Dans ce document, les maladies et parasites ont été classés dans les catégories suivantes : maladies bactériennes, virales, fongiques, parasitiques ou autres.

Maladies bactériennes

Anaplasmose

L'anaplasmose est causée par Anaplasma marginale, un organisme à rickettsies transporté par un vecteur. Il cause une infection subclinique dans tous les groupes d'ongulés aux États-Unis, et il est capable de causer une maladie hémolytique chez les bovins (Radostits et coll., 1994). Certaines espèces de tiques en sont des vecteurs biologiques alors que le tabanidé (taon) agit comme vecteur mécanique.

Situation au Canada/en Ontario

Exotique.

Espèces : subclinique chez les ongulés sauvages ainsi que chez certaines espèces de chevreuil (Haigh et Hudson, 1993); les bovins et peut-être le cerf mulet (Haigh et Hudson, 1993) risquent de contracter la maladie.

Entrée/transmission/Endémicité

Faible. Les bovins et les cervidés subissent des tests sérologiques avant leur entrée et les sujets qui réagissent sont rejetés. Entrée des États-Unis liée à de la documentation frauduleuse sur les bovins importés; réutilisation d'aiguilles contaminées par du sang infecté; ou inexplicables (mouvement du vecteur). Les cervidés d'élevage représentent un léger risque qui s'ajoute au risque posé par l'importation de bovins et par les mouvements des ongulés sauvages en liberté.

La capacité de la maladie à devenir endémique est liée à la présence locale d'un vecteur. Elle est plus probable dans l'ouest du Canada où Dermacentor andersoni, un vecteur connu, est présent. Dans le passé, lorsqu'il s'est introduit au Canada avec des bovins (Manitoba - 1968; Québec - 1979; Saskatchewan - 1983; Ontario - 1996), il a été éradiqué en ne traitant que les bovins (Salsberg, pers. com., 1997), ce qui indique qu'il ne s'est pas établi dans les populations locales de vecteurs ni dans la faune.

Gravité du préjudice : faible chez les ongulés sauvages.

Risque global : faible.

Contrôle/atténuation

Contrôle et tests des importations par l'ACIA et éradication ou réexportation des bovins porteurs après leur entrée.

Brucella abortus

La brucellose B. abortus cause des avortements, de l'arthrite et une maladie débilitante chez les bovins et les cervidés. Chez les humains, elle donne une fièvre ondulante (Smits, 1991; Radostits et coll., 1994). Selon la Loi sur la santé des animaux, la brucellose est une maladie à déclaration obligatoire. Par conséquent, son contrôle et son éradication relèvent de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). La brucellose a été éradiquée dans les troupeaux de bovins domestiques du Canada en 1985, et les bisons du parc national Wood Buffalo constituent le seul réservoir de brucellose connu au Canada. Tessaro et coll., 1993).

La brucellose n'est pas endémique chez les cervidés sauvages du Canada, et elle n'a pas été constatée parmi les cervidés d'élevage qui ont passé le test du programme des ongulés sauvages en captivité de l'ACIA. La brucellose survient chez les wapitis sauvages dans certaines réserves du Wyoming, à la suite d'une propagation de l'infection des bovins et des bisons du parc national de Yellowstone. Les regroupements de wapitis associés à l'alimentation hivernale favorisent sa transmission (voir McCorquodale et DiGiacomo, 1985; Smits, 1991). La brucellose se transmet principalement par ingestion des organismes éliminés dans les sécrétions corporelles et dans les liquides fœtaux des avortons.

Situation au Canada/en Ontario

La brucellose est endémique chez les bisons du parc national Wood Buffalo, mais elle a été éradiquée chez les bovins et n'est présente parmi aucune des espèces de l'Ontario.

Espèces : les bovins, bisons et wapitis infectés de façon persistance peuvent devenir des porteurs de la maladie, et lorsque la taille, la densité et la gestion de la population y sont appropriées, la maladie endémique peut devenir endémique dans ces troupeaux. D'autres cervidés sont susceptibles d'être infectés, mais il semble que leurs populations ne développent que rarement des infections endémiques ou la maladie clinique. L'orignal, qui peut contracter une forme grave de la maladie et même en mourir, fait exception. Il est donc peu vraisemblable que la maladie puisse devenir endémique parmi les orignaux (Forbes et coll., 1996).

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Faible étant donné l'efficacité des tests des animaux importés et du rejet des animaux importés provenant de troupeaux infectés, ainsi que des tests effectués par l'ACIA dans le cadre de son programme des ongulés sauvages en captivité. La brucellose a peu de chance de s'établir chez les cervidés sauvages de l'Ontario compte tenu de l'expérience américaine et ontarienne, quand la brucellose était chose courante chez les bovins et que les cervidés étaient probablement exposés à cette source d'infection.

Gravité du préjudice : élevée (wapiti, bovin/bison).

Risque global : faible.

Contrôle/atténuation

Le contrôle et les tests menés par l'ACIA sur les animaux importés et les cervidés d'élevage dans le cadre de son programme des ongulés sauvages en captivité. Comme nous l'avons mentionné plus haut, la brucellose est une maladie à déclaration obligatoire citée et son contrôle et son éradication relèvent donc de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, autrefois nommée Agriculture Canada. L'éradication a réussi chez les bovins et devrait être réalisable chez les cervidés d'élevage si la maladie était identifiée. Il serait difficile de contrôler la brucellose dans une population d'animaux sauvages infectés chez qui l'éradication ne serait pas réalisable.

Les principaux éléments du contrôle de la brucellose comprennent la conformité aux règlements de l'ACIA, une identification appropriée des animaux et des fiches d'inventaire, et le confinement des cervidés d'élevage.

Maladie de Johne (Paratuberculose)

La maladie de Johne est causée par le Mycobacterium avium paratuberculosis. Toutes les espèces de ruminants, y compris les cervidés (Smits, 1991; Haigh et Hudson, 1993), ainsi que les camélidés (Stehman, 1996), les lapins (Greig et coll., 1997) et certaines autres espèces sont présumés y être réceptifs. La maladie est commune chez les bovins, moutons, chèvres domestiques et cervidés d'élevage (p. ex. Power et coll., 1993; Fawcett et coll., 1995) dans la plus grande partie du monde, y compris en Ontario (McNab et coll., 1991), où elle a été diagnostiquée chez les daims d'élevage et les sikas (Barker, Hazlett et Ernst, 1997).

L'organisme se transmet par contact direct par ingestion, ou encore par voie placentaire, de la mère au fœtus (Sweeney, 1996). La période d'incubation est longue. Elle va de six à dix mois pour certaines espèces de cervidés à environ deux ans ou plus pour certains bovins et moutons. La maladie cause une entérite granulomateuse et une lymphadénite granulomateuse, qui entraînent une perte de poids allant jusqu'à l'émaciation, et chez de nombreuses espèces, de la diarrhée (Clarke, 1997). Une réduction de la productivité et le décès prématuré de l'animal contribuent au coût de cette maladie.

Il semble que la maladie de Johne se soit transmise des animaux domestiques aux animaux sauvages dans plusieurs régions d'Amérique du Nord : dans les états des montages Rocheuses, aux mouflons d'Amérique et aux chèvres sauvages des montagnes Rocheuses (Williams et coll., 1983); en Californie, aux wapitis de Tule (Jessup et coll., 1981; Cook et coll., 1997); au nord-est des États-Unis, aux cerfs de Virginie au nord-est des États-Unis (Libke et Walton, 1975; Chiodini et VanKruiningen, 1983), et aux daims sauvages et aux cerfs tachetés de l'Inde (Reimann et coll., 1979).

Situation au Canada/en Ontario

La maladie de Johne est endémique chez les ruminants domestiques traditionnels et les cervidés d'élevage.

Espèces : toutes les espèces de ruminants sauvages et d'élevage, ainsi que toutes les espèces de cervidés.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Moyenne. La probabilité que la maladie se dissémine et devienne endémique dans les populations de cervidés sauvages est difficile à déterminer. Elle est assez commune chez les animaux domestiques, mais elle n'a pas encore été diagnostiquée chez les cervidés sauvages en Ontario. De fortes densités ou des rassemblements pourraient favoriser le développement endémique de la maladie de Johne. Les chevreuils d'élevage accroissent probablement un peu le risque déjà posé par les ruminants domestiques traditionnels infectés en Ontario.

