Qu’est-ce que c’est?

Les algues bleues sont des organismes microscopiques d’apparence végétale que l’on trouve dans les étangs, les rivières, les lacs et les ruisseaux. Bien qu’elles soient souvent bleu-vert, ces algues peuvent aussi avoir une couleur vert olive ou rouge.

Comment les reconnaître

Les algues bleues ne sont généralement pas visibles dans l’eau. Toutefois, quand les conditions sont favorables, les populations d’algues bleues peuvent croître rapidement et atteindre de grands volumes, appelés proliférations.

Le plus souvent, les algues prolifèrent à la fin de l’été et au début de l’automne. On les trouve dans les eaux peu profondes, tranquilles et tièdes, mais aussi parfois dans des eaux plus profondes et plus froides.

Les proliférations denses d’algues bleues donnent une couleur bleu-vert à l’eau, semblable à une soupe de petits pois ou de la peinture turquoise. Quand la prolifération est très dense, les algues peuvent former des écheveaux compacts.

Les proliférations d’algues récentes ont souvent une odeur de gazon fraîchement tondu, tandis que les plus anciennes sentent comme des matières en putréfaction.

Causes

Le principal facteur influant sur la croissance des algues bleues est la quantité d’éléments nutritifs, comme le phosphore et l'azote.

Les eaux de ruissellement agricoles et pluviales ainsi que les fuites des systèmes septiques peuvent causer la prolifération des algues bleues.

En Ontario, l'élément nutritif qui favorise la croissance des algues est plutôt le phosphore.

Que faire si vous en voyez

Il faut être prudent, car certaines variétés d’algues bleues produisent des toxines qui sont dangereuses pour les êtres humains et les animaux.

Si vous voyez une prolifération d’algues bleues :

  • Sachez que des toxines sont présentes;
  • Évitez d’utiliser l’eau (cuisiner, boire, se laver, nager) (Appelez le service de santé de votre localité pour savoir si vous pouvez nager à cet endroit.)
  • Empêchez les animaux familiers et le bétail de s’approcher de l’eau;
  • Appelez le service de santé de votre localité pour connaître les risques liés aux proliférations d’algues bleues.

Si les algues sont proches d’une source d’eau potable

Les systèmes de traitement à domicile ne sont pas fiables, car ils n’enlèvent pas toujours les toxines et se bouchent facilement. Il ne faut ni bouillir l’eau, ni la traiter en y versant du chlore ou d’autres désinfectants, car cela pourrait accroître les niveaux de toxines.

  • Si vous êtes branché à un réseau municipal d’approvisionnement en eau ou à un autre réseau central de traitement et de distribution d’eau, vous pouvez continuer d’utiliser l’eau normalement, à moins que l’opérateur du réseau d’eau ou le service de santé local ne vous ait avisé du contraire.
  • Si vous avez un puits d’eau alimenté par des eaux souterraines (ni puits riverains, ni galeries de captage) ou si vous recevez de l’eau dans des citernes par camion, vous pouvez aussi continuer d’utiliser l’eau normalement.
  • Si vous obtenez votre eau potable d’une prise d’eau de surface  à proximité d’une prolifération, vous devez utiliser une autre source d’eau potable pendant la durée de la prolifération.

Pour signaler la prolifération d’algues bleues

Si vous voyez une prolifération d’algues bleues, appelez le :

Centre d’intervention en cas de déversement
1 866 -MOETIPS (6638477)
ATS : 1 855 889-5775

Prévention

 Prenez ces mesures simples pour prévenir la croissance d’algues bleues :

  • Utilisez des détergents et des produits de nettoyage ménager sans phosphate.
  • Évitez les engrais sur la pelouse, surtout ceux qui contiennent du phosphore.
  • Gardez un rivage naturel dans les propriétés au bord d’un lac ou d’une rivière.
  • Réduisez le lessivage des terres cultivées en plantant ou en entretenant de la végétation le long des cours d’eau et en réduisant l’utilisation d’engrais.
  • Vérifiez que les fosses septiques ne fuient pas dans les sources d’eau.

Contactez le service de santé de votre localité pour plus de renseignements.

Plan en 12 points de l'Ontario visant à prévenir la prolifération des algues bleues

L'Ontario est préoccupé par les effets de la prolifération des algues bleues dans nos lacs et rivières. Nous savons que nous devons faire plus. C'est pourquoi nous travaillons étroitement avec nos nombreux partenaires, notamment les autres provinces, le gouvernement fédéral, nos partenaires américains, les collectivités des Premières Nations et des Métis, les offices de protection de la nature, les municipalités et d'autres intervenants afin de réduire et de prévenir la prolifération des algues bleues.

Les réseaux d'eau potable municipaux de l'Ontario fournissent l'eau potable qui est parmi les plus sûres en Amérique du Nord. L'eau potable municipale est analysée pour détecter une toxine commune de l'algue bleue appelée microcystine lorsque la présence d'algues bleues est soupçonnée. À ce jour, les activités de surveillance continuent d'indiquer que cette toxine n'a pas été détectée dans l'eau potable traitée en Ontario.

