Introduction

La production de la lavande présente beaucoup de potentiel pour l’agritourisme et la production à valeur ajoutée en Ontario. Afin de réussir à intégrer la production de lavande dans votre entreprise, plusieurs facteurs doivent être tenus pour compte comme le potentiel de marché, l’emplacement, le type de sol et vos aptitudes interpersonnelles. Cette fiche technique vise à donner un aperçu des éléments que doit examiner un nouveau producteur de lavande.

Commercialisation

La lavande offre beaucoup de potentiel de marché en Ontario, mais il y a peu ou pas de marché établi. Cela signifie que la commercialisation de la lavande ou de produits de la lavande repose entièrement sur le producteur. Ne présumez pas que vous pouvez cultiver de la lavande puis l’envoyer quelque part pour un prix établi. La commercialisation de la lavande requiert beaucoup d’efforts.

Il n’y a actuellement que quelques options pour la production de lavande en gros, et la plus grande partie des ventes de lavande reposent sur l’attraction de visiteurs à l’exploitation ou sur la vente de produits de la lavande à valeur ajoutée sur place ou à l’extérieur de l’exploitation (consultez la figure 1).

Le producteur est responsable de trouver un marché et de bâtir son entreprise. Le marché devrait être circonscrit avant de commencer une production à grande échelle. Commencez modestement afin de créer peu à peu des débouchés et de vous assurer que l’entreprise est rentable avant d’investir de grosses sommes d’argent. Songez à ce qui distinguera votre exploitation ou votre produit des autres.

Une image de produits de la lavande à valeur ajoutée sur une table.
Figure 1. La vente de produits à valeur ajoutée, comme ces sachets remplis de bourgeons de lavande, est souvent la principale source de revenu d’une exploitation de lavande.

La collaboration avec d’autres producteurs de lavande ou des entreprises d’agritourisme peut être une occasion de publicité croisée. La production de lavande exige généralement des interactions substantielles avec le public, ce qui demande des producteurs avec de bonnes aptitudes interpersonnelles. Pour de plus amples renseignements sur la création d’une entreprise agritouristique, consultez la fiche technique du MAAARO Mise sur pied d’une entreprise agritouristique en Ontario.

L’Ontario Lavender Association (OLA) a été créée en 2010 afin de représenter les intérêts des producteurs de lavande de l’Ontario. La vision de l’association est d’accroître la demande pour de la lavande en Ontario. Devenir membre de l’OLA est une bonne façon de travailler avec d’autres producteurs pour améliorer l’industrie et apprendre des stratégies auprès d’autres producteurs.

Vous trouverez des renseignements supplémentaires sur l’association.

La culture commerciale de la lavande

La lavande est rarement la seule source de revenu d’un producteur. La plus grande partie des producteurs ont soit un emploi à l’extérieur de l’exploitation, produisent d’autres cultures ou élèvent du bétail. Cela aide à réduire les risques, en particulier au tout début de l’aventure.

Combiner la lavande avec une autre culture ou un autre produit ayant un potentiel agritouristique ou une valeur ajoutée peut accroître le caractère unique d’une exploitation. Il vaut toujours mieux préparer en amont un budget du coût de production afin de correctement fixer le prix des produits et de s’assurer qu’il y a possibilité de faire des profits lorsque l’entreprise sera lancée.

Il n’existe pas de coût de production établi pour la lavande en Ontario. Les producteurs devront chercher le coût des matériaux et du matériel et estimer les exigences en main-d’œuvre, et comparer ces données avec les prix de détail de différents produits de la lavande. Envisagez de commencer modestement et de développer le coût de production une fois que vous serez mieux à même d’estimer les exigences en main-d’œuvre sur quelques plants. Pour en savoir plus sur la budgétisation du coût de production, consultez la section Ressources.

Emplacement

Les exploitations de lavande basées sur l’agritourisme peuvent ne pas être fructueuses dans toutes les régions. Si vous êtes situé sur une route secondaire très à l’écart d’autres destinations touristiques ou de centres de population, il peut être plus difficile d’attirer des visiteurs. La vente de produits à valeur ajoutée en ligne ou dans des points de vente au détail à l’extérieur de l’exploitation peut être plus judicieuse dans un tel cas.

