Message du ministre

C’est avec plaisir que je vous présente le premier Rapport quinquennal sur le lac Simcoe. Dans ce rapport, vous trouverez les faits saillants d’une partie du travail que la province de l’Ontario et ses partenaires ont entrepris pour protéger et rétablir ce précieux atout naturel.

Vous y découvrirez de bonnes nouvelles. En effet, selon les données dont nous disposons, la santé du lac s’améliore. La teneur en oxygène de ses grands fonds d’eaux froides y est plus élevée qu’il n’y a 30 ans et nous avons constaté des signes encourageants de rétablissement des espèces vivant en eaux froides. De plus, d’après les indications obtenues, le phosphore a nettement baissé dans la plupart des affluents du bassin hydrographique du lac.

Il reste toutefois bien du travail à faire. Il est nécessaire de poursuivre les efforts entrepris pour protéger et rétablir la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe. La poursuite du travail de surveillance et de recherche est importante pour en évaluer la santé écologique et comprendre les interactions qui existent entre facteurs de stress et indicateurs de santé.

Nous continuerons de travailler à la réduction des taux de phosphore dans le lac Simcoe, à la restauration d’une pêche en eaux froides autosuffisante et viable, à la lutte contre les effets néfastes associés au changement climatique, à la protection de la santé écologique du bassin hydrographique, à l’amélioration de la qualité de l’eau et à la promotion des pratiques écologiques autour du lac. Nous nous efforcerons également d’appliquer les leçons apprises dans cette région à celle des Grands Lacs et aux autres bassins hydrographiques de la province.

Cela a pris longtemps pour que le bassin hydrographique du lac Simcoe se trouve dans son état de détérioration actuel et il faudra donc du temps pour y voir des améliorations substantielles. Nous avons opté pour une approche de gestion adaptative, intégrant les résultats de recherche et de surveillance au fur et à mesure de la mise en oeuvre du Plan, de sorte à améliorer les méthodes employées.

Nous oeuvrons à la protection du lac Simcoe et de son bassin hydrographique avec de nombreux partenaires et je me réjouis à la perspective de continuer à tirer parti de l’esprit de collaboration qui caractérise le travail entrepris. Grâce aux efforts collectifs déployés pour améliorer la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe, nous nous assurerons que le lac demeure un lieu où se procurer de l’eau potable, où se baigner et pêcher, et dont nos enfants et nos petits-enfants continueront de profiter pendant de nombreuses années.

Le présent rapport, qui s’inscrit dans les engagements pris en vertu de la Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe, offre des résultats clés quant au travail de surveillance et aux progrès accomplis par les organismes partenaires et nous-mêmes en vue de réaliser les objectifs du Plan de protection du lac Simcoe.

L’honorable Glen Murray
Ministre de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique
Gouvernement de l’Ontario

Contexte

Le bassin hydrographique du lac Simcoe, lac qui représente le plus grand plan d’eau du sud de l’Ontario en dehors des Grands Lacs, comprend d’importants systèmes naturels, urbains et agricoles, tels que la Moraine d’Oak Ridges et la Ceinture de verdure. On y trouve des milieux humides, des forêts et des terres agricoles à fort rendement, certaines, de cultures spéciales, comme celles du marais Holland, qui revêtent tous une importance provinciale.

Ce bassin hydrographique, qui regroupe un total de 18 sous-bassins versants, offre un habitat à de nombreuses espèces fauniques. Parmi elles, on dénombre plus de 75 espèces de poissons, dont plus de 50 dans le seul lac Simcoe, et au moins 30 espèces menacées. Le lac Simcoe constitue une source d’eau potable pour plusieurs collectivités environnantes : six stations de traitement de l’eau y puisent l’eau pour ensuite la purifier et approvisionner la population en eau propre potable de qualité. Le lac et ses affluents reçoivent par ailleurs l’eau de 14 stations municipales d’épuration des eaux usées (et une station industrielle).

Le lac et son bassin hydrographique revêtent aussi de l’importance du fait des diverses possibilités récréatives qu’ils offrent à la population, comme la pêche sur glace et la motoneige en hiver, ou la navigation de plaisance, la pêche et la randonnée en été.

Mais les activités humaines affectent fortement la santé écologique de ce bassin hydrographique. Les aménagements qui ont lieu dans la région modifient le paysage naturel; l’excès de nutriments et d’autres contaminants dégradent la qualité de l’eau, menaçant la vie aquatique indigène du lac, comme les poissons d’eaux froides. Le renforcement du littoral, son érosion, la fragmentation et la perte des régions naturelles, la présence des espèces envahissantes et le changement climatique sont autant de défis ayant des répercussions négatives sur le bassin hydrographique.

C’est au début des années 90 qu’ont été entreprises des actions coordonnées pour restaurer la santé écologique du lac, avec la Stratégie de gestion environnementale du lac Simcoe.

En 2008, le gouvernement de l’Ontario a élaboré la première loi en son genre au Canada à viser la protection d’un lac : la Loi sur la protection du lac Simcoe. Celle-ci a permis la préparation du Plan de protection du lac Simcoe (le Plan), qui porte sur une étendue de 722 kilomètres carrés d’eau de surface et de 2 899 kilomètres carrés de bassin hydrographique se déversant dans le lac Simcoe. En 2010, le gouvernement de l’Ontario a publié sa stratégie de réduction du phosphore relative au lac afin de guider le travail de mise en oeuvre de cette stratégie réalisé pour les multiples partenaires concernés.

Le Plan est centré sur six principaux axes visant à améliorer la santé du bassin hydrographique et celle du lac — vie aquatique, qualité de l’eau, quantité d’eau, rivage et patrimoine naturel, lutte contre les diverses menaces (p. ex., incidence des espèces envahissantes, du changement climatique et des activités récréatives). Dans chaque chapitre sont définis des cibles, des indicateurs et des politiques.

En 2010, le gouvernement a mis sur pied un Comité scientifique pour examiner les progrès réalisés quant aux indicateurs environnementaux visés par le Plan et fournir des conseils. Les preuves et avis scientifiques qui reflètent tout un éventail de connaissances spécialisées jouent ainsi un rôle important dans la prise de décisions concernant le lac et son bassin hydrographique. Un Comité de coordination multipartite représentant divers intérêts en jeu dans le bassin hydrographique a également été nommé pour offrir des conseils en vue de guider le travail de mise en oeuvre. Ces deux comités travaillent en étroite collaboration pour conseiller le ministre dans la façon de mener à bien le Plan.

La province et ses partenaires déploient une variété d’outils novateurs dynamiques pour exécuter le Plan. Le travail accompli dans le bassin du lac Simcoe constitue un exemple pour la coordination de travaux d’amélioration menés dans d’autres bassins versants de la province.

Progrès réalisés à ce jour

La province et ses partenaires se sont engagés à faire un suivi des indicateurs de l’écosystème définis dans le Plan et d’en faire le rapport tous les cinq ans. En 2014, le Ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (le Ministère) s’est associé au ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) et à l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe (OPNRLS) pour analyser toutes les données disponibles recueillies dans les divers programmes de surveillance du lac Simcoe. Le rapport de surveillance1 qui en a résulté comprend des données sur les tendances observées dès les années 60 jusqu’à 2012 relativement aux indicateurs définis dans le Plan.

Dans le présent Rapport quinquennal du ministre sur la protection du lac Simcoe, on a converti les données scientifiques et techniques détaillées du rapport de surveillance en renseignements pertinents accessibles à tous les partenaires et au grand public. On y résume les conseils fournis au Ministère par les comités consultatifs ministériels (se référer aux annexes); on y fournit des preuves des actions collectives entreprises pour exécuter le Plan et on y souligne les moyens par lesquels chacun peut y contribuer. Ce Rapport quinquennal fournit également les résultats des travaux de surveillance en cours et des précisions quant au degré de réalisation des objectifs du Plan. Il répond ainsi aux exigences des paragraphes 12.1 et 12.2 de la Loi sur la protection du lac Simcoe. On y fait également le point sur la mise en oeuvre et les progrès réalisés dans le déploiement de la stratégie de réduction du phosphore, tels que requis en vertu de la politique 4.24 modifiée du Plan.

Nous constatons des signes d’amélioration encourageants pour la santé à long terme du lac :

  • la concentration de phosphore total a nettement diminué dans la plupart des rivières et cours d’eau du bassin hydrographique;
  • les teneurs en oxygène dissous des eaux profondes à la fin de l’été sont en nette amélioration;
  • il en résulte que les organismes aquatiques sensibles tels que le touladi, le grand corégone et le cisco (corégone) montrent des signes de rétablissement.

Il existe toutefois un certain nombre de facteurs de stress qui affectent la santé du lac Simcoe et de son bassin hydrographique :

  • dans ce bassin hydrographique vivent actuellement plus de 435 000 personnes, selon les données du recensement de 2011, soit une augmentation d’environ 135 pour cent depuis 1981;
  • l’étendue du couvert naturel et boisé répertorié en 2008/2009 se situait au-dessous des niveaux recommandés pour les habitats naturels. Plus de la moitié des rivages du lac ont vu leur état naturel altéré;
  • la vie aquatique du lac Simcoe continue d’être affectée par une piètre qualité de l’eau, le changement climatique et la présence d’espèces envahissantes.

Davantage d’efforts sont requis pour protéger et restaurer la santé du bassin hydrographique du lac Simcoe. La poursuite des travaux de surveillance et de recherche est importante pour évaluer la santé du bassin hydrographique et comprendre les interactions entre les facteurs de stress et les tendances au rétablissement au niveau des indicateurs.

Cela a pris longtemps pour que le bassin hydrographique du lac Simcoe se trouve dans son état de détérioration actuel et il faudra donc du temps pour y voir des améliorations substantielles. Le mode de gestion adopté est une approche adaptative, qui intègre les résultats de recherche et de surveillance en vue d’améliorer les méthodes déployées à mesure de la mise en oeuvre du Plan.


1 1. Young, J. et H. Jarjanazi, 2015. Lake Simcoe Monitoring Report, 2014. Ministère de l’Environnement et de l’Action pour le changement climatique, Direction de la surveillance environnementale. (En anglais uniquement : PIBS 9823e).

Priorités

Les cinq premières années de mise en oeuvre du Plan ont porté sur les enjeux identifiés comme étant les plus critiques à la santé du lac Simcoe :

  1. rétablir la santé écologique de la vie aquatique dans le bassin hydrographique du lac Simcoe;
  2. améliorer la qualité de l’eau, notamment par la réduction des charges de phosphore déversées dans le lac;
  3. maintenir un volume d’eau suffisant;
  4. améliorer la santé de l’écosystème en protégeant et en remettant en état d’importantes zones telles que les rives et le patrimoine naturel;
  5. réduire l’impact des espèces envahissantes, du changement climatique et des activités récréatives.

L’approche par sous-bassin hydrographique a aidé à définir des priorités dans différentes régions du bassin hydrographique, en fonction des conditions environnementales et de considérations particulières en matière de gestion. Cette approche s’est avérée cruciale pour définir l’ordre de priorité des mesures à prendre et adopter un plan d’action pour l’avenir.

Restauration de la vie aquatique

La vie aquatique dans le lac et dans ses affluents est un important indicateur de la santé de l’écosystème. Les espèces lacustres indigènes telles que le touladi, le grand corégone et le cisco ont besoin d’eaux froides bien oxygénées pour pouvoir nager, se nourrir et grandir (voir Illustration no 1). La dégradation de l’habitat et la faible teneur en oxygène dissous sont des causes majeures de l’échec des espèces d’eaux froides dans le lac Simcoe.

Objectif du plan : rétablir une population de poissons d’eaux froides autosuffisante dans le lac Simcoe.

Le rétablissement de la communauté de poissons d’eaux froides dépend de l’amélioration de la qualité de l’eau et de la protection de l’habitat de même que d’une gestion stratégique solide de la pêche. Au nombre des indicateurs de progrès figurent notamment :

  • la reproduction naturelle et la survie des populations aquatiques indigènes;
  • la présence et l’abondance d’espèces fragiles clés (p. ex., le touladi et l’omble de fontaine);
  • des changements dans la composition des communautés de poissons dans les eaux froides, les eaux plus chaudes et les affluents.

Illustration 1 : Les poissons d’eaux froides du lac Simcoe vivent dans les eaux profondes, plus froides, surtout lorsqu’ils sont jeunes. À la fin de l’été, la température de l’eau est trop chaude en surface et la teneur enoxygène peut se trouver réduite au fond du lac. Cela contraint les jeunes poissons à migrer vers des zones moins profondes où vivent les prédateurs. Par conséquent, s’il est vrai que les poissons d’eaux froides peuvent se reproduire dans le lac Simcoe, il arrive que bien des jeunes ne peuvent survivre jusqu’à l’âge adulte.
Illustration no 1 : Relation entre l’oxygène dissous la santé de la vie aquatique

Actions menées pour améliorer la vie aquatique

Pour protéger les poissons d’eaux froides et autres organismes aquatiques et rétablir leur présence, nous devons améliorer l’habitat des eaux froides dans les grands fonds du lac. On a identifié l’apport excédentaire de phosphore dans le lac comme un important facteur de stress qui a conduit à l’appauvrissement en oxygène dissous des eaux profondes du lac, habitat essentiel aux espèces d’eaux froides. Le paragraphe 4.2 du présent rapport fournit un compte rendu détaillé des mesures prises à ce jour pour tenter de réduire les charges de phosphore jusqu’à la cible de sept milligrammes d’oxygène dissous par litre d’eau.

En plus des mesures prises pour réduire l’apport de phosphore dans le lac et les rivières, le MRNF mène d’autres actions pour améliorer la santé des communautés de poissons et de la vie aquatique du lac Simcoe. Il travaille avec ses partenaires de la région à l’application des politiques définies en vertu du Plan concernant :

  • le soutien à la réhabilitation d’espèces telles que le doré jaune et le maskinongé, en rétablissant l’habitat perdu par le renforcement des milieux humides et la création d’aires de frai;
  • la compréhension de la valeur et de l’importance socio-économiques actuelles de la pêche et de la population aquatique dans le lac Simcoe pour aider à éclairer les décisions de gestion dans le bassin hydrographique;
  • l’amélioration des programmes de surveillance à long terme des communautés aquatiques. Le MRNF surveille le lac Simcoe depuis les années 50. Au nombre des activités de l’Unité d’évaluation des pêches du lac Simcoe du MRNF en matière de surveillance, mentionnons les enquêtes menées auprès de pêcheurs qui pratiquent la pêche sur glace et en eau libre, le suivi du régime alimentaire et de la croissance des poissons, la surveillance des populations de poissons qui vivent dans les eaux riveraines et au large, celle de la biodiversité et des espèces envahissantes.
  • l’utilisation de techniques de recherche novatrices et de la nouvelle technologie pour comprendre et évaluer la santé des populations aquatiques du lac Simcoe. Le MRNF établit une cartographie de base de tous les habitats aquatiques connus et utilise l’hydroacoustique pour découvrir en quoi les espèces envahissantes et le changement climatique ont une incidence sur les populations aquatiques au large.

