Il est important de prévenir les blessures pour rester actif tout au long de sa vie. Certaines blessures sont faciles à constater et à soigner. Mais qu’en est-il des blessures subies à l’intérieur de la tête ? Les blessures au cerveau, comme les commotions cérébrales, ne présentent aucun signe extérieur et peuvent passer inaperçues. Même si la blessure est invisible, une personne souffrant d’une commotion cérébrale ressent quand même ses effets et a besoin de soins appropriés pour se rétablir.

Cette ressource vous fournira de plus amples renseignements sur les commotions cérébrales. Vous pourrez ainsi continuer de mener une vie active en toute sécurité et aider les autres à en faire autant, peu importe votre rôle : athlète, élève, parent, entraîneur, représentant officiel ou enseignant.

En quoi consiste une commotion cérébrale

Une commotion cérébrale est une blessure au cerveau. Elle n’apparaît pas sur les radios, les scans (TDM) ou les IRM. Une commotion peut affecter la façon dont une personne pense, ressent et agit.

N’importe quel coup porté à la tête, au visage ou au cou peut causer une commotion cérébrale. Elle peut également survenir à la suite d’un coup porté au corps si l’impact fait bouger le cerveau dans le crâne. Par exemple, un coup porté à la tête avec une balle ou un ballon, ou encore une chute brutale au sol.

Une commotion cérébrale est une blessure grave. Bien que ses effets soient généralement temporaires, certains symptômes peuvent persister pendant longtemps et, dans certains cas, entraîner des effets à plus long terme, comme des troubles de mémoire ou la dépression.

Prévenir les commotions cérébrales

D’abord, informez-vous sur le sujet. Vous devez également faire ce qui suit :

  • S’assurer que l’équipement utilisé (casques, chaussures, etc.) est en bon état;
  • Vérifier que l’équipement est bien ajusté, autant pour vous que pour les athlètes dont vous avez la responsabilité;
  • Veiller au respect des règles du sport, autant pour vous que pour vos athlètes;
  • Respecter le code de conduite en matière de commotion cérébrale établi par votre école ou votre organisation sportive et s’assurer que vos athlètes en font tout autant;
  • Promouvoir un cadre sûr et bienveillant permettant à tous de signaler les blessures. Veiller à ce que tout le monde comprenne les risques liés à l’inaction.

Reconnaître une commotion cérébrale

Tout le monde peut contribuer à reconnaître une commotion cérébrale, à condition de savoir quels signes et symptômes surveiller.

Une personne souffrant d’une commotion cérébrale peut présenter un ou plusieurs des signes ou symptômes énoncés ci-dessous. Ceux-ci peuvent se manifester immédiatement ou au bout de quelques heures, voire plusieurs jours après l’incident. Il suffit d’un seul signe ou symptôme pour soupçonner une commotion cérébrale. À noter que la plupart des personnes qui en subissent une ne perdent pas nécessairement connaissance.

Signes et symptômes courants d’une commotion cérébrale

Physiques :

  • Mal de tête
  • Pression dans la tête
  • Vertiges
  • Nausées ou vomissements
  • Vision trouble
  • Sensibilité à la lumière ou aux bruits
  • Bourdonnement dans les oreilles
  • Problèmes d’équilibre
  • Fatigue ou manque d’énergie
  • Somnolence
  • Ne pas se sentir bien

Cognitifs (pensée) :

  • Pensées confuses
  • Réflexion plus lente
  • Sensation d’être désorienté
  • Problèmes de concentration
  • Problèmes de mémoire

Émotionnels :

  • Irritabilité (facilement contrarié ou en colère)
  • Dépression
  • Tristesse
  • Nervosité ou anxiété

Liés au sommeil :

  • Sommeil plus long ou plus court que d’ordinaire
  • Difficulté à s’endormir
 

Les signaux d’alarme

Les « signaux d’alarme » peuvent indiquer que la personne souffre d’une blessure plus grave. Si c’est le cas, il faut agir immédiatement et composer le 911.

