Optimisation de nos actifs
L’Ontario améliore sa façon d’investir dans l’infrastructure afin d’offrir une valeur ajoutée à la population.
Par la collecte de données de qualité, l’application de principes de planification adéquats et la mesure du rendement, les gestionnaires des actifs peuvent maximiser la durée de vie, le rendement et la valeur des infrastructures existantes et des services que ces dernières fournissent. Nous pouvons ainsi nous assurer de tirer le maximum de ce que nous avons déjà. Nous nous engageons à investir efficacement dans le but de concilier l’entretien des infrastructures existantes et la modernisation.
La situation actuelle
1. Un trop grand nombre d’organisations sont responsables de l’infrastructure
L’Ontario possède et supervise plus de 230 milliards de dollars en biens d’infrastructure (routes, ponts, hôpitaux, écoles, collèges, bâtiments, tribunaux, transports en commun et bien plus encore). En outre, l’Ontario accorde un financement à d’autres installations dans le secteur public élargi.
La responsabilité à l’égard de la planification et de l’exécution des projets d’infrastructure est répartie entre divers organismes provinciaux, allant des ministères et des organismes au secteur public élargi, incluant 141 sociétés hospitalières et 72 conseils scolaires.
Pour améliorer nos activités de planification, d’acquisition et de gestion des projets d’infrastructure, nous devons d’abord simplifier les processus décisionnels lors des phases de planification et d’acquisition puis intégrer les structures organisationnelles à l’échelle des ministères et des organismes gouvernementaux, nous permettant ainsi d’adopter de meilleures pratiques commerciales.
2. La planification des projets d’infrastructure et de l’aménagement du territoire se fait souvent séparément, ce qui entraîne une utilisation inefficace de l’infrastructure
L’infrastructure doit répondre aux besoins de croissance et d’épanouissement des collectivités de l’Ontario. Autrement, les familles, les entreprises et notre économie en subissent toutes les conséquences.
La solution n’est pas toujours de continuer à construire de l’infrastructure. Nous devons plutôt privilégier une planification intelligente. Les investissements dans notre infrastructure doivent tenir compte des outils de planification de la croissance et de l’aménagement du territoire pour certains éléments tels que les emplois futurs, le logement et les conditions météorologiques extrêmes (comme les inondations). Une meilleure planification nous donne une infrastructure qui continuera à répondre aux besoins de nos collectivités, tant aujourd’hui que demain.
3. Nous ne tirons pas le maximum de notre infrastructure actuelle
Une grande partie de l’infrastructure dont nous avons besoin est déjà construite. Toutefois, à mesure que la population augmente, que de nouvelles technologies sont introduites et que notre économie se complexifie, les pressions exercées sur nos actifs existants ne feront qu’augmenter. Notre infrastructure doit s’adapter à un monde en constante évolution. Nous devons prendre soin de ce que nous avons, apporter les améliorations nécessaires et trouver des moyens novateurs d’optimiser notre infrastructure existante.
En investissant continuellement dans le réaménagement de notre infrastructure, nous pouvons économiser de l’argent et en tirer le maximum. Ces investissements nous aideront à réduire le nombre de nouveaux actifs que nous devrons réaliser à l’avenir ou à en retarder l’exécution. À long terme, il est plus coûteux de négliger nos actifs que de les entretenir.
Les meilleurs planificateurs de projets d’infrastructure préconisent également cette approche. Selon une étude, si nous tirons le maximum de la façon dont nous construisons, entretenons et utilisons l’infrastructure, nous pouvons combler près de 40 % des besoins annuels en infrastructure dans le monde.
L’Angleterre a adopté cette approche pour lutter contre les problèmes de congestion sur l’autoroute M42. Elle a fixé des limites de vitesse variées et, pour accroître la capacité de l’autoroute, elle a transformé les bandes d’arrêt d’urgence en voies régulières durant les périodes de pointe. Cette solution autre que l’élargissement coûteux des routes a permis de réduire les temps de déplacement de 25 %.
