Ressources sur le Mpox (variole du singe) pour les professionnels de la santé
Trouvez de l’information pour les fournisseurs de soins de santé sur la maladie de l’orthopoxvirose simienne, la vaccination et le traitement.
Ces renseignements sont destinés aux professionnels de la santé. En savoir plus sur le mpox (variole du singe) pour les patients.
Aperçu
La mpox (anciennement connue sous le nom de la variole du singe) est une maladie infectieuse causée par l’orthopoxvirus simien (OVS). Elle est généralement transmise des animaux aux humains, et cause une maladie présentant des symptômes semblables à ceux de la variole, mais moins graves.
Depuis mai 2022, plusieurs éclosions et cas de la mpox ont été signalés dans plusieurs pays d’Europe, d’Amérique, d’Afrique, du Pacifique occidental, de la Méditerranée orientale et d’Asie du Sud-Est où la mpox n’est généralement pas présente et où il n’y a pas d’association identifiée avec des voyages dans des pays où la mpox est endémique.
Le virus qui cause la mpox se distingue par deux clades génétiques distincts :
- Clade I
- Clade II
Clade I
Le sous-clade Ia est endémique à l’Afrique et cause plus de maladies graves et de décès que le clade II. Le sous-clade Ib a émergé dans la République démocratique du Congo (RDC), en 2023. Il se propage par contact direct, principalement dans les réseaux hétérosexuels.
Clade II
Ce clade est endémique à l’Afrique de l’Ouest et est associé à moins de maladies graves et de décès que le clade I. Le sous-clade IIb a causé l’épidémie de 2022 qui a principalement touché les adultes qui s’identifient comme des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.
La province de l’Ontario continue de surveiller les cas de la mpox (clade I et II). D’ailleurs, elle travaille en étroite collaboration avec des partenaires de l’Ontario et à l’échelle nationale.
Symptômes
La mpox présente un large éventail de symptômes cliniques courants, notamment :
- de la fièvre
- de nouvelles éruptions/lésions cutanées dans la bouche, la région génitale ou périanale
- des douleurs rectales
- la lymphadénopathie
On soupçonne que des infections bénignes et subcliniques sont la cause de la transmission continue. Les cliniciens doivent s’en tenir à leur diagnostic différentiel et n’ont accès qu’à un seuil minimal dans les groupes à risque présentant des signes et des symptômes compatibles pour effectuer des tests. La mpox est habituellement légère et autolimitative, la plupart des gens se rétablissant en deux à quatre semaines. Cependant, certaines personnes peuvent tomber gravement malades.
Transmission
Les principales voies de transmission du virus de la mpox sont les suivantes :
- le contact étroit direct (peau à la peau)
- le contact direct avec les lésions cutanées/gales, les liquides biologiques et les muqueuses dans la bouche, sur la langue et les organes génitaux
D’autres voies de transmission moins courantes comprennent les suivantes :
- la transmission par la respiration
- le contact avec des matières contaminées par la mpox (par exemple, la literie, la lingerie, les serviettes, les pansements pour lésions et les aiguilles)
- les contacts étroits, mais non directs (c’est-à-dire des contacts non sexuels entre les membres d’un ménage) pouvant survenir
Ces voies de transmission moins courantes n’ont pas encore été observées dans les données et les enquêtes de l’Ontario.
Le 16 juin 2022, la mpox a été désignée comme maladie importante sur le plan de la santé publique exigeant la déclaration de ces cas (voir l’annexe 1 :Définitions de cas et information propre à chaque maladie, maladies : variole et autres orthopoxvirus, y compris la variole du singe) directement au médecin hygiéniste local conformément aux exigences de déclaration de la Loi sur la protection et la promotion de la santé, dans le cadre des processus habituels de traitement de maladie.
Vaccination
ImvamuneMD est homologué au Canada pour la protection contre la mpox. ImvamuneMD est un vaccin antivariolique de troisième génération. ImvamuneMD est une série de deux doses, administrées à 28 jours d’intervalle. Les doses de rappel ne sont pas recommandées.
ImvamuneMD doit être pris en considération pour les éléments suivants :
- Vaccination avant exposition – lorsque ImvamuneMD est administré avant l’exposition connue au virus pour les personnes à risque élevé d’exposition à la mpox.
