Message du ministre

Dans une province aussi prospère que l’Ontario, chaque famille mérite d’avoir la garantie de pouvoir manger en rentrant à la maison.

Même si nous vivons dans une province riche, ce n’est pas toujours le cas. Un trop grand nombre d’Ontariennes et d’Ontariens sont régulièrement privés d’un accès adéquat à des aliments nutritifs et abordables.

En tant que ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté, je sais que le fait de ne pas pouvoir avoir accès à des aliments nutritifs abordables, en quantité suffisante, est un des symptômes fondamentaux de la pauvreté. Il est aussi clair que la sécurité alimentaire est un des facteurs clés qui permet de briser le cycle de la pauvreté.

L’insécurité alimentaire peut laisser des cicatrices dès la naissance, les bébés naissant avec une insuffisance pondérale et sous-développés. Au cours des premières années de leur existence, une nutrition déficiente peut nuire à leur capacité d’apprendre, de grandir et de rester en bonne santé.

En tant que père de trois enfants, je suis conscient de l’importance d’une alimentation saine car elle aide les enfants à grandir en bonne santé et à devenir forts. Je peux bien imaginer l’inquiétude de ces parents concernant la santé de leurs enfants, inquiétude qui ne fait qu’augmenter au fil des repas manqués.

Pour de nombreux Ontariens et Ontariennes, l’insécurité alimentaire commence en tant qu’adultes lorsqu’ils doivent jongler pour mettre des aliments sur la table et assurer un toit au-dessus de leur tête. D’autres Ontariens et Ontariennes vivent l’insécurité alimentaire à l’âge adulte après l’avoir vécue dans leur enfance, pris dans le filet du cycle intergénérationnel de la pauvreté.

Nous créons, pour tous ces Ontariens et Ontariennes, la première stratégie ontarienne pour la sécurité alimentaire. Elle a pour objectif de s’assurer que tout le monde a un accès adéquat à des aliments nutritifs et abordables.

Dans le cadre de l’élaboration de cette stratégie, nous veillerons à étudier le lien qui existe entre la prospérité et la sécurité alimentaire. Nous tiendrons également compte de la diversité de la province et nous nous souviendrons du rôle que l’alimentation joue au sein des cultures et des communautés de tout l’Ontario.

La stratégie doit porter sur l’accès physique et économique à une alimentation suffisante, sécuritaire, nutritive et adaptée sur le plan culturel, y compris dans les collectivités isolées et autochtones de même que pour les peuples autochtones de toute la province. Elle doit également satisfaire les besoins des Ontariens et des Ontariennes qui sont nés à l’extérieur du Canada, soit une personne sur quatre, et qui risquent d’être confrontés à d’autres obstacles.

Grâce à notre Stratégie de réduction de la pauvreté et à d’autres politiques et programmes, nous avons accompli des progrès considérables pour améliorer l’accès aux avantages potentiels de notre système alimentaire. Cependant, nous reconnaissons également qu’il nous reste encore beaucoup de travail à faire.

Nous rassemblerons les administrations locales, les partenaires des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones vivant en milieu urbain, les groupes communautaires, les acteurs de l’industrie alimentaire, les personnes ayant une expérience vécue de l’insécurité alimentaire, les innovateurs et les dirigeants d’entreprises à but social afin de trouver des approches viables et locales visant à lutter contre l’insécurité alimentaire.

La réunion de partenaires issus de différents secteurs nous permet d’optimiser l’emploi des ressources sur le terrain et de trouver de nouvelles voies de collaboration. Alors que nous entamons le processus d’élaboration de la stratégie ontarienne pour la sécurité alimentaire, j’espère que vous vous joindrez à nous pour partager vos idées afin de faire de l’Ontario une province au sein de laquelle personne ne sait ce que c’est que d’avoir faim.

J’espère que, grâce à notre collaboration, nous pourrons veiller à ce que tout le monde ait sa place autour de la table de cuisine provinciale.