Gravité du préjudice : moyenne. La maladie est insidieuse, et si elle est établie dans les populations sauvages, elle pourrait causer une hausse de mortalité qu'il pourrait être difficile de détecter ou de reconnaître. Les effets de la population sur les animaux sauvages n'ont pas été étudiés.

Risque global : moyen, mais les cervidés d'élevage accroissent probablement un peu le risque déjà posé par les ruminants domestiques traditionnels infectés en Ontario.

Contrôle/atténuation

Le manque de fiabilité et de sensibilité des tests d'infection sur les animaux vivants (Stehmann, 1996) rend impossible la réalisation du contrôle de la maladie par des tests et par abattage. La surveillance par autopsie des animaux malades ou mourants à la ferme permettra de détecter la maladie. Il y a une faible possibilité de confusion entre la paratuberculose et la tuberculose lors de l'autopsie, car les deux maladies sont causées par un Mycobacterium (d'espèces différentes). En cas de doute sur le diagnostic, la distinction devrait être faite par une culture ou par sondes moléculaires. Pour contrer la dissémination de la maladie dans le secteur, les éleveurs de chevreuils devraient acheter leurs animaux dans des fermes qui ont un certificat vétérinaire indiquant qu'il n'y a aucun précédent de la maladie de Johne.

Les façons de contrôler ou d'atténuer la maladie de Johne comprennent le confinement des cervidés d'élevage, un programme sanitaire pour le troupeau et l'autopsie des animaux qui meurent à la ferme.

Tuberculose (Mycobacterium bovis)

Les chevreuils sont réceptifs à la tuberculose bovine, maladie causée par la bactérie Mycobacterium bovis, qui entraîne une maladie débilitante chez un certain nombre d'animaux infectés (Griffin et Buchan, 1994), et qui peut être transmise aux êtres humains (Fanning et Edwards, 1991; Grange et Yates, 1994; Liss et coll., 1994). La tuberculose étant une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux, elle relève de l'ACIA.

Comme l'éradication de cette maladie dans les troupeaux de bovins canadiens est proche (Essey et Koller, 1994), la tuberculose des cervidés d'élevage prend de l'importance pour quatre raisons : les problèmes sanitaires des cervidés, la possibilité de transmission aux populations bovines; la possibilité de transmission aux animaux sauvages et la possibilité de transmission aux humains. Dans la plupart des pays, les cervidés sont des espèces secondaires en agriculture, et donc les ressources appliquées aux programmes de contrôle de la tuberculose se sont concentrés sur les espèces particulièrement préoccupantes, les bovins. C'était également le cas au Canada. L'éveil de l'intérêt pour l'élevage des chevreuils vers la fin des années 1980 et le commerce international des cervidés qui s'ensuivit, ont fait apparaître les faiblesses des protocoles standards de test, qui avaient donné de bons résultats pour la détection des bovins atteints de tuberculose, mais qui se montraient relativement peu sensibles dans le cas des cervidés (Griffin et Buchan, 1994). La tuberculose bovine devint donc un problème évident dans plusieurs pays d'Amérique du Nord et d'Europe occidentale, alors que le commerce, international et national, du chevreuil florissait (Clifton-Hadley et Wilesmith, 1991; Mirsky et coll., 1992; Rhyan et coll., 1992; Thoen et coll., 1992; Bolske et coll., 1995; Hunter, 1996).

Les troupeaux de cervidés atteints de tuberculose étaient dépeuplés de façon sporadique, mais en 1988, Agriculture Canada (maintenant ACIA) a mis en place le programme des ongulés sauvages en captivité, destiné à dépister systématiquement la tuberculose et la brucellose dans tous les troupeaux d'ongulés non domestiques du pays, dans le but d'éradiquer ces maladies dans ce segment de population animale. En Ontario, les tests effectués dans le cadre de ce programme ont commencé en 1990.

La tuberculose des cervidés peut être détectée de trois façons : par un test cutané dans le cadre du programme des ongulés sauvages en captivité; par détection de lésions dans les tissus au cours d'une inspection de la viande dans un abattoir (tous les abattoirs légaux de l'Ontario doivent être inspectés conformément aux règlements du MAAARO ou des règlements fédéraux de l'ACIA); ou encore lorsqu'un vétérinaire suspecte un diagnostic de tuberculose (p. ex., une autopsie, ce qui a été le cas à plusieurs reprises en Ontario).

La tuberculose a été détectée sur plusieurs fermes de bisons, de chevreuils et de wapitis, ainsi que dans des zoos et ménageries du Canada (voir Essey et Koller, 1994 pour les données jusqu'en 1991; Whiting et Tessaro, 1994; Rohonczy et coll., 1996). La plupart des cas semblent pouvoir être retracés à l'importation de wapitis des États-Unis, avant la révision des protocoles de tests de tuberculose chez les cervidés, et un des cas pourrait être attribuable à l'importation de cervidés de Nouvelle-Zélande. Les importations de cervidés de ces pays sont interdites depuis 1990-1991. En Ontario, des chevreuils tuberculeux ont été détectés dans 10 établissements qui ont été dépeuplés par Agriculture Canada entre janvier 1990 et novembre 1994. Depuis, la maladie a été confirmée dans deux fermes. La tuberculose a été détectée chez les cervidés de l'Ontario. On s'attend à ce que de nouveaux cas de tuberculose apparaissent sporadiquement. Aucun règlement n'exige que les troupeaux de cervidés soient testés. Ces troupeaux ne sont toujours pas testés et restent dans des zones réservées et les chevreuils ne peuvent qu'êtres envoyés à l'abattage.

Les troupeaux « en zone réservée » ne sont pas testés pour diverses raisons, liées principalement à l'absence d'installations de manutention qui rend la lecture des tests difficile et présente un danger physique pour le vétérinaire de l'ACIA, les animaux et les manutentionnaires, puisque les tests sont faits dans des conditions inappropriées (p. ex., par une immobilisation chimique des animaux en liberté au moyen de fusils à injection, etc.). L'immobilisation chimique des cervidés par fusils à injection est onéreuse. Les tests de tuberculose demandent une lecture des tests cutanés dans un délai précis, une bonne lumière, un site de test cutané propre et la possibilité d'identifier l'animal avec précision et d'enregistrer les données. C'est difficile à faire dans un enclos ouvert, surtout si les animaux sont difficiles à attraper et à immobiliser adéquatement.

La tuberculose a rarement été rapportée chez les cervidés en liberté ailleurs dans le monde (voir Clifton-Hadley et Wilesmith, 1991; Griffin et Buchan, 1994; Hunter, 1996; Schmitt et coll., 1997, aux fins d'examen). On sait que la tuberculose s'est établie chez les animaux sauvages du Canada, uniquement chez les bisons du parc national Wood Buffalo (Essey et Koller, 1994). Hadwen (1942) a rapporté des cas de tuberculose chez les wapitis, les cerfs mulets et les originaux en Alberta. Au Manitoba, un wapiti tuberculeux a été trouvé dans les environs d'une ferme dont les bovins étaient atteints de la maladie (Rhyan et coll., 1992) et un seul cas de tuberculose a été rapporté chez un cerf de Virginie de l'Ontario (Belli, 1962). Des cas sporadiques de tuberculose ont également été rapportés chez les cervidés sauvages aux États-Unis (voir Hunter, 1996; Schmitt et coll., 1997). À l'exception du seul cerf de Virginie de l'Ontario, tous les cas mentionnés étaient associés à des cas de tuberculose chez les animaux d'élevage, y compris de wapitis d'élevage, ou de cochons sauvages (Rhyan et coll., 1995).

