En 2013 jusqu'ici, nous avons eu un hiver relativement favorable à la survie de la vigne. À l’heure actuelle, les nombres de bourgeons qui ont survécu sont satisfaisants, les prévisions et les travaux réalisés à l’Université Brock et à KCMS (Ker, Willwerth et Brewster) indiquent de très bons niveaux de résistance au froid des vignes pour un bon moment.

Il est fortement recommandé, lorsque vous ferez l’émondage de vos vignes, de consulter régulièrement le site Web du CCOVI pour en savoir plus sur la survie des bourgeons dans votre secteur.

Petit aide mémoire :

  • Émondez les vignes selon leur résistance au froid, c'est-à-dire, les vignes les plus résistantes d’abord puis celles qui sont les plus sensibles à la fin de la saison d’émondage (vignes labrusca, puis hybrides puis vinifera).
  • En général, les vignes vinifera les plus sensibles sont le Merlot, le Sauvignon Blanc, le Pinot Noir et quand c'est possible elles doivent être émondées en dernier.
  • Les vignes qui sont émondées plus tôt en hiver vont souvent ouvrir leurs bourgeons plus tôt au printemps que les mêmes vignes émondées plus tard dans la période de dormance.
  • Si vous taillez les vignes sensibles plus tôt, conservez des tiges en surplus comme protection contre les dommages aux bourgeons à la fin de l’hiver.
  • Établissez un objectif : restez conscient que si vous avez eu des problèmes l’an dernier (surproduction, trop de bois ou de sarments fileux, couvert trop dense, problèmes de couverture de pulvérisation, etc.) vous devez modifier votre approche.

Il existe des règles fondamentales de par le monde pour le raisin vinifera :

  • Équilibre : la quantité de bois et de bourgeons que vous laissez doit être adaptée au mode de conduite de la vigne, et lui permettre d’amener adéquatement à maturité la culture qu'elle porte.
  • De 80 à 90 % du bois âgé d’un an doit être éliminé lors de la taille de dormance.
  • Tailler jusqu'à environ 12 à 15 bourgeons par mètre de rang (5 bourgeons le pied) pour ménager un écartement adéquat entre les pousses. À nouveau, cela dépend de la vigueur et de la capacité de la vigne.
  • Si vous taillez selon le poids, c'est environ 5 à 10 kg de fruits par kg de poids d’émondage, selon la capacité de la vigne et du cultivar, ou 0,2 à 0,5 kg de bois le mètre de longueur de rang.
  • Les vignes plus grosses peuvent avoir un nombre plus grand de bourgeons que celles plus petites.
  • L’émondage adéquat assez tôt facilite une manipulation du couvert plus tard (surtout pour rajuster la charge en fruits ou pour l’éclaircissage), y compris le positionnement des pousses, l’entretien et l’enlèvement des feuilles de la zone fruitière, quand c'est nécessaire pour la production de raisin de première qualité.
  • En cas de doute lors de l’émondage, il vaut mieux en laisser plus que moins (selon la « maxime de Ker », c'est plus facile de couper quelque chose de la vigne plus tard, que de recoller ce qui a été coupé en trop!).

On discute beaucoup du nombre de bourgeons et de la qualité des vins. C'est une idée fausse de penser que faible rendement équivaut à haute qualité des fruits. C'est un mythe qui a été démenti par des recherches publiées de par le monde! Des vignes bien équilibrées produisent toujours des fruits supérieurs, pour tous ceux qui ont trop ou trop peu de récolte. La culture est régulée d’abord par l’émondage puis par l’éclaircissage des grappes. Un émondage trop sévère (qui ne laisse pas assez de bourgeons ou de nœuds) peut être aussi nuisible qu'un émondage insuffisant et peut demander du temps et des travaux onéreux pour corriger l’erreur pendant la saison de culture.

L’objectif visé est l’équilibre entre assez de croissance végétative pour obtenir des pousses adéquates et mener les fruits à des niveaux optimaux de maturité, sans prendre trop de mesures de correction en saison (on peut s'y prendre plusieurs fois pour l’éclaircissage, l’élimination des feuilles et autres!).