Une description de l’habitat général est un document technique fournissant une plus grande précision sur l’habitat protégé d’une espèce; cette description se fonde sur la définition d’habitat général prévu à la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. La protection générale de l’habitat ne comprend pas une aire où l’espèce se trouvait antérieurement ou qui a le potentiel afin de l’y réintroduire, à moins que les membres existants de l’espèce ne dépendent de l’aire pour mener à bien leurs processus de vie. La description d’habitat général décrit aussi comment la catégorie de l’habitat a été établie conformément à la « politique de catégorisation et de protection de l’habitat aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition » et est fondée sur la meilleure information scientifique disponible.

Habitat categorization pour le méné miroir (Notropis photogenis)

Catégorie 1 : Coupe du nid et la zone terrestre de 50 m (sur la largeur) à partir du nid

Catégorie 2 : La communauté de plage ouverte et de barre de sable ou la communauté de dune ouverte de la CET entre 50 m et 500 m (direction de la longueur) à partir de la coupe du nid

Catégorie 3 : Ne s'applique pas à cette espèce

Catégorie 1

La coupe du nid et la zone terrestre jusqu'a 50 m du nid, selon la direction de la longueur et de façon parallèle au bord de l’eau, sont des caractéristiques très sensibles qui soutiennent le cycle vital de reproduction de l’espèce; on juge que ces caractéristiques ont la tolérance la moins élevée à la perturbation. Le nid du pluvier siffleur est en forme de coupe et est situé au-dessus de la ligne de hautes eaux dans les parties sablonneuses de la plage. La coupe et la zone qui l’entoure immédiatement sont des endroits dont l’espèce dépend pour la nidification, l’alimentation, la protection des prédateurs, le repos et l’élevage des oisillons et elles comprennent le territoire de l’espèce. Bien que les nids soient rarement réutilisés puisqu'ils sont généralement recouverts de sable par le vent, le pluvier siffleur manifeste une grande fidélité à l’égard du site de nidification.

Des études ont démontré que les pluviers siffleurs défendent des territoires d’une superficie de jusqu'à 0,4 ha (c'est à dire , la zone de 50 m à partir d’une coupe de nid (Cairns 1982, Whyte 1985). Les parents et les oisillons s'éloignent du nid une journée ou deux après l’éclosion des œufs, mais restent souvent dans le même territoire s'ils ne sont pas dérangés (Elliott-Smith et Haig 2004). Les jeunes pluviers peuvent marcher à quelques heures seulement de leur éclosion (Environnement Canada 2006). Pendant ce temps, les oisillons sont particulièrement vulnérables et utiliseront l’habitat de plage autour du site du nid. La végétation clairsemée et courte et les galets sont des caractéristiques importantes qui fournissent un abri des prédateurs à l’espèce (Whyte 1985) et qui aident à cacher le nid (USFWS 2003). Les jeunes pluviers peuvent atteindre un vol soutenu entre 21 et 35 jours après l’éclosion (Cairns 1982, Elliott-Smith et Haig 2004).

Catégorie 2

Les séries de communauté de plage non abritée et de barre de sable ou de communauté de dune non abritée de la Classification écologique des terres (CET) situées entre 50 m et 500 m de la coupe du nid, sur la direction de la longueur et de façon parallèle au bord de l’eau, sont jugées moyennement tolérantes à la perturbation. Le pluvier siffleur dépend de cette zone pour s'alimenter et élever ses oisillons.

En Ontario, on a observé que les pluviers siffleurs utilisaient jusqu'à 1 000 m linéaires de rive (Environnement Canada 2013). Des observations semblables ont été faites le long de la côte de l’Atlantique (USFWS 1996). Haffner et coll.  (2009) ont constaté que les pluviers siffleurs sur lac Michigan se déplaçaient jusqu'à 1 435 m, avec une moyenne de 475 m (± 53 m). L’espèce recherche sa nourriture dans divers endroits, y compris le sable mouillé de la zone délimitée par la langue d’écume, les plages ouvertes, les mares peu profondes, la vase, le sable, les platiers algaires, les rives de cours d’eau, les mares éphémères, les étangs, les lagons et à l’intérieur des dunes (Elias 2000, Whyte 1985).

Dans le sud de l’Ontario, l’habitat adéquat où les occurrences de nidification historiques et actuelles du pluvier siffleur ont été observées comprend les séries de communauté de plage non abritée et de barre de sable ou de communauté de dune non abritée du système de Classification écologique des terres (CET) pour le sud de l’Ontario (Lee et coll.  1998). La majorité des observations historiques du pluvier siffleur en Ontario correspondent au type de végétation de coquillier édentulé, de sable, de plage non abritée et de barre de sable (Bakowsky comm. pers. 2012).

