Photo : lépisosté tacheté dans son habitat naturel

Photo: William Glass

La protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario

Le rétablissement des espèces en péril est un volet clé de la protection de la biodiversité en Ontario. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) représente l'engagement juridique du gouvernement de l'Ontario envers la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le ministère) doit veiller à ce qu'un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l'égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d'une espèce.

Dans les neuf mois qui suivent l'élaboration d'un programme de rétablissement, la LEVD exige que le ministère publie une déclaration qui résume les mesures que le gouvernement de l'Ontario prévoit prendre en réponse au programme de rétablissement et ses priorités à cet égard. Cette déclaration est la réponse du gouvernement de l'Ontario aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement. En plus de la stratégie, la déclaration du gouvernement a pris en compte (s'il y a lieu) les commentaires formulés par les parties intéressées, les autres autorités, les collectivités et organismes autochtones, et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles écologiques. Elle pourrait être modifiée en cas de nouveaux renseignements. En mettant en œuvre les mesures prévues à la présente déclaration, la LEVD permet au ministère de déterminer ce qu'il est possible de réaliser, compte tenu des facteurs sociaux et économiques.

Le programme de rétablissement du lépisosté tacheté (Lepisosteus oculatus) en Ontario a été achevé le 28 janvier, 2016.

Le lépisosté tacheté est un poisson prédateur de grande taille (jusqu'à 76 cm de long). Il possède un corps étroit et un museau oblong. Les flancs sont de couleur vert olive à brun velouté, et la partie inférieure est de couleur argent mat.

Protection et rétablissement du lépisosté tacheté

Le lépisosté tacheté est considéré comme une espèce menace en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD), qui protège à la fois le poisson et son habitat  Aux termes de la LEVD, il est interdit d'endommager ou de perturber cette espèce, et d'endommager ou de détruire son habitat, à moins d'y avoir été autorisé. Une telle autorisation exigerait que des conditions établies par le ministère soient respectées.

On ne trouve le lépisosté tacheté que dans l'est de l'Amérique du Nord, le Mississippi, les Grands Lacs et les rivières qui se jettent dans le golfe du Mexique. Moins d'un pour cent de l'aire de répartition mondiale de l'espèce se trouve en Ontario. Le lépisosté tacheté est à la limite nord de son aire de répartition dans le sud de l'Ontario, région où il n'a jamais été répandu. À l'heure actuelle, le lépisosté tacheté est présent en Ontario dans trois milieux humides côtiers du lac Érié : le parc national de la Pointe Pelée, la baie Rondeau et la baie Long Point. Des relevés additionnels ont cependant donné lieu à de récentes observations du lépisosté tacheté, notamment dans les affluents de la baie Rondeau (ruisseaux Mill, Flat et Indian, et les rigolets Wood et McLeans) ainsi qu'à la pointe Turkey. On ne sait toutefois pas s'il s'agit de spécimens isolés provenant des populations connues de la baie Rondeau et de la baie Long Point. De plus, cette espèce a été récemment observée dans le lac East (2007) et le havre Hamilton (2010), soit le bassin hydrographique du lac Ontario, et dans le ruisseau Muddy (2011) dans le bassin hydrographique du lac Érié, mais la présence d'un seul spécimen a été confirmée à chaque emplacement. On ne sait pas si des populations reproductrices existent à ces endroits. Les observations historiques (antérieures à 1995) comprennent des spécimens isolés provenant du lac Sainte-Claire et de la baie de Quinte (lac Ontario).

Le lépisosté tacheté fraie en mai et en juin dans des eaux peu profondes (moins de 1 m) atteignant une température de 21 °C à 26 °C, où la végétation aquatique est abondante, comme des marais et des berges submergées. On trouve le lépisosté tacheté adulte dans les eaux chaudes peu profondes (moins de 5 m) des milieux humides riverains, les étangs calmes et les baies où la végétation aquatique est abondante.

