrait offrir aux jeunes artistes et interprètes davantage de possibilités de se mesurer entre eux, de se présenter dans des spectacles d’artistes amateurs, de faire connaître leurs œuvres…

Participant à une conversation communautaire avec les jeunes de Kingston

Lors des conversations communautaires, nous avons pu nous entretenir avec les jeunes pour savoir ce que la culture représente à leurs yeux et la façon dont ils aimeraient s'y investir davantage. Nous avons également entendu de nombreuses idées à ce sujet lors des assemblées publiques et dans les nombreuses soumissions écrites (plus de 600) que nous avons reçues.

Offrir aux jeunes un éventail de possibilités

On nous a souvent dit qu'il était important que les jeunes disposent d’un « éventail de possibilités » (soumission écrite). La construction de cet éventail commence par la création d’une base solide à l’école élémentaire afin de développer l’intérêt pour la culture dès la petite enfance. Cet intérêt est maintenu à l’école secondaire grâce à différentes expériences, comme le théâtre communautaire ou le bénévolat dans le secteur culturel. L’intérêt se poursuit à l’université et au collège, notamment par les apprentissages et les stages rémunérés. Selon les participants, le mentorat est aussi un moyen de faire participer les jeunes, tout en permettant le partage du savoir et de la culture entre les jeunes et les membres plus âgés de la communauté sur des questions telles que l’histoire locale, ou la montée de nouveaux artistes, ou de nouvelles technologies.

Si l’on octroyait des fonds pour offrir des stages rémunérés aux nouveaux diplômés et pour créer des programmes de bénévolat hautement instructifs, on contribuerait grandement à inciter les jeunes à entreprendre une carrière dans le milieu des arts, du patrimoine ou de la culture.

Soumission écrite

Promouvoir les carrières dans le secteur culturel

Le milieu des arts est vraiment sous-estimé. Quand on me demande ce que je fais et que je réponds que je suis peintre, la question qui suit est : « en intérieur ou en extérieur »?

Jeune participant à l’assemblée publique à Thunder Bay dans le cadre de Parlons Culture

Plusieurs jeunes ont déclaré que le secteur de la culture n'était pas perçu comme un choix de carrière valable. Et pourtant, il semble que plusieurs secteurs culturels manquent d’employés qualifiés (par exemple, dans l’industrie du divertissement et dans la conservation des ressources du patrimoine culturel) et de spécialistes, comme les archéologues. Les participants nous ont également confié que le secteur culturel devait se doter de nouveaux employés qualifiés, comme les conservateurs numériques. Certains secteurs ont aussi souligné le rôle fondamental joué par les industries culturelles dans l’emploi des jeunes. Le secteur du jeu vidéo est un exemple parfait : la moyenne d’âge est de 31 ans, soit 10 ans de moins que la moyenne d’âge des employés canadiens.

Les stages rémunérés, les programmes de mentorat artistique, les programmes d’apprentissage favorisant les arts, les ateliers de formation combinant les arts, les affaires et la technologie, et le renforcement des liens avec les stratégies d’emploi des jeunes : voici quelques-unes des idées proposées pour faire de la culture un domaine d’emploi privilégié. Plusieurs participants ont suggéré de reproduire des programmes existants, comme les stages offerts dans le milieu de la mode ou les organismes gérés par des jeunes tel que le projet Remix à Toronto, qui aide les jeunes à entrer dans le marché des industries culturelles.

Faire une place aux jeunes dans la conception des programmes

On nous a dit qu’une des meilleures façons d’inciter les jeunes à participer aux programmes culturels est de les inclure dans les prises de décision de première heure et de leur tailler une place dans la conception des programmes. Beaucoup de jeunes nous ont confié qu'ils trouvaient que les musées et les galeries étaient intimidants et inintéressants. Ils suggèrent à ces derniers de promouvoir des activités plus interactives et pertinentes pour encourager les visites. S'ils pouvaient participer à la conception des programmes et des activités, et y intégrer leurs idées, peut-être auraient-ils auraient envie de visiter des galeries, d’assister à des événements culturels et de faire des films. Comme l’a dit un des jeunes lors de l’assemblée publique de Mississauga, les musées et les organismes artistiques devraient inviter les jeunes « dans la salle de leur conseil d’administration » et les inclure dans les jurys des programmes de subvention.

Répondre aux besoins des jeunes à l’extérieur de la culture dominante

L’engagement véritable des jeunes est apparu comme une priorité essentielle lors des échanges avec les communautés autochtones, les jeunes francophones et les jeunes des régions rurales et du Nord. Ils souhaitent que leurs besoins uniques soient pris en compte lors de l’élaboration des activités et des programmes culturels. Pour les communautés rurales et du Nord, il semblerait qu'un défi se pose : parvenir à retenir les personnes de talent. Alors que le développement de talent se fasse localement, les jeunes quittent les régions rurales pour s'installer dans les centres urbains.

