Interaction de la température et du virus de la mosaïque du concombre
Voyez les résultats d’un essai qui visait à étudier le lien entre la température d’une serre et le virus de la mosaïque du concombre.
Avec l'approche de l'automne, les producteurs de concombres doivent être vigilants quant aux pucerons et aux virus mortels dont ils sont les vecteurs. C'est l'automne que les pucerons tendent à être plus nombreux dans les serres à cause de la production de femelles ailées dans les cultures à l'extérieur. Ces femelles migrent vers des hôtes d'hivernage comme le pêcher, et aussi dans les serres où elles trouvent chaleur et nourriture. Ces pucerons sont des sources potentielles du virus s'ils se sont nourris de cultures ou de mauvaises herbes extérieures infectées. Des virus dont les pucerons sont vecteurs dans le concombre, le virus de la mosaïque du concombre (CMV) est peut-être le plus répandu. Le puceron du melon ou puceron du cotonnier (Aphis gossypii), est aussi l'espèce de puceron le plus répandu dans le concombre et il peut contracter le virus de la mosaïque du concombre (CMV) s'il se nourrit cinq minutes sur un hôte infecté puis le propager dans les cinq minutes qui suivent en s'alimentant sur un plant sain. Le puceron reste infectée pendant une période qui varie de une à plusieurs heures. Une fois un plant infecté, le virus peut être propagé aux autres plants de façon mécanique, p. ex. par des couteaux contaminés ou les doigts qui entrent en contact avec des blessures sur les plants avoisinants.
Parmi les stratégies pour lutter contre le CMV notons l'éradication des populations de pucerons, les bonnes pratiques d'hygiène et la réduction des déplacements des ouvriers agricoles dans la culture. En plus de ces mesures, des travaux effectués il y a quelques années aux Pays-Bas ont indiqué que le changement de la température peut influé grandement sur l'incidence économique du CMV dans les cultures de concombre de serre.
Dans un essai effectué à la station expérimentale de Naaldwijk dans deux serres de culture de concombres le 22 août, on a maintenu la température minimale dans l'une des serres à 15 0C et dans l'autre à 21°C. Dans les deux serres, les plants ont été inoculés avec le CMV à deux moments différents, le 16 ou le 30 septembre. Chaque traitement visait 20 plants et a été répliqué deux fois. À la fin de l'essai, presque tous les plants étaient morts à cause de l'infection, mais le régime avec la température minimale plus élevée avait réduit l'impact du CMV sur les plants. Ainsi, le nombre de jours entre l'inoculation et le flétrissement était de 19 à 28 jours pour le traitement à une température minimale de 15°C, mais de 41 à 45 jours pour le traitement à une température minimale de 21°C. De plus, le pourcentage de fruits malades était de 65 à 90 % pour le traitement à un minimum de 15°C, mais seulement de 5 à 7 % dans le traitement à un minimum de 21°C.
Les résultats de cet essai soulignent l'importance du maintien d'une température chaude minimale dans les concombres infectés du CMV pour minimiser les effets du virus. Il est tentant de viser des températures minimales plus fraîches pendant les mois froids qui s'en viennent en vue de réduire les coûts énergétiques. Toutefois, les économies possibles doivent être comparées aux pertes potentielles dues au CMV.