Le ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté,
Chris Ballard

Contexte

La sécurité alimentaire est atteinte lorsque les êtres humains ont accès à une nourriture suffisante, saine, nutritive et adaptée sur le plan culturel, qui répond à leurs besoins alimentaires.

Les Ontariens et Ontariennes bénéficient d’un des meilleurs systèmes alimentaires au monde : il assure efficacement la production d’une grande variété d’aliments de haute qualité, sains et nutritifs, propices à une vie saine et active, et ce, à un prix relativement bas. Le secteur agroalimentaire de l’Ontario est aussi un moteur économique important qui contribue au niveau élevé de notre qualité de vie en créant de bons emplois et en proposant des produits sains. De fait, il injecte 36,4 milliards de dollars dans l’économie provinciale et emploie plus de 790 000 personnesfootnote 1.

Bien que la majorité de la population ontarienne ait la possibilité de se procurer des aliments à un prix abordable, il est manifeste que l’insécurité alimentaire cible certains groupes de manière disproportionnée, ce qui signifie qu’ils n’ont pas accès à des aliments sécuritaires, nutritifs et culturellement adaptés, en quantité suffisante. Le taux d’insécurité alimentaire au Canada se situe aux alentours de 12 p. 100footnote 2.

D’après certaines estimations, on recense plus de 595 000 ménages en proie à l’insécurité alimentaire en Ontariofootnote 2. Ces personnes et ces familles ne bénéficient pas d’un accès suffisant à la nourriture dont elles ont besoin, mais ce n’est pas tout. Elles n’ont pas non plus suffisamment accès au logement, aux marchés d’alimentation appropriés, au transport, aux connaissances en matière d’alimentation et de nutrition, et à des revenus adéquats. Par ailleurs, elles n’ont pas assez de temps à consacrer à la préparation des repas. Les Ontariens et Ontariennes à faible revenu subissent de façon plus négative le coût des aliments et dépensent une plus grande part de leur revenu à ce poste.

Les principales populations concernées ne sont pas toutes touchées de la même façon. Les taux d’insécurité alimentaire sont particulièrement élevés parmi les nouveaux immigrants au Canada, les communautés racialisées, les femmes chefs de famille monoparentale et les Autochtones. Les personnes qui vivent dans des régions rurales et éloignées peuvent aussi être touchées de façon disproportionnée par l’insécurité alimentaire. Selon les Chiefs of Ontario et le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations, 48 p. 100 des adultes des Premières Nations vivant dans des réserves en Ontario sont en situation d’insécurité alimentaire grave (14,5 p. 100) ou modérée (33,1 p. 100)footnote 4. Le coût plus élevé des aliments, du transport et de l’entreposage dans le Nord entraine également, pour les ménages, des dépenses alimentaires supérieures. Les ménages du Nord-Est de l’Ontario dépensent environ 50 p. 100 de leur revenu au titre de l’alimentation, contre 9 p. 100 en moyenne dans la provincefootnote 5. Bien que nous associons souvent les régions rurales aux activités de production alimentaire, les recherches montrent aussi que le peu d’options en matière d’achat d’aliments, l’absence de transports en commun et le coût élevé des aliments et du transport personnel peuvent créer une vulnérabilité à l’insécurité alimentaire dans ces régions.

La stratégie provinciale pour la sécurité alimentaire examinera les facteurs qui influent sur l’abordabilité des aliments. Elle étudiera aussi des initiatives afin de réduire le taux d’insécurité alimentaire grâce à des initiatives ciblées qui facilitent l’accès de tous les Ontariens et Ontariennes. Nous proposons d’entamer le dialogue avec les collectivités pour appuyer le travail entrepris dans le cadre des stratégies communautaires pour la sécurité alimentaire.

Les recherches ont démontré que la sécurité alimentaire améliore la santé mentale, diminue le risque de développer des maladies chroniques et fait baisser globalement les dépenses de santéfootnote 6. Le fait de souligner l’importance d’une alimentation nutritive et adaptée sur le plan culturel aidera à optimiser la santé et les avantages sociaux dans la province.

