La maladie hémorragique épizootique du cerf de Virginie
La maladie hémorragique épizootique est une maladie virale infectieuse et mortelle du cerf de Virginie. Renseignez-vous sur cette maladie, son mode de propagation et son incidence éventuelle, ainsi que sur ce que nous faisons.
À propos de la maladie hémorragique épizootique (MHE)
La maladie hémorragique épizootique (MHE) est une maladie virale infectieuse et souvent mortelle chez le cerf de Virginie, touchant occasionnellement d’autres ruminants (comme les ovins et les bovins) qui cause des saignements internes importants.
Les moucherons du genre Culicoïdes (un petit insecte communément appelé brûlot) sont les porteurs les plus connus du virus. Les cerfs ne peuvent contracter la MHE que par la piqûre d’un moucheron porteur du virus. La MHE ne se transmet pas d’un cerf à l’autre.
La MHE est l’une des maladies les plus mortelles qui touchent le cerf de Virginie aux États-Unis. À ce jour, la présence de la MHE a été confirmée à plusieurs reprises en Ontario :
- en septembre 2017 chez deux cerfs de Virginie près de London
- en octobre 2021 chez trois cerfs de Virginie près de Kingston
- en octobre 2021 chez un cerf de Virginie près d’Amherstburg
- en septembre 2022 chez deux chevreuils dans le comté de Norfolk
Il est important pour les chasseurs de cerfs, les gestionnaires de la faune, les agriculteurs et les propriétaires d’animaux d’élevage d’être au courant de la MHE. Il s’agit d’une maladie grave susceptible de provoquer des éclosions à grande échelle chez les animaux sauvages. Toutefois, les éclosions de MHE sont généralement de courte durée et ne constituent pas une menace à long terme pour les populations de cerfs.
Signes de la MHE
Un cerf atteint de la MHE peut présenter des signes dans aussi peu que sept jours, tels que :
- la perte d’appétit
- la perte de la crainte naturelle des gens
- de la faiblesse
- une salivation excessive
- un pouls et une respiration rapides
- des signes caractéristiques de la fièvre, notamment l’immersion dans une étendue d’eau pour réduire la température corporelle
- une langue bleue provoquée par l’hémorragie et le manque d’oxygène dans le sang attribuables aux effets du virus
- l’enflure du cou ou de la tête ou autrement une apparence maladive
- le regroupement d’un grand nombre de cerfs malades à un même endroit ou à proximité
Le chevreuil atteint d’une forme aiguë de la maladie peut tomber dans un état de choc dans les 8 à 36 heures après l’apparition des signes cliniques, et est souvent trouvé mort dans une étendue d’eau ou à proximité d’une étendue d’eau.
La MHE comparativement à l’encéphalopathie des cervidés
Il arrive que des chasseurs ou le public méprennent certains signes de la MHE pour ceux de l’encéphalopathie des cervidés. Soulignons que l’encéphalopathie des cervidés n’a pas été détectée parmi les espèces sauvages de l'Ontario.
Contrairement à ceux atteints de la MHE, les animaux atteints de l’encéphalopathie présenteront les signes suivants :
- maigres ou faibles
- aucune enflure de la tête/du cou
- pas de langue bleue
- les cerfs sont en général retrouvés vivants, mais avec des symptômes, ou dans certains cas morts seuls
Quand la MHE survient-elle?
Les éclosions de la MHE ont généralement lieu à la fin de l’été ou au début de l’automne. Les experts croient que la propagation de moucherons infectés sur de grandes distances est facilitée par de forts vents.
Le changement climatique (températures plus douces, hivers plus courts) pourrait augmenter le risque d’éclosion de la MHE en Ontario. De longues périodes de chaleur peuvent prolonger la saison de reproduction des moucherons et éventuellement prolonger la période de transmission possible du virus.
Lorsqu’il est présent, le virus peut toucher le cerf chaque année plus ou moins gravement selon les conditions environnementales. Les moucherons sont tués à l’arrivée du gel à la fin de l’automne ou du temps hivernal.
Traitement
Il n’y a actuellement aucun traitement efficace ou vaccin disponible contre la MHE.
Ce que nous faisons
Nous collaborons avec la Réseau canadien de la santé de la faune pour surveiller la MHE en Ontario.
Ce que vous pouvez faire
Vous pouvez contribuer à limiter les larves de moucheron en éliminant l’eau stagnante dans les pneus usagés, les bacs à fleurs, les plateaux de pot de fleurs, les seaux, les conteneurs à ordures par exemple, et en remplaçant fréquemment l’eau des bains d’oiseaux. Ces mesures peuvent également aider à réduire le nombre d’insectes piqueurs responsables de la transmission du virus.
Signalement d’un animal sauvage mort ou malade
Si vous croisez un animal sauvage malade ou mort de façon suspecte, veuillez communiquer avec le Réseau canadien de la santé de la faune au
Il incombe aux propriétaires fonciers de nettoyer leur propriété. Dans la plupart des cas, les animaux sauvages morts peuvent être jetés aux ordures ou enterrés. Chaque municipalité a ses propres règles d’élimination des carcasses d’animaux sauvages. Pour en savoir davantage, communiquez avec votre ville ou municipalité. Les municipalités sont responsables des biens publics qu’elles possèdent (telles que les plages publiques qui leur appartiennent).
Santé humaine
Aucun risque pour la santé humaine n’est à craindre de la piqûre d’un moucheron porteur du virus de la MHE.
La consommation d’une viande de cerf infecté par la MHE qui ne présente aucun signe de maladie, d’ulcères ou d’abcès ou aucune autre anomalie est considérée comme étant sécuritaire.
Les chasseurs doivent, comme toujours, adopter de bonnes pratiques de manipulation et de transformation de carcasses lors de l’habillage d’un cerf chassé.
Manipulation de carcasses d’animaux sauvages
En tant que bonnes pratiques de manipulation et de transformation de cerf, les chasseurs doivent :
- porter des gants de caoutchouc lors de l’habillage des carcasses sur le terrain
- manipuler le moins possible le cerveau et le tissu de la moelle épinière
- manipuler le moins possible des os du crâne et de la moelle épinière
- ne pas consommer le cerveau, la moelle épinière, les yeux, la rate, les amygdales ou les ganglions lymphatiques des animaux capturés
- il faut décontaminer ses outils en enlevant les matières organiques, puis en trempant les outils pendant au moins 5 minutes dans une solution à 40 % d’eau de Javel domestique