Le liseron des champs
Apprenez à reconnaître le liseron des champs et renseignez-vous sur les caractéristiques de croissance importantes pour les mesures de lutte.
ISSN 1198-7138, Publié février 2001
Description
Le liseron des champs (Convolvulus arvensis L.) est une mauvaise herbe vivace qui possède un système complexe de racines et de rhizomes, de fines tiges volubiles ou traînantes qui forment souvent un tapis dense et enchevêtré, ainsi que des fleurs blanches ou roses en forme de trompette (figure 1). Les feuilles, de 2 à 5 cm de longueur, ont une forme triangulaire à sagittée, une marge entière et sont placées en position alterne sur la tige. Le liseron des champs appartient à la famille des Convolvulacées et ses fleurs ressemblent à celles de la gloire du matin, plante d’ornement bien connue. Elles sont solitaires ou disposées par paires à l’aisselle des feuilles. Le pédoncule possède deux petites bractées feuillues (de 2 à 4 mm de long) attachées à mi-chemin entre la fleur et la tige principale. En pleine floraison, les fleurs mesurent de 1,5 à 2,0 cm de long et de 2,0 à 2,5 cm de large. Les capsules sphériques contiennent chacune, entre une et quatre graines triangulaires, dont un côté est arrondi et les deux autres plats. Ces graines sont d’un gris brunâtre terne, et rugueuses.
On confond souvent le liseron des champs avec le liseron des haies et la renouée liseron. Le liseron des haies (Convolvulus sepium L.) a une apparence et un type de croissance très similaire au liseron des champs, mais ses feuilles, ses fleurs et ses graines sont plus grosses, et il possède deux grandes bractées feuillues (de 10 à 20 mm de long) qui entourent la base de la fleur au lieu d’être attachées à mi-chemin sur le pédoncule de la fleur. On retrouve le liseron des haies surtout dans les pâturages, les champs abandonnés ou en bordure des champs champs plutôt que dans les champs en culture. Les méthodes de lutte sont les mêmes que pour le liseron des champs. La renouée liseron (Polygonum convolvulus L.) a aussi des feuilles sagittées et des tiges volubiles, mais c’est une mauvaise herbe annuelle qui ne se reproduit pas par les racines. On peut donc facilement s’en débarrasser lors du sarclage ou encore à l’aide de nombreux de nombreux herbicides servant à maîtriser les dicotylédones (mauvaises herbes à feuilles larges). La renouée liseron se distingue du liseron des champs par ses feuilles plus grandes, par la fine membrane (ochréa ou gaine) qui enveloppe la tige à la hauteur de chaque noeud, par les grappes de petites fleurs vertes situées à l’aisselle des feuilles ou aux extrémités des branches, et enfin par ses graines de couleur brun foncé à noire, triangulaires et aux coins pointus (figure 2).
Le liseron des champs est originaire d’Europe et d’Asie. Son introduction dans l’est de l’Amérique du Nord remonte au XVIIIe siècle. Il s’est rapidement répandu vers l’ouest et on le trouve maintenant partout aux États-Unis et dans les régions agricoles de toutes les provinces canadiennes, à l’exception de Terre-Neuve et de l’Île-du-Prince-Édouard. En Ontario, on peut le trouver dans toutes les régions où le nombre d’unités thermiques est supérieur à 2300 où le nombre d’unités thermiques est supérieur à 2300, mais le plus fréquemment dans les comtés du sud sud. Il est particulièrement nuisible dans les champs de haricots secs, de maïs, de soya et de céréales. Il peut également causer des problèmes dans les vergers, les vignobles et les cultures de plantes ornementales. Le liseron des champs est donc en concurrence avec les cultures pour ses besoins vitaux : l’eau, la lumière et les nutriments. Leurs tiges qui s’enroulent peuvent nuire aux opérations de moissonnage et provoquer la verse des cultures.
Caractéristiques de croissance importantes pour les mesures de lutte
Le liseron des champs se propage au moyen de graines, de racines et de rhizomes. De façon générale, il s’introduit dans une nouvelle région grâce à la dissémination de ses graines par les oiseaux, l’eau, le fumier ou les semences commerciales contaminées. Les graines du liseron des champs possèdent un tégument très dur et imperméable, et peuvent rester en état de dormance dans le sol pendant une période pouvant atteindre vingt ans ou davantage.
Dès que le liseron s’est installé dans une nouvelle région, l’infestation peut se faire localement au moyen des racines et des rhizomes. Après la première saison de croissance, les racines d’un seul plant peuvent avoir couvert une zone de trois mètres de diamètre et avoir produit jusqu’à vingt-cinq nouveaux plants. Les racines des plants plus âgés peuvent occuper des zones de six mètres de diamètre et de plusieurs mètres de profondeur, surtout si le sol est assez meuble. Les racines possèdent des bourgeons internes qui deviennent de nouvelles pousses, de nouvelles racines ou encore restent dormants. Ces bourgeons ont une activité saisonnière; plus actifs au printemps et moins vers la fin de l’été. Les rhizomes et les racines latérales peuvent survivre même s’ils sont coupés de la racine principale, et les racines fragmentées lors du sarclage donneront naissance à de nouveaux plants si elles renferment des bourgeons. Ce vaste réseau de racines entrepose d’importantes quantités d’hydrates de carbone capables de fournir l’énergie requise à la reprise des pousses et des racines à partir de ces bourgeons, même après plusieurs années d’élimination constante de la partie aérienne. Il est plus facile de venir à bout des plantules et des plants d’un an que des vieux plants. Mais, même une plantule de trois semaines, dont la partie supérieure a été arrachée, peut renaître de sa racine.
