Toxicité pour les chevaux des espèces du genre Equisetum
Renseignez-vous sur l’intoxication des chevaux à la prêle.
ISSN 1198-7138, Publié juillet 2007
Introduction
Présentes et persistantes depuis l’ère paléozoïque (il y a 250–540 millions d’années), les espèces du genre Equisetum, communément appelées prêles (on voit aussi prèles), sont considérées comme des fossiles vivants. Ces plantes vivaces qui ressemblent à des fougères sont largement disséminées dans la plupart des zones tempérées du monde. Elles peuvent empoisonner les chevaux s'ils en consomment en grandes quantités (p. ex. 2 kg [4–5 lb] par jour pendant 1–2 semaines, dans le cas d’un cheval de 454 kg [1000 lb]).
La présence des espèces du genre Equisetum dans les pâturages n'est pas préoccupante, étant donné que ces plantes sont habituellement peu consommées du fait de leur forte teneur en silicate et de l’abondance d’autres plantes fourragères plus appétentes. Toutefois, l’ingestion de foin qui en contient peut provoquer des empoisonnements. Si la prêle est fauchée, séchée et mélangée au foin dans une proportion qui représente 20 % ou plus de la consommation de matière sèche du cheval
Signes cliniques
Les symptômes d’intoxication à Equisetum sont surtout observés chez les chevaux jeunes en pleine croissance, mais des cas d’intoxication ont aussi été signalés chez des vaches et des moutons. Les symptômes se manifestent lentement au début. Les premiers signes de l’intoxication peuvent être un piètre état général, une perte de poids (sans perte d’appétit particulière), une diarrhée et une moins bonne coordination des mouvements. Si elle n'est pas traitée, l’intoxication progresse jusqu'à provoquer une perte de contrôle musculaire, une démarche chancelante et des problèmes d’équilibre sévères. Le cheval est sujet à devenir agité et nerveux par suite de son incapacité à maîtriser ses muscles. Il peut rester étendu, incapable de se lever, peut être saisi de crises et peut finir par mourir d’épuisement en moins de 1–2 semaines environ
Traitement
Une reconnaissance précoce des symptômes est primordiale dans le traitement des intoxications causées par les espèces du genre Equisetum. Si elles sont identifiées tôt, les espèces en cause pourront être éliminées et l’animal pourra se rétablir complètement pour peu qu'il reçoive un traitement convenable. On peut lui administrer de la thiamine (vitamine B1), à raison de 500 mg à 1 g/jour, par voie intraveineuse, puis par voie intramusculaire pendant plusieurs jours
Identification
Les espèces du genre Equisetum sont souvent observées dans des sols mal drainés, à texture sableuse ou graveleuse, caractéristiques des marais, des prairies mouillées, des berges des cours d’eau et des rives des lacs et des étangs. L'Equisetum arvense (figures 1 et 2), prêle des champs ou queue de renard en français, est l’espèce de prêle la plus commune et la plus variable. En général, on peut l’identifier tôt dans la saison par sa tige fertile, non ramifiée, haute d’à peu près 15 cm (6 po), brun-beige, qui porte aux nœuds des gaines enveloppantes de couleur foncée
Méthode de lutte
Les espèces d'Equisetum sont difficiles à éradiquer, en raison de leur système racinaire rhizomateux et persistant et de la capacité de leurs tiges fertiles à produire des quantités massives de spores. Le drainage de l’excès d’eau des zones marécageuses peut aider, mais la meilleure façon de réduire les densités de peuplement à long terme est de couper les tiges fertiles repérées au début du printemps, avant qu'elles ne disséminent des spores. Accroître la fertilité du sol et améliorer le drainage encourageront les graminées et légumineuses cultivées à pousser et à faire concurrence aux espèces du genre Equisetum. De plus, l’augmentation de la concentration des graminées et des légumineuses aura pour effet d’abaisser la proportion de la teneur en matière sèche du foin représentée par ces plantes vénéneuses. Des herbicides, comme le 2,4-D et le MCPA, maîtrisent les espèces du genre Equisetum quand ils sont mis en contact avec leur partie végétative
Notes en bas de page
- note de bas de page[1] Retour au paragraphe Kingsbury JM. Poisonous plants of the United States and Canada. Englewood Cliffs, New Jersey : Prentice-Hall, Inc., 1964 :114-118.
- note de bas de page[2] Retour au paragraphe Knight AP, Walter RG. A guide to plant poisoning of animals in North America. Jackson, Wyoming : Teton NewMedia, 2001 :224-225.
- note de bas de page[3] Retour au paragraphe Radostits OM, Gay CC, Blood DC, Hinchcliff KW. Veterinary medicine, 9th ed. Edinburgh : WB Saunders Company Ltd., 2000 :1556-1558.
- note de bas de page[4] Retour au paragraphe Burrows GE, Tyrl RJ. Toxic plants of North America. Ames, Iowa : Iowa State Press, 2001 :434-438.
- note de bas de page[5] Retour au paragraphe Cobb B. A field guide to the ferns. Boston : Houghton Mifflin Co., 1963 :194-213.
- note de bas de page[6] Retour au paragraphe Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. Guide de lutte contre les mauvaises herbes, édition 2006-2007, Publication 75F. Toronto, Gouvernement de l’Ontario, 2006.