La perte et la dégradation de l'habitat constituent les menaces principales qui pèsent sur le lépisosté tacheté. Les activités qui causent la perte de l'habitat comprennent le dragage, l'enlèvement de végétation aquatique, le remblaiement, l'installation de structures immergées (p. ex. jetées ou épis) et l'artificialisation des berges (structures bâties parallèlement aux berges pour lutter contre l'érosion). L'enlèvement de la végétation aquatique vise plusieurs objectifs, notamment l'entretien des voies navigables et de la pêche, et la lutte contre les plantes envahissantes. Cette diminution de végétation peut avoir des effets nuisibles sur la recherche de nourriture du lépisosté tacheté puisqu'il chasse à l'affût. En plus de la perte de couvert, le processus d'enlèvement peut déstabiliser les sédiments, créer de la turbidité ou introduire des produits chimiques potentiellement dangereux dans l'eau en cas d'application d'herbicides. L'introduction d'une grande quantité de sédiments et d'éléments nutritifs dans l'eau peut augmenter la turbidité (c.-à-d. que l'eau est plus trouble). Cela peut perturber la respiration, la vue et l'abondance de proies, et étouffer les œufs du lépisosté tacheté. Une concentration accrue des éléments nutritifs dans l'eau (p. ex. nitrates et phosphore provenant des aménagements agricoles ou résidentiels) peut modifier l'habitat du lépisosté tacheté en entraînant une prolifération d'algues ou en changeant les concentrations d'oxygène dissous. Cela risque de diminuer le nombre de proies et de rendre l'aire inadéquate au lépisosté tacheté. Les fortes concentrations d'éléments nutritifs entraînent également le déclin de la diversité végétale, car les espèces indigènes de végétation palustre préférées du lépisosté tacheté sont dominées par des plantes comme la sous-espèce européenne du roseau commun (Phragmites australis ssp. australis).

Un certain nombre d'espèces non indigènes (p. ex. la carpe commune (Cyprinus carpio)  et le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus)) menacent le lépisosté tacheté en le supplantant et en restructurant les réseaux trophiques. Quelques spécimens de lépisostés de Floride (Lepisosteus platyrhincus) ont été également observés dans le bassin des Grands Lacs et risquent de menacer le lépisosté tacheté en l'hybridant et le concurrençant. On ne sait toutefois pas dans quelle mesure le lépisosté de Floride peut s'y établir. D'autres lacunes dans les connaissances peuvent entraver le rétablissement de l'espèce, notamment le degré de concurrence entre le lépisosté tacheté et le grand nombre de lépisostés osseux (Lepisosteus osseus).

Dans certains cas, des obstacles naturels ou artificiels peuvent aider à conserver l'habitat du lépisosté tacheté et à protéger celui-ci contre la prédation, la compétition et des espèces exotiques. Dans de tels cas, des brèches dans des obstacles pourraient avoir des incidences négatives sur l'espèce. Inversement, des obstacles physiques, tels que des ponceaux mal installés, pourraient entraîner la fragmentation des populations et empêcher l'accès à un habitat convenable.

En Ontario, les aires d'habitat qui conviennent au lépisosté tacheté sont limitées et endommagées par les activités qui modifient l'habitat. En général, on sait comment éliminer les causes principales de la perte et de la dégradation de l'habitat. Les approches de rétablissement viseront donc à combler le manque de connaissances, à réduire les menaces pesant sur l'espèce et son habitat, et à travailler en collaboration au renforcement de la sensibilisation.

Objectif du programme de rétablissement du gouvernment

L'objectif du gouvernement en ce qui concerne le rétablissement du lépisosté tacheté en Ontario est de maintenir l'autosuffisance des populations dans les localités existantes et de favoriser leur augmentation naturelle.