L’autre principal point à considérer pour votre emplacement est le type de sol. La lavande exige un sol bien drainé. Si le sol reste saturé pour une période prolongée, la lavande ne survivra pas. Par conséquent, la lavande a besoin de sols sableux, de loams sableux ou d’une pente qui permet à l’eau de se drainer rapidement loin de la plante. La lavande ne peut pas réussir à pousser sur un sol argileux ou argilo-limoneux sans une pente ou une plate-bande surélevée. Le drainage par tuyaux aide dans de telles situations, mais ne résout pas le problème puisque l’eau restera près de la surface lorsque le sol gèlera. Quant à un sol argileux, il peut ne pas offrir l’aération exigée pour la rhizosphère durant les périodes pluvieuses. Même des sols sableux sur un terrain plat peuvent ne pas avoir un drainage suffisant en présence d’une nappe aquifère élevée ou d’une couche d’argile plus bas dans le profil du sol.

Des producteurs ont posé des questions sur l’ajout de sable à un sol argileux afin d’en accroître l’aération. Cette méthode ne s’avère pas pratique en raison de la quantité de sable exigée pour faire une différence et de la destruction complète de la structure du sol qui surviendrait lorsqu’on tenterait d’incorporer une si grande quantité de sable. Par exemple, 75 camions à benne remplis de sable pur seraient nécessaires pour changer les 30 premiers centimètres d’un hectare de terre d’argile lourde en argile sableuse. Même si cela était économique, cela ne conviendrait pas à la production de lavande, puisque l’argile sableuse contient encore beaucoup d’argile et que les couches inférieures de sol sont toujours faites d’argile lourde, ce qui limite le drainage.

Mieux vaut réaliser préalablement une analyse de sol afin de déterminer si l’emplacement convient à la production de lavande et les modifications qui peuvent être nécessaires. Prélevez un échantillon différent de sol pour chaque zone distincte de l’exploitation. Chaque échantillon de sol devrait être constitué d’au moins dix carottes de sol prélevées dans la zone d’échantillonnage à une profondeur de 15 à 20 cm et qui sont soigneusement mélangées. Consultez la fiche technique Échantillonnage et analyse de sol dans le cadre de la gestion des éléments nutritifs afin d’obtenir de plus amples détails.

Envoyez les échantillons de sol à un laboratoire accrédité par le MAAARO pour les analyses de sol afin qu’une analyse de sol normalisée (y compris le pH, le pH tampon, le P, le K et d’autres éléments nutritifs) et une analyse de la texture du sol (teneur en sable, silt, et argile) soient effectuées. La liste des laboratoires accrédités est accessible dans le site Web du MAAARO.

Le laboratoire pourra donner une certaine interprétation de l’analyse de sol. Des renseignements supplémentaires sur l’interprétation des résultats d’analyse de sol sont disponibles dans le site Web du MAAARO.

Types de lavande et climat

Deux types de lavande peuvent être cultivés en Ontario — Lavandula angustifolia (lavande vraie) et Lavandula x intermedia (lavandin commun ou lavande à toupet) (consultez la figure 2). Le type L. angustifolia sera appelé « angustifolia » dans la présente fiche technique pour éviter la confusion avec d’autres types et cultivars de lavande. Il est principalement cultivé pour son parfum plus doux, ses fleurs éclatantes et sa floraison plus hâtive. Angustifolia convient bien aux préparations culinaires et aux produits aromatiques. Les cultivars de lavandin commun ont davantage une odeur médicamenteuse en raison de leur teneur élevée en camphre et sont principalement cultivés pour être utilisés dans les produits de soins personnels et les sachets. Leur croissance est beaucoup plus rapide, ils ont des tiges plus longues qui font de bons bouquets de fleurs, et leur parfum perdure plus longtemps dans les produits. D’autres espèces de lavande comme L. stoechas (lavande espagnole), L. dentata ou L. latifolia (lavande à larges feuilles) ne sont pas rustiques en Ontario.

La lavande angustifolia est rustique jusqu’en zone 5. Il peut être possible de la cultiver dans des zones plus froides avec une protection hivernale ou une couverture de neige régulière. Au cours des hivers très froids de 2013-2014 et de 2014-2015, des dommages substantiels ont été subis par les cultivars angustifolia en Ontario, mais, règle générale, les plants ont survécu. Ces cultivars résistent mieux lorsque les vents froids hivernaux sont bloqués par des barrières contre le vent comme une haie ou une clôture à neige. Le cultivar « Folgate » s’est avéré le cultivar le plus résistant de tous ceux essayés en Ontario.

