photo de Bobolink. Photo: Barbara Frei photo de Eastern Meadowlark. Photo: Janice Melendez

Protection et rétablissement des espèces en péril en Ontario

Le rétablissement des espèces en péril occupe une place importante dans la protection de la biodiversité de l’Ontario. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) constitue l’engagement législatif pris par le gouvernement de l’Ontario pour protéger et rétablir les espèces en péril et leurs habitats.

Selon les termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le Ministère ou MRNF) doit s’assurer de la préparation d’un programme de rétablissement pour chaque espèce inscrite sur la liste des espèces menacées ou en voie de disparition. Un programme de rétablissement présente au gouvernement des conseils scientifiques sur ce qui est nécessaire à la réussite du rétablissement d’une espèce.

La LEVD prescrit au Ministère de publier, dans les neuf mois qui suivent la préparation d’un programme de rétablissement, une déclaration qui résume les mesures et les priorités qu’il compte adopter en réponse audit programme. La déclaration constitue la réaction stratégique du gouvernement aux conseils scientifiques que renferme le programme de rétablissement. La déclaration du gouvernement s’inspire non seulement du programme, mais aussi de l’avis d’intervenants, d’autres compétences, de communautés autochtones et de particuliers. Elle tient compte des meilleures connaissances traditionnelles, locales et scientifiques disponibles au moment de la rédaction et peut être adaptée après la parution de nouvelles données. Dans la mise en place des mesures de la déclaration, la LEVD donne au Ministère la liberté d’établir ce qui est réalisable compte tenu des facteurs sociaux et économiques en présence.

Le Programme de rétablissement du goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus) et de la sturnelle des prés (Sturnella magna; anglais seulement) est achevé depuis le 31 mai 2013. En raison de la rédaction d’un seul programme de rétablissement pour ces deux espèces, la déclaration du gouvernement en réponse à ce programme portera elle aussi sur les deux espèces.

Afin d’examiner de façon complète et de bien cerner les complexités inhérentes à la protection du goglu des prés et de la sturnelle des prés, le MRNF a pris plus de temps pour préparer sa déclaration. La protection et la gestion du goglu des prés et de la sturnelle des prés suscitent l’intérêt et la participation de bien des propriétaires fonciers, des organismes et des secteurs. Le MRNF a amorcé un dialogue plus poussé avec les intervenants et le public, et sollicité d’autres avis, notamment auprès d’un groupe consultatif, en plus d’avoir analysé et pris en considération des renseignements juridiques, scientifiques et économiques complémentaires. Cette déclaration du gouvernement, dans laquelle les recommandations formulées dans le programme de rétablissement et par le groupe consultatif ont toutes été prises en compte, mentionne celles qui étaient jugées applicables et nécessaires à la protection et au rétablissement des espèces.

Le goglu des prés est un oiseau chanteur de taille moyenne de la famille des merles, d’une longueur de 15 à 20 cm, pourvu d’un petit bec conique. Le mâle, dont le bec, la tête et le corps sont noirs, a un croupion blanc et une tache de doré à jaune sur la tête. La femelle ressemble à un gros moineau, avec son bec rose pâle et un plumage de chamois à brun.

La sturnelle des prés est aussi un merle de taille moyenne, d’une longueur de 22 à 28 cm, pourvu d’un long bec pointu, d’une petite queue et de pattes relativement élancées. Mâles et femelles ont des taches jaune pâle sur le cou et l’abdomen, et un motif noir distinctif en forme de V sur le poitrail. Le dos, les ailes et la queue sont rayés de noir et de brun.

Protection et rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés

Le goglu des prés et la sturnelle des prés sont tous deux inscrits sur la liste des espèces menacées en vertu de la LEVD, qui protège ces deux animaux et leur habitat. La LEVD interdit de blesser ou de harceler les espèces et d’endommager ou de détruire leur habitat sans autorisation. Le Ministère établit des conditions à satisfaire pour obtenir ce genre d’autorisation.

Goglu des prés et sturnelle des prés en Ontario

Le goglu des prés et la sturnelle des prés avaient l’habitude de nicher dans les prairies et les herbages indigènes de l’Ontario, mais ont aussi profité des vastes terres défrichées aux fins agricoles associées à la colonisation européenne. Ces deux espèces sont censées avoir connu une hausse de leurs populations durant cette période, puisque les oiseaux se sont répandus dans l’habitat d’herbes des champs de fermes fraîchement établies.

