Message du Ministre

C'est avec fierté que je présente la toute première stratégie d’adaptation et le tout premier plan d’action de l’Ontario.

Depuis 1948, la température moyenne annuelle a augmenté partout en Ontario; cette augmentation a même atteint 1,4 °C par endroits. Nous savons que de telles hausses, même si elles semblent négligeables au premier abord, s'accompagnent de changements énormes dans le régime des vents et la pluviométrie. Étant donné l’étendue du territoire de la province et sa diversité, les changements météorologiques posent tout un défi. Pourtant, il faudra obligatoirement le relever pour garantir notre avenir.

Les tendances à long terme ne pourraient être plus claires. Nos grands-parents ont tout à fait raison quand ils nous disent que les hivers ne sont plus aussi rigoureux qu'autrefois, que les canicules sont plus chaudes et qu'il y a davantage d’orages.

Pour relever les défis posés par tous ces changements, notre gouvernement a engagé 11 experts de renom, de la province et d’ailleurs, pour le conseiller et l’orienter en vue d’atténuer les effets négatifs du changement climatique, et pour mieux saisir les occasions que ce changement pourrait apporter. Leurs recommandations sont à la base de cette stratégie d’adaptation et de ce plan d’action.

Le plan s'appuie d’ailleurs sur des mesures concrètes prises par l’Ontario pour atténuer l’incidence du changement climatique et réduire l’émission de gaz à effet de serre. Ainsi, les centrales électriques de la province ne pourront plus brûler de charbon au-delà de 2014; la province exploitera davantage les énergies propres et renouvelables, conformément à la Loi sur l’énergie verte; et la préservation de l’infrastructure d’alimentation en eau sera assurée grâce à la Loi sur le développement des technologies de l’eau.

Nous ne pouvons plus nier que les changements se produisent déjà. Les mesures d’atténuation sont valables, mais les ordres de gouvernement doivent désormais tenir compte systématiquement du changement climatique au moment de prendre des décisions stratégiques. C'est le but visé par notre stratégie d’adaptation et notre plan d’action.

S'adapter au changement climatique signifie faire des choix prudents pour protéger nos familles et nos investissements commerciaux. L’adaptation au changement climatique, la stratégie et le plan d’action de l’Ontario, fournira une vision et un cadre de collaboration entre les ministères ainsi qu'avec les partenaires de l’extérieur. Tous en Ontario – entreprises, collectivités et individus – seront touchés par le changement climatique. Nous devrons tous apprendre à nous y adapter. Voici les mesures que l’Ontario a décidé de prendre pour s'assurer que la province est bien préparée et en position de saisir les occasions que suscitera ce changement. Je fais appel à votre collaboration pour mettre en œuvre ce plan, dont l’objectif est de faire de l’Ontario une province plus forte et plus résiliente.

Le ministre de l’Environnement,
John Wilkinson

Remerciements

Le gouvernement de l’Ontario aimerait remercier le Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique qui a pris la peine de rencontrer individuellement chaque ministère durant son mandat. Son rapport « L’adaptation au changement climatique en Ontario » et les recommandations qui s'y trouvent ont énormément contribué à faire avancer le dossier de l’adaptation en Ontario et à formuler la stratégie d’adaptation et le plan d’action de l’Ontario.

Nous tenons à remercier tout spécialement les coprésidents du Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique, messieurs David Pearson (Ph.D.) et Ian Burton (Ph.D.), qui ont travaillé sans relâche et offert des avis et des conseils éclairés pour faire en sorte que la stratégie d’adaptation et le plan d’action de l’Ontario constituent une première étape importante vers l’augmentation de la résilience de la province au changement climatique.

Résumé

Le gouvernement de l’Ontario prend des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais reconnaît du même souffle qu'il faut s'adapter aux conséquences inévitables de l’évolution du régime climatique causée par les gaz déjà présents dans l’atmosphère.

Nous savons que les phénomènes météo extrêmes sont de plus en plus fréquents. Partout dans la province, nous avons constaté l’augmentation des longues vagues de chaleur, des pluies torrentielles, des tempêtes de vent et même des sécheresses. Il ne suffit plus de réagir lorsque le prochain épisode extrême surviendra. L’Ontario doit se tenir prête en adoptant des mesures prudentes pour faire face au changement climatique et aux défis qu'il présente, aujourd'hui et demain.

Le ministre de l’Environnement a constitué le Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique en 2007 pour qu'il aide le gouvernement à se préparer et à élaborer des plans pour en affronter les conséquences. L’avis du comité a inspiré la rédaction de L’adaptation au changement climatique : Stratégie d’adaptation et plan d’action de l’Ontario qui propose une stratégie animée par une vision progressiste, cinq grands objectifs et plus de 30 actions — des initiatives qui aideront toutes à préparer l’Ontario pour le changement climatique au cours des quatre prochaines années, soit jusqu'en 2014.