Travaux en cours

Le gouvernement de l’Ontario et ses partenaires collaborent afin de soutenir la capacité de notre province à produire une alimentation de haute qualité aujourd’hui et à l’avenir, notamment en renforçant la diversification des récoltes adaptées culturellement. La disponibilité de terres de qualité en nombre suffisant pour soutenir le dynamisme de l’aquaculture et de la production agricole dans la province garantit la pérennité de notre capacité de production alimentaire à long terme. Les partenaires autochtones ont identifié des stratégies permettant d’étendre cette démarche aux ressources alimentaires naturelles et traditionnelles.

Les programmes de santé et d’éducation aident les Ontariens et les Ontariennes à comprendre la valeur d’une alimentation nutritive et de haute qualité, ainsi que ses avantages. En voici quelques exemples :

  • Stratégie ontarienne pour la santé des enfants
  • Programme de bonne nutrition des élèves
  • Plan d’action pour la promotion de la saine alimentation et de la vie active (Plan d’action PSAVA)
  • Programme de distribution de fruits et de légumes dans le Nord de l’Ontario
  • Fraîcheur de la ferme
  • Collecte de fonds santé pour les écoles de l’Ontario
  • Programme de lutte contre les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale chez les Autochtones et Programme de nutrition des enfants autochtones
  • Programme de formation des diabétiques, de promotion de la santé et de prévention pour les Autochtones
  • Programme de promotion de la vie saine pour les Autochtones en milieu urbain

Ces travaux définissent le cadre dans lequel s’inscrit la réussite et aident la population ontarienne à profiter du système alimentaire.

Vision à long terme et approche proposées

Vision à long terme

La vision de l’Ontario est celle d’une province au sein de laquelle tout le monde a accès à une nourriture d’excellente qualité, saine, nutritive et adaptée sur le plan culturel, afin de favoriser une vie saine et active.

Dans l’immédiat, nos efforts visent à combler l’écart qui empêche les plus de 595 000 ménages en proie à l’insécurité alimentaire en Ontario d’obtenir ces avantages.

Approche

La province a identifié quatre grands axes de travail au titre de sa stratégie pour la sécurité alimentaire :

  1. Autonomie des collectivités au travers de solutions adaptées à chaque cas. Les enjeux et les solutions en matière de sécurité alimentaire varient d’une région à l’autre au sein de la province. Les collectivités ont besoin d’outils qui permettent de trouver des solutions et des mécanismes de soutien aux personnes et aux collectivités en fonction de leurs besoins.
  2. Initiatives alimentaires intégrées basées sur le savoir pour favoriser les partenariats d’action. Nous sommes conscients de la nécessité d’instaurer une vision collective, de fixer des objectifs clairs, de définir des mesures communes et de mettre en place un ensemble connecté d’activités propices au renforcement mutuel en nous fondant sur les meilleures connaissances disponibles. La sécurité alimentaire de la province peut être renforcée en orientant nos actions vers une vision commune.
  3. Sécurité alimentaire qui ne se cantonne pas aux aliments. Le revenu, le prix des aliments et d’autres nécessités de subsistance sont à prendre en compte. Il existe de nombreux moyens d’améliorer l’accès économique et de réduire la fréquence des compromis qu’un ménage doit consentir pour subvenir à ses besoins essentiels.
  4. Soutien en faveur de l’innovation. Nous devons suivre de nouvelles pistes pour répondre aux enjeux et problèmes majeurs. Pour trouver des solutions, nous soutiendrons et encouragerons les acteurs misant sur la créativité et l’innovation de rupture, et nous solliciterons leur aide.

Questions à débattre :

  1. Quelle est votre opinion sur ces quatre grands axes de travail?
  2. Avons-nous omis des domaines d’action?
  3. Quels sont les partenaires ou parties prenantes qui manquent à l’appel dans cette discussion?