Preuve d’un rétablissement

Nous notons plusieurs signes de rétablissement de la vie aquatique dans le lac Simcoe. La Figure no 2 en montre des preuves pour les poissons indigènes vulnérables d’eaux froides, obtenues par le biais d’activités de surveillance au large du lac, entreprises par le MRNF en 2003.

Après quelques 20 années d’efforts pour rétablir ces espèces, on a observé en 2001 des preuves de reproduction naturelle du touladi et, depuis 2003, on y trouve tous les ans de la truite sauvage. Les prises de grands corégones sauvages ont aussi augmenté ces dernières années. Cela signifie que davantage de touladis et de grands corégones se reproduisent naturellement et qu’ils sont plus nombreux à survivre jusqu’à l’âge adulte. Ce fait est aussi attesté par la proportion de touladis et de grands corégones reproduits naturellement que capturent les pêcheurs : celle-ci est passée de moins de 20 pour cent au milieu de la première décennie de ce siècle, à plus de 50 pour cent à l’hiver 2014. De plus, tant la surveillance que les recherches hydroacoustiques ont confirmé une nette croissance de l’abondance du cisco, avec d’excellentes populations annuelles en 2004, 2008 et 2012.

Figure 2
Figure no 2 : Prises de poissons d’eaux froides indigènes dans le lac Simcoe

Outre les communautés de poissons, les populations d’invertébrés benthiques du lac montrent des signes de rétablissement. Petits organismes dépourvus de squelette qui vivent à proximité des fonds, sur les rochers et les sédiments ou au-dessous de ces derniers, les invertébrés benthiques représentent une importante composante de la biodiversité d’un bassin hydrographique. Plusieurs des espèces benthiques vulnérables aux faibles teneurs en oxygène dissous sont réapparues ces dernières années, notamment trois insectes sensibles de la famille des chironomidés (moucherons), de même des mysis.

En ce qui concerne les rivières du bassin du Iac Simcoe, il reste du travail à faire pour en améliorer la santé écologique. Depuis 2002, l’OPNRLS évalue les communautés de poissons et d’invertébrés benthiques à plus de 200 endroits du bassin versant situés sur un affluent. Si on se base sur les espèces piscicoles, moins d’un quart de ces sites sont considérés comme présentant une « bonne » santé écologique et, si l’on en juge d’après les populations d’invertébrés benthiques, à peine plus d’un tiers.

Utilisation des preuves recueillies pour gérer la pêche

Le MRNF collabore avec des scientifiques, le gouvernement fédéral, les municipalités locales, l’OPNRLS, des organismes de recherche et des parties intéressées majeures afin d’utiliser les preuves recueillies pour éclairer les décisions en matière de gestion de la pêche.

Ils ont mis sur pied le Comité d’intervenants en matière de pêche du lac Simcoe et pris part à l’élaboration et à la mise en oeuvre des Objectifs envisagés pour la communauté du poisson du lac Simcoe (principalement en anglais). Cette série d’objectifs, la première à être établie en dehors des Grands Lacs, a influé sur les principales décisions relatives à la gestion de la pêche dans le bassin du lac Simcoe, comme l’illustrent les quelques exemples récents qui suivent.

  1. Après l’effondrement qui a frappé les communautés de poissons d’eaux froides à partir des années 60 pour certaines espèces, on a mis en place des règlements et des activités de gestion particulières pour protéger des espèces telles que le touladi, le grand corégone et le cisco. En raison des faibles taux de reproduction naturelle, on a depuis maintenu les populations de touladi et de grands corégones par un programme d’empoissonnement. Dans l’espoir d’encourager la reproduction naturelle, les responsables de la gestion des pêches ont décidé de suspendre la pêche au cisco en 2001.
  2. D’après les signes de rétablissement des populations naturelles (voir la Figure no 2), le MRNF a révisé le programme d’empoisonnement pour les espèces d’eaux froides et établi de nouvelles cibles à cet égard, en s’appuyant sur les Objectifs envisagés pour la communauté de poissons du lac Simcoe. En 2010, il a réduit de moitié (de 100 000 à 50 000) l’empoisonnement en touladis marqués d’un an afin d’encourager davantage la reproduction naturelle de cette espèce.
  3. Par suite des améliorations constatées dans l’abondance du cisco (voir la Figure no 2), le MRNF a réintroduit, en janvier 2015 et pour la première fois en 14 ans, une saison de pêche de cette espèce.

Amélioration de la qualité de l’eau

La dégradation de la qualité de l’eau affecte lourdement le lac Simcoe. L’augmentation des activités urbaines, rurales, récréatives et agricoles a entraîné une augmentation des polluants.

Le Plan établit plusieurs cibles liées à la qualité de l’eau :

  • réduire les charges de phosphore pour atteindre la cible d’oxygène dissous de 7 mg par litre dans le lac (avec un objectif à long terme estimé à l’heure actuelle à 44 tonnes par an);
  • réduire la charge des agents pathogènes pour éliminer les fermetures de plages;
  • réduire les contaminants à des niveaux qui permettent d’atteindre ou de dépasser les objectifs provinciaux de qualité de l’eau.

Le Plan prend appui sur les mesures de protection du bassin hydrographique prévues dans le cadre des lois et plans provinciaux, notamment la Loi de 2006 sur l’eau saine, la Loi sur les offices de protection de la nature, la Loi sur les ressources en eau de l’Ontario, et la Loi sur l’aménagement du territoire. À titre d’exemple, la Loi de 2006 sur l’eau saine exige des comités multipartites locaux qu’ils cernent les activités qui posent un risque pour les sources municipales d’eau potable et élaborent des plans pour gérer ces risques.

Un plan de protection des sources approuvé pour la région de la baie géorgienne Sud – lac Simcoe, est entré en vigueur le 1er juillet 2015. La protection des sources est une responsabilité que se partagent les municipalités, les autorités responsables de la protection de la nature, les ministères provinciaux et autres organismes. Les lois et plans fournissent divers outils pour gérer l’utilisation des terres et donner aux municipalités l’autorité voulue pour contrôler les activités qui posent un risque de contamination des sources municipales d’eau potable, site par site. La province investit près de 28 millions de dollars pour la protection des sources d’eau potable de la région. Tandis que le plan de protection des sources est centré sur les dangers qui menacent la qualité et le volume d’eau des sources municipales d’eau potable, le Plan de protection du lac Simcoe renforce quant à lui cette protection des sources en exigeant la protection et le rétablissement des principales fonctions de l’écosystème.

Efforts déployés pour réduire le phosphore

L’excès de phosphore est considéré comme la cause la plus importante de la dégradation de la qualité de l’eau dans le bassin hydrographique du lac Simcoe et ses affluents. Il suscite en effet une croissance excessive des plantes aquatiques et des algues. Quand les algues meurent et se décomposent au fond du lac, elles créent une pénurie d’oxygène qui affecte les poissons d’eaux froides comme le touladi et le grand corégone. Ces poissons ont besoin d’oxygène pour survivre et se reproduire.

Objectif du plan : réduire les charges de phosphore et d’autres éléments nutritifs préoccupants déversés dans le lac Simcoe et ses affluents

Il existe deux mesures fiables du phosphore dans le lac : la charge de phosphore et la concentration de phosphore. La quantité totale de phosphore déversée dans le lac Simcoe est ce qu’on appelle la charge de phosphore. Exprimée en tonnes (1 tonne = 1,000 kg) dans ce Rapport, elle se mesure sur une année hydrologique (soit du 1er juin au 31 mai de l’année suivante). La concentration de phosphore est la quantité de phosphore contenue dans chaque litre d’eau.

En 2010, la province a élaboré, avec l’aide de ses partenaires, sa stratégie de réduction du phosphore, un plan agressif pour réduire la charge de phosphore de près de 40 pour cent dans le lac et la faire passer de 72 tonnes à 44 tonnes par an d’ici 2045. Cette cible représente la charge maximale estimée pour atteindre la cible de 7 mg par litre d’oxygène dissous en eaux profondes, teneur optimale pour soutenir la présence d’une communauté viable de poissons d’eaux froides.

Depuis le lancement de la stratégie de réduction du phosphore, le Ministère et ses partenaires ont pris plusieurs mesures majeures pour réduire la charge de phosphore en provenance de toutes ses principales sources :

  1. Les stations d’épuration des eaux d’égout : Il existe dans le bassin hydrographique du lac Simcoe 15 stations qui traitent les eaux usées avant d’en rejeter les effluents traités dans le lac ou les rivières. Bien que toutes opèrent à un niveau conforme ou supérieur aux normes provinciales, les rejets contiennent toutefois toujours une certaine quantité de phosphore.
    • À chacune de ces stations, on a établi des concentrations limites de phosphore pour les effluents et des plafonds de charges, conformément à la stratégie de réduction du phosphore. En juin 2012, le Ministère a modifié les autorisations environnementales pour toutes les stations d’épuration de la région du lac Simcoe pour imposer de nouvelles limites de concentrations et de charges. Cela a engendré la nécessité, pour certaines de ces stations, de moderniser la technologie de traitement des eaux usées utilisée de sorte à respecter les nouvelles exigences. Depuis juin 2015, les 15 stations du bassin se conforment aux exigences prescrites quant à leurs limites respectives de charges de phosphore annuelles. Le ministère continuera de travailler avec les municipalités pour s’assurer du maintien de cette conformité après 2015.
    • Cette mesure réglementaire a suscité des améliorations dans la technologie d’élimination du phosphore et, en dépit d’une croissance importante de la population, les stations d’épuration des eaux d’égout du bassin hydrographique du lac Simcoe sont à présent parmi les plus efficaces en Ontario à cet égard. La réduction du phosphore total par rapport aux années 80 avoisine actuellement les 30 tonnes.
      Tableau no 1 : Charges de phosphore des stations d’épuration des eaux d’égout dans le bassin hydrographique du lac Simcoe (de 2010 à 2014)
      Stations d’épuration des eaux uséesCharges maximales visées dans la PRS
      (kg/année)
      Charges annuelles (kg/année)
      2010
      Charges annuelles (kg/année)
      2011
      Charges annuelles (kg/année)
      2012
      Charges annuelles (kg/année)
      2013
      Charges annuelles (kg/année)
      2014
      Lac Simcoe (Beaverton)1903319254150
      Bradford698149151147204232
      Sutton1874969534253
      Beaverton River 2 Lagoon (Cannington)973456434834
      Innisfil (Alcona)629176215134171160
      Orillia996600504501471510
      Barrie27741423134611541524876
      Uxbridge Brook28689868710096
      Holland Landing Lagoon1246232404729
      Keswick *65538565245219377
      Mount Albert7579141520
      Schomberg75111191116
      Lagoon City1243230273435
      Beaverton River 1 Lagoon (Sunderland)588871114
      Usine Silani Sweet Cheese27142319129
      TOTAL699530733211271129242211
    • Les résultats obtenus à la station d’épuration de Keswick illustrent à quel point la nouvelle technologie peut avoir une incidence sur le fonctionnement d’une telle station. Grâce à sa récente modernisation (par suite d’une évaluation environnementale), la station est désormais en mesure d’accommoder la croissance future de la région et, en outre, le traitement de pointe a réduit de façon considérable les rejets de phosphore, comme le montre le tableau no 1. La stratégie de réduction du phosphore souligne l’importance de l’innovation et de la nouvelle technologie pour atteindre les cibles de réduction du phosphore à long terme et la station de Keswick montre comment on peut y parvenir.
  2. L’inspection et la désaffection d’installations septiques : une installation septique bien entretenue et qui fonctionne correctement réduit ou élimine le déversement d’agents pathogènes dans le sol, les eaux souterraines, les eaux de surface et l’air, et offre un traitement adéquat des eaux usées domestiques et de leurs effluents. L’inspection et la désaffection d’installations septiques défectueuses contribueront beaucoup à réduire la charge de phosphore, tout en protégeant l’eau potable et l’environnement naturel de l’Ontario.
    • Il existe à peu près 3 700 installations septiques à moins de 100 m du lac. Selon les estimations, la charge de phosphore qui en provient compterait pour environ 5 pour cent de la charge totale de phosphore déversée dans le lac Simcoe. Le repérage des installations défectueuses susceptibles de contribuer à la contamination du lac aidera à protéger la qualité de notre eau potable et de notre environnement. Selon un nouveau règlement lié au Code du bâtiment, les municipalités, les services de temps santé et les offices de protection de la nature sont à présent dans l’obligation d’inspecter les installations septiques tous les cinq ans. Toutes celles qui sont situées à moins de 100 m de lacs, d’étangs, de rivières ou de ruisseaux permanents du bassin hydrographique du lac Simcoe devront avoir fait l’objet d’une nouvelle inspection avant le 1er janvier 2016, puis tous les cinq ans à compter de cette date.
    • Certaines municipalités ont déjà fait de considérables progrès pour se mettre à jour à ce chapitre, notamment le canton de Ramara où a eu lieu en 2014 l’inspection de 1 254 propriétés.
      • Il existe actuellement deux programmes actuels de gérance et d’incitation offrant une aide financière pour les améliorations admissibles d’installations septiques. Il s’agit du Landowner Environmental Assistance Program (LEAP) (en anglais seulement), de l’OPNRLS, et du Lake Simcoe & South-eastern Georgian Bay Community Stewardship Program (en anglais seulement), financé par le gouvernement fédéral. Entre 2009 et 2012, ce dernier a cofinancé la modernisation ou le remplacement de plus de 130 installations septiques. Depuis 2009, l’OPNRLS a pour sa part fourni, par le biais du LEAP, un soutien technique et financier à la modernisation, à la réparation ou au remplacement de 400 installations septiques en mauvais état ou défectueuses.
    • Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO) a produit et distribué plus de 3 500 exemplaires d’un DVD intitulé Les systèmes à fosse septique, de livrets éducatifs et de listes de contrôle d’entretien de ces installations dans toute la province. Les vidéos sont accessibles à l’adresse suivante.
  3. Les dépôts atmosphériques : Le phosphore atmosphérique provient principalement des routes non goudronnées, des chantiers, des exploitations agricoles et des exploitations d’agrégats de même que de sources naturelles comme le pollen, les activités humaines comme la combustion de combustibles fossiles ou de sols perturbés ou soumis aux effets du vent. En 2013, le Ministère s’est penché avec ses partenaires sur cette question de dépôt atmosphérique. Il en a résulté un rapport présentant les possibilités les plus efficaces de réduire les dépôts de phosphore atmosphériques.
    • Le MAAARO a aidé à établir plusieurs sites de démonstration et tenu des ateliers pour les agriculteurs et autres praticiens quant à l’utilisation de brise-vent pour réduire les dépôts atmosphériques de phosphore. Il existe plusieurs vidéos sur le sujet sous ce lien.
    • Le MRNF encourage les exploitations d’agrégats à adopter de meilleures pratiques de gestion pour minimiser les charges de phosphore qu’elles génèrent par dépôt atmosphérique. La Loi sur les ressources en agrégats est assortie de normes qui exigent des exploitants qu’ils minimisent les effets préjudiciables de leurs exploitations sur l’environnement. En raison de leur emplacement et de la distance qui les sépare du lac, du contrôle des émissions et des pratiques modèles en place, ces exploitations contribuent de façon minime à la charge de phosphore.
    • Certaines des activités réalisées sur les chantiers de construction amènent la poussière contenant du phosphore à se déposer sur le lac et les cours d’eau du bassin. Lorsqu’on arrache des arbres et des plantes durant l’aménagement de terrains, les voies de drainage naturelles se trouvent alors modifiées et les sols, emportés par l’érosion due au vent et à l’eau. Certaines municipalités disposent de règlements administratifs ou de codes municipaux, mais les pratiques en cours dans le bassin hydrographique varient beaucoup, ce qui donne à penser qu’il existe une grande marge de manoeuvre pour améliorer la situation. Le Ministère oeuvre avec l’OPNRLS pour appuyer les municipalités et les promoteurs immobiliers dans l’adoption de politiques et de pratiques de contrôle de l’érosion et du dépôt de sédiments dans divers endroits du bassin hydrographique du lac Simcoe.
  4. Les polders du marais Holland et autres polders plus petits. Les polders sont d’anciennes terres humides que l’on a drainées à des fins agricoles. Le bassin hydrographique du lac Simcoe contient cinq polders, à l’inclusion du marais Holland. L’eau pompée de ces polders peut contenir de fortes concentrations de phosphore provenant des engrais ou de l’eau de lavage des légumes.

