À propos de la consultation

Nous élaborons une stratégie provinciale sur la sécurité alimentaire pour aider davantage de gens à accéder à une alimentation suffisante, saine, nutritive et appropriée sur le plan culturel. Nous avons préparé un document de travail et avons développé un sondage en ligne et accueilli des rencontres en personne d’Avril 2017 à Juillet 2017 pour donner aux Ontariennes et Ontariens la chance de donner leurs avis pour nous aider a développer la stratégie.

En collaboration avec le ministère des Services sociaux et communautaires, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, le ministère des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation et le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse, nous avons identifié quatre secteurs d’intérêt pour orienter la discussion sur ce que la stratégie devrait comprendre :

  1. Des collectivités renforcées par des solutions sur mesure.
    Nous devons aider les collectivités à répondre à leurs besoins au moyen de solutions uniques et développées localement.
  2. Des démarches intégrées en matière d’alimentation qui utilisent le savoir pour créer un impact collectif.
    Il est possible d’accroître la sécurité alimentaire en travaillant de façon intersectorielle et en convenant d’objectifs communs et de façons de mesurer les progrès.
  3. La sécurité alimentaire va au-delà des aliments.
    Pour aider les communautés à parvenir à la sécurité alimentaire, il faut améliorer l’accès au logement, au transport, aux bons emplois et aux compétences culinaires. Ces améliorations contribueront aussi à la santé mentale et au bien-être à court, à moyen et à long terme.
  4. Favoriser l’innovation.
    Pour lutter contre l’insécurité alimentaire et nous aider à trouver de nouvelles solutions, nous soutiendrons et encouragerons les acteurs misant sur la créativité et l’innovation de rupture, et nous solliciterons leur aide.

À l’été 2017, nous présenterons un rapport sur les commentaires que nous aurons recueillis, et nous rendrons publique la stratégie définitive à l’automne 2017.

Cette consultation contribue au travail déjà entrepris pour réduire la pauvreté et lutter contre l’insécurité alimentaire grâce à des programmes comme les suivants :

Message du ministre

Mieux comprendre les défis que les Ontariens et les Ontariennes qui vivent dans la pauvreté doivent relever est au cœur même de mon nouveau rôle de ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté de l’Ontario.

Pour pouvoir résoudre le problème de la pauvreté, il faut savoir en reconnaître les signes. Plus tôt cette année, notre gouvernement a lancé des consultations à l’échelle de la province pour mieux comprendre et s’attaquer à l’un de ces principaux symptômes : l’insécurité alimentaire.

Nous avons discuté avec de nombreux Ontariennes et Ontariens de tous horizons de leurs espoirs, besoins et points de vue afin de nous aider à élaborer une stratégie provinciale pour la sécurité alimentaire qui permettra d’améliorer l’accès à une alimentation suffisante, saine, abordable et nutritive.

Un trop grand nombre de personnes dans les collectivités de toute la province nous ont dit qu’elles ont du mal à joindre les deux bouts et qu’elles ne disposent pas d’un revenu suffisant pour mettre un toit au-dessus de la tête de leurs familles grandissantes ou pour leur servir des repas nutritifs.

Ces discussions ont mis en évidence la nécessité urgente d’élaborer une stratégie provinciale pour la sécurité alimentaire. Le présent rapport représente une étape importante dans la réalisation de cet objectif.

Nous avons commencé nos consultations en publiant un document de travail qui a servi de point de départ aux échanges en personne, aux mémoires et aux réponses données aux questionnaires sur la sécurité alimentaire.

Nous avons recueilli les commentaires de personnes ayant une expérience vécue de l’insécurité alimentaire, ainsi que de spécialistes en matière de santé, de politiques alimentaires, de réduction de la pauvreté, d’agriculture et de systèmes alimentaires, notamment des partenaires des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones vivant en milieu urbain.

Au cours de nos consultations, les Ontariennes et Ontariens nous ont fait part de leurs suggestions sur la façon dont nous devrions aborder nos travaux et sur les éléments que la stratégie devrait inclure. Nous avons également recueilli des commentaires sur la façon dont les initiatives en matière de transport abordable, de stabilité de l’emploi, de logement abordable et de culture locale d’aliments peuvent améliorer l’accès physique et économique à des aliments sains.

La stratégie pour la sécurité alimentaire complètera notre Stratégie de réduction de la pauvreté.