Les cultivars de lavandin commun sont généralement rustiques seulement jusqu’en zone 6 s’ils ne sont pas protégés. Ils peuvent survivre plusieurs hivers puis mourir lors d’hivers plus froids. Certains cultivars, notamment « Provence », « Alba » et « Toscane bleue », ne sont aucunement rustiques en Ontario et ne représentent pas un bon choix pour des plantations à grande échelle, même avec une protection hivernale. Durant l’hiver 2013-2014, plusieurs plants de lavandin commun sont morts, à moins d’avoir eu une bonne couverture de neige isolante. Il est recommandé de protéger ces plants durant l’hiver avec des minitunnels. Consultez le blogue ONspecialtycrops (en anglais seulement) pour des articles résumant les résultats des essais sur les cultivars et les minitunnels en Ontario.

La culture de la lavande est un défi — ne vous attendez pas à avoir un champ de lavande parfait et un rendement élevé chaque année. Même lorsque vous pensez avoir une culture en santé, divers ennemis des cultures peuvent en réduire le rendement ou la commercialité.

Un site d’essai de cultivars avec sept rangs de lavande et un éventail de cultivars de lavande en floraison.
Figure 2. Un site d’essai de cultivars dans le Sud de l’Ontario présentant un éventail de couleurs et de tailles. Les cultivars les plus éclatants et petits (Provence bleue, Royal Purple, Melissa et Hidcote) sont des angustifolias, alors que les cultivars plus grands (Grosso et Hidcote Giant) qui ne sont pas encore en floraison sont des lavandins communs. Notez la variabilité de l’apparence de la lavande Provence bleue en raison de son ensemencement par semis directs, alors que des boutures pour reproduction végétative ont été utilisées pour tous les autres cultivars.

Sélection des plants

La lavande cultivée à partir de semis présente une apparence et des caractéristiques très variables. La lavande se propage normalement grâce à des boutures pour reproduction végétative, ce qui fait que les nouveaux plants sont identiques aux plantes-mères. Plusieurs mois peuvent être nécessaires avant que les nouveaux plants soient prêts à être plantés dans le champ.

Plusieurs propagateurs exigent que les plants soient placés en ordre bien à l’avance, afin que les plants soient prêts à être plantés au printemps. Mieux vaut trouver les propagateurs et placer les plants en ordre à l’automne qui précède la plantation printanière.

Il peut s’avérer difficile de trouver des propagateurs pour des cultivars particuliers. Consultez d’autres producteurs, l’Ontario Lavender Association, ou faites une recherche Internet pour identifier des propagateurs.

Les plants de lavande sont généralement achetés en plateaux multicellules de 72 ou de 50 unités (figure 3) ou en pots de 5 à 10 cm de diamètres. Les plants plus gros sont plus chers, mais leur établissement dans le champ est plus rapide.

L’image montre un plateau rempli de jeunes plants de lavande dans des cartons à alvéoles.
Figure 3. Des plants de lavande reproduits par boutures pour reproduction végétative qui poussent dans un plateau multicellules de 50 unités.

Cultiver la lavande

La lavande est une culture qui requiert beaucoup de main-d’œuvre. De l’ouvrage manuel est généralement nécessaire pour la plantation, la lutte contre les mauvaises herbes, la taille, la récolte et le développement de produits.

Les producteurs possédant plusieurs hectares de lavande pourraient tirer profit de l’achat de matériel de récolte et de taille à petite échelle. Il est peu probable que l’achat de matériel à grande échelle utilisé en Europe soit justifié en Ontario en raison du coût élevé de ce matériel.

La lutte contre les mauvaises herbes est l’une des plus grandes exigences en main-d’œuvre. La main-d’œuvre nécessaire pour lutter contre les mauvaises herbes peut être réduite significativement par l’emploi de paillis plastique (figure 4). Du paillis noir solide ou en fils plastiques tissés est souvent utilisé dans le rang, avec de l’herbe tondue entre les rangs (figure 5).

Selon des expériences, le paillis noir en fils plastiques tissés (tapis) dure plus longtemps que le paillis noir solide (paillis d’arbre). De la machinerie peut être louée ou achetée pour installer le paillis. La plantation doit généralement être faite à la main. Si vous utilisez du paillis plastique, mieux vaut installer un ruban d’irrigation au goutte-à-goutte sous le rang à des fins d’irrigation et de fertilisation (fertigation). Même si la lavande tolère les conditions sèches, elle ne pousse pas bien dans de telles conditions. L’irrigation améliore la croissance et l’établissement de la culture.

L’image montre huit rangs de plants de lavande cultivés sur du paillis plastique.
Figure 4. Un essai avec du paillis plastique réalisé à la station de recherche de Simcoe a prouvé que le paillis noir solide et le paillis noir en fils plastiques tissés sont les plus efficaces pour lutter contre les mauvaises herbes et une croissance maximale des plants.
Photo rapprochée de plants de lavande en floraison sur du paillis plastique noir.
Figure 5. La plupart des exploitations de lavande optent pour du paillis plastique noir (en fils tissés ou solide) dans le rang avec de l’herbe entre les rangs pour permettre aux visiteurs de marcher facilement dans le champ.