L’occurrence de ces espèces dans tout l’Ontario continue de témoigner de leur lien avec les paysages agricoles, puisqu’elles sont plus présentes dans les zones de vastes surfaces agricoles en herbe, comme les prés de fauche et les pâturages de ferme. À l’heure actuelle, en Ontario, les régions où ces espèces se trouvent en plus grand nombre sont celles de Bruce, Grey, Dufferin, Kawartha Lakes, Peterborough et Rainy River, la rive nord du lac Ontario entre Belleville et Kingston, et la zone comprise entre la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent, qui comprend la vallée de l’Outaouais et Renfrew.

Au cours des dernières décennies, les changements de l’utilisation des terres et des pratiques agricoles, et la baisse du nombre de bestiaux, ont entraîné un déclin des prés de fauche et des pâturages en Ontario. L’histoire de la colonisation et les modèles de peuplement employés dans la province auront aussi provoqué une chute dramatique du nombre de prairies et d’herbages indigènes, qui atteignent à peine 1 % de leurs niveaux historiques. On pense qu’en Ontario, la perte d’habitat constitue la plus grande menace pour le goglu des prés et la sturnelle des prés, de même que d’autres espèces des savanes. De plus, les pâturages pour bestiaux et les fauches précoces causent une perte d’oiseaux et de nids, puisque la saison de nidification de ces espèces, qui s’échelonne de mai à juillet, coïncide avec celle de ces activités agricoles.

Ce faisant, le goglu des prés a connu d’importants déclins de population ces 30 dernières années, à un rythme annuel de 4 % sur la période de 10 ans écoulée entre 2000 et 2010. Ainsi, la perte cumulative s’élève à 33 % pour cette période. De même, les populations de sturnelle des prés ont chuté à un rythme annuel de près de 3 %, pour une perte cumulative de 25 % au cours de la même décennie. Les taux provinciaux de population affichent encore des chiffres élevés pour ces oiseaux : en 2010, la population ontarienne de goglu des prés était estimée à environ 570 000 individus et celle de sturnelle des prés, à environ 130 000 individus. Pourtant, si ces deux espèces demeurent relativement répandues en Ontario, l’important déclin de leurs populations préoccupe et a fait attribuer à ces oiseaux des savanes un statut d’espèces menacées.

Marathon de migration

Le goglu des prés se lance dans un incroyable trajet aller-retour de 20 000 km entre ses aires de nidification d’été, en Amérique du Nord, et ses aires d'hivernage, en Amérique du Sud. Il s’agit d’une des plus longues migrations pour les oiseaux chanteurs nord-américains – un tour de force digne de mention pour cet oiseau qui pèse moins qu’une tranche de pain!

Les goglus des prés de toute l’Amérique du Nord convergent d’abord vers le Venezuela avant de voler jusqu’en Bolivie, puis en Argentine. Ils chronomètrent leurs envolées pour qu’elles coïncident avec la croissance des nouvelles pousses du printemps en Amérique du Sud. Au cours de sa migration, le goglu des prés parcourt 1 000 km par jour, et on lui connaît des pointes de 1 900 km sans arrêt, en une journée, de l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud.

Malgré les remarquables distances parcourues, le goglu des prés garde un attachement spécial pour son lieu de naissance. Un goglu des prés retournera dans le champ même où il a été élevé ou dans un autre à proximité de celui-là, pour former sa propre famille.

Renseignements pour la protection et le rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés

L’habitat du goglu des prés et de la sturnelle des prés se situe principalement sur des terrains privés et dans les champs de fermes qui sont créés et gérés à des fins agricoles. Comme ces deux espèces nichent surtout dans des champs agricoles, leur protection et leur rétablissement nécessitent leur prise en considération par la communauté agricole, les propriétaires ruraux et d’autres intervenants, de même que leur collaboration.

Malgré la coexistence de longue date du goglu des prés et de la sturnelle des prés avec l’agriculture, il continue d’y avoir d’importantes lacunes  dans les connaissances sur la disponibilité et l’utilisation de l’habitat, sans compter l’absence d’orientation et de ressources relatives à la gestion de l’habitat de ces espèces. Compte tenu de ces facteurs, le gouvernement a édicté des règlements, en 2011, en 2012 et en 2014 qui, collectivement, visaient à exempter des activités agricoles particulières des exigences de la LEVD en matière de protection des espèces et de l’habitat pour ce qui concerne le goglu des prés et la sturnelle des prés. Ces règlements ont donné au Ministère le temps dont il avait besoin pour consulter le public et les intervenants et pour examiner des moyens de protéger et de rétablir les espèces, tout en permettant la poursuite des activités agricoles. Dans l’intervalle, le secteur agricole a pour sa part obtenu de plus grandes certitudes.

