Introduction

La population chevaline est très mobile, se déplaçant entre les spectacles, les champs de courses et les établissements de reproduction. Cette situation peut augmenter les risques de contracter des maladies.

Durant les premiers mois de 2009, les restrictions à l'importation ont été imposées :

  • aux chevaux, en raison de cas de piroplasmose diagnostiqués en Floride et, plus tard, au Missouri;
  • aux chevaux et au germoplasme de chevaux (sperme et embryons), en raison d'une enquête menée à l'échelle de l'Amérique du Nord sur la métrite contagieuse équine;
  • aux chevaux en provenance du Nouveau-Mexique et du Texas, en raison de la stomatite vésiculeuse.

Les propriétaires de chevaux ne doivent pas oublier d'ajouter les mesures de biosécurité à leurs procédures quotidiennes pour empêcher les maladies de s'infiltrer dans leurs établissements.

Catégories de maladies

En vertu de la Loi sur la santé des animaux et de son Règlement d'application, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) surveille l'apparition ou la présence de certaines maladies animales dans la population et prend des mesures pour la prévenirfootnote 1. La Loi divise les maladies dont il est question en trois catégories:

1. Maladies à déclaration obligatoire

Tableau 1. Maladies à déclaration obligatoire et leur situation sanitaire au Canada
Maladies à déclaration obligatoireSituation sanitaire au Canada
Peste équine africaineLe Canada en est exempt
Fièvre charbonneuseEndémie contrôlée*
Métrite contagieuse équineLe Canada en est exempt*
Anémie infectieuse des équidésEndémie contrôlée*
Piroplasmose (Babesia caballi et Babesia equi)Le Canada en est exempt
RageEndémie contrôlée*
Stomatite vésiculeuseLe Canada en est exempt

*Pour obtenir de plus amples détails, consulter la partie portant sur cette maladie dans la présente fiche technique.

2. Maladies à notification immédiate (réservée aux laboratoires)

Ce groupe comprend la dourine, l'encéphalomyélite équine de l'Est ou de l'Ouest (EEE et EEO), le virus du Nil occidental (VNO), la morve (Burkholderia mallei), le virus Hendra et l'encéphalite japonaise. Le Canada est exempt de toutes les maladies ci-dessus, sauf le virus du Nil occidental et l'encéphalomyélite équine de l'Est ou de l'Ouest, qui surviennent sporadiquement.

3. Maladies à notification annuelle

Les maladies à notification annuelle sont les maladies endémiques les plus communes qui apparaissent dans plusieurs collectivités publiques dans le monde. Elles comprennent le botulisme, l'exanthème coïtal équin (variole équine ou virus herpétique équin de type 3 (VHE-3)), la gale des équidés (Psoroptes equi), le virus de l'artérite virale équine et la gourme (Streptococcus equi).

Fièvre charbonneuse

La fièvre charbonneuse, causée par une bactérie sporulée appelée Bacillus anthracis, se manifeste sporadiquement au Canadafootnote 2. Des cas ont été déclarés de l'Alberta jusque dans l'Ouest de l'Ontario, et des éclosions répétées ont été signalées dans la réserve de bisons Mackenzie des Territoires du Nord-Ouest et dans le parc national Wood Buffalo dans le Nord de l'Alberta. Bien que tous les mammifères soient sensibles à la fièvre charbonneuse, il s'agit principalement d'une maladie touchant les herbivores. Les bovins, les moutons, les chèvres et les chevaux y sont très sensibles. Des cas de fièvre charbonneuse chez les chevaux ont été rapportés en 2006 (quatre cas en Saskatchewan et trois au Manitoba, dont un chez un âne), en 2005 (deux au Manitoba) et en 1999 (un en Alberta)footnote 3footnote 4.

Botulisme

Les conditions météorologiques durant la fauchaison en 2008 ont été très imprévisibles pour les agriculteurs. Un nombre de propriétaires de chevaux ont acheté ou fabriqué de l'ensilage de balles de foin rondes. On a déterminé que malheureusement, un certain nombre d'éclosions de botulisme chez les chevaux ont été causées parce que des animaux ont été nourris avec de l'ensilage de balles de foin rondes sans avoir été vaccinés au préalable. Bien que la qualité fourragère de l'ensilage de balles de foin rondes peut être très élevée, la présence de la toxine botulinique est toujours imprévisible. C'est pourquoi il faut faire preuve de prudence lorsque de l'ensilage est donné aux chevaux. Consulter la feuille de renseignements, Botulisme chez les chevaux et ensilage du foin. Les éleveurs qui envisagent d'utiliser de l'ensilage devraient se renseigner auprès de leur vétérinaire au sujet de la vaccination des chevaux contre le botulisme.