Les bonnes données peuvent aussi nous aider à optimiser notre infrastructure. Elles peuvent notamment nous aider à améliorer notre processus de prise de décisions, comme dans les cas où il faut choisir si un entretien ou un remplacement s’impose. D’autres secteurs, comme les finances, la vente au détail et l’automobile, font déjà appel à l’analytique avancée dans le but d’améliorer leurs opérations. Par exemple, les détaillants calculent les ventes qu’ils produisent par pied carré d’espace. Ils peuvent ainsi s’assurer de maximiser leur espace de vente au détail et augmenter leurs profits.
Grâce à des méthodes axées sur les données pour les décisions de planification, nous pourrons dégager du capital pour d’autres projets, tout en améliorant le rendement des actifs existants.
Notre engagement
L’Ontario porte un regard critique sur la façon dont elle gère ses actifs à toutes les étapes de leur cycle de vie. Cela nous aidera à optimiser nos actifs. Le plan Reconstruire l’Ontario nous permettra d’améliorer nos processus de planification, d’exécution et de gestion de nos projets d’infrastructure. Nous tâcherons d’optimiser encore plus le rendement de notre infrastructure existante afin d’offrir, à très long terme, des services résilients, rentables et de qualité supérieure à la population de l’Ontario.
Gestion des actifs
Planifier
- Intégrer l’aménagement du territoire et la planification des projets d’infrastructure
- Privilégier l’investissement dans tous les secteurs
Gérer
- Améliorer les pratiques de gestion des actifs
- Obtenir les bonnes données relatives à l’utilisation de l’infrastructure
Exécuter
- Transformer les processus de planification et d’acquisition pour augmenter l’efficacité et économiser de l’argent
1. Transformer les processus de planification et d’acquisition des projets d’infrastructure en vue d’améliorer la prise de décisions et d’accroître l’efficacité de mise en œuvre des projets
Les processus de planification et d’acquisition des projets d’infrastructure nous sont essentiels pour déterminer les besoins en matière de services, d’établir l’ordre de priorité des investissements et d’assurer la conception et la construction des infrastructures. Plus ces processus sont efficaces, plus nous économiserons de l’argent que nous pourrons consacrer à d’autres projets prioritaires.
Par exemple, d’après un examen portant sur des projets réalisés à l’international, l’amélioration des processus de conception, d’acquisition et de construction pourrait réduire les coûts des nouveaux projets de 25 %.
Nous chercherons à améliorer notre manière de planifier les projets d’infrastructure en éliminant le cloisonnement entre les ministères et les organismes gouvernementaux, en réduisant le chevauchement des processus d’acquisition et de planification et en consacrant nos ressources aux investissements prioritaires.
Nous examinons en quoi l’adoption d’une nouvelle approche à la planification et à l’acquisition des projets d’infrastructure à l’échelle du gouvernement pourrait nous permettre d’utiliser plus judicieusement l’argent des contribuables.
Notre examen aura pour objectif de :
- désigner le ministère ou l’organisme gouvernemental le plus adapté pour assurer les activités de planification et d’acquisition
- prendre les bonnes décisions relatives au réaménagement ou à la construction d’infrastructures
- établir une structure de reddition de comptes, de gouvernance efficace et de surveillance
Cet examen s’inscrit dans le cadre de notre plan élargi visant à rétablir la confiance et la reddition de comptes à l’égard des finances publiques de la province. Ce processus nous permet de réaliser des progrès dans l’examen ligne par ligne des dépenses publiques, intitulé Gestion de la transformation — Un plan d’action pour la modernisation de l’Ontario, qui suggère que le gouvernement a la possibilité de réaliser des gains d’efficience plus importants en obtenant de meilleurs résultats en matière d’infrastructure.