Intendance avant tout

Le goglu des prés et la sturnelle des prés ont longtemps fait partie du patrimoine naturel et culturel de l’Ontario rural et agricole. En raison de la perte des prairies et des herbages indigènes, ces oiseaux des savanes dépendent maintenant des paysages agricoles de la province.

Pour porter fruit, une solution qui protège les oiseaux doit aussi travailler pour le secteur agricole. La Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario encourage une approche d'intendance avant tout pour protéger et rétablir les espèces, et l’exemption des exploitations agricoles sert d'assise à l'application de ce concept.

Un groupe diversifié d’Ontariens engagés, instruits et dévoués a trouvé des mesures à prendre sur le terrain, pilotées par la collectivité, et a entrepris leur instauration.

Les complexités inhérentes à la protection et au rétablissement de ces espèces des savanes, et la nécessité de faire participer les personnes potentiellement touchées par leur gestion ont aussi mené le Ministère à mettre sur pied la Table ronde sur le goglu des prés et la sturnelle des prés (table ronde) en 2011. Ce groupe consultatif composé de représentants des secteurs de l’agriculture, de la conservation, des Premières Nations et de certains secteurs industriels et du développement, bénéficiait du soutien du MRNF et du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales (MAAAR). La table ronde avait le mandat de donner des conseils sur la protection et le rétablissement à long terme des espèces, sans répercussions marquées sur le secteur agricole ontarien.

En novembre 2013, la table ronde a soumis au Ministère un rapport dans lequel il recommandait un ensemble de solutions intégrées qui comprenait un prolongement de 10 ans de l’exemption pour les exploitations agricoles, des mesures d’incitation à l’intendance pour les propriétaires, des activités de recherche et de surveillance, d’éducation et de sensibilisation, en vue de soutenir la protection et le rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés.

Méthode de protection et de rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés

L'objectif du gouvernement pour le rétablissement de l'espèce

L’objectif à court terme du gouvernement pour le rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés consiste à ralentir le déclin de leur population grâce au maintien et à l’amélioration de leur habitat en région herbagère. L’objectif à long terme, lui, consiste à maintenir une population stable et autonome de goglu des prés égale à 65 % de sa taille actuelle et, pour la sturnelle des prés, une population égale à 72 % de sa taille actuelle, et ce, sur toute la superficie de l’aire de répartition actuelle des espèces en Ontario d’ici 2036 (en 20 ans).

Compte tenu des tendances provinciales en matière d’urbanisation, du prix des produits agricoles, de la croissance de la population humaine et des changements observés dans les secteurs du bœuf et des produits laitiers, la perte d’habitat du goglu des prés et de la sturnelle des prés en Ontario devrait se poursuivre. Les changements d’utilisation des terres vont sans doute entraîner une réduction du nombre de prés de fauche, de pâturage et d’autres champs herbagers et, là où la modification des exploitations agricoles sera irréalisable, la perte d’oiseaux et de nids continuera vraisemblablement. Pour ces raisons, les populations de ces espèces devraient décliner davantage au cours des 5 à 10 prochaines années et une stabilisation immédiate des populations aux niveaux actuels est jugée impossible. Par conséquent, le gouvernement fixe des cibles qui visent à ralentir les taux annuels moyens de déclin de la population de 4 % à 0 % pour le goglu des prés, et de 2,9 % à 0 % pour la sturnelle des prés sur les 15 à 20 prochaines années, grâce aux mesures de rétablissement mentionnées dans cette déclaration. Viser la stabilisation de taux autonomes de population en 20 ans constitue une échéance réaliste qui permet d’élaborer et de mettre en place des mesures de rétablissement et d’observer les résultats concrets qui en découleront.


Figure 1: Estimations de la population de goglu des prés (a) et de sturnelle des prés (b)
Figure 1: Estimations de la population de goglu des prés (a) et de sturnelle des prés (b) (2000-2036). Le trait bleu montre une stabilisation de la population grâce à la mise en place d’activités d’intendance en Ontario qui préservent l’habitat actuel et créent plus d’habitats et de qualité supérieure. Le trait rouge laisse entrevoir les effets sur les populations d’un déclin qui aurait libre cours à raison de 4 %/an (a) et de 2,9 %/an (b).

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La figure 1 illustre l’historique et le tracé du déclin des populations de goglu des prés et de sturnelle des prés, qui comprennent la poursuite des déclins projetés en l’absence de mesures de protection et de rétablissement ciblées en Ontario. Les résultats anticipés de la mise en place des mesures proposées dans cette déclaration y sont superposés. Après une période initiale de 4 à 5 ans de mise en place des mesures, dont l’intendance des habitats en champs herbagers, les déclins ralentissent avant de se stabiliser. Ainsi, la stabilisation des taux de population s’établira à 302 000 oiseaux pour le goglu des prés et à 79 600 oiseaux pour la sturnelle des prés, ce qui correspond respectivement à 65 % et à 72 % des taux estimés de la population en 2015.