En 1994, une population de cerf de Virginie atteinte de tuberculose bovine endémique a été identifiée dans le nord-est du Michigan (Schmitt et coll., 1997). L'origine de l'infection de cette population n'a pas été établie et sa durée est inconnue, mais un chevreuil tuberculeux a été trouvé dans les environs en 1975 (Schmitt et coll., 1997). Le Michigan a déjà connu une prévalence très élevée de tuberculose chez les bovins (Schmitt et coll., 1997), et il est probable que la maladie se soit répandue chez les cervidés voici quelques dizaines d'années et n'ait pas été détectée. Il semble peu probable qu'elle soit survenue avec l'élevage des cervidés, car un seul cas de tuberculose a été relevé dans les élevages de cervidés du Michigan, et ce, malgré une surveillance très poussée (Michigan DNR, v. 1997), et l'empreinte génétique de M. bovis isolée chez les cerfs de Virginie sauvages ressemble à celle qui a été isolée chez les bovins alors qu'elle est différente de celle qui a été isolée chez le wapiti du Michigan (Whipple et coll., 1998).

Chez les ruminants, la tuberculose est une maladie dépendante de la densité de la population, car la transmission se fait par contact direct, principalement par voie respiratoire ou par ingestion (Radostits et coll., 1994). Les variations dans le comportement des troupeaux et dans leur densité ont été invoquées pour expliquer les différences dans la prévalence de la tuberculose chez les cervidés sauvages. Pour Hadwen (1942), les wapitis, qui vivent en troupeaux, étaient plus exposés à la transmission de la tuberculose que le cerf mulet, et Schmitt et coll., (1997) pensent que l'alimentation artificielle, avec contact direct des animaux avec les soigneurs, pourrait être le facteur qui a permis à la tuberculose de rester endémique chez les cervidés sauvages des zones touchées du Michigan. Un modèle informatique indique que le taux de transmission parmi les cervidés devra baisser de plus de 50 % avant que la prévalence de la maladie commence à reculer (Corso et coll., 1997). Le Michigan avait tout d'abord proposé d'essayer de réduire la transmission par une restriction volontaire de l'alimentation complémentaire en hiver et par une augmentation de la chasse (Schmitt et coll., 1997), mais dernièrement, l'état a mis en œuvre des restrictions sévères et obligatoires sur l'alimentation des cervidés dans la zone concernée (anonyme, 1998c).

Bien que les densités de cerfs de Virginie en Ontario soient encore loin de celle de la zone affectée dans le Michigan, il se peut que l'alimentation complémentaire offerte aux chevreuils dans leurs quartiers d'hiver établisse des circonstances favorables au maintien de la tuberculose dans la population locale de cette province, où la maladie s'est introduite, surtout si un chevreuil échappé d'un élevage se joint à des cervidés sauvages.

Situation au Canada/en Ontario

Rare, sporadique; programme d'éradication avancé.

Espèces : bovins, bisons, toutes les espèces de cervidés, d'autres espèces de ruminants, carnivores (surtout les zoos et les ménageries).

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Faibles probabilité d'entrée actuellement, en raison des tests de l'ACIA (bovins) ou du refus d'émission de permis d'importation (cervidés). Probabilité moyenne à élevée de transmission et d'endémicité subséquente chez les animaux sauvages, tant que les chevreuils potentiellement infectés restent dans l'élevage.

Gravité du préjudice : élevée.

Risque global : élevé, jusqu'à ce que la maladie soit éradiquée.

Contrôle/atténuation

Une conformité universelle et totale au programme de contrôle de l'ACIA est essentielle pour contrôler, atténuer et finalement éradiquer la tuberculose des élevages de cervidés. Les éléments clés du programme des ongulés sauvages en captivité de l'ACIA comprennent les tests et contrôles à l'importation, les tests et l'éradication à la ferme et le contrôle des mouvements des animaux. Une identification adéquate de l'animal et des registres des cervidés ainsi qu'un bon confinement des chevreuils d'élevage sont d'autres éléments importants dans le succès du programme de contrôle.

Yersinose

La yersinose est causée par une entébactérie du genre Yersinia, principalement Y. pseudotuberculosis. La yersinose touche principalement le cerf rouge, mais elle frappe également d'autres espèces de cervidés ainsi que les moutons et les bovins (Haigh et Hudson, 1993; Radostits et coll., 1994; Sanford, 1995; Diseases Diagnosed at Autopsy in Farmed Cervids in Ontario, Barker, Hazlett et Ernst). L'organisme est présent dans le sol, l'eau et les matières fécales, et les souches particulièrement virulentes envahissent la muqueuse intestinale, causant de la diarrhée, une perte de poids, et parfois une infection systémique. Dans les chevreuils d'élevage, les pertes peuvent être lourdes et le traitement est difficile. La maladie frappe surtout les animaux au cours de leur premier automne alors qu'ils viennent d'être sevrés et qu'ils souffrent de stress. Les mauvaises conditions météorologiques semblent précipiter les flambées (Sanford, 1995). La yersinose est une maladie sporadique chez divers oiseaux et mammifères sauvages autres que les cervidés. Elle entraîne la mortalité chez le castor et le bœuf musqué, entre autres espèces, mais elle n'a apparemment pas été constatée chez les cervidés en liberté en Ontario.

Situation au Canada/en Ontario

La yersinose est endémique chez les cervidés d'élevage et sporadique chez les animaux sauvages.

Espèces : cervidés, surtout le cerf rouge, le daim; sporadique chez les autres animaux sauvages.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Faible, mais il est difficile de déterminer si l'effet des élevages de cervidés est cumulatif puisque l'agent est dans la faune.

Gravité du préjudice : moyenne. La probabilité de maladie déclarée est faible, mais des flambées peuvent survenir.

Risque global : faible.

Contrôle/atténuation

Veiller à ce que les chevreuils restent à la ferme (confinement) et limiter la contamination environnementale (écoulement de fumier) sont les meilleures pratiques de gestion pour arriver à contrôler la propagation de la yersinose.

Maladies virales

Infections à adénovirus

Les adénovirus sont des agents infectieux communs chez les ongulés. Ils causent souvent des infections subcliniques, mais ils entraînent parfois des maladies respiratoires ou gastro-intestinales, ou encore un syndrome hémorragique dû à leur réplication dans l'endothélium vasculaire (Mattson, 1992). Des anticorps aux adénovirus ont été détectés dans plusieurs espèces de cervidés (Haigh et Hudson, 1993). Les infections à adénovirus ont été diagnostiquées chez le cerf rouge (Horner et Read, 1982) et le daim (Boros et coll., 1985), mais les adénovirus ne peuvent être considérés comme une importante cause de maladie pour aucune de ces espèces. En 1993 une épidémie d'infections à adénovirus a causé une mortalité élevée parmi les cerfs mulets dans le nord de la Californie (Woods et coll., 1996, 1997). Les virus en cause sont incomplètement caractérisés, et leur épidémiologie chez les cervidés n'est pas définie, mais en général, les adénovirus se transmettent par contact direct ou par contamination environnementale dans les autres espèces.

Situation au Canada/en Ontario

Inconnue.

Espèces : avec certitude, le cerf rouge, le daim, le cerf mulet; inconnue pour les autres.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Moyenne/élevée; l'infection peut être endémique, mais elle n'est pas constatée dans certaines espèces d'élevage. Nous ne savons pas si à l'heure actuelle les cervidés sauvages de l'Ontario sont infectés ou non.

Gravité du préjudice : moyen. L'épidémie californienne, bien que régionalement importante, semble avoir été transitoire, et aucune incidence à long terme n'a été rapportée.

Risque global : moyen.

Contrôle/atténuation

Les animaux séropositifs ont toutes les chances de guérir et n'excrètent pas le virus; les animaux qui n'ont pas été infectés ou qui sont en période d'incubation sont séronégatifs. Par conséquent, les analyses sérologiques pour exclure les animaux porteurs du virus ne donnent pas de bons résultats. Le contrôle de l'entrée des espèces réceptives; en théorie, la mise en quarantaine et l'exclusion des lots de chevreuils qui deviennent séropositifs en cours de quarantaine. Actuellement, il n'y a pas de mécanisme de contrôle en place. Les infections à adénovirus ne sont pas considérées suffisamment importantes chez les ongulés domestiques pour justifier des mesures de contrôle ou une vaccination (Mattson, 1992); en fait, elles ne sont même pas considérées comme une maladie à problème dans le texte le plus important sur la médecine vétérinaire des gros animaux (Radostits et coll., 1994). Le confinement des chevreuils d'élevage réduirait la probabilité de transmission à la faune, sans pour autant l'éliminer.