Nous multiplierons les efforts pour mieux comprendre les effets du changement climatique en investissant dans la science du climat, ce qui nous aidera à réduire au minimum les sinistres et à prévenir les dépenses insoutenables. Nous tenterons également de saisir les occasions créées par le changement climatique. Nous prendrons des mesures pour augmenter la capacité des écosystèmes à supporter les conséquences du changement climatique. En collaboration, nous créerons des outils de gestion des risques pour favoriser les efforts d’adaptation et aider les collectivités à s'adapter. Dans plusieurs ministères, des actions peuvent être prises pour nous aider à atteindre nos objectifs.

Voici quelques exemples concrets :

  • Réduire au minimum les dommages en modifiant le Code du bâtiment de l’Ontario et entreprendre l’évaluation des vulnérabilités des infrastructures afin de déterminer celles qui découlent du changement climatique, puis partager les résultats avec le secteur public.
  • Augmenter la résilience de nos écosystèmes en élaborant une stratégie d’adaptation pour le Lac Simcoe et en créant un modèle de planification de l’adaptation pour d’autres bassins hydrographiques.
  • Aider à l’élaboration d’outils de gestion des risques pour gérer les maladies liées à la chaleur et travailler avec les bureaux de santé publique dans le but de sensibiliser le public aux dangers pour la santé, comme un risque accru de développer la maladie de Lyme.
  • Mieux comprendre les conséquences du changement climatique en continuant de collaborer avec les experts à la création de projections climatiques couvrant l’ensemble de la province afin de faciliter la prise de décisions.
  • Collaborer avec d’autres intervenants dans le cadre de l’Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario dans le but d’améliorer la prise de décision en matière d’adaptation à la grandeur de la province.

Le gouvernement de l’Ontario présentera un rapport annuel sur les avancées en matière d’adaptation à long terme et sur sa réussite à prendre en compte les conséquences du changement climatique et l’adaptation dans toutes les politiques et tous les programmes de la province. Il s'agit là des premières étapes que l’Ontario entend suivre pour se préparer aux conséquences du changement climatique.

Qu'est-ce que l’adaptation?

L’adaptation est le processus par lequel les sociétés passent pour faire face à un avenir incertain. L’adaptation aux changements climatiques signifie l’adoption de mesures de réduction des effets négatifs des changements climatiques — ou l’exploitation des effets positifs. Par exemple, en raison d’un plus grand nombre de tempêtes, il faudra peut-être revoir notre façon de concevoir et de construire nos routes, nos ponts et nos bâtiments afin de mieux résister aux évènements météorologiques.

Introduction

En Ontario, nous ressentons déjà des conséquences du changement climatique qui mettent en danger notre santé et notre sécurité, notre environnement et notre économie.

Nous devons en outre faire ce qu'il faut pour relever les défis de taille et saisir les occasions qui accompagneront le changement climatique.

Les changements climatiques constituent Le défi marquant de notre génération. Nous avons fait des progrès, mais nous avons encore beaucoup à faire et nous Le ferons ensemble.Communiqué du 20 juin 2007 du premier ministre Dalton McGuinty.
Maintenant, notre monde est différent. Le climat a changé de façon permanente et constitue désormais un vecteur croissant de changement. Ce n'est pas ce que nous mettrons à l’avenir dans l’atmosphère qui aura la pire incidence, mais ce que nous y avons déjà mis.Commissaire à l’environnement de l’Ontario, Rapport annuel 2009-2010.

En août 2005, une forte tempête de pluie a submergé l’avenue Finch à Toronto, brisant deux conduites de gaz, une conduite d’eau potable, des fils électriques et téléphoniques, des lignes de câble et inondant plus de 4 200 sous-sols, engendrant des coûts de près de 550 millions de dollars. L’inondation du centre-ville de Peterborough en juillet 2004 avait endommagé des maisons et des commerces à hauteur de 87 millions de dollars. L’histoire se répète partout dans la province, de Rainy River à Sudbury, en passant par Hamilton. Les compagnies d’assurance ont calculé le coût de ces demandes de règlement et les chiffres continuent de grimper.

Dans son rapport de janvier 2011 sur l’adaptation au changement climatique, le Bureau d’assurance du Canada souligne que les dégâts d’eau coûtent jusqu'à 1,5 milliard de dollars par année aux assureurs et aux titulaires de polices canadiens, et que la facture ne cesse d’augmenter. Ces pertes s'expliquent par le vieillissement de l’infrastructure de l’eau et des égouts et par les changements dans les régimes météorologiques.

