Résumé

L’Ontario dispose de vastes ressources en eau. Notre province borde quatre des cinq Grands Lacs et compte plus d’un quart de million de lacs, de rivières et de ruisseaux. Ces ressources en eau sont un élément essentiel de la qualité de vie dont nous jouissons en Ontario. Notre santé, la santé de l’environnement et notre prospérité en dépendent.

Le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (MEACC ou le ministère ci-après) supervise un grand nombre de programmes scientifiques et de surveillance à long terme de la qualité de l’eau qui fournissent des renseignements essentiels pour repérer les facteurs de risque et déterminer l’état actuel des ressources en eau de l’Ontario. Ces renseignements servent également à prendre des décisions éclairées en vue de mieux protéger et d’améliorer la qualité de l’eau dans la province.

Le Rapport sur la qualité de l’eau en Ontario 2014 fait le point sur certains programmes ministériels de surveillance de la qualité de l’eau et sur l’état des Grands Lacs, des lacs intérieurs, des cours d’eau et des eaux souterraines.

Grands Lacs

  • Grâce à divers programmes de gestion, la quantité de phosphore rejetée par les usines de traitement des eaux d’égout a diminué, ce qui a entraîné une réduction considérable des concentrations proche du rivage des Grands Lacs entre les années 1970 et les années 1990. Toutefois, ces concentrations ont cessé de baisser et, dans certaines parties du lac Érié, ont augmenté légèrement depuis le milieu des années 1990. De plus, la fréquence et la gravité de la prolifération de cyanobactéries (communément appelées algues bleues) se sont accrues. Ce phénomène est considéré comme une « prolifération d’algues nuisibles » en raison des toxines qui peuvent être libérées. Pour plus de renseignements à ce sujet, consultez la page Web de l’Ontario sur les algues bleues.
  • Sous l’égide de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs (AQEGL), un accord binational, des scientifiques canadiens et américains ont conclu que le meilleur moyen de maîtriser la prolifération d’algues nuisibles dans le lac Érié est de réduire la quantité de phosphore déversée dans le lac. Par la suite, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont adopté des objectifs binationaux visant à réduire les charges en polluants phosphorés de 40 pour 100 en vue d’améliorer la qualité de l’eau dans le lac Érié. Le gouvernement de l’Ontario collabore étroitement avec le gouvernement du Canada et en vertu de l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs de 2014 (ACO) en vue d’établir, d’ici 2018, un plan de mesures nationales pour le lac Érié qui permettra d’atteindre les objectifs binationaux applicables à la partie du lac Érié située en Ontario. On fournira plus de renseignements à ce sujet dans le Rapport d’étape sur la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs, qui sera publié en mars 2016.
  • La prévalence et les effets potentiels des « composés chimiques émergents », comme les produits ignifuges et les produits pharmaceutiques, suscitent des préoccupations. On trouve ces produits plus souvent dans les zones urbaines, où leur utilisation est la plus répandue. Bien que ces composés chimiques se décomposent plus facilement dans l’environnement que les substances qui ont toujours été préoccupantes, comme le BPC et le DDT, le rejet constant de faibles quantités de ces substances utilisées dans les zones urbaines fait en sorte que les espèces aquatiques y sont davantage exposées. Par exemple, des recherches récentes ont permis de détecter la présence de déchloranes, une catégorie de produits ignifuges, et de leurs produits de dégradation dans les sédiments et les poissons des Grands Lacs. Le pesticide Mirex, le plus toxique et le plus bioaccumulatif de ces composés, a été interdit dans les années 1970, mais a été remplacé par des produits ignifuges moins toxiques. On a détecté des concentrations plus élevées d’un produit de dégradation d’un composé dans le touladi. De plus, on a constaté que ce produit était 300 fois plus bioaccumulatif que le produit dont il est issu. Ces constatations indiquent qu’il faut tenir compte du risque que les composés chimiques se transforment lorsqu’ils entrent dans l’environnement.
  • Grâce aux mesures provinciales de réduction des émissions de mercure, on a relevé une diminution à long terme des concentrations de mercure dans les poissons des Grands Lacs. Toutefois, cette réduction a ralenti récemment ou a cessé ou les concentrations ont augmenté légèrement dans certaines zones comme le lac Érié. On ne sait pas pourquoi ce changement à court terme est survenu. Certains chercheurs croient qu’il pourrait être causé par une hausse des émissions atmosphériques mondiales, les modifications subies par le réseau alimentaire en raison des espèces envahissantes, le changement climatique et les modifications hydrochimiques.
  • Les concentrations de chlorure augmentent dans le lac Ontario depuis le milieu des années 1990. Cette augmentation est probablement attribuable à l’urbanisation accrue et à l’épandage de sel sur un grand nombre de routes, de terrains de stationnement et de trottoirs qui en découle. Bien que les concentrations de chlorure demeurent nettement inférieures à celles ayant des effets nocifs sur la vie aquatique, elles sont les plus élevées aux lieux d’échantillonnage dans les zones très urbaines. La hausse des concentrations dans le lac Ontario s’explique aussi par les eaux de ruissellement urbaines, qui pourraient avoir des effets néfastes périodiques sur les rivières urbaines. Enfin, le climat pourrait jouer un rôle important dans la hausse des concentrations de chlorure, qui sont généralement plus élevées lorsque les précipitations et l’enneigement sont abondants.
  • Les recherches décrites dans les rapports sur la qualité de l’eau en Ontario indiquent également qu’en collaborant avec nos partenaires, nous avons réussi à décontaminer des zones dans le bassin des Grands Lacs. Parmi les projets récents qui ont été couronnés de succès, citons les suivants :
    • grâce à de vastes travaux de nettoyage, nous sommes en voie de rétablir la qualité des sédiments du havre Peninsula du lac Supérieur
    • les efforts se poursuivent en vue de décontaminer les sédiments du récif Randle dans le havre de Hamilton du lac Ontario. Ce projet contribue à prévenir la propagation des contaminants dans le havre.
    • des mesures récentes ayant pour but d’éliminer divers contaminants, y compris le BPC et le mercure, dans les secteurs préoccupants du lac Ontario, se sont traduites par une réduction considérable des contaminants dans les poissons dans divers points chauds, y compris la rivière Niagara, le havre de Hamilton, la région de Toronto, la baie de Quinte et le fleuve Saint-Laurent, par rapport aux niveaux enregistrés dans les années 1970.
    • dans le secteur préoccupant de la rivière Niagara, des mesures ciblées ont été prises afin d’éliminer des sources de contamination du côté américain de la rivière en vue d’en améliorer la qualité de l’eau. Grâce à ces mesures, on a relevé une baisse de la contamination des moules encagées et exposées à ces endroits.

