On a découvert du phytophthora sur des plants ici et là dans quelques champs de lavande du Sud de l'Ontario. La maladie est observée même dans les zones élevées du champ, ce qui est inhabituel pour cette maladie, et plusieurs cultivars différents sont affectés. La pourriture phytophtorienne est une maladie très dévastatrice capable de détruire les plants dans une semaine ou deux si le temps est très humide. Elle peut ensuite se répandre en aval le long des rangées vers les champs voisins ou des spores peuvent être entraînées par la pluie vers les zones basses. Il semble que la maladie exige des taux d'humidité très élevés pour être observée dans les champs de lavande et pourrait être présente dans le sol pendant des années avant de se déclarer.

Ce qu'il faut chercher

La pourriture phytophtorienne apparaît d'abord comme une flétrissure et une brunissure sur quelques branches d'un plant (figure 1). Au fil de la progression de la maladie, le flétrissure atteint de plus en plus le plant et finit par le tuer. Les plants voisins commenceront souvent à présenter les symptômes de la maladie, car le pathogène migre lentement dans le sol.

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La pourriture phytophtorienne apparaît d'abord comme une flétrissure et une brunissure sur quelques branches d'un plant.
Figure 1. La pourriture phytophtorienne apparaît d'abord comme une flétrissure et une brunissure sur quelques branches d'un plant.

Le pathogène

On a découvert plusieurs espèces de Phytophthora sur les racines des plantes affectées, les espèces principales étant Phytophthora nicotianae et P. cactorum. Ces espèces ont un très vaste éventail d'hôtes. Le Phytophthora appartient à un groupe d'organismes semblables à des champions, appelés comycètes ou champignons aquatiques. Ils produisent des sacs de spores appelés sporanges qui libèrent une multitude de zoospores capables de nager. Ces zoospores peuvent nager dans l'eau des sols humides. Le déplacement d'une plante à une autre se fait souvent par natation directe des zoospores dans les sols saturés. Les déplacements d'une partie du champ hôte à une autre peuvent se faire par éclaboussure de sol infecté, ruissellement de surface ou déplacement du sol infecté présent sur les bottes ou la machinerie ou éventuellement de spores présentes dans l'air. À titre d'exemple, P. cactorum est une maladie grave du ginseng et peut générer des spores aéroportées si le tissu foliaire du ginseng devient infecté, mais il est peu probable que ce soit une source principale d'inoculat dans les champs de lavande, puisque le feuillage de la lavande n'est pas sensible à la maladie.

La source

Compte tenu du vaste éventail d'hôtes de l'espèce Phytophthora s'attaquant à la lavande, la source primaire de ces pathogènes est la contamination du sol provenant d'une culture précédente. Il est également possible que le parasite arrive dans le champ par la transplantation de plants contaminés ou encore, si les plants sont prélevés dans une zone contaminée et déplacés vers un nouvel endroit.

Lutte

Lorsque la maladie apparaît dans un champ de lavande, il n'y a rien à faire pour sauver les plants affectés. Tous les plants présentant des symptômes doivent être immédiatement enlevés. Les plants sains des environs de part et d'autre du plant infecté doivent également être enlevés. Le champ devra être constamment surveillé pour dépister la propagation de la maladie en aval dans la rangée. Évitez de planter de la lavande au même endroit. Envisagez la plantation de plantes non réceptives. Si vous utilisez du paillis de plastique ou de tissu pour la lutte contre les mauvaises herbes, envisagez d'ouvrir le paillis autour des plants non affectés pour augmenter l'aération autour de la couronne. Aux endroits où des plants sont supprimés, envisagez l'installation d'une feuille de plastique solide sur les trous afin d'empêcher les précipitations d'éclabousser le sol infesté en aval de la rangée. La maladie est normalement le résultat d'un excédent d'eau dans le sol. L'amélioration du drainage est la meilleure façon de réduire la pression due à la maladie. Les producteurs doivent s'assurer d'acquérir du matériel végétal sain. Les épreuves de diagnostic à l'ADN utilisées dans les laboratoires commerciaux de diagnostic peuvent déceler la présence du pathogène dans le milieu de culture. Par contre, ce n'est pas une solution ut9lisable de routine, car trop coûteuse. Les producteurs devraient discuter avec les propagateurs pour savoir de quelle façon ils luttent contre la maladie dans leur exploitation et s'informer des garanties offertes sur les plants.