Les cultivars de fraisiers à production continue, ou encore à jours neutres sont différents des cultivars ordinaires qui produisent leurs fruits en juin ou plus tard dans l'été, du fait qu'ils produisent des fleurs et des fruits continuellement. On attribue cette caractéristique à leur insensibilité à la longueur du jour, laquelle contrôle normalement la floraison. Les cultivars à production continue produisent donc des bourgeons floraux quelle que soit la longueur du jour et poursuivent leur croissance tant que les températures le permettent. Ils produisent une récolte d'automne l'année même de la plantation. Dans les années subséquentes, le cycle de production atteint un pic toutes les six semaines à compter de juin. À partir de la deuxième année, la récolte printanière commence environ quatre à sept jours avant les cultivars ordinaires (juin) hâtifs comme par exemple le cultivar Veestar.

Les fraisiers à production continue n'ont pas tous la même capacité de floraison au cours de l'été et pour cette raison, on leur attribue une cote selon que cette capacité est faible, moyenne ou forte. Les cultivars Tribute et Tristar bénéficient d'une cote forte puisqu'elles fleurissent à profusion et produisent peu de stolons pendant l'été. Des fleurs se forment également sur les stolons. Les plants, habituellement petits, comptent un nombre restreint de collets qui produisent de petites feuilles. Les cultivars de fraisiers à production continue cotés de moyens à faibles, comme par exemple le cultivar Selva, présentent davantage de caractéristiques des cultivars ordinaires et notamment celle de produire un plus grand nombre de stolons pendant l'été.

L'obtention d'un rendement élevé et de fruits de haute qualité dans la production de fraises à production continue exige une modification des pratiques culturales. Des producteurs ont été déçus de certains de ces cultivars parce qu'ils les ont traités comme des cultivars ordinaires. Les recherches menées ces dernières années ont apporté des informations sur la façon de cultiver ces cultivars comme culture commerciale. La présente fiche technique vise à fournir aux producteurs l'information la plus à jour sur ce type de culture.

Image

Figure 1. Fraises « Tristar » dans des casseaux d'une chopine.

Attentes

Le rendement global des cultivars à production continue est relativement élevé. Avec 50 000 plants à l'hectare (20 000/acre), il est possible d'obtenir des rendements de plus de 34 t/ha (30 000 lb/acre) l'année de plantation et les années subséquentes. Il arrive que la production de la première année soit supérieure à celle de la deuxième année, mais l'inverse peut aussi se produire. Il semble que les étés chauds soient plus dommageables aux plantations de deuxième année. Toute la production obtenue n'est pas commercialisable, certains fruits étant soit trop petits, soit endommagés par la punaise terne ou pourris. Selon les données recueillies depuis plusieurs années, il serait raisonnable de s'attendre d'une plantation bien gérée qu'elle fournisse une production commercialisable de 13,5 t/ha (12 000 lb/acre). La deuxième année, au moins la moitié des fruits mûrissent en même temps que les cultivars ordinaires, le reste de la production étant étalée sur toute la saison de croissance.

L'une des décisions les plus importantes qu'ait à prendre le producteur de fraises à production continue est de décider s'il doit opter pour une culture annuelle ou pluriannuelle. La culture annuelle est moins économique en raison des coûts associés à l'achat des plants et à la préparation du sol. Toutefois, cette forme de culture présente moins de problèmes de mauvaises herbes, de ravageurs et de maladies. Elle élimine la nécessité d'un paillis pour la protection hivernale et les pics de production peuvent être étalés afin d'obtenir une production plus constante. Dans le cadre d'une culture pluriannuelle, la gestion devient extrêmement difficile à compter de la troisième année, étant donné que les plants deviennent trop fournis et que les mauvaises herbes et les infestations se font envahissantes. Aussi, est-il peu probable que la production de fruits pendant trois années consécutives soit économiquement viable.

Commercialisation

La méthode de la libre-cueillette ne convient pas réellement aux cultivars à production continue étant donné que les consommateurs ne s'attendent pas à cueillir des fraises après le mois de juillet. Le producteur doit donc se charger de la cueillette des fruits et de leur mise en marché. Rappelons que les fruits qui sont trop petits pour le marché frais peuvent convenir au marché du fruit congelé.

