La lutte contre les oiseaux nuisibles et le Programme de rétablissement du faucon pèlerin en Ontario

Le ministère des Richesses naturelles (MRN) de l’Ontario coordonne depuis 1977 le Programme de rétablissement du faucon pèlerin afin de reconstituer les populations de cet oiseau de proie, qui est menacé en Ontario. Ses populations ont été gérées avec soin et des signes indiquent qu'elles sont en train de se reconstituer. Le programme vise à surveiller, àgérer et à protéger les aires de nidification et les territoires du faucon pèlerin autour des falaises naturelles et sur des immeubles dans plusieurs centres urbains de l’Ontario (Bowmanville, Brampton, Burlington, Haileybury, Hamilton, Kingston, London, Mississauga, Nanticoke, New Liskeard, Niagara Falls, Nipigon, Ottawa, Port Colborne, Red Rock, St. Catharines, Sault St. Marie, Sudbury, Thunder Bay, la région du grand Toronto et Windsor).

Le MRN craint particulièrement l’empoisonnement du faucon pèlerin lorsque la 4-aminopyridine (Avitrol) ou la strychnine est utilisée pour détruire les pigeons (proies favorites du faucon pèlerin) et d’autres oiseaux nuisibles, comme l’étourneau sansonnet et le moineau domestique. Les pesticides contenant de la 4-aminopyridine (Avitrol) ou de la strychnine ne doivent en aucun cas être utilisés s’il y a des risques pour des espèces d’oiseaux désirables ou protégées, comme le faucon pèlerin. En effet, un oiseau empoisonné par un de ces pesticides peut devenir une cible facile pour le faucon pèlerin. Le faucon peut ensuite donner à manger à ses petits les organes digestifs de ses proies, voire les manger lui-même. Lorsqu'un grain de maïs imprégné de 4-aminopyridine ou de strychnine n'a pas été entièrement digéré par un oiseau avant sa capture par un faucon, le risque d’empoisonnement secondaire est élevé, ce qui peut tuer directement le faucon ou perturber son vol et provoquer une collision mortelle.

Le ministère de l’Environnement (MEO) est chargé d’appliquer la Loi sur les pesticides et le Règlement de l’Ontario 63/09.

Remarque : L’article 66 du Règl. de l’Ont. 63/09 exige que le destructeur qui utilise un pesticide contenant de la 4-aminopyridine et ou de la strychnine dans une structure fasse ce qui suit :

  1. placer le pesticide de façon qu’il soit inaccessible aux êtres humains ainsi qu’aux animaux non ciblés par la destruction;
  2. utiliser le pesticide de façon qu’il soit peu susceptible d’entrer en contact avec les aliments ou boissons destinés à la consommation humaine ou animale;
  3. au cours de la destruction, consigner dans un registre chaque endroit où le pesticide est placé;
  4. éliminer quotidiennement les animaux détruits de façon à éviter qu’ils entrent en contact avec des êtres humains ou d’autres animaux; et
  5. enlever le pesticide de chaque endroit où il a été placé une fois la destruction terminée.

Il est important pour tout le monde que cet oiseau de proie puisse continuer à reconstituer ses populations. Votre coopération est donc requise, et nous vous demandons d’utiliser d’autres méthodes que des pesticides pour lutter contre les espèces indésirables, comme les méthodes d’exclusion et de piégeage expliquées plus bas. Si vous avez besoin d’aide ou de conseils, contactez le bureau du MRN de votre région ou un organisme local qui aide à protéger le faucon pèlerin.

Le Programme de rétablissement du faucon pèlerin de l’Ontario est un élément important d’un programme national que coordonne le Service canadien de la faune et d’autres gouvernements provinciaux. Afin de protéger cet oiseau de proie menacé et ses petits, il ne faut utiliser que des méthodes de lutte sans pesticide dans un rayon de 7,5 km des croisements indiqués dans le tableau ci-dessous.