Il y a toujours eu des tempêtes de pluie et des inondations, des sécheresses et des canicules, des tempêtes de verglas et de vent en Ontario, mais on peut constater depuis une génération déjà que le temps change. Les températures ont monté, surtout l’hiver; il tombe davantage de pluie lors des orages et on recense plus de périodes de sécheresse en été et celles-ci durent plus longtemps. Quelques-unes des conséquences du réchauffement seront bénéfiques pour nous, qu'on pense au prolongement de la saison de croissance et à la réduction du chauffage des maisons en hiver. Toutefois, nos systèmes naturels sont conçus pour le climat d’aujourd'hui et risquent d’avoir de la difficulté à s'adapter aux changements dans les régimes météorologiques.

Le temps qu'il fait influe sur tous les secteurs de l’économie et sur les collectivités, que ce soit la façon dont nous concevons les systèmes d’évacuation des eaux pluviales, les ponts et les routes, le type de récoltes cultivées par les agriculteurs ou le niveau d’eau dans les Grands Lacs.

Les scientifiques sont convaincus que l’augmentation graduelle de la quantité de chaleur solaire qui est captée par l’atmosphère est la principale raison de l’évolution des phénomènes météorologiques et des modèles climatiques saisonniers. L’évolution s'est opérée sur une période d’au moins 40 ans et revient ni plus ni moins à un changement du climat. Le gouvernement de l’Ontario accepte le postulat que l’augmentation de la quantité de gaz qui emprisonnent la chaleur dans l’atmosphère est largement responsable du changement climatique et prend des mesures pour réduire les émissions de ces gaz par l’Ontario.

Quelle qu'en soit la cause, le changement climatique pose des risques qu'on ne peut passer sous silence pour la vie, les biens et l’environnement naturel de l’Ontario. La réduction de ces risques immédiats est la seule solution prudente qui s'offre aux divers ordres de gouvernement, aux collectivités, aux entreprises et aux simples citoyens.

En décembre 2007, le ministre de l’Environnement a créé le Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique, composé de 11 scientifiques et experts en environnement de renom, pour aider l’Ontario à comprendre les conséquences du changement sur la santé, l’économie, l’environnement et l’infrastructure et à s'y préparer.

En novembre 2009, le Comité d’experts remettait son rapport proposant des suggestions pour augmenter la résilience de la province. Intitulé « L’adaptation au changement climatique en Ontario », ce rapport contient plus de cinquante recommandations couvrant une large gamme de secteurs et demande à la province de se doter d’une stratégie d’adaptation et d’un plan d’action pour bien s'adapter au changement.

En réponse, le gouvernement de l’Ontario a rédigé « L’adaptation au changement climatique : Stratégie d’adaptation et plan d’action de l’Ontario ». Ce plan puise dans l’expérience des ministères de toutes les sphères du gouvernement.

Le plan définit la stratégie de la province pour affronter les conséquences à long terme du changement climatique et précise les actes à poser au cours des quatre prochaines années pour préparer l’Ontario aux risques et aux occasions créés par le changement climatique.

Conséquences du changement climatique en Ontario

De 1948 à 2008, l’augmentation de la température moyenne annuelle a atteint 1,4 °C par endroits, le réchauffement le plus marqué s'étant fait sentir dans la partie ouest de la province.

Les scientifiques prévoient que, d’ici 2050, l’augmentation de la température moyenne annuelle de l’Ontario atteindra de 2,5 °C à 3,7 °C (moyenne de référence de 1961 à 1990). En d’autres mots, le réchauffement des 40 prochaines années devrait être presque deux fois plus marqué que celui des 40 dernières. En fait, 2010 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis 1948, première année où on a tenu ce genre de statistiques, et le Nord de l’Ontario a connu une année au moins 20 % plus sèche que la normale (Environnement Canada, 2011).

L’ampleur du réchauffement dépendra de ce qui se passe dans l’atmosphère (GIEC, 2007). Si les émissions de gaz à effet de serre continuent au même rythme, la tendance au réchauffement s'accélérera. En revanche, si on parvient à les maîtriser, le réchauffement sera moins important.

Le Comité d’experts faisait remarquer en 2009 que « L’élévation du taux d’humidité dans une atmosphère qui s'est réchauffée devrait entraîner une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes — pluies, neiges, sécheresses, vagues de chaleur, tempêtes de vent et de verglas (…). Il est également probable que les conditions météorologiques seront plus variables et moins prévisibles d’une année à l’autre ». Les répercussions seront ressenties différemment selon la région et le secteur de l’économie et de la société.

Le changement le plus prononcé se fera sentir dans le Grand Nord de l’Ontario durant les mois d’hiver. Le Sud, pour sa part, devrait connaître des étés plus chauds avec plus du double des journées où la température dépassera les 30 °C d’ici 2050.

Quelles sont les incidences pour les Ontariens?

Nombreux sont les Ontariens qui sont déjà touchés d’une manière ou d’une autre par la hausse des températures et l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes qui pourraient bien s'inscrire dans le changement climatique planétaire. Si la tendance se maintient, tous les habitants de la province seront touchés. Les incidences sont loin d’être théoriques : elles se feront sentir dans la vie de tous les jours. Par exemple, il y aura de plus longues vagues de chaleur en été et l’éventail des fruits et des légumes produits en Ontario s'élargira.

