Le présent document décrit les méthodes qu'il faudrait idéalement utiliser lorsqu'on conçoit et effectue des traitements insecticides contre des moustiques adultes afin de prévenir la propagation du virus du Nil occidental. Le Règlement de l’Ontario 199/03, pris en application de la Loi sur la protection et la promotion de la santé, établit que seuls les médecins hygiénistes peuvent autoriser les traitements antiparasitaires dits « municipaux » de large envergure, dont le but est de détruire des moustiques adultes afin d’empêcher la propagation du virus du Nil occidental. Seules sont autorisées à utiliser des insecticides de démoustication les personnes qui ont obtenu, du ministère de l’Environnement, un permis de lutte antiparasitaire contre les mouches piqueuses. Toutes les parties concernées (les titulaires d’un permis de lutte antiparasitaire contre les mouches piqueuses, les entreprises de lutte antiparasitaire, les médecins hygiénistes, les bureaux de santé publique, les municipalités, le personnel du Service des travaux publics, etc.) doivent coordonner leurs efforts et planifier ensemble les traitements de démoustication. Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD) a rédigé un document (Adulticiding ProtocoI), dans lequel vous trouverez la marche à suivre pour communiquer avec une personne autorisée à faire ce genre de traitements, et pour passer avec elle un contrat pour des traitements de démoustication.

L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), un organisme du gouvernement fédéral, vient de terminer sa détermination des risques associés à une exposition professionnelle ou fortuite au malathion. L’ARLA a déterminé que les traitements au malathion, effectués sur un assez vaste territoire, en milieu résidentiel, afin de détruire des moustiques adultes, ne présentent pas de risques inacceptables ni aux curieux ni aux techniciens lorsque le malathion est utilisé conformément au mode d’emploi et aux directives figurant sur l’étiquette. Ces conclusions sont notées dans le document de l’ARLA intitulé Réévaluation du malathion : évaluation de l’utilisation de programmes de réduction des moustiques (REV2003-03).

Le présent document vise à exposer les règles générales que doivent observer les parties concernées lorsqu'elles conçoivent et effectuent des traitements de démoustication. Il ne vise pas à remplacer les directives figurant sur l’étiquette des insecticides, ni le mode d’emploi des appareils, ni les textes de loi.

Méthodes exemplaires à observer avant les traitements de démoustication

1. Base d’opération

Le bureau de santé publique ou la municipalité pourrait établir une « base d’opération » en coopération avec l’entreprise qui est chargée d’effectuer les traitements de démoustication. La base d’opération devrait être dotée en personnel durant la période des traitements pour prendre des appels du public, prendre les appels des personnes qui sont autorisées à faire les traitements et, en cas d’urgence, contacter le service d’incendie, le service de police, le personnel ambulancier, le centre antipoison ou le ministère de l’Environnement. La base d’opération devrait pouvoir fournir au public des renseignements sur l’itinéraire et le calendrier des traitements, ainsi que sur les précautions à prendre lorsqu'un traitement insecticide est effectué au moyen d’une pulvérisation à très faible volume. Le bureau de santé ou la municipalité devrait faire installer une ligne téléphonique publique et en communiquer le numéro au public (le numéro doit être celui qui figure sur les documents, les écriteaux, etc. qui informent le public que des traitements insecticides sont prévus). La population locale pourra ainsi obtenir facilement des renseignements sur les traitements de démoustication et le virus du Nil occidental. Il faudrait aussi qu'une ligne directe soit créée pour que le personnel associé aux traitements de démoustication (les techniciens, le service d’incendie, etc.).

2. Coordonner avec les fonctionnaires municipaux et provinciaux

Le médecin hygiéniste local décidera s'il faut ou non utiliser un insecticide de démoustication dans le but de prévenir la propagation du virus du Nil occidental. Il prendra cette décision d’après une détermination des risques, effectuée conformément aux directives que renferme le document du MSSLD qui est intitulé West Nile virus Preparedness and Prevention Plan for Ontario. Cette tâche consiste à peser les risques pour la santé d’après les plus récentes données sur la présence du virus au sein de la population locale et des espèces non humaines (oiseaux morts, moustiques et chevaux), et d’après toutes les mesures qui sont prises pour réduire les populations de moustiques et prévenir la propagation du virus. On peut obtenir la version la plus récente de ce document à la site Web du ministère de la Santé et des Soins de longue durée.

