Effets du temps sec sur les tomates
Apprenez ce qui arrive lorsque les tomates subissent un stress hydrique.
Introduction
Les tomates de plein champ sont une culture de longue saison et elles nécessitent beaucoup d’eau. Un cultivar moyen requiert environ 40 cm (15,7 po) d’eau au cours de la saison de croissance, ses besoins en humidité augmentant progressivement jusqu'à ce que la charge fruitière atteigne son maximum. Les étapes cruciales en ce qui concerne les besoins en eau sont la floraison, la fructification et le grossissement du fruit.
Stress hydrique
Lorsque les tomates subissent un stress hydrique :
- Moins de fleurs se développent par grappe, ce qui signifie qu’il y a moins de fruits, d’où une baisse des rendements.
- Les solides solubles totaux augmentant, la récupération dans l’usine de transformation augmente et le goût des tomates fraîches ou transformées s’améliore.
- Le calibre des fruits diminue, ce qui peut se traduire par des fruits non commercialisables sur le marché du frais et une perte de récolte plus importante lors de la récolte mécanique des tomates de transformation.
- La pourriture apicale augmente, ce qui entraîne la formation de taches noires et un nombre élevé de moisissures dans le produit transformé. Les fruits touchés sont invendables et les pertes peuvent être importantes en ce qui concerne les variétés sensibles. Dans les cas graves, des chargements ou des champs de tomates de transformation entiers peuvent être rejetés. Agricorp offre un avantage en matière de récupération en ce qui concerne les champs de tomates de transformation gravement touchés par la pourriture apicale.
- La température du couvert végétal augmente, ce qui entraîne une réduction de la transpiration et de la photosynthèse. Lorsque la température des fruits dépasse environ 30 °C, le développement de la couleur rouge est inhibé. Il s’agit d’un stress supplémentaire pour la plante qui entraîne une réduction de la croissance.
Les tomates tolèrent mieux le stress hydrique que d’autres cultures comme les poivrons et les concombres. Elles peuvent modifier leurs processus physiologiques afin de conserver l’eau tout en pursuivant leur croissance. L’exposition au stress hydrique tôt dans la saison rend la plante plus tolérante à tout autre épisode de stress survenant plus tard dans la saison. Bien que cette adaptation permette à la tomate de survivre là où d’autres cultures auraient subi des torts irréparables, un stress hydrique prolongé affecte toutefois le rendement, car il en coûte à la culture beaucoup d’énergie.
Si la plante peut survivre par temps sec, le rendement et la qualité ne seront toutefois pas au rendez-vous. L’irrigation des tomates donne souvent d’excellents résultats, qu'il s'agisse de rendement ou de qualité, tout en diminuant les risques de pourritures apicales et de fissures.
L’effet de la structure du sol
Les sols qui ont une bonne structure et qui contiennent une grande quantité de matières organiques retiennent beaucoup mieux l’humidité et permettent aux racines de pénétrer plus profondément, ce qui favorise le rendement de la culture. Le compactage du sol nuit à l’étalement des racines. Chez les tomates, 85 % du système racinaire se trouve habituellement dans les 30 premiers centimètres de sol (12 po), mais leurs racines peuvent toutefois atteindre jusqu'à un mètre (39 po) de profondeur. On peut cultiver des plantes-abris et utiliser leurs résidus comme paillis, pour réduire les pertes d’eau et réduire les variations de la température du sol. Cependant, une telle pratique nécessite une planification préalable, sans compter qu'elle peut exercer un effet nuisible si le printemps est humide. Dans les cultures irriguées de tomates destinées au marché du frais, on peut faire un paillage avec une pellicule plastique pour conserver l’eau. Par ailleurs, les sols où l’on pratique le travail minimal sont mieux protégés contre les pertes d’humidité.
Évapotranspiration
L’évapotranspiration est le processus par lequel l’eau est transférée de la terre à l’atmosphère par évaporation du sol et d’autres surfaces et par transpiration des plantes.
Au début des années 1980, C.S. Tan, Ph. D., de Agriculture et Agroalimentaire Canada, a découvert qu'il existait un lien étroit entre l’abondance de la récolte de tomates de transformation vendables et l’évapotranspiration (ET) saisonnière, c.-à-d. la consommation d’eau par les plantes. Sous la barre de 88 mm d’ET, les tomates cultivées dans un loam sableux Fox n'ont donné aucune production vendable. Au-dessus de 88 mm, le rendement a augmenté de façon linéaire, atteignant des sommets lorsque la culture recevait 300–400 mm d’eau.
On s'attendrait à ce que l’ET saisonnière soit beaucoup plus élevée de nos jours grâce à des variétés au rendement amélioré et à des pratiques culturales plus efficaces. En fait, des recherches récentes sur les tomates de transformation produites en Ontario ont montré des augmentations de production pouvant aller jusqu'à 81 %, dans différents types de sol, et au moyen d’une irrigation planifiée au moment opportun. Soulignons que, par temps sec, l’irrigation est indispensable sur les sols légers en raison de leur capacité de rétention d’eau presque nulle.
Consultez notre page Intempéries pour plus d’information sur la sécheresse et le faible niveau d’eau.