- Vaccination post-exposition – lorsque ImvamuneMD est administré à des personnes présentant un risque élevé d’exposition à un cas probable ou confirmé de mpox, ou dans un contexte où la transmission se produit.
Vaccination avant exposition pour les personnes à risque élevé
Les personnes énumérées ci-dessous sont considérées comme présentant un risque élevé d’exposition à la mpox et sont admissibles à la vaccination avant exposition :
- Les personnes bispirituelles, non binaires, trans ou cisgenres, intersexes ou queers qui s’identifient comme appartenant à la communauté gaie, bisexuelle, pansexuelle et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (gbpHARSAH) ET qui satisfont à au moins une des conditions suivantes :
- avoir plus d’un partenaire
- être dans une relation où au moins l’un des partenaires a d’autres partenaires sexuels
- avoir eu une infection transmissible sexuellement confirmée au cours de l’année écoulée
- avoir fréquenté des établissements favorisant des contacts sexuels (par exemple, bains publics, clubs sexuels)
- avoir eu récemment des rapports sexuels anonymes (par exemple, en utilisant des applications de rencontres)
- les partenaires sexuels d’une personne qui répondent aux critères ci-dessus
- les travailleuses et travailleurs du sexe (quel que soit leur genre, leur sexe à la naissance ou leur orientation sexuelle) ou les personnes qui sont des contacts sexuels avec une personne qui se livre au travail du sexe
- les membres du personnel ou les bénévoles dans les lieux où les travailleurs peuvent être en contact avec des surfaces ou des objets qui peuvent avoir été contaminés par la mpox
- les personnes qui se livrent au tourisme sexuel
footnote 1 (indépendamment de leur genre, de leur sexe à la naissance ou de leur orientation sexuelle) - les personnes qui prévoient vivre l’un des scénarios ci-dessus
- le personnel de laboratoire de recherche qui travaille directement avec la réplication des orthopoxvirus
Les membres du ménage des personnes identifiées comme étant admissibles à la vaccination avant exposition aux sections ci-dessus ET qui sont modérément à gravement immunodéprimés ou qui sont enceintes peuvent présenter un risque plus élevé de maladie grave causée par l’une infection à la mpox et pourraient être admissibles à la vaccination avant exposition. Les personnes qui répondent à ces critères devraient communiquer avec leur fournisseur de soins de santé ou leur bureau de santé publique local pour obtenir de plus amples renseignements.
Vaccination post-exposition
Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) continue de recommander l’utilisation d’ImvamuneMD pour la vaccination post-exposition (également connue sous le nom de prophylaxie post-exposition) aux personnes qui ont été exposées à un ou plusieurs cas probables ou confirmés de mpox ou dans un contexte de transmission, si elles n’ont pas reçu les deux doses de la vaccination avant exposition.
L’administration d’ImvamuneMD aux fins de la vaccination post-exposition nécessite une évaluation du risque d’exposition par le bureau de santé publique.
Posologie
- La première dose du vaccin devrait être offerte le plus tôt possible, idéalement dans les quatre jours (jusqu’à 14 jours) suivant la date de la dernière exposition aux personnes qui sont à risque élevé d’être exposées à un cas confirmé ou probable de mpox.
- La seconde dose du vaccin doit être offerte 28 jours après la première dose si une infection à la mpox ne s’est pas développée, quel que soit le statut d’exposition en cours.
Si la fenêtre de la vaccination post-exposition n’est pas respectée (c’est-à-dire que plus de 14 jours se sont écoulés après l’exposition), il faut envisager l’administration d’ImvamuneMD aux fins de la vaccination avant exposition.
Protection optimale
Il est important de recevoir les deux doses pour assurer une protection optimale. Selon des études récentes, l’efficacité du vaccin peut atteindre 83 % chez les patients ayant reçu une série de vaccins à deux doses. Les données récentes de l’Ontario ont démontré que l’efficacité du vaccin chez les personnes qui ont reçu au moins une dose d’ImvamuneMD était de 58 %.
Bien que le vaccin ne soit pas efficace à 100 %, comme c’est le cas pour les vaccins en général, on s’attend à ce que les personnes vaccinées soient moins susceptibles de présenter des symptômes graves et qu’elles requièrent une hospitalisation comparativement à celles qui n’ont pas été vaccinées en cas d’infection. Par conséquent, les cliniciennes et les cliniciens devraient continuer de promouvoir les deux doses de la vaccination.
Les injections de rappel ne sont pas recommandées par le CCNI pour le moment.