La saveur et la couleur prononcées des cultivars à production continue sont bien acceptées des consommateurs. Il a été démontré que les producteurs ont intérêt à promouvoir ces cultivars comme des cultivars spéciaux, différents des cultivars typiques en provenance des États-Unis. Ces dernières années, les prix pratiqués à la fin de l'été ont atteint au moins le double des prix pratiqués en juin. Les fraises à production continue se vendent bien directement à des restaurants, aux étalages routiers, aux marchés agricoles et en gros à des chaînes d'alimentation. On remarque que les producteurs qui réussissent le mieux écoulent leur production à proximité des grandes villes et se spécialisent dans relativement peu de cultures. Les soins qu'exige la culture des fraises à production continue limitent le nombre de cultures complémentaires qu'un producteur peut choisir.

Choix de l'emplacement, préparation du sol et fumigation

Le choix d'un emplacement tient compte de plusieurs facteurs dont le sol, le drainage en surface, la disponibilité de l'eau d'irrigation, l'orientation du terrain et les cultures précédentes. Il faut débarrasser la terre des mauvaises herbes, rajuster le pH, au besoin, maximiser les teneurs en éléments nutritifs et envisager la fumigation du sol.

La fumigation est efficace dans la lutte contre les mauvaises herbes, contre les nématodes ainsi que contre les maladies et insectes présents dans le sol. La fumigation s'effectue à l'automne de l'année qui précède la plantation. Pour en savoir plus long à ce sujet, consulter la publication 513F du MAAARO, intitulée Culture du fraisier en Ontario, ou communiquer avec le conseiller régional en productions horticoles du MAAARO.

Choix de cultivars

Les cultivars Tribute et Tristar procurent un rendement plus élevé dans l'est de l'Amérique du Nord que les cultivars Fern ou Silva. Ces deux derniers cultivars fournissent une bonne production automnale de fruits fermes d'une qualité toutefois inférieure à celle des deux premiers. Les cultivars Brighton, Aptos et Hecker ne sont pas recommandés pour l'Ontario tandis que les cultivars Yolo, Mrak et Muir n'y ont pas encore été suffisamment mis à l'essai.

Tristar – Plants modérément vigoureux de taille petite à moyenne. Le feuillage et les collets sont résistants au blanc, modérément résistants à la tache pourpre mais sensibles à la tache commune. Dans l'année de plantation, le cultivar Tristar connaît sa période de production maximum à la fin d'août. Les années subséquentes, il produit deux récoltes égales, l'une en juin et l'autre pendant l'été. La première année, son rendement est habituellement inférieur à celui de Tribute mais lui est équivalent la deuxième année.

La chair et la peau des fruits sont très fermes. Ceux-ci sont d'un rouge brillant au moment de la récolte, l'intérieur des fruits étant d'un rouge foncé uniforme. Les fruits sont savoureux et se comparent aux meilleurs cultivars qui produisent leurs fruits en juin. La dimension des fruits varie selon la température, les températures les plus chaudes produisant des fruits de dimensions plus réduites, les températures les plus fraîches, des fruits de dimensions moyennes. La forme des fruits est conique, ce que bon nombre considèrent comme la forme idéale.

Tribute – Plants très vigoureux de taille moyenne. Les feuilles sont résistantes au blanc et partiellement résistantes à la tache pourpre mais sont sensibles à la tache commune. La première année, la production atteint un sommet en septembre, après le cultivar Tristar. Dans les années subséquentes, la production est abondante en juin et au cours de l'été, et coïncide avec celle du cultivar Tristar.

La chair et la peau des fruits sont très fermes mais leur couleur n'est pas aussi prononcée que celle du cultivar Tristar. On retrouve souvent un cercle blanc sous le calice. La forme des fruits est plus arrondie que celle du cultivar Tristar. Elle est souvent en forme de coin avec le haut du collet prononcée. Ce cultivar produit des fruits moins savoureux mais en même temps plus gros que ceux du cultivar Tristar.

Approvisionnement en plants

Les producteurs doivent s'assurer d'utiliser des plants sains pour débuter une plantation. Il est recommandé de n'acheter que des plants auprès des producteurs-multiplicateurs agréés et inscrits sur la liste que les conseillers en productions horticoles mettent à votre disposition.

Comme il y aura une pénurie de plants à production continue pendant plusieurs années, nous recommandons aux producteurs de s'y prendre suffisamment à l'avance pour commander leurs plants. La propagation des cultivars à production continue se fait plus difficilement du fait que les plants produisent peu de stolons et qu'il faut recourir à la culture des tissus pour obtenir les meilleurs taux de multiplication. Par ailleurs, la culture de ces cultivars nécessite une plus grande quantité de plants comparativement aux cultivars ordinaires étant donné qu'ils sont cultivés à haute densité et que leur durée de vie est courte.