Elle portera sur l’accès physique et économique à une alimentation suffisante, saine, nutritive et adaptée sur le plan culturel, notamment dans les collectivités éloignées et autochtones de même que pour les peuples autochtones de toute la province.

La stratégie insistera sur le fait que les aliments ont une dimension culturelle. Elle fera également progresser un cadre dans lequel la relation avec l’alimentation peut faciliter et renforcer la santé et le bien-être aux niveaux individuel, culturel et communautaire.

Nos consultations ont favorisé d’importants échanges sur les enseignements que nous pouvons tirer de l’expérience de la population de la province sur l’accès à l’alimentation et sur les perspectives alimentaires, en particulier au sein de plusieurs régions et collectivités où ces personnes se sont établies.

La stratégie constituera un jalon dans la mise en place et le maintien de relations collaboratives permanentes à l’intérieur comme à l’extérieur du gouvernement. Elle favorisera également l’établissement d’un partenariat fédéral renforcé qui permettra de relever les défis posés par la question de la sécurité alimentaire dans les collectivités du Nord et dans celles des Premières Nations qui sont situées dans des régions éloignées.

Nous savons que nous devons continuer à maintenir des voies de communication ouvertes dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une stratégie qui tienne vraiment compte des défis que les Ontariens et les Ontariennes doivent relever, tout en soutenant les solutions innovantes qu’ils continuent d’adopter au sein de leurs propres collectivités. Le présent rapport expose certains de ces défis de même que certaines des solutions sur lesquelles notre stratégie reposera.

Alors que nous poursuivons nos efforts, j’aimerais prendre un instant pour remercier le ministre Chris Ballard pour son leadership, lui qui a à la fois supervisé les consultations et entrepris l’élaboration d’une stratégie provinciale pour la sécurité alimentaire. Je compte continuer sur sa lancée.

J’aimerais aussi remercier les nombreuses personnes qui ont partagé leurs idées et réflexions, aux quatre coins de la province. Vos points de vue seront pris en compte lorsque nous élaborerons la première stratégie ontarienne pour une sécurité alimentaire et que nous poursuivrons nos efforts vitaux pour bâtir une province au sein de laquelle personne ne connaîtra la faim.

L’honorable Peter Milczyn
Ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté
Ministre du Logement

Résumé des consultations

Qui s’est exprimé et de quelle façon

Nous avons échangé avec des personnes et des communautés de toute la province afin de mieux connaître leur point de vue concernant la vision proposée et l’approche en quatre volets visant l’élaboration d’une stratégie provinciale pour la sécurité alimentaire. Nous nous sommes également intéressés à leurs activités liées à la sécurité alimentaire.

Entre avril et juillet 2017 :

  • 155personnes ont répondu à notre sondage en ligne fondé sur notre document de travail
  • 133personnes ont répondu au questionnaire axé sur les Autochtones
  • 400personnes ont assisté à des réunions en personne, notamment à un marathon d’idées politiques organisé à Toronto

Nous avons organisé 8 tables rondes : à London, à Guelph, à Barrie, à Peterborough, à Sudbury, à Sioux Lookout, au Lac Seul et à Moosonee.

Nous avons également pu exposer les travaux sur la stratégie pour la sécurité alimentaire à l’occasion de 10 réunions, avec notamment l’Association canadienne des études sur l’alimentation, la Table de concertation sur la réforme en matière de sécurité du revenu pour les Autochtones en milieu urbain, le Groupe de travail sur la réforme en matière de sécurité du revenu pour les Premières Nations, l’Ontario Chronic Disease Prevention Management in Public Health (OCDPMPH), les assemblées des chefs de la Nishnawbe Aski Nation, l’unité de coordination sanitaire des Chiefs of Ontario, les conseils sur la politique alimentaire de l’Est de l’Ontario, Tungasuvvingat Inuit et la Métis Nation of Ontario.

Nous avons pu prendre connaissance des différents points de vue concernant la sécurité alimentaire et déterminer la nécessité d’organiser en permanence des consultations et des échanges tout au long de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie.