Autonomie des collectivités

L’Ontario continue de renforcer la capacité et l’autonomie des collectivités de façon qu’elles puissent répondre aux enjeux propres à leurs populations. Nos processus de décision et d’évaluation, systématiquement éclairés par des données probantes, aident les collectivités à étoffer leurs connaissances et à employer une méthode de mesure plus efficace afin d’optimiser les retombées. Les résultats des évaluations permettent aussi aux collectivités de réaliser des plans stratégiques et des investissements qui améliorent les conditions de vie de leurs résidents.

Nous cherchons à adopter une approche similaire dans le cadre de la stratégie pour la sécurité alimentaire. Nous sommes conscients du fait que chaque collectivité dispose d’une expérience qui lui est propre et d’atouts singuliers à faire valoir. Nous voulons appuyer les approches communautaires et renforcer la capacité d’évaluation à travers des interventions menées à l’échelle des collectivités qui facilitent de manière tangible l’accès physique et économique à une alimentation saine, nutritive et adaptée sur le plan culturel, en quantité suffisante.

Les solutions de lutte contre l’insécurité alimentaire différeront d’une collectivité régionale et communauté culturelle à une autre. Nous tenons compte du rôle de la diversité culturelle dans l’élaboration d’approches de promotion des aliments locaux en faveur de la sécurité alimentaire.

Une approche misant sur des systèmes alimentaires communautaires met l’accent sur les résultats environnementaux, économiques et de santé sociale locaux. L’approche insiste sur la présence de réseaux collaboratifs qui localisent et intègrent la production, la transformation, la distribution et la consommation des aliments, de même que la gestion des déchets. En Ontario, comme dans d’autres régions, cette approche a permis de mettre en place, à l’échelon local, des chartes alimentaires, des conseils sur la politique alimentaire, des stratégies alimentaires et des mouvements plus larges de promotion des aliments locaux. Cette approche a été mise en œuvre en grande partie sous la houlette de partenariats entre administrations municipales, d’activistes alimentaires et de fournisseurs de services locaux. Des organismes dirigés par les Premières Nations et les communautés autochtones ont également instauré des stratégies, des plans d’action et des programmes communautaires visant à accroître la production agricole, à transmettre les compétences traditionnelles en matière d’alimentation et à améliorer la sécurité alimentaire de leurs collectivités respectives.

Amélioration de l’accès à une alimentation abordable, saine et adaptée sur le plan culturel

Les marchés itinérants, les coopératives, les boîtes vertes, les congélateurs communautaires et les programmes de glanage sont des exemples d’approches permettant d’accéder à des aliments abordables, sains et adaptés sur le plan culturel.

Le gouvernement de l’Ontario a élaboré une Stratégie de promotion des produits alimentaires locaux à plusieurs volets qui vise à accroître la consommation d’aliments locaux par l’offre de plus grandes quantités de ces produits là où les Ontariens et les Ontariennes s’approvisionnent et prennent leurs repas. Cette stratégie prévoit la promulgation en Ontario de la Loi de 2013 sur les aliments locaux destinée à mieux faire connaître les aliments locaux, à développer de nouveaux marchés pour ces produits et à stimuler la réussite et la résilience des économies et systèmes alimentaires locaux.

Dans le cadre du Plan de croissance pour le Nord de l’Ontario, l’agriculture, l’aquaculture et le conditionnement des aliments ont été identifiés comme un secteur prioritaire susceptible de stimuler et de diversifier l’économie du Nord de l’Ontario. L’Ontario élabore actuellement une Stratégie pour le secteur de l’agriculture, de l’aquaculture et du conditionnement des aliments dans le Nord de l’Ontario en vue d’identifier les possibilités de croissance de ce secteurfootnote 7.

La collaboration avec les collectivités des Premières Nations et des Métis a permis de constater un grand intérêt autour des questions de croissance économique et d’emploi, ainsi qu’une volonté de résoudre le problème de l’insécurité alimentaire. Le projet pilote d’élevage de bétail dans le Nord, une initiative précoce dans le cadre de la stratégie, étudiera les possibilités d’intensifier la production de bétail dans le Nord de l’Ontario.