Le rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés est fortement lié au maintien de l’habitat en région herbagère en Ontario. Éclairé par les recommandations fournies par le programme de rétablissement, la table ronde et les autres consultations publiques, le Ministère propose l’adoption d’une approche globale de la protection et du rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés en Ontario. Cette approche comprend les mesures mentionnées dans cette déclaration, que le gouvernement dirigera et soutiendra, qui sont alignées sur un prolongement de l’exemption pour les pratiques agricoles par le truchement d’une modification du règlement, et s’accompagnent d’éclaircissements sur sa mise en application communiqués dans un bulletin explicatif.

L’élément clé de l’atteinte des objectifs de rétablissement pour les deux espèces consiste à élaborer et à mettre en œuvre une initiative provinciale d’intendance de l’habitat en région herbagère.

Par le biais d’un processus concurrentiel, le gouvernement créera une initiative visant à promouvoir, à soutenir et à réaliser des activités d’intendance des surfaces en herbe, et versera des fonds pour financer leur mise en place. Le gouvernement établira le cadre d’action, le mandat, la structure de gouvernance et les priorités de cette initiative, alors qu’une tierce partie [autonome par rapport au gouvernement] gérera les mesures sur le terrain. Dans le cadre de cette initiative, les partenaires seront identifiés, les objectifs pour les habitats, fixés, et les mesures prioritaires, mises en place afin de promouvoir, de surveiller et d’évaluer la création de surfaces en herbe, leur amélioration et leur maintien dans toute la province. Une collaboration interministérielle soutiendra cette approche de l’intendance avant tout, et elle pourra tirer parti des partenariats avec le fédéral et de nombreux intervenants pour concentrer ses efforts sur le maintien et la création d’écosystèmes herbagers en Ontario.

Les bienfaits des surfaces en herbe sont importants et vont au-delà de l’apport d’un habitat à ces deux espèces d’oiseaux menacées. Les régions herbagères réduisent les gaz à effet de serre dans l’atmosphère grâce à la séquestration de carbone, de méthane et d’azote. Ainsi, la préservation et la gestion des surfaces en herbe par le truchement de cette initiative favoriseront l’atteinte des objectifs de l’Ontario en matière d’action contre les changements climatiques. Les régions herbagères procurent un habitat pollinisateur, et les efforts déployés pour les préserver permettent également au gouvernement de remplir ses engagements à améliorer la santé des abeilles et des autres agents de pollinisation.

Un tiers des espèces en péril en Ontario utilisent et dépendent d’un habitat en région herbagère, et une augmentation de la qualité et de la quantité de ce type d’habitat profitera à ces espèces et à la biodiversité de l’Ontario. Des surfaces en herbe saines procurent également de meilleurs avantages tirés des services écosystémiques et améliorent la productivité des terres agricoles par le biais de leurs effets sur la santé et la rétention du sol et sur la purification de l’eau.

L’initiative d'intendance des surfaces en herbe engendrera des possibilités pour tous les propriétaires intéressés, les organismes de conservation et autres, ainsi que les secteurs institutionnels et industriels de soutenir un habitat en région herbagère et le rétablissement des espèces. Même avec l’initiative d’intendance des surfaces en herbe, les terres agricoles continueront de procurer la majeure partie de l'habitat du goglu des prés et de la sturnelle des prés en Ontario. Compte tenu de la dépendance constante des oiseaux de savanes à l'égard des paysages gérés, l'exemption pour les exploitations agricoles durera 10 années supplémentaires (de 2016 au 31 décembre 2025). L’initiative d'intendance ajoute au prolongement de l'exemption un leadership, une orientation, une surveillance et des ressources pour atteindre les objectifs de rétablissement des espèces des savanes et de leur habitat. L’initiative d’intendance des surfaces en herbe alignée sur l’exemption des opérations agricoles favorisera également la préservation de communautés agricoles et rurales diverses.

Mesures

La protection et le rétablissement d’espèces en péril est une responsabilité partagée. Aucun organisme ne détient seul les connaissances, le pouvoir ou les ressources financières nécessaires pour protéger et rétablir toutes les espèces en péril en Ontario. Un rétablissement réussi nécessite une coopération intergouvernementale et la participation d'un grand nombre de particuliers, d'organismes et de collectivités. Dans la rédaction de la déclaration du gouvernement, le Ministère a pris en considération les mesures que le gouvernement était capable de diriger de façon directe et celles qui lui permettraient de soutenir ses partenaires de conservation qui les entreprendraient.