Le gouvernement de l’Ontario reconnaît que les conséquences du changement climatique doivent être prises en compte dans le processus décisionnel.

Incidences sur la santé humaine

Le climat ontarien avait réussi jusqu'à tout récemment à limiter la propagation septentrionale des maladies propres aux climats chauds. Cependant, la hausse des températures a déjà commencé à permettre l’apparition et la propagation des maladies transmises par les moustiques et les tiques, comme la maladie de Lyme, la fièvre du Nil occidental et la malaria (Berrang-Ford et coll., 2009).

Les projections de propagation future de la maladie de Lyme illustrées dans une série de cartes montrent une augmentation du risque d’infection dans le Centre et le Nord de l’Ontario au cours des vingt ou trente prochaines années. Les cartes de gauche sont des scénarios de propagation lente de la maladie, tandis que celles de droite font état de scénarios de propagation rapide. Ces cartes ont été préparées à partir des projections du modèle canadien du climat régional 2 (scénario d’émissions du MCCR A2).

Incidences sur l’infrastructure et la propriété individuelle

Les effets du climat sur les bâtiments, les routes, les ponts, les lignes de transmission électriques, l’écoulement des eaux pluviales, le traitement de l’eau potable et des eaux usées, les conduites de gaz et les lignes de communication vont du ramollissement de l’asphalte durant les vagues de chaleur et du fendillement du béton durant les cycles de gel aux inondations catastrophiques et à l’emportement des routes en passant par les dommages causés par le verglas et les grands vents. La fréquence et l’intensité de tous ces effets à petite et à grande échelle sont en train de changer, et des infrastructures de tous genres sont de plus en plus souvent soumises à des conditions pour lesquelles elles n'ont pas été construites. Par exemple, cela veut dire que la performance environnementale d’une infrastructure donnée, les égouts et les collecteurs pluviaux par exemple, pourrait devenir insuffisante, ce qui aurait des incidences sur la qualité de l’eau, la quantité d’eau et l’écosystème.

Incidences dans le Grand Nord

Dans le Grand Nord de l’Ontario, la plupart des communautés — y compris les collectivités des Premières nations — dépendent des routes d’hiver pour les déplacements en motoneige, pour le transport des marchandises, des matériaux de construction, des nouveaux véhicules, de l’équipement lourd et d’autres gros objets nécessaires au fonctionnement des entreprises et des ménages (Comité consultatif scientifique du Grand Nord, 2010). Depuis quelques années, le grand froid nécessaire pour assurer un gel assez profond des lacs et des terres humides pour supporter le poids des véhicules lourds n'a pas toujours été au rendez-vous. Les projections climatiques pointent vers des hivers de plus en plus chauds, ce qui voudrait dire un accès encore plus réduit aux routes d’hiver qu'aujourd'hui. La fonte du pergélisol menace également les conduites d’eau et les égouts vu qu'elle entraînera des mouvements du sol.

La forêt boréale et les terres humides du Grand Nord sont considérées comme l’un des plus grands systèmes écologiques encore intacts de la planète. Or, la région devrait se réchauffer considérablement et recevoir un peu plus de précipitations qu'à l’heure actuelle. Ces changements augmenteront le potentiel d’évapotranspiration (la perte d’humidité par l’évaporation et la transpiration des végétaux), ce qui, en retour, réduira l’humidité du sol de l’écosystème, abaissera le niveau des lacs et réduira le débit des cours d’eau.

Il est vraisemblable que certains des changements les plus spectaculaires se produiront près des côtes de la baie d’Hudson et de la baie James. Le raccourcissement important de la saison où ces baies sont gelées produirait des étés beaucoup plus longs et plus chauds de même que des hivers plus doux et plus courts. Il s'ensuivrait une diminution du pergélisol qui modifierait l’hydrologie superficielle et le paysage local.

Incidences sur l’agriculture

Dans le Grand Nord de l’Ontario, la plupart des communautés — y compris les collectivités des Premières nations — dépendent des routes d’hiver pour les déplacements en motoneige, pour le transport des marchandises, des matériaux de construction, des nouveaux véhicules, de l’équipement lourd et d’autres gros objets nécessaires au fonctionnement des entreprises et des ménages (Comité consultatif scientifique du Grand Nord, 2010). Depuis quelques années, le grand froid nécessaire pour assurer un gel assez profond des lacs et des terres humides pour supporter le poids des véhicules lourds n'a pas toujours été au rendez-vous. Les projections climatiques pointent vers des hivers de plus en plus chauds, ce qui voudrait dire un accès encore plus réduit aux routes d’hiver qu'aujourd'hui. La fonte du pergélisol menace également les conduites d’eau et les égouts vu qu'elle entraînera des mouvements du sol.

