Résumé

Le projet sur le caribou du Grand Nord (Far North Caribou Project [FNCP]), lancé en 2008, visait à soutenir l’aménagement du territoire et la planification des ressources du Grand Nord ontarien à partir de connaissances sur le caribou découlant de relevés aériens et terrestres, de résultats de la surveillance à distance de caribous dotés de colliers émetteurs à transmission par satellite et du savoir traditionnel autochtone. Les résultats décrits dans ce rapport comprennent entre autres :

  • les schémas de répartition et de déplacement du caribou dans le Grand Nord;
  • les moyens dont les gestionnaires ontariens disposeraient pour distinguer les deux écotypes de caribou des bois (population boréale) et utiliser ces renseignements pour mieux délimiter les frontières actuelles de l’écotype;
  • la dynamique de la population de caribous du Grand Nord, ses schémas d’utilisation de l’habitat, ainsi que les comportements apparents qu’ils affichent durant la saison de mise bas;
  • un aperçu de l’écologie et de la gestion des caribous.

Les relevés sur la répartition hivernale ont permis de recueillir des signes et des observations sur l’orignal et le loup, deux espèces qui donnent un aperçu des schémas de répartition à grande échelle du caribou. Les exigences de financement du projet FNCP comprenaient un volet sur les signes et les observations du carcajou qui permettront d’alimenter le document sur le rétablissement de cette espèce.

Emplacement du caribou dans le Grand Nord

Des relevés aériens de tout le territoire du Grand Nord au cours des hivers 2009 à 2011, selon une grille composée de cellules hexagonales de 10 km2, ont servi à évaluer la répartition hivernale (février et mars) du caribou, de l’orignal, du loup et du carcajou. On a créé des modèles d’occupation des espèces pour les écozones des basses terres de la baie d'Hudson et du bouclier ontarien à partir des vues de la répartition hivernale.

La consignation des observations sur les signes de caribou (8 007) et les caribous (1 807) s’est faite durant la première phase du relevé de la répartition hivernale. On a noté la présence de caribous dans 41 % des hexagones sondés (1 605/3 874), avec une proportion équivalente d’hexagones où des caribous étaient observés dans les écozones du bouclier ontarien (43 %; 647/1 502) et des basses terres de la baie d’Hudson (40 %; 958/2 372). La probabilité moyenne d’occupation (indice du relevé de la population ± écart-type) des caribous dans le Grand Nord, de 0,535 ± 0,026, était là aussi du même ordre dans les écozones des basses terres de la baie d’Hudson et le bouclier ontarien (0,539 ± 0,029 et 0,527 ± 0,021, respectivement). L’occupation par des caribous était plus marquée près de la limite entre les écozones du bouclier ontarien et des basses terres de la baie d’Hudson, la pointe la plus basse se situant le long des côtes de la baie d’Hudson et de la baie James, de même que dans les secteurs ayant subi des perturbations relativement récentes (moins de 40 ans) en raison d’un incendie.

La présence de 522 orignaux dans le Grand Nord a été observée dans 46 % des hexagones sondés (1 791/3 874). La proportion d’hexagones marqués par des observations d’orignaux était deux fois plus élevée dans l’écozone du bouclier ontarien (69 %; 1 034/1 502) que dans celle des basses terres de la baie d’Hudson (32 %; 757/2 372). En règle générale, la probabilité moyenne d’occupation (indice du relevé de la population ± écart-type) était supérieure à celle de l’occupation par des caribous dans tout le Grand Nord (0,654 ± 0,036); la plus forte probabilité était observée dans l’écozone du bouclier ontarien (0,834 ± 0,021), tandis que celle de l’écozone des basses terres de la baie d’Hudson s’avérait relativement plus faible (0,547 ± 0,045). La probabilité d’observer un orignal le long des limites de l’écozone était plus faible et inversement proportionnelle à celle de l’occupation par des caribous, et ce, dans tout le Grand Nord.