Le gouvernement soutient que les mesures suivantes sont nécessaires à la protection et au rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés. Les mesures désignées « élevées » feront l'objet d'un examen prioritaire en vue d'un financement aux termes de la LEVD. En présence d’une raison valable, le gouvernement tiendra également compte du niveau de priorité attribué à ces mesures au moment d’examiner et d'émettre des autorisations en vertu de la LEVD. D'autres organismes sont encouragés à tenir compte de ces priorités dans l’élaboration de projets ou de plans d’atténuation qui touchent des espèces en péril. Le gouvernement établira et communiquera des priorités annuelles relatives au soutien gouvernemental, afin d’encourager la collaboration et de réduire le dédoublement des efforts.

Dans les cinq prochaines années, le gouvernement concentrera ses efforts de soutien sur les mesures hautement prioritaires. Il soutiendra ses partenaires de la conservation, des organismes, des municipalités et de l’industrie, de même que les communautés autochtones qui entreprendront des activités de protection et de rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés. Le cas échéant, le soutien fourni prendra la forme d'un financement, d'entente, de permis (avec conditions) ou de services consultatifs.

Domaine d'intérêt : Intendance et sensibilisation

Objectif : Favoriser la participation des propriétaires à la création, au maintien et à l’amélioration des habitats en région herbagère, et primer une intendance novatrice et réussie des surfaces en herbe.

L’intendance et le leadership des propriétaires et des organismes de l’Ontario sont essentiels pour favoriser le rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés, au même titre que leurs connaissances et leurs actions sont inestimables pour la protection et le rétablissement des espèces en péril et de la biodiversité de la province. Les mesures de rétablissement énoncées ci-dessous reconnaissent, améliorent et promeuvent cette méthode d’intendance et tirent parti des connaissances et de l’expertise en place pour élaborer des mesures de gestion efficaces pour ces deux espèces des savanes.

La protection et l’amélioration des surfaces en herbe seront concrétisées grâce à une initiative d’intendance à leur endroit, accompagnée de fonds et d’un appui à leur mise en œuvre assurés par le gouvernement. La prise volontaire de mesures par les propriétaires, soutenue par des mesures d’incitation liées à des pratiques exemplaires de gestion et à d’autres mesures de conservation, permettra d’atteindre les objectifs en matière de rétablissement. L’initiative d’intendance ciblera un certain nombre de partenaires, notamment des propriétaires ruraux et non agricoles, des agriculteurs amateurs, de même que des propriétaires des secteurs de la conservation, industriel et institutionnel, et des fermiers. Une mosaïque de pâturages, de prés de fauche et de surfaces en herbe indigènes subsistantes et restaurées sera ciblée de façon stratégique pour un enrôlement volontaire dans l’initiative et sera gérée spécifiquement pour le goglu des prés et la sturnelle des prés. L’initiative visera à englober un total de 30 000 hectares de surfaces en herbe sur les 20 prochaines années, à compter de 2016, afin d’atteindre au moins 75 % de l’objectif, ou 22 500 hectares dans les 10 premières années et le reste dans la seconde moitié de l’initiative. Cela représente 2 250 hectares de terrain ciblés à inclure chaque année dans l’initiative au cours des 10 premières années. Un enrôlement précoce de surfaces en herbe facilitera les efforts de protection et d’amélioration, en plus de permettre un examen et des ajustements dès les premières étapes du programme, au besoin.

Mesures :

