Chacun a un rôle à jouer pour que les femmes et les filles se sentent en sécurité et habilitées. Nous demeurons déterminés à travailler ensemble, dans un esprit de codéveloppement et de collaboration, pour mettre fin à la violence contre les femmes autochtones. Nous sommes fiers du travail que nous avons accompli au cours de la dernière année. Alors que nous entrons dans la troisième année de cette stratégie, nous continuerons à marcher pas à pas ensemble en partenariat, vers un avenir meilleur pour les femmes autochtones.

Coprésidents du Comité exécutif pour mettre fin à la violence contre les femmes autochtones

Présentation

Il y a deux ans

Le 23 février 2016, l’Ontario a publié Pas à pas ensemble : La stratégie de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtones. La Stratégie vise à s'attaquer aux causes profondes de cette violence et à les éliminer, et ses initiatives s'articulent autour de six grands piliers :

  • soutien des enfants, de la jeunesse et des familles;
  • sécurité et guérison dans les communautés;
  • prévention et sensibilisation;
  • police et justice;
  • leadership, collaboration, harmonisation et responsabilité;
  • amélioration des données et de la recherche

Dans le cadre de ces initiatives, les partenaires ontariens et autochtones prennent des mesures pour assurer la sécurité des femmes, des filles, des familles et des collectivités en prévenant la violence à l’échelle individuelle et systémique et en y réagissant.

Septembre 2007
Un cadre stratégique pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones
L’ONWA et l’OFIFC ont préparé un document de cadre stratégique basé sur le Sommet pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones.
 
2007
Sommet pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones
L’OFIFC, l’ONWA et la DGCFO ont réuni des intervenants, des organismes gouvernementaux, des ministères et des organisations autochtones pour élaborer le cadre d’une stratégie visant à mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones.
 
2008
Deuxième Sommet - Atteindre la justice
Organisé par l’OFIFC, l’ONWA et le MPG. L’accent a été mis sur le système de justice en tant que mécanisme clé pour lutter contre la violence faite aux femmes autochtones.
 
Février 2009
Troisième Sommet - Renforcer le cercle
Organisé par l’OFIFC, l’ONWA et le MSSC. L’accent a été mis sur la façon dont les programmes et les services pourraient être améliorés pour soutenir les femmes autochtones et leurs familles.
 
2010
Formation d’un groupe de travail conjoint sur l’élimination de la violence faite aux femmes autochtones.
Établi pour identifier les priorités et les politiques, les programmes et les services qui préviennent et réduisent la violence faite aux femmes autochtones. Composé à l’origine de l’ONWA, de l’OFIFC, de l’IFN, de COO et de MNO.
 
2011
Quatrième Sommet - Protéger nos enfants de la violence - Notre responsabilité sacrée
Organisé par l’OFIFC, l’ONWA et le MSSC. L’accent a été mis sur la façon dont les programmes et les services pourraient être améliorés pour soutenir les femmes autochtones et leurs familles.
 
2012
Cinquième Sommet - Pour les générations à venir
Organisé par l’ONWA et le ministère de l’Éducation. Les discussions ont porté sur l’utilisation d’outils et de systèmes éducatifs pour lutter contre la violence faite aux femmes.
 
2016
Le Groupe de travail conjoint sur l’élimination de la violence faite aux femmes autochtones conclut ses travaux.
 
 
23 février 2016
Pas à pas ensemble : la stratégie de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtones
Cette stratégie est une étape de la mise en œuvre du cadre stratégique de 2007 pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones, et prévoit un financement de 100 millions de dollars sur trois ans pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones.
 
2016
Le GTC a été reconstitué en tant que Comité exécutif pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones.
Le Comité exécutif continue de s’appuyer sur les travaux du GTC et sur le cadre stratégique de 2007 pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones. Les partenaires autochtones et le gouvernement de l’Ontario collaborent à des initiatives pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones. NAN et Six Nations s’y joignent.
 
2017
Lancement de la Stratégie ontarienne pour mettre fin à la traite des personnes
Un engagement dans le cadre de Pas à pas ensemble..