Les relevés des caribous ont permis d’observer 74 loups. Leur présence, détectée dans 22 % des hexagones sondés (868/3 874), était plus fréquente dans l’écozone du bouclier ontarien (29 %; 440/1 502) que dans celle des basses terres de la baie d’Hudson (18 %; 428/2 372). En règle générale, la probabilité d’occupation (indice du relevé de la population ± écart-type) des loups était modérée dans tout le Grand Nord (0,599 ± 0,077), bien que plus élevée dans l’écozone du bouclier ontarien (0,728 ± 0,086) que dans celle des basses terres de la baie d’Hudson (0,523 ± 0,071). La probabilité d’occupation par des loups, dans le Grand Nord, se distribuait de manière plus uniforme que l’occupation par des orignaux ou des caribous; la probabilité d’occupation par des loups des zones dotées d’un couvert végétal était plus élevée que la probabilité d’occupation par des orignaux et des caribous.

Malgré 351 observations de signes de carcajou dans le Grand Nord, seuls 4 individus ont été vus. La présence de carcajous a été détectée dans 8 % des hexagones sondés (311/3 874). La proportion d’hexagones visés par des observations de carcajou était plus élevée dans l’écozone du bouclier ontarien (11 %; 165/1 502) que dans celle des basses terres de la baie d’Hudson (6 %; 144/2 372). Ce récent relevé porte à croire que la présence de carcajous est prédominante dans les deux tiers de la portion nordique du Grand Nord. Des spécimens ont été détectés dans l’est et le sud, aussi loin que la formation d’Attawapiskat et la rivière Moose, et ils semblent établir de nouvelles colonies dans l’écorégion de la baie James, surtout autour de la formation d’Attawapiskat.

Mode de déplacement des caribous dans le Grand Nord et lieux préconisés

Une analyse des modèles de comportement des caribous des bois femelles dans le Grand Nord a mis en évidence trois discriminateurs possibles de l’écotype : distance parcourue par année, distance minimale jusqu’au littoral durant la saison de mise bas et proportion de points de télémesure apparus à l’intérieur des limites combinées de l’écorégion de la forêt boréale du Nord (1E) et celle du littoral de la baie d’Hudson (0E) durant la saison de mise bas. Des 124 animaux utilisés dans cette analyse, 41 ont été classés dans la catégorie toundra forestière et 83, dans la catégorie sylvicole. Les animaux dotés de colliers qui ont été repérés aux confins de Keewaywin, du lac Pickle, de Hearst et d’Eabametoong appartenaient tous à l’écotype sylvicole, tandis que ceux qui se trouvaient dans les écorégions de la forêt boréale du Nord (1E) et du littoral de la baie d’Hudson (0E), à l’ouest de la rivière Severn, faisaient sans doute partie de l’écotype toundra forestière. Les deux écotypes ont reçu leur collier à proximité de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug et d’Attawapiskat. Pour des besoins de gestion, on établit une limite nord raisonnable pour l’écotype toundra forestière à la frontière australe de l’écorégion forêt boréale du Nord (1E).

Chez les caribous désignés dans l’écotype toundra forestière, la superficie moyenne de leur domaine vital annuel et saisonnier s’avérait plus étendue (95 % d’un polygone convexe minimal; domaine vital annuel d’une superficie de 42 039 km2 ± 3 002 km2 [n=9], et 67 809 km2 ± 2 472 km2 [n=32] dans les années 1 et 2 de l’étude, respectivement) que chez les caribous désignés comme des animaux sylvicoles (superficie du domaine vital annuel : 3 663 km2 ± 439 km2 [n=56] et 5 336 km2 ± 1 193 km2 [n= 85] dans les années 1 et 2 de l’étude, respectivement). Les plus petits domaines vitaux saisonniers étaient observés l’été, tandis que les plus étendus étaient observés en hiver ou dans la période précédant la mise bas, puisque le caribou se déplace vers ses aires de mise bas.

La saison de mise bas, établie à partir d’une analyse des déplacements, s’échelonnait du 7 mai au 9 juin en 2009, du 1er mai au 9 juin en 2010 et du 6 mai au 2 juin en 2011. Chez les animaux de la toundra forestière, la date moyenne de la mise bas suivait de 4 à 11 jours celle du caribou sylvicole, et sa période de début de la mise bas était aussi plus courte. La distance médiane entre les lieux de mise bas des années successives était constamment plus courte chez les caribous sylvicoles (dans un rayon de 10 km) que chez les caribous de la toundra forestière (dans un rayon de 50 km).

