Le mercure en Ontario
Découvrez les effets du mercure sur la santé et l’environnement, ainsi que les mesures prises par l’Ontario pour réduire la quantité de mercure dans l’eau, dans l’air et dans le sol.
Le mercure dans l’environnement
Le mercure est une substance toxique qui peut avoir des effets nocifs sur notre santé et sur l’environnement.
Production de mercure
La pollution par le mercure provient :
- de sources naturelles, comme l’activité volcanique et les feux de forêt
- d’activités humaines, comme la combustion du charbon, l’extraction des métaux et l’incinération des déchets (toutes ces activités contribuent en grande partie à la pollution par le mercure)
L’Ontario a le taux d’émissions de mercure dans l’atmosphère le plus élevé de toutes les provinces canadiennes. En 2014, l’Ontario comptait pour 28 % des émissions nationales, soit 1,2 t. La même année, les émissions de mercure s’élevaient à 50 t aux États-Unis et, en 2010, à 537,9 t en Chine.
Effets du mercure sur l’environnement
Le mercure rejeté dans l’atmosphère y reste pendant six à douze mois, et le vent peut le transporter sur de grandes distances. Cela veut dire que le mercure rejeté dans un pays peut se rendre dans un autre pays. Actuellement, 40 % du mercure atmosphérique déposé en Ontario provient d’émissions créées dans le monde par l’activité humaine. Les États-Unis et la Chine font partie des deux plus grandes régions qui produisent du mercure atmosphérique découlant de l’activité humaine, qui est déposé en Ontario.
Une fois dans l’environnement, le mercure y reste longtemps. Les micro-organismes qui sont dans l’eau, les terres humides et le sol transforment habituellement le mercure en méthylmercure, une forme très toxique. Le méthylmercure peut s’accumuler dans les poissons, les fruits de mer et autres animaux qui occupent les échelons supérieurs de la chaîne alimentaire.
C’est important de comprendre d’où provient la pollution par le mercure et quels sont ses effets afin de prendre les mesures nécessaires pour la réduire. Il faut aussi comprendre comment l’augmentation de phénomènes météorologiques extrêmes causée par le changement climatique, les changements subis par le réseau trophique lié aux espèces envahissantes et la modification de la propriété chimique de l’eau pourraient augmenter la pollution par le mercure en Ontario.
Renseignements sur les sources de mercure.
Effets sur la santé et moyens de limiter l’exposition
Le mercure et notre santé
L’exposition au mercure peut nuire à notre santé. Elle peut endommager le système nerveux et les reins, et causer le cancer.
Le mercure existe sous plusieurs formes dans l’environnement. Chaque forme a des propriétés chimiques différentes qui régissent la solubilité, la réactivité et la toxicité du mercure.
Les humains sont principalement exposés au méthylmercure, soit la forme la plus toxique de mercure, en consommant des poissons et des fruits de mer.
La maladie de Minamata est un syndrome neurologique causé par une grave intoxication au mercure, dont les symptômes comprennent :
- la perte de contrôle des mouvements corporels
- l’engourdissement des mains et des pieds
- la faiblesse musculaire générale
- la diminution du champ visuel
- les troubles de l’audition et de la parole
Protégez-vous et protégez notre environnement
Prenez des mesures qui réduisent l’exposition au mercure et empêchent le mercure de pénétrer dans l’environnement, par exemple :
- vérifiez régulièrement dans le Guide de consommation du poisson de l’Ontario la quantité de poisson de l’Ontario qu’il est possible de manger en toute sécurité
- mangez des petits poissons plutôt que des gros (en règle générale)
- mangez de la perche ou du ménomini plutôt qu’un poisson prédateur comme le doré jaune, la truite ou le brochet
- apportez vos ampoules fluorescentes brûlées, mais pas cassées, au centre de récupération municipal ou au magasin (car elles contiennent une petite quantité de mercure)
- en ce qui concerne les ampoules cassées, appelez le centre de récupération municipal ou le magasin et demandez-leur où sont les endroits de collection de ces ampoules. Sachez comment nettoyer en toute sécurité le mercure provenant d’une ampoule fluorescente cassée
- débarrassez-vous des interrupteurs au mercure, comme ceux que l’on trouve dans les vieilles voitures, par l’entremise du programme Switch Out
- débarrassez-vous de vos thermostats au mercure dans le cadre du Thermostat Recovery Program (anciennement Switch the Stat)
Renseignez-vous davantage sur le mercure, notamment sur le mercure dans la chaîne alimentaire et sur ses effets sur notre santé.
Mesures prises par l’Ontario à l’égard du mercure
Progrès réalisés à ce jour
L’Ontario a réalisé des progrès importants dans la réduction des émissions de mercure grâce à des initiatives comme la fermeture de centrales électriques au charbon. Dans l’ensemble de la province, les émissions de mercure ont été réduites de plus de 90 % depuis 1990. Aujourd’hui, la plus grande partie du mercure déposé en Ontario provient de l’extérieur de nos frontières.