Toutes les parties associées au plan de démoustication doivent bien connaître leur rôle et leurs responsabilités. À titre d’exemple, l’entrepreneur en lutte antiparasitaire doit veiller à ce que personne d’autre qu'un titulaire d’un permis de lutte antiparasitaire contre les mouches piqueuses ne mélange et n'épande le produit de démoustication.

Le médecin hygiéniste local devrait coopérer étroitement avec le service d’incendie, le service de police, le personnel ambulancier et les fournisseurs de soins de santé. Il devrait s'assurer leur concours pour concevoir le plan de démoustication. À titre d’exemple, le médecin hygiéniste pourrait demander que des agents de police soient présents dans les zones qui subissent un traitement insecticide, soit pour garantir l’accès à ces lieux, soit pour voir si des personnes se trouvent dans les rues lorsque le malathion est pulvérisé.

Il faut préparer le service d’incendie, le service de police, le personnel ambulancier, le centre antipoison et les fournisseurs de soins de santé à intervenir si un traitement insecticide rend des personnes malades ou cause des dégâts à l’environnement ou à des biens. Le personnel des services hospitaliers devrait savoir ce qu'il doit faire en cas d’empoisonnement par du malathion. Il devrait aussi savoir gérer les intoxications accidentelles qui résultent d’une exposition excessive au malathion. Le bureau de santé publique devrait informer la Direction de la santé publique (MSSLD) lorsqu'un traitement au malathion est sur le point d’être effectué.

Des ministères provinciaux ont aussi des renseignements et des ressources qui vous aideront à concevoir un plan de démoustication. Le MSSLD pourra vous donner des renseignements sur la façon dont les particuliers peuvent se protéger contre le virus du Nil occidental. Il pourra aussi donner des renseignements aux médecins hygiénistes au sujet des prescriptions des textes de loi et d’autres choses utiles. Le ministère de l’Environnement pourra vous donner des renseignements sur les milieux naturels et la lutte antiparasitaire (démoustication par des moyens chimiques et non chimiques, règles relatives aux permis délivrés aux personnes qui font les traitements, etc.). Vous pouvez communiquer avec ces ministères par téléphone (MSSLD : 1-877-234-4343; Environnement : 1-800-565-4923) ou aller voir les documents et feuilles de renseignements sur le virus du Nil occidental qui paraissent à leur site Web (site Web du ministère de la Santé et des Soins de longue durée; site Web du ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique).

3. Informer le public et communiquer avec lui

Le ministère de l’Environnement exige que les personnes autorisées à faire des traitements de démoustication avisent le public d’au moins deux façons (annonce insérée dans un journal, distribution d’un préavis écrit, annonce diffusée à la radio ou à la télévision, etc.) avant le début des traitements. Il faut garantir que la méthode que l’on utilise est capable de joindre toutes les personnes qui se trouvent dans la zone où le traitement aura lieu, dont les propriétaires d’une maison, les propriétaires d’un établissement industriel et les personnes responsables d’un terrain public. Le « directeur » nommé en vertu de la Loi sur les pesticides doit obtenir un exemplaire des avis, des annonces, etc. avant que ceux-ci ne soient diffusés au public. Vous trouverez les règles à observer dans le document intitulé Règles à suivre pour informer le public qu'un traitement insecticide sera effectué, au sol, au moyen d’un pulvérisateur à très faible volume, pour éliminer des moustiques adultes susceptibles de transmettre le virus du Nil occidental. Les personnes autorisées à faire les traitements devraient coordonner leurs activités avec le bureau de santé publique, pour garantir que les avis, les annonces, etc. seront suffisants pour bien informer la population.