Condition écologique du caribou du Grand Nord de l’Ontario

Dans le cadre du projet FNCP, on a examiné la morphologie et l’alimentation, le nombre de caribous, la mortalité, les taux de recrutement et de grossesse, de même que la structure génétique des individus. L’âge, le périmètre thoracique et la circonférence du sabot de la patte arrière des caribous qui ont reçu un collier allaient de 0,5 à 12,5 ans, de 99 à 136 cm et de 46,6 à 69,5 cm, respectivement. Les notes d’état corporel et de palpation de la croupe variaient en fonction de l’écorégion (p < 0,05) et allaient de 0,3 à 1,1 cm et de 2,4 à 3,7 cm, respectivement; les animaux des écorégions combinées de la forêt boréale du Nord (1E) et du littoral de la baie d’Hudson (0E) affichaient les notes les plus élevées. Les taux de grossesse, qui allaient de 82 à 100 % selon l’écorégion, ne semblent pas constituer un facteur de limitation de la croissance de la population du caribou du Grand Nord de l’Ontario. Les estimations des taux moyens de survie annuelle des femelles adultes se situent entre 72 et 96 %, selon l’année et la région. Les estimations les plus élevées en matière de survie globale concernent l’écorégion du lac St Joseph (90 %), suivies par celles de l’écorégion du lac Big Trout (86 %), des écorégions combinées de la forêt boréale du Nord (1E) et du littoral de la baie d’Hudson (0E) (84 %), de l’écorégion de la baie James (82 %) et de la portion de l’écozone des basses terres de la baie d’Hudson située au Manitoba (74 %). Dans l’ensemble, les taux moyens de recrutement fondés sur le nombre de mises bas par 100 femelles adultes (FAadj) allaient de 14,4 à 19,2 (selon la région) dans le relevé sur la répartition hivernale, et de 8,9 à 21,5 dans le relevé de télémesures ciblées. La croissance moyenne de la population (λ), par région, était de l’ordre de 0,86 à 0,94 d’après les données tirées du relevé de la répartition hivernale, et de celui de 0,76 à 0,94 selon les données tirées du relevé de télémesures ciblées, ce qui laisse croire que le caribou a connu un déclin au cours de la période de 3 ans de l’étude. En 2010, les estimations printanières et estivales du nombre de mises bas par 100 femelles adultes dans les écorégions de la baie James et du lac Big Trout étaient de 79 et de 85, respectivement. Cela sous-entend qu’un nombre raisonnable de veaux sont nés, même si les faibles niveaux de recrutement indiquent que la mortalité de ces derniers dans la première année de vie serait un facteur majeur de limitation de la croissance de la population. Compte tenu des méthodes de relevé employées, les taux de recrutement et de croissance doivent être interprétés comme des estimations de prévisions minimales.

Aucune estimation n’a été générée quant à la taille de la population. On a généré des dénombrements minimaux totaux d’animaux à partir des relevés de la répartition hivernale pour l’écorégion du lac Big Trout (1 603), l’écorégion des basses terres de la baie d’Hudson (2 803) et l’écorégion des basses terres de la baie James (370). On a procédé au même exercice à partir des relevés estivaux associés principalement au caribou de la toundra forestière des écorégions combinées de la forêt boréale du Nord (1E) et du littoral de la baie d’Hudson (0E). Les relevés estivaux (2008–2011) réalisés en juillet le long du littoral de la baie d’Hudson ont montré un changement de direction de la répartition côtière, de l’ouest vers l’est, par rapport aux relevés antérieurs, pour une population côtière maximale de 4 472 animaux en 2011. De plus, les connaissances conjointes acquises à partir des données issues des colliers et des observations connexes ont donné lieu à l’observation en 2011 d’un certain nombre de vastes groupes de caribous de la toundra forestière dans les terres, au nord de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug, pendant la période de relevé du littoral. Ces grands regroupements dans les terres comptaient 12 166 caribous de la toundra forestière, pour un dénombrement minimal de caribous de la toundra forestière sur la côte et dans les terres de 16 638 individus en juillet 2011.

