Comment traiter les asperges en rameaux
Information sur les techniques de pulvérisation appropriées pour les asperges en rameaux.
ISSN 1198-7138, Publié mars 2013
Les maladies telles que la brûlure stemphylienne peuvent avoir d’importantes répercussions économiques pour les producteurs d’asperges, et la pulvérisation des pesticides appropriés constitue la meilleure forme de défense. La bonne nouvelle, c’est que les producteurs d’asperges le savent déjà. La mauvaise, c’est qu’il est très difficile de traiter des asperges en rameaux (figure 1). Celles-ci peuvent atteindre une hauteur de 1,5 m (5 pieds) et un diamètre de 1,0 m (3 pieds), et elles reposent habituellement sur un pied de 1,2 m (4 pieds). Les asperges en rameaux ont un feuillage très dense constitué de feuilles en forme d’aiguilles qui empêche l’air de circuler. L’air situé à l’intérieur est donc stagnant et humide et il est très difficile d’y faire pénétrer des gouttelettes de pulvérisation.
Nous remercions tout particulièrement Max Underhill Farm Supply (Vienna, Ontario) qui a mis son pulvérisateurà notre disposition et qui nous a aidés à pulvériser et à placer les papiers hydrophiles dans les cultures. Nous remercions également M. Ken Wall de Sandy Shore Farms Ltd. (Port Burwell, Ontario) qui nous a fourni un site et a accueilli l’atelier, ainsi que TeeJet Technologies qui nous a fait don de pièces et de fournitures.
La couverture de pulvérisation est le résultat de deux facteurs :
- la superficie de la cible atteinte par les gouttelettes;
- la répartition des gouttelettes sur cette cible.
Pour la plupart des applications d’insecticides et de fongicides, une couverture raisonnable approche 15 % de surface couverte et une répartition régulière d’environ 85 gouttelettes de taille moyenne par centimètre carré. Il ne s’agit pas d’une règle, mais d’une indication générale.
Pour déterminer quel est le meilleur mode de traitement, on doit pouvoir comparer les couvertures obtenues. À cette fin, on s’est servi de papier hydrophile jaune qui devient bleu au contact du liquide pulvérisé. On a placé trois ensembles de trois de ces feuilles à peu près au même endroit pour chaque passage (figure 2). On a mis à l’essai cinq types de buses connus à deux vitesses de déplacement, pour trois volumes de liquide porteur, dans le but de répondre aux trois questions suivantes :
- Le volume de pulvérisation a-t-il un effet sur la couverture?
- Quel type de buse donne la meilleure couverture?
- La vitesse de déplacement a-t-elle un effet sur la couverture de pulvérisation?
Le volume de pulvérisation a-t-il un effet sur la couverture?
On s’est servi de cinq types de buses pour trois volumes de pulvérisation sur les cibles à une vitesse de 16 km/h (10 milles/heure). On a répété l’opération trois fois, et on a évalué la couverture des cibles en comptant le nombre de gouttelettes par centimètre carré (figure 3) et le pourcentage total couvert (figure 4).
Aux plus grands volumes de pulvérisation, sur les cibles placées dans toutes les positions, le nombre moyen de gouttelettes par centimètre carré et le pourcentage moyen de couverture étaient significativement plus élevés. On avait prévu que la couverture serait relativement faible à mi-hauteur, étant donné l’orientation des cibles par rapport au pulvérisateur.
Par conséquent il semble que des volumes plus importants permettent une meilleure couverture, au moins jusqu’à 280 L/ha (30 gallons/acre). De façon générale, il y a un seuil au-delà duquel l’augmentation du volume de liquide porteur s’accompagne d’une diminution de la rentabilité.
Quel type de buse donne la meilleure couverture?
On a comparé la couverture produite par cinq types de buses, soit à jet conique creux, à jet plat, à jet plat double, Guardian Air et à cône creux à induction d’air. Les chiffres qui suivent représentent le nombre de gouttelettes par centimètre carré (Figure 5) et le pourcentage total de couverture (figure 6) à 280 L/ha (30 gallons US/acre), ce volume ayant donné la meilleure couverture.
Les graphiques montrent qu’on obtenait une tendance similaire avec toutes les buses, soit davantage de gouttelettes au sommet du feuillage, moins ou autant au pied du feuillage et beaucoup moins à mi-hauteur (ce qui n’est pas surprenant étant donné l’orientation de la cible autour de la tige).
Voici la tendance suivie par la densité des gouttelettes, en allant de la valeur la plus élevée à la moins élevée :
- jet conique creux
- XR à jet plat
- Guardian Air
- jet plat double
- cône creux à induction d’air
Les résultats du pourcentage de couverture sont moins clairs. Pour chaque position, les deux meilleures buses étaient les suivantes :
Cible supérieure
- Guardian Air
- toutes les autres buses, résultat à peu près équivalent
Cible à mi-hauteur (autour de la tige)
- XR à jet plat
- jet conique creux
Cible inférieure
- XR à jet plat
- jet conique creux
On pourrait faire remarquer que la cible placée au sommet du feuillage est la plus facile à atteindre et que par conséquent elle revêt moins d’importance que celles placées à mi-hauteur et au bas du feuillage. Il semble donc que la buse XR à jet plat et la buse à jet conique creux donnent la meilleure couverture globale. On pourrait discuter de l’importance relative du nombre plus élevé de gouttelettes obtenu avec le jet conique creux ou du pourcentage de couverture plus élevé de la buse XR à jet plat.
La vitesse de déplacement a-t-elle un effet sur la couverture de pulvérisation?
On s’est servi de buses à jet conique creux et XR à jet plat pour traiter des cibles à deux vitesses de déplacement et pour trois volumes. On a déterminé la couverture des cibles en comptant le nombre de gouttelettes par centimètre carré (figure 7) et le pourcentage total couvert (figure 8).
La variabilité de la densité des gouttelettes et du pourcentage couvert par des gouttelettes moyennes et fines émises par les buses à jet conique creux fait qu’il est difficile de trouver une valeur statistiquement significative, mais la tendance permet de penser que les vitesses de déplacement élevées permettent d’améliorer la couverture à mi-hauteur et au bas du feuillage. Cela est probablement dû au sillage du pulvérisateur et aux tourbillons créés par son passage, qui ont poussé les gouttelettes fines vers l’intérieur du feuillage.
Recommendations générales
Les résultats suggèrent que la couverture est meilleure lorsque le pulvérisateur avance à une vitesse de 16 km/h (10 milles/heure) plutôt que de 8 km/h (5 milles/heure). La couverture est alors meilleure aux volumes de pulvérisation plus élevés, une valeur de 280 L/ha (30 gallons US/acre) ayant donné la meilleure couverture globale pour tous les types de buses. Le choix de la meilleure buse dépend de l’application : celle à jet conique creux a donné une plus forte densité de gouttelettes que le type XR à jet plat, mais celui-ci a permis un pourcentage de couverture plus élevé. On pourra préférer des densités de gouttelettes plus élevées pour traiter des maladies à l’aide de produits de contact, mais dans ce cas la dérive peut poser des problèmes. On pourra préférer un pourcentage de couverture plus élevé pour les produits systémiques locaux, là où il est moins important d’avoir une couverture complète et où la prévention de la dérive est une priorité.