Au cours de nos consultations, nous avons rencontré et recueilli les commentaires des acteurs suivants :

  • consommateurs
  • transformateurs d’aliments
  • détaillants
  • défenseurs de la réduction de la pauvreté et fournisseurs de services
  • organismes de services sociaux
  • universitaires et étudiants
  • professionnels de la santé publique
  • représentants du secteur agricole
  • spécialistes des systèmes alimentaires
  • cultivateurs urbains
  • partenaires des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones vivant en milieu urbain
  • personnes ayant une expérience vécue de l’insécurité alimentaire
  • représentants des municipalités et des collectivités régionales

Commentaires recueillis

La vision de la sécurité alimentaire

D’après les participants, la sécurité alimentaire signifie :

  • un accès digne pour tout le monde, en tout le temps, aux abondantes ressources alimentaires de l’Ontario;
  • un accès à une alimentation saine, suffisante, abordable, nutritive et adaptée sur le plan culturel grâce à un système alimentaire socialement équitable et durable;
  • un soutien en matière de santé et de bien-être aux niveaux individuel, communautaire et culturel.

La sécurité alimentaire des ménages dépend des facteurs suivants :

  • le coût de la vie, notamment le logement et le loyer;
  • le coût des produits et services de première nécessité, notamment le chauffage, l’électricité et l’alimentation;
  • les taux de l’aide sociale;
  • la sécurité d’emploi et le revenu;
  • l’accès au transport;
  • le coût du carburant et du matériel nécessaires à la chasse et à la pêche.

La sécurité alimentaire communautaire pourrait être renforcée en traitant les questions énumérées ci-dessus, ainsi qu’en améliorant les points suivants :

  • l’éventail des possibilités en matière de vente au détail d’aliments sains dans les quartiers et les collectivités, notamment dans les collectivités du Nord et éloignées;
  • la qualité des sols, de l’eau et des conditions locales pour la culture;
  • la qualité du secteur agricole et la protection des terres agricoles;
  • l’accès aux terres nécessaires pour la culture d’aliments;
  • les situations économiques locales.

Premier volet : Autonomie des collectivités au travers de solutions adaptées au cas par cas

Il est possible d’améliorer les résultats de toute la province en soutenant les collectivités dans leur recherche de solutions locales en matière de sécurité alimentaire.

Les participants ont principalement évoqué les sujets suivants :

  • Pour assurer la sécurité alimentaire, tous les secteurs doivent travailler de concert et les solutions doivent tenir compte des capacités, des besoins et des intérêts locaux.
  • Une bonne situation économique, environnementale et communautaire permet de soutenir l’autonomie des collectivités.
  • La sécurité alimentaire peut renforcer les économies locales et améliorer la santé et le bien-être aux niveaux individuel et communautaire. L’ensemble du système alimentaire a besoin d’investissements pour profiter pleinement de la sécurité alimentaire.
  • Un financement prévisible permettrait de mettre en place de nouvelles approches, d’évaluer les initiatives communautaires et d’élargir le périmètre des solutions éprouvées.
  • Une vision fondatrice mieux énoncée et éclairée par les collectivités, accompagnée d’une série de définitions et de normes de mesure, pourrait permettre de prendre de nouvelles mesures aux niveaux local et régional sur la question de la sécurité alimentaire.
  • De meilleurs réseaux de transport et de distribution, une concurrence accrue entre détaillants dans les collectivités éloignées et une infrastructure à large bande permettraient aux populations d’accéder à une alimentation abordable et saine, en particulier dans les collectivités du Nord et éloignées.
  • L’accès approprié aux ressources en eau est une composante essentielle de la sécurité alimentaire et constitue souvent un prérequis indispensable aux initiatives communautaires de petite taille en matière de cultures.
  • Les collectivités autonomes sont constituées de personnes disposant des compétences culinaires et des connaissances nutritionnelles qui permettent de mener une vie plus saine.

Les participants ont suggéré les mesures suivantes :