Outre les deux méthodes de préavis qui sont obligatoires, le médecin hygiéniste pourrait décider qu'il faut utiliser d’autres moyens de préavis (pages Web, feuille distribuée de porte en porte, ligne téléphonique, registre, etc.). Ces autres méthodes donneraient des garanties supplémentaires que le public est au courant des traitements insecticides qui seront effectués.

En plus des préavis requis par le ministère de l’Environnement, le bureau de santé pourrait, comme pratique exemplaire, organiser des réunions publiques pour exposer à la population locale tout son plan de démoustication, dont l’épandage possible d’insecticides pour détruire des moustiques adultes. Les réunions devraient servir à communiquer les résultats de la détermination des risques que le médecin hygiéniste a réalisée, ainsi que les précautions qu'il faut prendre pour éviter toute exposition à l’insecticide pendant et après le traitement, le numéro de téléphone de la base d’opération, la façon dont la population devrait signaler des choses indésirables qui sont dues au traitement insecticide, etc. Les personnes qui assistent à ces réunions devraient pouvoir poser des questions au sujet du plan de démoustication. On pourra ainsi réduire les risques de manifestations ou d’affrontements de la part des personnes qui sont opposées au plan de démoustication.

4. Utiliser le bon matériel

Le malathion doit être pulvérisé au moyen d’un pulvérisateur à très bas volume. Les dimensions du pulvérisateur sont fonction du genre de traitement que l’on effectue et de la superficie de la zone traitée. Les traitements effectués par voie aérienne sont destinés aux très grandes superficies. Les grands pulvérisateurs montés sur un camion servent à traiter de vastes zones, telles les zones résidentielles. Il existe de petits pulvérisateurs que l’on peut monter sur un véhicule tout terrain ou une voiturette de golf pour traiter des endroits inaccessibles au moyen d’un gros véhicule. En sont des exemples les pistes cyclables et les sentiers de randonnée pédestre. Les pulvérisateurs que l’on porte sur le dos servent à traiter des endroits qu'on ne peut pas atteindre par véhicule. En sont des exemples la cour arrière des maisons et les zones forestières. Il faut choisir l’appareil dont les dimensions conviennent à la zone à traiter.

Lorsqu'on utilise un pulvérisateur capable de traiter une zone vaste, la personne qui conduit le véhicule doit pouvoir commander le pulvérisateur de l’intérieur du véhicule. Il existe des régulateurs de débit qui, lorsqu'on les relie à un pulvérisateur à très faible volume, règlent automatiquement le débit du jet d’insecticide en fonction de la vitesse à laquelle se déplace le véhicule. On peut aussi les programmer pour qu'ils coupent la pulvérisation lorsque le véhicule s'arrête. Certains des nouveaux pulvérisateurs à très faible volume sont guidés au moyen d’un appareil relié à un système mondial de localisation (GPS). Ce genre d’appareil aide le technicien à surveiller la vitesse et l’itinéraire du véhicule, ainsi que le débit du jet d’insecticide.

Le pulvérisateur à très bas volume que l’on utilise doit toujours être en bon état de fonctionnement, et il faut avoir un appareil de secours au cas où l’appareil principal tomberait en panne. Il est recommandé de maintenir en disponibilité un mécanicien expérimenté, qui pourra faire des réparations sur le terrain, si cela est nécessaire. Demandez au fabricant du pulvérisateur de vous mentionner les services qu'il pourrait fournir.

L’ARLA a récemment effectué une évaluation des risques associés à une exposition professionnelle ou fortuite au malathion utilisé pour les traitements de démoustication. Elle a conclu que les traitements au malathion de grande envergure, qui sont effectués au sol, dans des zones résidentielles, au moyen d’un pulvérisateur à très faible volume, à la dose de traitement prescrite de 60,8 grammes de matière active par hectare, ne posent pas de risques inacceptables aux passants ou aux techniciens. Pour de plus amples renseignements, visitez le site Web de l’ARLA.