Intégrer la technologie dans toutes les stratégies de participation des jeunes

Je peux faire venir Picasso ou le Taj Mahal jusqu'à moi. Je peux contempler les merveilles architecturales du monde entier… sur Internet.

Participant à une conversation communautaire avec les jeunes à Ottawa

Beaucoup de jeunes ont déclaré que leur participation dépendait en grande partie de la technologie : grâce à elle, et au moyen de divers dispositifs, ils peuvent accéder à un grand nombre d’expériences culturelles en ligne. En créant des listes de lecture et en partageant des photos et des vidéos sur les médias sociaux, ils sont créateurs de culture.

Nous l’avons entendu à maintes reprises : découvrir du contenu ontarien et canadien est un défi en soi, étant donné la panoplie d’expériences culturelles disponibles via la technologie. Par ailleurs, les jeunes sont peut-être les mieux placés pour aider le secteur culturel de l’Ontario à relever le défi de la découverte des contenus. Ils pourraient proposer des idées aux organismes pour leur permettre de rejoindre les jeunes auditoires.

Plusieurs organismes culturels et municipalités ont reconnu qu'il est important d’intégrer des stratégies favorisant la participation des jeunes dans leurs plans et leurs mandats. D’après eux, le plus difficile est souvent de faire connaître les programmes destinés aux jeunes. Ils estiment en outre qu'il faut recourir aux médias numériques de façon plus efficace pour mieux les rejoindre.

Témoignages : les cultures autochtones sont indispensables à l’Ontario

Ma culture compte beaucoup pour moi, et je ne sais pas où j’en serais sans le soutien de la Métis Nation of Ontario. Si je connais mon patrimoine culturel, je peux en faire part à ceux et celles qui ne savent pas qui sont les Métis. Pendant mon temps libre, je m'adonne toujours à l’art culturel, car je peux ainsi m'exprimer librement et me rapprocher de mon identité culturelle.

Soumission écrite

Assurer la pérennité de la culture

D’après ce que nous avons entendu, il est important de reconnaître la diversité et la spécificité des peuples des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des peuples autochtones non inscrits de la province; en effet, tous possèdent une identité et une histoire qui leur sont propres.

Selon les participants autochtones ayant pris part au processus Parlons Culture, il est primordial de disposer d’une culture saine et solide pour garantir le bien-être des individus, des communautés et du monde naturel. Pour eux, la culture est indissociable de leur mode de vie.

Les participants ont parlé des séquelles intergénérationnelles occasionnées par la perte de culture qui trouve ses origines dans les retombées du système de pensionnats autochtones et le passé colonial du Canada. Il a aussi été question du besoin de reconnaître et de célébrer le savoir autochtone, notamment en mettant en œuvre des façons de reconnaître et de protéger la propriété intellectuelle des Autochtones.

On a mis l’accent sur la nécessité pour les communautés d’être responsables de leurs propres priorités culturelles, tout en évoquant la façon dont l’Ontario pouvait collaborer avec elles lorsque les priorités sont communes.

À ce titre, les participants autochtones considèrent la culture comme étant un élément fondamental et faisant partie intégrante de leurs relations avec le gouvernement, de même qu'avec tous les ministères provinciaux.

On nous a raconté comment les communautés autochtones s'y prennent pour renforcer leurs cultures. Les participants ont aussi mis en évidence que la culture de l’Ontario peut se voir renforcée par les liens qui la rapprochent des cultures autochtones.

Soutenir les langues autochtones

La langue est intimement liée à la culture : si on perd la première, on perd la seconde.

Participant à la rencontre de la Première Nation de Fort William

Des participants autochtones ont affirmé que la langue est le fondement de la culture, et que la connaissance des langues autochtones est indispensable à la compréhension des concepts sur lesquels repose la culture autochtone, notamment des liens qui unissent tous les êtres vivants.

Lorsqu'ils parlaient de la perte de la langue, certains d’entre eux ont décrit une situation de crise et soutenu que le temps presse puisque les aînés prennent de l’âge et que le savoir se perd.

Au nombre des suggestions visant à promouvoir l’apprentissage des langues autochtones figurent l’accroissement du soutien aux langues autochtones dans le programme d’enseignement, la multiplication des débouchés économiques pour ceux et celles qui font usage de langues autochtones (par exemple, à titre d’interprètes ou de traducteurs) et la reconnaissance des langues autochtones comme étant des langues officielles.

