Alternariose des cônes du houblon
Apprenez à reconnaître l’alternariose des cônes du houblon et renseignez-vous sur les moyens de lutte.
L'alternariose des cônes est une maladie du houblon provoquée par un champignon, Alternaria alternata. Ce champignon, très répandu dans l'environnement, peut affecter une vaste gamme de cultures dans nombre de régions agricoles. Dans les principales régions productrices de houblon du Nord-Ouest des É.-U., la maladie est généralement considérée comme peu grave. En Ontario, elle est présente dans une certaine mesure dans les cultures de houblon toutes les années, mais on ne connaît pas encore vraiment ses répercussions sur la qualité de la récolte. L'alternariose des cônes, croit-on, affecte les cultivars à maturité tardive, mais, cette année, la maladie a été observée même sur les cultivars à récolte précoce.
Les premiers symptômes se présentent comme une décoloration rouge-brun aux extrémités des bractéoles des cônes jeunes ou mûrs (figure 1). Les bractées peuvent ne pas être affectées, laissant sur les cônes un aspect rayé vert et brun. Si la maladie infecte les cônes sous l'effet du vent ou d'un autre dommage mécanique, les symptômes peuvent apparaître tant sur les bractéoles que sur les bractées. Les symptômes peuvent se répandre rapidement, faisant virer les cônes à un brun foncé un peu comme le mildiou ou l'oïdium de la vigne (figure 2). Dans les cas graves, la totalité du cône peut virer au brun foncé. Si on examine le dessous du tissu infecté à l'aide d'une loupe à fort grossissement, on peut observer les croissances fongiques et les spores, qui ont un aspect foncé (figure 3).
On connaît plusieurs souches de ce champignon. Nombre d'entre elles sont de faibles pathogènes qui, habituellement, affectent les tissus des plantes affaiblies par d'autres facteurs. Chez le houblon, le champignon semblerait pénétrer dans les cônes surtout par les tissus endommagés par des blessures mécaniques (surtout les dommages dus au vent) ou les blessures provoquées par les insectes qui s'en nourrissent ou d'autres maladies. Le développement de la maladie est le plus marqué lorsque les dommages mécaniques aux cônes s'accompagnent de périodes prolongées de rosée/d'humidité des feuilles ou de forte humidité. L'un des facteurs qui favorisent l'infection est lorsque les températures, au cours des pluies ou d'autres événements humides, sont supérieures à 18°C. Le pathogène hiverne sur les débris végétaux ou en tant que pathogènes faibles sur d'autres plantes.
Lutte
- Éviter les blessures mécaniques aux cônes au cours du travail dans les champs et lors de la pulvérisation de produits chimiques.
- Protéger les cônes contre les dommages dus au vent, dans la mesure du possible.
- Recourir à de bonnes pratiques culturales pour réduire l'humidité du couvert dans les houblonnières, par exemple éclaircir les vignes au bas des plants de houblon pour favoriser la circulation de l'air et régler les calendriers d'irrigation pour atténuer les longues périodes d'humidité sur les cônes.
- Actuellement, il n'existe pas de fongicide homologué pour la lutte contre la flétrissure des cônes du houblon due à l'alternariose au Canada. Nous ne connaissons pas les effets des produits homologués pour d'autres maladies provoquées par ce pathogène.