  • Il est nécessaire d’établir des partenariats avec les administrations municipales et régionales, les Premières Nations et les partenaires fédéraux.
  • Les programmes, les politiques et les plateformes de financement axés sur les résultats peuvent améliorer la coordination au niveau local.
  • Il est possible d’aider les gens à acquérir des compétences culinaires et des connaissances nutritionnelles au sein des programmes-cadres du système d’éducation public.
  • En matière de sécurité alimentaire, une structure de financement provinciale en faveur des collectivités et des organismes favoriserait la collaboration locale.
  • Un soutien accru des conseils et des réseaux traitant des politiques alimentaires permettrait de regrouper les initiatives, tout en restant sensible aux différences régionales et respectueux des cultures et de l’autodétermination au niveau local.
  • De nombreuses collectivités des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones vivant en milieu urbain sont intéressées par la construction de serres et de planches de jardin et par l’élaboration de programmes d’acquisition de compétences culinaires héritées du patrimoine culturel afin d’améliorer l’accès physique aux aliments.
  • Des ressources financières sont nécessaires pour soutenir les programmes autochtones de chasse, de pêche et de jardinage.
  • Dans certaines collectivités éloignées, l’aménagement de routes est la première mesure importante à prendre pour améliorer le transport.
  • Dans d’autres cas, des réseaux de transport et de distribution communautaires et des marchés itinérants permettraient d’accéder à une alimentation plus abordable.

Deuxième volet : Initiatives alimentaires intégrées reposant sur des partenariats d’action

Afin de renforcer la sécurité alimentaire, il est essentiel que le gouvernement, les collectivités, le secteur privé et les organismes déterminent des perspectives et des objectifs communs pour faire converger les efforts des uns et des autres, et de les soutenir, ainsi que pour évaluer les progrès.

D’après les participants, un cadre de partenariat d’action constitue une façon de renforcer la collaboration, mais elle n’est pas la seule.

  1. Programme collectif – Une vision commune du changement, assortie d’une compréhension commune du problème et d’une approche conjointe visant sa résolution par la mise en œuvre d’actions convenues.
  2. Méthode de mesure uniforme – Tous les organismes participants conviennent des méthodes de mesure et de rapport des progrès réalisés. Quelques indicateurs communs soutiennent l’apprentissage et l’amélioration.
  3. Activités de renforcement mutuel – Différentes parties prenantes, issues de plusieurs secteurs, coordonnent des activités différenciées par le biais d’un plan d’action misant sur le renforcement mutuel.
  4. Communication continue – Des échanges réguliers, structurés et ouverts instaurent une relation de confiance, encouragent la concrétisation d’objectifs réciproques et créent une motivation collective.
  5. Structure de coordination et de soutien – Il s’agit de servir l’initiative et de coordonner les organisations et les organismes participants.

Les participants ont principalement évoqué les sujets suivants :

  • Une vision commune peut aider à déterminer des objectifs communs.
  • Un cadre de mesure commun peut nous aider à mieux comprendre de quelle façon différentes approches contribuent à la réalisation de notre vision commune.
  • Il est nécessaire d’améliorer les échanges au sein des collectivités et entre elles.
  • Il est intéressant de collaborer de façon plus étroite avec le secteur privé afin d’obtenir des résultats en matière de sécurité alimentaire.
  • Grâce à un soutien financier, les organismes centraux peuvent aider à créer une vision commune, à évaluer la réussite et à améliorer les échanges.

Les participants ont suggéré les mesures suivantes :

  • Le partage des apprentissages pourrait être amélioré au sein des organismes et des collectivités afin de renforcer les initiatives et de cerner les pratiques exemplaires.
  • Des financements et du personnel auxiliaire appropriés, des groupes de travail et des réseaux de communications pourraient renforcer la cohésion des initiatives de grande envergure.
  • Il faudrait soutenir les structures existantes plutôt que de créer de nouvelles structures de gouvernance susceptibles de faire double emploi avec d’autres.
  • Sustain Ontario, l’Association pour la santé publique de l’Ontario et la Nishnawbe Aski Nation sont toutes des chefs de file dans ce domaine et devraient être considérés comme des organismes en mesure de coordonner les efforts.
  • Un tel partenariat pourrait être soutenu par une initiative pour des données ouvertes qui favorise la diversification des types, des sources et de la disponibilité des données et permet de suivre les progrès réalisés en matière de sécurité alimentaire, notamment grâce à des données propres aux différents endroits.

Troisième volet : La sécurité alimentaire ne se cantonne pas aux aliments

Pour aider les communautés à parvenir à la sécurité alimentaire, il faut améliorer l’accès au logement abordable, au transport et aux bons emplois. La sécurité alimentaire améliorera la santé mentale et le bien-être à court, à moyen et à long terme.

