Classification des espèces en péril et justification (réunion de juin 2010)
Classifications pour les espèces portant déclarées comme espèces en péril dans la province ou déclarées de nouveau comme telles. Les classifications et leurs raisons ont été établies par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario.
Espèces Groupe | Nom commun | Nom scientifique | Classement du CDSEPO | Liste actuelle des espèces en péril en Ontario |
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Plantes vasculaires | Magnolia acuminé | Magnolia acuminata | En voie de disparition | En voie de disparition |
Plantes vasculaires | Liatris à épis | Liatris spicata | Menacée | Menacée |
Plantes vasculaires | Oponce de l’Est | Opuntia humifusa | En voie de disparition | En voie de disparition |
Plantes vasculaires | Asclépiade à quatre feuilles | Asclepias quadrifolia | En voie de disparition | Sans objet |
Mollusques | Dysnomie ventre jaune | Epioblasma torulosa rangiana | En voie de disparition | En voie de disparition |
Mollusques | Villeuse haricot | Villosa fabalis | En voie de disparition | En voie de disparition |
Mollusques | Lampsile fasciolée | Lampsilis fasciola | Menacée | En voie de disparition |
Insectes | Hémileucin du ményanthe | Hemileuca sp. | En voie de disparition | Sans objet |
Insectes | Lutin givré | Callophrys irus | Disparue du pays | Disparue du pays |
Insectes | Mélissa bleu | Lycaeides melissa samuelis | Disparue du pays | Disparue du pays |
Insectes | Gomphe de Laura | Stylurus laurae | En voie de disparition | Sans objet |
Insectes | Abeille-coucou poilue | Epeoloides pilosula | Données insuffisantes | Sans objet |
Insectes | Bourdon à tache rousse | Bombus affinis | En voie de disparition | Sans objet |
Amphibiens | Crapaud de Fowler | Anaxyrus fowleri | En voie de disparition | Menacée |
Amphibiens | Salamandre pourpre | Gyrinophilus porphyriticus | Disparue du pays | Disparue du pays |
Reptiles | Couleuvre royale | Regina septemvittata | En voie de disparition | Menacée |
Oiseaux | Moucherolle vert | Empidonax virescens | En voie de disparition | En voie de disparition |
Oiseaux | Effraie des clochers | Tyto alba | En voie de disparition | En voie de disparition |
Oiseaux | Goglu des prés | Dolichonyx oryzivorus | Menacée | Sans objet |
Oiseaux | Courlis esquimau | Numenius borealis | Disparue du pays | En voie de disparition |
Oiseaux | Tétras des prairies | Tympanuchus cupido | Disparue du pays | Disparue du pays |
Magnolia acuminé (Magnolia acuminata)
Cet arbre du couvert forestier peut atteindre une hauteur d’environ 30 m . Il préfère les lieux riches et humides, souvent au beau milieu d’une mosaïque de marécages et de milieux secs. Il est présent dans l’est de l’Amérique du Nord à partir de New York au nord jusqu’à la partie nord de la Floride, la Louisiane et l’Arkansas dans le sud. Au Canada, il est issu de la zone carolinienne de l’Ontario et se limite à deux régions distinctes : comté de Norfolk et région de Niagara. Il y a 18 populations existantes connues, dont seulement 4 contiennent plus de 10 exemplaires. Les arbres isolés produisent quelques graines, mais la production de semences est beaucoup plus élevée là où les pollinisations croisées peuvent se produire. Le recrutement n’a pas été observé dans 8 sites en dix ans. La principale menace pourrait provenir de l’exploitation forestière par inadvertance, en particulier sur les terres privées. La plupart des populations semblent être stables, mais la perte d’habitat s’est produite à la grandeur de la zone carolinienne en Ontario et le déclin de la qualité de l’habitat attribuable à la fragmentation et aux espèces envahissantes se poursuit dans la plupart des sites. Cette espèce est en voie de disparition en Ontario.