2. Intégrer la planification des projets d’infrastructure à l’aménagement du territoire et à la planification de la croissance
À mesure que nos collectivités poursuivent leur croissance, les investissements d’infrastructure doivent être réalisés au bon endroit et au bon moment afin de leur permettre de demeurer fortes et dynamiques pour les générations à venir.
L’optimisation de nos actifs consiste en partie à prendre des décisions intégrées fondées sur des principes de planification à long terme. Cela garantira que l’infrastructure que nous avons et que nous construisons sera exploitée selon son plein potentiel.
Afin d’éviter la construction excessive, le chevauchement et l’inefficacité ou la sous utilisation des services, nous intégrerons l’aménagement du territoire, la planification de la croissance et la planification des projets d’infrastructure à titre de facteurs clés dans le processus de prise de décisions en matière d’infrastructure.
Plus précisément, nous allons :
- examiner nos processus de prise de décisions et de planification en matière d’infrastructure afin d’harmoniser ces décisions avec l’aménagement du territoire, la gestion de la croissance et les considérations environnementales dans le cadre de grands projets.
- harmoniser les investissements dans l’infrastructure en vue d’appuyer la mise en œuvre des politiques provinciales en matière d’aménagement du territoire, y compris les plans de croissance de la province (En plein essor : Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe et Plan de croissance du Nord de l’Ontario
footnote 10 ). Par exemple, si une municipalité souhaite obtenir du financement auprès du gouvernement provincial pour une installation de traitement des eaux usées, elle doit confirmer que l’emplacement et la capacité de l’installation sont conformes aux cadres provinciaux d’aménagement du territoire et de planification de la croissance avant que le financement soit approuvé. - collaborer avec les municipalités en vue de recenser les secteurs qui connaîtront une croissance et un développement (p. ex. les zones de grande station de transport en commun et les zones d’emploi) et de les harmoniser avec les plans d’infrastructure provinciaux.
3. Améliorer les pratiques de gestion des actifs pour optimiser nos infrastructures
Pour optimiser nos actifs, il faut d’abord tirer le maximum de notre infrastructure existante. C’est-à-dire que nous devons utiliser nos actifs de façon plus intelligente, plus productive et plus efficace pour parvenir à une meilleure gestion des dépenses d’infrastructure à long terme. Nous devons accroître la capacité fonctionnelle et la durée de vie de nos services pour les générations futures.
Pour ce faire, nous pouvons :
- moderniser nos pratiques et notre processus de planification de la gestion des actifs
- mieux hiérarchiser les nouveaux investissements
Une meilleure planification de la gestion des actifs nous aidera à maximiser le rendement des capitaux.
Les gouvernements de la Colombie-Britannique et de la Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie, ont modernisé leurs pratiques de gestion des actifs pour que les décisions soient fondées sur les gens, les finances et les renseignements. S’inspirant de ces exemples, l’Ontario s’efforce de transformer son processus de gestion des actifs.
Nous mettrons sur pied une équipe interdisciplinaire et novatrice formée de membres de différents ministères afin de :
- mettre en commun les connaissances, la recherche, l’expérience et les pratiques éprouvées de supervision de certains actifs, y compris la consultation du secteur public élargi pour connaître ses besoins et processus de gestion des actifs (une telle réunion de nos meilleurs cerveaux permettra de trouver de nouvelles solutions)
- améliorer la collecte et l’intégration des données concernant l’état, la capacité et l’utilisation des infrastructures dans tous les secteurs afin de cerner plus rapidement les défis et les possibilités
- appliquer l’analytique avancée et tenir compte des renseignements sur les finances et l’utilisation de l’infrastructure (p. ex. nombre d’usagers du transport en commun, consommation d’eau, etc.) et de technologies novatrices pour optimiser l’utilisation de l’infrastructure existante. Cela nous permettra de rajeunir une infrastructure vieillissante et de moderniser les systèmes opérationnels afin d’offrir des services de qualité tout en diminuant les dépenses en immobilisations supplémentaires. Nous aurons ainsi les données nécessaires pour assurer que notre infrastructure est adaptée aux futurs défis
L’analyse des données joue un rôle important tant dans la prestation de services de qualité supérieure ciblés que dans la gestion des coûts. Les décisions d’investir dans la construction d’actifs ou dans la réparation d’actifs existants sont souvent prises en fonction de la durée (p. ex. fin de vie) ou de divers événements (p. ex. défaillance critique); or l’analytique avancée aiderait à prendre des décisions plus judicieuses fondées sur des critères tels que le rendement, l’état et la capacité de l’actif, les projections de croissance et l’incidence des conditions météorologiques. De tels renseignements peuvent aider à prendre des décisions importantes : remettre en état ou remplacer un actif.