Les participants ont principalement évoqué les sujets suivants :

  • Il est nécessaire d’accorder des soutiens du revenu pour lutter contre l’insécurité alimentaire des ménages.
  • Le niveau de revenu dépend d’un certain nombre de facteurs, notamment la situation économique locale, la précarité de l’emploi, les capacités physiques individuelles et l’éducation.
  • Le lancement du Projet pilote portant sur le revenu de base est une mesure prometteuse qui tend à améliorer l’accès digne au système alimentaire de la province et qui est susceptible d’agir sur les questions sous-jacentes d’insécurité alimentaire.
  • La capacité d’un ménage d’acheter des aliments est souvent affectée par le coût des autres produits et services de première nécessité.
  • Les personnes vivant de l’aide sociale perçoivent souvent un revenu trop faible pour acheter des aliments nutritifs et adaptés sur le plan culturel. Les salariés éprouvent également des difficultés à mettre du pain sur la table.
  • L’amélioration des options de transport dans les collectivités éloignées, rurales et urbaines permettrait aux populations d’accéder à une alimentation suffisante, saine, nutritive et adaptée sur le plan culturel en se fournissant dans des points de vente au détail à bas prix, au sein ou à proximité de la collectivité.
  • Un logement stable peut aider à sortir de la pauvreté en facilitant la recherche d’emploi et l’accès à d’autres services sociaux.
  • Dans les collectivités du Nord et éloignées, un système de transport abordable toute l’année, de l’électricité meilleur marché, de meilleures installations communautaires d’entreposage des aliments et une infrastructure de distribution permettraient d’assurer la sécurité alimentaire des particuliers, des ménages et des collectivités.
  • Le colonialisme a perturbé la sécurité alimentaire des Autochtones et les pensionnats ont eu un effet direct sur leurs communautés, notamment avec la perte des compétences culinaires traditionnelles qui pourraient autrement protéger les ménages de l’insécurité alimentaire et de ses effets néfastes sur la santé et le bien-être communautaires.

Les participants ont suggéré les mesures suivantes :

  • Un revenu de base garanti et des augmentations du salaire minimum et de l’aide sociale représentent des mesures importantes qui contribueraient à résoudre les problèmes d’insécurité alimentaire des ménages en Ontario.
  • Les règlements visant à réduire l’emploi précaire en Ontario et la mise en place d’un salaire suffisant pour vivre sont considérés comme d’importants domaines d’intérêt.
  • L’amélioration de l’accès au logement abordable, la protection des loyers et la réduction des tarifs énergétiques en faveur des ménages à faible revenu vivant dans des collectivités du Nord et des collectivités isolées permettraient de dégager des ressources économiques susceptibles de servir à se procurer une alimentation nutritive, saine et adaptée sur le plan culturel.
  • L’augmentation de l’inclusion économique et sociale des personnes handicapées et la réduction des recouvrements sur les programmes d’aide sociale dus au montant de salaire gagné permettraient d’améliorer la situation économique des personnes vulnérables.
  • L’émancipation économique des femmes et leur rémunération au titre des travaux bénévoles et communautaires qu’elles réalisent pourraient contribuer à la sécurité alimentaire des femmes de façon générale.
  • Les services de garde d’enfants abordables, l’éducation et les programmes de perfectionnement professionnel, ainsi que le soutien aux fermes et aux entreprises de petite taille peuvent améliorer les revenus.

Quatrième volet : Soutien en faveur de l’innovation

Dans toute la province, les entrepreneurs et les chefs communautaires utilisent des connaissances traditionnelles, des technologies et de nouveaux modèles économiques afin d’améliorer l’accès physique et économique à une alimentation nutritive, saine, de qualité et adaptée sur le plan culturel, notamment dans les collectivités éloignées des Premières Nations.

Les participants ont principalement évoqué les sujets suivants :