Mesures

La protection et le rétablissement des espèces en péril sont une responsabilité partagée. Aucune agence ni aucun organisme n'a toutes les connaissances, l'autorité ni les ressources financières pour protéger et rétablir toutes les espèces en péril de l'Ontario. Le succès sur le plan du rétablissement exige une coopération intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivités. En élaborant la présente déclaration, le ministère a tenu compte des démarches qu'il pourrait entreprendre directement et de celles qu'il pourrait confier à ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures menées par le gouvernment

Afin de protéger et de rétablir le lépisosté tacheté, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :

  • Continuer à mettre en œuvre le Plan stratégique contre les espèces envahissantes de l'Ontario pour prendre en charge les espèces envahissantes (par exemple, carpe et gobie à taches noires) qui menacent le lépisosté tacheté.
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d'évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le lépisosté tacheté à l'entrepôt de données du ministère des Richesses naturelles et des Forêts au Centre d'information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d'augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le lépisosté tacheté et son habitat par l'entremise de la LEVD.
  • Élaborer une orientation pour clarifier les zones d'habitat général protégées en vertu de la LEVD pour les espèces poissons à risque pour les promoteurs et les partenaires.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu'ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le lépisosté tacheté. Ce soutien prendra la forme de financement, d'ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l'appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.

Mesures appuyées par le gouvernment

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu'il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement du lépisosté tacheté. On accordera la priorité aux mesures portant la mention « hautement prioritaire » en ce qui concerne le financement aux termes de la LEVD. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l'examen et de la délivrance d'autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu'ils élaborent des projets ou des plans d'atténuation relatifs à des espèces en péril. Le gouvernement ciblera son appui sur ces mesures hautement prioritaires au cours des cinq prochaines années.

Secteurs d'intervention : Recherche et surveillance

Objectif : Parvenir à une meilleure compréhension de la répartition, de l'abondance et des besoins en matière d'habitat des populations de lépisosté tacheté, ainsi que des éléments qui peuvent menacer l'espèce.

Des données plus détaillées sur la répartition et l'abondance des populations de lépisosté tacheté amélioreraient aussi la mise en place de méthodes de protection et de gestion de l'espèce et de son habitat. Lors des relevés récents, on a observé d'autres spécimens de lépisostés tachetés, mais il peut s'agir de membres de populations connues. D'autres relevés dans des localités et des aires d'habitat convenable historiques pourraient permettre de mieux comprendre la répartition et les interactions actuelles entre les populations. La recherche sur les besoins en matière d'habitat du jeune lépisosté tacheté aidera à repérer les aires cibles où améliorer l'habitat. Les mesures qui profitent au jeune lépisosté tacheté peuvent avoir la plus grande influence sur la croissance de sa population. D'autre part, en évaluant ce qui représente un risque pour l'espèce, on pourrait déterminer s'il faut prendre des mesures ciblées en matière de gestion visant à éliminer les menaces.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Concevoir et mettre en œuvre un protocole de surveillance normalisé dans toutes les aires de répartition du lépisosté tacheté afin de détecter les populations modifiées (p. ex. abondance, données démographiques, etc.) et les conditions de l'habitat.
  2. (Hautement prioritaire) Déterminer les besoins saisonniers en matière d'habitat à tous les stades de la vie (en donnant la priorité au stade juvénile) du lépisosté tacheté en Ontario afin d'orienter les mesures à prendre en matière de gestion de l'habitat.
  3. Effectuer des relevés ciblés dans les aires d'habitat convenable et les localités où l'espèce est historiquement répandue afin d'estimer la répartition et l'abondance actuelles du lépisosté tacheté.
  4. Évaluer ce qui peut menacer le lépisosté tacheté dans le but de connaître :
    • dans quelle mesure les populations existantes de lépisostés tachetés sont menacées de faible diversité génétique en raison d'obstacles hydrologiques, écologiques ou génétiques;
    • les effets sur le lépisosté tacheté découlant de la concurrence avec la plus grande abondance de lépisostés osseux;
    • la probabilité que le lépisosté de Floride exotique s'établisse dans l'habitat du lépisosté tacheté en Ontario et, si c'est le cas, s'il présente un risque d'hybridation.
  5. Évaluer si l'enlèvement limité de végétation aquatique dans les zones de prolifération profite au lépisosté tacheté.

Secteurs d'intervention : Protection et gestion

Objectif : Maintenir ou améliorer la qualité de l'habitat disponible pour le lépisosté tacheté en Ontario.

