Chimaphile maculée

Photo : Allen Woodliffe

Description de l’espèce

La chimaphile maculée (Chimaphila maculata) est une petite plante herbacée vivace à rhizomes d’une hauteur de 10 à 50 centimètres qui pousse habituellement en grandes colonies ou en clones. Chaque pousse porte un verticille de feuilles lisses, dentelées, vert foncé, dont la face supérieure est panachée de blanc et une inflorescence terminale de cinq fleurs blanches ou rosâtres. Sa nature clonale fait en sorte que des groupes de tiges constituent en réalité des clones d’un individu plutôt que des individus distincts sur le plan génétique.

On trouve actuellement cinq populations de chimaphile maculée au Canada, qui comptent elles-mêmes neuf sous-populations, toutes situées dans le sud-ouest de l’Ontario. La chimaphile maculée est une espèce de sous-bois habituellement associée aux habitats secs des forêts mixtes de chênes et de pins et des régions boisées au couvert forestier semi-ouvert et aux sols sablonneux. Les conditions microclimatiques particulières dont l’espèce a besoin, comme la présence de champignons mycorhiziens, des sols légèrement acides et une température moyenne aux abords de plans d’eau, limiteraient les habitats qui lui conviendraient. Le site Web sur les espèces en voie de disparition du gouvernement de l’Ontario présente une carte de la répartition provinciale de la chimaphile maculée.

Plusieurs éléments menacent la survie et le rétablissement de la chimaphile maculée, notamment la perte et la dégradation de son habitat attribuables à l’exploitation forestière, le piétinement et le tassement du sol causés par les activités récréatives, et la présence d’espèces envahissantes (qui font concurrence à de nombreuses espèces natives et les délogent). À certains endroits, les plantes sont perturbées par le broutage des animaux et la récolte à des fins horticoles.

D’autres facteurs influent également sur la survie et le rétablissement de la chimaphile maculée. On connaît peu la biologie reproductive de cette espèce, qu’on soupçonne de n’être aidée que par un nombre limité d’agents de pollinisation pour fertiliser les plantes. Un mauvais échange génétique dû à la tendance de l’espèce à se reproduire par clonage, de même que la fragmentation et l’isolement des populations limiteraient également l’aptitude phénotypique de l’espèce et de son potentiel reproductif.

La chimaphile maculée est inscrite comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril aux niveaux provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) et fédéral (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle mondiale, l’espèce est apparemment ou tout à fait hors de danger.

Situation provinciale

Avant l’adoption de la Loi sur les espèces en voie de disparition, en 2007 (LEVD ou la « Loi »), le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) avait établi que la chimaphile maculée était une espèce en voie de disparition qui était réglementée aux termes de la version précédente de la LEVD (2003). La chimaphile maculée a conservé son statut d’espèce en voie de disparition sous la LEVD. Le CDSEPO devrait procéder à une réévaluation de l’espèce en 2015. Dans ses prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait examiner les renseignements qui concernent les menaces pour l’espèce et les tendances de sa population et de sa répartition que les mesures de protection et de rétablissement ont permis d’obtenir.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection de la chimaphile maculée et de son habitat fait partie des éléments importants de la mise en application de la LEVD et continue d’être à l’origine des mesures menées par le gouvernement, comme le précise la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. En tant qu’espèce réglementée aux termes de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition, la chimaphile maculée fait l’objet d’une protection de l’espèce et de son habitat depuis 2003. L’espèce est actuellement protégée contre la destruction, le harcèlement, la capture ou la récolte en vertu de la LEVD. De plus, l’habitat de la chimaphile maculée est protégé de l’endommagement et de la destruction; la protection générale de l’habitat, qui se fonde sur la définition générale des habitats de la LEVD, est en place depuis 2008, moment de l’entrée en vigueur de la LEVD. La LEVD n’exige pas l’élaboration d’un règlement sur l’habitat pour une espèce en transition footnote 1 comme la chimaphile maculée. La section 2.3 du chapitre d’introduction de ce document vous présentera plus de renseignements sur la protection de l’espèce et de son habitat.