Mettre l’accent sur les jeunes

Il a été maintes et maintes fois question de l’importance des jeunes dans les communautés autochtones. En effet, les liens culturels que tissent les jeunes et les aînés jouent un rôle déterminant pour que les personnes se construisent une identité saine et forte; on réduit ainsi le risque de marginalisation et on mitige le traumatisme intergénérationnel. Un certain nombre de participants ont également insisté sur l’importance du sport comme étant une stratégie culturelle permettant de mobiliser les jeunes.

Promouvoir l’histoire et les récits autochtones

Notre culture est indispensable à l’ensemble de l’Ontario : nous en sommes le point de départ.

Participant à la réunion de la Première Nation des Chippewas de la Thames

De nombreux participants ont exprimé le souhait de voir les écoles de la province mieux faire pour soutenir et promouvoir l’histoire et les récits autochtones auprès des enfants et des jeunes, qu'ils soient autochtones ou non. On aimerait notamment que l’on accroisse la sensibilisation aux traités et que l’on mette en évidence les contributions positives des peuples autochtones à l’essor de la province.

Les participants non autochtones ont indiqué qu'ils aimeraient en apprendre davantage sur l’histoire et les cultures des Autochtones de l’Ontario et souhaitent qu'un plus grand soutien soit accordé aux créateurs autochtones pour qu’ils puissent « prendre leur place au cœur même des activités et des entreprises culturelles de l’Ontario ». (soumission écrite).

On a fait valoir le besoin d’une plus grande sensibilisation à l’histoire autochtone dans les milieux urbains pour favoriser les relations entre Autochtones et non-Autochtones tout en favorisant le rapprochement à la terre des Autochtones en milieux urbains. On a fait l’éloge des Indigenous Friendship Centres pour les programmes et les activités en lien avec la culture qui y sont offerts.

Protéger l’héritage culturel

Des préoccupations entourant la préservation de l’héritage culturel ont été soulevées maintes fois lors de nos rencontres. On s'inquiétait également du sort réservé aux Ancêtres lorsque les sépultures autochtones sont perturbées au cours de travaux de développement immobiliers.

Les participants ont expliqué l’importance d’incorporer les intérêts des Autochtones tout au long des fouilles archéologiques, depuis les études préliminaires jusqu'aux travaux sur le terrain, et à la gestion des collections d’artéfacts. La protection des artéfacts et autres objets sacrés s'avère une préoccupation majeure. Les communautés autochtones souhaiteraient s'engager plus à fond dans la mission archéologique, afin que s'offrent de nouvelles possibilités en lien avec l’économie, l’éducation et la culture.

Le besoin d’améliorer les relations entre les musées ontariens et les communautés autochtones se fait aussi sentir. On a mentionné que les musées devraient permettre aux peuples autochtones d’occuper plus de fonctions liées à la conservation et à l’interprétation et accroître la visibilité des communautés autochtones locales. Les participants ont aussi insisté sur le fait que les communautés autochtones souhaitent que les artéfacts et autres objets sacrés leur soient rendus.

Favoriser les possibilités qui s'offrent en lien avec la culture et l’économie

L’Ontario accorde du financement aux organismes et aux particuliers des communautés autochtones à des fins culturelles. Nous avons entendu qu'il faudrait assurer une promotion plus efficace de ces programmes et réduire les obstacles, notamment en adoptant des critères et des processus qui tiennent compte des particularités culturelles, et en réduisant la quantité de documents à fournir.

Il a été suggéré que l’Ontario collabore avec les collectivités pour élaborer des programmes qui répondent à des besoins culturels spécifiques. Par exemple, le financement pourrait être destiné à des aînés, des interprètes et des membres d’une communauté pour s'engager dans un projet lié à l’héritage culturel.

Les participants croyaient qu'il incombe au gouvernement de travailler de concert avec les communautés à développer le tourisme axé sur la culture autochtone et diverses possibilités en lien avec l’économie, notamment l’élargissement des publics, la formation professionnelle pour les administrateurs du domaine des arts et le soutien aux entrepreneurs.

Il a aussi été question de la nécessité de soutenir financièrement l’infrastructure à vocation culturelle, entre autres de la façon dont l’Ontario pourrait améliorer le soutien actuellement offert aux bibliothèques publiques des Premières Nations.

Prochaine étape : mettre au point la Stratégie pour la culture

Tout repose sur la créativité. Elle soutient nos activités, elle renforce notre audace, elle donne vie à notre passé et, par conséquent, elle contribue à notre prospérité, un legs précieux que nous laisserons à nos enfants.