La collaboration est essentielle

Depuis 2010, l’Ontario et ses partenaires autochtones travaillent de concert pour lutter contre la violence faite aux femmes autochtones. Lorsque nous avons lancé Pas à pas ensemble en février 2016, il s'agissait de la première stratégie du genre au Canada élaborée en collaboration avec des partenaires autochtones. Deux ans plus tard, le même principe de partenariat égal demeure essentiel alors que nous travaillons ensemble à la mise en œuvre de la stratégie de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtones.

Afin d’appuyer la mise en œuvre réussie de Pas à pas ensemble, les partenaires autochtones et l’Ontario ont créé une nouvelle structure de gouvernance pour entreprendre le travail de la stratégie. Cette structure est dotée d’un comité exécutif, qui fournit une orientation stratégique sur la mise en œuvre globale de la stratégie, et de six comités provinciaux qui travaillent à la mise en œuvre d’initiatives dans le cadre des six piliers de la stratégie.

L’Assemblée autochtone du Comité exécutif pour mettre fin à la violence contre les femmes autochtones comprend :

  • Chiefs of Ontario (COO)
  • Independent First Nations (IFN)
  • Métis Nation of Ontario (MNO)
  • Nishnawbe Aski Nation (NAN)
  • Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres (OFIFC)
  • Ontario Native Women’s Association (ONWA)
  • Territoire des Six Nations de la rivière Grand

Soutien des enfants, de la jeunesse et des familles

La violence faite aux femmes autochtones ne se produit pas isolément. Pour que la stratégie réussisse, elle doit s'attaquer aux effets de la violence – passée et présente – sur les enfants et les familles dans leur ensemble.

Programme pour le bien-être des familles

Le Programme pour le bien-être des familles est un investissement de 80 millions de dollars sur trois ans dans le cadre du programme Pas à pas ensemble et de la Stratégie ontarienne pour les enfants et les jeunes autochtones. Le Programme pour le bien-être des familles appuie les partenaires des Premières nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones vivant en milieu urbain dans le but d’offrir des programmes de prévention et des programmes communautaires destinés aux enfants, aux jeunes et aux familles, ainsi que des espaces sécuritaires pour les personnes à risque de violence.

Le Programme pour le bien-être des familles, qui en est à sa deuxième année de mise en œuvre conjointe, a un impact positif sur les collectivités autochtones et permet d’atteindre les objectifs du programme :

  • réduire la violence dans les familles et les communautés autochtones;
  • réduire la nécessité d’intégrer les enfants autochtones aux systèmes de protection de l’enfance et de justice pour les jeunes;
  • améliorer la santé et le bien-être général des communautés autochtones.

Commentaires sur le Programme pour le bien-être des familles métisses

Le succès du Programme pour le bien-être des familles métisses tient dans le regard d’un parent (ou d’une mère) qui vient de retrouver son enfant.

Employé du Programme pour le bien-être des familles métisses (Métis Nation of Ontario)

Je ne sais pas ce que ma famille ferait sans ce soutien.

Client du Programme pour le bien-être des familles métisses

Commentaires sur le Programme pour le bien-être des familles autochtones urbaines

Le programme Cercle des soins fonctionne depuis plusieurs mois avec un impact positif dans notre communauté... Les enfants ont été renvoyés à la maison en vertu d’ordonnances de surveillance plutôt que de rester sous garde … les familles sont entendues et préparent leurs propres plans de sécurité avec les organismes.

Intervenant en soutien familial au Programme du Cercle des soins de l’Ontario (Ontario Native Women's Association)

Point saillant du programme

Les Independent First Nations (IFN) exploitent un réseau de lutte contre la violence envers les femmes autochtones qui appuie le programme pour le bien-être des familles et de nombreuses autres initiatives de la stratégie. Cela permet une meilleure coordination des programmes comme le Programme pour le bien-être des familles, puisque les IFN représentent 12 collectivités éloignées et non éloignées de la province – de la Première Nation de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug (Big Trout Lake) à la Première Nation de Walpole Island.

