Tableau 1. Résumé des résultats des évaluations du CDSEPO
Espece (Nom commun, Nom scientifique)Classification en vertu de la levdNouveau statut évalué par le CDSEPO
 Loup algonquin (Canis sp.)Préoccupante*Menacée
 Chevalier noir (Moxostoma duquesnei)MenacéeMenacée
 Anzie mousse-noire (Anzia colpodes)s.o.Données insuffisantes
 Frêne bleu (Fraxinus quadrangulata)PréoccupanteMenacée
 Escargot-forestier écharge (Allogona profunda)s.o.En voie de disparition
 Caribou (population boréale) Rangifer tarandusMenacéeMenacée
 Tortue boîte de l’Est (Terrapene carolina)s.o.Disparue de l’Ontario
 Couleuvre tachetée (Lampropeltis triangulum)PréoccupanteNon en péril
 Brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus)PréoccupantePréoccupante
 Rotala rameux (Rotala ramosior)En voie de disparitionEn voie de disparition
 Patère de Pennsylvanie (Patera pennsylvanica)s.o.En voie de disparition
 Mûrier rouge (Morus rubra)En voie de disparitionEn voie de disparition
 Phalarope à bec étroit (Phalaropus lobatus)s.o.Préoccupante
 Cypripède blanc (Cypripedium candidum)En voie de disparitionEn voie de disparition
 Meunier tacheté (Minytrema melanops)PréoccupantePréoccupante
 Tortue ponctuée (Clemmys guttata)En voie de disparitionEn voie de disparition
 Pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus)s.o.En voie de disparition
 Bourdon terricole (Bombus terricola)s.o.Préoccupante
 Crapet sac-à-lait (Lepomis gulosus)PréoccupanteEn voie de disparition

Notes :

s.o. signifie qu'aucun statut officiel n'a été assigné à l’espèce auparavant.
* Fait référence à la discussion sur l’aspect génétique dans les résumés des espèces ci-joints

Pièce jointe 1 : Résumés des espèces 2015 du CDSEPO

Loup algonquin (Canis sp.)

Le loup algonquin (Canis sp.) est un canidé de taille intermédiaire qui vit en meute familiale et qui se nourrit de proies comme le castor, le cerf de Virginie et l’orignal. Le loup algonquin est le fruit d’une longue tradition d’hybridation et de rétrocroisement entre le loup de l’Est (Canis lycaon) (appelé aussi C. lupus lycaon), le loup gris (C. lupus) et le coyote (C. latrans). Bien qu'il fasse partie d’un complexe hybride répandu, le loup algonquin peut se différencier des autres hybrides, comme le loup boréal des Grands Lacs, parce qu'il forme une grappe discrète, sur le plan génétique, composée d’individus étroitement apparentés à partir de laquelle il est possible de faire des estimations de filiation présumée. De plus, selon les données morphologiques, il est généralement plus grand que les canidés de type C. latrans et plus petit que les canidés de type C. lupus, bien qu'une identification fiable nécessite des données génotypiques. En Ontario, le loup algonquin est principalement confiné dans le parc provincial Algonquin ainsi que dans les régions avoisinantes, dont certaines sont protégées. Ces régions englobent le parc provincial Killarney au sud de la région caractéristique des Hautes-Terres de Kawartha. Les relevés plus éloignés sont relativement rares et vraisemblablement attribuables à des incidents de dispersion occasionnels sur de grandes distances. Comme le nombre total de canidés dans ce groupe génétique se chiffre probablement entre 250 et 1 000 individus matures, le loup algonquin a été désigné comme une espèce menacée.

Chevalier noir (Moxostoma duquesnei)

Le chevalier noir (Moxostoma duquesnei), qui est l’une des six espèces de chevaliers présentes dans les eaux de l’Ontario, peut se distinguer des autres par sa couleur, par la morphologie de ses lèvres et par le nombre d’écailles de sa ligne latérale (Scott et Crossman 1998). Le chevalier noir est dispersé sur de grandes distances dans l’est de l’Amérique du Nord, mais sa distribution ne chevauche pas deux grandes aires de répartition contiguës ni cinq à dix plus petites zones isolées. Le chevalier noir de l’Ontario possède l’une des plus petites aires de répartition disjointes. Le chevalier noir est présent, au Canada, dans les affluents des lacs Huron, Sainte-Claire et Érié et il est concentré dans les bassins de drainage des rivières Grand et Thames. Des chevaliers noirs ont été signalés au fil du temps dans le ruisseau Catfish et dans la rivière Sauble, mais ils ont probablement disparu de ces régions. Les chevaliers noirs fréquentent des radiers à débit modéré ainsi que des fosses peu profondes dans de grands cours d’eau avec des substrats composés de galets et de gravier. Le chevalier noir mature (âgé de deux à six ans) migre en amont vers un habitat de frai adéquat au printemps (Reid 2006). La répartition mondiale du chevalier noir est stable ou en faible diminution et, bien qu'il n'y ait pas de données quantitatives sur l’abondance de cette espèce en Ontario, les registres des prises indiquent qu'elle est stable ou légèrement à la baisse en Ontario. Le chevalier noir est particulièrement vulnérable à la pollution (agricole et urbaine) dans son aire de répartition située dans le sud-ouest de l’Ontario, mais le changement climatique risque d’entraîner d’autres pertes pour les habitats de frai et de grossissement du chevalier noir. Bien que les barrages aient été déterminés constituer une menace pour le chevalier noir, des renseignements récents sur ses déplacements à travers des barrages donnent à entendre qu'ils représentent davantage un facteur limitatif qu'une menace directe. Le chevalier noir a été inscrit comme une espèce menacée par le COSEPAC en mai 2015 (aucune modification de son statut) et il est actuellement inscrit comme une espèce menacée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) est classifié comme une espèce menacée en Ontario en raison de sa répartition limitée (neuf emplacements isolés) et de la menace continue de la pollution et de la variation des niveaux d’eau qui a des répercussions sur la qualité et la disponibilité des habitats. Il répond au critère B1ab(iii) + 2ab(iii).

