Il semble que les cochenilles deviennent un ravageur de plus en plus important dans les bleuetières en Ontario et dans plusieurs États. Nous avons fait au moins trois découvertes de cochenilles l'an dernier et des observations nous parviennent de nouveaux endroits. Il est possible que les programmes de pulvérisation servant à la répression de la drosophile à ailes tachetées aient des répercussions sur les prédateurs naturels et les parasites qui, normalement, aideraient à réduire leurs populations*.

Plusieurs espèces de cochenilles s'attaquent aux bleuets en Ontario, notamment celles à carapace molle (Eriococcus azalea, et Lecanium, et de multiples espèces y compris la lécanie à bandes noires) et les cochenilles à coque (cochenille de Putnam, Diaspidiotus ancylus). Les cochenilles ont des pièces buccales suceuses perceuses. Les graves infestations de cochenilles peuvent affaiblir les plants de bleuets et réduire le rendement. Les cochenilles farineuses (à carapace molle) se nourrissent des tissus ligneux, des tiges ou des feuilles. Ces cochenilles peuvent produire de grandes quantités de miellat (qui attire les fourmis), entraînant le développement de moisissures fuligineuses d'aspect disgracieux. La cochenille de Putnam peut provoquer la défoliation, le déclin et la mort des plants de bleuet si les populations sont suffisamment élevées. L'insecte inflige des dommages directs. Car il se nourrit également des fruits (figure 1), , ainsi que des feuilles (figure 2).

La lécanie adulte est souvent de couleur brune et de forme arrondie ou comme un casque protecteur, de 6 à 8 mm de longueur à maturité (figure 3). La cochenille de l'Azalée se reconnaît très facilement par ses ovisacs cotonneux blancs (figure 4) protégeant les œufs en développement sous son corps (figure5). La cochenille de Putnam est petite (1 à 2 mm à maturité) (figure 6) et est couverte d'une coque plate, comme une assiette, que l'on peut enlever pour voir l'insecte en-dessous. Si les populations sont denses, elles prennent l'apparence d'une croûte. Par contre, le « casque » des cochenilles farineuses fait partie du corps de l'insecte et ne peut être enlevé; si vous retournez la coque, vous enlèverez tout l'insecte (découvrant éventuellement les œufs et les nymphes nouvellement écloses). La cochenille de Putnam peut facilement passer inaperçue sur l'écorce ancienne, mais forme de petits points gris plutôt évidents sur les feuilles et les fruits et les jeunes pousses.

Inspectez les branches pour y repérer des indices de la présence de cochenilles. Les cochenilles hivernent sur les tiges ligneuses anciennes. Inspectez les nouvelles pousses et le bois plus ancien. Prévoyez un élagage accusé l'hiver prochain - l'élagage périodique des vieilles tiges a son importance pour maîtriser les populations - et appliquez une huile de dormance au début du printemps. Il est essentiel de bien couvrir les plants. La troisième étape pour la lutte contre la lécanie est la pulvérisation de l'insecticide Movento après la floraison mais avant la récolte (DAR = 7 jours). Le moment le mieux choisi est lorsque les insectes produisent des « larves mobiles », nymphes mobiles du premier instar qui quittent la protection de la coque de leur mère (maintenant morte). Ces larves mobiles sont si petites qu'elles sont difficiles à repérer; vous pouvez utiliser du ruban encollé bifaces pour surveiller leur activité.

Image

Figure 1. Cochenilles de Putnam sur le fruit. Chaque point est une cochenille.

Image

Figure 2. Cochenille de Putnam sur les feuilles.

Image

Figure 3. Lécanie, espèce non identifiée.

Image

Figure 4. Ovisac de la cochenille de l'Azalée.

Image

Figure 5. Cochenille de l'Azalée - œufs roses sous leur protection cotonneuse.

Image

Figure 6. Cochenille de Putnam sur une jeune pousse.