On a détecté quatre groupes génétiques ancestraux (génotypes) dans les échantillons prélevés sur des caribous de tout le nord de l’Ontario. Les échantillons provenaient en grande partie de caribous sylvicoles et de la toundra forestière établis dans leurs aires de fin d’hivernage, notamment dans des régions occupées par les deux écotypes. Aucune aire n’était occupée par un seul génotype. Le caribou du Grand Nord avait une plus forte diversité génétique et un flux de gènes plus élevé que son homonyme des régions plus australes. Un génotype ancestral était dominant dans la région de Cochrane-Kapuskasing-Moosonee, où les trois autres ascendances étaient rares. Près du lac Nipigon, un autre génotype ancestral était évident dans la majorité des échantillons prélevés, mais il était moins présent dans la région de Cochrane-Kapuskasing-Moosonee. Chez le caribou de la région du parc provincial Woodland Caribou et de la portion située à l’extrême ouest du nord de l’Ontario, un troisième écotype ancestral était prédominant.

Habitats utilisés par le caribou dans le Grand Nord de l’Ontario

Les régions d’activité hivernale, au nord de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug, le long des limites de l’écozone du bouclier ontarien et des basses terres de la baie d’Hudson, sont constituées principalement de complexes de tourbières composés de combinaisons variées de marais, de bogues et de marécages à peuplement faible ou intermédiaire de conifères, avec de petites portions de forêts de conifères de zone sèche et de plans d’eau de dimensions variées. Les mêmes secteurs, caractérisés à l’aide de Landcover 2000, ont été classés en grande partie en tant que milieux mixtes de forêts peu boisées et de tourbières ouvertes et arborées.

Des enquêtes menées sur le terrain dans les aires de mise bas et de croissance ont permis d’obtenir une description qualitative des conditions environnementales préconisées par le caribou durant les périodes de mise bas et de croissance. Ces relevés ont été réalisés à proximité de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug et de Keewaywin en 2009, de Webequie et de Marten Falls en 2010, et de Webequie, de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug et de Keewaywin en 2011. Le repérage des sites de mise bas et de croissance candidats était basé sur les données relatives aux déplacements des caribous femelles adultes portant un collier (76 sites) ou d’autres moyens, comme les conseils obtenus de Premières Nations participantes et des analyses subjectives d’aires qui ressemblaient à celles utilisées par les caribous porteurs de colliers (61 sites).

Parmi les sites de référence indiqués par les colliers, 16 % (12/76) présentaient des évidences de sites de mise bas, 84 % (64/76), des signes d’utilisation récente par des caribous (utilisation par des caribous durant l’été ou activités liées à la croissance ou à la mise bas) et 17 % (12/76), aucune preuve d’utilisation estivale. Parmi les aires candidates de mise bas ou de croissance repérées selon d’autres moyens, 30 % (18/61) se sont avérées inutilisées, 15 % (9/61) présentaient des signes d’une utilisation passée et 56 % (34/61), des signes d’utilisation récente par des caribous.

Les caractéristiques générales de la topographie ou des conditions forestières sondées correspondaient toutes à au moins 1 des 11 configurations ou milieux écologiques représentatifs. La majorité des sites sondés pour connaître l’occupation estivale du caribou comportait une certaine forme de caractéristiques des tourbières, milieux qui sont très variables. La valeur de chaque aire durant la période de mise bas lui serait conférée autant en fonction du contexte et de la configuration de la proportion relative aux catégories propres aux tourbières qu’à celles propres au couvert forestier.

Les modèles d’habitat saisonnier créés à partir du caribou sylvicole femelle illustrent généralement les schémas saisonniers actuels d’utilisation de l’habitat et mettent en évidence des zones géographiques qui présentent une utilisation plus importante que prévue par le caribou femelle porteur d’un collier. Ces analyses montrent habituellement la pertinence des limites d’une écozone pour le caribou des bois de type sylvicole, surtout entre l’écozone du bouclier ontarien et l’écorégion de la baie James, de Webequie à Marten Falls, et presque aussi loin vers le sud que Nakina. Elles montrent également les grandes possibilités d’utilisation des basses terres de l’écorégion de la baie James par les caribous. Dans les limites de l’écozone du bouclier ontarien, les aires qui présentent une forte pertinence sont comparativement de plus petite étendue et sont à proximité de vastes complexes de tourbières ou de vieilles forêts intactes (plus de 40 ans).

