Remerciements

La production du présent rapport a bénéficié du travail de nombreux collaborateurs. Nous remercions les personnes suivantes, dont nous avons énormément apprécié la contribution :

Tous les agriculteurs ontariens qui ont répondu à cette enquête. Nous leur sommes reconnaissants d'avoir pris le temps de nous faire connaître le contenu de leurs dossiers d'épandage de 2008 alors que chaque année ils sont sollicités pour de nombreux sondages. Merci!

Susan Kelner, Lorraine Goulty, Sara Vahey et Krista Fleming, Programme ontarien de formation sur les pesticides, Université de Guelph, campus de Ridgetown, qui ont effectué l'expédition des envois et la saisie des données.

Siva Mailvaganam, Direction des politiques de développement économique, ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO), qui a défini l'échantillonnage de producteurs de fruits et légumes sélectionnés aux fins de l'enquête et et conçu l'analyse de base pour le segment des cultures horticoles.

Hugh Martin, Jennifer Allen et les étudiantes d'été Kristen Kelderman et Alexandra Grosse, MAAARO, qui ont examiné les fichiers de données brutes pour assurer la qualité et l'uniformité des données.

Mike Cowbrough, MAAARO, qui a évalué la composante de l'enquête relative aux herbicides à plusieurs étapes du travail.

Graig Hunter, Association des fruiticulteurs et des maraîchers de l'Ontario, qui nous a fourni des informations précieuses.

Plusieurs employés de la Direction du développement de l'agriculture du MAAARO, qui ont révisé certaines parties du manuscrit.

ARC Industries de Chatham, Ontario, qui a rempli les enveloppes pour le sondage.

Ce projet a été financé par l'Accord Canada Ontario concernant l'écosystème du bassin des Grands Lacs et Environnement Canada.

Introduction

Les pesticides organiques sont en usage en Ontario depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Comme de nombreux groupes exprimaient des inquiétudes concernant la contamination des poissons et des autres espèces sauvages, il était devenu nécessaire d'identifier et de quantifier l'utilisation de ces produits dans le bassin des Grands Lacs.

Le Canada et les États Unis ont signé l'Accord relatif à la qualité de l'eau des Grands Lacs en 1972. La Commission mixte internationale (CMI), qui agit au nom des deux gouvernements, supervise toutes les activités connexes. Dans le cadre de cet accord, la CMI a formé le Groupe de consultation sur la pollution due à l'utilisation des terres, qu'elle a chargé de déterminer les sources, de quantifier les apports provenant de diverses activités d'utilisation des terres, et d'évaluer leurs répercussions sur la qualité de l'eau. Les activités visées sont celles qui sont liées aux secteurs agricole et forestier, aux villes et aux zones urbaines, au réseau routier et aux autres industries. Ces études devaient essentiellement documenter les volumes de chaque pesticide qui étaient utilisés à l'échelon de chaque région de la province.

En 1972, le Groupe de consultation sur la pollution due à l'utilisation des terres a demandé que tous les cinq ans, en Ontario, on effectue une enquête visant à identifier et à quantifier l'utilisation des pesticides dans le bassin des Grands Lacs. Les résultats ainsi obtenus devaient servir à évaluer l'utilisation de ces produits conformément à l'accord international, à mettre au jour les tendances suivies pour chaque type de culture et chaque région, et à évaluer l'efficacité du travail de notre Ministère en matière de lutte contre les ravageurs et les mauvaises herbes, à l'échelon local et global.

Depuis 1973, tous les cinq ans, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO) effectue une enquête sur l'utilisation des pesticides en agriculture. Les aspects statistiques de ces enquêtes ont été traités principalement par l'Unité des services scientifiques et statistiques de la Direction des politiques de développement économique, MAAARO. Les résultats ont été publiés dans les rapports Survey of Pesticide Use in Ontario de 1973 [1], 1978 [2], 1983 [3], 1988 [4], 1993 [5], 1998 [6] et 2003 [7]. Occasionnellement, ces rapports ont abordé des aspects autres que les utilisations agricoles proprement dites (épandage routier, personnes chargées de l'application), mais leur objet principal était toujours l'emploi des pesticides en agriculture.

Comme en 1998 et en 2003, l'Enquête sur l'utilisation des pesticides en Ontario, 2008 couvre les grandes cultures, les cultures fruitières et légumières ainsi qu'une sélection d'autres productions agricoles (pépinières, gazonnières et ginseng). Elle ne contient pas de données sur les autres types d'utilisations.