Anzie mousse-noire (Anzia colpodes)

L’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) est un lichen foliacé qui forme des rosettes de feuilles qui peuvent atteindre jusqu'à 20 cm de diamètre. On en trouve sur le tronc des feuillus, dans des zones découvertes à l’intérieur des forêts matures ainsi que dans d’autres régions où les taux d’humidité et d’éclairement sont élevés. L’espèce, qui a été confirmée seulement à partir de l’Amérique du Nord, est dispersée sur de grandes distances dans le sud des États-Unis. Au Canada, les occurrences sont rares en Nouvelle-Écosse et elle a déjà été signalée à partir de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Dans l’ensemble du Canada, elle semble être en proie à une diminution qui est probablement attribuable principalement à la perte d’habitat causée par les récoltes forestières, aux aménagements et à la pollution atmosphérique.

En Ontario, l’anzie mousse-noire est connue seulement à partir de quatre registres du XIXe siècle ou de spécimens dispersés sur de grandes distances dans l’est et le centre de l’Ontario. Comparativement à d’autres taxons, il y a eu relativement peu d’heures-personnes consacrées à des relevés ciblés ou généraux effectués par des observateurs d’expérience aux emplacements précédents. Même si l’anzie mousse-noire n'a pas été observée en Ontario depuis plus d’un siècle, il reste probablement des habitats adéquats qui n'ont pas fait l’objet de recherches. À l’heure actuelle, il est impossible de conclure avec confiance que l’anzie mousse-noire est disparue de l’Ontario. Pour ces raisons, les données sur l’anzie mousse-noire sont considérées insuffisantes en Ontario.

Le statut en Ontario diffère du statut national d’espèce menacée, car l’anzie mousse-noire est encore présente en Nouvelle-Écosse.

Frêne bleu (Fraxinus quadrangulata)

Le frêne bleu (Fraxinus quadrangulata) est un arbre de taille moyenne de la famille de l’olivier qui peut atteindre une hauteur maximale de 20 m et posséder un tronc d’une circonférence de 80 cm en Ontario et qui peut vivre jusqu'à 200 ans. Il est pourvu de feuilles composées qui comptent généralement sept folioles, mais il se distingue facilement des autres espèces de frênes par ses petites branches à quatre angles munies d’ailerons subéreux. Le frêne bleu est monoïque, contrairement aux frênes qui sont dioïques. Il est confiné à cinq comtés dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario, où il croît dans trois habitats différents : les alvars, les plages sablonneuses stabilisées et les riches plaines inondables alluviales. En tout, 56 occurrences d’éléments sont connues. Environ la moitié des sites connus ont fait l’objet d’un relevé. Ces sites contiennent approximativement 708 individus matures. Le nombre d’individus matures dans les autres endroits est inconnu, mais la population totale est presque certainement inférieure à 10 000 individus.

Le frêne bleu n'a pas donné de signes de diminutions importantes au cours des dernières décennies, mais il est vulnérable à deux grandes menaces, qui sont le broutage excessif par une population grandissante de cerfs de Virginie et l’agrile du frêne (Agrilus planipennis), un coléoptère non indigène dont les larves s'enfouissent dans les frênes. Les cerfs empêcheraient certains sites de se régénérer. L’effet du cerf de Virginie sur le recrutement du frêne bleu n'est pas encore connu, mais il serait néfaste à l’heure actuelle. Le frêne bleu semble être beaucoup moins vulnérable à l’agrile du frêne que les autres espèces de frênes, malgré une plus grande incidence d’infestation dans certains emplacements, probablement en raison de la quasi-élimination d’autres frênes.

Le frêne bleu a été évalué par le CDSEPO comme une espèce menacée en Ontario en raison de la petite taille de sa population (moins de 10 000 individus matures) et de sa répartition très restreinte dans une zone d’occupation de seulement 272 km2. Il a déjà été évalué comme une espèce préoccupante, mais une désignation plus élevée lui a été attribuée devant de nouvelles menaces. Certaines diminutions ont été documentées et devraient se poursuivre, ce qui rend cette espèce susceptible de disparaître.

