L'hiver dernier, mon voisin m'a appelé tard dans la nuit pour me dire que sa jument avait soudain commencé à boiter. La description qu'il m'a faite correspondait tout à fait à la position « en chevalet » d'un animal atteint de fourbure, et la jument en question refusait de se déplacer. C'est un quarter horse d'âge moyen alimenté uniquement au foin d'herbe et logé dans un abri à accès libre. Elle n'avait pas mangé de céréales depuis un mois et, dans son écurie, il lui était impossible d'en trouver accidentellement. Son cas ressemblait peu à celui d'un animal atteint de fourbure provoquée par le fourrage.

Mon voisin m'a ensuite raconté qu'il lui avait donné des copeaux de bois comme litière deux jours auparavant. Ces copeaux provenaient d'une usine du voisinage qui fabrique des meubles en bois dur. Lors de sa visite, on rabotait des planches de noyer noir. Dans la litière, nous avons trouvé environ 20 % de copeaux foncés ou noirs qui devaient provenir du noyer noir.

On a donc enlevé les copeaux en question de la stalle et lavé les jambes de l'animal pour empêcher toute autre absorption de toxine; on a aussi alterné entre le refroidissement et le réchauffement des jambes en les recouvrant de neige pendant une demi-heure, puis en les laissant se réchauffer pendant une autre demi-heure. Au départ, la température centrale de la jument était de 39,5 °C, mais elle est revenue à la normale (38 °C) en moins de deux heures. L'animal s'est complètement rétabli et n'a subi aucune séquelle permanente.

Le noyer noir (Juglans nigra) est indigène au Sud-Ouest de l'Ontario, et il est également planté. Les symptômes de fourbure apparaissent habituellement moins d'un ou deux jours après une exposition à des copeaux où la teneur en noyer noir peut être aussi faible que 20 %. Les propriétaires de chevaux doivent être très prudents lorsqu'ils achètent ou qu'on leur donne des copeaux d'origine inconnue.

On peut obtenir d'autres renseignements sur les plantes toxiques en consultant de Système canadien d'information sur les plantes toxiques à l'adresse indiquée ci-dessous.

Références

  1. Munro, Derek B., Système canadien d'information sur les plantes toxiques, sis.agr.gc.ca/poison