Toute personne qui nuit à la chimaphile maculée ou à son habitat sans autorisation préalable risque une poursuite judiciaire en vertu de la LEVD.

En tant qu’espèce réglementée aux termes de la version antérieure de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD), la chimaphile maculée bénéficie de la protection de l’espèce et de l’habitat depuis 2003. L’espèce est actuellement protégée contre la destruction, le harcèlement, la capture ou la récolte en vertu de la LEVD.

De plus, l’habitat de la chimaphile maculée est actuellement protégé contre l’endommagement et la destruction aux termes de la LEVD; la protection de son habitat est inscrite dans l’application de la définition générale des habitats de la Loi depuis son entrée en vigueur, en 2008.

Programme de rétablissement

La chimaphile maculée fait l’objet d’un programme de rétablissement depuis le 18 février 2010, date qui a précédé celle exigée par la LEVD. Ce programme renferme les meilleurs conseils scientifiques à l’intention du gouvernement. Il mentionne les besoins de la chimaphile maculée en matière d’habitat et les menaces auxquelles elle est confrontée, en plus de recommander des objectifs et des approches pour protéger et rétablir l’espèce. Le programme de rétablissement comprend également des recommandations sur les aires d’habitat à envisager dans le cadre de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a publié une Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la « Déclaration ») relative à la chimaphile maculée, le 18 novembre 2010, période qui correspond à l’échéance imposée par la LEVD. La Déclaration est une politique qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement de la chimaphile maculée.

Objectif de rétablissement

L’ objectif du gouvernement de l’Ontario pour le rétablissement de la chimaphile maculée est de protéger et de rehausser toutes ses populations existantes jusqu’à ce qu’elles soient durables et déterminer s’il est possible de rétablir ses populations historiques dans les endroits où l’habitat est approprié.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie un certain nombre de mesures de rétablissement. La section 2.5 du chapitre d’introduction vous présentera les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce. La déclaration relative à la chimaphile maculée fait aussi mention de six mesures dans le cadre desquelles le gouvernement a entrepris différentes démarches pour soutenir la participation d’autres intervenants. Ces mesures, appuyées par le gouvernement, vont dans le sens des objectifs énoncés dans la Déclaration, à savoir :

  • élaborer, mettre en oeuvre et évaluer des approches pour atténuer les menaces qui pèsent sur chacune des populations
  • effectuer des recherches pour combler les lacunes sur le plan des connaissances et déterminer qu’elle est la taille minimale d’une population viable de cette espèce
  • surveiller les populations pour en déterminer les tendances et les conditions de l’habitat
  • augmenter la sensibilisation des propriétaires fonciers et des gestionnaires de terres à la chimaphile maculée et augmenter leur niveau d’engagement quant aux programmes d’intendance

Les autres sections de ce chapitre présentent un examen des mesures menées ou appuyées par le gouvernement en vue d’atteindre l’objectif de rétablissement de la chimaphile maculée.

2003 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2003 Protection de l'espèce
 
2003 Protection de l'habitat à partir de 2003 par la version antérieure de la Loi sur les espèces en voie de disparition; puis, aux termes de la définition générale des habitats de la loi actuelle depuis 2008
 
2010 Achèvement du programme de rétablissement
 
2010 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2015 Achèvement de l'examen quinquennale
 

Projets financés par le gouvernement

Dans la déclaration relative à la chimaphile maculée, une des mesures importantes menées par le gouvernement consiste à soutenir financièrement ses partenaires dans la mise en oeuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce. Le Ministère, par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, a financé un total de 12 projets (671 019 $) conçus pour favoriser la protection et le rétablissement de la chimaphile maculée. Tous ces projets ciblaient plusieurs espèces en péril (dont la chimaphile maculée), et les partenaires ont rapporté qu’ils étaient parvenus à obtenir d’autres fonds et un appui non financier (518 538 $) d’autres sources. Cette valeur obtenue d’autres sources comprend les valeurs estimées du temps et de l’expertise fournis par des bénévoles, qui sont mentionnées ci-dessous.