L'Ontario dispose d'un plan en 12 points décrivant la façon dont nous collaborons avec nos partenaires, dans le but de contrer la prolifération des algues bleues dans les Grands Lacs, et également dans les autres lacs et les rivières.

  1. Communiquer, s'impliquer et collaborer avec les partenaires

    Nous continuerons de collaborer avec nos partenaires afin de réduire et de prévenir la prolifération des algues bleues. L'Ontario répond aux questions provenant de la population et aux cas signalés de prolifération des algues bleues. Les feuilles de renseignements et le Guide de consommation du poisson de l’Ontario font l'objet de mises à jour régulières.

  1. Réduire la quantité d'éléments nutritifs
    L'Ontario s'efforce de réduire la quantité d'éléments nutritifs contribuant à la prolifération des algues grâce à des ententes avec le Canada, et avec d'autres provinces et États. Ces ententes comprennent notamment :
    • l'Annexe 4 de l'Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs entre le Canada et les États-Unis, qui appuie les efforts binationaux déployés afin d'établir des objectifs pour les éléments nutritifs dans le lac Érié d'ici 2016 et d'élaborer des plans nationaux d'action d'ici 2018;
    • l'Accord Canada-Ontario sur l'écosystème du bassin des Grands Lacs, qui comprend des engagements à réduire le phosphore dans le lac Érié et les autres Grands Lacs;
    • l'accord de collaboration relative au bassin occidental du lac Érié, signé par l'Ontario, le Michigan et l'Ohio. Cette entente importante permettra de réduire les apports de phosphore dans le bassin occidental du lac Érié de 40 % au cours des dix prochaines années (et comprend un objectif provisoire de réduction de 20 % d'ici 2020);
    • le Groupe de travail de la Commission des Grands Lacs chargé des cibles de réduction des nutriments dans le lac Érié, qui a mis sur pied un plan mixte provisoire d'action contenant 9 engagements;
    • l'Accord Lake Friendly, selon lequel l'Ontario s'engage à réduire la quantité d'éléments nutritifs dans les cours d'eau de l'Ontario.
    • Exemples de projets
      • encadrer un projet auprès des municipalités du bassin hydrographique de la rivière Grand et de l'Office de protection de la nature de la rivière Grand afin de réduire la quantité d'éléments nutritifs provenant des usines de traitement des eaux usées en plus de mettre sur pied des programmes de formation;
      • élaborer des technologies d'aménagement ayant peu d'impact et créer une infrastructure verte afin de réduire le volume des eaux pluviales et d'améliorer la qualité de ces eaux;
      • appuyer la campagne de l'Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe afin d'encourager le recours à des produits à faible teneur en phosphate ou exempts de phosphate dans leur bassin hydrographique;
      • naturaliser les berges afin de réduire l'érosion et d'améliorer la capacité des zones humides côtières et intérieures à limiter l'écoulement d'eau et réduire les apports de phosphore;
      • collaborer avec les exploitants de serres afin de réduire les rejets d'eaux usées riches en éléments nutritifs.
  1. Protéger nos sources d'eau potable
    Les plans de protection des sources locaux (en anglais seulement) font appel à différentes stratégies en fonction du risque de prolifération d'algues près des points d'admission de l'eau potable. Ces plans peuvent permettre de gérer les activités comme le stockage et la manutention du fumier, ainsi que l'entretien des réseaux d'égouts, notamment les fosses septiques, qui peuvent accroître la quantité d'éléments nutritifs et favoriser la prolifération des algues. D'autres plans encouragent, par exemple, une intensification de la recherche visant à déterminer les causes de la prolifération des algues, une surveillance accrue, ou encore la sensibilisation des gens résidant dans les bassins hydrographiques sur les mesures qu'ils peuvent prendre afin de réduire les écoulements des éléments nutritifs.