Enquête sur l'utilisation des pesticides en agriculture

Échantillonnage et corrections

En Ontario, les producteurs doivent avoir suivi une formation pour pouvoir acheter et appliquer des pesticides sur leurs cultures. La liste des agriculteurs certifiés est tenue à jour au campus de Ridgetown de l'Université de Guelph (Collège de Ridgetown).

C'est cette liste qui a servi de point de départ à l'échantillonnage pour l'enquête sur les pesticides de 2008. L'échantillonnage aléatoire ainsi effectué devait assurer une couverture suffisante pour chaque type de culture et être géographiquement représentatif.

Au printemps 2008, on a envoyé un formulaire de suivi de l'utilisation des pesticides aux exploitants qui avaient été sélectionnés. On leur demandait de tenir ces documents à jour pendant la saison de production en y inscrivant les renseignements relatifs aux traitements effectués (cultures traitées, produits chimiques employés et concentrations, taux d'application, superficie cultivée et superficie traitée). En automne, ils devaient renvoyer les formulaires au Collège de Ridgetown pour qu'on effectue les corrections manuelles et la saisie des données.

On a reçu environ 1 300 formulaires contenant des données exploitables. Ils ne comportaient aucun nom, aucune adresse, aucun numéro de téléphone ou autre identifiant personnel; le seul identifiant géographique était le numéro du comté. On a vérifié que le contenu de chaque formulaire était cohérent et complet et, lorsqu'il manquait des données, on a effectué les corrections nécessaires dans la mesure du possible.

Le traitement des données, l'analyse statistique et la mise en tableaux des résultats ont été confiés à l'Unité des services scientifiques et statistiques de la Direction des politiques de développement économique du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO). Pour chaque produit chimique, on a calculé les quantités de matière active en multipliant la superficie traitée par la concentration et par le taux d'application. À plusieurs étapes de la préparation du rapport, pour assurer la vraisemblance des résultats de ces calculs, des spécialistes des pesticides employés à la Direction du développement de l'agriculture du MAAARO ont examiné les quantités de matière active estimées et ont corrigé les taux d'application.

Extrapolation des résultats de l'échantillon

Pour évaluer les quantités totales de pesticides utilisées par l'ensemble des exploitations, il fallait multiplier les résultats de l'échantillon par des facteurs d'extrapolation appropriés. Le facteur d'extrapolation, qui est propre à chaque culture, est le rapport entre la superficie totale d'une culture donnée dans toute la province et la superficie de cette même culture qui a été déclarée dans les formulaires reçus. L'Annexe I montre un exemple détaillé de calcul de ce type.

Après avoir terminé l'évaluation des quantités de matière active de chaque pesticide par type de culture à l'échelon provincial, on a effectué une répartition proportionnelle des superficies pour calculer les quantités employées à l'échelon des comtés. Cette méthode d'affectation visait à éviter les distorsions qui auraient pu résulter de la petite taille des échantillons dans certains comtés. On obtenait des résultats plus stables en effectuant d'abord une évaluation fiable des quantités de pesticides utilisées à l'échelon provincial, puis en les répartissant par comté selon la superficie cultivée.

On se fonde ici sur l'hypothèse selon laquelle chaque culture subit le même mode de traitement chimique quel que soit l'endroit où elle se trouve dans la province.

Dans quelques cas, il était impossible d'évaluer les quantités de pesticides utilisées parce que l'échantillon de certains produits ou de certaines cultures était insuffisant. Les quantités d'un pesticide donné peuvent sembler être nulles alors qu'en réalité il est probable que ce produit a été appliqué. Ce résultat peut s'expliquer de deux principales façons :

  1. l'échantillon n'a pas permis de détecter cette utilisation;
  2. la superficie consacrée à un certain type de culture, bien que présente, était encore trop faible pour qu'on puisse l'estimer dans un certain comté, de sorte qu'il était impossible de calculer un facteur d'extrapolation.

De plus, certains produits chimiques qui ne sont plus permis peuvent encore être déclarés pendant que les réserves se vident.

Autres remarques

Comme toutes les dernières éditions de cette étude, l'Enquête sur l'utilisation des pesticides en Ontario, 2008 mesure les quantités utilisées par le secteur agricole, sur les grandes cultures et sur les fruits et légumes cultivés en plein champ. Les enquêtes de 1998, 2003 et 2008 contiennent également des évaluations des quantités de pesticides utilisées dans les pépinières, les gazonnières et les cultures de ginseng (Annexe V).