Soumission écrite

L’artiste invité, Cameron Bailey, (directeur artistique du Festival international du film de Toronto) a noté lors de son allocution de clôture à la dernière assemblée publique qui s’est tenue à Windsor, que ce qu'il avait le plus aimé de la soirée était d’entendre cette « variété d’opinions et de perspectives ».

Voilà la diversité et la richesse des idées qu'a permis de mettre en évidence l’ensemble du processus Parlons Culture : lors des assemblées publiques, lors des conversations communautaires, lors des rencontres avec les communautés autochtones, ainsi que dans les soumissions écrites.

Parlons Culture s'est aussi avéré être un rappel nécessaire des nombreuses initiatives liées à la créativité qui fleurissent aux quatre coins de l’Ontario, et de la multitude d’artistes, de créateurs, de bénévoles et d’organismes qui sont essentiels à ce que les activités culturelles et les expressions créatives voient le jour.

Nous tenons à exprimer nos plus sincères remerciements à tous ceux et toutes celles qui ont partagé leurs histoires et leur passion au sujet de ce que représente la culture à leurs yeux, et mettre en lumière leurs innombrables contributions à la culture de l’Ontario.

Nous en sommes maintenant rendus à passer en revue tous les commentaires reçus et à mettre au point l’ébauche de la Stratégie pour la culture. Elle proposera une nouvelle vision de la culture, de même qu'une série de priorités qui orienteront la manière dont l’Ontario appuiera le secteur de la culture pour qu'il continue de croître et de prospérer au cours des années à venir.

Plus tard cette année, nous rendrons public l’ébauche de la Stratégie pour la culture pour vous permettre de formuler des commentaires. Nous serons ravis de poursuivre ces échanges.

Annexes

Assemblées publiques

Nous avons organisé onze assemblées publiques dans l’ensemble de la province, afin de recueillir des idées sur la culture. Nous tenons à remercier les organismes d’accueil et les artistes et créateurs qui ont lancé les échanges au début de chaque rencontre.

  • Barrie – MacLaren Art Centre
    Nova Bhattacharya (chorégraphe, danseuse) et Peter Lynch (cinéaste, documentariste)
  • Hamilton – Art Gallery of Hamilton
    Lynn Coady (auteure, scénariste) et Tyler Tekatch (réalisateur de films et de vidéos)
  • Thunder Bay – Thunder Bay Art Gallery (avec son partenaire culturel, le Thunder Bay Museum)
    Lora Northway (artiste visuelle) et Molly Johnson (musicienne)
  • Sudbury – Science Nord (avec son partenaire culturel, la Galerie d’art de Sudbury)
    Danielle Daniel (auteure, peintre) et Jack Blum (acteur, réalisateur, cinéaste)
  • Ottawa – Centre national des Arts
    Joël Beddows (dramaturge, professeur) et Bear Witness (musicien du groupe Tribe Called Red)
  • Markham – Markham Museum (avec son partenaire culturel, la Varley Art Gallery)
    Bryan Prince (auteur, historien) et Alison Evans Adnani (mouvement créatif, fondatrice de Maker Junior Ottawa)
  • Toronto – Toronto Reference Library (avec son partenaire culturel, l’École nationale de ballet du Canada)
    Alana Wilcox (directrice de la rédaction, Coach House Press) et Kardinal Offishall (musicien, producteur)
  • London – London Museum
    Ravi Jain (réalisateur, dramaturge, acteur) et Ali Al-Aasm (développeur Web)
  • Kingston – Tett Centre for Creativity
    Jamie Kennedy (chef cuisinier) et Merilyn Simonds (auteure, rédactrice)
  • Mississauga – Mississauga Civic Centre Great Hall (avec ses partenaires culturels, le Mississauga Arts Council et la Art Gallery of Mississauga)
    Bonnie Devine (artiste, auteure, professeure) et Arlene Paculan (musicienne)
  • Windsor – Art Gallery of Windsor
    Cameron Bailey (directeur artistique du Festival international du film de Toronto) et Daniel Wells (maison d’édition Biblioasis)

Conversations communautaires

Nous avons organisé vingt-quatre rencontres communautaires avec des groupes locaux : francophones, jeunes, aînés, nouveaux arrivants, membres de communautés ethnoculturelles et personnes handicapées. Nous tenons à remercier l’ensemble des participants et les organismes qui ont accueilli ces rencontres :