Sécurité et guérison dans les communautés

Pour briser le cycle de la violence, il faut soutenir la santé de toutes les personnes touchées – des survivantes et des familles aux contrevenants eux-mêmes. En veillant à ce que toutes les parties soient en bonne santé – culturellement, émotionnellement, spirituellement, mentalement et physiquement – le cycle de la violence peut être perturbé et les besoins des communautés autochtones satisfaits.

Soutenir et améliorer les programmes destinés aux victimes autochtones

Des organismes autochtones de toute la province offrent quotidiennement des services et des programmes aux survivantes de violence. Dans le cadre du programme Pas à pas ensemble, l’Ontario fournit un financement annuel à ces organismes pour améliorer leurs programmes et stabiliser leur prestation de services.

Parmi ces programmes et ces initiatives, notons :

  • Consseil tribal Mushkegowuk
  • Matawa First Nations Management
  • Nishnawbe Aski Nation Men’s Healing Initiative et Nishnawbe-Aski Legal Services Corporation’s Legal Victim/Witness Liaison Program
  • The Ontario Native Women’s Association’s (ONWA) Aboriginal Victim and Family Liaison Program (AVFL)

Le Programme de liaison avec les victimes autochtones et leur famille a travaillé en étroite collaboration avec une femme qui vivait une relation extrêmement violente. Elle a contacté l’ONWA à la recherche de soutien pour l’aider à en apprendre davantage sur sa culture, à acquérir la force de mettre fin à sa relation et à travailler sur son estime de soi... Elle a dit qu'elle se sentait plus autonome et qu'elle se sentait plus forte chaque jour... Un plan de sécurité a été élaboré avec cette personne, composé d’un ami proche, de numéros de ressources communautaires et de l’AVFL. Elle est extrêmement reconnaissante pour le soutien et reste en contact régulier. Elle a depuis quitté cette relation violente et continue à se concentrer sur son cheminement de guérison.

Liaison avec les familles et les victimes autochtones de l’ONWA

Stratégie ontarienne pour mettre fin à la traite des personnes

En 2016, l’Ontario a lancé la Stratégie ontarienne pour mettre fin à la traite des personnes, qui comprend un engagement envers des approches dirigées par les Autochtones qui appuieront des services et des interventions adaptés à la culture.

Dans le cadre de cette stratégie, l’Ontario Native Women's Association dirige le Projet d’agents de liaison pour la lutte contre la traite des personnes autochtones. Le projet aide les communautés autochtones à apporter aux survivantes des réponses ciblées et localisées à la traite des êtres humains.

De plus, six postes d’agents de liaison ont été créés dans les régions de la province. Les postes sont offerts par des organismes partenaires et le projet appuie les populations autochtones vulnérables.

Organismes partenaires et régions associées :

  • Métis Nation of Ontario : région d’Ottawa
  • Nation Nishnawbe Aski : Nord de l’Ontario
  • Native Women's Resource Centre of Toronto : Toronto et zones urbaines du Golden Horseshoe
  • Fort Frances Tribal Area Health Services : zone du Traité 3
  • Chiefs of Ontario : réserves du Golden Horseshoe
  • Ontario Native Women’s Association : région de Thunder Bay

Tous les sites de projet abordent leur travail dans le cadre d’une approche sensible à la culture et sexospécifique, qui donne la priorité aux expériences vécues par les peuples autochtones pour trouver les meilleurs moyens de lutter contre la traite des personnes et l’exploitation sexuelle.

Pas à pas ensemble a donné à l’Ontario Native Women’s Association et aux collectivités que nous desservons l’occasion d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies pour éliminer la violence faite aux femmes autochtones. Cela comprend la création de nombreux nouveaux programmes et soutiens destinés à éliminer les obstacles systémiques qui continuent d’avoir un impact disproportionné sur la vie des femmes, des filles et des personnes LGBTQBQ autochtones en Ontario... Nous savons qu’il reste beaucoup de travail à faire pour rétablir les rôles des femmes autochtones, et nous demeurons fermes dans notre engagement à mettre fin à la violence.