La forêt boréale et les terres humides du Grand Nord sont considérées comme l’un des plus grands systèmes écologiques encore intacts de la planète. Or, la région devrait se réchauffer considérablement et recevoir un peu plus de précipitations qu'à l’heure actuelle. Ces changements augmenteront le potentiel d’évapotranspiration (la perte d’humidité par l’évaporation et la transpiration des végétaux), ce qui, en retour, réduira l’humidité du sol de l’écosystème, abaissera le niveau des lacs et réduira le débit des cours d’eau.

Il est vraisemblable que certains des changements les plus spectaculaires se produiront près des côtes de la baie d’Hudson et de la baie James. Le raccourcissement important de la saison où ces baies sont gelées produirait des étés beaucoup plus longs et plus chauds de même que des hivers plus doux et plus courts. Il s'ensuivrait une diminution du pergélisol qui modifierait l’hydrologie superficielle et le paysage local.

Incidences sur la forêt

Le secteur forestier ressentira les effets du changement dans la fréquence et la puissance des feux de forêts, des sécheresses et des orages violents. Des insectes nuisibles et des maladies s'attaqueront aussi aux forêts de l’Ontario. À long terme, on assistera à une diminution de la productivité des forêts et de la diversité des essences d’arbres du fait de changements dans les taux d’humidité et les températures (Williamson et coll., 2009).

Incidences sur la pêche, la faune et la diversité

La survie des espèces est déterminée par une foule de facteurs biotiques (alimentation, compétition, relations symbiotiques et maladies) et abiotiques (climat et accès à l’eau). Puisque le changement climatique aura des répercussions sur la plupart, sinon la totalité, de ces facteurs, la composition, la distribution et l’abondance de la biodiversité de l’Ontario changeront durant la période de réchauffement rapide. Par exemple, certaines espèces sauvages du Sud s'étendront au Nord et des espèces nordiques risquent de perdre de larges pans de leur habitat méridional. De même, il se produira des changements importants dans la composition des espèces dans les habitats aquatiques tels que les lacs, les rivières et les terres humides. Avec la hausse de la température de l’eau, les poissons d’eaux froides et tempérées (p. ex. le touladi, Salvenus namaycush) verront leur habitat réduit tandis que les espèces d’eaux plus chaudes (p. ex. l’achigan à petite bouche, Micropterus dolomieui) verront le leur s'agrandir.

Incidences sur les ressources en eau

Le changement climatique se fera sentir à la fois sur la quantité et la qualité de l’eau. Les pluies torrentielles et la modification de la fonte annuelle des neiges risquent d’entraîner des crues plus fréquentes. La hausse des températures et de l’évaporativité pourraient entraîner la réduction de la couche de glace sur les lacs, la baisse du niveau des lacs plus et des pénuries d’eau plus fréquentes. Dans les Grands Lacs, le changement climatique entraînera une baisse du niveau d’eau, aggravant d’autres problèmes comme la perte d’habitat et la pollution, la croissance excessive des algues et les infestations d’espèces envahissantes. Le changement climatique peut modifier la température du lac Simcoe, au grand dam des pêcheurs commerciaux, et provoquer la multiplication des plantes aquatiques qui profitent d’un apport accru en phosphore.

Incidences sur le tourisme et les loisirs

Le réchauffement des hivers ontariens entraînera un raccourcissement des saisons de ski, de motoneige et de pêche sur la glace. Bien que les stations de ski peuvent fabriquer davantage de neige pour compenser la diminution de l’enneigement et les hivers plus doux, moyennant des coûts d’exploitation accrus, la motoneige et le ski de fond dépendent pour leur part d’abondantes chutes de neige naturelle. Selon les projections, la saison de motoneige pourrait être écourtée de 30 à 50 % d’ici les années 2020. (Ressources naturelles Canada, 2007).

Il reste que des hivers plus doux pourraient profiter à certaines activités, qu'on pense seulement au tourisme, qui se réjouirait de l’allongement de la saison de golf et des autres activités estivales, comme la randonnée, la pêche et le vélo.

Mesures d’atténuation et d’adaptation

Par avantage climatique concomitant, on entend toute action ou technologie qui vise à la fois à réduire les émissions de GES et la vulnérabilité aux aléas climatiques. Quand quelque chose contribue à la fois à l’atténuation des conséquences et à l’adaptation aux effets du changement climatique, on parle d’avantage concomitant.

Ce que cette intégration implique, pour s'exprimer le plus simplement possible, c'est de passer au crible chaque politique et pratique du gouvernement, du secteur privé et de la société civile et, s'il y a lieu, de les réformer et de les réorienter pour atteindre trois objectifs :

  1. Une réduction maximale des émissions de GES;
  2. La réduction la plus grande possible de la vulnérabilité grâce à des mesures d’adaptation et à un développement axé sur la résistance au climat;
  3. L’intégration et l’harmonisation de ces deux premiers objectifs l’un avec l’autre et avec les autres politiques, afin de maximiser les avantages conjoints ou concomitants des actions qui seront menées.
Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique, 2009

À mesure que l’Ontario instaure une économie sobre en carbone, des occasions de profiter d’avantages concomitants se dessinent.