Les partenaires d’intendance ont aussi indiqué que le soutien financier de la province les avait aidés à faire participer 581 personnes qui ont travaillé bénévolement pendant 8 739 heures à des activités de protection et de rétablissement de multiples espèces en péril, dont la chimaphile maculée, pour une valeur estimée à 193 570 $.

Les partenaires d’intendance du Ministère ont déclaré que grâce à leurs efforts et à ceux déployés par leurs bénévoles dans la mise en oeuvre d’activités mentionnées dans la Déclaration, ils avaient pu agrandir l’habitat de 2 558 hectares dont bénéficieront de multiples espèces en péril, y compris la chimaphile maculée. Ils ont en outre signalé avoir procédé à une sensibilisation écosystémique à de multiples espèces (y compris la chimaphile maculée) auprès de 14 120 personnes. Le reste de cette section porte sur un projet pluriannuel complet subventionné par le Fonds d’intendance des espèces en péril, ainsi que sur ses mesures de rétablissement correspondantes, appuyées par le gouvernement.

Un partenaire d’intendance en particulier a réalisé un projet sur quatre ans pour accroître les populations d’espèces en péril, y compris la chimaphile maculée, dans une aire protégée du sud-ouest de l’Ontario. Il a amélioré l’habitat grâce à la fermeture de 15 kilomètres de sentiers pour véhicules et motocyclettes tout terrain dans un habitat vulnérable, a mis en place une signalisation pour indiquer les sentiers autorisés et le type d’usage permis, et a surveillé les utilisations illégales; toutes ces activités ont soutenu une mesure de la Déclaration qui consiste à mettre en oeuvre des approches de gestion propres à chacun des sites pour atténuer les menaces. Une inspection mensuelle des sentiers a montré une diminution de l’usage non autorisé des zones sensibles à la suite de ces efforts. Ces activités de surveillance ont aussi entraîné la découverte d’une nouvelle sous-population de chimaphile maculée, ce qui soutient une mesure de la Déclaration relative à la surveillance des populations existantes. Par ailleurs, ce partenaire a entrepris des recherches pour évaluer les approches possibles pour atténuer les menaces. L’emplacement de 16 différentes espèces végétales envahissantes a été traité avec un herbicide et les plants, retirés du site; des brûlages dirigés ont été effectués afin de déterminer la réaction de la chimaphile maculée à cette perturbation. La surveillance des aires brûlées a permis d’observer des augmentations du nombre de plants de chimaphile maculée. Pour terminer, en complément à ses efforts pour atténuer les menaces posées à la chimaphile maculée, ce partenaire a créé un certain nombre de documents éducatifs et de sensibilisation à l’intention des propriétaires fonciers de la région, y compris la tenue d’une séance d’information, la publication d’articles de journal, le lancement d’un site Web et la distribution d’une nouvelle carte des sentiers. Ces activités soutiennent la mesure de la Déclaration qui vise à préparer et à fournir des renseignements et des documents pour accroître la sensibilisation du public.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • 12

    projets incluaient la chimaphile maculée

  • 671 019 $ $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont la chimaphile maculée

  • 518 538 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 581

    bénévoles

  • 8 739

    heures de bénévolat

  • 14 120

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 2 558

    hectares d'habitat amélioré

Efforts déployés pour réduire au minimum les effets néfastes sur la chimaphile maculée

Le soutien financier de partenaires pour la mise en oeuvre d’activités de protection et de rétablissement de la chimaphile maculée par l’entremise de permis et des conditions inhérentes à ceux-ci, constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans la déclaration relative à l’espèce. Un « permis destiné à la protection et au rétablissement » [c.-à-d. permis en vertu de l’alinéa 17(2)b)] a été émis pour la chimaphile maculée pour les activités de relevés et de recherche, puisque l’espèce est protégée en vertu de la LEVD. Des « permis destinés à la protection et au rétablissement » sont émis lorsque l’activité autorisée est d’aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce précisée en péril. L’émission de ce permis visait à permettre au promoteur de prélever un spécimen de référence de la chimaphile maculée en cas de redécouverte d’une population supérieure à 10 individus dans un secteur où l’espèce avait l’habitude de se trouver, ce qui soutient la mesure de la Déclaration relative à la surveillance des populations existantes.

