Les plants de tomates repiqués sont souvent exposés à des températures assez froides après la transplantation dans le champ au printemps. Lorsque de telles conditions sont prévues,  on peut avoir recours à un certain nombre de méthodes de protection contre le gel en milieu rural.   Reste à savoir si elles sont efficaces. Examinons quelques-unes d’entre elles.

L'irrigation est une méthode couramment employée dans certaines régions pour protéger les végétaux contre le gel. Malheureusement, l'irrigation au goutte-à-goutte n'est d'aucune utilité. Le principe scientifique sous-jacent à cette méthode est que la chaleur latente contenue dans l'eau est libérée au profit de la plante, ce qui empêche celle-ci de geler. De la glace se forme sur les plantes si les températures tombent sous le point de congélation. Il faut absolument poursuivre l'irrigation jusqu'à ce que les températures se soient adoucies et que la glace ait fondu complètement. Cette méthode n'est utile qu'aux producteurs qui disposent de matériel d'irrigation par aspersion et d'une source d'eau à proximité des champs à protéger. Encore doivent-ils se méfier des dommages que le jet d'eau des lances d'irrigation risque de causer aux plantules encore toutes petites à cette époque de l'année.

Le passage d'hélicoptères ou les déplacements d'air contribuent à mélanger les couches d'air froid et d'air moins froid, ce qui prévient la formation de poches de gelée. Cette méthode convient surtout aux épisodes de gel de courte durée, qui durent l'espace d'une nuit, par exemple. Elle est peu efficace si le gel se prolonge plus longtemps.

Le cuivre et le peroxyde d'hydrogène sont des bactéricides qui ont la propriété de débarrasser la surface des feuilles des bactéries glaçogènes. Ces bactéries, naturellement présentes sur les plantes, ont l'aptitude d'induire la prise en glace dans les tissus végétaux, ce qui rend les plantes sensibles au gel et aux dommages par le gel à des températures relativement douces (autour de -2 à -4 °C). Dans des conditions de laboratoire, en l'absence de bactéries glaçogènes, les tissus ne gèlent parfois qu'à -8 ou -10 °C.

Les expériences menées sur le terrain à l'aide de produits de protection contre le gel n'ont pas donné de résultats uniformes. La plupart des plantons doivent avoir été traités au cuivre avant leur sortie de la serre; les traitements supplémentaires sont en effet inefficaces. Il ne faut pas perdre de vue que tout produit appliqué sur une culture pour tuer des bactéries est considéré comme un pesticide et doit de ce fait obligatoirement être homologué.

Le gel n'est pas le seul facteur à craindre en pareilles circonstances. Les plants souffrent en effet du froid intense (les tomates souffrent du froid dès que les températures tombent à 5 °C ou 41 °F) ainsi que du stress occasionné par le vent et ses effets desséchants auxquels s'ajoute parfois l'abrasion par le sable. La meilleure stratégie à adopter pour contrer ces facteurs consiste à enfouir la micro-motte à une profondeur suffisante et sous les meilleures conditions possibles pour les plantations. La présence de bandes gazonnées agissant comme brise-vent offre évidemment une protection contre les dommages causés par le vent et peut même protéger jusqu'à un certain point contre le gel.