  • De nouveaux investissements durables sont nécessaires pour soutenir les innovateurs et accélérer la recherche et la mise en place de solutions.
  • Des approches respectueuses des cultures et de la souveraineté des Autochtones, incluant également des connaissances traditionnelles, peuvent avoir un effet direct plus important et plus pérenne.
  • Le modèle de l’entreprise sociale renforce les perspectives d’emploi des personnes vulnérables et des personnes occupant un emploi précaire, et améliore ainsi la sécurité alimentaire.
  • Les collectivités utilisent les technologies afin d’améliorer l’accès physique à l’alimentation par le biais de marchés numériques qui relient les agriculteurs aux membres de la collectivité.
  • De nombreuses collectivités, notamment dans les régions du Nord et éloignées, sont intéressées par l’utilisation d’approches novatrices visant la culture d’aliments, par exemple grâce à des méthodes de culture en serre, hydroponique et verticale.
  • L’investissement et le financement peuvent accroître la stabilité des nouvelles entreprises et aider à adopter des approches plus efficaces pour assurer la sécurité alimentaire.
  • L’innovation sociale peut aider les collectivités à créer de nouvelles possibilités de développement économique et à accéder à des capitaux privés, mais la réussite de ces initiatives dépendra de l’engagement du secteur privé et des citoyens.
  • L’infrastructure à large bande (internet) et l’infrastructure physique (centres communautaires) dans les collectivités du Nord et les collectivités éloignées sont nécessaires pour faire progresser les écosystèmes d’innovation sur place.

Les participants ont suggéré les mesures suivantes :

  • Les entreprises et le gouvernement ont des rôles similaires à jouer dans la recherche de solutions novatrices en matière de sécurité alimentaire.
  • Il faut redoubler d’efforts pour amener les entreprises à s’assoir autour de la table.
  • L’espace d’innovation doit mêler différents points de vue, populations et connaissances du secteur.
  • Des solutions ciblées et novatrices doivent être axées sur l’instauration de l’autodétermination alimentaire des collectivités.
  • Au sein des communautés autochtones, il est important de veiller à ce que les systèmes alimentaires soient adaptés à la culture et aux valeurs des Autochtones, en incluant des innovations menées par les Premières Nations qui renforcent les compétences liées aux activités traditionnelles, notamment la chasse, la pêche, la cueillette et la culture de plantes médicinales et d’aliments locaux, et ce, afin de renforcer la pérennité de la communauté et les possibilités économiques, parallèlement à des innovations qui cherchent à améliorer la distribution et l’abordabilité de l’alimentation.
  • Un encadrement permettrait aux innovateurs de déterminer de quelle façon des éléments d’un modèle de services de bienfaisance et sans but lucratif pourraient être assemblés afin d’inclure des composantes de l’entreprise sociale.
  • Les investisseurs et les entrepreneurs ont besoin de plus amples renseignements sur les principaux acteurs et les partenaires potentiels impliqués dans le domaine de la sécurité alimentaire.
  • Un meilleur accès aux données relatives au secteur agricole et à la vente de détail d’aliments permettrait de déceler les lacunes du système et de définir de nouvelles approches en matière de sécurité alimentaire.
  • La mise en place d’un objectif commun sur le plan de l’innovation au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire est susceptible d’accroître la probabilité de collaboration et de renforcer les synergies dans tout le système.

Participation autochtone

La mise en place d’échanges continus autour de la question de la sécurité alimentaire dans le respect des relations intergouvernementales et l’intérêt général lié à l’élaboration de systèmes alimentaires qui respectent les valeurs autochtones pourraient permettre de relever les défis singuliers et de tenir compte des perspectives particulières qui se présentent aux communautés autochtones.

Les participants ont principalement évoqué les sujets suivants  :

  • Les premiers systèmes alimentaires sur le territoire de l’Ontario ont été les systèmes alimentaires autochtones qui ont nourri la population pendant des milliers d’années.
  • Le colonialisme a abouti à une perte des terres, des ressources et de l’accès aux territoires traditionnels. Il a également modifié les relations commerciales entre les communautés autochtones.
  • L’héritage des pensionnats a perturbé les pratiques économiques, sociales et culturelles des Autochtones dans le domaine alimentaire.
  • Les taux d’insécurité alimentaire sont très élevés dans les collectivités du Nord et éloignées.
  • L’insécurité alimentaire peut avoir des effets négatifs sur tous les aspects de la vie d’une personne, notamment sur sa santé physique et mentale.
  • La sécurité alimentaire est intimement liée à d’autres questions, notamment l’emploi et la sécurité du revenu.
  • Le coût élevé du transport et de la distribution augmente le coût des aliments dans les collectivités du Nord et les collectivités éloignées.
  • Il arrive souvent que le magasin Northern Store n’ait pas ou peu de concurrents, en particulier dans les collectivités éloignées.
  • Les Autochtones vivant en milieu urbain et hors réserve ont difficilement accès à une alimentation nutritive de qualité, souvent parce qu’ils ne disposent pas de moyen de transport personnel ou qu’ils ne sont pas desservis par les transports en commun.