  1. (Élevée) Mettre sur pied une initiative d’intendance des surfaces en herbe afin de créer, de maintenir et d’améliorer 30 000 hectares d’habitat en région herbagère au cours des 20 prochaines années.
    (Dirigée par le gouvernement)
    • Le gouvernement rédigera le cadre d’action, le mandat, la structure de gouvernance et les priorités de cette initiative, qu’il financera pour en faciliter la mise en œuvre. L’initiative sera établie au moyen d’un processus concurrentiel pour choisir un tiers qualifié et compétent qui fonctionnera de façon autonome par rapport au gouvernement pour travailler avec des partenaires et donner suite aux priorités et mettre en œuvre les mesures. Cette initiative entraînera des bienfaits grâce à la séquestration du carbone, à la santé des pollinisateurs et à la solidité de leur population, à la biodiversité des surfaces en herbe et à la santé du sol qui en découleront.
    • Les travaux à entreprendre dans le cadre de cette initiative comprennent l’identification des partenaires et des agents d’exécution et la collaboration avec eux, la coordination et la conclusion d’ententes, l’élaboration et la mise en place d’un programme d’encouragement, ainsi que l’établissement de cibles stratégiques et la surveillance des résultats.
  2. (Élevée) Participer à une initiative d’intendance des surfaces en herbe de l’Ontario en favorisant la collaboration avec les propriétaires et les organismes agricoles, autochtones, non gouvernementaux et de l’industrie, afin de créer des sources de connaissances sur les surfaces en herbe et de promouvoir l’adoption de pratiques de gestion de l’habitat en région herbagère, qui pourraient comprendre :
    • la promotion de la valeur économique et environnementale des surfaces en herbe en ce qui a trait à la santé et à la productivité, à long terme, des terres rurales et agricoles, grâce à l’amélioration des conditions du sol, du contrôle de l’érosion, de la séquestration de carbone et de l’habitat des espèces sauvages, surtout des oiseaux des savanes et des pollinisateurs;
    • l’encouragement des projets de partenariats qui visent des terres publiques (p. ex. terres des offices de protection de la nature, parcs, terrains municipaux et d’utilité publique), des pâturages communautaires, des sites de réhabilitation de la prairie, des prés à fauche, des terrains commerciaux et industriels, des terrains abandonnés et d’autres types de zones gérées;
    • la réalisation d’activités éducatives, de démonstration et de sensibilisation destinées aux propriétaires, afin d’établir un contact et d’échanger des idées sur les pratiques efficaces de gestion des surfaces en herbe;
    • l’élaboration de plans de gestion propres au site pour favoriser la santé des terres et de l’habitat en région herbagère, y compris l’utilisation de terres peu productives; le repérage des possibilités de mieux harmoniser les activités d’utilisation des terres avec les besoins relatifs à l’habitat d’une espèce (p. ex. pâturage géré, remplacement des prés à fauche en saison froide par un mélange d’herbes pour la saison froide et la saison chaude, et un seul fauchage à la mi-juillet, après le premier envol des oiseaux.
      (Subventionnée par le gouvernement)
  3. (Élevée) Soutenir l’initiative d’intendance des surfaces en herbe de l’Ontario par la création de prix et de programmes de récompenses qui célèbrent et reconnaissent le rôle des Ontariens des régions rurales et agricoles dans le maintien de l’habitat en région herbagère. Cela pourrait comprendre :
    • la présentation de sites d’habitat en région herbagère primés, qui montrent les bons résultats d’une méthode équilibrée de rétablissement de ce type d’habitat grâce à l’adoption de pratiques d’utilisation durable des terres rurales et agricoles;
    • la création d’un programme de signalisation qui reconnaît et honore l’habitat en région herbagère sur les propriétés privées et publiques;
    • la création et l’utilisation d’outils de marketing créatifs pour sensibiliser davantage le public aux produits issus des surfaces en herbe de l’Ontario;
    • la promotion du travail du secteur agricole dans le maintien actif des prés à fauche et des pâturages en tant qu’habitat des oiseaux de savanes.
      (Subventionnée par le gouvernement)
  4. Collaborer, avec les ministères provinciaux et les partenaires du gouvernement fédéral, à la création, à la stimulation et à la coordination des activités d’intendance des surfaces en herbe qui visent des espèces en péril et d’autres espèces et valeurs de ces milieux. (Dirigée par le gouvernement)
  5. Contribuer à atteindre les objectifs de l’Ontario relatifs à l’action sur les changements climatiques qui ont trait à des réductions à long terme, à la résilience et aux changements culturels, grâce à l’incitation à adopter des comportements qui favoriseront l’augmentation des réservoirs de carbone par la protection, le maintien et l’amélioration des habitats en région herbagère pour le goglu des prés et la sturnelle des prés.
    (Dirigée par le gouvernement)

Domaine d’intérêt : Protection et gestion de l’habitat

Objectif : Créer, gérer et protéger l’habitat par une collaboration avec des propriétaires, des organismes et l’industrie en vue d’élaborer et de mettre en place des pratiques de gestion de l’habitat en région herbagère du goglu des prés ou de la sturnelle des prés dans les zones appropriées de l’Ontario.

Le déclin du goglu des prés et de la sturnelle des prés est fortement lié à la perte d’habitat en région herbagère, tant dans les prairies indigènes que dans les paysages gérés. Les pratiques agricoles passées et actuelles ont fait en sorte que les fermiers ont joué un rôle de premier plan dans la création et la gestion de pâturages et de prés à fauche qui procuraient d’importants habitats pour ces oiseaux. La mise au point, l’évaluation et la mise en place d’une gamme d’outils et de pratiques de gestion de l’habitat, et l’ajout de mécanismes de flexibilité qui encourage l’adoption de méthodes d’intendance permettront d’améliorer la qualité de l’habitat, son approvisionnement et sa gestion, en plus de donner des éclaircissements à la communauté agricole.