    La province travaille en étroite collaboration avec tous ses partenaires pour trouver des moyens économiques de réduire la charge de phosphore issue des polders.
    • Le MAAARO s’est associé à l’Université de Waterloo et l’Université de Windsor, l’OPNRLS et la Holland Marsh Growers’s Association afin de mettre à l’essai des systèmes d’épuration des eaux usées à petite échelle et de faire la démonstration de leur fonctionnement pour les eaux de ruissellement des champs ou d’évacuation du traitement des légumes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.
    • Le Ministère et le MAAARO travaillent avec la Holland Marsh Growers’s Association, les cultivateurs et les exploitants d’opération de lavage de légumes pour s’assurer que l’eau utilisée pour laver et préparer les légumes est traitée et évacuée selon les exigences de la Loi sur les ressources en eau de l’Ontario.
    • L’OPNRLS étudie également la faisabilité du traitement de l’eau pompée du marais Holland pour en réduire la charge de phosphore annuelle et la possibilité de mettre en place des projets pilotes de récupération du phosphore dans le marais.
  5. Les cours d’eau et affluents du bassin hydrographique : Lorsque l’eau de pluie ou la neige fondue ruisselle sur la terre, elle entraîne avec elle de la terre, de la poussière, de l’huile, du sel, des engrais, du fumier, des déchets animaux et des détergents qui se répandent dans les ruisseaux et rivières, puis dans le lac. La charge de phosphore en provenance des affluents représente la plus forte proportion du phosphore déversée dans le lac Simcoe, soit en moyenne 67 pour cent de la charge totale.

    Actions menées pour réduire la quantité de phosphore se déversant dans les affluents en provenance de sources agricoles ou rurales :

    Le MAAARO a beaucoup travaillé pour réduire le phosphore et améliorer les pratiques agricoles durables dans le bassin hydrographique par le biais de divers projets. Il a collaboré avec les universités de la région, les offices de protection de la nature, les instituts de recherche et les associations agricoles pour :

    • mettre en commun l’information sur la gestion des nutriments par l’entremise de sites de démonstration;
    • rechercher les doses les plus efficaces d’application du phosphore;
    • comprendre la qualité des eaux de ruissellement des champs selon les différents modes de culture utilisés;
    • recueillir et réduire les déchets agricoles qui sont brûlés ou enfouis dans les fermes;
    • comprendre l’influence de la propriété foncière sur la décision des agriculteurs d’adopter les pratiques recommandées;
    • mettre au point des pratiques exemplaires avec les cultivateurs spécialisés en culture de gazon en plaques pour atténuer les pertes de sol et les charges de nutriments;
    • encourager l’utilisation de brise-vent dans les terres cultivées situées à l’ouest du lac Simcoe, où l’érosion éolienne des sols peut avoir une incidence sur la qualité de l’eau du lac;
    • mettre au point des méthodes d’évaluation de la teneur du sol en phosphore, en particulier pour les sols glaiseux de régions telles que le marais Holland;
    • produire sept vidéos et un documentaire sur les projets de gérance menés avec succès dans le marais Holland
    • saisir à quel point divers types de mesures incitatives motivent les agriculteurs à adopter des pratiques exemplaires qui réduisent les écoulements d’engrais et de fumier;
    • fournir une orientation sur la technologie de traitement des eaux pour les secteurs des légumes de serre, de la floriculture de serre et des végétaux de pépinière produits en contenants;
    • réduire la charge de phosphore et améliorer la santé des rives du sous-bassin hydrographique de la rivière Talbot.

    Le Programme de gérance agroenvironnementale du lac Simcoe a fourni aux agriculteurs du bassin un financement à coups partagés pour mettre en oeuvre les meilleures pratiques de gestion possibles. Financé en partie par le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial, il a duré de 2008 à 2012. Il a permis de réaliser 440 projets axés sur la mise en oeuvre, dans des fermes du bassin, de pratiques exemplaires réduisant l’écoulement de du phosphore et améliorant la qualité de l’eau des rivières et des cours d’eau avoisinants, ainsi que l’habitat des espèces sauvages.

    Actions pour réduire la charge de phosphore se déversant dans les affluents en provenance de sources urbaines :

    Les rivières du bassin hydrographique du lac Simcoe qui contiennent les plus fortes concentrations de phosphore sont celles qui drainent des terres urbaines et agricoles, y compris la partie est de la rivière Holland, en aval de Newmarket et d’Aurora. Lorsque l’on aménage des terrains, on y modifie le cycle naturel de l’eau. L’augmentation des surfaces dures (pavage et asphalte) intensifie le ruissellement et empêche l’eau de pluie et la neige de s’infiltrer dans le sol.

    La croissance approuvée en vertu de la Loi sur les zones de croissance va se poursuivre jusqu’en 2031. Il est prévu que le couvert terrestre urbain augmente d’environ 12 235 ha de nouvelle croissance d’ici 2031. Les eaux de ruissellement urbaines sont un contributeur majeur de polluants se déversant dans le lac Simcoe.

Objectif du plan : encourager les utilisations, activités et pratiques d’aménagement terrestres et aquatiques viables du point de vue environnemental

L’OPNRLS et le Ministère travaillent de concert avec les municipalités de la région et leurs partenaires pour étudier des approches novatrices pour les nouveaux aménagements et des façons de gérer l’écoulement des eaux pluviales.

Par le biais d’un programme de transformation du marché intitulé « RainScaping », l’OPNRLS s’oriente vers une nouvelle direction pour gérer les eaux pluviales. Ce programme est conçu pour bâtir des communautés plus viables en intégrant aux nouveaux projets d’aménagement des pratiques à faible impact écologique.

Le principe de base est calqué sur la nature. Il s’agit d’imiter l’écoulement naturel de l’eau tandis qu’elle s’infiltre dans le sol. En réduisant le ruissellement des eaux pluviales de même que l’écoulement des polluants potentiels qu’elles sont susceptibles de charrier, on réduit l’impact des aménagements urbains.

Au nombre des approches préconisées, mentionnons l’exploitation des caractéristiques naturelles du paysage, la minimisation des surfaces imperméables comme les chaussées, et le traitement des eaux pluviales comme ressource plutôt que comme déchet.

En 2015, l’OPNRLS a mis à jour ses directives de gestion des eaux pluviales de sorte à exiger, comme première ligne de défense pour la gestion des eaux pluviales, des aménagements à faible impact écologique. Il s’applique actuellement à appuyer la mise en oeuvre de ces directives :

  • pour encourager les nouveaux aménagements qui intègrent à leur plan des caractéristiques à faible impact écologique, l’OPNRLS :
    • travaille avec les promoteurs pour qu’ils intègrent une technologie à faible impact écologique à leur conception des aménagements
    • fournit aux promoteurs et organismes de réglementation des services de formation à ce sujet;
    • a donné des ateliers à plus de 200 membres du personnel municipal sur l’aménagement écologique en tant que moyen de gérer les eaux pluviales et les possibilités d’appliquer cette approche dans chaque municipalité.
  • Le travail de l’OPNRLS a été reconnu par toutes les municipalités du bassin hydrographique du lac Simcoe et nombre d’entre elles adaptent actuellement leurs méthodes et politiques en conséquence. Avec l’appui financier du gouvernement fédéral, l’OPNRLS apporte son soutien à l’achèvement de huit projets municipaux de démonstration d’aménagements écologiques. Les municipalités de Barrie, Newmarket et Aurora ont créé ou préparent des sites de démonstration de tels aménagements ou des jardins pluviaux pour aider les résidents et les propriétaires fonciers à en comprendre les bienfaits.
  • On dénombre plus de 200 étangs d’eaux pluviales traditionnels dans le bassin hydrographique. Ces étangs recueillent et évacuent lentement l’eau qui ne peut pas facilement s’infiltrer dans le sol en raison des surfaces pavées des milieux urbains. Une évaluation des étangs d’eaux pluviales menée en 2010 a révélé que plusieurs de ces étangs ne fonctionnaient pas avec l’efficacité attendue. L’OPNRLS fournit un soutien technique aux municipalités afin qu’elles puissent déterminer l’efficacité de leurs ressources actuelles de gestion des eaux pluviales dans les sites de peuplement du bassin.
  • Les autorités régionales et locales ont identifié, de concert avec l’OPNRLS, des possibilités d’amélioration des installations municipales d’évacuation des eaux pluviales en vue d’améliorer le traitement général et l’élimination du phosphore à la source. Plusieurs réaménagements ont été réalisés à Newmarket, la ville d’East Gwillimbury et la ville d’Uxbridge depuis 2010 et l’on continue de faire un suivi de la qualité de l’eau évaluée et d’y apporter des améliorations.
  • Le Plan exige des municipalités du bassin hydrographique qu’elle prépare un plan directeur de gestion des eaux pluviales pour chaque région de peuplement du bassin. En avril 2011, l’OPNRLS a publié le document « Comprehensive Stormwater Management Master Plan Guidelines » (lignes directrices pour l’élaboration d’un plan directeur de gestion globale des eaux pluviales) afin d’aider les municipalités à évaluer leurs installations et à élaborer des plans directeurs de gestion. Au moment de la parution du présent Rapport, toutes les municipalités du bassin versant avaient entamé l’élaboration de leur plan directeur et plusieurs d’entre elles en avaient entrepris l’exécution. Le Ministère et l’OPNRLS collaborent pour fournir aux municipalités l’orientation et le soutien nécessaires pendant toute la durée du processus de planification.
  • Le Ministère apporte également son appui aux travaux de recherche sur les mesures à prendre pour réduire le phosphore par le contrôle des sédiments et de l’érosion au niveau des chantiers de construction. Lors d’un récent projet mené par l’Université Ryerson, on a examiné des pratiques modèles lors de l’implantation de programmes de contrôle de l’érosion et des sédiments, évalué l’efficacité de ces pratiques et établi des mesures à retenir pour le bassin du lac Simcoe. Mentionnons à ce sujet que l’OPNRLS a offert une formation de « Certified Inspector of Sediment and Erosion Control » à plus de 140 participants.

Reconnaître le travail des innovateurs

L’OPNRLS collabore avec la région de York, l’Office de protection de la nature de Toronto et l’organisme Mosaik Homes pour intégrer des solutions d’aménagement écologique à Newmarket. Les eaux de ruissellement en provenance des toitures, des routes et des voies d’accès aux propriétés s’infiltrent à proximité de leur source par le biais jardins pluviaux, de bassins biologiques et autres systèmes caractéristiques des terres humides. L’intégration aux nouveaux aménagements de caractéristiques écologiques a éliminé le besoin de disposer d’étangs pluviaux. Cela permet de retenir l’eau durant les périodes de fort débit pour ensuite a libérer lentement dans une zone humide.

En 2010, le Ministère a commandité une étude pour évaluer la faisabilité d’un échange de crédits de qualité de l’eau pour aider à réduire les charges de nutriments, tout en trouvant potentiellement un juste équilibre entre les objectifs concurrents de croissance et d’amélioration de la qualité environnementale. Selon les conclusions de l’étude, ce type d’échanges pourrait être une option viable pour le bassin hydrographique du lac Simcoe; le Ministère a toutefois décidé qu’il était nécessaire de poursuivre les évaluations et discussions à ce sujet, en consultation avec les intéressés du bassin.

En 2013, l’OPNRLS a obtenu des fonds par l’entremise du programme provincial Promotion des innovations en technologies de l’eau et un soutien des intervenants du bassin hydrographique pour étudier et concevoir un programme potentiel d’échanges de crédits sur la qualité de l’eau de sorte à faire face à l’excès de phosphore. L’OPNRLS a élaboré une approche à mettre à l’essai et cherche à obtenir des rétroactions et un appui pour la réalisation de cette initiative (pour en savoir davantage, veuillez consulter la page suivante : Lake Simcoe Region Conservation Authority (en anglais seuement)).

Ce programme d’échange de crédits de l’OPNRLS viserait à trouver une solution aux apports de nutriments provenant de sources urbaines et à contribuer au soutien financier des activités de réduction du phosphore dans un vaste éventail de contextes.

Révision de la stratégie de réduction du phosphore

L’objectif de la stratégie de réduction du phosphore du lac Simcoe publiée en 2010 (en anglais) était d’appuyer la réduction progressive des charges de phosphore. Comme elle est fondée sur un principe de gestion adaptative, il était donc prévu qu’on la modifie et la mette à jour au besoin de sorte à refléter les progrès technologiques et les résultats des travaux de recherche en cours. Aux fins du présent Rapport quinquennal du ministre, le Ministère doit procéder à l’examen du déploiement de la stratégie de réduction du phosphore et des progrès réalisés, et en faire le compte rendu.

Les mesures et les orientations stratégiques prises en vertu de la stratégie de réduction du phosphore ont été révisées en 2015, avec la contribution de partenaires clés. Reconnaissant que la province et ses partenaires en sont encore aux premiers stades de son déploiement, il serait prématuré d’apporter des changements majeurs à son contenu ou à son orientation. Cela dit, l’examen a donné lieu à plusieurs recommandations clés pour en poursuivre le déploiement :

  • améliorer le suivi des mesures prises par les divers partenaires pour réduire les charges de phosphore en provenance des régions urbaines et agricoles qui se déversent dans les cours d’eau et affluents;
  • s’assurer que des outils efficaces sont en place pour gérer l’impact des aménagements sur le lac (p. ex. aménagements écologiques);
  • promouvoir l’optimisation des installations actuelles de gestion des eaux pluviales et des nouvelles installations;
  • discuter avec toutes les parties prenantes des possibilités de l’implantation d’un échange de crédits de qualité de l’eau;
  • continuer à promouvoir et à soutenir la gérance par site et les pratiques optimales de gestion environnementale;
  • soutenir le développement de nouvelles technologies novatrices pour le traitement des eaux usées, des eaux pluviales et des eaux de ruissellement agricole;
  • promouvoir l’élaboration et la mise en oeuvre de stratégies pour atténuer les effets des événements météorologiques extrêmes et les charges de phosphores qui y sont associées.