Fièvre catarrhale du mouton

Infection à orbivirus des ruminants, transmise par des moucherons Culicoides (certaines souches de C. variipennis en Amérique du Nord), endémique dans le sud des États-Unis, périodiquement épidémique dans les états de l'ouest (se répandant à l'occasion dans la vallée de l'Okanagan en C.-B. [Sterritt et Dulac, 1992; Dulac et coll., 1992]) et dans les états de l'est des États-Unis, mais pas dans les états frontaliers avec l'Ontario (Walton et coll., 1992). Le virus n'apparaît pas durant la période hivernale chez les arthropodes, et la maladie s'éteint avec la mort des arthropodes qui servent de vecteur en automne ou en hiver (Radostits et coll., 1994).

Situation au Canada/en Ontario

Exotique, avec des incursions périodiques à de longs intervalles dans la partie centre-sud de la Colombie-Britannique (la dernière en 1987 - Shapiro et coll., 1991); n'a jamais été constatée en Ontario.

Espèces : les bovins sont le réservoir principal. Les chèvres et les wapitis peuvent être des porteurs subcliniques, mais le wapiti peut développer des signes très bénins. Odocoileus spp., l'antilocapre et le mouflon d'Amérique peuvent développer une maladie hémorragique fatale, mais les effets sur le cerf rouge sont inconnus (Hoff et Trainer, 1981; Haigh et Hudson, 1993).

Entrée/transmission/endémicité

L'entrée pourrait se faire par des bovins ou des wapitis infectés chez qui la maladie n'aurait pas été détectée par dépistage sérologique, mais c'est fort improbable. L'entrée de cette maladie par importation légale d'animaux n'est pas considérée significative (Gibbs, 1992). Il est maintenant reconnu que le risque de la maladie est régionalisé suivant l'origine de l'animal en Amérique du Nord (Walton et coll., 1992), puisque la maladie n'a jamais été constatée dans certaines régions, et que l'agent ne survit pas dans les vecteurs dans les régions nordiques. L'Agence canadienne d'inspection des aliments met en place des contrôles des mouvements des animaux venant des régions infectées, jusqu'à ce que le risque soit jugé négligeable. Ces contrôles sont fonction de l'activité du vecteur et de la période d'incubation et de transmission (Sterritt et Dulac, 1992).

La maladie pourrait aussi être portée par un vent du sud. La transmission locale exigerait la présence d'un vecteur convenable, ce qui pourrait ne pas être le cas des sous-espèces de C. variipennis de l'Ontario (Walton et coll., 1992). D'après l'expérience des états du Nord-ouest américain, les vecteurs infectés ne pourraient probablement survivre à l'hiver en Ontario, et donc, si la maladie survenait, les répercussions de l'épidémie seraient transitoires. Les cervidés d'élevage (wapitis) n'accroissent pratiquement pas la probabilité d'introduction de la fièvre catarrhale du mouton en Ontario au-delà de la déjà très faible probabilité venant de l'importation de bovins et les vecteurs transportés par le vent.

Gravité du préjudice : moyenne.

Risque global : faible à négligeable en Ontario en raison de la probabilité extrêmement faible du vecteur de transmission.

Contrôle/atténuation

L'ACIA contrôle l'importation d'animaux en provenance des États-Unis, en fonction de la source, de la saison, et des analyses sérologiques du troupeau d'origine. Il n'y a pas d'autres questions se rapportant aux meilleures pratiques en matière d'élevage des cervidés autres que la conformité aux règlements de l'ACIA et l'identification des animaux.

Maladie débilitante chronique des cervidés

Encéphalopathie spongiforme transmissible associée à un prion, semblable à la tremblante du mouton, l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), l'encéphalopathie transmissible du vison, la maladie de Creutzfeldt-Jakob et le kuru chez les êtres humains. La MDC a été décrite pour la première fois chez le cerf mulet en 1980 (Williams et Young, 1980), mais elle était reconnue comme syndrome clinique depuis 1967 (Williams et Young, 1992). Le comportement des animaux change, ils boivent et urinent davantage, ils ont une salivation excessive et de la difficulté à avaler, avec parfois de l'ataxie, et dans tous les cas, une perte de graisse allant jusqu'à l'émaciation.

La maladie sévit sporadiquement, et la période d'incubation minimale semble être d'environ 18 mois chez le cerf mulet et le wapiti. La transmission est horizontale, par contact, avec une possibilité de transmission verticale ou maternelle, de la mère au nouveau-né, même en cas de contact minimum après la naissance. La maladie a été constatée chez les wapitis, cerfs mulets et cerfs de Virginie sauvages du Colorado et du Wyoming (Spraker et coll., 1997), ainsi que chez les wapitis, cerfs mulets et cerfs de Virginie hybrides en captivité dans des établissements de recherche et des zoos au Colorado, au Wyoming et en Ontario après des échanges d'animaux dans les années 1960 et 1970 (Williams et Young, 1992). En Ontario, vers le milieu des années1970, la maladie a frappé un petit troupeau de cerfs mulet établi au zoo de Toronto. Ce troupeau avait des liens avec un zoo du Colorado dans lequel un syndrome compatible à la MDC était survenu, et qui avait échangé des animaux avec d'autres établissements affectés. Les animaux succombaient graduellement à un syndrome compatible à la MDC pendant la fin des années 1970; le troupeau s'est éteint et n'a pas été remplacé. Une encéphalopathie spongiforme a été diagnostiquée histologiquement sur un animal décédé en 1978 (Barker, non publié), mais le syndrome d'émaciation n'a été associé à l'encéphalopathie spongiforme que lorsque Williams et Young (1980) ont décrit la MDC. L'encéphalopathie spongiforme n'a été constatée dans aucune des espèces du zoo de Toronto depuis lors (Barker, non publié).

L'origine de la MDC est inconnue. Il n'y a pas d'association épidémiologique claire avec l'encéphalopathie spongiforme des animaux domestiques. Comme les troupeaux en captivité ont été établis à partir d'animaux sauvages avant la reconnaissance de la maladie chez les animaux en liberté il est possible que la MDC ait été introduite par la population sauvage, dans laquelle elle était inconnue à ce moment-là. Cela pourrait être survenu après le dépeuplement et le repeuplement dans l'un de ces établissements avec des animaux sauvages pour tenter d'éradiquer la maladie (Williams et Young, 1992). Cependant, les animaux en surplus provenant des troupeaux en captivité affectés par la maladie ont été relâchés dans la nature, avant que la maladie ne soit définie (Williams et Young, 1992), et ils auraient pu introduire la MDC dans les populations sauvages.

La MDC a été diagnostiquée en janvier 1996, en Saskatchewan, chez un wapiti d'élevage qui avait été importé du Dakota du Sud, États-Unis, en 1989. Le troupeau de la Saskatchewan a été abattu et la descendance de première génération du wapiti malade, qui avait été envoyée dans d'autres fermes, a également été abattue sous la supervision d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 1997). À la suite de la déclaration obligatoire de la maladie chez les cervidés d'élevage, exigée par les règlements des états, la MDC a été constatée sur deux fermes d'élevage de wapitis dans le Dakota du Sud, où des mesures de contrôle ont été prises (anonyme 1998a, b).

Situation au Canada/en Ontario

Depuis 2001, la distribution géographique de la MDC a gagné les fermes et les animaux sauvages de deux provinces canadiennes - l'Alberta et la Saskatchewan - et d'au moins 15 états - Colorado, Wyoming, Wisconsin, Kansas, Nouveau-Mexique, New York, Virginie-Occidentale, Minnesota, Michigan, Illinois, Montana, Utah, Dakota du Sud, Nebraska et Oklahoma.