  • Douleur ou sensibilité au niveau du cou
  • Vision double
  • Faiblesse ou picotements dans les bras ou les jambes
  • Mal de tête intense ou grandissant
  • Convulsions ou crise d’épilepsie
  • Perte de connaissance (évanouissement)
  • Plusieurs vomissements
  • Agitation grandissante ou attitude agressive
  • De plus en plus désorienté

Que faire ensuite ?

Si vous soupçonnez qu’une personne (ou vous-même) a subi une commotion cérébrale, il faut cesser immédiatement l’activité en cours. Poursuivre l’activité peut augmenter le risque d’aggraver les symptômes et de les rendre plus persistants à long terme. Communiquez immédiatement avec le parent ou le tuteur légal (pour les athlètes de moins de 18 ans), ou encore avec la personne désignée comme contact d’urgence. Ne laissez jamais seule une personne susceptible de souffrir d’une commotion cérébrale.

Toute personne retirée du sport en raison d’une possible commotion cérébrale doit consulter un médecin ou un infirmier praticien dès que possible. Cette personne ne doit pas reprendre l’entraînement, les pratiques ou les compétitions sans restriction avant d’avoir obtenu une autorisation médicale.

Guérir d’une commotion cérébrale

La plupart des personnes qui subissent une commotion cérébrale se rétablissent en une à quatre semaines. Pour d’autres, cela peut prendre plus de temps. Chaque commotion cérébrale est différente ; il ne faut donc pas comparer son rétablissement à celui des autres.

Certaines commotions peuvent avoir des effets à long terme. Les symptômes, comme les maux de tête, les douleurs au niveau du cou ou les troubles de la vision) peuvent durer plusieurs mois, voire des années. Chez certaines personnes, le cerveau subit des changements durables qui entraînent des pertes de la mémoire, des problèmes de concentration ou encore des épisodes de dépression. Dans de rares cas, lorsqu’une personne subit plusieurs commotions sans laisser suffisamment de temps au cerveau pour guérir, un œdème dangereux dans le cerveau peut se produire; c’est ce qu’on appelle le syndrome du second impact, une condition qui peut provoquer de graves handicaps, voire entraîner la mort.

Pendant la guérison, certaines activités doivent d’abord être réduites, puis réintroduites graduellement. Par exemple, au cours des deux premiers jours suivant la blessure, il est recommandé de limiter l’utilisation des écrans (téléphone, ordinateur, tablette, téléviseur).

Guérir d’une commotion cérébrale exige de la patience. Se dépêcher de reprendre ses activités peut aggraver les symptômes et prolonger la période de guérison.

Toute personne souffrant d’une commotion cérébrale doit en informer son entourage. Cela inclut les parents, l’ensemble des clubs ou équipes de sport, l’école, les entraîneurs et les enseignants.

Il convient de rappeler que le retour à l’école doit avoir lieu avant la reprise complète des activités sportives.

Retour à l’école et au sport

Les athlètes et les élèves ayant reçu un diagnostic de commotion cérébrale par un médecin ou un infirmier praticien doivent suivre le protocole de retour au sport établi par leur organisation sportive et, s’il y a lieu, le plan de retour à l’école prévu par leur conseil scolaire.

Ils doivent élaborer un plan personnalisé de retour à l’école et au sport en collaboration avec leur professionnel de la santé et leur école ou organisation.

Le plan de retour à l’école (activité physique et apprentissage)

Les élèves du primaire et du secondaire doivent suivre le plan de retour à l’école établi par leur conseil scolaire, qui vise à encourager une reprise progressive de l’apprentissage et de l’activité physique. Pour en savoir plus, communiquez avec l’établissement scolaire.

Le protocole de retour au sport

Un athlète ne doit pas reprendre l’entraînement, les pratiques ou les compétitions sans restriction tant qu’il n’a pas obtenu l’autorisation médicale d’un médecin ou d’un infirmier praticien. Avant cette étape, il doit avoir complété toutes les étapes du plan de retour à l’école, les étapes 1 à 3 du protocole de retour au sport, et ne présenter aucun symptôme, même à l’effort.

Le tableau ci-dessous fournit une liste des étapes et des activités que l’on retrouve souvent dans la plupart des programmes de retour au sport et à l’école.