Encourager les tendances

Le Ministère collabore avec l’OPNRLS à la surveillance du lac et des cours d’eau afin d’évaluer les tendances en matière de santé écologique des bassins versants. Le lancement du Plan s’est accompagné de l’ajout de stations de surveillance de sorte à prélever des échantillons à plus d’endroits du lac et de l’ensemble du bassin hydrographique, plus souvent, et sous diverses conditions. Le laboratoire ministériel analyse ainsi chaque année plus de 30 000 échantillons prélevés dans l’ensemble du bassin dont les résultats sont diffusés à grande échelle. Depuis 2008, le Ministère a répondu à plus de 200 demandes de compilation des données pour des projets de recherche individuels.

Les données de surveillance montrent d’encourageantes tendances à long terme tant dans les charges que dans les concentrations de phosphore, et ce, en dépit de variations annuelles. Vous pourrez obtenir plus de renseignements sur les charges de phosphore en consultant les rapports triennaux publiés à ce sujet en collaboration avec l’OPNRLS.

Le graphique ci-après (Figure no 3) montre que la charge annuelle moyenne de phosphore déversée dans le lac Simcoe est plus faible à présent qu’elle ne l’était au début des années 1990, époque à laquelle elle dépassait souvent les 100 tonnes par an. Les plus importantes charges de phosphore viennent des affluents, ces charges étant affectées par la quantité d’eau dans l’affluent et la concentration de phosphore qui s’y trouve. Elles sont par conséquent grandement affectées par les fluctuations météorologiques annuelles, les précipitations accrues causant un débit plus important et des charges accrues. Cela est apparu clairement en 2008, quand le débit des affluents (voir la courbe grise du graphique) et la charge de nutriments présents dans les affluents se sont avérés beaucoup plus importants qu’en temps normal.

Figure nombre 3
Figure no 3 : Charges annuelles de phosphore et débit total des affluents à se déverser dans le lac Simcoe (de 1990 à 2011)

La concentration de phosphore au printemps, mesurée en avril et en mai une fois que la glace a disparu, connaît aussi une amélioration. Le graphique ci-dessous montre une baisse importante de celle-ci en dépit des variations annuelles (voir Figure no 4).

Figure nombre 4
Figure no 4 : Concentration de phosphore au printemps dans le lac Simcoe (de 1980 à 2012)

Ces réductions de phosphore aident à améliorer les conditions de vie aquatique. La Figure no 5 montre que s’il est vrai que la teneur en oxygène dissous peut varier d’une année à l’autre, on a constaté que cette teneur augmentait peu à peu. On trouve à présent davantage d’oxygène dans les grands fonds froids du lac que ce n’était le cas il y a 30 ans, fait confirmé par les signes de rétablissement observables au niveau des espèces de poissons d’eaux froides et autre vie aquatique.

Figure nombre 5
Figure no 5 : Oxygène dissous (de 1980 à 2012)

La tendance à la baisse des concentrations de phosphore et celle à la hausse des teneurs en oxygène sont particulièrement encourageantes, compte tenu du fait qu’on les a enregistrées durant une période de forte croissance démographique et d’urbanisation accrue dans le bassin hydrographique. Le suivi des tendances au fil du temps aidera à orienter les efforts menés parle Ministère et ses partenaires pour réduire encore davantage les sources du phosphore déversé dans le lac.

S’il est vrai que la hausse des teneurs en oxygène dissous des eaux profondes du lac a amélioré l’habitat des organismes aquatiques sensibles, ces teneurs ne sont pas toujours conformes à la cible établie dans le Plan, qui est de 7 mg par litre. Il reste encore beaucoup à accomplir pour augmenter la teneur en oxygène à un niveau optimal pour permettre une autosuffisance de la communauté de poissons d’eaux froides. Les travaux de surveillance et de recherche doivent se poursuivre pour favoriser les décisions qui aideront à réduire les charges de phosphore et à améliorer les teneurs en oxygène dissous.

Lutte contre les menaces émergentes pesant sur la qualité de l’eau

En plus du phosphore, plusieurs autres contaminants polluent les lacs, tels que des métaux lourds, des produits chimiques organiques, des chlorures, des agents pathogènes et des produits pharmaceutiques. Ils ne font pas tous l’objet d’analyses annuelles dans le lac Simcoe mais des recherches sont en cours pour cerner les tendances émergentes.

Objectif du plan : réduire les rejets de polluants dans le lac Simcoe et ses affluents.

Le Plan prescrit des activités pour identifier les causes de dégradation de la qualité de l’eau, lutter contre ces causes et améliorer la qualité de l’eau. Les mesures prises pour réduire le phosphore contribuent à la réduction d’autres contaminants ainsi que des risques de dégradation de la qualité de l’eau. Voici un aperçu de la situation.

  • Les métaux lourds, les produits chimiques organiques, et la totalité des solides en suspension dans l’eau :
    • les métaux lourds et les produits chimiques organiques se déposent dans les sédiments du lac, qui sont étudiés par sondages de ces derniers tous les cinq à 10 ans. Un sondage réalisé en 2008 a montré que les concentrations de métaux considérés comme une préoccupation historique (p. ex. le chrome) ont diminué par rapport au sommet qu’elles avaient atteint, et ce, en raison de l’amélioration de l’épuration des eaux usées et des modifications apportées aux activités industrielles, tandis que celles de métaux habituellement trouvés dans les eaux de ruissellement urbain non contrôlées (p. ex., zinc) sont restées élevées.
    • le total des solides en suspension peut rendre l’eau trouble, en réduire la clarté et dégrader l’habitat de frai pour certaines espèces de poissons. L’OPNRLS et le Ministère en font actuellement un suivi régulier dans les affluents.
  • Les chlorures :
    • S’il est vrai que les chlorures sont naturellement présents dans l’environnement, ils sont dangereux pour le biote à des concentrations élevées. La source la plus évidente en est le sel de voirie utilisé en hiver pour améliorer la traction. En fondant, la glace et la neige transportent le sel jusqu’aux égouts d’eaux pluviales, au lac ou aux rivières qui s’y déversent. À mesure de la croissance démographique et de la construction de routes et de lotissements, l’application du sel de voirie augmente. Sur toutes les données de surveillance recueillies dans le bassin du lac Simcoe, c’est dans les affluents qui drainent les zones urbaines ou les terres situées à proximité des grands axes routiers que l’on a enregistré les plus fortes concentrations de chlorures.
    • Ces concentrations ont nettement augmenté dans tous les prélèvements effectués au niveau des affluents du lac Simcoe et de ce dernier. Au point de déversement du lac, où on effectue des mesures depuis 1971, elles ont quadruplé (voir Figure no 6). Si cette augmentation se poursuit au taux enregistré ces 10 dernières années, le lac atteindra une concentration chronique de chlorures de 120 milligrammes par litre dans 57 ans, ce qui risque d’affecter la vie aquatique.

      Figure nombre 6
      Figure no 6 : Évolution des concentrations de chlorures de 1971 à 2012 au point de déversement du lac (passage Atherley)

    • Le Ministère a noué un partenariat avec l’OPNRLS et les municipalités locales pour sensibiliser la population à la vulnérabilité du lac Simcoe et de ses affluents aux incidences des chlorures. Cette sensibilisation vise principalement à promouvoir l’utilisation de pratiques exemplaires de contrôle de la neige et de la glace auprès des opérateurs et des gestionnaires de terrains de stationnements commerciaux, à trouver un équilibre entre le besoin de réduire les dangers, comme celui de glisser sur la glace, et celui de protéger l’écosystème du bassin hydrographique des produits chimiques de dégivrage comme le sel de voirie. Ce projet a déjà porté des fruits :
      • repérage cartographique des zones vulnérables au sel de voirie dans le bassin hydrographique du lac Simcoe afin d’appuyer les municipalités du bassin dans leur prise de décision concernant le contrôle de la neige et de la glace selon l’endroit;
      • services de formation offerts à plus de 100 personnes sur les pratiques de contrôle de la neige et de la glace qui réduisent le risque de contamination par le sel de voirie (employés municipaux, gérants d’installations et entrepreneurs du secteur privé); on envisage d’offrir deux nouvelles séances de formation à l’automne 2015;
      • évaluation de la probabilité de voir les entrepreneurs qui ont été formés à adopter les meilleures pratiques de contrôle de la neige et de la glace, tout en reconnaissant le besoin de trouver un juste équilibre entre la sécurité hivernale et la protection de l’environnement;
      • surveillance des doses d’épandage du sel de voirie et mesure des concentrations de chlorures des eaux de surface et des eaux pluviales dans les sous-bassins versants prioritaires de sorte à mieux saisir les effets cumulatifs du sel de voirie transporté dans l’environnement et à en tenir compte pour concevoir des pratiques exemplaires de contrôle de la neige et de la glace.
  • Les nouveaux contaminants préoccupants
    • Au cours des 10 dernières années, le Ministère a réalisé plusieurs évaluations des technologies de surveillance et de traitement des stations d’épuration des eaux d’égout et a fait le suivi de la présence des nouveaux contaminants préoccupants dans l’eau potable traitée venant du lac Simcoe. En 2013, il a accordé des fonds à l’Université Trent pour étudier ces contaminants dans les effluents traités de plusieurs stations d’épuration des eaux usées qui se déversent dans le lac Simcoe. L’étude portait sur plusieurs substances indicatrices telles que les produits de soins personnels, les produits pharmaceutiques, les stéroïdes et les hormones, et les édulcorants artificiels.
    • Les résultats ont montré que s’il est vrai que le processus d’épuration des eaux usées n’élimine pas entièrement les nouveaux contaminants préoccupants, les rejets des stations d’épuration ne constituent pas une source importante de ces contaminants dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. Il faudra mener davantage de recherches pour comparer leurs concentrations à celles auxquelles aboutissent d’autres technologies d’épuration et comprendre les effets à long terme que ces contaminants peuvent avoir sur l’écosystème.
  • Les agents pathogènes – contaminants des plages
    • Il existe une abondance de plages publiques qui se situent à moins de 10 km de zones peuplées dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. L’une des cibles établies dans le Plan est de réduire la fréquence d’émission d’avis relatifs à la baignade dans le cas où l’on suspecte la présence d’agents pathogènes sur la plage.
    • Les données de surveillance des services de santé montrent que l’affichage d’avis a été peu fréquent sur les plages de la plus grande partie du rivage du lac Simcoe. De 2009 à 2012, on en a enregistré moins de 10 le long de la côte nord et de la baie de Kempenfelt, – parmi lesquels un seul maintenu pendant plus de 16 jours. Le long des rivages du sud et de l’est de la plus grande portion du lac (p. ex., dans les régions de York et de Durham), ces avis ont été plus fréquents et de plus longue durée. C’est sur les plages de Durham qu’ils ont été maintenus le plus longtemps, en partie en raison du fait que les tests y sont refaits chaque semaine plutôt que chaque jour. Toutefois, et bien que la fréquence des tests de contrôle y soit restée la même, la durée d’affichage des avis dans cette région a nettement augmenté depuis 1998.
    • Une étude menée par Environnement Canada, l’Université de Guelph et le Ministère, indique que les eaux de ruissellement, les fientes d’oiseaux et le fumier sont des sources potentielles d’agents pathogènes de ces plages. Les chercheurs ont également constaté que les changements de temps jouaient un rôle dans l’affichage des avis relatifs à la baignade sur les plages, celles du sud et de l’est du lac étant plus exposées au vent du large et plus sensibles aux orages.
    • Le Ministère travaille avec l’organisme Environmental Defence à la promotion du label « pavillon bleu » pour les plages du bassin et a créé un guide expliquant de quelle manière obtenir ce label.

Maintien d’une quantité d’eau suffisante

Le maintien des débits d’eau dans l’ensemble du bassin hydrographique est essentiel pour protéger son intégrité écologique et répondre aux besoins en eau des communautés qu’il abrite. L’augmentation de la population et le changement climatique peuvent exercer de la pression sur la quantité d’eau, entraînant ainsi des changements dans les habitats aquatiques des rivières et des ruisseaux, et des répercussions sur les communautés aquatiques. Certains sous-bassins hydrographiques ressentent déjà des pressions quant à la quantité d’eau qu’ils renferment.

Objectif du plan : protéger, renforcer ou rétablir les éléments qui contribuent à la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe, notamment l’hydrologie

La province appuie la recherche pour évaluer le volume d’eau emmagasiné dans les cours d’eau et les aquifères du bassin versant et la façon dont l’eau se déplace entre ces divers éléments. Si l’on veut s’assurer que l’on a suffisamment d’eau pour les multiples besoins concurrents, il est essentiel de comprendre la relation entre les eaux de surface et les eaux souterraines. Le maintien des débits nécessaires à la préservation de l’habitat requis par les plantes, les poissons et autres organismes, protègera les écosystèmes aquatiques et leur permettra d’acquérir une résilience au changement climatique.