Aucune activité relative à la chimaphile maculée n’a été enregistrée aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD depuis l’établissement du registre, en 2013.

  • 1
    permis pour raison de protection ou de rétablissement

Occurrences de la chimaphile maculée en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel

En 2008, on estimait qu’il y avait 7 populations extantes footnote 2 (c.-à-d. observées dans les 20 dernières années) de chimaphile maculée en Ontario, ainsi qu’un certain nombre de sous-populations. Cinq autres populations sont considérées comme disparues de l’Ontario (c.-à-d. n’existent plus).

La pérennité de certaines de ces populations et sous-populations est incertaine. La chimaphile maculée est une plante cryptique qui pourrait être confondue avec un autre type de plante indigène (chimaphile à ombrelles) qui occupe les mêmes habitats (Ursic et al., 2010). La taille des populations de chimaphile maculée varie aussi beaucoup d’une année à l’autre, ce qui complique la détermination de son abondance et de ses tendances générales. Les récents signalements de la chimaphile maculée ont montré des augmentations et des diminutions de l’espèce en Ontario depuis 2008. Les relevés réalisés en 2010 et en 2014 dans la forêt St. Williams ont donné lieu à la découverte de deux nouvelles sous-populations à l’intérieur d’une population plus vaste. De plus, depuis 2008, sept nouvelles sous-populations de la population de Turkey Point ont été répertoriées. Les données montrent en outre que plusieurs sous-populations de plus grandes populations de chimaphile maculée ont décliné depuis 2008 (Turkey Point et forêt St. Williams) ou que les petites populations seraient plus sensibles aux perturbations causées par des activités humaines à proximité (Complexe d’Obijway Prairie et Wainfleet).

Depuis 2008, moment où la chimaphile maculée a bénéficié de la protection de la LEVD, le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 112 signalements d’observations de l’espèce, les plus récents datant de 2014. Ces signalements, combinés aux renseignements tirés des activités de relevés, ont permis de mieux cerner les endroits où l’espèce se trouve ou avait l’habitude de se trouver, et pourraient apporter un complément de renseignements sur l’habitat de l’espèce et les menaces qui pèsent sur elle. Depuis 2008, deux populations du secteur de Turkey Point qui étaient auparavant considérées comme distinctes ont été désignées comme une seule population. En outre, deux populations extantes sont maintenant réputées historiques footnote 3 , soit une dans le comté de Norfolk et une dans le comté de Simcoe; on croit par contre que ces endroits présentent encore un habitat convenable et qu’il est possible que les prochains relevés confirment de nouveau la présence de l’espèce (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada [COSEPAC], 2000). En juin 2014, une population encore inconnue de chimaphile maculée a été découverte dans le Complexe d’Ojibway Prairie, à Windsor.

À la suite de ces changements, la présence de la chimaphile maculée est actuellement répertoriée dans cinq populations observées dans le sud-ouest de l’Ontario. Dans l’ensemble, les récents signalements de la chimaphile maculée ont montré que trois des cinq populations extantes sont réputées relativement stables ou affichent une bonne pérennité (Fisher Glen, forêt St. Williams et Turkey Point), tandis que les deux autres populations extantes auraient une faible viabilité, selon les estimations (Complexe d’Ojibway Prairie et Wainfleet). La chimaphile maculée pourrait avoir fait l’objet d’autres observations qui n’auraient pas été rapportées au Ministère. Encourager la soumission au Ministère des observations de la chimaphile maculée fait partie des mesures menées par le gouvernement qui sont inscrites dans la Déclaration.

Tout le monde est encouragé ou sera obligé, par les exigences liées à une autorisation ou à une approbation, de soumettre ses observations de la chimaphile maculée et de toute autre espèce au Centre d’information sur le patrimoine naturel du Ministère pour qu’elles soient consignées au registre d’observations provincial.