Catégorie 3

Ne s'applique pas à cette espèce.

Activités dans l’habitat du pluvier siffleur

Les activités dans la zone d’habitat général peuvent se poursuivre pourvu que la fonction de cette zone en ce qui concerne l’espèce soit maintenue et qu'on ne tue ni ne harcèle les individus de l’espèce et qu'on n'y nuise pas.

Généralement compatibles :

  • Les loisirs aquatiques pratiqués à une certaine distance, comme la natation et la navigation de plaisance.
  • L’utilisation générale des zones de plages à l’extérieur des clôtures symboliques ou visuelles.
  • Les activités d’entretien général de la plage qui ne nuisent pas à la fonction de l’habitat.
  • L’utilisation de caractéristiques de fabrication humaine comme les routes et les terrains de stationnement.

Généralement non compatibles footnote * :

  • Les activités d’entretien de la plage comme le nivellement, l’entretien ou l’enlèvement de végétation et de débris si ces activités ne sont pas exécutées de façon à maintenir la fonction de l’habitat.
  • La modification importante de cours d’eau dans l’habitat.
  • Les activités qui compactent les sols et qui produisent des sols durcis qui entravent la création de nids.

Termes clés

  • Série de communautés :

    Les séries de communautés du système de Classification écologique des terres sont des peuplements végétaux semblables qui partagent des caractéristiques végétales, une structure et des sols. Ces séries sont décrites dans le document Ecological Land Classification for Southern Ontario : First Approximation and its Application, publié en 1998 par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario.

Exemple d’application de Ia protection de l’habitat general du pluvier siffleur

Diagramme servant d’exemple d’application des mesures générales de protection de l’habitat du pluvier siffleur. Il illustre la catégorisation d’habitat décrite dans ce document.

Agrandir Exemple d’application de Ia protection de l’habitat general du pluvier siffleur

Bibliographie

Bakowsky, W. D., écologiste communautaire, communication personnelle, ministère des Richesses naturelles, gouvernement de l’Ontario, Peterborough, Ontario, 2012.

Cadman, M. D. et coll., éditeurs, Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, 2001-2005, Études d’Oiseaux Canada, Environment Canada, Ontario Field Ornithologists, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario et Ontario Nature, Toronto, 2007, xxii + 706 p.

Cairns, W. E., « Biology and behavior of breeding piping plovers », Wilson Bulletin, Vol. 94, 1982, pp. 531 à 545.

Elias, S. P. et coll. , « Piping plover brood foraging ecology on New York barrier islands », Journal of Wildlife Management, Vol. 64, 2000, pp. 346 à 354.

Elliott-Smith, E. et S. M. Haig, Piping plover (Charadrius melodus). The Birds of North America Online, A. Poole éd., Ithaca, Cornell Lab of Ornithology, 2004; tiré de The Birds of North America Online.

Environment Canada, Programme de rétablissement du Pluvier siffleur (Charadrius melodus circumcinctus) au Canada, Série des programmes de rétablissement publiés en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition, Ottawa, 2006, vi + 30 p.

Environment Canada, Plan d’action pour le Pluvier siffleur (Charadrius melodus circumcinctus) en Ontario, Série sur les plans d’actions publiés en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition, Environment Canada, Ottawa, 2013, iii + 20 p.

Haig, S. M. et L. W. Oring, « Mate, site, and territory fidelity in piping plovers », The Auk, Vol. 105, no. 2, 1988, pp. 268 à 277.

Haffner, C. D. et coll. , « Space use by Great Lakes piping plovers during the breeding season », Journal of Field Ornithology, Vol. 80, No. 3, 2009, pp. 270 à 279.

Lee, H. T. et coll.Ecological Land Classification for Southern Ontario : First Approximation and Its Application, SCSS Field Guide FG-02, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Section des sciences du Centre-Sud, Direction de développement et de transfert, 1998.

United States Fish and Wildlife Service, Recovery plan for the Great Lakes Piping Plover (Charadrius melodus), Fort Snelling, Minnesota, 2003, 106 p.

Whyte, A. J., Breeding ecology of the piping plover in central Saskatchewan, mémoire de maîtrise en sciences, University of Saskatchewan, Saskatoon, Canada, 1985, 153 p.

Cette description d’habitat général est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel à recovery.planning@ontario.ca.