  • Bilans hydriques et évaluations de l’intensité du stress
    • Avec l’aide de la province, l’OPNRLS a terminé l’étude des bilans hydriques de chaque sous-bassin versant du bassin hydrographique du lac Simcoe. Nous disposons à présent de modèles d’écoulement des eaux souterraines qui aident à améliorer les activités de gestion des ressources en eau. Les bilans hydriques fournissent les renseignements nécessaires à la planification de la protection des sous-bassins hydrographiques.
  • Débit d’entrée des cours d’eau
    • Le Plan appuie des études pour évaluer les débits de réserve requis pour maintenir la santé des écosystèmes aquatiques dans le bassin hydrographique et requiert l’établissement de cibles relativement au débit d’entrée des cours d’eau pour les sousbassins versants perturbés du point de vue de la quantité d’eau. On a établi une cible et un seuil de faible débit pour la rivière Maskinongé, dont le sous-bassin perturbé est prioritaire. On élabore actuellement un cadre de travail pour comprendre les débits environnementaux par l’entremise d’un projet pilote mené dans le sous-bassin hydrographique de Lovers Creek. Pour ce projet, on se sert des données d’écoulement obtenues du Ministère et de l’OPNRLS pour calibrer un modèle utilisable ailleurs. Une fois l’étude terminée, on établira des cibles précises de protection du volume d’eau.
    • Selon les estimations de l’OPNRLS, l’eau que déversent chaque année les affluents dans le lac compte pour 10 pour cent du volume total de celui-ci. Ce sont les affluents ayant leur source dans la moraine d’Oak Ridges et la rivière Talbot qui y contribuent en majorité. Les tendances observées en matière de débit de décharge n’ont pas beaucoup changé dans les cinq affluents durant l’une ou l’autre saison.
  • Régions de recharge des eaux souterraines d’importance écologique
    • Les régions de recharge des eaux souterraines d’importance écologique sont des régions qui fournissent de l’eau à des éléments d’importance écologique, comme les ruisseaux d’eau froide et les milieux humides importants. L’OPNRLS travaille avec la province pour identifier ces régions et a réalisé une cartographie des zones de recharge à volume élevé pour la totalité du bassin hydrographique.
    • Début 2014, l’OPNRLS a élaboré, en collaboration avec le MRNF et notre Ministère et en s’appuyant sur les données des municipalités du bassin, des directives pour la gestion de zones souterraines de recharge d’importance écologique en vue d’aider les municipalités à protéger et à restaurer ces zones importantes.
  • La conservation et l’utilisation efficaces de l’eau
    • Le Plan favorise aussi les efforts plus soutenus pour conserver et utiliser l’eau de manière plus efficace afin que les besoins futurs en eau ne dépassent pas des limites viables. Dans le cadre de son programme L’eau pour demain, la région de York offre à ses résidents de l’information sur des appareils ménagers à faible consommation d’eau et des réductions pour les entreprises. Depuis 1998, ses résidents ont ainsi économisé 26 millions de litres d’eau par jour avec le soutien du programme.
  • Encourager les aménagements à faible impact écologique
    • Les aménagements écologiques fournissent une solution tant aux problèmes de qualité de l’eau qu’aux problèmes de quantité d’eau. Les approches ayant recours à ce principe intègrent diverses mesures pour gérer les eaux de ruissellement et les garder le plus près possible de leur source. Cela peut débuter dans les propriétés individuelles, avec l’utilisation d’éléments de conception qui gèrent autant d’eaux de ruissellement que possible puis, à plus grande échelle, avec l’intégration au cours d’eau d’une technologie de traitement pour composer avec l’excès d’écoulement. On façonne ainsi une communauté qui a à sa disposition plus d’espaces verts et de paysages indigènes, et qui est plus résiliente aux effets du changement climatique.

Ciblage des causes de stress

Changement climatique

Les effets du changement climatique sont déjà évidents, comme l’attestent les programmes de surveillance à long terme en place dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. Les observations qui suivent portent sur les indicateurs de changements climatiques identifiés dans le Plan.

  • Tendances météorologiques : la température annuelle de l’air a augmenté d’en moyenne 1,6 degré Celsius dans le bassin hydrographique entre 1980 et 2012. Les précipitations mesurées à la station météorologique de Barrie sont restées relativement inchangées au cours de ces 32 ans. Selon les résultats d’une modélisation réalisée par l’Université Trent, les températures moyennes annuelles pourraient augmenter dans l’ensemble de 2 degrés Celsius à 6 degrés Celsius d’ici 2070 dans le bassin hydrographique du lac Simcoe, mais les changements de précipitations seront variables.
  • Hydrologie des rivières (débit d’eau des rivières) : Selon une analyse préliminaire s’appuyant sur des projections climatiques, les débits des affluents pourraient augmenter en hiver et décroître au printemps, en raison de températures hivernales plus chaudes entraînant de plus petites fontes de neige ou des occurrences de pluie après la neige. Étant donné que les charges de nutriments se déversant dans le lac en provenance de ses affluents dépendent fortement de la force du débit, cela pourrait avoir une incidence sur les charges de phosphore. Avec le soutien du Ministère, l’Université Trent a récemment comparé les charges de phosphore et le débit d’eau sur une période de base de 30 ans (de 1968 à 1997) à celles obtenues par modélisation pour deux périodes à venir : de 2020 à 2049 et de 2060 à 2089. Les changements prédits dans les charges de phosphore se déversant dans les rivières différaient selon le type de sol et la géologie de la région, ce qui souligne l’importance d’envisager des approches de réduction du phosphore et d’adaptation conçues sur mesure pour chaque bassin versant.
  • Couverture de glace lacustre : Les effets directs du changement climatique sont très apparents sur le lac lui-même. Les températures supérieures de l’air retardent le moment du gel de la surface à la fin de l’automne ou au début de l’hiver, et favorisent un dégel plus précoce à la fin de l’hiver ou au début du printemps, ce qui a pour résultat une plus courte période durant laquelle le lac est couvert de glace. Depuis 1989 (date laquelle on a commencé à recueillir des observations à la pointe Sibbald), cette période s’est raccourcie d’une journée en moyenne par an (voir Figure no 7). Ce raccourcissement réduit la saison de glace durant laquelle les pêcheurs peuvent s’adonner en toute sécurité à la pêche blanche.
  • Tendances thermiques du lac : En été, les eaux du lac sont naturellement stratifiées en couches d’eau de différentes températures; l’eau plus froide étant plus dense, elle descend vers les fonds, tandis que l’eau plus chaude, plus légère, flotte à la surface. La stratification commence au printemps, une fois que la glace a fondu à la surface du lac, et prend fin à l’automne quand l’eau se refroidit et qu’il y a alors un mélange de celle-ci, de la surface jusqu’au fond du lac. Étant donné que les températures de l’air connaissent une augmentation au printemps et à l’automne, le lac tend à se stratifier plus tôt au printemps et les eaux de différentes températures, à se mélanger plus tard à l’automne. Il en résulte une durée de stratification plus longue; par exemple, dans la baie de Kempenfelt, la stratification thermique a duré 28 jours de plus en moyenne en 2012 qu’elle ne l’avait fait en 1980.
  • Calendrier des processus saisonniers : Les changements observés au niveau de la couverture de glace du lac et de sa structure thermique peuvent affecter le calendrier des processus saisonniers pour le biote en raison d’une exposition plus précoce à la lumière et au vent, et des augmentations de température. Des études ont montré qu’au printemps, la période de frai du touladi est plus tardive, et qu’il pourrait y avoir un déséquilibre entre les pointes d’abondance du phytoplancton et celles du zooplancton, déséquilibre susceptible d’avoir des effets sur le recrutement des poissons.

Figure nombre 7a
Figure no 7a : Indicateurs annuels de changement climatique pour le lac Simcoe de 1981 à 2012. Augmentation de la température de l’air mesuré près de Barrie.

Figure nombre 7b
Figure 7b : Indicateurs annuels de changement climatique pour le lac Simcoe de 1981 à 2012. Diminution de la durée de la couverture de glace observée à partir de Barrie.

Figure nombre 7c
Figure 7c : Indicateurs annuels de changement climatique pour le lac Simcoe de 1981 à 2012. Augmentation de la durée de la stratification thermique estivale dans le bassin principal.

Les projections de modèles climatiques montrent un potentiel de changement important au niveau du fonctionnement de l’écosystème dans les zones patrimoniales naturelles et d’effets subséquents sur le tourisme de nature, donnant lieu à de nombreuses implications possibles en matière de gestion. Ainsi, selon les projections, les conditions climatiques qui fournissent un habitat aux espèces boréales telles que l’épinette noire disparaîtraient tandis que les conditions idéales pour les espèces plus méridionales telles que le chêne à feuilles de saule devraient se développer dans la région du lac Simcoe. Les projections établies à partir de modèles climatiques laissent présager des réductions substantielles dans la durée de la saison de la pêche sur glace, de celles du ski alpin et du ski de fond ainsi que de la saison de la motoneige.

Par ailleurs, la fréquence et l’intensité accrues des événements météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les tempêtes de même qu’une plus vaste répartition et une plus grande abondance des espèces envahissantes pourraient affecter la santé et la sécurité humaine, et l’état des régions patrimoniales naturelles de tout le bassin hydrographique. Pour réduire les effets négatifs de ces changements et tirer parti de toute nouvelle possibilité qui se présente, les municipalités locales devront s’adapter.

Objectif du plan : améliorer la capacité du bassin hydrographique du lac Simcoe à s’adapter au changement climatique

Les mesures prises pour protéger le patrimoine naturel, réduire les eaux de ruissellement et le phosphore, améliorer la conservation de l’eau, renforcer la capacité d’infiltration de l’eau sur place et de rénovation d’infrastructures vieillissantes, sont autant d’éléments qui contribuent à renforcer la résilience du bassin hydrographique et à accroître la capacité des collectivités locales à s’adapter.

Adaptation au changement climatique

Le Ministère élabore actuellement une stratégie d’adaptation au changement climatique pour le bassin hydrographique du lac Simcoe afin d’aider les autorités locales et les collectivités des Premières Nations et des Métis à gérer les effets du changement climatique. Une version provisoire de cette stratégie a été affichée le 31 octobre 2013 au Registre environnemental de l’Ontario afin d’obtenir les commentaires du public à ce sujet.

La province a depuis publié un document de consultation sur la gestion du changement climatique et tenu des consultations publiques dans l’ensemble de l’Ontario. Le résultat de ces consultations sera intégré à la stratégie d’adaptation au changement climatique du lac Simcoe.

Le Ministère travaille avec ses partenaires pour développer la résilience du bassin hydrographique du lac Simcoe au changement climatique dans les domaines suivants :

  • apport d’un soutien à la création d’une communauté de pratique en ligne pour encourager les praticiens à diffuser l’information et à appuyer l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans la prise de décision. Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site de la Communauté de pratique de l’adaptation au changement climatique.
  • repérage des systèmes naturels les plus vulnérables, par des évaluations de cette vulnérabilité (en anglais seulement) en identifiant les principaux risques et les meilleures options sur lesquelles miser pour s’adapter à ces risques;
  • collaboration avec les universités et les principaux organismes de recherche de la région pour recueillir des données climatiques régionales;
  • concours apporté à l’Université York pour réaliser un projet visant à comprendre les effets du changement climatique sur la croissance des algues dans le bassin hydrographique;
  • soutien apporté par le MAAARO à un projet géré par la Mining Innovation Rehabilitation and Applied Research Corporation pour élaborer les composantes agricoles et rurales de la stratégie d’adaptation au changement climatique et offrir un atelier pour aider les agriculteurs à comprendre le changement climatique;
  • mesures prises par la Première Nation Chippewas de Georgina Island pour faire face au changement climatique à l’échelle locale en élaborant un plan d’adaptation à ce changement pour sa collectivité, basées sur les connaissances écologiques traditionnelles et communautaires.

Les espèces envahissantes

Les espèces envahissantes du bassin, c’est-à-dire celles qui ne sont pas indigènes au bassin hydrographique du lac Simcoe, représentent une source de pression pour celui-ci. Il existe actuellement 48 espèces envahissantes qu’on a détectées dans le bassin : 32 espèces terrestres (p. ex., agrile du frêne) et 16 espaces aquatiques (p. ex., le cladorène épineux, les dreissenidés, le gobie à taches noires, pour ne mentionner que ceux-ci). Certaines ont déjà un effet important sur l’écosystème du lac et son réseau trophique. Du fait de la proximité du lac Simcoe et des Grands Lacs, ces derniers constituent une source principale d’espèces aquatiques envahissantes.

Objectif du plan : faire face aux conséquences préjudiciables relatives aux espèces envahissantes et, dans la mesure du possible, empêcher l’entrée des espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

Par le biais de certains des programmes de surveillance aquatique permanents et des travaux de recherche réalisés, nous disposons de renseignements détaillés au sujet de quatre espèces envahissantes pour la région du lac Simcoe :

  • la moule zébrée a envahi le lac en 1992 et la moule quagga y a été repérée pour la première fois en 2004. L’abondance de la moule zébrée semble décliner tandis que celle de la moule quagga a apparemment augmenté, surtout en eaux profondes. Cela pourrait s’expliquer du fait de la prédation par le gobie à taches noires. Il faudra toutefois faire plus de recherche pour confirmer ce changement et en déterminer les causes et les effets écologiques potentiels.
  • Le gobie à taches noires est un petit poisson de fond qu’on a repéré dans le bassin hydrographique en 2004 et qui s’est entièrement établi dans le lac dès 2010. Il peut affecter négativement les espèces de poissons indigènes en s’appropriant leur nourriture de même qu’en mangeant leurs oeufs et leurs alevins.
  • Le cladocère épineux est une espèce du zooplancton, petits crustacés habitant au large des lacs. On l’a observé pour la première fois dans le lac Simcoe en 1993 et il s’y est bien établi dès 1994. Depuis 1999, on a constaté un déclin apparent dans son abondance.

Au nombre des espèces envahissantes terrestres qui menacent la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe, figurent diverses plantes vasculaires, des animaux (dont des insectes ravageurs des forêts) et des maladies. Le bassin est connu pour avoir des espèces envahissantes qui s’y établissent, et ce, dès les années 60 ou avant.

  • Plusieurs espèces envahissantes sont bien établies et répandues dans tout le bassin. Au nombre des espèces d’arbres envahissantes figurent le nerprun cathartique, l’érable à Giguère et l’érable plane; quant aux espèces envahissantes de plantes et d’arbustes vasculaires, elles comprennent notamment, l’alliaire officinale, le dompte-venin de Russie, et la berce du Caucase.

Le MRNF travaille avec ses partenaires pour limiter la propagation des espèces envahissantes et en réduire l’impact. À titre d’exemple, vous trouverez ci-après quelques-unes des mesures prises à cet effet.

  • Recherches entreprises pour identifier les lieux et voies d’introduction à risque élevé, et conception de programmes de sensibilisation et d’éducation ciblant ces voies.
  • Création et diffusion par voie d’affiche d’une liste de surveillance des espèces envahissantes du bassin hydrographique pour identifier les espèces qui présentent le plus grand risque d’être introduites dans le bassin ou de s’y répandre.
  • Enseignement de l’importance de laver son bateau et de ne pas rejeter les appâts, par le biais de campagnes de type Opération bateau propre et Opération Appâts dans le seau. Selon les travaux de recherche sur le sujet, les plaisanciers et les pêcheurs constituent une importante voie d’introduction potentielle pour la propagation des espèces envahissantes dans le lac Simcoe. Durant l’été, on a installé des unités mobiles de lavage des bateaux à divers points d’accès autour du lac afin que les plaisanciers y nettoient leur embarcation à leur arrivée au lac Simcoe et à leur sortie du lac. En 2013, on a établi une station permanente de lavage des bateaux au port de plaisance de la ville de Barrie.
  • Affichage d’une signalisation sur les espèces envahissantes et la mise à jour de celle-ci le long des grands axes routiers et en d’autres lieux pour encourager une gestion durable des appâts et des pratiques rationnelles de gestion des ressources naturelles.
  • Tenue d’ateliers sur les plantes envahissantes pour les propriétaires fonciers et la mise à disposition d’un guide pour les propriétaires fonciers sur la gestion et le contrôle des espèces envahissantes.
  • Soutien à des organisations locales non gouvernementales dans leurs efforts pour éliminer les espèces terrestres envahissantes.
  • Collaboration avec l’Ontario Federation of Anglers and Hunters pour rendre publiques les cartes du système de détection précoce et de répartition (en anglais) dans le bassin hydrographique. Ce système qui permet de faire le suivi en temps réel de la présence d’espèces envahissantes, fournit des renseignements permettant de les identifier et encourage les gens à soumettre des rapports de détection précoce sur support électronique. L’information est ensuite téléchargée pour être versée dans la banque de cartes de répartition locale et nationale afin que tout le monde puisse savoir où se situent les zones sensibles.