Il faut étalonner correctement le pulvérisateur pour être certain qu'il projettera la dose de traitement prescrite sur l’étiquette de l’insecticide. Si l’étalonnement n'est pas fait avec précision et que la dose de traitement est supérieure à la dose prescrite, il est possible que le brouillard insecticide puisse dégrader la peinture des automobiles. Il faut donc que le pulvérisateur soit très bien étalonné, conformément à la dose de traitement et à la plage de dimensions des gouttelettes qui sont indiquées sur l’étiquette. Pour étalonner un pulvérisateur, il faut toujours suivre les directives du fabricant de l’appareil. L’appareil baptisé « DC-III Droplet Measurement Technology » peut être utilisé pour étalonner les pulvérisateurs à très bas volume. Contactez KLD Labs pour plus d’informations.

L’étalonnement et le réglage de la grosseur des gouttelettes sont des tâches qu'il faut effectuer fréquemment (p. ex., une fois par semaine ou chaque fois que l’appareil fonctionne mal). La personne chargée d’effectuer les traitements devrait tenir un registre sur lequel elle inscrit le débit et la grosseur des gouttelettes. Ce registre devrait faire partie des autres documents associés aux traitements insecticides.

Il faut veiller à ce qu'il y ait un nombre suffisant de pulvérisateurs à très bas volume et une quantité suffisante de malathion pour mener à bien le plan de démoustication.

Seules peuvent transvaser et épandre des insecticides les personnes qui ont obtenu une formation appropriée ainsi qu'un permis délivré par le ministère de l’Environnement. Ces personnes doivent porter les vêtements et appareils de protection prescrits. Lorsqu'elles remplissent le réservoir du pulvérisateur, épandent l’insecticide, nettoient le matériel et le réparent, elles doivent, au minimum, porter un pantalon, une chemise à manches longues et des gants résistants aux produits chimiques.

Une vignette d’opérateur antiparasitaire doit être clairement visible à l’arrière du véhicule qui est utilisé pour épandre l’insecticide. La vignette doit être valide.

Les insecticides et le matériel de pulvérisation ne doivent pas être laissés sans surveillance, à moins que le véhicule se trouve à un endroit auquel le public n'a pas accès, ou à moins que les insecticides et le matériel de pulvérisation soient gardés sous clé, dans un compartiment clos du véhicule autre que la cabine ou l’espace des passagers. Si le véhicule est laissé sans surveillance, il faut qu'il porte une pancarte indiquant que des pesticides y sont entreposés. La personne autorisée à faire le traitement doit veiller à ce que les pesticides soient transportés et entreposés conformément à la Loi sur les pesticides et au Règlement de l’Ontario 63/09.

5. Déterminer l’itinéraire avant le traitement

Toutes les parties qui sont associées au plan de démoustication doivent établir ensemble l’itinéraire du traitement. Pour planifier l’itinéraire, il est utile de se reporter aux plans et aux itinéraires de déneigement. L’itinéraire doit être établi longtemps avant le traitement pour qu'il soit possible de donner un bon préavis au public. L’itinéraire et le calendrier doivent être élastiques, au cas où les conditions météorologiques seraient mauvaises ou pour d’autres raisons qui feraient retarder le traitement.

Il est essentiel au succès du plan de démoustication que l’on relève et hiérarchise les endroits nécessitant un traitement. La priorité devrait être accordée aux zones où coexistent de grandes populations d’êtres humains et de moustiques, entre autres les banlieues et les zones où l’on a relevé de multiples « facteurs de déclenchement ». Le médecin hygiéniste local devra déterminer les zones prioritaires en se fondant sur les données de surveillance et l’étude de détermination des risques.

En planifiant l’itinéraire à l’avance, il sera plus facile de traiter des voies adjacentes sans traiter deux fois certains endroits ou omettre certains endroits. Lorsqu'on utilise un pulvérisateur à très bas volume pour détruire des moustiques adultes à l’intérieur d’un vaste territoire, le traitement donne de meilleurs résultats si l’on enveloppe du brouillard insecticide toute la zone ciblée. Pour que cela soit possible, il faut planifier l’itinéraire à l’avance. Il serait sage de faire le tour de la zone ciblée avant d’établir définitivement l’itinéraire. On pourra ainsi garantir que le traitement couvrira toute la zone ciblée. On pourra aussi noter les endroits qui sont inaccessibles par camion et nécessiteront l’usage d’un appareil plus petit.