De nombreux Ontariens voient dans leur maison un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans bien des cas, les rénovations et les travaux qui favorisent l’efficacité énergétique et l’efficience de l’eau peuvent du même souffle augmenter la résistance de la maison aux aléas climatiques.

Parfois, des avantages concomitants se dégagent des gestes les plus simples. Par exemple, de nombreuses localités de l’Ontario, comme la ville d’Eden dans le comté de Wellington, ont décidé d’agrandir leurs boisés urbains et de planter des arbres pour absorber le dioxyde de carbone et combattre le changement climatique. Outre les effets d’atténuation importants que présentent les arbres sur le changement climatique, l’ombre qu'ils projettent contribue à rafraîchir l’environnement urbain. Les villes souffrent doublement de la chaleur étant donné la densité des bâtiments, le type de matériaux de construction utilisé et le reflet des rayons du soleil sur la surface de la Terre (effet de l’albédo). En augmentant et en renouvelant la frondaison urbaine, on produit aussi des avantages concomitants tels que l’amélioration de la qualité de l’air, la diminution du ruissellement, le ralentissement de l’érosion et l’enrichissement de la biodiversité.

Que pouvons-nous faire individuellement?

Voici quelques mesures simples qui peuvent aider à faire face aux aléas climatiques :

  • Rassembler une trousse d’urgence contenant suffisamment de vivres pour permettre à la maisonnée de survivre pendant 72 heures (sans oublier les animaux domestiques) : eau embouteillée, nourriture, ouvre-boîtes, couvertures, lampes de poche, piles de rechange, trousse de premiers soins et plan d’urgence.
  • Savoir comment couper l’électricité et le gaz en cas d’inondation.
  • Écouter les nouvelles et suivre les consignes d’alertes et de veilles météorologiques, notamment celles des bureaux de santé publique, en cas de vague de chaleur et d’avertissement de chaleur intense.
  • Réduire les émissions de GES en prenant les transports en commun ou en roulant à bicyclette plutôt qu'en voiture; débrancher le chargeur de son cellulaire; fermer les lumières en sortant d’une pièce; faire la lessive à l’eau froide et sécher le linge sur la corde.

Stratégie d’adaptation

L’adaptation au changement climatique dépasse largement le mandat d’un ministère en particulier. Il faut une stratégie d’adaptation et un plan d’action provincial et l’appliquer à tous les paliers et dans toutes les instances du gouvernement. L’adaptation au changement climatique est un processus continu qui exige de la détermination, certes, mais aussi beaucoup de souplesse pour réagir aux nouvelles données fournies par la science et la recherche.

Les sections qui suivent décrivent la stratégie de l’Ontario, soit sa vision, ses objectifs et les principes guidant sa mise en œuvre, puis les actions qui seront entreprises par les différents ministères au cours des quatre prochaines années. Le contenu ci-dessous montre la structure de la stratégie d’adaptation et du plan d’action de l’Ontario.

Vision

Une province parfaitement préparée aux conséquences du changement climatique par l’adoption de politiques et de programmes qui atténuent les risques pour la santé et la sécurité, l’environnement et l’économie et aussi capable de profiter au maximum des occasions fournies par le changement.

Objectifs

Dans le but de matérialiser cette vision et de classer les actions en fonction de leur priorité, cinq objectifs ont été fixés, à savoir :

  1. Éviter les sinistres et les investissements insoutenables tout en tirant avantage des perspectives économiques.
  2. Adopter des mesures raisonnables et pratiques pour augmenter la résilience des écosystèmes face aux aléas climatiques.
  3. Créer et partager des outils de gestion des risques afin de soutenir les efforts d’adaptation faits partout dans la province.
  4. Mieux comprendre les conséquences futures du changement climatique sur l’ensemble de la province.
  5. Saisir toutes les occasions de collaborer avec les autres.

Principes de mise en œuvre

Les principes cardinaux qui guideront nos actions sont les suivants :

  • Prendre les décisions à partir des meilleures données scientifiques existantes tout en étant conscients qu'une certaine incertitude entoure les projections climatiques et leurs conséquences.
  • Intégrer autant que faire se peut l’adaptation au changement climatique dans les politiques et les programmes existants.
  • Élaborer des plans d’action suffisamment souples pour pouvoir y intégrer l’amélioration de nos connaissances des conséquences et des risques potentiels du changement.
  • Accorder la priorité aux actions qui privilégient à la fois l’atténuation et l’adaptation.
  • Contribuer au développement durable en tenant compte des répercussions de nos décisions sur la génération présente et les générations futures.

