Le chancre bactérien, causé par Clavibacter michiganensis sous-esp. michiganensis, est une maladie à manifestation chronique qui affecte la tomate à travers le monde, et qui peut occasionner des pertes importantes dans les cultures en serres et en champ. Un article qui a été rédigé plus tôt cette année portait sur les études concernant cette infection. Ces études ont été menées entre 2004 et 2006 par le Dr. Mike Tu, assisté de Barb Harwood et en collaboration avec l'auteur de cet article au Centre de recherche Greenhouse and Processing Crops Research Centre, Harrow, Ontario. Cet article donne les résultats des études menées par les mêmes personnes et portant sur la survie de la bactérie, afin de déterminer l'importance de la contamination des surfaces comme mode de transmission de la maladie.

Devant l'incertitude à savoir comment les diverses surfaces (ex.: plastique, ciment etc.) présentes dans une serre peuvent affecter la survie de la bactérie responsable du chancre, un essai a été réalisé pour étudier cette question. Également, une autre incertitude concernant la survie de l'organisme dans les tissus de la plante et dans les substrats de culture courants a donné lieu à une autre étude.

A. Survie de la bactérie responsable du chancre bactérien sur les diverses surfaces

Les surfaces étudiées étaient les suivantes : plateau multicellulaire en polystyrène expansé, plastique blanc ou noir, panneau sec, ciment, plateau de culture de plastique et le solin d'aluminium. Les surfaces de ces matériaux ont été vaporisées avec une solution contenant la bactérie responsable du chancre bactérien (10 000 bactéries/ml) jusqu'à ruissellement; elles ont été ensuite séchées à l'air, placées dans des incubateurs et maintenues à une des trois températures suivantes (5, 23, 29 ± 20 C), puis exposées à 14 heures d'éclairage. Pendant une période s'écoulant sur plusieurs mois, des échantillons ont été prélevés régulièrement sur les divers matériaux et analysés pour la survie de la bactérie.

Les observations ont indiqué que la période de survie était généralement assez longue sur toutes les surfaces et à toutes les températures. Le taux de survie était le plus élevé environ 4 semaines après la contamination. Après cette date, un dénombrement moins élevé de bactéries était encore détecté. Par exemple, dans le cas des plateaux multicellulaires en polystyrène expansé maintenus à 230 C et à 290 C, des bactéries vivantes ont pu être détectées à 16,5 semaines, et dans le cas de tous les autres matériaux, des bactéries vivantes ont été détectées au moins à 16,5 semaines aux trois températures utilisées dans cette étude. La survie la plus longue a été enregistrée sur les matières de plastique et de ciment de la serre. Quelques bactéries ont survécu sur ces deux surfaces pendant au moins 30 semaines aux trois températures.

B. Survie de la bactérie responsable du chancre bactérien dans les débris végétaux et la laine minérale

Deux essais ont été réalisés pour étudier la survie de la bactérie du chancre bactérien dans les feuilles, les tiges et les racines de plantules infectées et dans de la laine minérale ayant servi comme substrat de croissance à des plants infectés. Ces matières ont été entreposées à température de la pièce et échantillonnées pour la présence de bactéries vivantes à divers intervalles pendant 52 et 71 semaines pour le premier et le second essai respectivement.

Dans le cas du premier essai, nous avons trouvé que la bactérie du chancre avait survécu au moins 52 semaines dans toutes les matières, c'est-à-dire dans les feuilles, racines, tiges et laine minérale. Dans le deuxième essai, la durée de survie dans les feuilles était de 43 semaines, alors que dans les autres matières, la durée de survie était d'au moins 71 semaines.

Pour résumer, la durée de survie de la bactérie responsable du chancre bactérien sur la plupart des surfaces était égale en grande partie à environ un mois. La longue période de survie dans les débris végétaux et la laine minérale renforce l'importance d'enlever tout le matériel végétal et substrat de culture pour minimiser le transfert de la bactérie du chancre aux cultures subséquentes.

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Figure 1. Symptômes de flétrissement marqué sur un plant de tomate infecté par le chancre bactérien.

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Figure 2. Symptômes typiques de brûlure sur les feuilles d'un plant de tomate fortement infecté par le chancre bactérien.

Remerciements

Nous désirons remercier le Ontario Greenhouse Vegetable Growers pour avoir financé en partie ce projet d'étude.