Liatris à épis (Liatris spicata)
Le liatris à épis est une espèce rare et en déclin en Ontario, qui dépend des habitats des prairies et de la savane en péril à l’échelle provinciale. Cette espèce est menacée en raison de sa distribution restreinte, de son déclin continu en fait de nombre et de qualité d’occurrences existantes, et de la perte d’habitat attribuable à l’agriculture, au développement urbain et à la suppression des incendies. Les autres menaces cernées comprennent les espèces envahissantes (en particulier le roseau commun, Phragmites australis), les pratiques de gestion (le fauchage, la modification de site), les dommages causés par le piétinement, la cueillette de fleurs sauvages, l’érosion causée par le sillage des bateaux, les herbicides et la contamination génétique des plantes hybrides adventices. Toutefois, cette espèce est tout de même présente dans 10 à 12 endroits de l’Ontario, dont certains sont situés dans des zones protégées, et il y aurait dans la province, selon les estimations, entre 60 000 et 70 000 exemplaires arrivés à maturité. Cette espèce est menacée en Ontario.
Oponce de l’Est (Opuntia humifusa)
La situation de cette espèce n’a que très peu changé depuis qu’elle a été qualifiée pour la première fois en 1985 d’espèce en voie de disparition. Bien que sa distribution soit très étendue dans l’est de l’Amérique du Nord, elle soulève des préoccupations au chapitre de la conservation dans plusieurs compétences territoriales. Il n’y a aucune raison de croire que cette espèce n’est pas native de l’Ontario ou que son arrivée est récente, mais certaines populations ont été introduites. On retrouve en Ontario deux lieux indigènes existants, les deux étant situés dans le même écodistrict. Il existe une unité désignable. Les habitats appropriés semblent connaître un déclin et la perte d’habitat découle de processus successifs et d’un contrôle des habitats. Cette espèce est sujette à des modifications de l’habitat imminentes ou prévues et elle est en voie de disparition en Ontario.
Asclépiade à quatre feuilles (Asclepias quadrifolia)
L’asclépiade à quatre feuilles est répandue dans la partie est de l’Amérique du Nord et est connue au Canada grâce à deux petites populations situées près de l’extrémité est du Lac Ontario. Par le passé, cette espèce était également présente dans plusieurs populations où il n’existe plus aucun relevé faisant état de sa présence dans ces régions en plus de 50 ans. Elle est présente dans les forêts ouvertes de chênes à gros fruits (Quercus macrocarpa) et de caryers ovales (Carya oxata) sur des sols minces par-dessus le calcaire, un type d’habitat rare à l’échelle de la province, où elle est menacée par un ombrage accru en raison d’espèces envahissantes et d’une succession d’habitats. Moins de 200 exemplaires parvenus à maturité sont connus en Ontario. Il s’agit d’une espèce en voie de disparition en Ontario.
Dysnomie ventre jaune (Epioblasma torulosa rangiana)
Cette espèce est actuellement confinée à des passages troubles bien oxygénés de deux rivières du sud-ouest de l’Ontario. Il s’agit de deux des quatre populations existantes en Amérique du Nord. La population est actuellement stable pour l’une des rivières, mais des éléments probants témoignent de déclins récents pour l’autre rivière. La sédimentation, la diminution de la qualité de l’eau et l’expansion rapide des moules envahissantes constituent les principales menaces dans les bassins hydrographiques cultivés avec intensité. Cette espèce a déjà disparu de plusieurs zones dans son ancienne aire de répartition, en grande partie en raison de la propagation de la moule zébrée envahissante (Dreissena polymorpha) et de la moule quagga (Dreissena rostriformis bugensis). Étant donné la petite surface d’occupation et les déclins continus touchant la population et la qualité de l’habitat, cette espèce est en voie de disparition en Ontario.