Escargot-forestier écharge (Allogona profunda)

L’escargot-forestier écharge (Allogona profunda) est un gros escargot terrestre qui fait approximativement 3 cm de diamètre. Il vit dans des forêts de feuillus en Ontario et on le retrouve maintenant seulement dans le parc national de la Pointe-Pelée ainsi que sur l’île Pelée. Il existe des registres historiques à partir des plus petites îles du lac Érié et de plusieurs sites continentaux à proximité de Leamington, d’Oxley et de Chatham. Il y a peu d’information sur la biologie de l’escargot-forestier écharge. Il peut parvenir à maturité dès l’âge d’un an et vivre pendant au moins quatre ans. Il a probablement besoin d’un habitat humide pour s'alimenter, se déplacer et se reproduire. Les individus parcourent probablement quelques mètres à peine au cours de leur existence.

L’escargot-forestier écharge n'a pas été observé dans différents sites historiques, malgré des recherches ciblées. Il peut être disparu de ces sites en raison de la perte d’habitat au fil du temps sur le continent (c'est-à-dire le défrichage des forêts) et de la dégradation de l’habitat sur les plus petites îles de l’ouest du lac Érié provoquée par de fortes densités de cormorans à aigrettes nicheurs.

L’escargot-forestier écharge est évalué comme une espèce en voie de disparition en raison de sa répartition très limitée dans le sud-ouest de l’Ontario où il a été aperçu à seulement deux emplacements (la Pointe-Pelée et l’île Pelée). Il a disparu récemment de plusieurs endroits. Bien que la plupart des occurrences connues soient dans des zones protégées, on projette un déclin continu, sur les plans de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat et au niveau du nombre d’individus, qui est probablement attribuable aux activités récréatives, aux espèces envahissantes et à l’établissement récent du dindon sauvage.

Caribou – population boréale (Rangifer tarandus)

Il existe deux écotypes du caribou (Rangifer tarandus) en Ontario : la population forestière ou boréale et la population forêt-toundra ou migratoire. En Ontario, le caribou des bois, population boréale sylvicole, Rangifertaranduscaribou, est actuellement inscrit comme une espèce menacée. Des travaux taxinomiques récents donnent à entendre que la désignation « caribou des bois » pourrait ne pas être adéquate et que le caribou de l’Ontario devrait être reconnu à l’échelle de l’espèce. Afin de concorder avec les délibérations et les décisions du COSEPAC, on propose que l’écotype forestier en Ontario soit identifié comme faisant partie de la population boréale, conformément aux décisions du COSEPAC sur les unités désignables du caribou. Des travaux de surveillance récents ont apporté des renseignements afin de mieux définir la limite nord de la population boréale de caribous en Ontario. Il y a un chevauchement géographique entre les populations boréales et migratoires de caribous en Ontario, bien que les distinctions liées aux écotypes semblent valides du point de vue biologique et écologique.

Les densités de caribous sont généralement faibles et elles varient grandement dans les forêts matures dominées par des conifères. Le caribou a déjà été l’une des principales espèces de cervidés en Ontario. En effet, des occurrences ont été observées dans le nord de l’Ontario et aussi loin que dans le sud du Minnesota, sur la rive nord et sur les îles du lac Supérieur et même sur l’île Manitoulin ainsi que dans la région de Nipissing. La population boréale de caribous diminue en Ontario depuis plus d’un siècle et il y a une forte corrélation entre cette rétraction de sa répartition dans le nord, l’établissement humain et les aménagements. Bien que les caribous soient encore dispersés de façon continue dans le nord de l’Ontario, du Québec jusqu'à la frontière du Manitoba, l’aire de répartition continue a diminué de 40 à 50 p. cent vers le nord. Une sous-population relique demeure le long de la rive nord-est du lac Supérieur et des îles adjacentes, qui est isolée du reste de la zone de répartition continue du caribou par une zone de répartition discontinue. Plusieurs facteurs sont attribuables à ce déclin, y compris les pertes et les changements directs subis par les habitats ainsi que les modifications dans les habitats qui ont contribué indirectement à une augmentation des populations de prédateurs.

Des efforts considérables ont été investis pour le rétablissement du caribou depuis qu'il a été désigné comme une espèce menacée, y compris l’élaboration d’un programme de rétablissement suivi par un plan de conservation, des recherches élargies et des études de surveillance globale et de télémesure satellitaire. Les 14 aires de répartition du caribou qui ont été déterminées en Ontario sont des balises utiles pour les efforts de gestion, de surveillance et de rétablissement.

La population boréale de caribous compterait moins de 5 000 individus matures en Ontario. Des évaluations intégrées de sa répartition ont révélé que la tendance annuelle moyenne de la population (λ) était inférieure à 1,0 pour toutes les aires de répartition évaluées, ce qui donne à entendre que les sous-populations de caribous sont en diminution à court terme en Ontario. L’état de la répartition dans deux aires (15 %) est considéré insuffisant pour assurer la survie du caribou, tandis que dans neuf aires (69 %), il pourrait être insuffisant et dans deux autres aires (15 %) il est jugé suffisant. Les analyses de la viabilité de la population indiquent que certaines aires de répartition individuelles peuvent ne pas être viables à long terme, malgré l’absence d’une analyse pour la population provinciale. Le caribou de l’Ontario, population boréale (Rangifer tarandus), est considéré comme une espèce menacée dans la province en raison du petit nombre d’individus matures décroissant.

