Ennemis des plantules de betterave à sucre
Renseignez-vous sur les ennemis qui se nourrissent de semences et de plantules de betteraves à sucre et sur les moyens de lutte possibles.
Voilà, on a maîtrisé le premier défi de la saison de la betterave à sucre, les betteraves sont levées. Attention cependant! Il y a des vides dans le rang! Une plantule est flétrie! Ces plantules ont été mâchouillées. Que se passe-t-il?
De nombreux ennemis des cultures, maladies et insectes, peuvent s'attaquer aux plantules de betterave à sucre.
Les agents pathogènes Pythium, Aphanomyces et Rhizoctonia peuvent être responsables des maladies qui s'attaquent aux plantules de betterave. Ils peuvent provoquer la fonte des semis en prélevée ou en post-levée. Les plantules qui survivent seront affaiblies et rabougries, ou plus vulnérables à la maladie plus tard en saison.
Le pathogène Pythium peut infecter les plantules dans une large fourchette de températures en présence d'humidité (il peut se développer lorsque la température du sol atteint 5 °C or 41 °F). Quant à Aphanomyces, il préfère les sols saturés et l'humidité, et des températures supérieures à 15 °C (59 °F). Rhizoctonia prolifère par temps encore plus chaud et infecte les betteraves uniquement lorsque les températures du sol dépassent 20 °C (68 °F). Une autre souche de Rhizoctonia peut provoquer le Rhizoctone commun plus tard en saison.Les cultivars de betterave à sucre approuvés par le transformateur sont tolérants à certaines des maladies qui s'attaquent aux plantules. Se référer aux essais de cultivars réalisés par le transformateur ainsi qu’à l’information sur les cultivars concernant les seuils de tolérance.Le traitement fongicide des semences peut aussi combattre de façon efficace certains de ces pathogènes. Le programme BEETcast, de la Michigan Sugar Company et de Weather Innovations Incorporated, aide à planifier les pulvérisations de fongicide contre le rhizoctone commun.
Nombre d'insectes du sol se nourrissent des jeunes betteraves à sucre. Les vers-gris et les vers blancs peuvent faucher les plants au ras du sol ou légèrement en dessous de la surface du sol. Les noctuelles ipsilon au stade adulte arrivent des États-Unis portées par les fronts météorologiques. Elles s'installent dans les secteurs aux résidus verts abondants comme les zones envahies de mauvaises herbes, où elles pondent leurs œufs. Dès qu'elles voient le jour, les larves se nourrissent de la culture. Il faut observer la culture tous les cinq jours à la recherche de zones clairsemées ou de plants fauchés. Lorsque les plants sont petits, il vaut probablement la peine d'intervenir si plus de 5 % des plants sont endommagés. Consulter le Guide de protection des cultures légumières du MAAARO (publication 838F) pour de l’information sur les produits homologués contre les vers-gris dans la betterave à sucre. Les vers blancs peuvent provoquer des dommages similaires à ceux des vers-gris, aussi faut-il creuser autour des plants endommagés pour identifier le vrai coupable. Il n'existe aucune mesure de lutte contre le vers blanc dans la betterave à sucre. Pour plus de renseignements sur les vers-gris, voir la fiche technique du MAAARO, Lutte contre les vers-gris dans les cultures légumières.
Le ver fil-de-fer se nourrit autant des semences que des plantules. On le trouve plutôt dans les sols argileux où le travail du sol est réduit, mais aussi dans les champs où l'on a enfoui des céréales à paille, des plantes fourragères ou de grandes surfaces de mauvaises herbes. Le ver fil-de-fer vient à maturité en deux à cinq ans, aussi peut-on s'attendre à le trouver dans la culture actuelle s'il s'était manifesté dans la culture précédente. Étant donné que les moyens de lutte chimique sont limités et que les traitements doivent être effectués avant les semis (consulter le Guide de protection des cultures légumières du MAAARO, publication 838F), on doit faire le dépistage dans les champs vulnérables avant les semis pour juger s'il faut intervenir. Le dépistage peut s'effectuer au moyen de pièges-appâts. Enfouir des pommes de terre fraîchement coupées dans des sacs en filet de plastique, à une profondeur de 25 cm (10 po), en créant une butte pour éviter la formation de flaques d'eau. Quelques jours avant les semis, vérifier s'il y a des larves du ver fil-de-fer avant de décider si des mesures de lutte sont nécessaires. Pour plus de renseignements, voir la fiche technique du MAAARO, Lutte contre le ver fil-de-fer dans les cultures légumières.
Les altises hivernent sous les résidus ou dans d'autres zones protégées. Elles sortent au début du printemps et peuvent gravement endommager les semences de betterave à sucre en germination et les plantules. De nombreux petits trous sur les feuilles et les cotylédons sont des indices courants de dommages. Les collemboles peuvent causer des dommages semblables au cours des printemps frais lorsque la betterave à sucre connaît une croissance ralentie et reste plus longtemps à un stade vulnérable.Il peut être nécessaire de faire des traitements lorsque plus de 25 % des jeunes pousses présentent des dommages. Consulter le Guide de protection des cultures légumières du MAAARO (publication 838F) pour plus de l’information sur les produits homologués pour lutter contre les altises en Ontario.
Les mineuses hivernent également dans le sol et les adultes sortent au début du printemps pour pondre leurs œufs au revers des feuilles de betterave. Ces œufs peuvent se retrouver dans les champs de betteraves. Dès leur sortie, les jeunes insectes se nourrissent à l'intérieur des feuilles, y créant d'étroites galeries sinueuses. Il faut aussi lutter contre le chénopode blanc dans les champs de betteraves et dans les environs, car c'est un hôte intermédiaire de la mineuse.
Il faut effectuer souvent le dépistage pour repérer tout problème potentiel. Consulter le Guide de protection des cultures légumières du MAAARO (publication 838F) pour des recommandations sur la lutte contre les ennemis des cultures dans la betterave à sucre.Comme la récolte ontarienne de betteraves à sucre est entièrement transformée aux États-Unis, tous les pesticides appliqués à la culture doivent être homologués au Canada et aux États-Unis pour la betterave à sucre. Les transformateurs peuvent avoir des restrictions et des recommandations particulières. Vérifier auprès du représentant de l’entreprise de transformation. Toujours suivre les directives de l’étiquette.