Pour couvrir toute la zone ciblée, il est important de faire le traitement lorsqu'un vent doux et uniforme souffle dans une direction. Il faut donc prévoir l’itinéraire pour que l’insecticide puisse se déposer en amont des zones déjà traitées. On pourra ainsi réduire au minimum l’exposition au malathion pour la personne qui fait le traitement.

La personne autorisée à faire le traitement doit veiller à ce que les plans d’eau fragiles ne soient pas contaminés par le malathion. Lorsqu'on effectue un traitement au malathion, il faut prévoir, près des plans d’eau fragiles, une bande tampon de 100 mètres du côté vers lequel souffle le vent. Sont entre autres considérés comme fragiles les plans d’eau suivants : habitats essentiels au poisson; terres humides; voies navigables publiques. On peut trouver les plans d’eau fragiles en consultant les cartes locales et en faisant le tour de la zone ciblée pendant la journée, lorsqu'il fait clair. On pourrait aussi se renseigner auprès du bureau de district du ministère de l’Environnement.

Il y a une méthode exemplaire qui consiste à planifier le traitement pour qu'il ait lieu après l’heure officielle du coucher de soleil et avant celle du lever du soleil. On peut ainsi éviter les zones où il y a beaucoup d’automobiles et de piétons tard le soir (p. ex., le district des spectacles). À titre d’exemple, lorsqu'on effectue un traitement pendant la nuit, il serait préférable de commencer par les rues où il y a peu de monde tard le soir et terminer par les rues qui sont achalandées tard le soir, mais ne le sont pas tôt le matin. Bref, en suivant un itinéraire bien établi, on peut réduire au minimum l’exposition au malathion.

Lorsqu'on planifie l’itinéraire, il faudrait aussi noter les zones où des personnes vivent dans la rue. Le bureau de santé devrait coopérer avec les groupes communautaires pour qu'il soit possible d’encourager les sans-abri à rester dans un refuge pendant que se déroulera le traitement. Les personnes qui font le traitement devraient coordonner leurs activités avec le médecin hygiéniste local et des fonctionnaires municipaux, pour que certaines mesures soient prises lorsqu'elles rencontrent des sans-abri pendant un traitement ou lorsqu'elles se trouvent dans une zone normalement fréquentée par des sans abri.

Lorsqu'on planifie l’itinéraire, il faut songer aux effets nuisibles que le malathion pourrait avoir sur les colonies d’abeilles productrices de miel. S'il y a des ruchers à l’intérieur de la zone ciblée, il faut savoir où ils se trouvent et prendre les précautions nécessaires pour protéger les abeilles contre les gouttelettes de malathion. Il faut entre autres couper le jet d’insecticide lorsqu'on se trouve près d’un rucher. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) tient à jour une liste des ruchers enregistrés de la province. Pour connaître l’emplacement des ruchers dans votre région et pour obtenir de l’aide pour les localiser, téléphonez au ministère, au 1 888 466-2372, poste 63782 ou 63595.

Pour traiter des culs-de-sac, il est prescrit d’aller jusqu'au bout de la rue et de projeter l’insecticide au retour.

Lorsqu'on planifie l’itinéraire, il faudrait désigner un endroit sûr, à l’extérieur (p. ex., une cour de voirie), où l’on pourra mettre le bidon qui contient le malathion sur le camion et relier le bidon au pulvérisateur à très faible volume. La méthode exemplaire consiste à effectuer cette tâche à un endroit où le sol est imperméable ou bitumé, et qui se trouve suffisamment éloigné d’une source d’eau. De cette façon, si on déverse du malathion ou si le malathion déborde du bidon, on ne contaminera pas une source d’eau. On doit avoir près de soi, en tout temps, le matériel nécessaire pour contenir un liquide déversé, ainsi que les vêtements et les appareils de protection qui sont prescrits dans une telle situation. Seul le personnel autorisé doit avoir accès à l’endroit où l’on transvase le malathion et met le bidon sur le camion. Seules les personnes autorisées à faire le traitement doivent manipuler l’insecticide.