    Le financement provincial destiné aux activités de gérance a contribué à des milliers de gestes bénévoles, comme la réparation et la modernisation des fosses septiques dans toute la province.
  1. Sciences et innovation
    L'Ontario est un chef de file de par son expertise scientifique et technique, et finance la recherche axée sur l'innovation. Par exemple : Nous :
    • commanditons l'essai de sondes optiques capables de déterminer la présence de cyanobactéries en temps réel;
    • évaluons les nouvelles technologies de détection, d'élimination et de traitement des cyanotoxines au Centre de Walkerton pour l’assainissement de l’eau;
    • travaillons en collaboration avec des partenaires afin de mieux comprendre la science de la prolifération des algues bleues, particulièrement, ce qui les attire dans les eaux enrichies d'éléments nutritifs et pourquoi certaines proliférations surviennent dans des eaux relativement faibles en éléments nutritifs.
  1. Soutien
    L'Ontario a investi plus de un milliard de dollars afin d'améliorer la santé et la qualité de l'eau de ses lacs et rivières. La province a notamment pris les mesures suivantes :
    • investir plus de 8,6 millions de dollars et mettre en œuvre plus de 50 projets depuis 2013, par l'intermédiaire de l'Accord Canada-Ontario et de la Stratégie pour les Grands Lacs, afin de réduire la quantité d'éléments nutritifs dans le bassin des Grands Lacs;
    • investir 660 millions de dollars depuis 2007 dans la mise à niveau de l'infrastructure municipale de traitement des eaux usées et des eaux pluviales dans le bassin des Grands Lacs;
    • le Fonds d'action communautaire pour la protection des Grands Lacs, auquel l'Ontario a accordé plus de 880 000 $ répartis dans 42 projets locaux afin de protéger la qualité de l'eau et des rives le long du lac Érié;
    • L'Initiative de gérance agroenvironnementale des Grands Lacs, qui aide les agriculteurs à améliorer la santé du sol et favorise une gérance environnementale dans le bassin du lac Érié et sur les rives sud-est du lac Huron. Dans le cadre de cette initiative, l'Ontario et le gouvernement fédéral investiront plus de 41 millions de dollars au cours des quatre prochaines années;
    • le programme Promotion des innovations en technologies de l’eau de l'Ontario, qui a permis de verser la somme de un million de dollars dans le but d'améliorer la qualité de l'eau et de protéger le bassin hydrographique de la rivière Grand;
    • le Fonds ontarien pour l'infrastructure communautaire qui fournit 100 millions de dollars par année pour aider les collectivités petites, dans un milieu rural et dans le Nord à réparer les éléments d'infrastructure essentielle, y compris les projets relatifs à l'approvisionnement en eau et au traitement des eaux usées;
    • le Fonds des petites collectivités, qui soutient des projets communautaires dans les municipalités de moins de 100 000 habitants. Par l'intermédiaire de ce fonds, l'Ontario et le gouvernement fédéral verseront chacun 272 millions de dollars.
  1. Lois et outils de réglementation
    L'Ontario dispose de lois et de règlements, ainsi que de politiques et de programmes, en matière de protection de la qualité de l'eau, notamment :
  1. Normes et directives en matière de qualité de l'eau
    En vertu de la norme ontarienne sur la qualité de l'eau potable, la concentration en microcystine-LR (une toxine fréquemment produite par les algues) ne doit pas dépasser 1,5 microgramme par litre, c'est-à-dire 1,5 partie par milliard.
  1. Surveillance
    L'Ontario travaille de concert avec tous les exploitants de réseaux d'eau potable municipaux qui puisent l'eau des Grands Lacs afin de veiller à la réalisation hebdomadaire des analyses de l'eau recueillie et de l'eau traitée visant à détecter la présence d'algues bleues, pendant la haute saison des algues. Nous travaillons en étroite collaboration avec les services de santé publique, les municipalités et d'autres partenaires, pour distribuer des données qui contribuent à prendre des décisions éclairées en vue d'adopter des mesures visant à protéger la santé publique.
  1. Santé publique
    L'Ontario a mis en place un vaste protocole d'intervention dans les cas de prolifération d'algues nocives. Ce protocole assure la collaboration avec les services de santé locaux et les médecins-hygiénistes locaux afin de procéder à une gestion efficace des incidents de signalement d'algues, incluant un dépistage précoce des échantillons d'algues dans le but d'identifier la présence possible de toxines.

    Si vous n'êtes pas relié à un réseau d'aqueduc municipal et que vous utilisez habituellement de l'eau du robinet pour préparer du lait maternisé pour nouveau-nés, vous devez utiliser une autre source d'eau potable pendant une prolifération d'algues bleues (comme de l'eau embouteillée). Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site de Santé Canada.

  2. Plans de contingence
    Les exploitants de réseaux d'eau potable municipaux ont élaboré des plans de contingence afin de protéger l'eau potable contre les conséquences éventuelles des proliférations d'algues bleues.

  3. Services de laboratoire d'analyse

    Lorsqu'une prolifération d'algues nocives est soupçonnée, des échantillons sont remis à des laboratoires agréés afin de procéder à l'analyse visant à détecter la présence de microcystine totale et de microcystine-LR (fréquemment produite par les algues bleues).

  4. Cours consacrés aux réseaux d'alimentation en eau potable

    Le Centre de Walkerton pour l’assainissement de l’eau offre des cours de mise à niveau à l'intention des exploitants de réseaux d'alimentation en eau potable portant, entre autres, sur les interventions et sur la façon d'aborder les préoccupations ayant trait à la présence possible d'algues dans les usines d'eau potable.

    Il reste du travail afin de protéger les lacs et les rivières de l'Ontario contre la prolifération d'algues nuisibles. Nous sommes impatients de continuer à travailler avec tous nos partenaires dans le but de réduire la quantité d'éléments nutritifs présents et de veiller à la salubrité de l'eau potable de l'Ontario.