  • Barrie, YMCA de Simcoe/Muskoka, programme des services destinés aux nouveaux arrivants
  • Penetanguishene, La Clé d’la Baie
  • Hamilton, Wesley Urban Ministries
  • Thunder Bay
    • Thunder Bay 55 Plus Centre
    • Regional Multicultural Youth Council
  • Sudbury
    • L’ACFO du grand Sudbury
    • Walden Seniors and Pensioners Centre
    • Independent Living Sudbury Manitoulin
  • Ottawa
    • Club garçons et filles d’Ottawa
    • Fédération de la jeunesse franco-ontarienne
  • Toronto
    • Centre francophone de Toronto
    • Auberge francophone
    • Harbourfront Community Centre
    • East Metro Youth Services
  • Ingersoll, Fusion Youth Activity and Technology Centre
  • Kingston
    • Four Directions Aboriginal Student Centre, Université Queen's
    • Kingston, Frontenac, Lennox and Addington Children and Youth Services Planning Committee
    • Kingston Immigration Partnership
    • Seniors Association Kingston Region
  • Mississauga
    • Coalition for Persons with Disabilities
    • Centre de santé communautaire de Bramalea
    • YMCA-RGT, Peel/Mississauga
  • Windsor
    • New Beginnings
    • Multicultural Council of Windsor and Essex County

Questions du document de travail

Dans notre document de travail intitulé Raconter nos histoires, faire croître notre économie : Concevoir une stratégie de la culture pour l’Ontario, nous avons posé une série de questions :

  1. Que signifie la culture pour vous et votre communauté?
  2. Quelle est la plus grande expérience culturelle que vous ayez vécue en Ontario? Qu’est-ce qui en a fait une expérience extraordinaire?
  3. Comment les membres de votre foyer (s’il y a lieu) et vous prenez-vous part à la culture?
  4. Participez-vous à la culture autant que vous le souhaiteriez? Sinon, pourquoi?
  5. Comment pouvons-nous renforcer et faire croître le secteur de la culture en Ontario pour qu’il continue de contribuer à notre mieux-être social et économique?
  6. Comment pouvons-nous inspirer plus de jeunes à créer et à consommer la culture de l’Ontario et à y prendre part?
  7. Comment pouvons-nous nous assurer que le soutien à la culture reflète les différentes régions, communautés et populations de l’Ontario?
  8. Comment pouvons-nous aider le secteur de la culture à relever les défis et à profiter des possibilités de la révolution numérique?
  9. À cette époque où les ressources se font rares, quelles sont les principales priorités que le gouvernement de l’Ontario devrait appuyer? Comment votre organisme (s’il y a lieu) peut-il travailler en partenariat avec le gouvernement pour soutenir ces priorités?
  10. Les principes directeurs* reflètent-ils ce qui est important pour vous? Y a-t-il autre chose que nous devrions envisager?
  11. Qu’est-ce que le gouvernement de l’Ontario fait de bien pour soutenir les secteurs des arts, des industries culturelles, des bibliothèques publiques et du patrimoine culturel? Qu’aimeriez-vous voir changer? Existe-t-il des pratiques exemplaires dont l’Ontario pourrait s’inspirer et qu’il pourrait adapter?

Principes directeurs

Créativité et innovation
La culture nous expose à de nouvelles idées, nous inspire de nouvelles façons de penser, et favorise la créativité et l’innovation. Le soutien envers la culture devrait nous aider à enrichir nos vies, animer nos communautés et bâtir un environnement commercial dynamique en Ontario.

Qualité de vie et développement économique
La culture contribue considérablement à la qualité de vie et au développement économique de l’Ontario. Le soutien envers la culture devrait maximiser à la fois les avantages sociaux et les avantages économiques de la culture pour les individus et les collectivités.

Diversité et inclusion
La riche diversité de l’Ontario est l’une des plus grandes forces de notre province. Les gens de toutes les régions de l’Ontario, et de toutes nos communautés, définies de manière globale, devraient avoir l’occasion de vivre des expériences culturelles et d’en profiter en fonction de leurs propres intérêts et aptitudes.

Respect envers les Premières Nations, les Métis et les Inuits
La vision qu’ont les Premières Nations, les Métis et les Inuits de la culture et du patrimoine représente des identités, des histoires et des modes de vie distincts. L’Ontario s’engage à renforcer et transformer sa relation avec les peuples des Premières Nations, des Métis et des Inuits, et de mettre en place des changements qui reflètent les priorités des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

Valeur publique et responsabilité
L’investissement gouvernemental dans le domaine de la culture s’appuiera sur ce à quoi les Ontariens et Ontariennes accordent de l’importance et sur ce qui fait la différence dans la vie des individus et des collectivités. Le ministère, ses organismes et les organisations qui reçoivent du financement de notre part sont responsables d’obtenir les meilleurs résultats possible en respectant les ressources disponibles.