Si l’on utilise un endroit à l’extérieur pour entreposer temporairement du malathion, il faut que cet endroit soit clôturé et qu'aucune personne non autorisée ne puisse y pénétrer.

Il faut mettre près de cet endroit des écriteaux indiquant que des produits chimiques/pesticides y sont entreposés. Il faut aussi que le sol à cet endroit soit imperméable ou bitumé, et l’endroit lui-même doit être suffisamment éloigné d’une source d’eau, pour éviter tout risque de contamination de l’eau si du malathion était déversé. Les pesticides ne devraient être entreposés à l’extérieur que s'ils sont mis dans un récipient à l’épreuve des intempéries, faute de quoi ils doivent être gardés dans un endroit clos et fermé à clé (p. ex., une remorque).

6. Bien choisir la période où aura lieu le traitement

Pour détruire le plus grand nombre possible de moustiques adultes, il faut effectuer le traitement entre le coucher et le lever du soleil, lorsque les moustiques sont le plus actifs (ils volettent) et que les conditions météorologiques sont le plus favorables. En effectuant le traitement pendant cette période, on réduit aussi les risques que des êtres humains puissent être exposés à l’insecticide.

Il faut entre autres tenir compte de facteurs d’une importance cruciale, tels que la vitesse et la direction du vent, la température, les précipitations, la stabilité atmosphérique et la turbulence des masses d’air. Les conditions idéales pour obtenir le maximum de résultats lorsqu'on effectue un traitement de démoustication au malathion au moyen d’un pulvérisateur à très bas volume sont celles-ci : température se situant à entre 15 et 25°C; humidité élevée; vent constant d’une vitesse de 3 à 10 km/heure, soufflant dans une seule direction. Il faut que le traitement soit effectué conformément aux prescriptions météorologiques qui sont indiquées sur l’étiquette.

Il faut toujours couper le moteur du pulvérisateur dès qu'il commence à pleuvoir et ne le remettre en marche que lorsqu'il a cessé de pleuvoir.

Lorsqu'il réalise l’étude de détermination des risques, le médecin hygiéniste devrait tenir compte de la qualité de l’air et de la possibilité que le traitement au malathion puisse accroître la quantité de particules fines présentes dans l’air. Si la détermination des risques révèle qu'il y a beaucoup d’ozone ou de particules fines dans l’atmosphère (p. ex., pendant les jours d’alerte au smog, lorsque l’Indice de la qualité de l’air indique que l’air est de mauvaise ou de très mauvaise qualité), on pourrait songer à repousser le début du traitement à plus tard la nuit, lorsque l’air pourrait être de meilleure qualité, et à utiliser les moyens de préavis pour dire que tout le monde, notamment les personnes atteintes d’une affection respiratoire (p. ex., les asthmatiques), devraient rester à l’intérieur pendant le traitement au malathion. Cette précaution est recommandée pour que les personnes atteintes d’une affection respiratoire ne soient pas directement exposées au brouillard d’insecticide.

Les traitements au malathion ne font que réduire temporairement les populations de moustiques. Il pourrait donc être nécessaire de répéter le traitement. Le médecin hygiéniste local décidera s'il y a lieu de faire plusieurs traitements dans le cadre d’un plan de démoustication intégré, dont le but est de prévenir la propagation du virus du Nil occidental.

7. Élaborer un plan d’intervention en cas d’urgence

Comme méthode exemplaire, les personnes autorisées à faire les traitements doivent être prêtes à agir dans des situations d’urgence. Leur plan de démoustication doit donc comprendre un plan d’intervention en cas d’urgence. Il faut toujours savoir ce qu'il faut faire dans des situations comme une panne de matériel, un incendie, un empoisonnement, des blessures, un accident de la route et le déversement d’un insecticide. Il faudrait consulter la section 12 (« Mesures d’urgence ») du Manuel de base associé au Programme ontarien de formation et d’accréditation des destructeurs de parasites. On y trouve des renseignements détaillés sur les façons de se préparer à faire face à des situations d’urgence.