Conclusions et aperçu

Les résultats issus du projet FNCP étayent la notion voulant que la conservation du caribou dans le Grand Nord dépende du maintien de la composition topographique, de la structure et des fonctions écologiques de vastes zones. Ainsi, réduire au minimum les effets cumulatifs qui découlent des utilisations autorisées, grâce à la gestion de l’intensité, de l’étendue et de l’emplacement des activités humaines et de leurs interactions, favorisera l’atteinte d’un équilibre entre les besoins en matière de développement et l’habitat du caribou. Cette réalité s’avérera particulièrement importante le long des écozones du bouclier ontarien et des basses terres de la baie d’Hudson.

Un autre aperçu de l’écologie et de la gestion du caribou des bois dans la zone de planification du Grand Nord comprend :

  1. l’interface entre l’écozone des basses terres de la baie d’Hudson et celle du bouclier ontarien, qui semble être pertinente sur le plan écologique en tant qu’habitat d’hiver et d’été, assure les fonctions de mise bas et de croissance et pourrait constituer une importante voie de déplacement. Les projets d’exploitation minière et de création d’infrastructures proposés dans le cadre du développement du Cercle de feu se trouvent dans ce secteur;
  2. comme le caribou parcourt de grandes distances dans les basses terres de la baie d’Hudson, il utilise pendant sa migration plus d’un habitat situé dans une zone d’aménagement du territoire communautaire et sera sans doute une proie chassée par plus d’une communauté des Premières Nations. La communication et la collaboration entre communautés des Premières Nations favoriseraient la conservation du caribou;
  3. les schémas d’occupation de l’écozone du bouclier ontarien par le caribou montrent un rapport inverse aux schémas de perturbation naturelle (incendie de forêt et zone de chablis), mais témoignent également de l’importance de vastes zones d’écosystèmes de tourbières;
  4. le caribou des bois de la zone de planification du Grand Nord affiche une remarquable adaptabilité, lui qui modifie ses modèles de déplacement et le choix de ses aires de mise bas et de croissance en fonction d’écopaysages variés et comble ses besoins vitaux dans différents paysages écologiquement fonctionnels;
  5. à ce jour, le caribou circule librement à la frontière de l’Ontario et du Manitoba, surtout dans les basses terres de la baie d’Hudson. On observe également ce mouvement du côté de la frontière entre l’Ontario et le Québec (non documenté dans le présent rapport);
  6. les écotypes de la toundra forestière et sylvicole existent tous deux en Ontario, et leur zone d’occurrence se chevauche;
  7. le caribou utilise une grande variété de milieux écologiques pour élever sa progéniture. Le maintien de la fonction d’habitat du caribou durant la saison de mise bas et de croissance nécessite la préservation d’un nombre adéquat de sites potentiels de mise bas et de croissance dans l’écopaysage, au fil du temps;
  8. en règle générale, le caribou qui occupe la zone de planification du Grand Nord affiche des liens génétiques étroits, dont le niveau de diversité génétique serait plus élevé que chez ses homologues du sud, de l’ouest et du sud-ouest;
  9. le caribou de l’écozone des basses terres de la baie d’Hudson s’est adapté à une vie dans un écopaysage de terres basses et humides dominé par des tourbières sensibles aux activités humaines qui modifient les tracés hydrologiques;
  10. les différentes méthodes d’enquête (à l’aide de colliers, de relevés aériens, d’analyses génétiques) révèlent différents aspects de l’écologie du caribou, et chacune d’elles comporte des points forts et des points faibles. L’atteinte d’un bon équilibre entre ces méthodes d’enquête est nécessaire en raison de la nature des difficultés de planification et du niveau d’investissement dans les connaissances;
  11. les taux de croissance de la population semblent indiquer la présence d’un risque pour le caribou dans le Grand Nord. Il faudra effectuer une surveillance de suivi (réévaluation) afin de savoir si les taux de croissance de la population observée témoignaient d’une variation cyclique à court terme, d’une tendance à long terme de la population ou du type et de l’intensité des méthodes de relevés employées (p. ex. adéquation d’une réévaluation dans 5 à 10 ans).