Les initiatives menées par des communautés racialisées, des nouveaux arrivants et des populations autochtones aident les collectivités à cultiver, à vendre et à consommer des aliments sains et adaptés sur le plan culturel. Ces initiatives permettent d’identifier les façons de garantir la sécurité alimentaire locale dans une optique de justice alimentaire.

Il est difficile de savoir précisément si, et comment, ces initiatives communautaires en faveur de la sécurité alimentaire ont une incidence significative dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Peu d’études ont évalué les retombées qu’ont eues des approches en faveur de la sécurité alimentaire misant sur les systèmes communautaires. Nous disposons aussi de connaissances limitées permettant de comparer les différences régionales relatives à certaines activités locales entre les grands centres urbains, d’une part, et les collectivités rurales et éloignées, d’autre part, notamment dans l’ensemble des populations et des collectivités des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

Questions à débattre :

  1. Que signifient la sécurité alimentaire et l’insécurité alimentaire pour vous et/ou votre collectivité?
  2. Quels sont les principaux obstacles ou difficultés pour atteindre la sécurité alimentaire selon vous et/ou votre collectivité?
  3. Quelles initiatives communautaires en matière d’alimentation ont contribué à réduire l’insécurité alimentaire au sein de votre collectivité?
  4. Avez-vous participé à l’évaluation d’une initiative locale pour la sécurité alimentaire? Si oui, selon quelle méthodologie? Avec quels résultats?
  5. Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans votre collectivité?

Initiatives alimentaires intégrées reposant sur des partenariats d’action

Au cours d’un symposium pour un gouvernement ouvert, organisé à Toronto en juin 2016, les participants ont indiqué que la sécurité alimentaire était une préoccupation majeure dans leur collectivité, et qu’un partenariat d’action faciliterait la mise en œuvre des changements requis. Nous voulons collaborer avec des partenaires et des intervenants de toute la province pour adapter les partenariats d’action pour la sécurité alimentaire sur lesquels reposeront aussi les politiques provinciales.

Le partenariat d’action repose sur des composantes interconnectées permettant d’obtenir une forte convergence et des résultats à grande échelle. Les cinq composantes suivantes offrent un excellent aperçu d’un cadre stratégique pour les partenariats d’action, qui pourra être modifié en fonction des contextes locaux  :

  1. Programme collectif – Tous les participants partagent la même vision du changement, assortie d’une compréhension commune du problème et d’une approche conjointe visant sa résolution par la mise en œuvre d’actions convenues.
  2. Méthode de mesure uniforme – Tous les organismes participants conviennent des méthodes de mesure et de rapport des progrès réalisés, et identifient un petit nombre d’indicateurs communs à des fins d’apprentissage et d’amélioration.
  3. Activités de renforcement mutuel – Un panel diversifié et généralement intersectoriel de parties prenantes coordonne un ensemble d’activités différenciées par le biais d’un plan d’action misant sur le renforcement mutuel.
  4. Communication continue – Tous les acteurs échangent fréquemment dans le cadre d’un dialogue ouvert et structuré afin d’instaurer une relation de confiance, de veiller à la concrétisation d’objectifs réciproques et de créer une motivation collective.
  5. Infrastructure de coordination et de soutien – Il s’agira de servir toute l’initiative et de coordonner les organisations et organismes participants.

Il est extrêmement important d’identifier des moyens de mettre en œuvre un cadre d’action collective pour la sécurité alimentaire. Nous voulons en savoir plus sur la façon dont nous pouvons asseoir une compréhension commune des problèmes et définir une vision collective assortie des mêmes objectifs. Nous avons conscience qu’il est nécessaire d’instaurer un cadre de mesure commun.

Au cours des prochains mois, nous trouverons des moyens de soutenir les partenaires communautaires, municipaux, métis, inuits et autochtones vivant en milieu urbain, de même que nos partenaires des Premières Nations et du secteur privé, et de les encourager à travailler ensemble pour que tous les Ontariens et Ontariennes puissent bénéficier d’une nourriture abondante, de haute qualité, saine, nutritive et adaptée sur le plan culturel afin de favoriser une vie saine et active.

