Élaboré par Geri Poisson et Margot Ursic

Le noyer cendré est une espèce en voie de disparition inscrite sur la LEPO. L’espèce est également inscrite comme en voie de disparition aux termes de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement (LEP) du Canada. Environnement Canada a déposé en 2010 un programme de rétablissement pour le noyer cendré au Canada, comme il est tenu de le faire en vertu de la LEP. Ce programme de rétablissement est, par la présente, adopté en vertu de la LEVD. Le programme ci-joint, avec les ajouts indiqués ci-dessous, respecte toutes les exigences en matière de contenu prescrites par la LEVD.

On recommande que l’aire considérée lors de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat pour le noyer cendré couvre une zone circulaire d’un rayon minimum de 25 mètres centrée sur la base de l’arbre, quelle que soit la taille de l’arbre. Sur la base des connaissances actuelles sur le chancre du noyer cendré et sur le noyer cendré proprement dit, ce rayon de 25 mètres permettrait vraisemblablement de s'assurer que :

  • les conditions de l’habitat requises pour la survie de chaque arbre peuvent être maintenues, incluant l’espace requis pour assurer la croissance de l’arbre jusqu'à sa maturité;
  • l’habitat propice à la régénération situé à l’intérieur de ce rayon est également protégé.

On recommande de plus que l’éventuel règlement sur l’habitat ne s'applique qu'aux individus sains footnote 1 (c.-à-d. qui ne sont pas atteints du chancre du noyer cendré au point d’être considéré comme « pas à conserver » par un évaluateur de la santé des noyers cendrés autorisé ou le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario) et :

  • qui sont d’origine naturelle (c.-à-d. qui n'ont pas été plantés); ou
  • qui ont été plantés conformément aux exigences d’un permis délivré en vertu de l’article 17 de la LEVD, ou qui est un descendant d’arbres plantés pour se conformer aux exigences d’un tel permis (p. ex. en vue de procurer un avantage plus que compensatoire ou dans le cadre d’un plan de plantation autorisé).

On recommande en outre que les aires couvertes d’un revêtement imperméable (p. ex. chemins asphaltés, trottoirs, bâtiments) à la suite de la mise en application d’un plan d’aménagement existant et approuvé soient exclues des aires visées par le règlement.

Lors de l’élaboration ou de la révision du règlement sur l’habitat, il faudra, le cas échéant, tenir compte des nouvelles preuves scientifiques montrant que des mesures réglementaires ou des aires supplémentaires d’habitat pourraient vraisemblablement contribuer à atteindre les buts du rétablissement du noyer cendré.

Sommaire

Préparé par Environnement Canada

Le noyer cendré (Juglans cinerea L.) a été désigné espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et a été inscrit comme tel en juillet 2005 à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) au Canada. L’espèce est peu commune mais largement répandue dans le centre et l’est de l’Amérique du Nord. Au cours des 40 dernières années, le noyer cendré a connu un déclin marqué attribuable principalement à un agent pathogène fongique non indigène (Sirococcus clavigignenti-juglandacearum N.B. Nair, Kostichka et Kuntz) appelé le chancre du noyer cendré, lequel cause une maladie mortelle du tronc et des branches. Actuellement, cette maladie est présente dans toute l’aire de répartition du noyer cendré en Ontario et au Québec, et de façon limitée au Nouveau-Brunswick. La menace fondamentale et principale mentionnée dans le rapport de situation du COSEPAC (Nielsen et al., 2003) est le chancre du noyer cendré. Dans certaines provinces, des pressions additionnelles sur le paysage exacerbent la menace posée par le chancre alors que dans d’autres provinces, ces menaces ne sont pas significatives à l’échelle de la population.

Il y a des inconnues concernant le caractère réalisable du rétablissement du noyer cendré. Ces inconnues consistent à savoir s'il y a des arbres au Canada résistant au chancre du noyer cendré. Donc, conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été préparé au sens du paragraphe 41(1) de la LEP, comme ce serait le cas si le rétablissement était déterminé comme étant réalisable. Le présent programme de rétablissement aborde les inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement. Le but à long terme (>20 ans) du rétablissement du noyer cendré est d’assurer des conditions qui permettront le rétablissement de populations viables, écologiquement fonctionnelles et largement réparties dans l’aire de répartition actuelle de l’espèce au Canada. Les objectifs à court terme sont les suivants :

  1. D’ici 2011, mettre au point des produits d’intendance et de sensibilisation visant à informer la population canadienne sur l’identification, le statut de conservation, les moyens de conservation et la gestion du noyer cendré et sur l’identification du chancre du noyer cendré, l’évaluation de ses dommages et les moyens de lutte contre cette maladie.
  2. D’ici 2012, recueillir de l’information sur la répartition, l’abondance, la situation et l’état de santé du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne et rendre cette information disponible par l’intermédiaire d’un système de gestion d’une base de données nationale (qui est compatible avec les systèmes des centres de données sur la conservation régionaux existants).
  3. D’ici 2014, identifier les populations locales du noyer cendré dans l’ensemble de son aire de répartition naturelle et les maintenir grâce à une intendance ciblée, de façon à accroître la probabilité de trouver des individus manifestant une résistance au chancre (attribuable à des facteurs environnementaux ou génétiques ou à une combinaison de ces facteurs).
  4. D’ici 2014, dans les régions où la maladie est répandue, sélectionner, greffer et conserver au moins dix individus présumément résistants dans chaque écodistrict, en vue d’un futur programme de reproduction et/ou de multiplication végétative visant à produire des individus résistants aux fins du rétablissement, et à l’appui de la désignation future de l’habitat essentiel.
  5. D’ici 2019, aborder les principales lacunes dans les connaissances et les recherches nécessaires à la mise en oeuvre des activités de rétablissement (notamment les recherches sur la résistance à la maladie, sur le niveau de variation génétique adaptative et sur les facteurs environnementaux limitant la propagation de la maladie).

Le présent programme de rétablissement adopte une approche solide de sensibilisation et d’intendance, et met l’accent sur les activités de recherche, d’inventaire et de suivi dans toute l’aire de répartition du noyer cendré. Il souligne aussi l’importance de la collaboration nationale et internationale, qui permet de réduire la redondance et facilite l’échange de solutions en matière de rétablissement. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement devrait être intégré aux plans de gestion des aires protégées où pousse le noyer cendré et aux initiatives de conservation et de rétablissement de plus grande envergure menées au Nouveau-Brunswick, en Ontario et au Québec.

L’habitat essentiel n'est pas désigné dans le présent programme de rétablissement. Un calendrier des études visant à recueillir l’information requise pour la désignation de l’habitat essentiel est inclus.