Tortue boîte de l’Est (Terrapene carolina)

La tortue boîte de l’Est (Terrapene carolina) est une petite tortue qui possède une dossière légèrement carénée et fortement bombée. Le plastron porte une charnière qui permet aux deux lobes de se refermer complètement sous la carapace. Cette espèce est répartie un peu partout dans l’est de l’Amérique du Nord, dans le sud de la Floride, et compte des sous-populations isolées au Mexique. Elle est associée aux habitats de feuilles ouverts et de boisés mixtes ainsi qu'aux champs et aux terres humides qui les bordent. L’habitat de nidification est principalement constitué de parcelles ouvertes de sol sablonneux ou limoneux. Elle hiberne généralement sur la terre dans des zones où le sol est meuble et où il y a une abondante couche de feuilles mortes, mais il lui arrive parfois d’hiberner sous l’eau. Cette espèce est le plus grand animal au monde qui peut tolérer le gel. Cette tortue a été aperçue, au fil du temps, dans le sud de l’Ontario, comme en témoignent les sites archéologiques et les observations sporadiques au cours des 55 dernières années, mais comme il n'y a pas de populations en âge de reproduction connues à l’heure actuelle, elle a été évaluée comme une espèce disparue. Les populations de cette espèce au Canada auraient diminué en raison de la surexploitation et des pertes d’habitat, mais les raisons exactes sont inconnues.

Couleuvre tachetée (Lampropeltis triangulum)

La couleuvre tachetée (Lampropeltis triangulum) est de couleur havane, brune ou grise et présente des taches dorsales rouges ou brunes bordées de noir. La longueur totale maximale consignée pour cette espèce est 132 cm, mais la longueur moyenne varie entre 60 et 90 cm. L’aire de répartition mondiale de la couleuvre tachetée englobe le sud-est du Canada et l’est des États-Unis. En Ontario, elle s'étend de la partie sud de la province jusqu'au nord du lac Nipissing et de Sault Ste. Marie. La couleuvre tachetée est généraliste dans son choix d’habitats, comme en témoignent différents habitats dans les hautes terres, mais on la trouve le plus souvent dans des habitats ouverts, notamment dans les affleurements rocheux, les champs et les prés. On l’aperçoit souvent dans des habitats modifiés par l’activité humaine, notamment dans de vieux immeubles où sa principale proie, c'est-à-dire les rongeurs, peut être abondante. La couleuvre sort de son gîte d’hibernation au début du printemps et la période de reproduction peut s'étendre sur plusieurs semaines. Au début de l’été, une couvée d’environ dix œufs est déposée dans des tas de végétaux, de grumes en décomposition, de vieilles souches ou d’autres substrats convenables.

Il n'y a pas d’estimations disponibles de l’abondance de la couleuvre tachetée en Ontario, mais la taille globale de la population adulte, qui est probablement beaucoup plus grande que 10 000 individus, a été consignée dernièrement dans chaque administration à l’intérieur de sa propre aire de répartition en Ontario. Les menaces les plus importantes pour la couleuvre tachetée au Canada sont la perte d’habitat et la mortalité routière. L’abattage intentionnel, la capture pour le commerce des animaux de compagnie et la prédation sont au nombre des autres menaces qui la guettent. Au Canada, la couleuvre tachetée est considérée comme une espèce « préoccupante » en vertu de la Loi sur les espèces en péril. La couleuvre tachetée est également inscrite comme un « reptile spécialement protégé » en vertu de la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune.

La couleuvre tachetée a été désignée « non en péril » par le CDSEPO. Elle montre des signes de déclin dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario ainsi que dans la région de Toronto, mais ces secteurs représentent une petite partie de son aire de répartition provinciale. Il n'y a pas d’indications claires de déclin dans d’autres endroits et les menaces pour cette espèce sont moins graves dans la partie de son aire de répartition qui est située sur le Bouclier canadien et dans les environs.

Brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus)

Le brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus) est une sous-espèce reconnue du brochet d’Amérique (Esox americanus). Le statut taxinomique de la sous-espèce (brochet vermiculé) est justifié par des distinctions génétiques et morphologiques. Le brochet vermiculé est une petite forme de cette espèce, qui ne fait généralement que 30 cm de longueur. Au Canada, il est confiné au sud de l’Ontario et il compte quelques populations dans le sud-ouest du Québec. Il habite dans des cours d’eau chauds et peu profonds à débit lent ainsi que dans des enfoncements tranquilles. Il a besoin d’une végétation aquatique partiellement submergée et émergée dense où il se nourrit de macro-invertébrés, de poissons, d’écrevisses et de larves d’insectes.