Alors que les émissions de mercure provinciales et les concentrations de mercure dans l’atmosphère révèlent des tendances à long terme à la baisse, l’Ontario continuera d’en faire davantage. Par exemple, en collaboration avec ses partenaires fédéraux et autres, il cherchera à améliorer le suivi environnemental, la modélisation et la science afin de mieux comprendre et réduire la présence et les impacts du mercure sur la province, et de protéger la santé humaine et l’environnement.
Le mercure considéré comme une substance toxique
La Loi sur la réduction des toxiques de l’Ontario exige de faire des rapports sur le mercure. Les installations de fabrication et de traitement du minerai doivent examiner comment et pourquoi elles utilisent ou créent des substances prescrites toxiques par les règlements, et envisager des moyens de les réduire.
La carte du Programme de réduction des substances toxiques donne au public des renseignements sur les installations qui utilisent du mercure et sur les mesures de réduction qu’elles ont mises en place.
Le mercure dans notre eau
L’Ontario a pris un certain nombre de mesures pour réduire le mercure dans notre eau, à savoir :
- Les mesures prises par l’Ontario (p. ex. fermeture de centrales électriques au charbon et réduction d’émissions provenant de l’élimination des déchets et de sources industrielles) ont abaissé les taux de polluants chez les poissons des Grands Lacs. Cependant, certains taux de mercure semblent avoir augmenté.
- Notre Guide de consommation du poisson de l’Ontario présente à la population ontarienne des conseils sur la façon de consommer du poisson en toute sécurité. Ces conseils reposent sur des données extraites de notre programme de surveillance des poissons, un programme de calibre mondial. D’autre part, nous cherchons toujours à actualiser et à améliorer la science utilisée dans le but de trouver des conseils sur la consommation de poisson, par exemple :
- surveiller les contaminants chez les poissons en prélevant des échantillons de tailles et espèces variées
- réaliser des échantillonnages à des emplacements nouveaux
- prendre part aux recherches sur des sujets tels que les impacts de plusieurs substances chimiques
- Dans le cadre de l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, l’Ontario considère le mercure comme une substance préoccupante. Par conséquent, les gouvernements prioriseront les mesures à prendre pour réduire ou éliminer les rejets de la substance dans le bassin des Grands Lacs.
- Nous élaborons et mettons en place des stratégies de gestion des sédiments dans les secteurs préoccupants des Grands Lacs où nous avons relevé des problèmes de mercure dans les sédiments (comme dans le fleuve Saint-Laurent [Cornwall] et la rivière Sainte-Claire).
Consultez nos rapports sur la qualité de l’eau en Ontario
Le mercure dans notre air
L’Ontario a pris un certain nombre de mesures pour réduire le mercure dans notre air, à savoir :
- Les émissions de mercure dans l’air issues des activités humaines ont été réduites de plus de 74 % entre 1990 et 2014. Ceci est dû en grande partie à la réduction d’émissions découlant de la fermeture de centrales électriques au charbon, de l’élimination des déchets et des sources industrielles.
- En 2015, l’Ontario a interdit en permanence la production d’électricité à partir du charbon dans la province, une première en Amérique du Nord. Les experts s’entendent pour dire que le fait de se débarrasser du charbon a purifié l’air de l’Ontario et a fait économiser à la province 4,4 milliards de dollars par an dans les secteurs de la santé, de l’environnement et des finances.
- L’Ontario réglemente les contaminants rejetés dans l’air qui proviennent de sources variées, y compris d’installations industrielles et commerciales locales. Le règlement limite l’exposition aux substances qui risque d’avoir des effets sur la santé humaine et l’environnement. Pour obtenir d’autres renseignements, consultez les Règles sur la qualité et la pollution de l’air en Ontario.
Consultez nos rapports sur la qualité de l’air en Ontario.
Le mercure dans notre sol
L’Ontario a élaboré et mis en application des règlements et des normes sur le nettoyage et la remise en valeur des friches industrielles (c.-à-d. d’anciens sites industriels). Ceci comprend un processus officiel d’élaboration de normes et de conditions propres aux sites concernant la présence reconnue de mercure dans les sols, les eaux souterraines et les sédiments, et de mesures de gestion appropriées pour s’assurer que toutes les préoccupations en matière de mercure sont reconnues et traitées en bonne et due forme.
Réduction des émissions de mercure à l’échelle nationale et mondiale
Quelques mesures mondiales pour lutter contre les rejets de mercure :
- En 2011, l’Environmental Protection Agency (EPA) a établi les premières normes nationales en matière de réduction du mercure et de pollution de l’air par d’autres toxiques provenant des centrales électriques au charbon et au mazout (en anglais seulement).
- Le Canada et les É.-U. considèrent le mercure comme un « produit chimique source de préoccupation mutuelle » et se sont engagés à entreprendre des activités visant à réduire les risques aux termes du protocole de 2012 sur la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.
- Le Canada a signé et se prépare à ratifier la Convention de Minamata sur le mercure des Nations Unies, un traité mondial pour protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets nocifs du mercure. L’Ontario appuie la ratification et l’application de la Convention de Minimata.
- Renseignez-vous sur les mesures fédérales, les normes canadiennes, ainsi que les mesures prises à l’échelle internationale, provinciale, territoriale et municipale en matière de gestion et de réduction du mercure.