Mesures :

  1. (Élevée) Protéger le goglu des prés et la sturnelle des prés et leur habitat par le truchement de la LEVD.
    (Dirigée par le gouvernement)
  2. (Élevée) Prolonger de 10 ans l’exemption des dispositions de protection de la LEVD pour les exploitations agricoles, ce qui permettra un apport continu d’habitat pour les espèces qui est associé aux activités agricoles.
    (Dirigée par le gouvernement)
  3. (Élevée) Donner une orientation stratégique qui soutiendra la conception d’instruments de zone sûre pour le goglu des prés et la sturnelle des prés, leur mise en place et l’évaluation de leur efficacité, afin de favoriser la protection, la création et l’amélioration de l’habitat en région herbagère par les promoteurs et les propriétaires privés, en Ontario. (Dirigée par le gouvernement)
  4. (Élevée) Élaborer et mettre en place une orientation, des pratiques de gestion de l’habitat et des outils destinés aux gestionnaires de terres rurales, de conservation, industrielles et agricoles, en vue de créer, de maintenir et d’améliorer l’habitat en région herbagère du goglu des prés ou de la sturnelle des prés dans toutes leurs aires de répartition.
    (Subventionnée par le gouvernement)
  5. Rédiger et publier des documents d’orientation additionnels sur l’amélioration de la gestion et de la production de prés à fauche et de pâturages dont profiteront le bétail au pâturage et les espèces des savanes, dont le goglu des prés et la sturnelle des prés.
    (Dirigée par le gouvernement)
  6. Travailler avec des associations de propriétaires pour chercher des pratiques exemplaires de gestion, en élaborer et encourager leur adoption, afin de maintenir les surfaces en herbe, les champs de foin et les pâturages qui servent d’habitat au goglu des prés et à la sturnelle des prés.
    (Dirigée par le gouvernement)
  7. Instruire d’autres organismes et compétences qui participent aux processus de planification et d’évaluation environnementale sur les exigences de la LEVD en matière de protection.
    (Dirigée par le gouvernement)
  8. À mesure que les possibilités se présentent, déceler et protéger les terres convenables pour constituer un habitat en région herbagère, par leur préservation, en collaborant avec les partenaires et en tirant parti des initiatives déjà en place.
    (Subventionnée par le gouvernement)
  9. Entreprendre la réhabilitation des habitats en prairie à herbes hautes dans des endroits qui conviennent au sein de leurs aires de répartition géographique passées.
    (Subventionnée par le gouvernement)

Domaine d’intérêt : Recherche et surveillance

Objectif : Parfaire les connaissances sur la répartition et l’abondance des espèces, sur leurs préférences en matière d’habitat et sur les menaces continues et nouvelles, afin de disposer des renseignements nécessaires pour élaborer des mesures de gestion.

On ne comprend pas encore la totalité des facteurs qui influent sur le déclin permanent du goglu des prés et de la sturnelle des prés. Les lacunes sont particulièrement importantes en ce qui a trait à la disponibilité et à l’utilisation de l’habitat, de même qu’aux connaissances sur l’incidence relative des différentes menaces. De plus, la gestion de l’habitat de ces espèces ne bénéficie d’aucune orientation et d’aucune ressource. Combler ces lacunes permettra de mieux comprendre comment parvenir à protéger et à rétablir ces espèces, ainsi que de cibler de façon stratégique les lieux prioritaires où concentrer les efforts de gestion et de rétablissement. Une surveillance continue est nécessaire pour faire le suivi des progrès et de l’efficacité des activités de rétablissement, et pour déceler les mesures de rétablissement à ajuster.

Mesures :