Les tendances des populations de brochets vermiculés en Ontario ne sont pas connues. Bien que l’espèce semble être en diminution dans plusieurs sous-populations, l’ampleur de ces diminutions n'a pas été quantifiée. Les déclins peuvent être attribuables à un certain nombre de menaces, en particulier à la dégradation et à la perte d’habitat provoquées par le dragage et la canalisation, l’aménagement de chalets et la présence d’espèces envahissantes. Le brochet vermiculé est évalué comme une espèce préoccupante.

Rotala rameux (Rotala ramosior)

Le rotala rameux (Rotala ramosior) est une petite plante annuelle de la famille de la salicaire. Il croît dans des zones ouvertes et temporairement humides, comme les berges des rivières, les rivages exposés, les bordures des étangs, les dépressions interdunaires et, de temps à autre, sur le pourtour des champs. Le rotala rameux est une plante indigène de l’hémisphère occidental qui est présente en Amérique du Nord jusqu'en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Au Canada, on le trouve seulement en Ontario et en Colombie-Britannique, ce qui représente la ceinture nord de l’aire de répartition du rotala rameux.

Le rotala rameux n'a jamais été courant en Ontario. Il a été signalé uniquement à partir de trois sous-populations distinctes, dont seulement deux se maintiennent. Les autres sous-populations se tiennent le long du pourtour sud du Bouclier canadien dans le comté de Lennox et Addington, sur les rives du lac Puzzle et du lac Sheffield – le lac Long. Selon des relevés effectués en 2011, il y aurait approximativement 1 400 plants dans tous les emplacements. Cette estimation est inférieure aux dénombrements précédents, même s'il est bien connu que cette espèce d’annuelle peut fluctuer considérablement d’une année à l’autre selon les conditions. Les données des recensements ne sont pas suffisantes pour donner une indication claire des tendances. Les principales menaces pour cette espèce seraient les perturbations des rivages et la gestion des niveaux d’eau.

En 2000, le rotala rameux a été désigné par le COSEPAC comme une espèce en voie de disparition au Canada et il a également été désigné comme une espèce en voie de disparition en Ontario. À la suite d’une réévaluation effectuée par le COSEPAC en novembre 2014, la population dans les plaines des Grands Lacs a été qualifiée d’espèce menacée au Canada. En Ontario, le rotala rameux a été réévalué par le CDSEPO comme une espèce en voie de disparition en fonction de sa répartition très limitée et de l’abondance des populations jumelées à sa sensibilité à l’égard de menaces incertaines. Son aire de répartition provinciale minime et son confinement à deux petits lacs adjacents situés à une distance de quelques kilomètres la rendent particulièrement vulnérable aux menaces. De plus, aucune nouvelle sous-population n'a été signalée en Ontario et il n'y a pas de données qui prouvent que l’abondance ou la qualité des habitats du rotala rameux s'améliorent depuis sa dernière évaluation.

Patère de Pennsylvanie (Patera pennsylvanica)

La patère de Pennsylvanie (Patera pennsylvanica) est un escargot terrestre pulmoné (capable de respirer dans l’air). Comme les autres de son genre, elle a un ombilic imperforé (orifice central sous la coquille). Contrairement aux autres espèces du genre, la patère de Pennsylvanie ne possède pas de protubérance semblable à une dent sur la paroi de son ouverture (principale ouverture de la coquille). Aucun individu vivant de cette espèce n'a jamais été documenté en Ontario. Par contre, des coquilles mortes ont été prélevées dans la ville de Windsor en 1992 et en 1996. Les recherches exhaustives et ciblées de cette espèce réalisées en 2013 ont permis de découvrir des coquilles qui étaient mortes depuis cinq ou 15 ans dans deux emplacements à Windsor. Des recherches effectuées à grande échelle dans d’autres secteurs du sud-ouest de l’Ontario n'ont pas permis de documenter d’autres données probantes sur cette espèce. Comme l’aire de répartition de cette espèce est très limitée en Ontario (moins de 4 km2), et compte tenu des nombreuses menaces qui ont compromis ou qui peuvent compromettre la qualité de son habitat, la patère de Pennsylvanie est évaluée comme une espèce en voie de disparition en Ontario selon le critère B1ab(v)+2ab(v).

Mûrier rouge (Morus rubra)

Le mûrier rouge (Morus rubra) est un arbre de petite taille qui peut atteindre de 6 à 20 cm de hauteur. L’écorce de l’arbre mature présente des plaques lâches de forme allongée et de couleur havane grisâtre. Les feuilles sont alternes, non lobées, bilobées ou trilobées, longues de 9 à 24 cm, presque aussi larges que longues, longuement acuminées, grossièrement dentées, à face supérieure rugueuse et mate et à sève laiteuse. L’arbre est normalement unisexué et les fleurs, qui sont réunies en chatons vert jaunâtre, apparaissent pendant la feuillaison au printemps. Le mûrier rouge produit des fruits comestibles, sucrés, qui varient du rouge au violet foncé et qui font de 2 à 3 cm de longueur.