Il existe divers autres programmes citoyens en Ontario, dont plusieurs sont actifs dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. Chaque programme ajoute de la valeur aux programmes de surveillance menés par les gouvernements provincial et fédéral et les scientifiques des offices de protection de la nature.

Protection et restauration d’importantes zones naturelles

La promotion et la protection de la santé écologique des rivages lacustres et du patrimoine naturel du bassin hydrographique sont importantes pour favoriser la résilience, l’adaptabilité et la pérennité de l’intégrité du bassin hydrographique.

Les dangers qui menacent les caractéristiques patrimoniales naturelles, comme le changement climatique, peuvent mener à des changements drastiques préjudiciables comme les sécheresses et les inondations, l’altération ou la perte de la biodiversité, les changements dans la composition des espèces et des effets encore inconnus sur les fonctions des milieux humides.

Objectif du plan : protéger, renforcer ou rétablir les éléments qui contribuent à la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe, notamment (…) les éléments clés du patrimoine naturel et leurs fonctions

Rivage et berges

Les rives relient la terre et l’eau, et sont importantes pour renforcer la résilience, l’adaptabilité et la pérennité du bassin hydrographique. Les rives naturelles empêchent l’érosion, filtrent les contaminants et fournissent un habitat essentiel aux espèces indigènes, et des possibilités récréatives à la population.

Le lac Simcoe offre plus de 300 km de rivages, constitués de surfaces naturelles allant de la pierre et au sable aux matières organiques riches en éléments nutritifs des milieux humides, où croissent diverses communautés de plantes aquatiques. Le Plan demande à ce qu’il n’y ait plus d’autres pertes des zones riveraines et qu’il y ait plus de rives à retrouver leur état naturel au bord du lac et de berges le long de ses affluents. Les progrès réalisés se mesureront par la longueur du rivage non aménagé, rendu ou maintenu à son état naturel.

L’augmentation des aménagements urbains et ruraux et des utilisations récréatives du bassin hydrographique a provoqué une importante altération des rivages. En 2008-2009, le MRNF a réalisé en un inventaire complet des rives du lac Simcoe.

  • Sur les 358 km de rives classées, on a constaté que plus de la moitié d’entre elles avaient été altérées. Sur le reste du rivage, on trouvait un couvert végétal naturel (39 pour cent), des plages dégagées/barres (10 pour cent) et des rives de nature indéterminée (Figure no 8). Au total, on a dénombré plus de 2 000 structures riveraines et côtières autour du lac. La majorité d’entre elles étaient des quais, des ports de plaisance et des hangars à bateaux, ces derniers ayant la plus forte empreinte sur le lac.

Cet inventaire a servi de base à l’état des rives du lac Simcoe au moment de la publication du Plan. Pour que l’on soit en mesure de faire le point sur les cibles et les indicateurs qui sont présentés, il faudrait refaire cet inventaire tous les cinq à 10 ans de sorte à faire le suivi des modifications de l’utilisation des terrains et de la remise des rives à leur état naturel au fil du temps.

En 2014, le MRNF a acquis le système d’imagerie oblique des rives du lac Simcoe (en anglais seulement), afin de compléter l’orthophotographie existante en vue d’une meilleure interprétation des caractéristiques du rivage et la mise à jour de sa cartographie. Cette imagerie oblique fournira également un instantané permettant de saisir l’état actuel du littoral du lac Simcoe. Cette information est maintenant accessible à partir de la page Information sur les terres de l’Ontario.

Figure nombre 8
Figure no 8 : Inventaire du rivage : données numérisées concernant les rives de la pointe de Jackson

Le MRNF dirige actuellement l’élaboration d’une stratégie de gestion des rives qui portera sur les meilleures pratiques en la matière, y compris la restauration des rives et leur protection, et la planification de l’utilisation des terres. Une fois cette stratégie mise au point, on modifiera les plans municipaux officiels en vue de s’assurer qu’ils sont conformes aux recommandations accompagnant la stratégie. Pour appuyer son déploiement, la province travaille avec des partenaires de la région afin :

  • d’offrir une orientation en matière de protection du rivage pour les propriétaires fonciers, les entrepreneurs et les municipalités. Voir à ce sujet le guide du propriétaire foncier, élaboré par le MRNF, en partenariat avec le Dufferin Simcoe Land Stewardship Network, pour les propriétaires fonciers, accessible sur le site Web OurLakeSimcoe.com : (en anglais). Voir également l’ouvrage Working along the Shore : A Professional’s Guide to Healthy Shoreline Management for Lake Simcoe (en anglais seulement) (guide de gestion des rives). L’élaboration d’un guide municipal est en cours.
  • de mettre à l’essai des projets de démonstration d’approches écologiques pour la protection des rives et la construction de structures riveraines. Par exemple, le MRNF met actuellement à l’essai un projet de repeuplement végétal par envasement contrôlé des rives sur la plage Nord du port de Beaverton, dans le canton de Brock, dans lequel on utilise des plantes indigènes pour encourager une colonisation naturelle dans la partie supérieure de la plage.
  • de mettre à l’essai le projet de transformation des zones riveraines du MAAARO afin de protéger les ruisseaux, les rivages, les milieux humides, les étangs ou les rivières situées dans les propriétés agricoles. À ce jour, cinq projets riverains ont permis de réduire l’érosion aux alentours d’élevages intensifs, de protéger un milieu humide désigné d’importance provinciale et de réduire les charges de phosphore déversées dans les affluents du bassin hydrographique.
  • d’établir, là où c’est faisable, une zone tampon de végétation de 2,5 mètres de large le long des deux rives du drain municipal de la rivière Holland afin de réduire l’érosion des sols et le ruissellement des nutriments.
  • de rétablir les berges des ruisseaux et les rivages par le biais du programme LEAP de l’OPNRLS. Depuis 2009, cet organisme a ainsi fourni ainsi un soutien technique et financier à l’implantation de plus de 150 projets de restauration dans le bassin hydrographique. Parmi ceux-ci, mentionnons la plantation d’arbres et d’arbustes indigènes, l’installation de clôtures de restriction pour le bétail, l’élimination d’obstacles sur les cours d’eau et les étangs, et l’utilisation de solutions faisant appel à la bio-ingénierie dans le cadre de la conception de circuits naturels. Ensemble, toutes ces mesures ont contribué à l’amélioration de l’habitat pour les espèces indigènes, à l’expansion du couvert riverain et à la réduction du déversement de sédiments et de nutriments dans le lac.

Protection du patrimoine naturel et des éléments hydrologiques clés

L’un des objectifs clés du Plan est de protéger, d’améliorer, et de rétablir les éléments qui contribuent à la santé écologique du bassin hydrographique. Parmi ceux-ci, figurent les milieux humides, les terrains boisés et vallées d’importance ainsi que les zones naturelles adjacentes au lac Simcoe comme les milieux humides, les ruisseaux permanents et intermittents.

Le couvert naturel du bassin hydrographique du lac Simcoe est soumis aux pressions considérables qu’exercent la fragmentation et la dégradation causée par les espèces envahissantes, de même que les aménagements, et les changements climatiques et environnementaux. La région a connu une importante croissance de sa population et de son urbanisation, et plus de la moitié du bassin hydrographique est utilisée à des fins agricoles.

Le MNRF a, en collaboration avec ses partenaires clés, cartographié et délimité les zones clés de patrimoine naturel, de rivage, de milieux humides et de régions boisées. Depuis 2009, on a cartographié et affiché à la page Web Information sur les terres de l’Ontario divers ensembles de données de référence :

  • données sur la nature du paysage de zones boisées et milieux humides;
  • zones naturelles jouxtant le lac Simcoe;
  • caractéristiques des rives (p. ex., pourcentage naturel);
  • zones de couvert naturel de « grande qualité » dans le bassin versant (zones naturelles de plus de 25 hectares).

Le MRNF saisit des renseignements à grande échelle par le recours à l’orthophotographie (photos aériennes) afin d’estimer la quantité de végétation terrestre couvrant le bassin hydrographique et il numérise cette information par le biais du système de classification écologique des terres, accessible au public à partir de la page Web d’Information sur les terres de l’Ontario. Les dernières données orthophotographiques ont été saisies en 2012-2013 et sont en cours de numérisation, de vérification et d’analyse afin de comparer les gains et les pertes réalisés dans l’ensemble du bassin hydrographique depuis le lancement du Plan.

Dans le Plan, la cible établie pour le couvert végétal naturel de grande qualité est de 40 pour cent pour l’ensemble du bassin, et on y prévoit une augmentation de la proportion du couvert végétal naturel situé dans de vastes espaces de grande qualité. Si l’étendue du couvert naturel du bassin hydrographique dans son ensemble est de 35 pour cent, cette étendue est variable d’un sous-bassin à l’autre. Huit des 21 sous-bassins ont un couvert naturel peu étendu (voir ci-après les lignes directrices du patrimoine naturel d’Environnement Canada). L’étendue du couvert naturel des zones riveraines se situait au-dessous de celle recommandée dans lignes directrices pour tous les sous-bassins. S’il est vrai que le couvert des milieux humides était conforme au niveau établi dans la plupart d’entre eux, il est nécessaire d’améliorer et de protéger ceux-ci, en raison de leur importance écologique et du fait qu’ils constituent d’excellents filtres du phosphore.

Trois des sous-bassins comptaient moins de 20 pour cent de couvert naturel : la rivière Maskinongé, Hewitts Creek et Barrie Creek. Le léger déclin de l’étendue du couvert naturel de ces sous-bassins pourrait causer un changement important de la biodiversité et des fonctions écologiques de la végétation, y compris susciter des effets sur la qualité de l’eau.

On ne dispose pas actuellement d’information fiable à l’échelle de chaque site (p. ex., structure de la végétation, composition et âge des espèces) pour permettre de dire quelle portion des 35 pour cent de couvert est un couvert de « qualité supérieure ». Nous savons que beaucoup de ces étendues existent à l’état fragmenté et sont soumises à des pressions considérables en raison de la dégradation causée par les espèces envahissantes, les aménagements, les changements climatiques et environnementaux.

Pour être en mesure de mieux évaluer la qualité de ces régions naturelles comme habitats d’éléments sensibles de la biodiversité, le MRNF et notre ministère travaillent avec l’Université de Toronto pour établir une approche de surveillance terrestre par site pour l’ensemble du bassin hydrographique du lac Simcoe.

La surveillance terrestre nous permettra de déterminer quelle est la proportion du couvert végétal naturel de qualité supérieure et de faire des prévisions offrant la possibilité d’appliquer en temps opportun des mesures de gestion du bassin. Ce travail mettra en lumière la fréquence, le lieu et le choix de paramètres de surveillance à long terme qui s’avèrent essentiels pour comprendre l’écosystème terrestre et ses relations au lac; il nous donnera aussi de précieux renseignements sur la situation des espèces envahissantes.

Figure nombre 9
Figure no 9 : Proportion en pourcentage du couvert naturel en 2008-2009 dans le bassin hydrographique du lac Simcoe
On peut télécharger les données de la figure 9 en format csv.

La province collabore étroitement avec les municipalités du bassin, l’OPNRLS, les universités ontariennes et les organismes à but non lucratif comme la Ducks Unlimited, Ontario Streams, le Dufferin Simcoe Land Stewardship Network et la Nottawasaga Community Economic Development Corporation à l’application des politiques relatives au patrimoine naturel défini dans le Plan.

  • En 2013, le MRNF a travaillé avec ses partenaires pour élaborer des documents techniques (en anglais) afin d’aider les municipalités à définir et à protéger les principales zones de patrimoine naturel et les principales caractéristiques hydrologiques naturelles qui se trouvent sur leur territoire. Ces documents fournissent des renseignements importants pour favoriser l’interprétation et l’application des politiques définies dans le Plan relativement aux divers aspects du patrimoine naturel.
  • Grâce au processus de planification par sous-bassin, nous atténuons les nouvelles pertes de zones naturelles. À titre d’exemple, le plan du sous-bassin d’Oro Creeks recommandait que l’OPNRLS et les municipalités du sous-bassin élaborent des politiques s’inscrivant dans leur plan officiel pour atténuer la perte de caractéristiques du patrimoine naturel qui ne sont pas « clés » ou « importantes », afin de s’assurer qu’il n’y ait aucune perte nette de l’ensemble du couvert végétal. L’OPNRLS travaille à l’établissement de directives pour la politique d’atténuation.
  • L’OPNRLS travaille de concert avec le MRNF et l’office de protection de la nature du Kawartha, à la hiérarchisation des efforts de restauration et procède à la définition de zones offrant le plus grand potentiel de gains en ce qui concerne :
    • la protection des cours d’eau froide;
    • la réduction des charges de phosphore;
    • l’augmentation du couvert riverain;
    • l’augmentation de l’ensemble du couvert patrimonial naturel;
    • la réduction de la fragmentation;
    • l’atténuation du changement climatique.
  • Depuis 2009, on a planté plus de 342 000 arbres et restauré plus de 15 km de berges et de rives dans le cadre du programme LEAP de l’OPNRLS.
  • Le processus de planification du rétablissement des sous-bassins permet aussi de promouvoir le passage de la faune. Toujours dans le plan du sous-bassin d’Oro Creeks, il a été recommandé que, lors des évaluations environnementales, on tienne dûment compte de la préservation d’une connectivité sans obstacle pour la faune. En 2014, l’OPNRLS a organisé pour les municipalités des ateliers sur les passages pour la faune afin de discuter du processus de planification, des corridors actuellement importants, d’études de cas et d’outils d’atténuation.

Mesures prioritaires à l’échelle locale

L’un des principes clés guidant la mise en oeuvre du Plan est l’approche par sous-bassin, qui consiste à prendre en considération les ressources hydrologiques, les fonctions hydrogéologiques et les ressources patrimoniales naturelles (p. ex., milieux humides, zones boisées et habitat piscicole) de chaque région. Au moment d’élaborer les plans des sous-bassins, on y intègre les priorités locales. Par le biais d’un processus consultatif, les parties intéressées définissent des cibles et les actions prioritaires locales qui permettront de conserver et de restaurer les diverses fonctions écologiques du sous-bassin (p. ex., modernisation de la gestion des eaux pluviales, restauration des habitats aquatiques, etc.).

  • Avec l’aide des municipalités locales et de la province, l’OPNRLS a élaboré des plans de sous-bassin pour tous les sous-bassins considérés comme étant prioritaires. Tous les sous-bassins doivent disposer d’un plan d’ici la fin 2016, les deux derniers plans étant actuellement en préparation : celui du sous-bassin de Ramara Creeks (dont l’achèvement est prévu en 2015), et celui du sous-bassin de Whites Creek et de Upper Talbot (dont l’achèvement est prévu en 2016).
  • Par ailleurs, le Ministère travaille avec la Première Nation Chippewas de Georgina Island, l’office de protection de la nature, l’Ontario Centre for Climate Impacts and Adaptation Resources, et à l’élaboration d’un plan pour le sous-bassin des îles Georgina, Snake et Fox. On y intégrera les connaissances écologiques traditionnelles relatives aux effets des changements climatiques pour gérer les risques associés à ces changements.