Lutte
Avant l’avènement des herbicides, la maîtrise du liseron des champs dépendait principalement de l’intensité des labours et de la rotation des cultures. Deux années de jachère avec des sarclages répétés tous les dix jours, constituaient une méthode courante de lutte dans les zones de culture céréalière. Toutefois, même deux années de défoliation continue ne réussiront pas toujours à épuiser complètement les réserves contenues dans les racines. La culture de plantes compétitives, comme le blé d’hiver ou certaines plantes fourragères vivaces, pendant plusieurs années, aidera à réduire, mais non à éliminer les infestations de liseron des champs. Des herbicides systémiques sont efficaces. Des herbicides systémiques sont efficaces contre le liseron des champs, surtout si l’on pratique en même temps la rotation des cultures et un sarclage au moment approprié.
La clé du succès dans la lutte contre cette mauvaise herbe réside dans la détermination précise du stade auquel on doit appliquer le traitement herbicide. Pour être efficace, l’herbicide doit circuler du feuillage (où il se dépose) jusqu’au réseau de racines et de rhizomes, et détruire les bourgeons des racines avant que le feuillage ne meure. L’herbicide atteint plus facilement le système racinaire de cette mauvaise herbe du stade début-floraison jusqu’au stade pleine-éclosion des fleurs. Les réserves dans les racines sont alors au plus bas et les nouveaux sucres produits par les feuilles circulent vers les organes de réserve. Un traitement à un stade plus précoce ou plus tardif n’a généralement pour effet que de détruire les feuilles sans atteindre les racines. Il ne faut pas non plus abuser de l’herbicide. Si une quantité trop abondante est utilisée, le feuillage sera détruit avant que l’herbicide n’ait pu se propager dans les racines et les rhizomes.
Parmi les herbicides qui maîtrisent effiacement le liseron des champs lorsqu’ils sont appliqués au bon stade de croissance, mentionnons le glyphosate (p. ex. Round-up et Touchdown), le dicamba (p. ex. Banvel) et le 2,4-D. La pulvérisation devrait être faite entre la formation des bourgeons et la pleine floraison, soit vers la fin juin ou en juillet. On peut aussi tenir le liseron des champs en échec après la récotle de blé au moyen d’une pulvérisation fin août, début septembre, lorsque les plants se sont remis à pousser vigoureusement et ont commencé à fleurir. La destruction provisoire du liseron des champs peut se faire au moyen d’applications en postlevée d’herbicides de contact comme le glufosinate ammonium (Liberty, Ignite), le batazone (Basagran) ou l’acifluorfène (Blazer). Les applications d’herbicides radiculaires et d’herbicides de contact en présemis sont en général inefficaces contre le liseron des champs. Parmi les herbicides qui maîtrisent efficacement le liseron des champs lorsqu’ils sont appliqués au bon stade de croissance, mentionnons le glyphosate (p. ex. Round-up et Touchdown), le dicamba (p. ex. Banvel) et le 2,4-D. La pulvérisation doit se faire entre la formation des bourgeons et la pleine floraison, soit vers la fin juin ou en juillet. On peut aussi tenir le liseron des champs en échec après la récolte du blé au moyen d’une pulvérisation fin août - début septembre, lorsque les plants se sont remis à pousser vigoureusement et ont commencé à fleurir. On peut détruire temporairement le liseron des champs au moyen d’applications en postlevée d’herbicides de contact comme le glufosinate ammonium (Liberty, Ignite), le bentazone (Basagran) ou l’acifluorfène (Blazer). Les applications d’herbicides radiculaires et d’herbicides de contact en présemis sont en général inefficaces contre le liseron des champs. Pour plus de renseignements sur ces herbicides, les taux d’application, les cultures sur lesquelles ils peuvent être utilisés sans danger et les précautions à prendre, consulter l’édition la plus récente de la publication 75F du MAAARO, intitulée Guide de lutte contre les mauvaises herbes.
Un programme efficace de lutte contre le liseron des champs comprend :
- l’application, au stade de croissance approprié, des herbicides recommandés et aux taux indiqués;
- l’inclusion, dans la rotation, de cultures sur lesquelles ces herbicides peuvent être appliqués sans danger et qui font concurrence à la mauvaise herbe; et
- une surveillance constante afin d’éliminer immédiatement toutes les nouvelles pousses. Il est beaucoup plus facile de détruire les plantules que les vieux plants qui ont déjà envahi des parcelles avec de vastes réseaux de racines entremêlées.
Nous remercions le Secrétariat d’État pour sa contribution financière à la réalisation de la présente fiche technique.