Les objectifs et les résultats prévus de La prévention, ça marche sont des enjeux fondamentaux liés à la SST qui doivent être abordés d’une façon générale. En fonction des consultations, des conclusions de la recherche et de notre expérience avec la COVID‑19, La prévention, ça marche vise aussi deux secteurs d’intervention privilégiés et prévoit la participation des intervenants au sein et en dehors du système de SST (par exemple, autres ministères provinciaux). Par suite des mesures prises dans ces secteurs d’intervention privilégiés – maladies professionnelles, santé mentale liée au travail, violence au travail et harcèlement en milieu de travail – on pourra, dans le cadre du système de SST, réduire considérablement ou éliminer l’exposition aux dangers les plus graves.

Maladies professionnelles

Le système de SST se concentre sur la prévention des maladies professionnelles, qui sont des maladies causées par l’exposition à des agents physiques, chimiques ou biologiques en milieu de travail.footnote 69 Les statistiques de la CSPAAT démontrent que les maladies professionnelles qui comportent une longue période de latence (par exemple les cancers, qui se développent après une longue période d’exposition à des substances dangereuses) sont les maladies les plus graves qui entraînent des coûts d’indemnisation des travailleurs très élevés en Ontario.footnote 70 Toutefois, les chercheurs du Centre de recherche sur le cancer professionnel (CRCP) affirment que les statistiques sur l’indemnisation des travailleurs sous-estiment l’incidence des maladies professionnelles.footnote 71 En outre, les recherches du CRCP indiquent qu’environ 3 000 nouveaux cancers par année en Ontario sont causés par l’exposition au travail à une ou plusieurs substances dangereuses, de 16 substances présentes généralement en milieu de travail.footnote 72

Aussi des maladies aiguës ou infectieuses peuvent être des maladies professionnelles, y compris celles causées par l’exposition à des virus (par exemple, COVID‑19). Dans le cadre du système de SST, on aidera à créer des milieux de travail sains et sécuritaires pendant la pandémie de COVID‑19 et après et on aidera les entreprises à se préparer pour d’autres épidémies. En outre, dans le cadre du système de SST, on examinera si ces types d’événements ont une incidence disproportionnée sur certains travailleurs (par exemple, les travailleurs agricoles étrangers temporaires) et milieux de travail pour orienter les activités de prévention des maladies professionnelles actuellement et à l’avenir.

Les recherches indiquent qu’il est nécessaire d’adopter une approche à multiples facettes et au niveau du système pour réduire le fardeau des maladies professionnelles.footnote 73footnote 74 Systématiquement, nous nous fondons sur les données probantes les plus récentes disponibles et le travail effectué dans le cadre du système à ce jour. Depuis 2017, nous travaillons avec les partenaires du système de SST et d’autres partenaires du secteur de la santé pour mettre en œuvre un Plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles. Le Plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles prévoit un certain nombre de mesures pour appuyer des approches recommandées pour prévenir les maladies professionnelles, y compris des dispositions et règlements mis à jour, des mesures de conformité et d’application, l’amélioration de l’accès aux données sur l’exposition, la surveillance des maladies pour vérifier les tendances, l’amélioration des liens avec les médecins et des communications, la formation, des outils et des ressources ciblés pour sensibiliser davantage.

Pour améliorer l’approche pour prévenir les maladies professionnelles, au cours des cinq prochaines années nous continuerons d’utiliser les approches qui ont porté fruit dans le Plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles pour pouvoir prendre des mesures fondées sur les données probantes, renforcer les partenariats existants et élargir les partenariats avec les partenaires du système de santé publique et du système de santé pour appuyer des approches et activités collaboratives, multidisciplinaires et fondées sur les données probantes pour le système de SST et les systèmes de santé en général.

Santé mentale liée au travail, violence au travail et harcèlement en milieu de travail

Les partenaires du système comme la CSPAAT et les ASS effectuent un travail important dans ces domaines. Par exemple, la CSPAAT offre une indemnisation et une gamme de services (y compris le réemploi, les soins de santé et le retour au travail) pour les préjudices mentaux liés au travail, comme le stress chronique et le stress mental traumatique. Les ASS offrent une formation et des ressources importantes sur la santé mentale liée au travail et sur l’élaboration de politiques et de programmes sur la violence et le harcèlement au travail.

Au cours des cinq prochaines années, les partenaires du système de SST continueront de viser à fournir des renseignements sur la santé mentale liée au travail et les ressources connexes (par l’intermédiaire des ASS) et à prévenir la violence au travail et le harcèlement en milieu de travail (surtout dans les secteurs de l’éducation et de la santé). Pendant les consultations à l’échelle de la province, on a compris que la santé mentale liée au travail est un problème grave en milieu de travail en Ontario. Les participants ont mis en évidence des problèmes tels que le manque de clarté concernant la santé mentale, la violence et l’épuisement professionnel pour les infirmières et les professionnels de la santé en milieu de travail, les obligations de l’employeur en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail relatives à la violence au travail et au harcèlement en milieu de travail et ont demandé plus de soutien pour faire face au handicap (qui peut présenter un danger physique) en milieu de travail.

Selon le sondage d’opinion de référence du Ministère, 33 % des personnes qui ont demandé des renseignements sur la santé et sécurité au travail ont demandé des renseignements sur le harcèlement en milieu de travail, surtout des femmes. Ensuite, 32 % des participants ont demandé des renseignements sur les substances dangereuses et 29 % sur la santé mentale. Conformément aux recommandations des chercheurs qui ont organisé le sondage, le système de la SST travaillera à s’assurer que les renseignements et les ressources en matière de violence, de harcèlement et de santé mentale liée au travail sont communiqués efficacement aux travailleurs.

En outre, en Ontario, en 2018, la violence au travail et le harcèlement en milieu de travail ont été les principaux problèmes liés à la SST en milieu de travail dans tous les secteurs.footnote 75 Les recherches effectuées par l’Institut de recherche sur le travail et la santé ont démontré des différences entre les secteurs et entre les sexes en Ontario, avec des taux de violence au travail plus élevés dans le secteur de l’éducation et pour les femmes.footnote 76 La violence et le harcèlement au travail peut entraîner des dommages psychologiques. Le respect des droits et obligations prévus par la LSST qui se rapportent à la violence et au harcèlement en milieu de travail restera un élément central des initiatives du Ministère.

En raison de la COVID‑19, on se concentre davantage sur l’importance de la santé mentale liée au travail et les partenaires du système de SST (tels que les ASS et la CSPAAT) collaboreront pour relever les défis uniques en milieu de travail découlant de l’épidémie de COVID‑19 selon les paramètres de leur mandat.


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