Les participants ont suggéré les mesures suivantes :

  • Les collectivités et les organismes autochtones traitent la question de la sécurité alimentaire par le biais de jardins communautaires, de la chasse, de serres, de congélateurs, de coopératives alimentaires et d’initiatives pour les connaissances nutritionnelles, notamment des cours de conservation des denrées alimentaires, de jardinage et de cuisine.
  • Les entreprises sociales menées par des Autochtones pourraient élargir l’éventail des possibilités en matière de distribution et de vente au détail des aliments dans les collectivités du Nord et éloignées.
  • Les habitats qui recèlent d’aliments issus de la flore et de la faune sauvage pourraient être protégés en vue de soutenir les systèmes alimentaires autochtones, notamment le manoomin (riz sauvage).
  • Les stratégies d’approvisionnement en aliments issus de la flore et de la faune sauvage dans les hôpitaux, les garderies et le Programme de bonne nutrition des élèves peuvent améliorer la santé et le bien-être communautaires.
  • Les coordonnateurs de la sécurité alimentaire des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones vivant en milieu urbain pourraient mettre en œuvre des initiatives de sécurité alimentaire menées par les Autochtones.
  • Des programmes et des ressources pédagogiques en matière de connaissances nutritionnelles, offerts par les Premières Nations, pourraient être élaborés.
  • Les programmes de transport, notamment les marchés itinérants et les initiatives de transport communautaire, peuvent favoriser l’accès à l’alimentation des personnes et des familles autochtones vivant en milieu urbain et hors réserve.

Autres sujets et points à examiner

Nous avons également demandé ce qui manquait à notre cadre de discussion sur la question de la sécurité alimentaire.

Les participants ont principalement évoqué les sujets suivants :

  • D’autres champs d’action pourraient être définis en examinant l’ensemble du système alimentaire.
  • Il faudrait tenir compte du rôle du secteur privé dans le soutien de la sécurité alimentaire.
  • La croissance économique, les salaires et les avantages sociaux sont des facteurs essentiels du revenu des ménages et de la sécurité alimentaire.
  • Les municipalités peuvent jouer un rôle dans l’élaboration des stratégies axées sur les réalités locales.
  • Il faudrait tenir compte du changement climatique en tant que point essentiel à examiner et justification de l’intervention sur la sécurité alimentaire.
  • Il faudrait examiner les effets du commerce international sur l’approvisionnement alimentaire national et les conséquences néfastes d’une dépendance aux denrées alimentaires importées.
  • Il faudrait définir les perspectives des entreprises sociales dans les secteurs de l’alimentation de bienfaisance et du gaspillage alimentaire en examinant la Loi sur le don d’aliments.
  • Il faudrait mieux soutenir la production alimentaire artisanale en examinant les règlements relatifs à la salubrité des aliments du point de vue des petites entreprises en démarrage.
  • Il faudrait réduire le gaspillage alimentaire en traitant les inefficacités au sein du système alimentaire.
  • Il faudrait contribuer à réduire le gaspillage alimentaire dans les ménages grâce à des campagnes de sensibilisation du public comme Love Food Hate Waste.

Prochaines étapes

Dans les prochains mois, nous mettrons en œuvre une stratégie provinciale pour la sécurité alimentaire en nous appuyant sur les commentaires recueillis au cours des consultations publiques et en collaborant avec nos ministères partenaires.

Au fur et à mesure de l’élaboration de la stratégie, nous continuerons de participer à des échanges, et d’en organiser, afin de nous aider à déterminer et à comprendre les points de vue particuliers des différents Ontariens et Ontariennes qui résident dans des collectivités rurales, urbaines, du Nord et éloignées. À mesure que ces travaux avancent, nous mettrons au point une façon d’organiser des échanges dans un esprit d’ouverture, afin d’assurer la sécurité alimentaire.

La mobilisation permanente nous permettra également de renforcer les partenariats avec les communautés et les organismes des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones vivant en milieu urbain.

Nous continuerons de redoubler d’efforts sur la question de la réduction de la pauvreté et compterons sur l’établissement d’un partenariat fédéral qui suive notre démarche pionnière, afin de cerner les possibilités de renforcement de la sécurité alimentaire de tous les Ontariens et Ontariennes.

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