Dawn Lavell-Harvard, présidente, Ontario Native Women’s Association

Point saillant du programme de stratégie croisée : Kizhaay Anishinaabe Niin

Kizhaay Anishinaabe Niin –Je suis un homme gentil–est un programme créé par la Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres. Il est né de la nécessité de concevoir et de mettre en œuvre un modèle de programme qui reconnaît l’importance de faire participer les hommes en tant que composante intégrale pour mettre fin à toutes les formes de violence faite aux femmes autochtones. Le programme permet aux hommes de renforcer les valeurs culturelles autochtones et de promouvoir le mieux-être et la résilience dans leurs programmes.

Kizhaay Anishinaabe Niin rejoint les piliers de la stratégie Pas à pas ensemble, en offrant des programmes axés sur la prévention, en faisant la promotion et en participant à des initiatives d’éducation publique, en établissant des pratiques judicieuses pour assurer la sécurité des femmes et des filles autochtones et en renforçant les liens avec les prestataires de services et les partenaires autochtones et non autochtones.

Grâce à Kizhaay Anishinaabe Niin, les hommes et les communautés autochtones ont pris davantage conscience du problème de la violence faite aux femmes autochtones.

Ces séances m'ont aidé à devenir un homme et un père plus aimant, à me sentir bien dans ma peau et à traiter les autres avec amour et respect. J’ai aussi appris à contrôler ma colère en m'éloignant tout simplement... en mettant mon esprit dans un lieu de bonheur, penser à des choses agréables comme regarder mes enfants grandir heureux, forts, en bonne santé et être le meilleur père que je puisse être. Je veux vivre une vie heureuse avec ma femme, mes enfants et ma famille.

Participant du programme Kizhaay Anishinaabe Niin, Centre de l’amitié Thunderbird, Geraldton

Prévention et sensibilisation

En remettant en question les stéréotypes racistes et les attitudes fondamentalement misogynes à l’égard des femmes autochtones, et en enseignant aux Ontariens de tous les âges et de tous les milieux l’histoire et la culture autochtones, nous pouvons changer les attitudes et les comportements qui mènent à la violence faite aux femmes autochtones.

écoles sécuritaires et accueillantes

L’Initiative écoles sécuritaires et accueillantes (IESA) promeut un milieu d’apprentissage sécuritaire et inclusif pour les élèves autochtones de toute la province et cherche à perturber les normes, les attitudes et les comportements qui perpétuent la violence faite aux femmes et aux filles autochtones. L’IESA a beaucoup de projets différents et culturellement pertinents en cours, pour aider les étudiants à grandir et à bien vivre.

Exemples d’objectifs de l’IESA :

  • Lutte contre l’intimidation
  • établir des relations saines
  • Fournir un soutien lié à la santé mentale et aux traumatismes
  • Développer les compétences en leadership
  • Créer des outils et des ressources pour les élèves, le personnel enseignant et les conseils scolaires

Organisations partenaires autochtones engagées dans l’IESA :

  • Chiefs of Ontario
  • Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres
  • La Ontario Native Women’s Association
  • Independent First Nations
  • Métis Nation of Ontario

Kanawayhitowin

Kanawayhitowin – Prendre soin de l’esprit des autres – est une campagne de prévention et d’éducation autochtones créée par la Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres pour sensibiliser les communautés aux signes de violence faite aux femmes.

La campagne reflète une approche holistique de la guérison et du bien-être communautaire et intègre des activités, de la formation et du matériel culturellement pertinents aux fins de sensibilisation. Kanawayhitowin reconnaît le caractère unique de chaque communauté autochtone et met l’accent sur le développement de la planification locale de la sécurité et de la prévention de la violence. La campagne reconnaît que tous les membres de la communauté ont un rôle à jouer pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles autochtones.

Grâce au travail acharné et au dévouement des centres d’amitié et du Comité consultatif de la jeunesse de la campagne, Kanawayhitowin a atteint plus de 52 000 personnes depuis mars 2016.