Vision

Une province préparée aux conséquences du changement climatique par l’adoption de politiques et de programmes que atténuent les risques pour la santé et la sécurité, l’environnement et l’économie et aussi capable de profiter au maximum des occasions fournies pas le changement.

Objectif 1

Éviter les sinistres et les investissements insoutenables tout en tirant avantage des perspectives économiques.

Actions transversales
  • Action 1 : Exiger la prise en compte de l’adaptation au changement climatique dans les programmes et politiques ministériels
  • Action 2 : Créer une direction chargée de l’adaptation au changement climatique
  • Action 3 : Promouvoir la conservation de l’eau
  • Action 4 : Réviser le Programme d’intervention en matière de ressources en eau de l’Ontario
  • Action 5 : Modifier le Code du bâtiment en tenant compte des incidences du changement climatique
  • Action 6 : Entreprendre des projets pilotes d’évaluation de la vulnérabilité
  • Action 7 : Augmenter la résilience dans le plan décennal d’infrastructure
  • Action 8 : Intégrer les conséquences du changement climatique dans l’évaluation environnementale
  • Action 9 : Inclure des solutions d’adaptation dans la gestion de l’eau potable
  • Action 10 : Élaborer des directives pour la gestion des eaux pluviales
  • Action 11 : Consolider le réseau de routes d’hiver
  • Action 12 : Protéger la santé animale
  • Action 13 : Protéger les végétaux
  • Action 14 : Encourager la gestion des risques de l’entreprise
  • Action 15 : Piloter les stratégies d’adaptation dans le secteur touristique
Objectif 2

Adopter des mesures raisonnables et pratiques pour augmenter la résilience des écosystèmes face aux aléas climatiques.

Actions transversales
  • Action 16 : Conserver la biodiversité et favoriser la résilience des écosystèmes
  • Action 17 : Évaluer l’état d’adaptation des forêts
  • Action 18 : Inclure l’adaptation dans les ententes sur les Grands Lacs
    • Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent
    • Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs
    • Accord Canada-Ontario Concernant l’écosystème du bassin des Grands Lacs
  • Action 19 : Étudier les répercussions du changement climatique sur la pêche
  • Action 20 : Formuler une stratégie d’adaptation pour le lac Simcoe
Objectif 3

Créer et partager des outils de gestion des risques afin de soutenir les efforts d’adaptation faits partout dans la province

Actions transversales
  • Action 23 : Tenir compte due changement climatique dans le Plan de croissance due Nord de l’Ontario
  • Action 24 : Faire mieux connaître les risques du changement climatique pour la santé publique
  • Action 25 : Informer le public sur la maladie de Lyme
  • Action 26 : Mettre à jour les courbes intensité-durée-fréquence
  • Action 27 : Actualiser le plan agroenvironnemental
  • Action 28 : Sensibiliser et former les communautés
  • Action 29 : Formuler la stratégie d’aménagement du Grand Nord
  • Action 30 : Inclure le changement climatique dans le curriculum
Objectif 4

Mieux comprendre les conséquences futures du changement climatique sur l’ensemble de la province

Actions transversales
  • Action 31 : Enhance Climate-Related Monitoring
    • Qualité de l’eau
    • Quantité d’eau
    • Richesses naturelles
    • Forêts
    • Couverture terrestre
    • Grand Nord
    • Agriculture
  • Action 32 : Faire l’étude des indicateurs de conséquences climatiques
  • Action 33 : Établir des partenariats pour la recherche sur la modélisation
  • Action 34 : Créer une Initiative de collaboration pour la modélisation du climat
Objectif 5

Saisir toutes les occasions de collaborer avec les autres.

Actions transversales
  • Action 35 : Instaurer et diriger une Initiative de collaboration pour l’adaptation régionale en Ontario
    • Mise au point d’un outil d’évaluation des risques
    • Formulation de lignes directrices pour la rénovation des bâtiments
    • Création d’un outil mesurant la vulnérabilité à la chaleur
    • Intégration du changement climatique dans la protection des sources d’eau
    • Création d’une passerelle d’information sur le climat et l’eau
    • Sensibilisation et formation des communautés
  • Action 36 : Collaborer avec le CCME et le CCMF
  • Action 37 : Participer à l’approche territoriale des changements climatiques

Chaque action contribue à la vision de l’avenir.

Mise en œuvre de la stratégie et du plan d’action

Intégration générale de l’adaptation

Action 1 : Exiger la prise en compte de l’adaptation au changement climatique

Le gouvernement de l’Ontario exigera que l’adaptation soit prise en compte dans toute mise à jour de politiques et de programmes existants de même que dans l’élaboration de nouvelles politiques et de nouveaux programmes.

Mainstreaming adaptation means making sure that legislation, policies and programs are modified to consider climate change adaptation when necessary. Since overall risk to public interest is divided into specific ministry mandates, mainstreaming requires adaptive efforts from every part of the provincial government.