Préparation du sol

La culture sur butte, un système d'irrigation goutte-à-goutte et l'utilisation d'un paillis de plastique noir, comme c'est la pratique en Californie, conviennent bien aux cultivars à production continue. Les buttes et le plastique noir assurent le réchauffement du système radiculaire au printemps tandis que le système d'irrigation goutte-à-goutte assure l'approvisionnement en eau et en éléments nutritifs. L'utilisation du plastique noir peut accroître les rendements jusqu'à 50 % la première année comparativement à des plantations dépourvues de paillis. Cette méthode réduit également l'évaporation et diminue de ce fait la quantité d'eau nécessaire. Elle élimine par ailleurs presque totalement la compétition exercée par les mauvaises herbes.

Selon certaines études, le plastique noir provoquerait une accumulation de chaleur excessive pendant l'été, entraînant la production de fruits plus petits. Ce problème peut être évité par l'utilisation d'un plastique blanc d'un côté, noir de l'autre ou en recouvrant le plastique d'une couche de paille lorsque la température du sol s'élève.

S'il n'est pas possible d'opter pour le plastique noir et les plantations sur butte, une plantation sur terrain plat peut convenir si le sol est suffisamment travaillé.

Système de plantation et entretien de la nouvelle plantation

Les cultivars à production continue produisent le mieux s’;ils sont cultivés à forte densité et si les stolons sont enlevés. Le système de plantation en rangs doubles brisés donne aussi de très bons résultats pourvu que la distance entre les plants soit de 20 cm (8 po), que les deux rangs jumeaux soient à 10 cm (4 po) de part et d'autre de leur centre et qu'il y ait 1,2 m (4 pi) de centre à centre entre chaque groupe de deux rangs. À raison de 50 000 plants par hectare (20 000 plants par acre), le rendement des plantations en rangs doubles est de 30 % supérieur à celui des plantations en rangs simples.

Image

Figure 2. Plantation sur buttes à forte densité.

Le producteur qui compte faire pousser des cultivars à production continue comme culture annuelle peut augmenter encore davantage la densité de plantation en ne laissant que 12 cm (5 po) entre les plants sans que le rendement par plant ne s'en trouve réduit de façon marquée.

Les recherches révèlent que les fraisiers à production continue produisent des fruits plus gros et en plus grande quantité s'ils sont protégés par un paillis, comme une matière plastique, par exemple. Les plants qui sont établis sur terrain plat doivent être entourés de paille exempte de mauvaises herbes. Cette mesure favorise l'enracinement, en plus de conserver la fraîcheur et l'humidité dans le sol.

Le fait d'échelonner les dates de plantation permet d'étaler les récoltes au cours de la première année et de réduire les écarts de production hebdomadaires. Les plants mis en place tôt le printemps (la première semaine de mai) atteignent une production maximale de douze à quatorze semaines plus tard (soit vers la fin d'août). En conséquence, il est possible d'obtenir des taux de rendement accrus plus tard dans la saison en effectuant une partie des plantations en juin.

Il faut débarrasser les plants des stolons tout au long de la saison. La production de stolons diminue d'une façon marquée après le début de la période de fructification, si bien que cette activité est plus intensive au début de la saison et très réduite plus tard.

On recommande d'enlever les fleurs six semaines après la mise en terre pour permettre aux plants d'atteindre une taille suffisante pour produire des fruits. Le fait de ne pas enlever les fleurs nuit à la croissance des plants et en réduit le rendement. Par ailleurs, si l'on prolonge la période d'enlèvement des fleurs au-delà de la période de six semaines, on obtient des plants et des fruits plus gros et une production plus importante la deuxième année mais la production de la première année s'en trouve réduite. Des variations dans la période d'enlèvement des fleurs n'affectent en rien les périodes de production maximum.

Fertilisation

Des applications continues d'azote et de potassium profitent aux cultivars à production continue. Les apports supplémentaires de phosphate ne sont pas nécessaires pourvu qu'une quantité suffisante ait été incorporée au sol avant les plantations.

Une application massive d'engrais azoté à action rapide à un même moment peut provoquer le ramollissement des fruits et une croissance végétative excessive. Il existe trois moyens d'éviter ce problème tout en assurant un apport adéquat d'azote pendant la saison. Le premier est d'appliquer 34 kg/ha (30 lb/acre) d'azote à intervalles d'un mois pendant la saison de croissance en prenant soin de ne pas laisser l'azote s'accumuler sur les feuilles, particulièrement si celles-ci sont mouillées. Le deuxième est d'utiliser un engrais à action lente au moment des plantations. Enfin, le troisième consiste à incorporer chaque semaine au système d'irrigation goutte-à-goutte 5 kg/ha (5 à 6 lb/acre) d'azote. Le nitrate de calcium est la source d'azote par excellence tôt dans la saison mais il peut être remplacé par des applications d'urée lorsque la température se réchauffe.