Le dragage, le remblaiement des terres humides, l'enlèvement de la végétation aquatique et l'aménagement riverain du lac Érié ont causé par le passé d'importantes pertes de l'habitat du lépisosté tacheté. Les habitats peu profonds et végétalisés qui existent encore disparaissent rapidement. En plus, l'espèce est sensible à l'augmentation des niveaux de sédiments, de turbidité et d'éléments nutritifs dans l'eau. Par conséquent, les mesures visant à rétablir l'habitat ou à améliorer la qualité de l'habitat disponible pour les populations de lépisosté tacheté seront essentielles au rétablissement de l'espèce.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Travailler avec les parties intéressées, les propriétaires fonciers et les collectivités et organismes autochtones à la réduction des menaces dans l'aire et les alentours de l'habitat de l'espèce en favorisant :
    • la mise en œuvre de techniques naturelles de stabilisation des berges qui préviennent l'érosion;
    • la conception et la mise en œuvre de plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs;
    • la mise en œuvre de pratiques de gestion exemplaires visant à réduire l'envasement, la turbidité et les charges d'éléments nutritifs pendant la conduite d'activités dans l'habitat de l'espèce ou les aires avoisinantes.
  2. Entreprendre le rétablissement de l'écosystème aquatique, continuer la réhabilitation des berges et des milieux humides dans les aires très dégradées et évaluer l'efficacité des méthodes employées pour améliorer la qualité de l'habitat du lépisosté tacheté. Dans la mesure du possible, mener les activités de rétablissement en collaboration avec les organismes existants.
  3. Trouver et mettre en place des méthodes qui minimiseront la perturbation des sédiments et l'application d'herbicides qui peuvent être nuisibles au lépisosté tacheté pendant l'enlèvement ou le contrôle de la prolifération de la végétation aquatique ou des plantes envahissantes (p. ex. sous-espèce européenne du roseau commun).

Secteurs d'intervention : Sensibilisation

Objectif : Sensibiliser et faire participer davantage les organismes, les propriétaires fonciers, les gestionnaires de terres et les collectivités et organismes autochtones à la protection et à la restauration de l'habitat du lépisosté tacheté.

Des organismes et des groupes de travail ont déjà entrepris des approches de rétablissement de la qualité et du rôle de l'écosystème à l'égard des espèces de poissons en péril dans le lac Érié. La collaboration de ces organismes et les relations avec les propriétaires fonciers, les gestionnaires de terres et les collectivités et organismes autochtones facilitera la coordination de la mise en œuvre des mesures et évitera la duplication des tâches. Elle permettra aussi d'atteindre un auditoire plus vaste et plus diversifié en transmettant des messages sur les moyens de protéger l'habitat du lépisosté tacheté.

Mesures :

  1. Collaborer avec les organismes, les propriétaires fonciers, les gestionnaires de terres, les collectivités et organismes autochtones afin de mieux faire connaître le lépisosté tacheté à ceux qui mènent des activités dans les domaines de l'agriculture, de l'intendance, de la pêche et de la modification des berges dans les milieux humides riverains (et des affluents) du lac Érié et dans leurs alentours en partageant les renseignements concernant :
    • la façon de reconnaître l'espèce;
    • les exigences de l'espèce en matière d'habitat;
    • la protection accordée à l'espèce et à son habitat en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition;
    • les mesures pouvant être prises pour éviter ou minimiser les effets sur l'espèce et son habitat.

Mise en œuvre des mesures

Le programme d'intendance des espèces en péril offre une aide financière pour la mise en œuvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation à discuter de leurs propositions de projets liés à la présente déclaration avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Le ministère peut aussi conseiller ses partenaires à l'égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d'entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l'ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l'exigent.

Évaluation des progrès

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l'efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir l'espèce.

Remerciements

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l'élaboration du Programme de rétablissement pour le lépisosté tacheté (Lepisosteus oculatus) en pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Renseignements supplémentaires

Le déclaration du gouvernement de l'Ontario en réponse au programme de rétablissement pour le lépisosté tacheté est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel à recovery.planning@ontario.ca.