La raison pour laquelle j’ai décidé de faire partie du comité Kanawayhitowin, c'est parce que j’entendais constamment parler du projet, de la formation et de la sensibilisation qu'il apporte aux communautés par le biais de la formation et des ateliers. J’ai pu assister à un atelier dans le cadre d’un forum des jeunes en juillet, et par la suite, j’ai compris avec certitude que je devais m'impliquer et recevoir la formation qui m'a tant soutenu.

Participant jeunesse du Kanawayhitowin, N'Amerind Friendship Centre, London

Formation sur les compétences culturelles autochtones pour la fonction publique de l’Ontario

Dans le cadre des engagements de l’Ontario à Pas à pas ensemble et en réponse à l’Appel à l’action n° 57 de la Commission de la vérité et de la réconciliation (disponible en anglais seulement), la province livre une formation obligatoire sur les compétences culturelles pour l’ensemble de la fonction publique de l’Ontario d’ici 2021.

Le programme pilote actuel est fondé sur le programme de formation sur la sécurité culturelle autochtone San'yas de la Provincial Health Services Authority of British Columbia (programme San'yas). Le programme s'attaque aux effets pervers de la colonisation et à la façon dont les attitudes et les préjugés racistes contribuent aux faibles indicateurs socioéconomiques et sanitaires des populations autochtones, et comment les mêmes préjugés perpétuent des taux élevés de violence contre les femmes et les filles autochtones.

La formation vise à fournir aux fonctionnaires une capacité accrue de travailler avec les communautés et les dirigeants autochtones pour élaborer et offrir des politiques, des programmes et des services adaptés à la culture, qui répondent aux besoins des peuples autochtones et des femmes.

Les participants de la FPO :

  • ont démontré une meilleure compréhension des liens entre la colonisation et le bien-être des peuples autochtones;
  • ont mieux compris comment les inégalités systémiques se recoupent avec leur travail et les mesures concrètes qu'ils peuvent prendre pour changer leur pratique;
  • ont mieux compris comment leurs antécédents culturels ont influencé leur façon de penser ou d’agir.

En participant à cette programmation, j’ai pris davantage conscience des iniquités et à la façon dont elles affectent mon travail et mes relations avec les autres.

Participant à la formation du FPO

Police et justice

L’Ontario s'est engagé à travailler avec ses partenaires autochtones pour transformer son système de justice afin qu'il soutienne mieux les femmes autochtones, comprenne leurs besoins et offre des programmes et des services plus efficaces.

Loi de 2018 pour plus de sécurité en Ontario

Le 2  novembre 2017, l’Ontario a déposé le projet de loi 175 : Loi de 2018 pour plus de sécurité en Ontario. Le projet de loi représente la plus grande transformation de la police et de la sécurité publique en une génération.

La Loi de 2018 pour plus de sécurité en Ontario vise à bâtir des collectivités plus fortes et plus sûres, et comprend l’adoption d’une nouvelle Loi de 2017 sur les personnes disparues en Ontario et l’abrogation et le remplacement de la Loi de 1990 sur les services policiers :

Loi de 2017 sur les personnes disparues

La Loi de 2017 sur les personnes disparues permettra à la police d’intervenir plus rapidement et plus efficacement dans les cas de personnes disparues en Ontario. La Loi permettra également à la police, dans certaines circonstances, le pouvoir d’accéder aux renseignements ou de fouiller les lieux pour aider à retrouver une personne disparue.

De plus, conformément à l’engagement pris en vertu de Pas à pas ensemble, la nouvelle loi répond à la recommandation n° 93 de l’Enquête sur la mort de sept jeunes autochtones à Thunder Bay.