  • 112
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement et des recommandations

Résumé des progrès accomplis

La mise en place de toutes les mesures menées par le gouvernement et de la majorité de celles qu’il a appuyées, dont il est fait mention dans la déclaration relative à la chimaphile maculée, a progressé. Comme il est indiqué dans ce chapitre, le gouvernement de l’Ontario a fait directement certaines démarches afin d’encourager la soumission de données sur la chimaphile maculée au Centre d’information sur le patrimoine naturel; de protéger l’espèce grâce à la LEVD et son habitat grâce au règlement sur l’habitat; de soutenir financièrement ses partenaires dans la mise en oeuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce. De plus, comme le mentionne le chapitre d’introduction de ce document, le gouvernement a établi et fait connaître ses mesures annuelles à financer en priorité (section 3.1); instruit les autres organismes et les autorités de planification sur la nécessité de tenir compte de la protection de l’espèce et de son habitat (sections 3.3 et 4.4); réalisé des activités de communication et d’intervention directe pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario (section 4.3).

Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de la majorité des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de presque toutes les mesures connexes mentionnées dans la déclaration relative à la chimaphile maculée. En ce qui a trait à l’objectif « Élaborer, mettre en oeuvre et évaluer des approches pour atténuer les menaces qui pèsent sur chacune des populations », des progrès ont été accomplis dans deux mesures hautement prioritaires mentionnées dans la Déclaration. Ces mesures ont été mises en place collectivement par le truchement d’un certain nombre de projets subventionnés par le Fonds d’intendance des espèces en péril et par des conditions liées au permis « de protection et de rétablissement » émis pour la chimaphile maculée. Voici les mesures liées à cet objectif :

  • effectuer des recherches pour déterminer l’impact des menaces et pour mettre au point des approches potentielles visant à les atténuer (mesure no 1, hautement prioritaire)
  • mettre en oeuvre des approches de gestion propres à chacun des sites pour atténuer les menaces (mesure no 2, hautement prioritaire)

En ce qui a trait à l’objectif « Surveiller les populations pour en déterminer les tendances et les conditions de l’habitat », différents projets mis sur pied grâce à un financement du Fonds d’intendance des espèces en péril ont progressé relativement à la mesure qui consiste à « surveiller le nombre de plantes individuelles et les conditions générales de l’habitat des populations actuelles » (mesure no 5). En fait, un de ces projets aura donné lieu à la découverte d’une nouvelle population dans la région de Niagara.

En ce qui a trait à l’objectif « Augmenter la sensibilisation des propriétaires fonciers et des gestionnaires de terres à la chimaphile maculée et augmenter leur niveau d’engagement quant aux programmes d’intendance », la mesure qui consiste à préparer et à fournir une documentation aux parties intéressées pour rehausser leur sensibilisation (mesure no 6) a progressé. La mesure a été mise en place par le truchement de divers projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril.

Le registre d’observations provincial indique qu’en Ontario, la chimaphile maculée affiche des tendances compatibles avec le volet de l’objectif de rétablissement de la Déclaration, qui consiste à protéger et à rehausser toutes les populations existantes jusqu’à ce qu’elles soient durables. Depuis l’inscription de l’espèce, en 2008, on a découvert une autre population et les cinq populations extantes ont fait l’objet d’au moins une activité de surveillance dans le cadre d’efforts continus de relevés. Ces relevés ont documenté, dans la mesure du possible, le nombre d’individus observés à un endroit particulier et, dans le cas des relevés pluriannuels, ils ont permis au Ministère de mieux comprendre les augmentations ou les diminutions au sein des populations. On a obtenu des renseignements sur les types d’habitat où se trouve la chimaphile maculée et documenté les menaces locales qui pèsent sur l’espèce.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’évaluation des progrès accomplis pour protéger et rétablir la chimaphile maculée servirait à repérer plus facilement les ajustements à faire pour parvenir à protéger et à rétablir l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la déclaration relative à la chimaphile maculée devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires. Les recommandations sur la mise en oeuvre de la Déclaration proposées ci-dessous visent à aller plus loin dans la protection et le rétablissement de la chimaphile maculée :