Les producteurs de lavande prennent souvent pour acquis que la lavande n’a pas besoin de beaucoup d’engrais parce qu’elle est adaptée aux sols très peu fertiles. Même si la lavande peut survivre dans des sols peu fertiles, une fertilisation optimale améliore grandement la croissance des plants, leur rendement et leur santé.

Il n’y a présentement aucune recommandation établie pour la lavande en Ontario. Le MAAARO a créé un guide pour la fertilisation au phosphore et au potassium. Consultez la section Ressources pour un lien vers la ressource Promo-cultures.

Les résultats d’un essai en matière de concentration d’azote réalisé en Ontario sont présentés dans le blogue ONspecialtycrops (en anglais seulement).

Récolte et après la récolte

Récolte des fleurs et des bourgeons

En Ontario, la lavande fleurit habituellement de la mi-juin à la fin juillet. Le moment de la récolte dépendra de l’emploi final de la lavande. Mieux vaut récolter la lavande destinée aux bouquets frais et séchés, y compris les bouquets qui seront dégarnis pour leurs bourgeons, au tout début de la floraison, lorsque les premiers bourgeons commencent à éclore. Cela maximise la taille et la couleur des bourgeons et minimise le nombre de pétales bruns et morts dans le bouquet.

Une recherche préliminaire menée par le MAAARO et Apple Hill Lavender suggère que les bouquets qui seront commercialisés frais peuvent devoir être récoltés jusqu’à une semaine après le début de la floraison afin de s’assurer que les tiges ont pleinement durci avant la récolte. Cela empêche les fleurs de se voûter lorsqu’elles se fanent. Puisque la récolte de bouquets enlève les fleurs avant qu’elles atteignent l’apogée de leur couleur, les exploitations ouvertes au public ont généralement des champs séparés pour la récolte de bouquets afin que les activités agritouristiques puissent se dérouler le plus longtemps possible.

Récolte pour la distillation d’huile

La récolte pour la production d’huile essentielle survient généralement après le plus fort de la floraison, mais peut avoir lieu plus tard afin de prolonger la période où les fleurs sont dans le champ pour les activités agritouristiques. La qualité de l’huile de lavande se dégradera graduellement après le plus fort de la floraison, mais de l’huile commercialisable a été recueillie jusqu’à un mois après la floraison. Cependant, certains cultivars voient leurs bourgeons tomber de la tige après la floraison. La production d’huile sera par conséquent grandement réduite s’ils sont restés longtemps dans le champ. Du temps humide peut également entraîner la croissance de champignons et de bactéries sur les fleurs et les tiges mortes, ce qui peut dégrader la qualité de l’huile. Il sera important d’équilibrer la nécessité de prolonger la période d’activité agritouristique et celle de cueillir les fleurs dès que possible après la floraison. Une récolte tardive peut aussi retarder la taille des plants, ce qui réduira la période qu’ont les plants pour reprendre leur croissance végétative avant l’hiver.

De la machinerie est aussi disponible pour récolter les fleurs aux fins d’en extraire l’huile et de réduire les coûts en main-d’œuvre, mais cela peut entraîner une moins bonne qualité de l’huile si trop de feuilles sont laissées sur les tiges. La machinerie laissera aussi certaines des fleurs sur chaque plant, mais ces pertes sont compensées par des coûts en main-d’œuvre inférieurs.

Manipulation après la récolte

Les bouquets sont généralement attachés avec une bande élastique après la récolte afin qu’ils ne se défassent pas lorsque les tiges rétrécissent après le séchage. Les bouquets qui contiennent trop de tiges (c.-à-d. plus de 2 cm de diamètre) peuvent ne pas sécher assez rapidement et moisir avant d’être secs. Ils doivent être suspendus dans un lieu chaud et sec avec une bonne circulation d’air. Cependant, le fait de les suspendre dans une structure ouverte comme une grange peut entraîner la contamination par les déjections d’oiseaux ou de souris et une possible contamination par des agents pathogènes humains comme la salmonelle ou E. coli. Il est important de traiter la lavande comme un produit alimentaire, puisque certains des bourgeons seront utilisés dans des produits culinaires. Attendez que les bouquets aient séché avant de les combiner en plus gros bouquets pour la vente.