Lacs intérieurs

  • Les résultats des cinq premières années du programme normalisé de surveillance à long terme des ressources halieutiques de plus de 800 lacs intérieurs de l’Ontario révèlent que les concentrations de phosphore total (PT) sont semblables dans toutes les régions de la province. Dans 60 pour 100 des lacs, cette concentration est inférieure à 10 microgrammes par litre, seuil qui procure une protection élevée contre toute détérioration esthétique. Seuls 7 pour 100 des lacs étudiés ont une concentration de PT supérieure à 20 microgrammes par litre. Au-delà de cette concentration, les problèmes d’algues nuisibles sont plus courants.
  • Dans les lacs intérieurs du Centre-Sud de l’Ontario, le réchauffement des lacs et l’évolution du mélange lacustre seraient attribuables au changement climatique, qui pourrait faire en sorte que l’eau des lacs demeure en couches de densité variable plus longtemps et que la période de végétation des algues est plus longue.
  • Les concentrations de calcium diminuent dans les lacs intérieurs de l’Ontario, ce qui entraîne une baisse des populations de zooplancton riches en calcium, une source de nourriture importante pour d’autres espèces aquatiques comme les poissons. Des recherches récentes indiquent que cette baisse est attribuable en partie au changement climatique. C’est le cas notamment dans le lac Red Chalk dans le Centre de l’Ontario.

Cours d’eau et eaux souterraines

  • En collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada et Conservation Ontario, le ministère a terminé une étude de six ans au cours de laquelle on a comparé les concentrations de pesticides utilisés à des fins esthétiques (en anglis seulement) avant et après leur interdiction en 2009. Cette étude a révélé que les concentrations d’herbicides dans les cours d’eau étudiés avaient diminué considérablement après l’entrée en vigueur de cette interdiction. Les tendances à long terme entre 2003 et 2012 indiquent que les concentrations de trois pesticides utilisés couramment pour l’entretien des pelouses diminuent depuis l’interdiction de ces produits.
  • Des scientifiques du ministère ont relevé une hausse importante des concentrations de chlorure dans 96 pour 100 des 24 lieux de surveillance à long terme des habitats des cours d’eau où vivent des espèces de moules d’eau douce à risque sensibles au sel.
  • Le changement du climat et de l’aménagement du territoire aura de nombreuses conséquences sur les ressources en eau et leur qualité. En collaboration avec Conservation Ontario, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts et Environnement et Changement climatique Canada, le ministère étudie les liens entre les précipitations et d’autres aspects du cycle hydrologique à un poste intégré de surveillance de la qualité de l’eau situé sur les rives du ruisseau Parkhill sur le territoire de l’Office de protection de la nature d’Ausable Bayfield. La collecte de données comme l’humidité du sol, le niveau phréatique et le débit des cours d’eau au même endroit aidera les scientifiques du ministère et leurs partenaires à créer un modèle intégré des eaux souterraines et de surface simulant les diverses composantes du cycle hydrologique.

Les résultats présentés dans le rapport indiquent que nous réussissons à protéger et à restaurer des parties des Grands Lacs, des lacs intérieurs et d’autres étendues d’eau en Ontario. Toutefois, notre travail n’est pas terminé.

Cette publication hautement spécialisée Le Rapport sur la qualité de l’eau en Ontario de 2014 n'est disponible qu'en anglais conformément au Règlement 671/92, selon lequel il n’est pas obligatoire de la traduire en vertu de la Loi sur les services en français.  Pour obtenir des renseignements en français, veuillez communiquer avec le ministère l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique au 416 325-4000 ou par courriel à picemail.moe@ontario.ca.