Tableau : Étapes fréquentes des protocoles de retour au sport progressif
ÉtapeObjectifActivitésBut de l’étape
1Activités de la vie quotidienne et repos relatif (premières 24 à 48 heures)Activités quotidiennes à la maison qui n’entraînent pas une aggravation plus que légère et brève des symptômes

Réduire le temps d’écran
Réintroduire graduellement les activités habituelles
2Exercices aérobiques légers, puis modérésMarche ou vélo stationnaire, d’abord à un rythme lent, puis progressivement plus soutenu

Possibilité de reprendre un entraînement de résistance léger, si cela est approprié
Augmenter le rythme cardiaque
3Activités individuelles propres au sport, sans risque d’impact à la têteActivité physique individuelle (à l’écart des autres participants), comme la course ou des exercices techniques simples 

Aucune activité de contact ou impliquant un impact avec la tête
Augmenter l’intensité des activités aérobiques et introduire des mouvements à faible risque propres au sport pratiqué
4Entraînement sans contact et exercices techniquesAprès avoir obtenu l’autorisation médicale d’un médecin ou d’un infirmier praticien

Exercices à haute intensité et entraînements plus exigeants, incluant des activités en groupe

Sans contact
Reprendre l’intensité habituelle des séances d’exercice, y compris les activités nécessitant de la coordination et des capacités cognitives
5Entraînement sans restrictionsEntraînement complet sans restriction, incluant les contacts physiques, lorsque c’est permisReprise des activités présentant un risque de chute ou de contact physique, rétablissement de la confiance et évaluation des compétences fonctionnelles de l’athlète
6Retour au sportParticipation complète aux matchs ou aux compétitions, sans restrictionsans objet

L’obtention de l’autorisation médicale est toujours obligatoire avant que l’athlète ne reprenne complètement l’entraînement, les pratiques ou les compétitions.

Communiquez avec l’organisation sportive et l’établissement scolaire pour connaître les étapes précises à respecter.

Chaque étape doit durer au moins 24 heures. L’athlète peut passer à l’étape suivante s’il tolère bien les activités. Il est normal que certains symptômes s’aggravent légèrement et brièvement au moment de reprendre une activité ; cela n’est pas inquiétant en soi. Par « brièvement » on entend que les symptômes devraient se résorber dans l’heure qui suit.

Après avoir obtenu l’autorisation médicale, aucun symptôme de commotion ne devrait revenir. Si des symptômes réapparaissent, l’athlète doit retourner à l’étape 3 du protocole et consulter à nouveau pour une réévaluation.

Si les symptômes ne s’améliorent pas ou continuent de s’aggraver, l’athlète doit consulter de nouveau un médecin ou un infirmier praticien.

Points à retenir :

  1. Apprenez à reconnaître les signes et symptômes d’une commotion cérébrale et cessez immédiatement l’activité physique ou sportive (ou demandez à l’athlète de s’arrêter), même si vous vous sentez bien (ou que l’athlète déclare se sentir bien).
  2. Vous devez faire un bilan (ou l’athlète le cas échéant) auprès d’un médecin ou d’un infirmier praticien.
  3. Favorisez un retour progressif à l’école et au sport.

Cette ressource comprend des informations adaptées de :

Cette brochure électronique fait partie d’un ensemble de ressources de sensibilisation aux commotions cérébrales dans le cadre de la Loi Rowan. Cette loi a été nommée ainsi en l’honneur de Rowan Stringer, une élève du secondaire originaire d’Ottawa qui jouait au rugby, décédée au printemps 2013 des suites du syndrome du second impact (un œdème du cerveau provoqué par une nouvelle lésion survenue avant la guérison de la précédente blessure). On pense que Rowan a subi trois commotions cérébrales en l’espace de six jours tandis qu’elle jouait au rugby. Elle a été victime d’une commotion cérébrale, mais elle ignorait tout comme ses parents, ses enseignants et ses entraîneurs, que son cerveau avait besoin de temps pour guérir.

Ces ressources ne constituent pas un avis médical en matière de soins de santé. Pour obtenir des conseils de santé concernant les symptômes de la commotion cérébrale, veuillez consulter un médecin ou un infirmier praticien.

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