  • même si la majorité des populations de chimaphile maculée observées se trouvent actuellement sur des terres qui appartiennent à la province ou à une municipalité, il faudrait faire des progrès en vue de protéger l’habitat de la chimaphile maculée par l’entremise de programmes de protection et d’intendance des terres (mesure no 3)
  • un aspect important de l’objectif de rétablissement de la Déclaration consiste à déterminer s’il est possible de rétablir les populations historiques de l’espèce là où l’habitat est approprié. Plus de progrès pourraient être accomplis pour la concrétisation de la mesure « Effectuer des recherches pour déterminer la biologie reproductive de l’espèce, ses exigences sur le plan de l’habitat, sa tolérance à la perturbation et la taille minimale d’une population viable » (mesure no 4). Peu de projets ont porté sur cette mesure

Plus tard, la protection et le rétablissement de la chimaphile maculée feront encore l’objet d’une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Le Fonds d’intendance des espèces en péril, le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario ou le Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril pourraient assurer un soutien financier pour la mise en place des mesures. Le Ministère pourrait aussi donner des conseils sur la possible nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. Un travail concerté permettra d’accomplir d’autres progrès pour la protection et le rétablissement de la chimaphile maculée en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de la chimaphile maculée en Ontario (de 2007 à 2014)

Situation provinciale

  • La chimaphile maculée est désignée espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Elle était également inscrite sur la liste aux termes de la version antérieure de la LEVD et a conservé son statut depuis sa transition dans la LEVD actuelle. La chimaphile maculée bénéficie d’une protection de l’espèce et de son habitat depuis 2003.
  • Le CDSEPO prévoit réévaluer le statut de cette espèce en décembre 2015.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Projets d’intendance appuyés par le gouvernement

  • Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de mettre en oeuvre un total de 12 projets (671 019 $) qui ont favorisé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la chimaphile maculée.
  • Le soutien financier du Ministère a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 581 personnes qui ont travaillé bénévolement pendant 8 739 heures à des activités de protection et de rétablissement de multiples espèces en péril, dont la chimaphile maculée. La valeur estimée de ces participations bénévoles et de l’appui non financier s’élève à 518 538 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que leurs mesures avaient permis d’agrandir de 2 558 hectares l’habitat de la chimaphile maculée et d’autres espèces en péril qui vivent dans le même écosystème.
  • Ils ont en outre signalé avoir procédé à une sensibilisation écosystémique à de multiples espèces (y compris la chimaphile maculée) auprès de 14 120 personnes.

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le Ministère a émis un permis en vertu de la LEVD pour cette espèce. Le permis a été émis aux termes de l’alinéa 17(2)b) de la LEVD, pour la réalisation de relevés d’espèces en péril, dont la chimaphile maculée.
  • Aucune activité n’a été enregistrée aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD pour cette espèce.

Occurrences et répartition

  • En 2008, on a répertorié sept populations de l’espèce, toutes situées dans le sud de l’Ontario. Depuis 2008, on a découvert une nouvelle population, et deux populations qui étaient extantes ont été jugées historiques. De plus, deux populations auparavant distinctes se sont transformées en une seule. Ces changements font en sorte qu’il existe cinq populations extantes de l’espèce en Ontario.

Références et renseignements connexes


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une « espèce en transition » est inscrite aux annexes 1, 3 ou 4 de la LEVD, mais a conservé le même statut depuis juin 2008.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est une occurrence d’élément qui représente une zone de terre ou d’eau sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. chimaphile maculée) est ou a été présent. Elle comprend au moins une observation, et la zone a une valeur pratique de conservation puisqu’elle est importante pour la conservation de l’espèce.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Une population est désignée historique si elle n’a fait l’objet d’aucun signalement au cours des 20 dernières années. Le passage d’un statut d’extant à celui d’historique témoigne des connaissances acquises sur la population et pourrait ne pas correspondre à un changement de ladite population. Des populations historiques pourraient toujours exister, mais aucune donnée à jour n’est disponible.