Loi sur les services policiers

L’abrogation et le remplacement de la Loi de 1990 sur les services policiers vont créer un nouveau cadre pour le maintien de l’ordre en Ontario afin de :

  • Soutenir la viabilité des services de police des Premières nations en élargissant les options qui s'offrent aux Premières nations pour qu'elles choisissent leur modèle de prestation de services de police et en veillant à ce que les Premières nations reçoivent des services de police adaptés à leur culture, viables, responsables et équitables, et qui ont la souplesse nécessaire pour répondre aux besoins particuliers de la communauté.
  • Adopter une approche concertée en matière de planification de la sécurité et du mieux-être communautaires, où les municipalités ont pour mandat de collaborer avec les services de police et les fournisseurs de services locaux, afin d’élaborer des plans de sécurité et de mieux-être communautaires qui répondent de façon proactive aux préoccupations en matière de sécurité communautaire. Les Premières nations peuvent aussi choisir d’élaborer un plan de sécurité et de bien-être communautaire.

Des initiatives spécifiques sont également prévues pour contribuer à assurer une gouvernance civile efficace et représentative :

  • Exiger des commissions de services policiers qu'ils consultent et prennent en considération les besoins des membres des communautés des Premières nations, inuites et métisses lorsqu'ils préparent des plans stratégiques pour la prestation de services de police
  • Exiger que les membres des commissions de services policiers suivent une formation obligatoire sur les droits de la personne et le racisme systémique.

Leadership, collaboration, harmonisation et responsabilité

L’Ontario continue d’établir des relations avec ses partenaires métis, inuits et des Premières nations ainsi qu'avec les femmes qu'elles représentent. Pour lutter efficacement contre la violence faite aux femmes autochtones et y mettre fin, ces partenaires doivent pouvoir compter sur l’appui et la coordination de tous les ordres de gouvernement.

Cinquième sommet national des femmes autochtones : renforcer l’autonomie des femmes autochtones maintenant et à l’avenir

Le cinquième Sommet national des femmes autochtones (SNFA V) s'est tenu en mars 2017. L’Ontario a accueilli le SNFA, avec le soutien de l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres et d’un comité directeur national.

Le sommet a réuni environ 300 délégués de partout au Canada, y compris des membres des Premières nations, des Métis, des femmes inuites, des jeunes, des aînés et des représentants communautaires de la base. Pendant deux jours, les délégués ont participé à des ateliers, des discussions et des conférences. Un rapport final du sommet est en cours de rédaction et résumera les recommandations de l’atelier.

Membres du Comité directeur national du SNFA V :

  • Chiefs of Ontario
  • L’Assemblée des Premières Nations – Caucus des femmes des Premières Nations
  • Independent First Nations
  • Inuit Tapiriit Kanatami
  • Les Femmes Michif Otipemisiwak (Ralliement national des Métis)
  • Métis Nation of Ontario
  • L’Association des femmes autochtones du Canada
  • Nishnawbe Aski Nation
  • Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres
  • Ontario Native Women’s Association
  • Pauktuutit Inuit Women of Canada
  • Le Congrès des peuples autochtones.

Les délégués au Sommet ont reconnu la nécessité d’un changement systémique qui finira par combattre la violence continue faite aux femmes et aux filles autochtones. La stigmatisation et le maintien des attitudes colonialistes sont les menaces les plus omniprésentes qui pèsent directement et indirectement sur les peuples autochtones dans leur vie quotidienne. Les délégués ont reconnu que pour prévenir cette forme continue de violence systémique, la diversité des perspectives autochtones, la revitalisation du savoir, des cadres juridiques et du langage traditionnels et la participation active des femmes et des filles autochtones à la prise de décisions devraient toutes être mises en œuvre.

Sylvia Maracle, directrice générale, Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres

Amélioration des données et de la recherche

Pour comprendre l’ampleur de la violence faite aux femmes autochtones et son impact sur les survivantes, leurs familles et leurs communautés, il faut disposer de données et de recherches cohérentes et fiables. Les statistiques et la recherche qualitative se combinent pour fournir une narration sur laquelle le gouvernement et les partenaires peuvent compter pour décider des prochaines étapes des programmes et des services dans le cadre de la stratégie.