En 1996, la MDC a été diagnostiquée dans 40 élevages de cervidés de la Saskatchewan. La source de cette flambée remontait à des wapitis importés du Dakota du Sud. Cette épidémie, ajoutée à une sensibilisation accrue à l'ESB vers la fin des années 1990, a placé la MDC en première ligne. Outre les 40 troupeaux de la Saskatchewan, en 2002, le diagnostic de MDC a été appliqué à deux fermes albertaines qui, en conséquence, ont été dépeuplées. La politique d'éradication de la MDC a été mise en place en octobre 2000 et la MDC est devenue une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux et de ses règlements en avril 2001.

Depuis le printemps 2000, la positivité des cerfs mulets et les cerfs de Virginie sauvages de la Saskatchewan et des zones adjacentes de l'Alberta à la MDC a été confirmée. Depuis 2005, la MDC a été trouvée dans trois autres troupeaux de cervidés de la Saskatchewan. La MDC n'a pas été diagnostiquée dans le reste du Canada (Wright, ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales, Ontario, 2007).

Espèces : cerfs mulets, cerfs de Virginie, hybrides de cerf mulet et de cerf de Virginie, wapitis et orignaux sont réceptifs. La réceptivité des autres cervidés n'est pas connue.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Élevée en l'absence de tests ante mortem efficaces, à moins qu'elle ne soit modérée par un contrôle fédéral efficace des importations (actuellement en place) et par un programme de surveillance/d'éradication (voir ci-dessous). Au moment des tests triennaux de tuberculose, les vétérinaires de l'ACIA observent les cervidés en captivité pour déceler des signes de maladie compatible avec la MDC (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 1997). Certains animaux infectés peuvent être entrés au Canada avant l'interdiction d'importer des cervidés élevés aux États-Unis en vigueur de 1990 to1999, sans que leur maladie ait été détectée. Ces animaux, leurs descendants ou leurs congénères peuvent se trouver dans les fermes canadiennes. Les wapitis peuvent maintenant être importés avec un permis d'importation de l'ACIA qui contient des mesures précises conçues pour empêcher l'introduction de maladies, dont la MDC (ACIA, 2005).

Gravité du préjudice : élevée, tant dans les populations sauvages que celles qui sont en captivité.

Risque global : élevé.

Contrôle/atténuation

L'ACIA impose le contrôle/l'interdiction d'importer des régions où la MDC est endémique ou des régions où son statut est inconnu par rapport à la présence de la MDC. Les facteurs de contrôle/d'atténuation comprennent le confinement des chevreuils à la ferme, retraçage (identification) par l'ACIA, éradication dans le cadre du programme des ongulés sauvages en captivité et mise en œuvre d'une surveillance interne efficace de la MDC chez les animaux d'élevage, notamment l'autopsie des animaux morts.

Maladie hémorragique épizootique (MHE)

Cette maladie est causée par un orbivirus très proche du virus de la fièvre catarrhale du mouton. Ces deux virus circulent souvent ensemble (Shapiro et coll., 1991), et les maladies ne peuvent être distinguées sans une isolation du virus. Elle est transmise par les moucherons Culicoides (certaines souches de C. variipennis sous les latitudes nordiques). Cette maladie endémique dans le sud des États-Unis, survient périodiquement dans les états de l'ouest et les états de l'est des États-Unis. Trois incursions au Canada sont connues, dans la région de Cypress Hills au sud de l'Alberta en 1962; dans la vallée de l'Okanagan, en C.-B. en 1987 (Sellers et Maarouf, 1991; Shapiro et coll., 1991); et d'après les anticorps, mais non la maladie, relevés chez les bovins au sud de la Saskatchewan en 1988 (Dulac et coll., 1992). Le virus ne semble pas survivre à l'hiver chez les arthropodes, et la maladie s'éteint lorsque le vecteur arthropode meurt en automne ou en hiver.

Situation au Canada/en Ontario

La maladie est exotique au Canada, et fait de rares incursions séparées par de longs intervalles dans la partie ouest du pays. La MHE n'a jamais été constatée en Ontario.

Espèces : divers ruminants domestiques et sauvages forment vraisemblablement le réservoir dans le sud des États-Unis. La maladie est rarement reconnue dans les animaux domestiques. Dans la faune, le cerf de Virginie est particulièrement réceptif à la MHE, alors que les autres espèces, notamment le wapiti, peuvent développer une forme bénigne ou subclinique de la maladie.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Faible à négligeable. La MHE n'est pas sur la liste des contrôles à l'importation par l'ACIA dans le cadre de la Loi sur la santé des animaux, car il y a peu de risques que les ruminants domestiques, et des tests spécifiques ne soient pas effectués, bien que le virus ait une réaction croisée avec celui de la fièvre catarrhale du mouton. L'entrée la plus probable au Canada se ferait par des vecteurs infectés transportés par le vent en provenance du sud (Sellers et Maarouf, 1991). L'épidémiologie et le risque en ce qui concerne les vecteurs en Ontario, sont les mêmes que pour la fièvre catarrhale du mouton. Les chevreuils d'élevage n'augmentent que de peu la probabilité d'introduction de la MHE en Ontario au-delà de la déjà très faible probabilité venant de l'importation de bovins et les vecteurs transportés par le vent.

Gravité du préjudice : moyenne.

Risque global : faible à négligeable, en raison de la probabilité extrêmement faible de vecteurs de transmission en Ontario.

Contrôle/atténuation

Il n'y a pas de moyen pratique de contrôle.

« Virus herpétique »

Les infections au virus herpétique sont omniprésentes parmi les ruminants. Chez les cervidés, elles sont causées par le virus herpétique apparemment endogène chez les chevreuils, et par le virus herpétique de la fièvre catarrhale maligne du mouton et du gnou.

Le virus d'herpès alpha des ruminants cause généralement des infections des muqueuses et peut produire une latence dans l'activité neuronale (Engels et Ackermann, 1996). Deux virus herpétiques, CHC-1 et CHV-2 ont été isolés chez le cerf rouge (Vanderplasschen et coll., 1993); le premier a été associé à la conjonctivite des veaux du cerf rouge en Écosse (Nettleton et coll., 1986). Le Rangiferine herpesvirus-1 a été isolé à partir d'un renne (Ek-Kommonen et coll., 1986). Les virus CHV-1 et RHV-1 sont reliés à l'herpèsvirus-1, qui cause la rhinotrachéite infectieuse bovine (Lyaku et coll., 1992). Un virus herpétique apparenté sur le plan antigénique à l'herpès virus équin de type 1 a été isolé à partir d'un daim en Alberta (Kinyili et Thorsen, 1979). Seul le virus CHV-1 a été associé à la maladie des chevreuils d'élevage, et aucun virus herpétique n'a été franchement associé à la maladie des chevreuils sauvages. Cependant, des anticorps qui réagissent à l'herpèsvirus bovin de type 1 ont été détectés chez le caribou au Québec (Elazhary et coll., 1981), et chez le cerf mulet et le cerf de Virginie aux États-Unis (Ingebrigtsen et coll., 1986; Haigh et Hudson, 1993), ainsi que dans du cerf de Virginie de l'île d'Anticosti, où le virus herpétique a été associé à une mortalité inhabituelle chez les chevreuils en 1985 (Sadi et coll., 1991).

Bien que ces virus de l'herpès soient capables de réactions croisées, ce qui montre leur parentée sur le plan antigénique, ils sont distincts et il peut très bien ne pas y avoir d'infection croisée entre hôtes (Reid et coll., 1986).

Situation au Canada/en Ontario

La situation en Ontario est inconnue. Le virus herpès a été isolé chez un daim en Alberta, et un anticorps de l'herpèsvirus a été trouvé dans certaines régions des États-Unis et du Canada.

Espèces : le daim et le cerf rouge ont été touchés par le virus CHV-1, 2, et un virus de l'herpès non caractérisé ont touché le cerf de Virginie et le cerf mulet.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Dans l'ensemble, faible. La probabilité d'entrée est élevée parce que ces virus peuvent être latents, et que l'analyse sérologique peut être difficile. Cependant, un herpèsvirus est déjà présent chez le cerf de Virginie en Amérique du Nord. La transmission de l'herpèsvirus exige un contact direct et il est peu probable qu'il puisse franchir les obstacles pour s'établir d'une espèce hôte à une autre. Dans ces circonstances, la probabilité d'une hausse de transmission à partir des chevreuils d'élevage est faible.