Questions à débattre :

  1. Avez-vous participé à la conception de cadres de partenariat d’action liés à la sécurité alimentaire, ou êtes-vous au courant de l’existence de certains d’entre eux? Si oui, quels sont les enseignements/résultats/défis connexes?
  2. Si vous avez participé à la conception d’un cadre de partenariat d’action, avez-vous sollicité la participation du gouvernement et/ou du secteur privé? Si oui, quelles pratiques exemplaires/connaissances en sont ressorties?

La sécurité alimentaire ne se cantonne pas aux aliments

Les ressources suivantes sont essentielles à la sécurité alimentaire et nutritionnellefootnote 8 :

  • Ressources matérielles, notamment : logement, cuisine/ustensiles/électroménager, accès aux magasins d’alimentation/marchés appropriés, transport.
  • Ressources sociales, notamment : relations avec autrui, acquisition sur les réseaux sociaux de connaissances en matière d’alimentation et de nutrition et de savoir traditionnel autochtone, normes alimentaires positives et temps à consacrer à la préparation des repas.
  • Ressources financières, notamment : revenu adéquat.
  • Ressources humaines, notamment : connaissances et compétences en matière d’alimentation et de nutrition, motivation et intérêt pour la préparation des repas et la nutrition, et santé mentale et physique.
  • Ressources naturelles, notamment : eaux, air et sols non pollués, climat favorable à l’agriculture.

Un certain nombre de programmes et d’initiatives actuels, au sein et hors du gouvernement, améliorent la satisfaction des besoins de première nécessité (logement, garde d’enfants, transport, chauffage, électricité) tout en soutenant les dépenses discrétionnaires des ménages. Chacun d’eux constitue un levier important pour la sécurité alimentaire.

En analysant les tenants et les aboutissants des initiatives qui favorisent l’accès aux ressources susmentionnées, nous pouvons optimiser notre capacité de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le gouvernement peut jouer un rôle d’organisateur en facilitant les relations et les échanges de sorte que les principaux acteurs s’assoient autour de la table afin d’œuvrer à la réalisation d’un objectif commun.

Le gouvernement exécute aussi différents programmes qui renforcent les ressources essentielles à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les hausses et les modifications récentes de l’aide sociale ont entraîné certains progrès dans l’amélioration des revenus qui favorisent la sécurité alimentaire. Toutefois, l’aide sociale constitue seulement l’un des aspects du système de sécurité du revenu en général. La sécurité du revenu nécessite l’accès à une panoplie de services sociaux et de mécanismes de soutien qui placent les personnes dans une situation plus favorable à la poursuite d’objectifs d’inclusion économique et sociale.

En novembre 2016, l’Ontario a demandé l’avis du grand public afin d’éclairer la conception d’un Projet pilote portant sur le revenu de base. Bon nombre de participants ont cité la sécurité alimentaire comme un possible indicateur permettant de mesurer l’efficacité du projet pilote.

Nous savons que nous pouvons en faire plus. Nous examinons comment la province peut réduire la pression qui pèse sur les particuliers et les ménages.

Questions à débattre :

  1. Quel rôle les gouvernements peuvent-ils jouer pour améliorer la sécurité alimentaire?
  2. Quel rôle le secteur privé pourrait-il jouer en faveur d’une hausse de la sécurité alimentaire liée au revenu au sein de la province?
  3. Quel rôle peuvent jouer les agriculteurs, les producteurs locaux et les gardiens du savoir autochtone?
  4. Quels rôles peuvent jouer les institutions communautaires, par exemple les centres communautaires, les écoles, les carrefours communautaires, les centres religieux et les bibliothèques?
  5. Selon vos constatations personnelles, quelles initiatives communautaires prometteuses ont permis d’améliorer la sécurité alimentaire?

Soutien en faveur de l’innovation

Le fait de stimuler l’innovation économique et sociale renforce l’autonomie des collectivités et contribue à améliorer l’accès des innovateurs à de nouvelles possibilités essentielles de même que la qualité de vie.