L’administration concomitante d’ImvamuneMD
Selon les recommandations du CCNI, ImvamuneMD peut être administré simultanément (c’est-à-dire le même jour) ou en tout temps avant ou après l’administration d’autres vaccins vivants ou non vivants.
Personnes qui voyagent dans des régions où les clades I and II de la mpox sont présents
Les personnes ne présentant pas les autres facteurs de risque susmentionnés ne sont pas admissibles à recevoir ImvamuneMD uniquement en raison de leurs déplacements. À l’heure actuelle, les personnes qui doivent se rendre dans des régions où il y a une augmentation connue du nombre de cas de mpox à prendre des précautions accrues en matière de santé, conformément aux directives du gouvernement du Canada. Les personnes qui sont admissibles à recevoir le vaccin selon les critères de risque élevé susmentionnés sont encouragées à se faire vacciner avant de voyager.
Médicament antiviral Técovirimat
Le médicament antiviral, Técovirimat (TPoxxMD), est un médicament autorisé pour le traitement de la variole qui inhibe la production d’une protéine de l’enveloppe orthopoxvirale nécessaire à la transmission du virus de cellule à cellule.
L’efficacité du TPoxxMD dans le traitement de la mpox n’a pas été officiellement évaluée dans le des essais cliniques, mais son utilisation est raisonnable en raison de son efficacité contre la variole, des données sur les animaux et des données non publiées sur les humains atteints de la mpox.
TPoxxMD est disponible pour les patients atteints de la mpox et qui sont gravement malades en raison d’une infection par la mpox ou encore ceux qui présentent un risque élevé de contracter une maladie grave. Un professionnel de la santé agréé peut demander ce médicament pour les patients admissibles en se fondant sur son jugement clinique pour le traitement des infections graves par la mpox.
Pour faire la demande de TPoxxMD, veuillez consulter le Guide sur l’antiviral contre le virus mpox à l’intention des fournisseurs de soins de santé.
La mpox chez les animaux
Certains animaux peuvent contracter la mpox, notamment :
- les rongeurs (par exemple, les rats, les souris, les hamsters, les gerbilles, les écureuils, les tamias)
- les lièvres et les lapins
- les hérissons
- les opossums
- les primates non humains (comme les singes)
La mpox a été signalée chez un chien qui était en contact étroit avec ses propriétaires infectés par la maladie. Par conséquent, il faut prendre des précautions pour prévenir l’exposition du virus aux mammifères domestiques et sauvages.
Les vétérinaires qui soupçonnent qu’un animal a été infecté par la mpox doivent communiquer avec le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Agroentreprise de l’Ontario au
Ressources à l’intention des fournisseurs de soins de santé
Titre du document | Description |
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Guide sur le vaccin contre la mpox (ImvamuneMD) à l’intention des fournisseurs de soins de santé | Conseils destinés aux fournisseurs de soins de santé administrant le vaccin ImvamuneMD |
Guide sur l’entreposage et la manipulation des vaccins ImvamuneMD | Conseils pour la manipulation, le stockage et le transport du vaccin ImvamuneMD |
Fiche d’information sur le vaccin contre la mpox | Informations destinées aux patients et au public sur le vaccin contre le mpox |
Guide sur l’antiviral contre le virus de mpox à l’intention des fournisseurs de soins de santé | Conseils destinés aux prestataires de soins de santé sur la façon de commander et d'administrer TpoxxMD |
Fiche d’information sur l’antiviral contre le virus de mpox | Informations destinées aux patients et au public sur le traitement du mpox |
Guide de référence comparant la mpox, la varicelle, la rougeole et le syndrome pieds-mains-bouche | Informations destinées aux prestataires de soins de santé sur la comparaison de la mpox, de la varicelle, la rougeole, et le syndrome pieds-mains-bouche |
Gestion de cas et de contacts liés à la mpox | Recommandations pour la gestion des cas de la mpox et des contacts liés à la maladie en Ontario |
Notes en bas de page
- note de bas de page[1] Retour au paragraphe Le tourisme sexuel consiste à voyager dans le but d’avoir des relations sexuels, habituellement avec des travailleurs du sexe dans le cadre d’une activité commerciale. Ce n’est pas la même chose que d’avoir des relations sexuelles occasionnelles avec d’autres voyageurs ou des habitants en voyageant (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, 2022).