Gouvernance et responsabilité

Action 2 : Créer une direction chargée de l’adaptation au changement climatique

Le gouvernement de l’Ontario créera une Direction générale de l’adaptation au changement climatique qui pilotera la mise en œuvre de la stratégie d’adaptation et du plan d’action.

Le gouvernement de l’Ontario créera une Direction générale de l’adaptation au changement climatique pour piloter la mise en œuvre de la stratégie et du plan d’action. Cette direction aura pour mandat ce qui suit :

  • Diriger les nouvelles initiatives stratégiques portant sur l’adaptation, ou agir comme catalyseur, et aider à l’examen des politiques et des programmes existants, au besoin;
  • Coordonner les mesures d’adaptation à la grandeur de la province et en faire rapport;
  • Élaborer un cadre de gestion des risques pour guider la prise de décision en matière d’adaptation;
  • Assurer la subsistance de la Stratégie d’adaptation et du plan d’action de l’Ontario et concevoir de nouvelles mesures en collaboration avec les autres ministères;
  • Lancer ou coordonner des études d’impact économique et climatique dans divers secteurs et diverses collectivités de la province;
  • Diriger l’intégration de la science et des politiques pour créer des stratégies pouvant être mises à la disposition des décideurs;
  • Servir de guichet unique pour le public et le gouvernement de l’Ontario pour rejoindre les spécialistes et répondre aux demandes de renseignements;
  • Diriger la constitution d’une Initiative de collaboration pour la modélisation climatique au sein de la FPO;
  • Présider un comité directeur interministériel chargé d’assurer l’intégration de l’adaptation dans toutes les politiques et tous les programmes du gouvernement.

Pour soutenir la Direction générale, le gouvernement de l’Ontario crée un comité interministériel qui fournira connaissances et avis et mettra des interlocuteurs officiels en matière d’adaptation à la disposition de toute la fonction publique de l’Ontario.

Rapports d’étapes et mesures du rendement

Chaque année, le gouvernement de l’Ontario rendra compte au public des mesures contenues dans la stratégie et le plan d’action. Dans le but d’assurer une reddition de comptes transparente, le ministère de l’Environnement travaille avec les ministères associés, tandis que le comité directeur interministériel coordonnera les rapports d’étapes des mesures décrites dans le plan. De nouvelles mesures seront lancées par le processus du comité ministériel, le cas échéant, et seront exposées dans le rapport annuel sur le changement climatique en Ontario.

On pourra dire que la stratégie et le plan d’action ont réussi lorsque l’adaptation au changement climatique sera systématiquement intégrée aux politiques, aux programmes, à l’information et au contrôle partout au sein du gouvernement et même au-delà. Par le truchement de la Direction générale de l’adaptation au changement climatique, le gouvernement de l’Ontario fera le suivi des programmes et évaluera l’efficacité des mesures stratégiques prises pour augmenter la résilience de la province face aux conséquences du changement climatique.

Accès permanent à des experts

L’adaptation au changement climatique est une démarche complexe dont la science évolue rapidement. Comme il faudra procéder à une analyse attentive pour arriver à jauger ses conséquences en Ontario, il est essentiel que les Ontariens et les Ontariennes soient informés par les meilleurs experts sur les conséquences du phénomène sur les personnes, les biens naturels et l’économie.

En travaillant avec le Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique, le gouvernement de l’Ontario a établi des relations privilégiées avec la communauté scientifique et universitaire, le secteur de l’infrastructure et celui de l’assurance. L’Ontario est bien placée pour échanger de l’information avec les régions progressistes que sont le Québec et le Royaume-Uni, puits de connaissances et de savoir-faire en la matière.

L’Ontario est toujours disposée à travailler avec les cerveaux les plus brillants, ici comme à l’étranger, pour augmenter sa résilience face au changement climatique.

Investir dans notre avenir

Plusieurs études internationales importantes nous ont appris qu'en investissant tôt et judicieusement pour augmenter la résilience, on économise sur le long terme, et que plus on attend pour s'adapter, plus la facture risque d’être élevée. Le gouvernement de l’Ontario a inclus dans son plan une série d’actions détaillées à l’échelle gouvernementale pour faire en sorte que l’adaptation au changement climatique fasse partie intégrante des décisions financières et politiques, qu'il s'agisse de la construction de routes, de la mise à jour des lois concernant l’aménagement du territoire ou de la gestion des richesses naturelles.

C'est une façon sensée de protéger la vie et les biens des gens des effets d’un changement climatique évident. La situation n'est plus la même qu'à l’époque de nos grands-parents et elle ne sera pas la même pour nos petits-enfants. Nous devons nous préparer au changement, au lieu de prétendre qu'il ne se passe rien.David Pearson (Ph. D.), professeur en Sciences de la terre à l’Université Laurentienne,
coprésident du Comité ontarien d’experts sur l’adaptation au changement climatique