Nous cherchons à identifier des solutions innovantes pour répondre aux enjeux d’accessibilité économique et physique en lien avec l’insécurité alimentaire. Pour ce faire, nous travaillerons aux côtés des acteurs misant sur l’innovation de rupture et des entreprises à but social qui créent des systèmes alimentaires accessibles sur le plan physique et économique.

Le gouvernement de l’Ontario continue de subventionner les entreprises à but social au titre de la Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social : 2016 - 2021. Ces organismes adaptent les principes du marché, les technologies et les infrastructures pour relever les défis sociaux et environnementaux, dont ceux en lien avec l’insécurité alimentaire.

En ce moment, les entreprises à but social luttent contre le problème de l’insécurité alimentaire en adoptant les démarches suivantes :

  • Offre de formations et création d’emplois tout en fournissant des aliments sains et abordables à la collectivité desservie.
  • Utilisation de ressources communautaires, par exemple les parcs publics, et mise en place de marchés itinérants proposant des produits frais et écologiques de qualité dans les quartiers insuffisamment desservis, en dessous du prix du marché.
  • Applications mobiles facilitant l’accès à une alimentation saine et abordable.
  • Établissement de relations avec les propriétaires afin d’avoir accès à plus d’arbres fruitiers et d’espaces dans les jardins, permettant ainsi aux producteurs locaux de produire des aliments sains sur place et de cueillir des fruits pour les vendre et les distribuer.

Questions à débattre :

  1. Si vous êtes une entreprise à but social ayant un lien avec la sécurité alimentaire ou un organisme sans but lucratif qui tente d’intégrer un volet d’entrepreneuriat social à son travail, quels sont les principaux défis que vous avez dû relever?
  2. Citez quelques exemples de réussite/résultats observés auprès des personnes avec lesquelles vous travaillez dans le cadre d’une approche d’entrepreneuriat social?
  3. Si vous mettez à l’essai une approche innovante visant à lutter contre l’insécurité alimentaire, avez-vous bénéficié d’un financement de la part d’entreprises privées/sociétés de capital-risque ou d’autres subventions? Quels sont les enseignements tirés de cette expérience? Sur quelle source de capitaux comptez-vous pour étendre votre champ d’action?
  4. Faites-vous partie de réseaux ou de communautés de pratique plus vastes en tant qu’innovateur ou entreprise à but social?

Comment nous faire part de votre avis?

Nous souhaitons connaître votre avis sur la manière dont nous pouvons améliorer la sécurité alimentaire en Ontario. Nous vous invitons à répondre aux questions figurant dans le présent document et à nous transmettre toute rétroaction complémentaire concernant l’élaboration de la stratégie ontarienne pour la sécurité alimentaire d’ici au 31 mai 2017.

Vous pouvez nous faire part de vos réflexions, suggestions et idées par écrit aux coordonnées suivantes :

Bureau de la Stratégie de réduction de la pauvreté
Édifice Ferguson, 6e étage
77, rue Wellesley O.
Toronto (Ontario)  M7A 2T5

PRSO@Ontario.ca

Au fil de l’élaboration de cette stratégie pour la sécurité alimentaire, nous solliciterons votre avis à plusieurs reprises. En collaboration avec le ministère des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation, nous diffusons un questionnaire sur la sécurité alimentaire auprès des communautés et organismes autochtones afin d’obtenir des idées émanant des communautés et de résoudre ce problème. L’élaboration de la stratégie pour la sécurité alimentaire au sens large reposera sur les réponses à ce questionnaire.

Nous communiquerons une synthèse des commentaires recueillis à l’été 2017.

Votre participation à ce processus d’engagement nous permettra de concevoir une stratégie provinciale pour la sécurité alimentaire qui inclura les mesures que le gouvernement prendra au cours d’une période de 18 mois. Vous aurez la possibilité de nous aider à cerner les domaines d’action prioritaires après la publication du sommaire des commentaires.