Le mûrier rouge est confiné à la zone californienne (7E) du sud de l’Ontario. On le rencontre dans de petites forêts humides reliques à proximité de Windsor, dans les carrières de sable de la pointe Pelée et de Rondeau, dans les terrains boisés de type alvar dans les îles de l’ouest du lac Érié et sur les sols composés de calcaire et de limon sur la péninsule du Niagara ainsi que dans le sud de Halton.

Le nombre d’individus matures et d’emplacements a diminué depuis la dernière évaluation du COSEPAC en 2000. Seulement 217 individus en tout sont connus en Ontario et seulement 105 d’entre eux sont considérés être en âge de se reproduire. Seulement quatre emplacements comptent plus de cinq individus reproducteurs. La plus grande menace qui pèse sur le mûrier rouge est l’hybridation avec le mûrier blanc (Morus alba) non indigène. Les effets de la maladie du chancre des rameaux risquent également d’aggraver son déclin. À deux emplacements dans les îles de l’ouest du lac Érié, la nidification par les cormorans à aigrettes (Phalacrocorax auritus) représente une menace importante.

Le mûrier rouge est en voie de disparition en Ontario, car seulement 105 individus matures existent encore dans moins de cinq emplacements. Une diminution du nombre d’arbres et d’emplacements a été observée au cours des 15 dernières années. Le mûrier rouge est menacé de disparition de l’Ontario en raison de l’hybridation continue avec le mûrier blanc non indigène; sa persistance à long terme dépendra de la gestion continue.

Phalarope à bec étroit (Phalaropus lobatus)

Le phalarope à bec étroit (Phalaropus lobatus) est un petit oiseau de rivage qui se reproduit dans les régions côtières arctiques et subarctiques. Il préfère les aires de reproduction qui sont dominées par une végétation graminoïde ou aquatique émergente et il a tendance à éviter les habitats où la végétation et les arbustes se font rares. En Ontario, il se reproduit le long des côtes de la baie d’Hudson et de la baie James. Des diminutions des populations de cette espèce sont signalées dans des zones de migration et de reproduction en dehors de l’Ontario, mais elles ne sont pas bien comprises. Il n'y a pas de données disponibles ou de tendances connues concernant les populations de l’Ontario. Le changement climatique peut être une menace pour l’espèce, mais les effets néfastes particuliers sur les habitats et les proies sont mal compris et ils peuvent être contrecarrés par les températures plus chaudes qui améliorent la survie des juvéniles. La dégradation de l’habitat causée par l’alimentation des populations de petites oies des neiges qui sont en croissance rapide en Ontario a été signalée dans des régions qui chevauchent l’aire de répartition du phalarope à bec étroit dans la province. Des renseignements supplémentaires s'avèrent nécessaires afin de déterminer l’étendue de la dégradation de l’habitat ainsi que ses effets sur les populations de phalaropes à bec étroit qui sont en âge de se reproduire en Ontario. Dans l’ensemble, il faut beaucoup plus d’information sur la taille, l’étendue, les tendances et les menaces des populations ainsi que sur la qualité des habitats, mais la perte d’habitat documentée, qui est causée par l’alimentation de la petite oie des neiges, et les diminutions observées, qui sont associées à une dégradation de l’habitat similaire en dehors de la province, font du phalarope à bec étroit une espèce préoccupante en Ontario.

Cypripède blanc (Cypripedium candidum)

Le cypripède blanc (Cypripedium candidum) est une orchidée vivace courte ornée de petites fleurs blanches qui se trouve dans des parcelles isolées d’un habitat relique situé dans des prairies indigènes et des tourbières riches en calcaire de l’Ontario. Il croît généralement en touffes pourvues de plusieurs tiges. L’espèce est rare et en perte de vitesse dans l’ensemble de son aire de répartition mondiale dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Il n'a apparemment jamais été courant en Ontario, où il a déjà été présent dans 11 sous-populations connues. Plusieurs de ces populations sont maintenant disparues ou historiques (peut-être disparues). Le cypripède blanc est maintenant considéré comme une espèce disparue dans seulement deux ou trois « emplacements », c'est-à-dire dans une petite sous-population dans le comté de Hastings au nord du lac Ontario ainsi que dans six sous-populations sur l’île Walpole dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario. Il n'y a pas de renseignements récents (>2003) sur les populations pour l’île Walpole. Le cypripède blanc est confronté à plusieurs menaces documentées, dont les principales sont considérées être l’empiètement de la végétation ligneuse et l’accumulation de chaume, l’altération de l’hydrologie ainsi que la construction d’infrastructures et d’habitations. Il a été désigné disparu ou historique dans plusieurs sites en Ontario depuis la dernière partie du XXe siècle (les années 1980 et 1990) et il n'y a pas de données qui indiquent une augmentation des populations ou une expansion de l’aire de répartition. L’aire de répartition de l’espèce est très limitée avec un indice de zone d’occupation inférieur à 20 km2 et une zone d’occurrence de 2 500 km2 en Ontario. Il y avait approximativement 536 individus matures (individus en fleurs) dans la sous-population du comté de Hastings en 2011 (248 en 2003), mais la taille actuelle des sous-populations qui sont beaucoup plus grandes sur l’île Walpole est inconnue.