L’OPNRLS et le MRNF s’appliquent à élaborer des outils dans chacun des sous-bassins pour y définir les priorités en matière de restauration.

  • Le MRNF travaille avec ses partenaires au repérage des milieux humides, des milieux riverains et des autres zones patrimoniales naturelles où le besoin de restauration se fait le plus criant. Commençant par le sous-bassin de la rivière East Holland, cette initiative de cartographie est centrée sur l’identification des zones de connexion ou corridors qui disposent de peu ou d’aucun couvert végétal naturel, et des zones riveraines dont la végétation se situe au-dessous des 75 pour cent de végétation riveraine recommandés pour qu’elles fonctionnement efficacement. Les données recueillies aideront les municipalités, les organismes de gérance et autres organismes à définir les zones à restaurer en priorité.
  • Grâce au soutien du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial, l’OPNRLS a cartographié plus de 3 000 endroits du bassin où les projets de gérance pourraient améliorer l’habitat piscicole et réduire les charges de phosphore se déversant dans les affluents du lac Simcoe.

Encouragement des activités locales

Fonds d’action communautaire pour la protection des Grands Lacs dans le bassin du lac Simcoe

Dans le cadre du Fonds ontarien d’action communautaire pour la protection des Grands Lacs, la province accorde des subventions pouvant aller jusqu’à 25 000 $ pour aider les collectivités locales, y compris celles du bassin hydrographique du lac Simcoe, à prendre des mesures pour protéger et restaurer les bassins hydrographiques des Grands Lacs et du bassin du Saint-Laurent.

  • Dans le bassin du lac Simcoe, ce programme a permis le financement de 15 projets, soit un investissement provincial de 340 642 $ au total.
  • Il peut s’agir de projets de restauration de lieux humides, de festivals communautaires, de programmes de gérance urbaine, de contrôle des espèces envahissantes, de restauration de l’habitat aquatique et riverain, de protection des espèces menacées, de naturalisation des plages, de gestion des eaux pluviales collectives, ainsi que des projets de sensibilisation et d’éducation de la population.

Les activités de gérance, d’éducation et de sensibilisation nous aident à comprendre les effets cumulatifs que nous avons sur le bassin hydrographique et encouragent chacun à mener volontairement des actions responsables et durables. En encourageant la participation des entreprises, des autorités, des groupes communautaires et des propriétaires fonciers de la région, nous pouvons garantir l’apport de changements positifs durables dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

  • Le Lake Simcoe Stewardship Network continue de prendre de l’essor depuis son lancement en 2010. Ce réseau rassemble des citoyens, des gens d’affaires, le secteur industriel, des éducateurs et tous les niveaux de gouvernement pour contribuer à la diffusion de connaissances et d’idées en matière de gérance et de conservation, et accomplir des progrès dans ces domaines. Il favorise aussi les partenariats et les possibilités de collaboration pour appuyer les objectifs de gérance du Plan. La section Helping Lake Simcoe du site Web OurLakeSimcoe.com (en anglais seulement) a été remaniée pour faire appel à la participation de partenaires, présenter leur travail, diffuser les succès remportés, définir les priorités en matière de restauration et diffuser des renseignements techniques.
  • Trois programmes ont été mis en oeuvre dans le bassin pour aider les propriétaires fonciers, les groupes communautaires et les autorités locales à apporter leur contribution en vue d’atteindre les objectifs du Plan :
    • Dans le cadre du Lake Simcoe Community Stewardship Program, qui s’est déroulé de 2009 à 2012, le MRNF a fourni un soutien financier et technique aux propriétaires fonciers du bassin. Dirigé par le Dufferin Simcoe Land Stewardship Network, ce programme est maintenant connu sous le nom de Lake Simcoe and Georgian Bay Stewardship Program. Il continue, avec le soutien financier du gouvernement fédéral et le gouvernement provincial, à motiver les propriétaires fonciers des groupes communautaires de la région et à leur offrir des incitations financières pour améliorer la qualité de l’eau.
    • Dans le cadre de l’Initiative de gérance agroenvironnementale du lac Simcoe, menée de 2009 à 2012, le MAAARO a organisé des formations pour les agriculteurs du bassin hydrographique du lac Simcoe sur la planification agroenvironnementale. Cela leur a permis de créer des plans d’action pour leur ferme et de définir des projets environnementaux pouvant s’y appliquer. Grâce aux aides financières provinciales et fédérales destinées à compenser les coûts associés au projet, les agriculteurs ont été en mesure de bâtir des installations d’entreposage du fumier, de contrôler le ruissellement et l’érosion, de modifier leur équipement et de gérer leur puits d’eau. La Figure no 10 illustre les 12 meilleures pratiques agricoles mises en oeuvre sur place dans le cadre de cette initiative.

      Figure nombre 10
      Figure no 10 : Les 12 meilleures pratiques de gestion agricole mises en oeuvre dans le cadre du Programme de gérance agroenvironnementale du lac Simcoe (de 2008 à 2012)
      On peut télécharger les données de la figure 10 en format csv.

    • Le LEAP (Landowner Environmental Assistance Program) de l’OPNRLS, programme permanent mené à l’échelle du bassin qui a débuté en 1989, offre aux résidents du bassin hydrographique l’occasion d’améliorer la qualité de l’eau et l’habitat de la faune. Il leur offre en effet des incitatifs financiers et des occasions de collaborer avec des les organismes à des projets environnementaux. Il s’agit d’un programme financé par les municipalités du bassin hydrographique et des investissements réunis par des partenaires financiers externes (p. ex. la Lake Simcoe Conservation Foundation, des programmes provinciaux et fédéraux et autres sources). On a ainsi investi plus de 22,4 millions de dollars dans des projets depuis 2009, ce qui a abouti à une réduction de plus de 1,4 tonne métrique de phosphore par année.
  • Les activités de gérance collective qui ont eu lieu entre 2009 et 2012 dans le cadre de ces trois programmes ont abouti à nombre de réalisations importantes :
    • réalisation de plus de 1 500 projets de restauration dans l’ensemble du bassin hydrographique, pouvant aller de projets privés concernant des propriétaires fonciers à des projets communautaires d’envergure;
    • plantation de plus de 181 000 arbres et arbustes;
    • stabilisation de plus de 10 000 mètres de rivage et de berges, en renforçant le cas échéant cette stabilisation par la plantation de tuteurs vivaces, et plantation-éclair du littoral à Innisfil pour stabiliser celui-ci.

Mettre les gens en contact avec la nature

Comme la population du sud de l’Ontario continue d’augmenter, la demande d’activités récréatives va elle aussi augmenter. Sans une bonne planification, les activités récréatives ont le potentiel d’avoir un impact sur la qualité de l’eau, sa quantité, la vie aquatique et la propagation des espèces envahissantes. Un des principaux défis de la région du lac Simcoe consiste à trouver les moyens d’offrir des possibilités récréatives de qualité tout en minimisant la congestion, les conflits entre utilisations concurrentes et usagers concurrents ainsi que les effets sur l’environnement naturel.

Objectif du plan : améliorer les conditions des activités récréatives viables du point de vue environnemental liées au lac Simcoe et encourager ces activités.

La province encourage les occasions durables et écologiques de profiter du lac en utilisant des moyens qui amènent plus de gens à le valoriser et à le protéger.

La Ladies of the Lake Conservation Association, qui fait maintenant partie de l’Ontario Water Centre, a mené une étude en 2013, avec le soutien du ministère, sur le meilleur moyen de mobiliser les résidents et les populations riveraines du lac et d’encourager les pratiques qui aboutissent à une saine gérance du rivage. De cette étude est ressortie la nécessité de trouver des moyens novateurs pour inspirer les gens par de nouvelles formes d’actions communautaires.

Avec le soutien du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial, l’Ontario Water Centre a pris ce résultat en considération et met actuellement à l’essai une approche de « retour à la vie sauvage » qui renforce la capacité des gens à améliorer les milieux bâtis, les espaces verts publics et les voies navigables. Ce projet visera à créer trois incubateurs – l’un sur la science citoyenne, un autre, la mise en vitrine d’un aménagement naturel, et le troisième, la mise en place de nouveaux moyens créatifs de mesurer et de mettre en valeur la réussite.

Par ailleurs, la province a également aidé les gens à se mettre en contact avec la nature. Elle a

  • aidé l’Ontario Water Centre à élaborer un ensemble d’outils novateurs qui aideront le public à faire un « retour à la vie sauvage » et à rétablir des milieux riverains sous valorisés;
  • acquis une meilleure compréhension de ce qui motive les entreprises à adopter des pratiques touristiques écologiquement durables par des études menées à l’Université Ryerson;
  • aidé les entreprises touristiques locales à élaborer et mettre en oeuvre des stratégies commerciales écologiques s’appuyant sur un ensemble d’outils favorisant le tourisme durable et des guides d’écologisation élaborés par Tourism Barrie.
  • encouragé les organisateurs de festivals à gérer l’impact écologique de ces derniers en se servant du guide Festival Greening Guide, conçu par l’Université Ryerson. À ce jour, cette université a travaillé avec les responsables du Mariposa Festival et du Brock Big Bite Festival pour examiner les questions des déchets générés et d’utilisation de l’énergie et de l’eau durant ces événements
  • mis les résidents et les visiteurs en contact avec des activités récréatives durables dans le bassin hydrographique du lac Simcoe par le site Web OurLakeSimcoe.com de l’Ontario Water Centre.
  • rétabli le riz sauvage, une plante indigène culturellement importante, par un partenariat de plantation noué entre le MRNF et la Première Nation Chippewas de l’île Georgina.
  • mobilisé les jeunes du bassin hydrographique. Par le biais du programme Stewardship Youth Rangers (en anglais seulement) du MRNF, des jeunes mettent en oeuvre des projets de gestion des ressources. C’est ainsi que des jeunes du bassin ont créé des habitats, éliminé des espèces envahissantes et participé à des événements culturels et communautaires. De plus, la Première Nation Chippewas et le MRNF ont mis en place une petite écloserie dans un aquarium afin d’éduquer les jeunes à l’écosystème du lac Simcoe, à sa biodiversité et au Plan de protection.

Avancement et diffusion des connaissances

Il faut adapter le Plan aux connaissances et aux leçons que nous enseignent les travaux de recherche et de surveillance menées en continu dans le bassin hydrographique. Ensemble, ces travaux exigés dans le Plan contribuent à améliorer notre compréhension du fonctionnement du bassin hydrographique, augmentent notre capacité à détecter les changements qui s’opèrent en milieu naturel et mettent en lumière l’approche de gestion adaptative préconisée dans le Plan.

Objectif du plan : prévoir des recherches et une surveillance scientifiques continues en ce qui concerne la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe

La province a mis en oeuvre plusieurs actions prioritaires clés au cours des cinq premières années d’application du Plan :

  • le ministère a collaboré avec ses partenaires à l’élaboration d’une stratégie de surveillance exhaustive pour le bassin hydrographique du lac Simcoe parue en 2015 pour accompagner le rapport de surveillance 2014. Le groupe de travail multipartite qui a pris part à l’élaboration a constaté que nombre des principaux indicateurs définis dans le Plan font actuellement l’objet d’une surveillance. La stratégie inclut aussi des recommandations en matière de surveillance des données écologiques, de la gestion de celles-ci et de la production de rapports à leur sujet. Ces données éclaireront nos priorités pour les cinq prochaines années.
  • On dénombre environ 100 groupes de recherche et de surveillance qui travaillent dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. Leurs enquêtes couvrent un vaste éventail d’aspects de la santé écologique du bassin, qu’il s’agisse de la qualité de l’eau, des communautés de poissons et autre vie aquatique, des pratiques de gestion agricole modèles, des infrastructures novatrices ou de la gestion forestière, pour ne nommer que ces aspects. Pour rassembler ces groupes, notre ministère, le MRNF, le MAAARO et l’OPNRLS se sont associés pour organiser un forum scientifique biennal sur le lac Simcoe dont la première édition a eu lieu en 2011 et la seconde, en 2013. La troisième édition, qui se déroulera sur une journée et aura lieu en novembre 2015, sera intégrée au Latornell Conservation Symposium (en anglais seulement), l’un des principaux événements environnementaux de l’Ontario.
  • Deux numéros spéciaux de revues scientifiques sont sortis en 2011 (Journal of Great Lakes Research) et 2013 (Journal of Inland Waters). Ils étaient centrés sur les recherches et les activités de surveillance en cours dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.
  • Des fonctionnaires de la province et des partenaires ont coprésidé quatre séances spéciales portant sur le lac Simcoe lors de la Conférence de l’Association internationale de recherche sur les Grands Lacs, la première en 2008, la seconde en 2010, la troisième en 2012 et la quatrième en 2014. Ces séances ont été l’occasion de présenter les résultats du travail de surveillance et de recherche relatifs au lac Simcoe, de favoriser le transfert des données et connaissances scientifiques résultant du travail de protection de la santé écologique du lac Simcoe et de son bassin hydrographique.

Sommaire

L’Ontario travaille avec ses partenaires pour protéger et restaurer la santé écologique du lac Simcoe. Ensemble, nous avons déployé divers outils novateurs et adaptatifs pour mettre en oeuvre le Plan. Nos efforts ont porté notamment sur :

  • les contrôles des activités de gestion directes et contrôles réglementaires;
  • les mesures de rétablissement appliquées sur le terrain, avec des partenaires communautaires;
  • le soutien aux propriétaires fonciers, gardiens du bassin hydrographique;
  • l’encouragement de l’innovation par la recherche ciblée;
  • la surveillance approfondie pour faire le suivi des progrès collectifs;
  • l’éducation et sensibilisation pour mobiliser et motiver les gens qui vivent, travaillent et s’amusent dans le bassin hydrographique.