Tableau des bureaux locaux du ministère des ressources naturelles et les organismes communautaires impliqués dans des partenariats du faucon pèlerin
VilleCroisement des voies principalesBiologiste du MRNTéléphone
BowmanvilleRoute Waverly et autoroute 401Mark Heaton905 713-7406
BramptonRue Hurontario et boulevard County CourtMark Heaton905 713-7406
BurlingtonPont Skyway de Burlington, route Q.E.W. (boul. Beach) et l'émissaire du port de HamiltonAnne Yagi, Vineland905 562-1196
HaileyburyRoutes 558 et 11BRebecca Geauvreau705 475-5502
HamiltonRues King Ouest et BayAnne Yagi, Vineland905 562-1196
KingstonRues Princess et DivisionTodd Norris613 531-5728
LondonÀ l’intérieur des limites de la villeCatherine Jong, Aylmer519 773-4736
Mississauga
  • Route Southdown et route Lakeshore Ouest
  • Rue Hurontario et route Burnhamthorpe
Mark Heaton, Aurora905 713-7406
NanticokeCentrale OPG, 34 route Haldimand 55 SudAnne Yagi905 562-1196
New LiskeardRoute 11 à l’extrémité nord de la route 11BChuck Mccrudden705 475-5522
Niagara FallsMurray Hill et Niagara Parkway (route River)Anne Yagi, Vineland905 562-1196
NipigonRue Railway et avenue McKirdyLisa Nyman807 887-5111
Ottawa
  • Rues Kent et Queen
  • Route Heron et avenue Bronson
Marie-Ange Gravel, Kemptville613 258-8418
Port ColborneRues Sugarloaf et WestAnne Yagi, Vineland905 562-1196
Red RockRoute Baker et boulevard WhiteLisa Nyman807 887-5111
St. CatharinesRues King et QueenAnne Yagi, Vineland905 562-1196
Sault St. MariePont international à la frontière avec les É.-U.Nathan Hanes705 941-5139
Sudbury
  • Rue Edward et route Smelter
  • Route Frood et avenue Turner
  • Extrémité de Richard Lake Drive et route 69 (Daisy Lake)
  • Route régionale 24 et rue John (Creighton) Lively
Eric Cobb705 564-7868
Thunder BayRue James Sud et route CityNatasha Carr807 475-1133
Toronto
  • Rues King et Victoria
  • Rues Queen et York
  • Rue Bloor et avenue Islington (Etobicoke)
  • Autoroute 401 et route Markham (Scarborough)
  • Rues Bay et Bloor
  • Boul. Humber College et autoroute 27 (Etobicoke)
  • Routes Burnhamthorpe et Mill (Etobicoke)
  • Rue Yonge et avenue Eglinton
  • Routes Don Mills et York Mills
Mark Heaton, Aurora905 713-7406
WindsorAvenue College et Huron Church LineCatherine Jong, Aylmer519 773-4736

Cette directive est en vigueur tout au long de la saison de reproduction et durant le reste de l’année lorsque les oiseaux adultes restent près de ces endroits. Certains oiseaux qui nichent en milieu urbain migrent à l’automne, mais de nombreux couples restent dans leur territoire de nidification toute l’année. Il ne faut pas utiliser de pesticides tant que les faucons pèlerins restent dans leur territoire de nidification.

Pour avoir des renseignements sur les faucons pèlerins à un endroit particulier, contactez le biologiste du MRN de la région (voir le tableau ci-dessus).

Pour avoir de l’information sur le Programme de rétablissement du faucon pèlerin, veuillez appeler Chris Risley, Direction des espèces en péril (Peterborough), au 705 755-1838, ou Jennifer Chikoski, biologiste des espèces en péril (Thunder Bay), au 807 475-1133.

Pour avoir de l’information sur les pesticides et les règlements liés à la lutte antiparasitaire, veuillez contacter le spécialiste des pesticides du MEO de votre région.