Gravité du préjudice : faible à moyenne. La maladie clinique causée par les herpèsvirus apparentés peut être grave chez les bovins vivant dans une étable. Chez les cervidés, jusqu'ici, la maladie comme attribuable à l'herpèsvirus est bénigne ou non existante. L'association avec la forte mortalité sur l'île d'Anticosti est rétrospective et spéculative, mais elle ne peut être ignorée.

Risque global : faible.

Contrôle/atténuation

Le meilleur moyen de contrôler le virus est de veiller à ce que les chevreuils soient confinés à la ferme.

Fièvre catarrhale maligne des bovins (coryza gangreneux)

Le coryza gangreneux est causé par un herpèsvirus associé à une cellule hôte, soit un herpès de type I alcelaphine transmis par le gnou (un problème dans les zoos), ou par un herpès virus ovin 2 (OHV-2) transmis par le mouton domestique. Jusqu'à une date récente, il n'y avait pas de tests pour détecter les moutons ou gnous porteurs, et ces tests ne sont toujours pas systématiques (Baxter et coll., 1993; Tham et coll., 1994). Les hôtes originaux (gnou, mouton) ne développent pas la maladie, mais l'état de porteur est répandu parmi eux (Li et coll., 1994, 1995). La maladie frappe les bovins, les bisons et la plupart des espèces de cervidés. La transmission se fait par exposition des espèces réceptives au porteur, habituellement par contact direct, puisque le virus ne survit pas dans l'environnement. Il y a peu ou pas de transmission horizontale de la maladie parmi les individus des espèces réceptives, malgré le fait qu'ils montrent des signes graves (oculaires, nerveux, buccocutanés, respiratoire, ulcération de la muqueuse gastro-intestinale). Du point de vue de la transmission de la maladie, ils sont considérés comme un cul-de-sac épidémiologique. Pratiquement tous les chevreuils qui développent une MCF clinique finissent par mourir (Haigh et Hudson, 1993).

Situation au Canada/en Ontario

Infection endémique au virus OHV-2 chez les moutons.

Espèces : virtuellement toutes les espèces de cervidés sont réceptives à la MCF, sauf le daim qui semble être réfractaire à la maladie. Le sika, le cerf de Virginie et le cerf rouge y sont extrêmement réceptifs; le wapiti et peut-être le cerf mulet semblent l'être un peu moins, mais ils peuvent tout de même contracter la maladie. L'orignal y est également réceptif.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Négligeable. Le virus OHV-2 est présent chez le mouton et les cervidés d'élevage en Ontario. Les bovins et le bison sont touchés par l'infection, mais le chevreuil est un cul-de-sac épidémiologique, et l'infection ne peut devenir endémique parmi les chevreuils d'élevage ou sauvages.

Gravité du préjudice : élevée chez les chevreuils en captivité chez qui une épidémie peut être dévastatrice (Brown et Bloss, 1992); faible chez les chevreuils sauvages chez qui elle a été rarement constatée (Jessup, 1985).

Risque global : le risque présenté pour la population sauvage par les cervidés d'élevage est négligeable puisque la transmission d'un chevreuil à l'autre n'est pas significative.

Contrôle/atténuation

Prévenir l'exposition des chevreuils aux moutons.

Virus parapox du chevreuil

Le virus parapox cause habituellement de légères infections transitoires chez ses hôtes naturels, mais il peut causer de graves maladies chez ses autres hôtes. Cependant, sa capacité à créer une infection croisée, et la réaction de l'hôte non naturel, sont imprévisibles. Aucune infection au parapox n'a été constatée chez les chevreuils indigènes d'Amérique du Nord, et le seul cervidé chez qui une infection au parapox ait été décrite est le cerf rouge. Chez le cerf rouge, les lésions de la peau et du bois de velours étaient associées au traumatisme cutané causé par des chardons dans les enclos (Haigh et Hudson, 1993). Les répercussions de la maladie sont bénignes dans l'ensemble.

Situation au Canada/en Ontario

Inconnue; le cerf rouge a été importé au Canada, mais à la connaissance de Barker, aucune maladie compatible avec l'infection au parapox n'est survenue chez ces espèces ici. Un seul cas d'infection au parapox non caractérisé est survenu chez un wapiti dans l'ouest du Canada (Haigh et Hudson, 1993), et il pourrait y avoir des virus parapox non décrits chez les wapitis et d'autres chevreuils. Cependant, si c'est le cas, ils semblent ne pas être communs.

Espèces : le cerf rouge et probablement le wapiti peuvent être infectés. L'infectiosité pour les autres cervidés est possible, mais non prouvée.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Élevée. Le virus peut être propagé par les animaux cliniquement infectés, qui seraient très probablement repérés durant la quarantaine qui précède leur expédition. Cependant, les animaux en période d'incubation ne seraient pas détectés, à moins qu'ils ne tombent malades pendant leur mise en quarantaine. Le virus se transmet également par l'environnement et le contact avec un animal infecté n'est pas nécessaire. La capacité d'infecter d'autres espèces de cervidés n'est pas connue, mais d'autres virus parapox passent aisément d'une espèce à l'autre.

Gravité du préjudice : faible chez les wapitis, imprévisible chez les autres espèces, mais probablement pas plus que moyenne.

Risque global : moyen.

Contrôle/atténuation

Confinement des chevreuils.

Maladies parasitaires

Ectoparasites

Les principaux ectoparasites (parasites externes) inquiétants pour les chevreuils sont les acariens, plus particulièrement Psoroptes. sp., et les tiques, surtout la tique du wapiti Dermacentor albipictus et la tique occidentale à pattes noires Ixodes scapularis.

Les psoroptes causent la gale chez les chevreuils, y compris le wapiti (Colwell et Dunlap, 1975; Samuel et coll., 1991) et le cerf de Virginie (Bubenik, 1989; Garris et coll., 1991), chez qui ils peuvent aussi causer une otite (Rollor et coll., 1978), et ils infectent aussi le cerf mulet (Roberts et coll., 1970). La gale des bovins ne semble pas être un problème clinique chez les wapitis et les daims, mais des Sarcoptes ont été trouvés chez les cerfs rouges en Europe (Haigh et Hudson, 1993).

Dermacentor albipictus entraîne une grave alopécie des orignaux et infecte également le wapiti et le cerf de Virginie (Haigh et Hudson, 1993). Ixodes scapularis est le vecteur de Lyme borreliosis. Ce parasite est endémique dans les région du nord-est et de la partie supérieur du Mid West des États-Unis, mais au Canada, il n'est endémique que dans deux endroits du sud de l'Ontario, la péninsule Long Point (Barker et coll., 1992), et le parc national de la Pointe-Pelée National (Barker, non publié).

Situation au Canada/en Ontario

Psoroptes, Dermacentor albipictus et Ixodes scapularis sont endémiques chez les chevreuils en Ontario, mais Dermacentor albipictus est surtout associé à l'orignal, et Ixodes scapularis a une distribution limitée.

Espèces : particulièrement le cerf de Virginie et le wapiti, mais toutes les espèces de chevreuils, et n'importe quel mammifère de taille moyenne, comme les chiens, peuvent être attaqués par Ixodes scapularis.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Élevée si les animaux viennent de zones où le parasite est endémique à un moment de l'année où il y a une infestation (si elle est saisonnière). Sa présence peut devenir endémique dans une nouvelle localité en fonction de l'environnement et du climat. Il y a une forte probabilité d'établissement des Psoroptes, Dermacentor en Ontario et une probabilité régionalement variable pour Ixodes scapularis (Lindsay et coll., 1995). Le problème est plus susceptible d'être aggravé par la translocation des animaux sauvages dans la province où à l'intérieur de la province que par les cervidés d'élevage.

Gravité du préjudice : il n'y a pas de dommages supplémentaires, à moins que la maladie ne s'introduise dans des régions où elle n'est actuellement pas endémique et qu'elle puisse s'y établir; à ce moment-là, la gravité du préjudice serait de faible à moyenne. Dans les zones endémiques, les élevages de chevreuils n'accroissent pas le risque. L'impact d'Ixodes scapularis se fait sur les humains et non directement sur la faune.