Villeuse haricot (Villosa fabalis)
Il s’agit ici d’une petite moule d’eau douce dont la distribution est limitée au nord-est de l’Amérique du Nord. En Ontario, elle est actuellement présente seulement dans deux rivières et elle est disparue d’une vaste portion de son ancienne aire de répartition. La population dans une rivière semble relativement abondante et stable, tandis que l’autre population est beaucoup plus petite. Avec seulement 9 occurrences élémentaires dans deux réseaux fluviaux, cette espèce est extrêmement vulnérable aux perturbations environnementales. Parmi les principales menaces il faut noter la détérioration de la qualité de l’eau en raison de l’atterrissement, de l’urbanisation et de l’enrichissement en matières nutritives découlant de l’agriculture intensive, les contaminants, les effets thermiques attribuables à la perte de zones riveraines et les effets néfastes des espèces envahissantes comme la moule zébrée, la moule quagga et le gobie arrondi (Neogobius melanostomus). Il existe peu de possibilités d’immigration de source externe. Cette espèce est en voie de disparition en Ontario.
Lampsile fasciolée (Lampsilis fasciola)
Cette moule était auparavant répandue dans le sud-ouest de l’Ontario où elle persiste maintenant dans seulement cinq réseaux fluviaux. Il s’agit d’un filtreur qui vit dans des cours d’eau limpides. Son stade juvénile vagile exige des poissons hôtes comme l’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu), l’achigan à grande bouche (Micropterus salmoides) et peut-être même les chabots et les épinoches. Certaines populations montrent des signes de rétablissement et il existe de vastes populations dans trois réseaux fluviaux. La zone d’occupation a augmenté depuis le dernier rapport de la situation. Cependant, il existe un problème méthodologique lié à l’estimation des populations. Des études antérieures comportaient des recherches visuelles pour les moules et des études plus récentes ont également fait appel à l’excavation. L’excavation expose davantage d’animaux de même que les animaux plus jeunes, de sorte que l’apparente augmentation de la population pourrait en fait n’être qu’un artefact de l’échantillonnage. Les menaces directes touchant les cours d’eau et le lit des cours d’eau comprennent l’eau de ruissellement contaminée associée à l’agriculture et à la sédimentation. Les moules zébrées sont établies en aval dans certaines de ces rivières et pourraient poser un problème considérable si elles venaient qu’à se répandre en amont. Cette espèce est menacée en Ontario.
Hémileucin du ményanthe (Hemileuca sp.)
Il s’agit d’un saturnidé (Saturnidae) noir et blanc, diurne. Bien qu’il n’ait pas encore été décrit comme étant une nouvelle espèce, ou peut-être une sous-espèce, il se distingue des autres papillons nocturnes semblables par son habitat, par les plantes alimentaires qu’il affectionne et par les attributs de ses larves. L’hémileucin du ményanthe est connu seulement dans l’est de l’Ontario et dans la partie supérieure de l’État de New York et il s’agit du seul hémileucin présent en Ontario. Les larves se nourrissent principalement du ményanthe (Menyanthes trifoliata) dans les marais. Les adultes émergent en septembre, s’accouplent et meurent au bout de quelques jours. Les espèces végétales envahissantes constituent la principale menace qui guette cette espèce, notamment le roseau commun (Phragmites australis autralis), le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula) et la quenouille à feuilles étroites (Typha angustifolia), qui sont présents dans tous les sites ou près de tous les sites de l’Ontario et qui menacent de déloger le ményanthe ou encore de modifier l’habitat des marais. Espèce en voie de disparition en Ontario.
Lutin givré (Callophrys irus)
Connue par le passé en Ontario en un endroit unique dans les savanes de chênes noirs du comté de Norfolk, cette espèce n’a pas été vue à cet endroit ni à aucun autre endroit depuis 1988, et ce, malgré des recherches répétées sur le lieu historique de l’occurrence et dans d’autres sites abritant le lupin vivace (Lupinus perennis), qui sert de nourriture pour ses larves. Le site historique a été visité à maintes reprises par plusieurs entomologistes expérimentés au cours de la saison appropriée, mais il n’y a aucun signe de la présence de cette espèce à cet endroit. Les données indiquent que cette espèce a disparu de l’Ontario.
Mélissa bleu (Lycaeides melissa samuelis)
Espèce connue par le passé en Ontario dans les savanes de chênes noirs dans cinq sites. Il n’y a eu aucun signalement fiable de cette espèce, nulle part dans la province, depuis 1988, malgré des recherches répétées sur les lieux historiques de l’occurrence et dans d’autres sites abritant des populations de lupins vivaces (Lupinus perennis), qui servent de nourriture pour ses larves. En dépit d’un échantillonnage continu, il n’existe aucun nouveau signalement de cette espèce.