Méthodes de lutte non chimiques

Exclusion

Cette méthode consiste à modifier l’habitat de l’oiseau nuisible en réduisant le nombre d’endroits où il peut se nourrir, boire de l’eau, se percher et se reposer. On peut poser, sur le rebord des fenêtres, des corniches, etc., des écrans en tôle ou en plastique faits sur mesure. On peut aussi utiliser des filets, des aiguillons en métal, des clôtures de fils de fer, des fils « araignées », des fils sous tension électrique, des ballons épouvantails et des répulsifs gluants.

La méthode a l’avantage de ne pas tuer les oiseaux et d’être efficace relativement longtemps.

Piégeage

Cette méthode est particulièrement efficace contre les pigeons. Toutefois, il faut d’abord attirer les oiseaux vers l’appât. Lorsque plusieurs oiseaux se perchent ou se nourrissent dans un endroit confiné et isolé, le piégeage sera considéré comme le principal moyen de lutte. Le meilleur moment où piéger des pigeons est en hiver, lorsque leur nourriture est la moins abondante. On peut utiliser une grosse cage, conçue pour être démontée et déplacée, d’un à deux mètres de haut munie d’une porte basculante.

D’autres gros pièges sont faits d’un cadre en métal, en plastique ou en bois, sur lequel est fixé un filet ou un grillage de basse-cour. La principale caractéristique des gros pièges est la porte que doit franchir le pigeon pour atteindre l’appât. Celle-ci doit être conçue pour pouvoir piéger facilement le pigeon, sans l’effaroucher. Une porte à sens unique est souvent utilisée.

Il faut poser les pièges à des endroits discrets où les pigeons se perchent ou se nourrissent couramment, et où les pièges ne risqueront pas d'être vandalisés (gros risque lorsque la lutte se fait par piégeage). Il faut choisir soigneusement les endroits. Les meilleurs sont ceux où les pigeons viennent se nourrir, mais ils sont rarement sur le même terrain que ceux où les pigeons se perchent. Les toits où de l’eau s'accumule près d’une tour de refroidissement ou d’un climatiseur sont souvent de bons endroits où poser les pièges en été.

La tâche la plus difficile est de motiver les oiseaux à venir se nourrir à un endroit où il n'y a pas de nourriture, pour qu'ils puissent suivre l’appât jusqu'à l’intérieur du piège. Des grains entiers de maïs ou sorgho sont généralement les meilleurs appâts, mais le blé, l’amidon de sorgho, le gruau d’avoine, le millet, les graines de tournesol, les pois, le pain ou les arachides peuvent être très efficaces si les oiseaux se nourrissent d’aliments semblables. Lorsque quelques oiseaux ont été capturés, on peut leur donner différents aliments pour voir quels sont ceux qu'ils préfèrent.

Durant les premières semaines, il est bon de disséminer de petites quantités d’appâts à divers endroits, pour voir quels sont les meilleurs endroits où poser les pièges. Certains spécialistes laissent d’abord les pièges ouverts quelques jours, pour que les oiseaux s'y habituent. Lorsque les oiseaux entrent calmement dans les pièges, c'est le temps de les amorcer. On doit mettre l’appât et de l’eau (un abreuvoir à bouteille est idéal) à l’intérieur du piège et une poignée d’appâts à l’extérieur du piège.

Les oiseaux piégés doivent être traités sans cruauté. Ils doivent avoir de l’ombre, de l’eau et de la nourriture. Il faut enlever régulièrement les oiseaux piégés, mais en laisser un ou deux dans la cage en guise d'« appeau » pour attirer d’autres oiseaux. Comme les pigeons savent bien voler et peuvent franchir de grandes distances pour rentrer chez eux, il n’est généralement pas efficace de piéger des pigeons puis de les remettre en liberté. Les oiseaux piégés doivent être détruits sans cruauté. Les personnes titulaires d’un permis de lutte antiparasitaire dans une structure peuvent donner aux pigeons des grains de maïs imprégnés de strychnine. Les règlements municipaux donnent la marche à suivre pour se débarrasser des oiseaux morts.