Rapports carbone-azote dans les fertilisants organiques

« Équilibre du rapport carbone-azote » est le terme servant à décrire un type de déficit en azote. On a récemment épandu dans un champ des biosolides issus des pâtes et papiers. La nouvelle récolte plantée semblait excellente, jusqu'à ce que les semis aient épuisé leurs réserves et commencé à puiser aux éléments nutritifs du sol. La culture a alors pris une teinte jaune néon. Que s'est-il produit?

L'épandage d'un fertilisant organique dans un champ ajoute des éléments nutritifs et de la matière organique au sol. Le rapport carbone-azote (C:N) indique la proportion de carbone organique par rapport à l'azote total du fumier ou d'une matière organique.

L'azote est une source d'alimentation pour les micro-organismes (« organismes du sol ») qui procèdent à la fraction du carbone. Lorsque le processus est terminé, les microbes du sol meurent et se décomposent. L'azote microbien est donc retourné au sol et devient assimilable par les plantes. C'est ce qu'on qualifie de composante « azote biologique » de la matière organique. La durée du processus dépend du rapport carbone-azote de la matière en question.

Le lisier liquide de porc a un rapport C:N de 10:1. L'azote dans le lisier liquide de porc devient rapidement assimilable lorsque les microbes du sol sont actifs. Les biosolides issus des pâtes et papiers ont un coefficient C:N allant de 25:1 à 200:1 et plus, selon la quantité d'azote ajoutée par l'entreprise produisant les matières biosolides. Il peut falloir beaucoup plus qu'une saison de croissance pour que l'apport en azote de ce matériau devienne assimilable. Pour compenser le rapport C:N élevé, certains transformateurs de pâtes et papiers ajoutent de l'azote pour équilibrer le carbone et réduire le rapport à environ 25:1. Chaque entreprise fournit un produit différent, de sorte qu'il est important d'en faire faire une analyse individuelle.

Le rapport C:N du sol se situe dans la fourchette de 8-10:1. Lorsque du fumier solide ou autres matières biologiques ont un rapport C:N supérieur à 30:1, le risque est plus grand que les micro-organismes du sol « captent » l'hydrogène du sol et l'emprisonnent tandis qu'ils fractionnent le carbone, de sorte que l'azote n'est pas disponible pour la culture. Une culture exigeant plus d'azote, par exemple le maïs ou le blé, manifestera des déficits en azote dans cette situation. Si la matière a un rapport C:N inférieur à 20:1, il y a généralement suffisamment d'azote dans la matière organique pour fractionner le carbone sans entraîner de déficit en azote dans la culture.