Il s’agit d’une espèce disparuede l’Ontario.
Gomphe de Laura (Stylurus laurae)
Libellule de taille moyenne qui fréquente les ruisseaux et cours d’eau propres et sablonneux de l’est de l’Amérique du Nord, depuis le sud de l’Ontario jusqu’à la Floride et le Texas. Son aire de répartition en Ontario comprend des segments de la rive nord du lac Érié. Les larves trouvent refuge dans la vase et le sable du lit des cours d’eau pendant 2 ans ou plus. Les adultes émergent en juillet, ou début août, et se dispersent dans la forêt voisine jusqu’à leur retour vers les cours d’eau pour s’y accoupler. Le gomphe de Laura a été découvert en Ontario en 1999 et les tendances de sa population sont inconnues. La dégradation de l’habitat aquatique en raison de la pollution, du prélèvement de l’eau à des fins d’irrigation et le gobie arrondi envahissant sont au nombre des menaces qui guettent cette espèce. Étant donné la faible taille de sa population, sa distribution limitée et les déclins de la qualité de l’habitat, cette espèce est en voiede disparition en Ontario.
Abeille-coucou poilue (Epeoloides pilosula)
Il s’agit d’une espèce très rarement recueillie et ayant un cycle biologique très spécialisé dans lequel intervient une espèce hôte également très rare. Étant donné le peu de spécimens signalés dans des relevés et l’absence de données concrètes quant aux sites de nidification ou aux tendances de sa population, il est difficile de dire au juste si l’espèce a connu ou est en train de connaître un déclin, bien que certains experts en apiculture considèrent que cette espèce est devenue de plus en plus rare. Les données sont insuffisantes à l’égard de cette espèce en Ontario.
Bourdon à tache rousse (Bombus affinis)
Cette espèce était autrefois courante dans le sud de l’Ontario. Elle a cependant connu un déclin précipité et bien documenté dans l’ensemble de son aire de répartition au cours des 30 dernières années. Les pesticides et les agents pathogènes (infections chez les abeilles domestiques se répandant dans les populations sauvages), de même que la fragmentation de l’habitat, ont été avancés comme causes possibles de ce déclin. Parallèlement, même si certaines espèces de bourdon sont devenues beaucoup plus courantes, d’autres, comme le B. fervidus (bourdon ardent), sont devenues moins courantes. Nous disposons d’une excellente base de référence pour les recherches, sous forme de vastes collections et publications des années 1970. Des études récentes, menées jusqu’à 2008 et axées sur les mêmes sites étudiés dans les années 1970, ont fait état d’une disparition complète dans la plupart des endroits où cette espèce était auparavant présente. Cette espèce est en voie de disparition en Ontario.
Crapaud de Fowler (Anaxyrus fowleri)
Cette espèce se trouve dans la plupart des États américains au sud et à l’est des Grands Lacs.
Au Canada, elle est limitée à des parties de la rive du lac Érié, rarement à plus de 500 m à l’intérieur des terres. Au cours des dernières décennies, elle a connu un déclin et plusieurs populations ont disparu. Cette espèce fait face à de sérieuses contraintes découlant de la quantité d’habitat disponible. Les menaces qui pèsent sur cette espèce sont nombreuses, car la plage qui lui sert d’habitat subit des pressions considérables et croissantes en raison des activités récréatives et de la construction de logements. Les principales menaces englobent la manipulation de la plage servant d’habitat, la perte de plages, de dunes et d’étangs de reproduction temporaires, la connectivité moins grande entre les habitats occupés, l’incidence des espèces envahissantes, en particulier le roseau commun et la moule zébrée, et les niveaux accrus de toxines, y compris les pesticides, les résidus industriels et le botulisme. Une analyse de la viabilité de la population, fondée sur une étude de la population à long terme, révèle une probabilité élevée de disparition de l’espèce en Ontario au cours des 20 prochaines années. Cette espèce est en voie de disparition en Ontario.
Salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus)
La salamandre pourpre est connue de source sûre en Ontario seulement grâce à un relevé historique datant de 1877 provenant de la région de Niagara. Des recherches répétées par des personnes très au fait de cette espèce et de son habitat n’ont pas abouti. L’espèce n’a été signalée nulle part en Ontario depuis. Il serait raisonnable de supposer que cette espèce a disparu de l’Ontario.
Couleuvre royale (Regina septemvittata)
La couleuvre royale est tout à fait répandue dans l’est de l’Amérique du Nord. Cependant, au Canada, elle n’est présente qu’en Ontario. Elle connaît un déclin à l’échelle mondiale pour ce qui est de sa distribution et de sa population. En Ontario, elle semble avoir disparu de 9 des 29 sites signalés, et elle n’a pas été observée dans 15 de ces 29 sites au cours des 20 dernières années, malgré des recherches ciblées. Il s’agit d’une espèce dont le régime alimentaire est extrêmement spécialisé et qui a besoin de l’habitat riverain étroit de cours d’eau sains. Elle se nourrit aussi d’écrevisses juvéniles qui viennent de muer. Ces besoins particuliers font d’elle une espèce limitée, également menacée par la perte et la dégradation de l’habitat riverain, le déclin de la qualité de l’eau attribuable à la pollution, l’atterrissement et le prélèvement de l’eau, et par les déclins de sa proie, c’est-à-dire l’écrevisse. Les écrevisses indigènes se trouvent elles-mêmes menacées par la dégradation de l’habitat et par les écrevisses introduites. Puisqu’on ignore si la couleuvre royale se nourrit d’écrevisses introduites, on ne sait pas très bien si sa survie se trouve menacée par des espèces d’écrevisses envahissantes. Cette espèce est en outre menacée en raison d’une fragmentation prononcée en petites populations isolées et par la faible taille de sa population totale en Ontario (< 2 500 spécimens). Elle est en voie de disparition en Ontario.
Moucherolle vert (Empidonax virescens)
De couleur vert olive, le moucherolle vert est un petit oiseau chanteur migrateur néotropical, parcourant de moyennes à de longues distances. Au Canada, l’espèce ne se reproduit que dans le sud-ouest de l’Ontario où on la retrouve en général soit dans de larges parcelles de forêts décidues matures, soit dans des ravines boisées matures. Bien que l’habitat que cet oiseau affectionne ait connu une réduction pouvant atteindre 90 % depuis l’arrivée des Européens, rien n’indique que l’espèce ait déjà été particulièrement abondante en Ontario. Au beau milieu de son aire de répartition au sud des Grands Lacs, le moucherolle vert a existé à des niveaux de population stables au cours des quelques dernières décennies, certaines tendances à la hausse ayant été notées dans des États de la Nouvelle-Angleterre, parallèlement au reboisement. La population de l’Ontario semble avoir été relativement stable au cours des 10 à 20 dernières années. Néanmoins, il s’agit d’une petite population qui ne compte pas plus de 35 à 50 couples, ce qui ne constitue probablement pas une population très durable, sauf si ce n’est grâce à l’immigration des populations provenant des États-Unis. Dans les paysages dominés par l’agriculture du sud-ouest de l’Ontario, les forêts demeurent hautement fragmentées. Les ravageurs forestiers qui déciment les arbres que cette espèce affectionne pour ses besoins en nidification, sont en hausse dans le nord-est des États-Unis et menacent d’entrer au Canada. Cela pose des menaces imminentes pour l’habitat de nidification. Le moucherolle vert est en voie de disparition en Ontario.
