Élaboré par l’Équipe ontarienne de rétablissement du blaireau d’Amérique

Le blaireau d’Amérique (Taxidea taxus jacksoni) est l’une de trois sous-espèces de blaireaux qui existent au Canada. Dans la région des Grands Lacs, il est associé aux prairies d’herbes hautes et aux formations végétales dominées par des graminées. Il est présent dans le secteur sud-ouest de l’Ontario, principalement le long de la rive nord du lac Érié, et aurait une deuxième population, apparemment plus petite, dans le secteur nord-ouest de la province, près de la frontière entre l’Ontario et le Minnesota. On croit que la population qui se reproduit en Ontario compterait moins de 200 individus.

En 1979, le blaireau d’Amérique a été classé au Canada dans la catégori« espèces non en péril ». En 2000, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a révisé sa définition du blaireau d’Amérique pour inclure trois sous-espèces : T. t. taxus (provinces des Prairies), T. t. jeffersonii (intérieur sud de la Colombie-Britannique) et T. t. jacksoni (Ontario). En outre, le COSEPAC a mis les sous-espèces jeffersonii et jacksoni dans la catégori « espèces en voie de disparition ». En 2004, T.t. jacksoni a été inscrite sur la liste des espèces en péril de l’Ontario, dans la catégorie «  espèces en voie de disparition − non visées par la Loi sur les espèces en voie de disparition ». Lorsque la liste a été annexée au Règlement de l’Ontario 230/08, en 2008, la sous-espèce a été supprimée du nom de l’espèce.

Peu de recherche et peu de surveillance ont été faites relativement aux populations du blaireau d’Amérique en Ontario. Il y a par conséquent de nombreuses lacunes dans les connaissances sur l’abondance, la répartition et les tendances démographiques de l’espèce, et sur son comportement, ses besoins en fait d’habitat, ses proies, ses facteurs de mortalité et son rôle écologique. Pour combler ces lacunes, le Groupe de travail sur le blaireau a été créé en 2001 pour recueillir des données préliminaires sur le blaireau dans le comté de Norfolk, une zone de forte activité pour l’espèce en Ontario. Une campagne a été lancée pour que le public puisse reconnaître le blaireau d’Amérique et communiquer de l’information sur celui-ci. Grâce à la campagne, le blaireau a été vu des dizaines de fois, et les endroits où il a été vu ont été dûment notés. La campagne a concouru à la création de l’Équipe de rétablissement du blaireau d’Amérique.

La stratégie vise à obtenir, au bout d’une période de 20 ans, des populations du blaireau d’Amérique qui pourront se reconstituer naturellement dans le territoire actuel de l’espèce (secteurs sud et nord-ouest de l’Ontario). Pour concrétiser cet objectif, plusieurs conditions doivent être remplies :

  1. Combler les lacunes dans les connaissances sur l’écologie, le comportement, la répartition, le mouvement, la dispersion, la dynamique des populations, les facteurs de mortalité et l’utilisation des habitats au sein du territoire de l’espèce en Ontario.
  2. Comprendre le mouvement, la dispersion et le comportement du blaireau en Ontario, ainsi que la façon dont il utilise son habitat.
  3. Faire mieux connaître et mieux apprécier au sein de la population le rôle écologique que joue le blaireau dans les écosystèmes agricoles et herbeux.
  4. Réduire les dangers associés à l’être humain.

Pour repeupler le blaireau d’Amérique, il est recommandé que certaines activités (recherche, surveillance, protection des habitats, sensibilisation et diffusion d’information) aient lieu au cours des cinq prochaines années, afin de mieux comprendre l’espèce et ses besoins particuliers. En raison de la persistance des géniteurs dans un habitat convenable, mais fragmenté, en Ontario, et de techniques de reconstitution d’habitats qui ont fait leurs preuves, il a été déterminé qu'il est possible de rétablir les populations du blaireau d’Amérique.

Compte tenu de l’importance que représentent les terriers pour le blaireau, et de l’importance des proies qui vivent à proximité de ces terriers, il est recommandé que les terriers du blaireau d’Amérique et les aires d’alimentation à proximité des terriers soient protégés au moyen d’un règlement.