La drosophile à ailes tachetées (Drosophila suzukii) ou DAT est un insecte ravageur envahissant qui peut endommager nombre de cultures fruitières, notamment de petits fruits et autres fruits tendres. La DAT a de quoi inquiéter les producteurs, car cet insecte pond ses œufs dans les fruits et les larves se développent à l'intérieur de celui-ci, le rendant non commercialisable.

En plus de s'attaquer aux cultures, la DAT se nourrit d'une multitude de fruits sauvages présents dans le paysage. Ces hôtes indigènes sont souvent présents dans les zones boisées près des champs ou dans les haies entre les champs. La DAT peut pondre dans les hôtes indigènes qui fructifient tôt dans la saison et ensuite, se propager dans les cultures lorsque la fructification est terminée chez les hôtes indigènes.

Il est important de reconnaître ces hôtes indigènes afin de pouvoir exercer une surveillance de la DAT dans votre exploitation. Placez des pièges dans les hôtes indigènes au début du printemps. Vous devez savoir que les premières infestations de DAT dans votre ferme seront probablement adjacentes à ces hôtes indigènes, de sorte que vous devez rechercher les dommages aux cultures d'abord dans ces endroits.

Identification des hôtes indigènes

Voici une liste partielle des hôtes indigènes les plus communs qui hébergent les DAT et que vous pouvez rencontrer. Il ne s'agit pas d'une liste complète; vous trouverez un supplément d'information sur les autres hôtes indigènes dans les liens inscrits à la rubrique " Renseignements supplémentaires " ci-dessous.

1. Chèvrefeuille (Lonicera spp.) : D'abord introduit comme arbuste ornemental, ce buisson abonde le long des bois et des allées ainsi que des voies ferrées. C'est l'un des premiers buissons sauvages à donner des fruits dans le secteur. D'après des recherches menées à New York, plus de DAT par gramme de fruit émergent du chèvrefeuille sauvage que de tout autre fruit. Le chèvrefeuille porte fruits de la mi-juin à la mi-septembre.

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2. Ronces (Rubus spp.) : On peut trouver des espèces de framboisiers et de mûriers dans les haies et les zones non cultivées près des champs. Ils fructifient du début de juin jusqu'à la fin de septembre. Les framboisiers sauvages sont souvent le premier endroit où sont repérées les larves de DAT dans les fruits.

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3. Mûrier rouge (Morus rubra) : Le mûrier rouge se retrouve surtout dans le Sud-Ouest de l'Ontario et d'autres régions où les essences forestières de la forêt carolinienne prospèrent. Il fructifie fin juin et début juillet et peut être un autre hôte de la DAT en début de saison.

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4. Cerisier de Pennsylvanie (Prunus pensylvanica) : Arbre à feuilles caduques dont les fruits mûrissent en août.

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5. Sureau (Sambucus spp.) : Ce buisson aux fleurs blanches très spectaculaires fleurit en juillet et donne des fruits en août. Le fruit attire fortement la DAT.

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6. Cornouiller (Cornus spp.) : il existe de nombreux types différents de cornouillers, dont ceux donnant des fruits bleus ou blancs. Nous avons repéré des DAT dans les deux essences, qui donnent du fruit en août et à la fin de l'été.

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7. Phytolaque d'Amérique (Phytolacca americana) : Ce petit buisson succulent aux tiges de couleur fuchsia produit des fruits noirs du milieu jusqu'à la fin d'août et constitue un bon hôte de fin de saison pour la DAT.

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8. Nerprun (Rhamnus cathartica) : Buisson épineux qui pousse dans les haies, les périmètres des champs et les zones non aménagées. Le nerprun est également un hôte du puceron du soya et de la punaise marbrée. Le nerprun est classé parmi les mauvaises herbes nuisibles et doit être supprimé des bordures de champ si possible. Il fleurit en mai et juin et les fruits mûrissent au début d'août.

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9. If (Taxus spp.) : Buisson conifère ou arbre portant des fruits rouges et des petits cônes de graines.

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10. Framboisier odorant (Rubus odoratus) : Ce framboisier ornemental est un arbuste de un à deux mètres de hauteur produisant des fleurs pourpres odorantes. La plante donne de gros fruits plats, rouges comme une framboise, qui mûrissent du milieu de l'été jusqu'au début de l'automne.

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Stratégies de lutte

Puisque les cultures adjacentes aux hôtes indigènes sont celles courant le plus de risque de dommage précoce, il est important de connaître les hôtes indigènes susceptibles d'abriter des populations croissantes de DAT. N'essayez pas de pulvériser un insecticide sur les hôtes indigènes. C'est un exercice inutile, qui pourrait faire plus de dommages que de bien (puisque les hôtes indigènes sont également un refuge importants des insectes utiles, insectes prédateurs et autres pollinisateurs) et en plus, c'est illégal. En outre, les hôtes indigènes de la DAT sont tellement abondants que, à notre avis, il n'est pas pratique d'essayer de les éliminer de votre ferme. Toutefois, il est probablement avantageux de supprimer les ronces sur le périmètre de vos cultures fruitières.

Il faut savoir à quel moment les hôtes indigènes donnent du fruit. La DAT peut passer des hôtes indigènes aux cultures lorsque les premiers ont terminé leur période de fructification : c'est donc un moment clé pour exercer une surveillance et épandre des pesticides sur les cultures. La DAT est présente dans de nombreux hôtes indigènes où elle termine probablement une ou plusieurs générations. Le rôle de ces hôtes sauvage n'est pas totalement compris. Nous pensons que certains de ces hôtes abritent les premières générations de DAT, qui migrent ensuite vers des cultures fruitières vulnérables. Par ailleurs, les hôtes indigènes offrent souvent un habitat aux insectes utiles qui aident à lutter contre les divers ravageurs des cultures comme la DAT.

Renseignements supplémentaires sur les hôtes indigènes de la DAT