Métrite contagieuse équine (MCE)

En Ontario, 16 juments et un étalon ont probablement contracté la MCE à la suite d'une insémination de sperme infecté, possiblement importé lors de la saison de reproduction 2008. Ces résultats font partie d'une enquête menée partout en Amérique du Nord. Comme mesure préventive, l'ACIA a imposé la mise en quarantaine des animaux sur les fermes, cette mesure est demeurée en vigueur jusqu'à ce que toutes les juments et leurs poulains et pouliches de moins d'un an potentiellement exposés aient obtenus des résultats négatifs au test sur la MCE. Les collectes d'échantillons se poursuivent et tous les résultats d'analyse jusqu'à ce jour ont été négatifsfootnote 5.

Depuis le 19 janvier 2009, l'ACIA a mis en œuvre une condition de certification supplémentaire relative à l'importation des chevaux vivants en provenance des É.-U.

De plus, depuis le 29 janvier 2009, de nouvelles exigences en matière d'importation de germoplasme de chevaux (sperme et embryons) ont été mises en œuvre.

Anémie infectieuse des équidés (AIE)

Au Canada, les propriétaires de chevaux acquittent volontairement les frais pour soumettre leurs chevaux au dépistage lorsque la preuve de résultats d'analyse négatifs est nécessaire aux fins de transport vers des spectacles et d'autres événements équestres. Les vétérinaires de pratique privée recueillent des échantillons et les soumettent à des laboratoires privés agréés par l'ACIA pour un test de dépistage de l'AIE. Les chevaux infectés par l'AIE doivent être signalés à l'ACIA et les mesures de lutte contre les maladies sont mises en œuvre. Depuis 2006, un test ELISA compétitif a été utilisé à titre de test de surveillance plutôt que l'épreuve d'immunodiffusion sur gélose (IDG) ou le test de Coggins.

De 1998 à 2008 inclusivement, des 826 866 échantillons soumis, 1728 se s'ont avérés positifs. L'AIE se concentre au Canada dans les provinces suivantes : la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique, où tous les cas à l'exception de 31 ont été diagnostiqués au cours des 10 dernières années. Pour la même période, seulement quatre cas d'AIE ont été diagnostiqués sur les 297 855 échantillons provenant de l'Ontariofootnote 6.

Artérite virale équine (AVE)

L'AVE est rarement diagnostiquée en Ontario. En 1999, un syndrome apparenté à l'AVE a été rapporté chez les chevaux d'une des neufs écuries d'un champ de courses et de deux installations d'entraînement en Ontariofootnote 7. Le syndrome comporte une éruption cutanée, une réaction apparentée à l'urticaire des membres, du tronc, du bréchet, de la région inguinale et de la région scrotale ou des glandes mammaires, et est accompagné d'un des symptômes suivants: écoulement nasal ou oculaire, fièvre, pétéchies et lésions buccales. Tous les chevaux standardbred déclarés avoir été cliniquement malades et ceux des écuries touchées par le syndrome apparenté à l'AVE présentaient un titre supérieur à 1:4, tandis que seulement 26 % du groupe de référence présentait un taux d'anticorps supérieur à 1:4.

Affections neurologiques (EEE, VNO et nEHV-1 et rage)

Les sommaires des cas neurologiques de toutes les provinces ne sont pas disponibles. Les cas de l'Ontario sont présentés dans le tableau 2. En 2008, le Québec a confirmé 19 cas d'EEE chez les chevaux et dans une ferme trois émeus sont morts de l'EEE; on soupçonne que dans 13 autres cas la même maladie est la cause de la mort.

Tableau 2. Surveillance en Ontario de 2000 à 2008
AnnéeEncéphalomyélite équine de l'Est (EEE)Virus du Nil occidental (VNO)Rage
20084 cas de chevaux et 1 d'émeu confirmés (d'autres émeus sont morts sur la même exploitation agricole)22
2007001 cheval, 1 âne
2006030
2005050
2004492
200311 cas de chevaux et 1 cas d'émeu confirmés9 cas confirmés et 1 cas probable1
20021101 cas confirmés, 6 cas probables1
20012-5
20003

En Ontario, le VNO et l'EEE chez les chevaux sont diagnostiqués par des résultats positifs pour les anticorps IgM, l'épreuve immunocytochimique (EI) ou la PCR par le Laboratoire de santé animale de l'Université de Guelph. Le rRT-PCR du virus de l'encéphalomyélite équine de l'Est (VEEE) a été adapté de la procédure publiée décrite par Lambert AJ et coll.footnote 8. Certains cas ne peuvent pas être enregistrés lorsque les échantillons sont soumis à d'autres laboratoires.