  1. (Élevée) Évaluer la réussite de l’initiative d’intendance des surfaces en herbe et les effets du règlement sur l’exemption pour les opérations agricoles sur les populations de goglu des prés et de sturnelle des prés et leur habitat, et produire un rapport, afin de faire le suivi des mesures indiquées dans cette déclaration en vue de ralentir le déclin de la population et de parvenir à en stabiliser les niveaux. La surveillance et la production de rapports se feront à intervalles réguliers et tout au long des dix années où s’appliquera le règlement, et incluront des rapports sur la participation à l’initiative d’intendance des surfaces en herbe et sur les cibles, ainsi que les paramètres de la population et de l’habitat.
    (Dirigée par le gouvernement)
  2. (Élevée) Encourager la soumission de données sur le goglu des prés et la sturnelle des prés au dépôt central du Centre d'information sur le patrimoine naturel du Ministère. (Dirigée par le gouvernement)
  3. (Élevée) Évaluer les types de terres utilisées par le goglu des prés et la sturnelle des prés, de même que la productivité des nids et l’abondance de l’espèce pour chaque type, afin de mieux comprendre les facteurs qui influent sur le choix de l’habitat. Les types de terres liées à l’habitat à évaluer devraient comprendre les pâturages, les prés à fauche, les cultures de grains, les anciens champs, les terres non agricoles comme les prairies à hautes herbes et les anciens sites d’agrégats.
    (Subventionnée par le gouvernement)
  4. Chercher, évaluer et trouver des pratiques de gestion exemplaires pouvant profiter à la productivité des nids, avec un minimum de perturbations sur les activités agricoles (p. ex., fenaison retardée ou modifiée, déplacement des pâturages).
    (Dirigée par le gouvernement)
  5. Évaluer les modèles géographiques et le moment de la reproduction du goglu des prés et de la sturnelle des prés, de même que la qualité des fourrages dans l’aire de répartition des espèces en Ontario, afin de fournir les renseignements nécessaires aux évaluations de faisabilité de la période ciblée de récolte au niveau régional ou de chaque site.
    (Dirigée par le gouvernement)
  6. Examiner le lien qui existe entre les dates de fenaison, la diversité des plantes, ainsi que la diversité et l’abondance des pollinisateurs indigènes, afin de déterminer la manière dont une modification de la période de fenaison prévue dans les différentes options de gestion du goglu des prés et de la sturnelle des prés influe sur la diversité des pollinisateurs. (Dirigée par le gouvernement)
  7. Analyser l’utilisation des terres en Ontario dans leur relation avec les occurrences et l’habitat du goglu des prés et de la sturnelle des prés, et évaluer les conséquences socioéconomiques, écologiques et liées aux ressources des différentes options de mise en œuvre des activités d’intendance des surfaces en herbe (p. ex., échelle, domaines d’intérêt) au fil du temps.
    (Subventionnée par le gouvernement)
  8. Procéder à des relevés annuels du goglu des prés et de la sturnelle des prés dans le cadre du programme de Relevé des oiseaux nicheurs afin de faire le suivi des changements observés dans la répartition et l’abondance des espèces.
    (Subventionnée par le gouvernement)
  9. Faire le suivi de l’apport de différents types d’habitat en prairie agricole, grâce à un recensement agricole et aux données de cartographie des cultures par télédétection d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Relier ces résultats aux tendances relatives aux populations du goglu des prés et de la sturnelle des prés.
    (Subventionnée par le gouvernement)
  10. Évaluer la mesure dans laquelle les populations des espèces sont touchées par les menaces présentes en Ontario par rapport à celles présentes hors de la saison de reproduction et des aires d’hivernage, grâce à des travaux concertés et à un échange de renseignements avec le fédéral et d’autres compétences.
    (Subventionnée par le gouvernement)

Mise en place des mesures

Propriétaires et organismes sont encouragés à participer activement à la protection et au rétablissement des espèces en péril par la direction ou le soutien de la mise en place des mesures de rétablissement mentionnées dans la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement des espèces. Même de modestes activités réalisées par des particuliers qui contribuent à une mesure de rétablissement globale pourraient avoir des retombées importantes et durables.

Un soutien financier pour la mise en place de mesures sera offert par le truchement du Fonds d'intendance des espèces en péril, du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario ou du Programme d'encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril. Les partenaires de conservation sont encouragés à parler avec le Ministère de leurs propositions de projet liées à des mesures présentées dans cette déclaration. Le Ministère pourrait également donner des conseils dans les cas où la mise en œuvre du projet nécessite l’obtention d’une autorisation en vertu de la LEVD ou d’une autre loi.

La mise en place des mesures pourrait être assujettie à des changements de priorités relatives à la multitude d’espèces en péril, aux ressources disponibles et à la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. Si cela est indiqué, la mise en place de mesures pour plusieurs espèces sera coordonnée dans les différentes déclarations du gouvernement.

Examen des progrès

La LEVD exige que le Ministère procède à un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rétablissement d’une espèce au plus tard cinq ans après la publication de cette déclaration. L’examen facilitera le repérage d’éventuels ajustements à apporter pour la protection et le rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés.

Remerciements

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration du « Programme de rétablissement du goglu des prés et de la sturnelle des prés en Ontario » pour leur volonté de protéger et de rétablir ces espèces en péril.

Nous saluons également le travail accompli par la Table ronde sur le goglu des prés et la sturnelle des prés et remercions ses membres pour le dévouement, la collaboration et les précieux conseils prodigués.

Pour de plus amples renseignements

Le déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement pour le Goglu des prés et la Sturnelle des prés est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel à recovery.planning@ontario.ca.