Effraie des clochers (Tyto alba)
L’une des deux populations de cette espèce au Canada se trouve en Ontario (celle-ci consistant en 20 oiseaux adultes environ), l’autre se trouvant en Colombie-Britannique. Bien que cette espèce ait un potentiel de reproduction élevé, car sa ponte est considérable et elle peut se reproduire à n’importe quelle époque de l’année, les adultes vivent moins de 3 ans. Même si en Colombie-Britannique et ailleurs dans leur aire de répartition ces oiseaux font régulièrement appel à des nichoirs artificiels, ce comportement n’a pas été observé en Ontario. En Ontario, cet oiseau a subi une perte de ses sites de nidification (silos et vieilles granges) et de son habitat d’alimentation comme les herbages (en raison de l’expansion de l’agriculture et de la succession écologique). Il n’y a eu aucun changement dans la population de l’Ontario depuis la dernière évaluation. Les changements touchant l’utilisation des terres et les pratiques agricoles constituent les principales menaces qui pèsent sur la population de cette espèce en Ontario. Il s’agit d’une espèce en voie de disparition en Ontario.
Goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus)
Cette espèce indigène à distribution étendue est présente au Canada de Terre-Neuve-et- Labrador à la Colombie-Britannique et hiverne dans le sud de l’Amérique du Sud. À l’origine, le goglu des près était présent surtout dans les prairies à herbes hautes du centre de l’Amérique du Nord et était moins commun en Ontario avant l’arrivée des Européens. Les oiseaux ont préféré se tourner vers les prairies de fauche avec l’expansion de l’agriculture dans leur aire de répartition. Les données tirées du Relevé des oiseaux nicheurs indiquent des déclins à long terme de 5,2 % par année au cours des 40 dernières années ou un déclin de 88 % entre 1968 et 2008 en Ontario. Au cours des 10 dernières années (de 1998 à 2008), cette espèce a connu un déclin de 38 %. En Ontario, la population d’oiseaux nicheurs actuelle est estimée à 400 000 couples, mais les déclins continus de la population de même que les diminutions dans l’étendue de l’occurrence indiquent que le goglu des prés est une espèce en péril. L’Ontario compte maintenant environ 45 % de toute la population du Canada et doit par conséquent assumer une plus grande part de responsabilité que par le passé face à la protection de l’espèce. Les principales causes de mortalité sont associées au choix du moment pour le fauchage des prairies. Une étude a révélé que le fauchage précoce détruit directement 51 % des nids et des petits et que la mortalité grimpe à un taux de 94 % en raison de l’abandon du nid, de la prédation et de la mise en balles. Les prairies sont maintenant fauchées, en moyenne, deux semaines plus tôt que dans les années 1950, ce qui coïncide avec le pic de la saison de nidification. La perte de l’habitat est associée au changement dans l’utilisation des terres, allant du foin aux cultures intensives et à la luzerne, de même qu’à l’utilisation de pesticides, tant dans les habitats d’été que d’hiver. L’immigration de source externe est possible à partir des États-Unis. Cette espèce est menacée en Ontario.
Courlis esquimau (Numenius borealis)
Il s’agit d’une espèce d’oiseau parmi les plus menacées de disparition dans le monde, qui a sans doute déjà disparu. Il n’existe pas de relevé entièrement corroboré de la présence de cette espèce depuis 1963, bien que certaines observations aient été signalées ici et là, dont une en Ontario en 1976. L’espèce ne s’est jamais reproduite en Ontario mais ses migrations ont déjà été régulières et fréquentes à l’automne le long des côtes de la baie d’Hudson et de la partie supérieure de la baie James. Cette espèce a disparu de l’Ontario.
Tétras des prairies (Tympanuchus cupido)
Cette espèce, qui à l’origine était présente dans le sud-ouest de l’Ontario, a temporairement étendu son aire de répartition à l’est jusqu’au lac Simcoe. Elle a cependant disparu du sud-ouest de l’Ontario en 1920. Elle était également présente dans la région du lac des Bois et dans l’île Manitoulin, où elle a persisté jusqu’à 1970 environ. La perte d’habitat et l’hybridation avec le tétras à queue fine ont contribué à sa disparition. Cette espèce était considérée comme étant disparue du Canada en 1978. Cet oiseau persiste toujours dans certains États des Grandes Plaines des États-Unis. La population adjacente au nord-ouest de l’Ontario n’occasionnera probablement pas d’immigration de source externe car de vastes superficies d’habitat approprié sont nécessaires pour permettre à cette espèce de subsister. Cette espèce a disparu de l’Ontario.