L’utilisation de matériel de postrécolte pour dépouiller les tiges et nettoyer les bourgeons réduit les exigences en main-d’œuvre. Ce type de matériel peut être fait à la main ou en modifiant d’autres outils existants. La plupart contiennent deux grosses brosses dures (p. ex., des brosses de ramonage) l’une à côté de l’autre, tournant en sens opposés. Les bourgeons sont arrachés de la tige lorsque les bouquets séchés sont insérés entre les brosses. Le même outil peut être utilisé pour enlever les feuilles mortes du bas des bouquets qui seront vendus comme fleurs coupées séchées. Du matériel de nettoyage des semences a souvent été utilisé pour nettoyer les bourgeons après le dépouillage pour enlever les débris de tige, de feuilles et de fleurs qui peuvent être présents. Il est aussi possible d’utiliser des tamis pour ce faire.

Distillation d’huile

Les producteurs doivent aussi se demander s’ils vont créer leur propre huile essentielle. Plusieurs modèles et grandeurs de distillateur existent sur le marché. Assurez-vous que la taille du distillateur correspond à la taille de l’exploitation. Un bon aperçu de ce matériel est donné dans la publication Growing and Marketing Lavender (en anglais seulement) (consultez la section Ressources).

Le moment le plus favorable pour distiller la lavande récoltée pour l’extraction d’huile est immédiatement après la récolte. Des recherches ont démontré que l’extraction la plus efficace d’huile survient lorsqu’on laisse environ 20 cm de tige sous les fleurs et que le distillateur est rempli uniformément. Les tiges conservent une certaine cavité médullaire entre les bourgeons pour permettre à la vapeur de pénétrer, mais pas assez pour que des canaux soient formés, permettant à la vapeur d’éviter la plupart des bourgeons.

Taille de la lavande

Tailler la lavande est très important afin de s’assurer d’avoir un plant sain qui ne s’effondre pas sous le poids des fleurs lors de la floraison. En Ontario, l’expérience a prouvé qu’il vaut mieux procéder à la taille après la récolte des fleurs. En cas de repousse importante, une deuxième taille plus légère peut être effectuée à la fin de l’été. La taille à l’automne, recommandée dans les régions plus chaudes, peut entraîner des pertes plus importantes durant l’hiver en Ontario. La taille printanière ne devrait être faite que pour enlever les tissus morts durant l’hiver, puisque le potentiel de floraison peut être affecté si des matières saines sont enlevées avant la floraison.

Une fois les plants récoltés, taillez les plants dans une forme ronde en enlevant environ un tiers de la croissance de l’année (tissu vert), excluant la tige florale (figure 6). Une taille supérieure à 50 % du tissu vert peut être réalisée si les plants sont devenus trop hauts et desserrés. Couper dans la végétation ligneuse peut blesser ou même tuer le plant, en particulier les plants plus âgés.

Les plants nouvellement plantés, en particulier les plants d’angustifolia, verront éclore quelques fleurs tout au long de la saison de croissance. Ces plants devraient être taillés la première année afin de favoriser une croissance plus ronde du plant. Certains cultivars d’angustifolia (p. ex. « Buena Vista ») auront une deuxième floraison moins importante chaque année à l’automne. Ces fleurs peuvent être récoltées pour en faire des bouquets, mais gèlent souvent avant leur pleine floraison. Nul besoin de les tailler.

Une illustration d’un plant de lavande avec des lignes indiquant où il doit être taillé.
Figure 6. Illustration de la manière dont un plant devrait être taillé après la récolte. Dans ce cas, 50 % de la nouvelle croissance est taillée, ce qui est considéré comme une taille sévère.

Conclusion

La production de lavande en Ontario comporte plusieurs défis, mais peut aussi offrir une occasion d’acquérir un revenu supplémentaire. Il est important pour les producteurs potentiels de connaître les enjeux possibles qui concernent la production de lavande avant de commander des plants. La lavande n’est peut-être pas une option viable pour les producteurs dans un mauvais emplacement ou dont le type de sol n’est pas adéquat. Comme pour la plupart des cultures spéciales, un démarrage modeste peut aider les producteurs à apprendre les techniques de production et à circonscrire les débouchés. Créer des liens avec d’autres producteurs et devenir membre de l’Ontario Lavender Association sont la meilleure façon d’en apprendre plus sur la culture et de déterminer si cette culture convient à votre exploitation.

Ressources

Les ressources suivantes constituent un bon point de départ pour comprendre les exigences liées à la production et à la postrécolte de la lavande.

Cette fiche de renseignements a été autorisée par Sean Westerveld, spécialiste de la culture du ginseng et des herbes, Simcoe, MAAARO.