Dans les sols pauvres en potassium comme c'est le cas des sols sableux, on recommande, pendant la saison de croissance, d'incorporer de la potasse au système d'irrigation goutte-à-goutte à raison de 11 kg/ha (10 lb/acre) à intervalles mensuels ou de 2 kg/ha (2 lb/acre) à intervalles d'une semaine.

On remarque que les cultivars à production continue absorbent une grande quantité de bore en raison de leur importante fonction de reproduction. Il est bon de vérifier occasionnellement la teneur en bore des feuilles pour veiller à la maintenir au moins à 30 ppm. Une application de 2 kg/ha (2 lb/acre) de bore soluble peut être nécessaire au milieu de l'été si les niveaux de bore sont trop bas. Le ratio phosphore:zinc dans les feuilles devrait se maintenir sous 140 et le niveau de zinc, au dessus de 20 ppm. Comme le phosphore entrave l'assimilation du zinc, on recommande d'éviter les engrais équilibrés contenant du phosphore si le sol a été adéquatement amendé avant les plantations.

Deuxième année de production

Certains producteurs conservent leurs plantations de fraisiers à production continue pour une deuxième année particulièrement si la saison de culture des cultivars ordinaires, en tant que plantes associées, est courte. Dans le cas des plants qui sont conservés pour une deuxième année, il importe d'appliquer un herbicide à la fin novembre avant d'étendre une couverture de paille exempte de mauvaise herbe. La paille doit être retirée avant la fin mars et placée entre les rangs.

Si l'on tient compte du fait que les cultivars à production continue donnent des fruits plus petits et si l'on tient compte également des prix faibles et des problèmes de main-d'oeuvre qui se présentent en juin, on peut comprendre que certains producteurs préfèrent sauter la récolte de juin en fauchant les plants à 5 cm (2 po) du collet dès que le premier pétale tombe. Cette pratique élimine la récolte de juin et fournit une moins bonne récolte en août mais une récolte beaucoup plus importante à la fin septembre. Dans l'ensemble, les rendements diminuent environ du quart. Lorsque les plants doivent être fauchés la deuxième année, le moment où ils le sont revêt alors une grande importance : des études révèlent que si l'on fauche plus tôt ou plus tard que le moment où tombe le premier pétale, les rendements s'en trouvent diminués.

Certains stolons se développent au printemps de la deuxième année mais ils peuvent être enfouis dans le sol en labourant entre les rangs. L'enlèvement sélectif de stolons n'est pas recommandé la deuxième année.

Les besoins en fertilisation sont sensiblement les mêmes la deuxième année que la première sauf que la deuxième année, les apports d'engrais, qui normalement commenceraient tout de suite après les plantations, commencent en avril ou au début mai.

Lors de la deuxième année, la production de septembre est nettement inférieure à celle de la première année.

Lutte contre les mauvaises herbes

Les mauvaises herbes peuvent constituer un problème de taille dans les plantations de cultivars à production continue étant donné que ces plants sont en général plus petits et plus sensibles à la compétition que les cultivars ordinaires. Une lutte efficace contre les mauvaises herbes commence par une bonne préparation du sol avant les plantations. Un paillis de plastique noir réduit la croissance des mauvaises herbes sauf immédiatement autour du plant et entre les rangs. Il est facile d'enlever les mauvaises herbes autour du plant au moment de la récolte et l'espace entre les rangs peut être désherbé à l'aide d'un herbicide.

À défaut de plastique noir, des herbicides peuvent être appliqués au moment de la plantation ou tout de suite après. Des taux élevés de certains herbicides de pré-levée peuvent entraver la croissance dans certains sols. Par ailleurs, les restrictions concernant l'intervalle entre le traitement et la récolte obligent les producteurs à appliquer les pesticides le plus tôt possible après les plantations. Pour en savoir plus long sur la lutte contre les mauvaises herbes, communiquer avec le conseiller régional en productions horticoles du MAAARO.

