Les résidus de maïs peuvent représenter une source d’alimentation viable et économique pour les bestiaux d’hivernage, notamment les vaches de boucherie qui sont à la moitié de leur période de gestation. Dans une culture de maïs, l’énergie digestible se trouve à demi dans le grain et à demi dans le résidu. Après la récolte, la moitié de l’énergie alimentaire se trouve toujours dans le champ, dans les feuilles, les enveloppes et les tiges. Les vaches peuvent également manger les grains et les petits épis qui ont échappé à la moissonneuse‑batteuse.

Le plus souvent, un acre de champ fournit de la pâture à une vache pendant un à deux mois (50 vaches sur 50 acres pendant un à deux mois). Il faut toutefois surveiller étroitement les animaux et prendre note de leur état corporel pour que la supplémentation nécessaire soit assurée au besoin.

Digestibilité des résidus de maïs

Puisque la valeur alimentaire des tiges commence à décliner après la récolte, il convient donc d’envoyer les bêtes au pâturage aussi tôt que possible. La valeur UNT peut être aussi élevée que 70 % au départ, mais au cours de l’hiver, cette valeur diminue jusqu'à environ 40 %. Une partie de cette baisse est attribuable à la décomposition des feuilles et des tiges et au fait que les vaches consomment les feuilles et les grains qu'elles préfèrent tôt dans la période de pâturage et laissent de côté les tiges, qui sont moins digestibles, pour plus tard.

Grain

Vérifiez les champs pour déterminer laquantité de grains disponibles, c'est‑à‑dire les grains au sol et les petits épis qui ont échappé à la moissonneuse‑batteuse. S'il y en a beaucoup, il sera peut‑être nécessaire de restreindre l’accès au champ pour que les vaches ne consomment pas trop de grains. Pour limiter l’accès, on peut installer une clôture électrique temporaire pour diviser le champ ou bien limiter le temps de pâturage à quatre heures par jour. Les vaches auront tendance à manger les grains d’abord, puis les enveloppes et les feuilles, et finalement les tiges. Le fait de limiter la superficie de pâturage permettra également d’assurer un niveau énergétique plus uniforme du régime des vaches.

Supplémentation

Une fois les feuilles et les enveloppes mangées, il sera peut‑être nécessaire d’offrir un supplément sous forme de foin de bonne qualité. Il faut vérifier le fumier afin d’y détecter toute trace visible de grains. S'il n'y en a pas, c'est le moment de fournir un supplément. Une vache qui pèse 590 kg (1 300 lb) devra manger environ 2,7 kg (6 lb) de foin de bonne qualité pour répondre à ses besoins en protéines. Il faut permettre aux vaches d’avoir accès à du sel et à des minéraux à volonté, en tout temps. Par temps frais, les vaches boivent environ 45 litres (10 gallons) d’eau (par tête par jour). L’eau devrait être facile d’accès. Les vaches peuvent également s'abreuver en prenant de la neige fine et poudreuse.

Conditions de sol

Si le sol est mouillé, la surface du sol risque de se compacter et de se durcir. Pour les systèmes de cultures sans labour, vous devriez attendre le gel du sol ou bien choisir, pour le pâturage, les champs les plus secs et les moins argileux. Les dommages causés à la structure du sol à l’automne seront au moins partiellement corrigés par les épisodes gel‑dégèl durant l’hiver. Au printemps, les dommages peuvent avoir une plus grande incidence sur la culture à venir. Les vaches devraient se nourrir des tiges à l’automne et au début de l’hiver, et on devrait les retirer du champ avant que le début des dégels printanniers.

Si un producteur gère son champ de maïs comme il le ferait pour un champ de pâturage — c'est-à-dire qu'il délimite la zone de pâturage et qu'il n'y envoie pas les vaches quand le sol est détrempé — il peut en tirer le meilleur parti à la fois pour l’alimentation animale et pour la récolte.