Le cypripède blanc a déjà été évalué comme une espèce en voie de disparition en Ontario en 1999. En 2000, il a été désigné par le COSEPAC comme une espèce en voie de disparition au Canada, mais une réévaluation faite en novembre 2014 l’a abaissé au rang d’espèce menacée, principalement à cause de la découverte de 11 sous-populations additionnelles au Manitoba à la suite d’une intensification des efforts de recherche. Aucune nouvelle population n'a été consignée en Ontario depuis 1979. L’aire de répartition a rétréci depuis ce temps et il n'y a pas de données qui indiquent une amélioration de la situation des sous-populations en Ontario. Le cypripède blanc a été désigné comme une espèce en voie de disparition en Ontario en raison de la petite envergure de son aire de répartition et de la diminution de sa population.

Meunier tacheté (Minytrema melanops)

Le meunier tacheté (Minytrema melanops), qui est bien défini sur le plan taxinomique (du point de vue de la morphométrie et de la génétique), se distingue par les rangées parallèles de taches noires qui longent ses flancs. Le meunier tacheté se trouve habituellement dans des zones à faible débit (des fosses ou des bras) dans des rivières où il n'est généralement pas en grand nombre. L’aire de répartition canadienne du meunier tacheté se limite au sud-ouest de l’Ontario, ce qui représente moins de 5 p. 100 de son aire de répartition mondiale. La taille des populations de meuniers tachetés au Canada n'est pas connue, mais un déclin a été observé dans sa zone d’occurrence et une diminution du nombre de lieux de capture (sous-populations; N = 12) a été remarquée. Les menaces connues ou présumées pour le meunier tacheté sont notamment la dégradation de l’habitat, la pollution ainsi que la turbidité ou l’atterrissement des eaux. Une immigration de source externe à partir du Michigan et de l’Ohio est possible en passant par le lac Érié et le corridor Huron-Érié. Ce poisson est vulnérable à une dégradation plus importante de son habitat et, comme il se fait rare, il est susceptible de subir d’autres pertes d’habitat (zone d’occupation réduite), mais il ne répond pas encore aux critères d’une espèce menacée ou en voie de disparition. Il est toutefois admissible au statut d’espèce préoccupante.

Tortue ponctuée (Clemmys guttata)

La tortue ponctuée (Clemmys guttata) est une petite tortue (carapace de 9 à 13 cm de longueur) d’eau douce qui se caractérise par une coquille noire parsemée de taches jaunes distinctives. Elle vit dans différents types de terres humides, dont des marais, des tourbières et des fourrés marécageux. Elle est répartie dans le sud de l’Ontario à l’extrémité nord de la baie Géorgienne, mais on la trouve souvent dans des populations isolées dispersées à grande échelle. La tortue ponctuée est une tortue longévive qui atteint sa maturité sexuelle entre l’âge de 11 ans et 15 ans. La femelle pond quatre ou cinq œufs en moyenne, et celles qui vivent dans la partie nord de l’aire de répartition ne s'accouplent généralement qu'à tous les deux ans. Les tortues sont particulièrement actives au début du printemps et plusieurs individus sont en dormance pendant la majeure partie de l’été.

Les tortues ponctuées ont été déclarées abondantes dans le sud-ouest de l’Ontario au début des années 1990, mais elles sont beaucoup moins nombreuses aujourd'hui. Elles diminuent continuellement dans la plupart des sites et aucune tortue n'a été signalée depuis au moins 20 ans dans environ 75 p. 100 des emplacements connus. La tortue ponctuée a disparu dans au moins quatre emplacements. Les principales causes de son déclin sont la mortalité routière, la perte d’habitat causée par les aménagements, la dégradation de l’habitat par des espèces végétales envahissantes (en particulier par le roseau commun) et la capture de spécimens sauvages pour le commerce des animaux de compagnie ou le commerce de la médecine traditionnelle. Elle a donc été évaluée comme une espèce en voie de disparition par le CDSEPO.

Pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus)

La pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus) est l’une des plus petites chauves-souris en Amérique du Nord. Environ 10 p. 100 de son aire de répartition mondiale se situe au Canada (en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse) et elle est considérée rare dans la majeure partie de son aire de répartition canadienne. En Ontario, elle est considérée peu courante, bien que la taille des populations ne soit pas bien connue. La pipistrelle de l’Est se nourrit d’insectes. Elle s'alimente au-dessus de l’eau, le long des cours d’eau ainsi qu'à la lisière des forêts; elle évite généralement les grands champs ouverts ou les zones de coupe à blanc. À l’automne, les chauves-souris reviennent aux gîtes d’hibernation, qui peuvent être à des centaines de kilomètres de distance de leurs sites d’été. Elles s'agglutinent près de l’entrée, elles s'accouplent, puis elles pénètrent dans ce gîte d’hibernation ou elles se déplacent vers un gîte différent pour y passer l’hiver. La femelle produit un ou deux petits par année après l’âge d’un an et la longévité maximale consignée est de 15 ans. La principale menace qui pèse sur la pipistrelle de l’Est est une maladie appelée le syndrome du museau blanc (SMB), qui est causé par l’introduction du champignon Pseudogymnoascus destructans. Le SMB, qui infecte les chauves-souris qui se trouvent dans leur gîte d’hibernation, provoque des taux de mortalité élevés. Pendant une période qui couvre trois générations de cette espèce (entre 15 et 21 ans) depuis l’arrivée du SMB en Ontario, des diminutions ont été présumées à l’aide d’une surveillance dans d’autres administrations du nord-est de l’Amérique du Nord où le taux de prévalence du SMB est supérieur à 50 p. 100. Compte tenu de la présence confirmée et grandissante du SMB dans l’ensemble de l’Ontario et des taux élevés de diminution de la pipistrelle de l’Est dans d’autres administrations où le SMB est présent, la pipistrelle de l’Est est classifiée comme une espèce en voie de disparition en Ontario.