Risque global : faible.

Contrôle/atténuation

Il est difficile d'empêcher l'introduction des ectoparasites par une inspection ou un traitement avec des antiparasitaires. Les animaux devraient être déplacés aux moments de l'année où ils ne sont pas infestés par des parasites saisonniers (tiques). Le confinement limitera un peu la transmission des acariens par contact; mais il ne donnera probablement aucun résultat avec les tiques.

Elaeophoriasis

Le nématode Elaeophora schneideri, qui vit dans les artères de la tête et du cou, infecte le cerf mulet à qui il cause peu d'effets, mais il entraîne des problèmes de mastication chez le cerf de Virginie. Il cause la cécité, des dommages du cerveau et la gangrène des tissus de la tête chez les originaux et les wapitis, et a des effets moins graves chez le sika, les moutons et les chèvres (Haigh et Hudson, 1993). Dans l'ouest des États-Unis, son hôte habituel est le cerf mulet, et le cerf de Virginie n'est habituellement pas infecté. Dans le sud-ouest des États-Unis, le cerf de Virginie est son hôte habituel. Elaeophora utilise certaines espèces de tabanidés (taons) comme vecteurs.

Situation au Canada/en Ontario

Présent en Colombie-Britannique, jamais vu en Ontario.

Espèces : probablement toutes les espèces de cervidés d'élevage, et l'orignal.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

De faible à négligeable. D'après l'absence naturelle de ce vers des populations sauvages de cerf de Virginie, les espèces de tabanidés qui sont des vecteurs convenables pour ce parasite, ne sont présentes en Ontario. Par conséquent, même si un animal infecté était importé, il ne pourrait probablement pas être transmis et s'établir.

Gravité du préjudice : moyen, s'il pouvait s'établir.

Risque global : négligeable.

Contrôle/atténuation

Pas nécessaire actuellement.

Elaphostrongylus cervi

Bien que ce nématode protostrongle vive loin des poumons, il pond des œufs qui atteignent les poumons en passant par l'appareil circulatoire. Les œufs éclosent dans les poumons et les larves montent dans la trachée, sont avalées et excrétées dans les fèces (Mason, 1989). Elles utilisent les mollusques (escargots ou limaces) comme hôtes intermédiaires. Il y a des mollusques convenables à ce parasite dans tout le Canada (Gajadhar et Tessaro, 1995). Les larves infectieuses qui se trouvent dans les mollusques accidentellement ingérés par le cervidé, migrent de l'intestin à la moelle épinière et au cerveau, puis, dans la plupart des cas, dans les tissus intermusculaires, où ils arrivent à maturité. Pendant leur migration dans le système nerveux central, ces vers peuvent causer des dommages qui peuvent aboutir à une maladie clinique.

Elaphostrongylus cervi est endémique dans les populations de cerf élaphe en Europe occidentale (English et coll., 1985; Hollands, 1985; Eriksen et coll., 1989) et Nouvelle-Zélande (Mason et coll., 1976), mais pas chez le daim (Mason, 1989). Il est inconnu dans les espèces de cervidés indigènes en Amérique du Nord, mais il y a eu une infection spontanée du cerf élaphe de Nouvelle-Zélande (Mason et McCallum, 1976). Une espèce apparentée, originellement identifiée comme E. cervi (Lankester et Northcott, 1979), mais maintenant considérée comme la variété E. rangiferi (Carreno et Lankester, 1993), un parasite du renne en Scandinavie (Bye et Halvorsen, 1984), a probablement été introduite par la translocation du renne européen à Terre-Neuve, où il cause la maladie parmi les caribous et les orignaux (Lankester et Fong, 1989).

Elaphostrongylus alces est présent chez l'orignal en Scandinavie (Steen et coll., 1989). Ces parasites, qui provoquent des infections croisées chez leurs hôtes, semblent être une espèce distincte (Steen et coll., 1997), différente d'E. cervi, avec lequel ils étaient localisés (Mason, 1995).

E. cervi a une très faible pathogénicité chez le cerf rouge, causant généralement des lésions mineures (Sutherland, 1976) peu fréquemment détectées durant les inspections de la viande, et rarement chez les animaux d'élevage (Mason et Gordon, 1994). Chez le cerf mulet, il produit des infections patentes (les animaux rejettent des larves), mais il cause d'importantes maladies du système nerveux central comme l'ataxie et d'autres lésions neurologiques (Gajadhar et Tessaro, 1995) qui peuvent être fatales, ou rendre l'animal plus sujet à la prédation. Le cerf de Virginie n'a pas développé d'infections patentes après une inoculation expérimentale à l'E. cervi, et le développement des vers semble être surmonté par l'hôte durant sa migration, sans produire de maladie (A. Gajadhar, communication personnelle, 1998). E. rangiferi et E. alces semblent également capables de causer des maladies chez d'autres espèces de cervidés en plus de leur hôte naturel (Lankester et Fong, 1989).

En 1991, une infection présumée à Elaphostrongylus cervi a été détectée dans plusieurs expéditions de wapitis en quarantaine importés au Canada de Nouvelle-Zélande, tous ont été abattus (Gajadhar et coll., 1994; deWith et coll., 1998). Comme la technique Baermann pour détecter les larves dans les fèces n'est pas suffisamment sensible pour détecter les larves de façon fiable chez tous les animaux infectés (voir Mason, 1989; Agriculture Canada, exposé de principe, février 1992; de With et coll., 1998) en 1991, Agriculture Canada a mis fin aux importations de wapitis et de daims de Nouvelle-Zélande (ou d'ailleurs) lorsqu'il n'était pas certain qu'ils étaient exempts d'E. cervi, afin de ne pas mettre en péril les populations sauvages du Canada. Il revient au pays exportateur de faire la preuve que les animaux ne sont pas infectés, et depuis, les chevreuils de Nouvelle-Zélande sont pas importés au Canada.

Sur plus de 92 000 wapitis examinés durant leur quarantaine en Nouvelle-Zélande avant d'être exportés au Canada et en Australie jusqu'à la fin de 1990, 0,28 % excrétait des larves d'E. cervi (P. Mason, Meeting on Elaphostrongylus cervi Risk Management for the Importation of Deer, Agriculture Canada, 1991). Parmi les quelques 8 000 wapitis en quarantaine au Canada qui ont été examinés selon la technique Baermann, environ 0,1 % ont été déclarés infectés (Meeting on Elaphostrongylus cervi Risk Management for the Importation of Deer, Agriculture Canada, 1991), cependant, comme tous les animaux touchés ont été détectés en 1991, après une hausse de la sensibilité des protocoles de tests, environ 1 % des animaux ont pu être infectés (de With et coll., 1998). Il est probable que pas plus de 80 cervidés infectés par E. cervi sont entrés au Canada, et on peut présumer qu'environ 20 % d'entre eux ont été abattus durant leur quarantaine (tous ceux chez qui la maladie a été détectée, et tous les autres animaux de la même expédition, même sans symptômes). La prévalence d'infection par E. cervi chez les animaux relâchés après une quarantaine a dû être très faible (<~1 %) ou inexistante.

Certains cerfs rouges provenant d'une expédition dans laquelle E. cervi a été détecté durant la quarantaine et qui étaient destinés à l'abattage, se sont échappés pendant leur déchargement à un abattoir dans le sud de l'Ontario; cependant, ils ont tous été retrouvés. Le 28 novembre 1991, Agriculture Canada a avisé que " Elaphostrongylus cervi n'a pas été détecté dans la zone continentale du Canada et nous pouvons raisonnablement présumer qu'il n'est pas présent. " À notre connaissance, cette position n'a pas été mise à l'épreuve en cherchant ce parasite dans les populations de cerfs rouges dans les fermes de l'Ontario. Une infection des cerfs rouges par Elaphostrongylus cervi ne serait probablement pas détectée à moins d'une recherche expresse. Bien que la technique de Baermann soit relativement insensible à l'échelle individuelle, elle détecterait probablement une infection établie au niveau du troupeau si la prévalence d'infection de plus 50-100 individus était substantielle (>5-10 %).