Ravageurs et maladies

La punaise terne est l'insecte nuisible le plus à craindre dans ce genre de culture. Les populations de cet insecte s'accroissent au cours de l'été. Ce ravageur s'attaque surtout aux fleurs du fraisier et, à défaut de mesures efficaces, la grosseur des fruits s'en trouve diminuée. Ce sont les nymphes verdâtres qui font le plus de dommages aux parties florales. Pour détecter leur présence, on secoue les grappes de fleurs au dessus d'une soucoupe blanche pour dénombrer les nymphes. Si l'on en compte plus de deux par pied de rang, on recommande l'adoption de mesures de lutte que l'on doit répéter à intervalles de dix jours. Si l'on emploie des pesticides, on doit veiller à ce qu'ils ne soient pas toxiques pour les abeilles. Pour plus de sûreté, il vaut mieux faire les applications de pesticides en soirée une fois que les abeilles ont regagné leur rucher. L'intervalle à respecter entre l'application du pesticide et la récolte peut poser des problèmes pour la cueillette. Il se peut que le producteur soit forcé d'étaler le traitement sur plusieurs jours pour s'assurer de pouvoir cueillir à intervalles réguliers. Pour plus d'information sur la lutte contre la punaise terne, communiquer avec le conseiller régional en productions horticoles ou le spécialiste régional de la lutte contre les ennemis des cultures du MAAARO.

La moisissure grise est la maladie la plus dévastatrice pour les plantations de cultivars à production continue. Comme les fruits sont constamment présents, l'inoculum de la moisissure a tendance à se propager pendant la saison. On recommande d'enlever les fruits moisis de la plantation et de protéger les fleurs tous les dix jours à deux semaines à l'aide d'une application de fongicide, particulièrement pendant les périodes pluvieuses. Certains producteurs estiment que les pulvérisations de fongicide peuvent être réduites pendant les grosses chaleurs de juillet et d'août surtout si les plantations sont recouvertes d'une matière plastique noire.

Les cultivars Tribute et Tristar sont sensibles à la tache commune mais partiellement résistants à la tache pourpre et au blanc. Toutefois, ces maladies ne poseront pas de problèmes importants dans les plantations faisant l'objet d'une culture annuelle.

Systèmes d'irrigation

Idéalement, on devrait pouvoir compter sur un système d'irrigation par aspersion et sur un système d'irrigation goutte-à-goutte. Le premier pour protéger les cultures des gelées printanières et automnales et rafraîchir les plants, le second pour assurer l'approvisionnement en eau et en éléments nutritifs et refroidir le sol.

Les tensiomètres sont d'excellents instruments de contrôle des taux d'humidité dans le sol. Les lectures devraient se maintenir sous les 50 centibars dans la plupart des loams et sous les 20 centibars dans les sols sablonneux. Si l'eau d'irrigation provient uniquement d'un système par aspersion, en appliquer 5 cm (2 po) par semaine pendant les mois d'été. Si l'on utilise un système d'irrigation goutte-à-goutte, les applications quotidiennes d'eau sont le meilleur moyen de maintenir le bon taux d'humidité dans le sol particulièrement sous les matières plastiques noires. Dans le cas des sols sablonneux, des taux de 5 L/m (0,1 gal/pi) par jour sont nécessaires sous les plastiques noirs. Sans paillis, des taux allant jusqu'à 37 L/m (0,75 gal/pi) par jour ont permis d'accroître les rendements.

Certains producteurs affirment que le fait de refroidir les plants lorsque les températures montent au-delà de 30 oC augmente de façon marquée la grosseur et la qualité des fruits. Il faut commencer à irriguer par aspersion lorsque les températures s'élèvent au dessus de 28 oC en faisant des applications brèves suffisantes pour mouiller le feuillage et les fruits. Cette pratique réduit les dommages causés par la maladie.

Récolte

Pour obtenir une saveur optimale, il faut attendre que les fraises à production continue soient tout à fait mûres avant de les cueillir. Le printemps et l'été, la cueillette doit se faire deux fois par semaine. Plus tard dans la saison, le taux de mûrissement ralentit et un intervalle d'une semaine entre les récoltes suffit.

Pour éviter d'écraser les fruits lors de la cueillette, on les place dans des casseaux d'une chopine. Dans ces contenants, les fraises à production continue ont la même apparence, toutes proportions gardées, que celle qu'ont les fraises des cultivars ordinaires dans des contenants d'une pinte. Il importe de cueillir les fruits moisis ou les plus petits fruits séparément des autres pour éviter de contaminer les fruits frais.

S'ils doivent être conservés pour la nuit, il faut refroidir les fruits immédiatement après la cueillette. On conseille de rechercher des températures proches de 0 oC et de recouvrir les caisses d'une pellicule de plastique, une fois que les fruits sont débarrassés de la chaleur du champ. Pour la vente, il est recommandé de retirer le plastique uniquement quand la température à l'intérieur des caisses s'est élevée à la température de la pièce. Cette pratique minimise la condensation sur les fruits et prolonge leur fraîcheur.

Considérations économiques

Le rendement des cultures étant primordial pour les producteurs, une analyse détaillée des coûts de production est actuellement en préparation et sera publiée sous peu.