Cadre de mesure du rendement

Le gouvernement et les partenaires autochtones continuent de collaborer à l’élaboration d’un cadre culturellement pertinent et axé sur la communauté pour mesurer le succès de la stratégie. Il est important que la mesure soit effectuée d’une manière culturellement appropriée et reflète les besoins sur le terrain des femmes autochtones victimes de violence ainsi que de leur famille. Le cadre, qui comprend des principes définis par les Autochtones, des indicateurs de rendement clés, des mesures et des résultats souhaités, reconnaît que la violence faite aux femmes autochtones est un héritage du colonialisme, qui a des répercussions non seulement sur la vie des femmes, mais aussi sur leurs rôles et responsabilités au sein de la communauté.

Les expériences personnelles de violence sont toutefois difficiles à saisir dans les données et les mesures. La victimisation violente est sous-déclarée dans toutes les populations, tant à la police qu'aux chercheurs, car il y a souvent des sentiments de honte et une idée fausse que la victimisation est la faute de la personne qui en est victime. Pour les femmes autochtones, les traumatismes intergénérationnels et les séquelles du colonialisme peuvent jouer un rôle supplémentaire dans la sous-déclaration des expériences violentes. C'est pourquoi la conception de la recherche, la collecte des données et l’analyse subséquente doivent être faites d’une manière qui respecte les cultures et les modes de connaissance autochtones, et reconnaître que les femmes autochtones font partie intégrante des communautés autochtones, avec des rôles et des responsabilités traditionnels qui établissent des relations et aident à rapprocher les communautés.

L’amélioration de la conduite et de la qualité de la recherche permettra d’obtenir des données plus pertinentes et de mieux comprendre la violence subie par les femmes et les filles autochtones. En retour, cela fournira une base plus solide pour la planification et la prestation des programmes, aidant l’Ontario à évaluer comment Pas à pas ensemble contribue à réduire la violence contre les femmes autochtones.

Recherche

La recherche est une priorité clé dans le cadre de Pas à pas ensemble, car elle mènera à une meilleure compréhension des causes profondes de la violence faite aux femmes autochtones et aidera à trouver de meilleurs moyens de lutter contre cette violence.

Au nom du Comité provincial sur l’amélioration des données et de la recherche, l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres coordonnera un projet de recherche en 2018, en collaboration avec les jeunes de quatre communautés. Le projet explorera le rôle de la cérémonie en tant que mécanisme de prévention de la violence qui peut contribuer à l’élimination de la violence faite aux femmes autochtones, ainsi qu’un outil de guérison qui soutient les jeunes qui ont été victimes de violence sexiste. Reconnaissant le lien entre la participation des jeunes aux activités et aux cérémonies culturelles et la diminution à long terme de la violence envers les femmes autochtones, ce projet appuiera également la création d’espaces pour les jeunes dans lesquels ils pourront s'affranchir des comportements négatifs menant à la violence qui auraient pu se transmettre d’une génération à l’autre. Donner aux jeunes des occasions d’en apprendre davantage sur les cérémonies et les traditions les aide à trouver un sens dans les environnements culturels autochtones où les comportements négatifs et violents sont inacceptables.

Collecte de données sur les services destinés aux femmes et aux enfants autochtones

Dans le cadre de la Stratégie ontarienne pour les enfants et les jeunes autochtones, l’Ontario continue de collaborer avec ses partenaires autochtones à l’élaboration d’un cadre de données, de mesure du rendement et d’évaluation. Le cadre Transformed Relationships through Improved Outcomes (TRIO) continue d’appuyer l’élaboration de mesures du rendement pour une gamme de programmes, y compris la conception et la mise en œuvre du Programme pour le bien-être des familles.

Conclusion

Avec chaque initiative nouvelle et grandissante, et chaque histoire de progrès sur le terrain, Pas à pas ensemble rapproche l’Ontario de la réconciliation avec ses partenaires et les collectivités des Premières nations, des Inuits et des Métis. Le succès de cette stratégie exige des efforts soutenus, et l’Ontario est déterminée à établir des relations plus solides avec ses partenaires autochtones et à marcher avec eux dans les années à venir.