L'ACIA travaille actuellement à la mise au point d'un test ELISA capable de détecter les animaux infectés par E. cervi dès les débuts de l'infection. Ce test est très prometteur, mais en attendant son raffinement et sa validation, il s'écoulera plusieurs années avant qu'il ne soit appliqué sur le terrain (A. Gajadhar, communication personnelle, 1998). Aucun test ELISA n'atteint une sensibilité de 100 %; cependant, ce genre de test pourrait être utilisé pour détecter efficacement les troupeaux infectés, sinon tous les individus infectés. Après plusieurs tests pratiqués périodiquement sur les troupeaux, les troupeaux d'espèces susceptibles pourraient être certifiés non infectés. En fait, la même chose pourrait être faite maintenant dans les troupeaux d'une taille suffisante, au moyen de la technique Baermann, avec des échantillonnages répétés, bien qu'une infection au Parelaphostrongylus tenuis pourrait donner des résultats faussement positifs. La présence de troupeaux infectés persisterait probablement en raison de la difficulté à éliminer les mollusques infectés d'une ferme. Comme il n'y a pas actuellement de médicaments anthelmintiques contre E. cervi, les cervidés potentiellement infectés ne pourraient pas être mis en quarantaine, traités et placés dans des locaux non infectés.

Les autres Elaphostrongylus spp. ne sont pas étudiés puisque l'élevage de leurs hôtes n'est pas permis en Ontario.

Situation au Canada/en Ontario

Non présent dans l'ouest du Canada (à l'ouest de l'Ontario, puisque le wapiti n'est pas permis); officiellement non présent dans l'est du Canada/Ontario, mais il y a une légère possibilité d'échappée de la quarantaine.

Espèces : les cerfs rouges de Nouvelle-Zélande et leurs descendants sont des hôtes potentiels pour une infection endémique en Ontario. Les wapitis indigènes sauvages et d'élevage sont une espèce susceptible. Le cerf mulet est une espèce d'élevage réceptive, alors que le cerf de Virginie et le daim sont apparemment non réceptifs.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Moyenne, en se fondant sur la possibilité d'une échappée de quarantaine, et il pourrait être endémique chez le cerf rouge. Il n'est apparemment pas possible que l'Elaphostrongylus spp. s'établisse chez le cerf de Virginie sauvage. Le transfert d'Elaphostrongylus spp. au wapiti est possible si le chevreuil infecté est dans une zone d'élevage dans laquelle se trouvent des wapitis.

Gravité du préjudice : faible à moyenne; incidence potentielle chez le wapiti plutôt que chez le cerf de Virginie, même s'il est difficile à éradiquer chez le cerf rouge. S'il est établi ou si son statut est inconnu, cela pourrait causer des problèmes dans le commerce interprovincial.

Risque global : moyen.

Contrôle/atténuation

Les mesures de contrôle comprennent le contrôle des importations par l'ACIA, tests et certification des troupeaux, zonage d'élevage des chevreuils éloigné des parcours des wapitis et identification et confinement des cervidés d'élevage.

Nématodes gastro-intestinaux

Les nématodes gastro-intestinaux, surtout les Trichostrongyloidea, sont communs chez tous les ruminants, y compris les cervidés. Les infections comprennent généralement un complexe d'espèces de vers, mais habituellement un d'entre eux domine. Les vers trouvés dans les cervidés sont généralement des espèces apparentées à celle des ruminants domestiques, mais ils ne sont pas identiques, et même quand ils sont de la même espèce, ils semblent être adaptés à leurs hôtes. Les parasites exotiques au Nouveau Monde ont certainement été importés avec leurs hôtes en Amérique du Nord et du Sud (Suarez et coll., 1991; Rickard et coll., 1993). Les parasites de chevreuils non indigènes en Ontario pourraient ne pas se transmettre efficacement aux espèces indigènes de chevreuil, bien qu'un genre d'infection croisé puisse survenir chez certaines espèces du cerf de Virginie aux cervidés exotiques dans des zones de sympatrie (Richardson et Demarais, 1992).

Les vers qui parasitent la caillette (véritable estomac), appartiennent au genre Ostertagia ou ses apparentés. Ils sont pathogènes chez le daim, le cerf rouge et le wapiti, et entraînent de la diarrhée et une perte de poids (Mylrea et coll., 1991; Haigh et Hudson, 1993; Connan, 1996), comme le font les vers apparentés chez les moutons et les bovins. Les vers apparentés se trouvent chez le cerf de Virginie sauvage en Ontario (Baker et Anderson, 1975). L'espèce Haemonchus cause de l'anémie chez le cerf de Virginie dans le sud-est des États-Unis, où en raison d'un climat chaud et humide, les parasites abondent. Étant donné les conditions prédominantes dans cette région, la quantité de vers varie suivant l'hôte, et elle a été utilisée comme outil de gestion pour mesurer la densité de la population de chevreuils par rapport à la qualité de leur habitat (Prestwood et Pursglove, 1981).

Situation au Canada/en Ontario

Endémique chez les cervidés d'élevage et sauvages, mais les espèces et la gamme d'hôtes des parasites peuvent varier.

Espèces : tous les cervidés d'élevage et sauvages.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Moyenne. La probabilité d'entrée est élevée, mais la probabilité de franchir la barrière d'espèces va de moyenne à faible.

Gravité du préjudice : faible; peu de probabilité de maladie apparente.

Risque global : faible.

Contrôle/atténuation

Les mesures de contrôle comprennent : s'assurer que les chevreuils sont bien confinés aux limites de la ferme et limiter la contamination environnementale (écoulements).

Strongles pulmonaires

Les strongles pulmonaires du genre Dictyocaulus se trouvent dans toutes les espèces de chevreuils et semblent être particulièrement pathogènes chez le cerf rouge et le wapiti. La plupart des strongles pulmonaires des cervidés (cerf rouge, wapiti, cerf de Virginie, cerf mulet, renne et caribou, et orignal) sont regroupés pour des motifs morphologiques sous le nom de D. viviparus (Anderson et Prestwood, 1981), qui est le strongle pulmonaire des bovins. La transmission est directe (pas d'hôte intermédiaire). Des infections croisées surviennent, mais l'infectiosité croisée de ces vers parmi les hôtes semble parfois être incomplète (Anderson et Prestwood, 1981) lorsqu'elle a été tentée (c.-à-d. que l'infectiosité ou la pathogénicité est plus élevée dans l'hôte d'origine que dans l'hôte alternatif). Il y a un débat sur la nomenclature de l'espèce Dictyocaulus du daim en Europe, qui semble être une espèce D. eckerti distincte (Epe et coll., 1997).

En captivité, le Dictyocaulus est un agent pathogène important pour le cerf rouge, le wapiti et le daim, y compris en Ontario (Annexe 6, Barker non publié). Des infections graves peuvent survenir chez les cervidés sauvages, surtout chez le wapiti dans la région nordique de la côte du Pacifique (Haigh et Hudson, 1993) et le cerf de Virginie dans le sud-est des États-Unis (Anderson et Prestwood, 1981). En Ontario, il semble n'être qu'un parasite mineur des cervidés sauvages, mais il a été impliqué en tant qu'agent ayant favorisé des décès multifactoriels en hiver parmi les chevreuils de l'état de New York (Anderson et Prestwood, 1981).

Situation au Canada/en Ontario

Endémique chez les cervidés d'élevage et les chevreuils sauvages.

Espèces : tous les cervidés.

Probabilité d'entrée/transmission/endémicité

Élevée. Les Dictyocaulus ou strongles pulmonaires sont déjà endémiques chez les cervidés d'élevage et les chevreuils sauvages.

Gravité du préjudice : faible. La probabilité de maladie apparente est faible chez les cervidés sauvages en Ontario, et le risque accru associé aux élevages de chevreuils, le cas échéant, serait très localisé.

Risque global : faible.

Contrôle/atténuation

Confinement des chevreuils et minimiser les écoulements.

Pour plus de renseignements :
Sans frais : 1 877 424-1300
Local : 519 826-4047
Courriel : ag.info.omafra@ontario.ca