Les traitements effectués dans les serres n'ont pas été couverts. On a également exclu les surfactants (huiles), les traitements de semences et d'autres utilisations propres à l'agriculture comme les traitements visant le bétail, ainsi que les rodenticides.

Sommaire des résultats

Présentation

Les résultats de cette enquête sont présentés sous forme de tableaux aux Annexes II à X, où on a désigné les pesticides par leur nom commun pour éviter d'avoir à choisir des noms commerciaux. L'Annexe VII contient la liste des noms communs cités dans l'étude.

L'Annexe II fait état des quantités totales de matière active (m. a.) de chaque pesticide qui ont été employées sur chaque type de grande culture dans la province. Les Annexes III, IV et V montrent, pour chaque produit, la répartition des quantités totales utilisées respectivement sur les fruits, les légumes et les autres cultures.

Les quantités totales employées sur l'ensemble des cultures couvertes par l'étude sont résumées à l'Annexe VI (par culture ou groupe de cultures), à l'Annexe VII (par pesticide) et à l'Annexe VIII (par région ou comté).

Aux Annexes IX et X, on compare les quantités de certains pesticides utilisées en 2008 sur certaines cultures avec les résultats des enquêtes effectuées en 1983, 1988, 1993, 1998 et 2003.

Et enfin, là où les quantités étaient faibles (moins de 200 kg de m. a.), les évaluations ont été regroupées. Bien qu'ils se trouvent sous la rubrique " autres ", ces produits sont inclus dans le total des quantités employées. Dans tous les tableaux, les chiffres ont été arrondis et leur somme peut donc ne pas tomber juste.

Points saillants

L'enquête de 2008 montre que les quantités de pesticides utilisées en agriculture (total de m. a.) ont augmenté d'environ 15 pour cent depuis 2003. Avant la présente étude, elles étaient diminution constante. Malgré l'augmentation qui s'est produite entre 2003 et 2008, globalement, les quantités utilisées ont diminué de 45 pour cent au cours des 25 dernières années.

Chaque saison de croissance présente des difficultés qui lui sont propres. Pendant la saison 2008, les conditions météorologiques ont constitué l'un des facteurs qui ont favorisé un accroissement de l'utilisation des pesticides. De nombreuses régions de l'Ontario ont reçu des précipitations supérieures à la normale et, sur certaines cultures, il a donc fallu faire de nouveaux traitements aux fongicides pour faire face à la pression accrue de la maladie.

Depuis 2003, on remarque une augmentation de la superficie consacrée à certaines cultures comme le blé, le soya, les haricots blancs, le canola et le foin, ce qui explique en partie l'accroissement des quantités de pesticides utilisées sur ces mêmes cultures. À l'inverse, la superficie consacrée au tabac a diminué depuis la saison 2003, ce qui a causé une diminution des quantités de nématocides employées dans ce type de production.

On remarque un accroissement de l'utilisation du glyphosate sur plusieurs cultures. La quantité totale de ce produit s'est accrue d'environ 76 pour cent, passant de 1 170 762 kg de m. a. en 2003 à 2 062 648 kg en 2008. Cela peut s'expliquer en partie par l'adoption de plus en plus répandue de cultures tolérantes au glyphosate.

Pour ce qui est du maïs de grande culture, les quantités d'atrazine utilisées ont diminué d'environ 10 pour cent depuis 2003. Cependant cette substance constitue encore un important outil de lutte contre les mauvaises herbes dans ce type de production, comme en témoigne la quantité totale employée à cette fin (448 071 kg de m. a.).

Voici quelques explications possibles des autres tendances ou changements relevés dans cette enquête :

