Introduction

La listériose est une des maladies les plus communes du chinchilla et elle peut être mortelle chez les sujets de tous âges. C’est une infection courante chez de nombreuses autres espèces animales, notamment les souris et les rats, tant domestiques que sauvages, dans la plupart des régions du monde.

L’organisme responsable de la listériose peut aussi infecter l’homme. Il faut donc éviter d’ingérer la bactérie quand on manipule des animaux infectés ou quand on se trouve dans un lieu infecté.

Cause

La listériose est causée par les Listeria monocytogenes, de petites bactéries Gram positif en forme de bacilles.

Transmission

La bactérie peut être introduite dans un troupeau par :

  • des chinchillas infectés
  • contact avec d'autres espèces animales
  • l'intermédiaire d'aliments du bétail contaminés.

La contamination des aliments peut se produire à l’intérieur des locaux d’élevage (trémies d’alimentation ouvertes, etc.) et celle du foin (par des souris, etc.) survient au champ avant le conditionnement. Les chinchillas contractent ordinairement l'infection par voie orale.

Les chinchillas infectés rejettent ensuite les bactéries dans leurs excréments. On comprend donc que la contamination du matériel, des cages, des aliments et de l’eau par les excréments infectés est le plus important mode de propagation de la maladie aux autres chinchillas du troupeau.

Maladie

La maladie due à Listeria met longtemps à se manifester, puis elle se propage lentement au reste du troupeau. Elle peut faire mourir un animal, puis mettre de 5 à 6 mois pour en faire mourir d’autres; les animaux malades sont amaigris et apathiques. Ils souffrent parfois de diarrhée, mais la constipation est le signe le plus courant. Les efforts expulsifs peuvent entraîner le prolapsus rectal.

Moins fréquemment, les chinchillas peuvent souffrir de cécité ou de troubles nerveux, tels que des convulsions ou un balancement de la tête, si la bactérie envahit le cerveau.

Vers la fin, le chinchilla semble souffrir beaucoup et ne bouge que s’il y est contraint. Dans certains cas, il cesse de s’alimenter, mais continue de s’abreuver. Il grince des dents et émet des sons plaintifs. La mort survient au bout d’un jour ou deux.

Lésions révélées à l’autopsie

Les lésions constatées le plus souvent à l'autopsie sont de petites tâches blanches disséminées dans la masse du foie. On observe aussi parfois ces petits amas de tissus morts dans la rate, la vessie et la paroi de l’intestin. L’examen du contenu intestinal révèle souvent de la constipation et la présence de rares ingesta durs et secs.

Diagnostic et traitement

On peut poser un diagnostic de présomption à partir de l'anamnèse et des données d'autopsie. On isole facilement les bactéries Listeria dans le foie des chinchillas présentant à l’autopsie des lésions typiques de la listériose. Un laboratoire de diagnostics est en mesure d'identifier les bactéries en cause pour aider le vétérinaire à indiquer les antibiotiques qui seront efficaces. L'aide du laboratoire est importante à cet égard car certaines Listeria peuvent être résistantes à des antibiotiques d'emploi courant.

Les animaux ne répondent pas tous au traitement. Il faut savoir que les animaux qui semblent guéris peuvent demeurer porteurs de la bactérie.

Prévention et soins curatifs

La qualité des soins aux animaux et en particulier la rigueur de l’hygiène sont les meilleurs moyens de prévention de la listériose. Cela suppose le nettoyage et la désinfection à fond des cages, des buvettes et des bacs à sable.

Il est important que l’acquisition de nouveaux sujets se fasse autant que possible dans des élevages dont l’état de santé est connu. Il faut élever ces nouveaux arrivants totalement à l’écart du reste du troupeau pendant un certain temps.

Il faut soumettre les chinchillas atteints de listériose à une antibiothérapie dès que possible, selon la recommandation d'un vétérinaire, et isoler les animaux malades pour qu'ils ne transmettent pas la maladie au sein du troupeau. Il faut réformer et sacrifier tous les animaux gravement atteints.

Cette fiche technique a été rédigée à l'origine par Gwen Zellen, Ministère de l’agriculture, alimentation et affaires rurales de l’Ontario. La présente fiche technique a été rédigée par Brian Tapscott, spécialiste des élevages non traditionnels, Elora, MAAARO.