Au cas où le pulvérisateur tomberait en panne en plein milieu d’un traitement, il est conseillé de retenir les services « en disponibilité » d’un mécanicien expérimenté, qui pourra faire les réparations nécessaires « sur le terrain ». Il est également conseillé d’avoir un pulvérisateur de secours.

Il faut savoir quoi faire si un incendie se déclare au cours d’un traitement. Il faut notamment avoir sur soi un téléphone cellulaire ou un appareil radio émetteur récepteur. On pourra ainsi communiquer rapidement avec le service d’incendie ou la base d’opération. Il faut aussi avoir près de soi tout le matériel nécessaire pour se protéger contre les fumées toxiques.

Il faut aussi prévoir les risques d’accidents auxquels sont exposées les personnes qui font des traitements insecticides. Il y a une méthode exemplaire qui consiste à travailler en équipes de deux personnes, et les deux personnes doivent avoir obtenu une formation en premiers soins. Il faut apprendre à reconnaître un empoisonnement par des pesticides et savoir quoi faire dans une telle situation.

Il faut savoir quoi faire si un accident ou une collision entre deux véhicules a lieu au cours d’un traitement insecticide. Il faut entre autres communiquer régulièrement avec la base d’opération tout au long du traitement.

Pour éviter le risque d’un grand déversement, il faut transporter moins de 50 litres d’insecticide dans le véhicule qui sert à effectuer le traitement, ou il ne faut transporter que la quantité dont on a besoin pour la zone que l’on traite cette nuit-là.

Il faut savoir quoi faire à la suite du déversement d’un insecticide. Il faut toujours transporter un appareil de protection individuelle (p. ex., un masque à cartouche filtrante) et tout ce qu'il faut pour contenir le produit déversé (un matériau absorbant, des récipients pour garder les vêtements contaminés et le liquide absorbé, etc.). Si un insecticide est déversé, quelle que soit l’heure, il faut immédiatement le déclarer au « directeur » désigné en vertu de la Loi sur les pesticides en appelant le Centre d’intervention en cas de déversement du ministère de l’Environnement au 1 800 268-6060.

Il pourrait y avoir des manifestations ou des affrontements de la part de personnes qui sont opposées au traitement de démoustication. L’entreprise chargée d’effectuer le traitement et le médecin hygiéniste local devraient concevoir un plan dans lequel sont notées les mesures particulières que prendra tel ou tel organisme (p. ex., le service de police).

Méthodes exemplaires à observer pendant les traitements

1. Faire les préparatifs à un lieu sécuritaire

Il faut charger le malathion sur le véhicule et raccorder le bidon de malathion au pulvérisateur à un endroit sécuritaire. Rappelons que seules les personnes autorisées à faire les traitements doivent manipuler l’insecticide. Rappelons aussi que ces personnes doivent avoir près d’elles tout ce qu'il leur faut pour contenir un déversement, ainsi que les vêtements et les appareils qu'elles doivent porter dans de telles situations.

2. Observer le mode d’emploi et les précautions figurant sur l’étiquette

Il faut toujours observer le mode l’emploi, les précautions et les doses de traitement figurant sur l’étiquette du produit insecticide. Lorsqu'on projette à très faible volume des gouttelettes d’une grosseur supérieure à celle qui est indiquée sur l’étiquette, il y a des risques que le malathion puisse endommager la peinture des automobiles. Le pulvérisateur doit donc être étalonné avec précision, et il faut observer à la lettre les doses de traitement indiquées sur l’étiquette. Il ne faut pas que le malathion puisse dériver de sa trajectoire ou contaminer des milieux aquatiques lorsqu'on nettoie ou rince le pulvérisateur ou les récipients d’insecticide vides.