  • L'éclosion de légionnaire uniponctuée a provoqué une augmentation des quantités d'insecticides employées sur le blé;
  • La diminution des quantités de téfluthrine utilisées sur le maïs de grande culture est due à l'augmentation de l'efficacité des traitements de semences aux insecticides;
  • De la même façon, on observe une diminution des quantités de diméthoate employées dans les cultures de haricots secs, qui s'explique en grande partie par l'existence d'un nouveau traitement pour les semences (thiaméthoxame). Le traitement des semences tend à réduire le besoin, ou au moins le nombre, d'épandages foliaires par saison pour la lutte contre la cicadelle de la pomme de terre;
  • La présence de pesticides qui ne figuraient pas dans les rapports précédents pour certaines cultures peut s'expliquer par l'existence de nouvelles homologations ou d'homologations d'urgence. En voici quelques exemples :
    • Propiconazole dans les cultures de betterave à sucre (homologation d'urgence en 2008);
    • Azoxystrobine, captane et imidaclopride dans les cultures de ginseng;
    • Pendiméthaline et s métolachlor dans certaines cultures légumières;
    • Oxyfluorfène dans les cultures d'oignons;
    • Diméthénamide dans les cultures d'oignons et de raisins;
    • Glufosinate d'ammonium dans certaines cultures fruitières;
    • Bacillus subtilis, boscalide, pyraclostrobine, pyriméthanil and trifloxystrobine dans certaines cultures fruitières.

Liste des annexes

Quantités de matières actives de pesticides utilisées sur l’ensemble des cultures en Ontario, 1983 à 2008

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Quantités de matières actives de pesticides utilisées sur l’ensemble des cultures en Ontario, 1983 à 2008
Quantités de matières actives de pesticides utilisées sur l’ensemble des cultures en Ontario, 1983 à 2008: 1983 - 8,7 millions de kg; 1988 - 72, millions de kg; 1993 - 6,3 millions de kg; 1998 - 5,2 millions de kg; 2003 - 4,2 millions de kg; 2008 - 4,9 millions de kg.

Quantités de matières actives de pesticides utilisées en Ontario, par type de culture, 2008

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Quantités de matières actives de pesticides utilisées en Ontario, par type de culture, 2008
Quantités de matières actives de pesticides utilisées en Ontario, par type de culture, 2008: soya - 29,7 %; grains - 10,9 %; tabac - 4,7 %; fruits - 11,0 %; légumes - 6,9 %; autres - 4,5 %; maïs - 32,2 %.

Références

  1. Roller, N.F. Survey of Pesticide Use in Ontario, 1973. Economics Information. Toronto: Economics Branch, Ontario Ministry of Agriculture and Food, 1975.
  2. Roller, N.F. Survey of Pesticide Use in Ontario, 1978. Economics Information. Toronto: Economics Branch, Ontario Ministry of Agriculture and Food, 1979.
  3. McGee, W.G. Survey of Pesticide Use in Ontario, 1983. Economics Information. Toronto: Economics and Policy Coordination Branch, Ontario Ministry of Agriculture and Food, 1984.
  4. Moxley, J. Survey of Pesticide Use in Ontario, 1988. Economics Information. Toronto: Economics and Policy Coordination Branch, Ontario Ministry of Agriculture and Food, 1989.
  5. Hunter, C. and McGee, W.G. Survey of Pesticide Use in Ontario, 1993. Economics Information. Toronto: Policy Analysis Branch, Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural Affairs, 1994.
  6. Hunter, C. and McGee, W.G. Survey of Pesticide Use in Ontario, 1998. Economics Information. Guelph: Policy Analysis Branch, Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural Affairs, 1999.
  7. McGee, W.G., Berges, H. and Callow, K. Survey of Pesticide Use in Ontario, 2003. Economics Information. Guelph: Policy and Programs Branch, Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural Affairs, 2004.
  8. Université de Guelph, campus de Ridgetown (Collège de Ridgetown). Programme ontarien de formation sur les pesticides (base de données des producteurs certifiés pour l'application de pesticides). Ridgetown.
  9. Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario. Unité des services scientifiques et statistiques (estimations des superficies cultivées, 2008). Guelph.
  10. Guide agronomique des grandes cultures. Publication 811F. Guelph.
  11. Guide de protection des grandes cultures. Publication 812F. Guelph.
  12. Recommandations pour les cultures fruitières. Publication 360F. Guelph.
  13. Recommandations pour les cultures légumières Publication 363F. Guelph.
  14. Guide de lutte contre les mauvaises herbes. Publication 75F. Guelph.
  15. Production Recommendations for Ginseng. Publication 610. Guelph.
  16. Plantes de pépinière et d'ornement, culture et lutte intégrée. Publication 383F. Guelph.
  17. Recommandations pour la gestion des gazons. Publication 384F. Guelph.
  18. Santé Canada. Site Web de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire. Ottawa.
  19. Statistique Canada. Enquête sur la superficie en fruits et légumes, 2008. Ottawa.
  20. Statistique Canada. Recensement de l'agriculture de 2006. No 95F0301XIF. Ottawa.