Ensemble, nous nous sommes rapprochés des objectifs établis dans le Plan et avons accompli d’importants progrès dans les principales zones prioritaires identifiées pour les cinq premières années de sa mise en oeuvre :

  1. rétablissement de la vie aquatique :
    • les teneurs en oxygène dissous à la fin de l’été se sont nettement améliorées depuis les années 80;
    • le touladi, le grand corégone et le cisco (corégone) montrent des signes de rétablissement;
    • nous disposons à présent de programmes de surveillance et de recherche améliorés de façon à mieux éclairer les décisions quant à la gestion de la pêche.
  2. Amélioration de la qualité de l’eau et réduction du phosphore :Amélioration de la qualité de l’eau et réduction du phosphore :
    • le phosphore total a nettement baissé dans la plupart des rivières et ruisseaux du bassin depuis les années 90;
    • nous avons fixé des cibles pour la charge de phosphore en provenance d’importants secteurs tels que l’agriculture, les cours d’eau et affluents, et les stations d’épuration des eaux usées;
    • les charges de phosphore de source ponctuelle, telles que les stations d’épuration des eaux usées, ont été réduites en dépit d’une importante croissance démographique;
    • les agriculteurs et les propriétaires fonciers ruraux ont mis en oeuvre des pratiques exemplaires dans 440 projets agricoles visant à réduire l’écoulement de phosphore dans les rivières et les ruisseaux et améliorer l’état de l’habitat de la faune;
    • les promoteurs et les municipalités modifient leurs pratiques de gestion et d’aménagement des sols pour en tirer des bienfaits environnementaux à long terme;
    • nous travaillons actuellement avec nos partenaires à trouver des solutions pour combattre l’augmentation des chlorures provenant de l’utilisation hivernale du sel de voirie nécessitée par l’urbanisation.
  3. Amélioration de l’écosystème par la protection et la restauration des zones riveraines et de patrimoines naturels :
    • les municipalités du bassin disposent à présent des outils nécessaires à l’évaluation et à la protection des caractéristiques patrimoniales naturelles de leur localité;
    • on a réalisé plus de 150 000 projets de restauration et planté plus de 181 000 arbres et arbustes;
    • avec l’aide de nos activités de transposition cartographique exhaustive et de surveillance, nous élaborons actuellement une stratégie de gestion du rivage pour nous permettre de restaurer et de protéger celui-ci. À ce jour, on a stabilisé plus de 10 000 m de rivage ou de berges de cours d’eau.
  4. Atténuation des répercussions des espèces envahissantes, du changement climatique et des activités récréatives :
    • nous avons observé les effets du changement climatique sur la température de l’air et la couverture de glace. Nous apportons un soutien aux municipalités locales et aux groupes de Premières Nations dans la planification de leur adaptation au changement climatique. En identifiant les améliorations apportées aux infrastructures et en promouvant l’aménagement à faible impact écologique pour contrôler les écoulements, nous aidons à renforcer la résilience du bassin hydrographique au changement climatique;
    • nous avons établi des listes de surveillance des espèces envahissantes, repéré des corridors d’entrée à haut risque et mis en place des programmes pour prévenir leur propagation et l’introduction de nouvelles espèces envahissantes dans le bassin;
    • nous avons étudié les obstacles à l’adoption de pratiques récréatives viables et collaborons avec les intéressés locaux pour les surmonter.

Après 2015, nous continuerons à évaluer nos approches et à les modifier en fonction de l’expérience retirée des premières étapes de mise en oeuvre et des preuves recueillies par nos activités de surveillance et de recherche.

Nous continuerons à évaluer les améliorations progressives, à y réfléchir et à célébrer les réussites locales, et à évaluer et à promouvoir d’autres innovations.

Au cours des cinq prochaines années, nos efforts porteront sur la promotion de l’innovation, tant sociale (p. ex. nouvelle façon de fournir l’information aux résidents et utilitaires du bassin) que technologique (p. ex. possibilités de récupération du phosphore).

Nous continuerons à appuyer la mise en oeuvre des priorités locales définies dans les plans des sous — bassins.

Nous travaillerons en étroite collaboration avec les municipalités et les parties intéressées pour continuer à mettre en oeuvre le Plan, y compris à déployer la stratégie d’adaptation au changement climatique du lac Simcoe et la stratégie de gestion des rives du lac Simcoe.

Le Plan met à profit la protection du sous-bassin offerte en vertu des plans d’utilisation des terres qui s’appliquent en totalité ou en partie au bassin hydrographique du lac Simcoe, comme le Plan de protection de la moraine d’Oak Ridges, celui de la Ceinture de verdure et le Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe. Ces plans se combinent pour gérer la croissance, protéger l’environnement naturel et appuyer le développement économique dans le bassin hydrographique.

L’examen décennal de ces plans provinciaux d’utilisation des terres imposé par la loi est actuellement en cours. Grâce aux leçons tirées durant la mise en oeuvre du Plan de protection du lac Simcoe il sera possible d’en documenter l’examen général.

De la même façon, les résultats de l’examen coordonné de ces plans provinciaux contribueront à mettre en lumière la révision et la mise à jour du Plan de protection du lac Simcoe, requise d’ici 2019.

Nous travaillerons avec nos partenaires à définir de nouvelles priorités et possibilités ainsi que les priorités et possibilités émergentes, conformément au principe de gestion adaptative du Plan.

Le lac Simcoe constitue un exemple pour les travaux d’amélioration en cours de réalisation dans d’autres bassins hydrographiques de la province.

Nous avons fait des progrès, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire.

Tandis que nous continuons de travailler avec les organismes partenaires à concevoir des solutions pour protéger et restaurer la santé écologique du lac Simcoe, nous appliquerons aussi nos meilleures pratiques au travail mené dans les Grands Lacs et les autres bassins hydrographiques de la province.

Annexes : Conseils des comités ministériels consultatifs

En vertu de la loi sur la protection du lac Simcoe, le gouvernement de l’Ontario a mis sur pied en 2010 deux comités représentant le public en vertu de la Loi sur la protection du lac Simcoe – le Comité de coordination pour le lac Simcoe et le Comité consultatif scientifique du lac Simcoe. Ces comités fournissent des conseils au ministre de l’Environnement et de l’Action pour le Changement climatique quant à la mise en oeuvre du Plan de protection du lac Simcoe et à la santé écologique le bassin hydrographique du lac Simcoe. Le gouvernement est reconnaissant à tous les membres de ces comités pour leur engagement à l’égard de la protection du lac Simcoe et les précieux conseils qu’ils lui donnent et les en remercie.

Comité consultatif scientifique du lac Simcoe

Tel que l’exige la loi, un comité scientifique a été créé en 2010 pour examiner les progrès réalisés quant aux indicateurs écologiques et fournir des conseils à intervalles réguliers. Les preuves et conseils scientifiques reflétant un vaste éventail de connaissances spécialisées jouent ainsi un rôle important dans la prise de décision concernant le lac et son bassin hydrographique.

En 2012, ce Comité consultatif scientifique du lac Simcoe a préparé un rapport complet assorti de 41 recommandations pour le ministre. On y célèbre les importants progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Plan, les progrès récents obtenus en science appliquée, et les solides partenariats qui ont été noués. Depuis, six recommandations s’y sont rajoutées, communiquées au ministre par le biais des procès-verbaux des réunions du comité.

Voici les principaux thèmes sur lesquels portent les conseils donnés par le comité consultatif scientifique du lac Simcoe au ministre à ce jour :

  1. continuer d’axer les efforts sur la réduction des charges de phosphore, en particulier au vu de la croissance démographique attendue. Au nombre des recommandations, 20 d’entre elles concernent la réduction des charges de phosphore déversées dans les affluents et le lac. Par exemple :
    • continuer à promouvoir l’élaboration et la mise en place d’approches novatrices pour réduire les charges de phosphore;
    • promouvoir les mesures de mise en oeuvre du Plan, en partenariat avec les municipalités, pour réduire les charges de phosphore provenant des eaux pluviales urbaines et des nouveaux aménagements urbains;
    • améliorer la caractérisation des sources de phosphore diffuses, et promouvoir les mesures à prendre pour y faire face et en faciliter l’exécution.
  2. Continuer à accroître les efforts de protection des zones riveraines et de patrimoine naturel ainsi que de leur restauration à l’état naturel, avec neuf recommandations, notamment :
    • achever l’inventaire complet des rivages;
    • protéger tous les milieux humides.
  3. Autres menaces : les espèces envahissantes et le changement climatique. Quatre recommandations portaient sur ce sujet, notamment :
    • publier la stratégie d’adaptation au changement climatique et s’engager à suivre les directions qui y sont définies;
    • élaborer un plan d’intervention rapide pour lutter contre les espèces envahissantes.
  4. Continuer à mener des activités de surveillance exhaustive de la qualité de l’eau pour mieux comprendre et réduire les risques posés par les nouveaux contaminants préoccupants. Les recommandations faites à ce sujet visaient plus précisément à :
    • faire le suivi des produits pharmaceutiques et des nouveaux contaminants préoccupants;
    • identifier les sources d’agents pathogènes et abaisser leur niveau sur certaines plages;
    • continuer à appuyer les projets de réduction des taux d’épandage hivernal du sel de voirie, y compris l’étude d’options de gestion de ces problèmes et des lacunes stratégiques à ce sujet;
    • faire le suivi de la teneur en fer des bassins d’eaux pluviales modernisés.
  5. Continuer les activités de recherche et de surveillance de pointe et les améliorer au besoin conformément aux huit recommandations faites à ce sujet, dont :
    • celle de mettre en oeuvre les recommandations de la stratégie de surveillance globale, comme la mise en oeuvre des programmes de suivi du patrimoine naturel.
  6. Transférer l’information scientifique aux décideurs, aux parties intéressées et au public dans un langage simple. Trois des recommandations faites à ce sujet portaient plus précisément sur la communication, notamment :
    • élaborer de la documentation pour mobiliser et informer le public;
    • créer une page Web dédiée pour y afficher les rapports et l’information existante au sujet du lac Simcoe.

Comité de coordination pour le lac Simcoe

Un comité de coordination multipartite représentant divers intérêts dans le bassin hydrographique a été établi en 2010 pour fournir des conseils au ministre relativement aux questions ou problèmes concernant la mise en oeuvre du Plan. Ce Comité se réunit tous les trimestres pour conseiller le ministre à ce sujet et sur les divers types de mesures qui pourraient être prises pour réagir vis-à-vis des menaces à la santé écologique du bassin versant du lac Simcoe, y compris les politiques qui pourraient être incluses dans le Plan ou des règlements pouvant être pris en vertu d’une loi.

En plus de soumettre régulièrement ses conseils aux fonctionnaires de la province durant ses réunions, le comité de coordination a soumis au ministre quatre notes de conseils (de 2011 à 2014) avec des recommandations visant à appuyer la mise en oeuvre du Plan de protection du lac Simcoe. Ces notes mettent en lumière le processus de gestion adaptative. Les principaux thèmes évoqués sont notamment :

  1. que la province continue d’investir pour appuyer la mise en oeuvre du Plan.
    • Le comité a reconnu les progrès réalisés en vue d’atteindre divers objectifs du plan initial et loué tous les niveaux de gouvernement pour les investissements consentis en vue d’améliorer la santé du lac.
    • Étant donné qu’il reste encore beaucoup à accomplir, le comité a recommandé de continuer à financer pendant plusieurs années les activités de protection et de restauration du lac, en particulier au vu de la croissance démographique attendue dans le bassin hydrographique.

    La province a maintenu son engagement à prendre des mesures vigoureuses pour protéger et rétablir la santé écologique du lac Simcoe et de son bassin hydrographique.

  2. Croissance et aménagement
    • Reconnaissant que la croissance qui est déjà approuvée dans le bassin hydrographique pourrait augmenter de façon substantielle les charges de phosphore, le comité de coordination a recommandé que la province appuie les efforts de réduction de l’étendue des surfaces imperméables et de contrôle de l’écoulement des eaux de ruissellement provenant des terrains individuels.
    • Les impacts de la croissance doivent être étroitement surveillés et les exigences en matière d’aménagement plus écologique renforcées, notamment par des aménagements écologiques, des techniques de traitement des eaux usées novatrices, l’établissement de liens entre les divers plans des sous-bassins hydrographiques, et l’inclusion de dispositions dans les évaluations environnementales concernant l’infrastructure.

    Le ministère qui travaille en étroite collaboration avec l’OPNRLS, les municipalités locales, les promoteurs et les propriétaires fonciers, appuie les approches novatrices d’aménagement des terrains (ou de leur réaménagement) qui aideront à atténuer les impacts de la croissance approuvée.

  3. Gérance
    • Il est nécessaire de continuer à promouvoir la gérance, l’éducation et l’identification de priorités pour encourager les actions collectives cumulatives et les changements de comportement. Le comité de coordination a recommandé à la province de continuer à appuyer la coordination stratégique des efforts de gérance et des mesures correctrices prises par le MRNF, l’OPNRLS et le MAAARO.

    Depuis son lancement en 2010, les membres du Lake Simcoe Stewardship Network continuent à chercher des moyens novateurs de mobiliser la communauté dans les activités de gérance. La province continue quant à elle à leur apporter son soutien par le biais du portail OurLakeSimcoe.com, à partir duquel ils peuvent mettre en commun l’information recueillie et en apprendre davantage au sujet du bon travail en cours dans le bassin. En ce qui concerne le principe de gestion adaptative du Plan, la province continue d’évaluer et de modifier les approches préconisées en tirant parti de l’expérience acquise en matière de mise en oeuvre et des résultats probants des travaux de surveillance.

  4. Innovation
    • Le comité a réitéré le besoin de solutions novatrices pour réduire le phosphore et atteindre les cibles générales du Plan. Il est essentiel de poursuivre les études scientifiques et de planification pour ajuster les mesures à prendre et s’assurer du suivi des objectifs, de leur mesure et de leur réalisation. L’innovation ne devrait pas se limiter à l’innovation technologique; il est également essentiel d’avoir recours à des outils sociaux et économiques novateurs.

    La province continue à encourager l’innovation par la recherche ciblée, y compris le soutien à l’innovation sociale et économique, pour inspirer le changement.

  5. Protéger les espaces verts
    • Reconnaissant qu’il peut être difficile pour les petites municipalités de suivre les nombreux plans environnementaux et d’occupation des sols en vigueur, le comité a recommandé que l’on renforce la protection des systèmes patrimoniaux naturels en exigeant des plans de protection du patrimoine naturel dans les plans officiels.

    Cette recommandation a également été soumise au ministère des Affaires municipales et du Logement, et diffusée par le biais d’une mise à jour de la Déclaration de principes provinciale (2014).

  6. Protection du rivage
    • Le comité de coordination a reconnu qu’il existait des possibilités de maximiser l’efficacité de la réglementation relative à la protection des rives, entre la Loi sur les offices de protection de la nature (Règlement de l’Ontario 179/06), la Loi sur l’aménagement des lacs et des rivières, la Loi sur les terres publiques et la Loi sur la protection des eaux navigables.

    Un groupe de travail a été constitué pour s’informer des problèmes d’altération du rivage qui persistent et des moyens d’appliquer les règlements existants de la façon la plus efficace possible.

  7. Soutien à la mise en place à l’échelle municipale
    • Le comité de coordination a recommandé à la province d’apporter un soutien à la mise en place du Plan de protection du lac Simcoe à l’échelle des municipalités par un travail de sensibilisation plus soutenue, une intensification de la collaboration et une meilleure diffusion de l’information aux municipalités.

    En 2015, le Ministère a consulté les municipalités au sujet de la portée et du caractère prioritaire d’une boîte à outils municipale de mise en oeuvre du Plan, à paraître en 2015-2016. Il a continué à travailler avec l’OPNRLS pour appuyer le travail de mise en oeuvre à l’échelle municipale dans les zones prioritaires.