Bourdon terricole (Bombus terricola)

Le bourdon terricole (Bombus terricola) est un bourdon de taille moyenne qui possède une langue relativement courte par rapport aux autres espèces de bourdons. Ses bandes jaunes et noires distinctives sont constantes à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce. Comme il s'agit d’une espèce qui émerge tôt, il est vraisemblablement un pollinisateur important des plantes sauvages à floraison précoce (par exemple le bleuet sauvage) et des récoltes agricoles (par exemple la pomme). Cette espèce est une généraliste en termes d’alimentation et d’habitat. Les sites de nidification sont, pour la plupart, des terriers abandonnés de rongeurs. Elle possède une aire de répartition mondiale étendue qui couvre la majeure partie du Canada, dont la presque totalité de l’Ontario ainsi que des régions des États-Unis. Bien que les régions nordiques de son aire de répartition n'aient pas été soumises à des relevés adéquats en Ontario, cette espèce montre des signes de diminution, et même, de disparition dans les endroits qui ont été échantillonnés dans la partie sud de son aire de répartition. Dans le sud de l’Ontario, elle est encore observée, mais elle est moins courante qu'elle ne l’a déjà été. Ce bourdon est étroitement apparenté au bourdon à tache rousse (Bombus affinis) en voie de disparition, car ils font partie du sous-genre Bombus sensu stricto et ils ont en commun certains traits liés au cycle biologique qui les rendent particulièrement vulnérables aux facteurs stressants.

En décembre 2015, le CDSEPO a évalué le bourdon terricole comme une espèce préoccupante en s'appuyant sur les diminutions marquées observées dans le sud de l’Ontario, les diminutions présumées ailleurs dans la province et les menaces persistantes dans l’ensemble de son aire de répartition. Il n'a pas été évalué auparavant à l’échelle provinciale.

Crapet sac-à-lait (Lepomis gulosus)

Le crapet sac-à-lait (Lepomis gulosus) est un crapet de petite taille, l’une des six espèces du genre Lepomis en Ontario. Le crapet sac-à-lait n'a pas été évalué sur le plan génétique, mais il se distingue morphologiquement des espèces apparentées et il est vraisemblablement un poisson indigène de l’Ontario. Le crapet sac-à-lait est dispersé à grande échelle dans l’est de l’Amérique du Nord, mais au Canada, il existerait uniquement dans le bassin de drainage du lac Érié. Le crapet sac-à-lait est une espèce d’eau chaude que l’on trouve dans des habitats végétalisés, généralement dans des baies peu profondes et des terres humides ou dans des ruisseaux à débit lent. Même si on connaît peu de choses sur le crapet sac-à-lait au Canada, des études réalisées aux États-Unis ont révélé qu'il parvient à maturité vers l’âge de deux ou de trois ans et que son âge maximum est de huit ans. Le crapet sac-à-lait du Canada se trouve dans trois emplacements (le parc national de la Pointe-Pelée, la baie de la pointe Long et la baie Rondeau) et, bien que la taille des populations ne soit pas connue, les registres de captures donnent à entendre que les populations sont probablement stables en Ontario. Les trois emplacements sont séparés par une distance de plus de 50 kilomètres et, comme un nombre important d’habitats sont inadéquats, une dispersion entre les emplacements est peu probable. Les menaces présumées sont notamment la perte d’habitat adéquat en raison de l’enlèvement de la végétation (y compris les plantes envahissantes), de la pollution et peut-être du changement climatique. Aucune menace précise n'est connue pour cette espèce. Le crapet sac-à-lait est en sécurité à l’échelle mondiale, mais au Canada, il est considéré comme une espèce gravement en péril à l’échelle nationale (cote N1). Le crapet sac-à-lait est actuellement inscrit comme une espèce préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril et de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, mais il a été réévalué récemment comme une espèce en voie de disparition par le COSEPAC (mai 2015).

Le crapet sac-à-lait a été évalué comme une espèce en voie de disparition par le CDSEPO en s'appuyant sur sa répartition limitée (seulement trois emplacements isolés) et sur la diminution continue de la qualité de ses habitats en raison des espèces envahissantes, de l’enlèvement de la végétation aquatique et de la pollution. Il répond au critère B1ab(iii) + 2ab(iii).