Dans le cadre de la modernisation à grande échelle de nos processus de gestion des actifs, nous envisagerons d’accroître notre capacité analytique afin de planifier les projets d’infrastructure et de prendre des décisions plus judicieuses, en tenant particulièrement compte des besoins en matière de services et des contraintes financières.
Il n’est jamais facile de hiérarchiser les décisions d’investissements, mais nous devons le faire pour ne pas léguer aux générations futures des actifs onéreux et sous-exploités. Forts des recommandations issues de l’examen ligne par ligne, nous concentrerons nos ressources sur les investissements qui répondent aux besoins les plus pressants et qui assurent une viabilité à long terme. Des études ont démontré que l’adoption de cadres permettant de hiérarchiser les projets peut réduire les coûts de 15 à 20 %.
Pour bénéficier de certains de ces avantages, le ministère de l’Infrastructure devra mettre au point, avec le concours d’autres ministères, de nouvelles approches permettant d’évaluer et d’orienter les investissements dans tous les secteurs, dans le cadre d’une transformation globale du processus de planification des projets d’infrastructure.
Le gouvernement accordera la priorité aux projets qui ont une incidence concrète sur la vie quotidienne des gens tout en offrant le meilleur rapport qualité-prix aux contribuables dans l’ensemble des secteurs (p. ex. santé, éducation, transport en commun, justice, etc.) dans l’optique de répondre à nos besoins les plus pressants et d’assurer la prestation de services viables, aujourd’hui et demain.
Le but est de trouver des moyens de répondre aux besoins de la collectivité en améliorant la durée de vie, la capacité et le rendement des infrastructures et en adoptant une approche stratégique des nouveaux investissements. Les projets d’infrastructure exigent d’importants investissements de fonds publics. La population de l’Ontario doit avoir l’assurance que ces investissements sont judicieux et qu’ils rapporteront des dividendes pour les générations à venir.
Notes en bas de page
- note de bas de page[6] Retour au paragraphe McKinsey Global Institute. Bridging Global Infrastructure Gaps (en anglais seulement).
- note de bas de page[7] Retour au paragraphe M42 Active Traffic Management Scheme (en anglais seulement), Birmingham.
- note de bas de page[8] Retour au paragraphe Controlling Industrial Discharges to Improve Plant Performance (en anglais seulement) par Tim Howarth — Ville de Brantford, Gerry Wheeler — Global Facilitation Inc. et Dave Chapman — CPO Inc., et Implementation of the Composite Correction Program at the City of Brantford par Geoff Rae.
- note de bas de page[9] Retour au paragraphe McKinsey Global Institute. Infrastructure Productivity: How to save $1 trillion a year (en anglais seulement).
- note de bas de page[10] Retour au paragraphe Le Plan de croissance s’applique à la zone du Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe, qui comprend les municipalités et les villes suivantes : Brant, Dufferin, Durham, Haldimand, Halton, Hamilton, Kawartha Lakes, Niagara, Northumberland, Peel, Peterborough, Simcoe, Toronto, Waterloo, Wellington et York.
- note de bas de page[11] Retour au paragraphe McKinsey Global Institute. Infrastructure Productivity: How to save $1 trillion a year (en anglais seulement).