Virus herpétique équin de type 1, forme neurologique

Depuis l'éclosion en 2003 de la forme neurologique du virus herpétique équin de type 1 chez un grand groupe de chevaux à Findley, en Ohio, d'autres éclosions ont été signalées partout en Amérique du Nord.

Les symptômes neurologiques varient de l'ataxie légère à la paraplégie complète, qui mène souvent à la mort ou à l'euthanasie. Il est reconnu à titre de nouveau mutant du virus. En mars 2008, une éclosion est apparue dans une pension pour animaux en Saskatchewan où 15 chevaux ont contracté le virus. Il s'agit uniquement d'une des éclosions sporadiques qui surviennent dans la communauté équine mondiale.

L'élaboration d'un test PCR permet maintenant l'identification de la souche de la forme neurologique du virus herpétique équin de type 1 (nEHV-1). Ce test offre aux laboratoires et aux vétérinaires l'outil pour reconnaître plus facilement et plus souvent la souche de la forme neurologique du virus herpétique équin de type 1. Le dépistage plus fréquent ne signifie pas nécessairement une augmentation des risques de contracter la maladie, mais simplement que «plus on cherche, plus on trouve». Le Laboratoire de santé animale de l'Université de Guelph a dépisté le nEHV-1 chez trois chevaux entre la fin 2007 et l'année 2008footnote 9.

Rage

Cinquante-trois cas de rage ont été déclarés chez les chevaux au cours d'une décennie, soit de 1998 à 2008. Le Manitoba, la Saskatchewan et l'Ontario comptent respectivement 19, 16 et 16 cas chacunfootnote 10.

La souche « rage du renard arctique » est maintenant connue sous le nom de « rage du renard en Ontario » ou « variante du renard de l'Est ». Le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario offre un programme de vaccination orale contre la rage pour les animaux sauvages. Ce programme a grandement réduit le nombre de cas de rage en Ontario et l'a presque éliminée chez les renards. En 2009, un seul cas de rage chez les renards confirmé en laboratoire a été signalé au 16 juillet. Toutefois, la rage est encore présente chez les mouffettes et déborde sur d'autres espèces, p. ex. chez trois moutons l'an dernier. Un nouveau vaccin antirabique oral (ONRAB), développé par l'Ontario, semble vacciner avec succès les mouffettes, les ratons laveurs et les renards et devrait réduire encore davantage le nombre de cas de rage chez les animaux sauvages de l'Ontario.

La souche de rage du raton laveur, qui s'est infiltrée en Ontario dans une petite localité adjacente à l'état de New York en juillet 1999, semble avoir été éliminée. La souche de rage de la chauve-souris est endémique en Ontario. Le développement d'un vaccin n'est pas prévu.

De janvier 2000 à mars 2007 inclusivement, trois humains sont morts de la rage au Canada et une quatrième personne est décédée après avoir été mutilée par un cheval enragé.

Gourme

La gourme, causée par la bactérie Streptococcus equi, est une infection grave très contagieuse chez les chevaux et autres équidés. Elle est endémique chez la plupart des populations chevalines.

Aucune exigence n'oblige les propriétaires de chevaux à signaler ou à mettre en quarantaine les chevaux ou les écuries, sauf dans le cas des établissements de champs de courses. Les dirigeants des champs de courses peuvent restreindre les déplacements des chevaux lorsque des cas de gourme sont diagnostiqués ou soupçonnés. L'organisme peut être isolé dans le nez ou les ganglions lymphatiques des animaux infectés et peut se retrouver dans les poches gutturales des animaux porteurs. Pour de plus amples renseignements sur la gourme et la biosécurité pour prévenir l'apparition de la gourme, consulter la section «Santé et biosécurité» sous « Chevaux ».

Résumé

Il faut être à l'affût des maladies désignées comme étant à déclaration ou à notification obligatoire. Le meilleur moyen de prévenir la maladie chez des chevaux est de travailler de concert avec un vétérinaire et d'établir de bons protocoles de biosécurité.